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Introduction...........................................................................................................3
Chapitre 1 : Description de marche de change au Maroc...............................4
Définition...................................................................................................4
Les parties parvenant................................................................................4
Les caractéristiques de marche de change................................................5
Chapitre 2 : L’évolution de taux de change au Maroc....................................7
Historique..................................................................................................7
La nouvelle réforme de taux de change....................................................8
Les arguments en faveur d’un régime plus flexible..................................8
évolution du taux de change du dirham face aux chocs externes...........10
Avantages et Inconvénients.................................................................11
Les effets économiques de taux de change flottant................................12
Chapitre 3 :Les opérations de marche de change au Maroc.........................16
Les compartiments des marchés de change............................................16
Le change manuel...................................................................................16
Le change scriptural................................................................................17
le risque de change.................................................................................19
Chapitre 4 : L’objet des opérations de change...............................................20
Les transactions commerciales :.............................................................20
Les mouvements de capitaux à court terme :..........................................20
La couverture.......................................................................................................21
La spéculation :...................................................................................................24
Conclusion...........................................................................................................26
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Introduction
Les profonds changements survenus dans l’économie internationale causés par l'abandon de la
convertibilité-or du dollar en 1971 ont engendré un environnement de plus en plus complexe,
où les opportunités qui se présentent aux économies, qui s’insèrent dans la structure de la
globalisation financière, sont généralement accompagnées d’importants risques liés
essentiellement à une grande volatilité des principales variables macroéconomiques.
L’après Bretton-Woods a été marqué par une ruée vers la flexibilité. Au début des années 90,
la tendance été de fixer le taux de change par rapport à une ou un panier de devises.
La succession des crises qui se sont déclenchées lors des années 90 a fait ressortir la
vulnérabilité des systèmes intermédiaires jugés trop fragiles face aux crises. Les pays
devraient désormais adopter l’une des solutions extrêmes. Dans cette perspective, l’évidence
empirique montre qu’il est difficile de maintenir un système de fixité à long terme dans un
contexte de globalisation des flux de capitaux libéralisés. Ces systèmes de fixité ont été jugés
comme étant insoutenables et générateurs de crises.
A cet égard, certains pays émergents et en développement ont été forcés à passer vers plus de
flexibilité. Pour d’autres pays, le chemin vers la flexibilité a été beaucoup plus serein et la
transition vers des régimes plus flexibles était en grande partie déterminée par le degré
d’ouverture économique et financier.
Au Maroc, le régime de change mis en place par les autorités monétaires a permis de
concourir à l’instauration d’un cadre de stabilité macro-économique. Toutefois, la conjonction
des facteurs internes, et de facteurs externes, marqués par un contexte de globalisation des
flux de capitaux, à rendue l’économie du pays de plus en plus exposée à des chocs exogènes
et nécessite, à cet effet, une plus grande capacité d’ajustement et d’absorption des chocs. Dans
ce sens, un consensus semble émerger entre l’ensemble des acteurs économiques sur
l’opportunité du passage vers la flexibilité.
Le FMI affirme à ce titre que « De pair avec les réformes structurelles, ce régime pourrait
aider le Maroc à relever les défis de la compétitivité et vraisemblablement contribuer à doper
la croissance à moyen terme »1. Dans cette perspective, notre objectif vise à participer au
débat sur la question de la flexibilisation de la politique de change au Maroc en proposant une
tentative de contribution aux travaux sur l’avenir de l’économie marocaine. Pour ce faire, le
rapport Comprend quatre chapitres. Dans le premier, nous faisons la description de marche
de Change au Maroc et pour le deuxième, nous présenterons L’évolution de taux de change au
Maroc pour ensuite mettre le point sur ses effets macroéconomiques et en troisième nous
citons les opérations de marche de change au Maroc Et en fin quatrième L’objet des
opérations de change.
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Définition
Le marché de change au Maroc est le lieu où s’échangent les monnaies internationales
cotées par Bank Al Maghrib. Chaque fois qu’une opération commerciale ou financière
est effectuée avec l’étranger, son dénouement se traduit par une conversion de devises
par rapport à la monnaie nationale ou inversement sur le marché des changes. Cette
conversion se nomme opération de change.
C’est un marché virtuel (non localisé physiquement) composé de tous les opérateurs
économiques et financiers réalisant des opérations de change.
Le marché des changes est réservé aux institutions financières : Banques, investisseurs
institutionnels et institutions financières non bancaires. Ces opérateurs interviennent
pour leur propre compte ou celui de leur clientèle. Ils peuvent négocier directement entre
eux ou passer par l’intermédiaire de courtiers.
Les gains réalisés par les banques commerciales proviennent à la fois: De la marge obtenue
(Spread) Entre les cours de vente et d’achat des devises, La différence entre les cours de
changes d’une position à une donnée et ceux de la position à une date postérieure.
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nationale(DH) dans la mesure où elle fixe les cours d’achat et de vente par devise cotée
L’intervention de la BAM a donné naissance à plusieurs notes parmi eux on trouve: La
détermination des taux de changes applicables aux opérations en devises par les
intermédiaires agrée, doit se situer dans le cadre de la fourchette des cours affichées par la
BAM et Chaque transaction donne lieu au prélèvement d’une commission De 2 pour mille
versées à la BAM pour le compte de l’office des changes A ces rôles, s’ajoutent ceux
corrélatifs au contrôle des opérations sur le marché des changes et à la surveillance du respect
des mesures réglementaires.
c. La clientèle privée :
La clientèle est formée principalement d’entreprises importatrices ou exportatrices, les
investisseurs et autres institutionnels n’interviennent que très rarement sur le marché de
change. La clientèle n’interviennent pas directement sur le marché de change mais elle le fait
par l’intermédiaire des banques pour pouvoir dénouer sur le marché de change les opérations
internationales qu’ils initient que celle-ci soient commerciales(importation, exportation)ou
financières(emprunt et placement en devises, transferts a l’extérieure de revenus
d’investissement en monnaies étrangères…)
C'est un réseau mondial qui relie les participants au moyen de liaisons informatiques,
téléphoniques... qui leur permettent de communiquer entre eux, de s'échanger des
informations sur les devises qu'ils traitent, de coter des fourchettes de prix, de s'entendre sur
les modalités de négociations, de préciser de façon très codifiée les caractéristiques des
produits échangés, en définitive de réaliser des transactions sur devises. Le marché des
changes est géographiquement très concentré sur les places financières de quelques pays.
En 1998, le Royaume-Uni représente 32% des opérations, les Etats-Unis 18%, le Japon 8%,
l'Allemagne 5% et la France 4%.
Les opérations sur les marchés des changes sont concentrées sur un petit nombre de monnaies,
et très majoritairement sur le dollar. En 1998, le dollar américain intervient en moyenne dans
87 % des transactions identifiées, soit du côté de l'offre, soit du côté de la demande. Les
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monnaies de la zone euro apparaissent dans 52 % des transactions (30 % pour le mark et 5 %
pour le franc français) ; le yen japonais et la livre britannique sont plus en retrait : ils
interviennent respectivement dans 21 % et dans 11 % des transactions.
Le risque de change est le risque de perte en capital lié aux variations futures du taux de
change. Depuis les années soixante-dix, ce risque s'est fortement accru avec le flottement
généralisé des monnaies et le développement des transactions commerciales et financières
internationales. L'existence de variations des changes entraîne deux types d'attitudes
différentes de la part des intervenants sur le marché : certains groupes ne souhaitent pas parier
sur ce que seront les taux de change dans le futur. Ils sont exposés à un risque de change dans
le cours de leurs activités ordinaires et recherchent une couverture à leur position créditrice ou
débitrice. D'autres groupes estiment pouvoir prendre une position exposée à un risque de
change pour réaliser un gain. Il y a alors spéculation sur l'évolution future des changes au
moyen d'opérations d'arbitrages. Dans la réalité, les opérations
Cambiaires mêlent à des degrés divers de couverture et de spéculation et les mêmes individus
peuvent adopter ces deux attitudes.
Le premier groupe est constitué par les entreprises, les gestionnaires de fonds et
les particuliers ;
Le deuxième réunit les autorités monétaires (banques centrales) ;
Le troisième groupe rassemble les banques et les courtiers qui assurent le
fonctionnement quotidien du marché.
Les agents du premier groupe n'agissent pas directement mais transmettent aux banques des
ordres dits "de clientèle" pour l'achat ou la vente de devises. C'est le marché de détail
(Transactions entre les banques et leurs clients) Les autorités monétaires interviennent sur le
marché pour réguler les cours (achat-vente de devises) et éventuellement réglementer les
opérations de change (contrôle des changes).
Les cambistes des banques et les courtiers sont les seuls intervenants privés à opérer
directement sur le marché. Pour cette raison, le marché des changes est d'abord un marché
interbancaire de gros. En 1998, près de 90 % des opérations cambiaires sont réalisées entre
les banques et les autres intermédiaires financiers.
Son fonctionnement fait aussi du marché des changes le marché le plus parfait au sens où les
cours de change reflètent d'une manière rapide et complète toute l'information disponible, car
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autre caractéristiques, la cotation des devises ne s'interrompt jamais, on peut acheter et vendre
les principales devises 24h/24, les places financières se relaient en continu sur tous les
fuseaux horaires.
Un marché transparent
Tous les professionnels ont un accès libre et sans entrave aux informations susceptibles
d'affecter les cours de change.
Un marché liquide
Le volume des transactions sur le marché des changes est considérable de l'ordre des 1600
milliards de dollars.
Une transaction gré à gré est une transaction entre deux parties libres de contracter et
notamment informées. Contrairement à certains marchés dits "organisés", la transaction sur ce
marché est conclue directement entre le vendeur et l’acheteur. Par exemple, une entreprise ou
une banque qui désire effectuer une opération de change va se mettre en relation directe avec
une autre banque.
I. Historique
Le régime de change adopté par le Maroc est un régime intermédiaire. Le système de cotation
se fait sur la base d’un panier définissant le Dirham. En effet, le régime de change ou la
détermination de la valeur externe du Dirham, repose sur le mécanisme d’un panier composé
des principales devises internationales dont les coefficients de pondération sont déterminés en
principe par la répartition géographique des échanges extérieurs du Maroc.
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L’intégration croissante du Maroc à l’Union européenne, a poussé la banque centrale à ajuster
en avril 2001 la composition du panier de référence en faveur de l’euro. Un dirham courant
est égal à l'inverse du cours de référence de l'euro multiplié par 80%, plus l'inverse du cours
de référence du dollar multiplié par 20%. Cette addition est multipliée par le résultat du
rapport entre le cours de l'euro sur celui du dollar. Cette opération donne lieu à la valeur d'un
dirham courant et son équivalent en dollar.
- Formule de cotation :
Cet ancrage tient compte du poids commercial de chacun des partenaires Dans le jargon des
marchés de change internationaux, ce régime est appelé Fixed ou Basket peg. Seuls neuf pays,
dont le Maroc, l'adoptent encore. La méthode de cotation actuelle est en vigueur depuis le 25
avril 2001. Sa mise en place a coïncidé avec la dévaluation du dirham, en diminuant sa valeur
de 5%. Le dollar valait alors 0,8967 euro.
Au moment où la parité dirham/euro est restée globalement stable, la monnaie nationale s'est
fortement appréciée face au dollar. En chiffres, la valeur de l'euro par rapport au dirham a crû
de 9,2% seulement entre 2001 et 2007. Alors que celle du dollar par rapport au dirham s'est
dépréciée de 28,25% durant la même période. Quant à la parité euro/dollar, elle a progressé de
52,2% sur sept ans. Le fort ancrage du dirham à l'euro a renforcé sa position par rapport à des
devises dites majors telles que la livre sterling, le yen japonais ou le franc suisse.
Le Maroc s'est orienté vers un système de taux de change plus flexible, en élargissant ses
marges de fluctuation des devises à +/- 2,5% autour d'un prix central. Cette transition dotera, à
terme, l'économie marocaine d'un instrument macroéconomique agissant comme un
amortisseur et facilitant un ajustement rapide à moindre coût. En l'absence d'un tel
mécanisme, l'ajustement aux chocs macroéconomiques nécessite parfois une contraction de la
demande et donc un ralentissement cyclique de la croissance pour rétablir les soldes
extérieurs. L'élargissement des bandes de fluctuation est un premier pas vers un régime de
flottement géré à long terme qui donne néanmoins à la banque centrale un rôle important dans
le lissage du taux de change fluctuation.
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1. Les arguments en faveur d’un régime plus flexible
Un régime de change plus flexible implique que l'offre et la demande de monnaie nationale
(en contrepartie d'autres monnaies) jouent un rôle dans la détermination des taux de change,
bien que dans les limites des bandes de fluctuation qui, dans le cas national, restent étroites.
Les relations économiques et financières entre résidents et non-résidents, appréhendées à
travers la balance des paiements, matérialisent l'offre et la demande. Les entrées de devises,
générées par les exportations de biens et services, les envois de fonds des Marocains résidant
à l'étranger ou les investissements directs étrangers (IDE), entraînent une augmentation de la
demande de monnaie nationale, tandis que les importations de biens et services et le
remboursement du service de la dette, par exemple, entraînent une augmentation de la
demande de devises étrangères.
Les partisans des systèmes flexibles soutiennent que ceux-ci absorbent les chocs externes se
répercutant sur l'économie nationale et servent de stabilisateur autorégulateur.
L'absorption est définie comme permettant un mouvement du taux de change dans un sens ou
dans l'autre pour atténuer l'impact d'un choc initial sur l'activité économique réelle. Une
approche factuelle permet de mieux comprendre le fonctionnement de ce mécanisme. En
effet, lorsque les taux de change sont fixes, une baisse de la demande étrangère entraîne une
baisse des exportations et de la production intérieure et, par conséquent, de l'emploi. Dans ce
cas, l'ajustement peut être coûteux et avoir un impact sur l'activité économique réelle et les
marchés du travail.
On peut néanmoins concevoir un ajustement moins restrictif, si les prix et les salaires
nominaux étaient techniquement flexibles. De toute évidence, les prix et les salaires nominaux
ont tendance à être particulièrement rigides à la baisse. Très peu de structures du marché du
travail1 tolérer la flexibilité des salaires nominaux, notamment à la baisse, face à tout choc.
Ainsi, un taux de change fixe, combiné à des prix et des salaires généralement rigides à la
baisse, signifie qu'en présence de chocs extérieurs défavorables, les prix intérieurs des
exportations, exprimés en devises étrangères, restent inchangés et la compétitivité, au moins
dans la phase baissière du cycle, conduit à une contraction de la production et de l'emploi.
A l'inverse, dans un système de taux de change flottant, les chocs défavorables sur la demande
étrangère entraînent une dépréciation proportionnelle de la monnaie nationale et, par
conséquent, les prix à l'exportation s'ajustent à la baisse, préservant ainsi la compétitivité coût.
Non seulement les exportations ne sont pas affectées, mais les importations augmentent de
prix et la demande intérieure s'oriente vers les produits nationaux pour un déplacement des
prix relatifs2.
En d'autres termes, le rapport de prix entre les biens et services nationaux et étrangers s'ajuste
dans un contexte de taux de change flexible, alors que c'est la production qui est impactée par
le choc dans un contexte de taux de change fixe. Ce type de système de taux de change est
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C'est le mécanisme de substitution des dépenses. (Friedman (1953) et Obstfeld et Rogoff (1995)
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cependant souvent associé à des niveaux plus élevés et à une volatilité de l'inflation. Il est
important de souligner que de tels mécanismes ne fonctionnent pas parfaitement selon la
logique expliquée, mais sont sujets à des imperfections dues aux structures de marché et à la
substituabilité entre biens nationaux et étrangers.
Le graphique, ci-dessus, présente l’évolution du Taux de Change Effectif Réel (TCER) sur
plusieurs périodes, y compris 2007-2009. L’échantillon de pays comprend des économies
à revenu intermédiaire, non fortement dépendantes des matières premières et dont le
régime de change est plus flexible que celui du Maroc. Le classement des régimes de
changes retenu est celui développé par Reinhart et Rogoff (2017). Le choix de la sous-
période 2007/2009 est justifié par la sévérité du choc, sa persistance et, surtout, son effet
quasi-synchronisé sur toutes les économies mondiales. D’ailleurs, l’activité économique
au niveau de tous les pays de l’échantillon a connu, soit une contraction, soit un
ralentissement du rythme d’évolution.
Sur la période 2007-2009, la plupart des pays de l’échantillon ont connu une dépréciation
réelle de leur monnaie comme réponse automatique à la morosité de la conjoncture
économique mondiale. En nominal, la dépréciation est encore plus nette. Des économies,
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telles l’Albanie, la Turquie et l’Ukraine, ont vu leurs monnaies se déprécier en termes
réels, en phase avec la manifestation des effets de la crise, alors
Dès lors, les chocs externes se sont multipliés et ont continué d’affecter l’économie
marocaine. L’envolée des cours du pétrole, entre autres, a occasionné un déficit du compte
courant qui a atteint près de 10% en 2012. De par son ampleur, son financement ne
pouvait plus être assuré à travers les entrées des IDE avoisinant 3% du PIB, ni par
l’endettement externe public. Ainsi, une forte ponction sur les réserves de changes est
observée entre 2010 et 2012, avec une baisse drastique de 27%, ramenant le
Stock à 4 mois d’importation de biens et services non financiers, seulement. Cette pression
sur les réserves risquait de compromettre la viabilité du régime de change fixe, qui dépend
du stock de réserves de change dont dispose la banque centrale. Leur épuisement signifie
que cette dernière ne peut plus stabiliser le prix du dirham contre les devises étrangères.
3. Avantages et Inconvénients
La flexibilité du dirham est la mesure économique la plus importante de ces dernières années.
Etant donné son impact sur notre quotidien et notre pouvoir d’achat, nous vous proposons, en
7 points succincts, les avantages et les inconvénients de cette mesure :
Avantages
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Inconvénients
Hausse du coût des importations Autant nous tirerons avantage au niveau des exportations,
autant ce sera l’inverse pour ce qui est des importations. C’est un inconvénient majeur au
regard de la nature de ce que nous importons : technologie (électronique, électroménager,
automobiles, etc.) et énergie (gaz et pétrole). Ceci aura pour conséquence la hausse indéniable
de ces produits, et par extension, du coût de la vie ;
Mais n’oublions pas que les machines, une partie de la matière première et surtout
l’énergie est toutes importée. Ceci pourrait impacter le coût de revient, le prix de vente
et le volume des exportations ;
Risque de crises monétaires Des pays comme la Turquie (2001) et l’Egypte (2016) ont
connu des crises monétaires graves après avoir abandonné le régime du change fixe.
Dans les deux cas, cela s’est soldé par une baisse de 50% de la valeur de la monnaie.
De quoi s’interroger sur l’avenir de notre devise.
Balance commercial
Au titre des huit premiers mois de l’année 2021, les exportations se situent à 201.153MDH,
soit le plus haut niveau atteint durant la même période au cours des cinq dernières années, en
hausse de 38.655MDH ou +23,8% par rapport à fin août 2020. En parallèle, les importations
augmentent de +63.565MDH ou +23,2%.
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Importations par
principaux produits
De son côté, la facture énergétique augmente de 30,6% au titre des huit premiers mois de
l’année 2021. Cette évolution est due à la hausse des approvisionnements en gas-oils et fuel-
oils (+5.563MDH) attribuable à l’accroissement des prix de 23,8% (4.892 DH/T à fin août
2021 contre 3.952 DH/T un an auparavant), conjugué à l’élévation des quantités importées de
8,9% : 4.399mT à fin août 2021 contre 4.038mT à fin août 2020.
Le niveau des importations des produits énergétiques à fin août 2021 demeure, toutefois,
inférieur à celui affiché durant la même période entre 2017 et 2019.
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Cet accroissement concerne les exportations de l’intégralité des secteurs, essentiellement le
secteur des phosphates et dérivés, celui de l’automobile et celui du textile et cuir. Les ventes
des phosphates et dérivés augmentent de 42,2% ou +13.733MDH, atteignant 46.312MDH à
fin août 2021. Ce niveau dépasse largement les niveaux enregistrés durant la même période au
cours des quatre dernières années.
Cette évolution fait suite à la hausse des ventes des engrais naturels et chimiques
(+8.830MDH), de celles de l’acide phosphorique (+4.412MDH) et celles des phosphates
(+491MDH).
Ces exportations enregistrent un niveau record jamais enregistré durant la même période.
Echanges de services
Au titre des huit premiers mois de l’année 2021, la balance des échanges de services affiche
un excédent en légère baisse de 2,3% ou -926MDH : +40.071MDH contre +40.997MDH.
Les exportations s’améliorent, pour la première fois depuis la crise du Covid19, se situant à
88.747MDH à fin août 2021 contre 85.849MDH un an auparavant, soit +3,4% ou
+2.898MDH. En parallèle, les importations augmentent de 8,5% ou de +3.823MDH :
48.675MDH à fin août 2021 contre 44.852MDH durant la même période de l’année
précédente.
Cette évolution est attribuable, principalement, au recul des recettes voyages de -4.345MDH
ou -17,6%, se situant à 20.276MDH à fin août 2021 contre 24.621MDH une année
auparavant. En parallèle, les dépenses voyages, quant à elles, baissent de 9,1% ou -631MDH.
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Recettes MRE
Investissements Directs
Marocains à l’Étranger
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6.938MDH par rapport à la même période de l’année 2020. Cet accroissement reste
légèrement inférieur à celui réalisé par les cessions de ces investissements (+7.402MDH).
Ainsi, le flux net des IDME baisse de 16,4% ou -464MDH.
Définition
Toute entreprise ayant une activité internationale est obligée, pour régler ses transactions
avec l’étranger, de vendre des unités de sa monnaie de référence pour acheter des devises, et
inversement lorsqu’une entreprise étrangère lui achète un produit ou un service.
Le change manuel
Il s’agit du change des billets de banque et de monnaie divisionnaire libellés dans les
monnaies étrangères. Toutes les banques, dans la limite de la réglementation des changes en
vigueur, possèdent et gèrent un stock de billets et espèces en devises pour répondre à certaines
demandes et offres de leurs clients. Il s’agit essentiellement des petites sommes dont ont
besoin certains clients pour voyager.
A côtés, de ces sommes d’argent, sont également délivrés aux voyageurs des chèques de
voyage (Traveller chèque) libellés en diverses monnaies. Le commerce des billets et espèces
se fait d’une manière très simple. Lorsqu’une banque a besoin d’une quantité de devises, par
exemple par exemple des livres sterling elle téléphone son correspondant en Angleterre qui lui
envoie de l’argent demandé et débite le compte de la banque en question de la somme
envoyée. De même, lorsque la banque veut se débarrasser d’un excédent de livres sterling,
elle envoie celui-ci è son correspondant anglais qui crédite son compte de la somme reçue.
Il existe dans les pays où la réglementation des changes n’est pas stricte, un autre moyen de
se procurer ou se débarrasser des devises étrangères. C’est celui de faire appel à une autre
banque sur la même place désireuse, elle aussi, de céder ou d’acheter une devise donnée. Par
contre, lorsque le contrôle des changes est très stricte, tout achat ou vente de devises doit
nécessairement passer par la Banque Centrale.
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Pour ce qui est de chèque de voyage, le procédé est le même. La banque reçoit les
formulaires de chèques de son correspondant qui débite son compte du montant envoyé.
La banque délivre les chèques à ses clients et son compte est crédité à chaque fois que les
formulaires arrivent à son correspondant.
Le change scriptural
Contrairement au change manuel, le change scriptural ne donne pas lieu à des déplacements
de billets et de monnaies d’une banque à une autre, mais à un virement, à une écriture de
compte à compte sur les livres de la banque qui reçoit les ordres de ses clients et ceux de ses
correspondants à l’étranger.
C’est ainsi, par exemple, lorsqu’une banque donne à son correspondant un ordre d’achat,
celui-ci ne pas lui envoyer de l’argent mais créditer son compte en devises et débiter son
compte en monnaie nationale.
Le change au comptant
Le change comptant est l'instrument de base sur le marché des changes. Il reste le deuxième
instrument le plus négocié après le swap de change.
Sur le marché des changes, lorsqu'une transaction de change comptant est réalisée, on
distingue la date de transaction de la date de règlement des devises.
la date de transaction est la date du jour où l'opération a été réalisée. Cette date peut se
situer n'importe quel jour (sauf samedi et dimanche) y compris un jour ou le pays de la devise
est fermé,
la date de valeur est la date du jour où les monnaies vont réellement être échangées,
c'est à dire le jour où les comptes des contreparties seront mouvementés. Sur le marché des
changes, l'usage veut que le règlement des devises intervienne 2 jours ouvrés après la date de
la transaction.
Cette date est appelée date de valeur ou valeur spot (en anglais, value date ou encore spot
value).
Elle est considérée comme la date de référence pour beaucoup d'autres opérations sur le
marché des changes. La date de valeur est notamment la date de départ qui sert pour
déterminer la date d'échéance d'une opération ou pour calculer sa durée par exemple sur les
opérations de prêts et emprunts ou de change à terme.
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Date de valeur (en jours ouvrés)
N'oublions pas en effet, que le marché des changes est ouvert 24 h/24. Il est donc
courant qu'une transaction soit effectuée dans une devise dont le pays est
déjà endormi (ou pas encore réveillé)
Change à terme
Nous avons vu que le change comptant permet d'échanger 2 devises de façon quasi
instantanée (livraison à J+2 ouvrés).
Le change à terme est un instrument permettant d'échanger une devise contre une autre à une
date ultérieure : une semaine, un mois, trois mois, six mois, un an… Il est également possible
de choisir une date non standard, dite date brisée (en anglais, broken date).
Le cours d'une opération de change à terme est fixé entre les deux contreparties dès la mise en
place de l'opération. Il est presque toujours différent du cours de change au comptant et varie
généralement selon l'échéance choisie. Aucune livraison de devise n'intervient avant la date
d'échéance sur laquelle les deux contreparties se sont accordées.
La part du change à terme sec est relativement modeste dans les échanges quotidiens réalisés
sur le marché des changes. Pourtant, contrairement à ce que l’on pourrait penser, le change à
terme ne date pas d’aujourd’hui (ni même d’hier) car on en trouve trace dès le 19e siècle.
À l'origine, l’intérêt du change à terme s’est souvent manifesté pendant et après des périodes
de forts troubles (par exemple des guerres) entraînant instabilité économique et dérèglements
monétaires.
En effet, le fait de fixer par anticipation le cours d’un couple de devises constitue tout d'abord
une garantie contre les fluctuations de change, c'est-à-dire une couverture du risque de
change. Mais le change à terme permet aussi de profiter parfois de réelles opportunités de
réaliser des opérations spéculatives.
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Ce n'est cependant qu'à partir des années 1950/60 que le change à terme s'est développé en
s'appuyant sur une liquidité accrue et sur des informations financières de plus en plus fiables
et accessibles.
Or, pour de nombreuses activités, le cours de change d'une monnaie intervient, par exemple,
dans le calcul d'un prix de revient (coût de la matière première), d'un prix de vente
(exportation), du remboursement d'intérêts (emprunt en devise), etc.
Toute variation de cours défavorable peut donc avoir une incidence significative sur le poste
concerné C'est ce que l'on appelle le risque de change.
Pour annihiler ce risque ou du moins le réduire, l'idéal serait de pouvoir fixer à l'avance le
cours de change futur d'une monnaie afin que toute variation de cours ne puisse plus avoir
aucune incidence.
C'est exactement la finalité du change à terme avec toutefois un bémol, c'est que vous ne
pourrez pas profiter d'une évolution de cours qui vous serait favorable.
Quand on évoque le risque de change, on pense en premier lieu à l’entreprise qui effectue des
transactions commerciales avec l’étranger.
En effet dans ce cas, le montant de la transaction est réglé dans une devise qui n’est pas
forcément celle en vigueur dans le pays d’une des contreparties (voire des deux) impliquées
dans la transaction commerciale.
De plus il existe généralement un délai entre la mise en place de la transaction (basée sur un
cours de change) et le règlement effectif de celle-ci (avec un cours de change qui a pu
évoluer).
si sa monnaie nationale se déprécie, l'importateur paiera sa marchandise plus chère et
devra, soit réduire sa marge, soit répercuter le surcoût sur le prix de vente (avec le risque de
moins vendre),
si sa monnaie s'apprécie, l'exportateur, qui est souvent réglé à la livraison, verra son
prix de vente minoré.
Il n'y a pas que les transactions commerciales qui sont confrontées au risque de change. De
simples opérations financières peuvent l'être.
Ainsi, un prêt ou un emprunt en devise expose également l'une ou l'autre des contreparties au
risque de change car elle recevra ou devra payer des intérêts dans une devise étrangère :
l’emprunteur court le risque d’avoir à rembourser à l’échéance un montant équivalent
dans sa monnaie nationale plus important que prévu, ce qui augmentera le coût de l’emprunt,
inversement, le prêteur court le risque de récupérer moins que prévu ce qui diminuera
le rendement du prêt.
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Toute entreprise multinationale est également confrontée au risque de change par
l’intermédiaire de ses filiales détenues à l’étranger. En effet, leurs activités et leurs bilans sont
réalisés dans la devise du pays d’implantation ce qui peut avoir des effets non négligeables
lors de la consolidation des bilans.
Définition
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Les opérations de change qu’elles soient au comptant ou à terme ferme ou optionnelle,
peuvent avoir 3 objets : une transaction commerciale,
Un mouvement de capital à court terme ou encore un hedging (l’endiguement)
Un mouvement de capital à court terme peut être définit comme une opération ayant pour but,
pendant une certaine durée de transformer un avoir en une autre monnaie dans le but de
réaliser un profit. Cependant, ce profit peut prendre deux formes : soit une meilleure
rémunération de l’avoir en question (prêt d’un excédent) ou un gain en capital c'est-à-dire
vendre pour acheter ou acheter pour vendre plus tard dans le but de réaliser un bénéfice. Ainsi
la première forme ne représente aucun risque car elle n’est pas spéculative, elle est appelée
couverture, tandis que la deuxième forme représente un risque car elle est spéculative.
II. La couverture
Définition
Les opérations relatives aux instruments de couverture prévues par la présente Instruction
comprennent :
les opérations de couverture contre le risque de taux d’intérêt effectuées par les
banques pour leur propre compte ou pour le compte des personnes morales
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les opérations de couverture contre le risque de fluctuation des prix des produits de
base souscrites par les personnes morales marocaines auprès des banques ou auprès
des courtiers négociateurs étrangers sur un marché international organisé.
On entend par produits de base, au sens de la présente Instruction, les produits miniers,
énergétiques, agricoles (céréales, café, graines de soja…), bois, charbon, or, argent et autres
métaux précieux.
Les opérations de couverture contre les risques de fluctuation des prix des produits de base
peuvent porter sur le prix des produits exportés, importés ou importés et stockés.
les opérations de couverture contre tout risque inhérent à tout actif ou toute dette. Les
banques ne peuvent conclure ces opérations que pour leur propre compte ou pour le
compte des entités suivantes :
les Etablissements de crédit et les organismes assimilés régis par la loi n°103-
12, dans les conditions fixées par Bank Al Maghrib ;
les entreprises d’assurances régis par la loi n°17-99 portant code des assurances
et les organismes de retraite, dans les conditions fixées par l’Autorité de Contrôle des
Assurances et de la Prévoyance Sociale ;
les Fonds de Placement Collectif en Titrisation (FPCT) régis par la loi n° 33-06
telle que modifiée, les Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières
(OPCVM) régis par la loi n° 1-93-213 telle que modifiée et les Organismes de
Placement Collectif en Capital (OPCC) régis par la loi n°41-05 telle que modifiée,
et dans les conditions et modalités fixées par l’Autorité Marocaine des Marchés de
Capitaux.
Les opérations de couverture doivent être adossées à des opérations courantes ou en capital en
relation avec l’activité de la société, à l’exclusion de toute opération spéculative.
Les banques peuvent proposer à leur clientèle, dans le cadre d’une même opération de
couverture une combinaison d’instruments.
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Les opérations de couverture réalisées par les banques pour leur propre compte ou pour le
compte de leur clientèle doivent être effectuées conformément aux modalités fixées par Bank
Al Maghrib.
Remise de documents
Les opérations de couverture telles que définies par l’article 140 de la présente Instruction
doivent faire l’objet d’une convention cadre de type ISDA, FBF ou EMIR signée entre les
deux parties faisant ressortir les droits et obligations de chacune des parties.
Les banques doivent se faire remettre avant la souscription d’une couverture, au moins un
document engageant l’opérateur marocain ainsi que sa relation étrangère dans
l’accomplissement de la transaction objet de la couverture notamment : contrats, titre
d’importation, déclaration d’exportation, facture définitive ou bon de commande fourni par le
client étranger.
Modalités de règlement
Les règlements liés aux opérations de couverture doivent être effectués par l’entremise d’une
banque marocaine, conformément aux dispositions des articles 7 et 8 de la présente
Instruction.
Lorsque la transaction sur le sous-jacent est annulée, l’opérateur doit :
Pour les produits de base importés et stockés, l’opérateur doit veiller à ce que le dénouement
des opérations de couverture ne dépasse pas la date de cession de ces produits ;
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Les opérations de couverture souscrites conformément à l’article 140 de la présente
Instruction peuvent donner lieu à la compensation des positions nées de ces opérations.
Les personnes morales marocaines ayant souscrit des opérations de couverture contre les
risques de fluctuation des prix des produits de base peuvent procéder à la compensation de
leurs positions, dans le cadre de ces opérations, dans les conditions suivantes :
Les personnes morales marocaines ayant souscrit des opérations de couverture contre les
risques de fluctuation des prix des produits de base doivent, dans le cadre des opérations de
couverture négociées directement avec un courtier négociateur étranger, se faire ouvrir dans
les livres comptables du courtier négociateur, un compte destiné à enregistrer
systématiquement l’ensemble des flux liés aux opérations de couverture réalisées.
Ces comptes ouverts auprès des courtiers négociateurs étrangers doivent enregistrer
l'intégralité des flux financiers relatifs à la couverture du risque de prix notamment le dépôt de
garantie, les appels de marge, les primes versées.
Les banques sont tenues d’ouvrir pour le compte des personnes morales marocaines dans le
cadre des opérations de couverture contre le risque de fluctuation des prix des produits de
base, des comptes en devises sur leurs livres.
Les banques doivent procéder à l’ouverture de comptes en leur nom propre auprès des
courtiers – compensateurs internationaux. Des sous comptes sont ouverts auprès de ces
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courtiers – compensateurs, au nom des personnes morales marocaines afin de garantir la
traçabilité et la bonne exécution des opérations.
Les comptes à ouvrir au Maroc ou à l'étranger doivent être dédiés exclusivement à la gestion
des opérations de couverture contre le risque de fluctuation des prix des produits de base, dans
les conditions précisées par la présente Instruction et conformément aux modalités fixées par
Bank Al Maghreb.
Les soldes créditeurs en faveur des personnes morales marocaines doivent être rapatriés et
cédés sur le marché des changes dans un délai maximum d'un mois à compter de la fin du
trimestre considéré.
Déclaration
Pour les opérations de couverture contre les fluctuations des prix des produits de base, les
personnes morales marocaines ayant souscrit ces opérations doivent transmettre
trimestriellement à l'Office des Changes les documents fournis par le courtier étranger
justifiant les opérations réalisées, ainsi que les relevés du compte ouvert à l’étranger sur les
livres de ce dernier.
Les banques doivent informer l’Office des Changes, sans délai, de toute opération revêtant un
caractère irrégulier ou spéculatif.
III. La spéculation
La spéculation est l’action de prévoir l’évolution des cours de change et d’y effectuer des
achats et des ventes en conséquence, de façon à retirer de bénéfices du seul fait de l’évolution
du marché (cours). C’est le contraire de la couverture, c'est-à-dire que spéculer signifie qu’on
accepte volontairement que la valeur de notre monnaie soit incertaine dans le but d’en tirer un
profit. Ainsi spéculer, c’est procéder à un arbitrage entre les monnaies et celui-ci est une
opération ayant pour objectif un bénéfice obtenu par une différence de taux change.
(L’arbitrage dans le temps, dans l’espace et sur intérêt).
L’arbitrage
Les arbitragistes sont à l'affût des différences de cours et de taux d'intérêt qui peuvent exister,
momentanément, entre différentes places ou différents compartiments de marché. Lorsque
l'opportunité se présente, l'arbitrage qu'ils effectuent, combinant souvent plusieurs opérations
d'achat et de vente, au comptant et à terme, leur permet de réaliser un profit sans risque.
L'arbitragiste, comme le spéculateur, recherche le profit, mais à la différence de ce dernier et à
l'instar du hedger (l'opérateur qui se couvre), il ne prend pas de risque.
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Imaginons un opérateur sur le marché des changes qui constate à un moment donné qu'il
revient moins cher d'acheter de la livre sterling contre des euros en passant par le dollar (c'est-
à-dire en achetant du dollar contre des euros puis en revendant les dollars contre de la livre
sterling) que de l'acheter directement contre des euros. Il y a là une opportunité d'arbitrage,
qui, une fois saisie, lui permet de gagner, sans prise de risque, la différence entre le cours
croisé (euro/dollar × dollar/livre sterling) et le cours bilatéral direct (euro/livre sterling). Cet
arbitrage a également pour effet de rétablir la relation fondamentale d'égalité entre le cours
croisé et le cours bilatéral direct : les opérations d'achat de dollars contre euros font monter le
cours dollar/euro (ou baisser le cours euro/dollar) tandis que les opérations de vente de dollars
contre livre sterling font baisser le cours dollar/livre sterling, de sorte que la différence
positive qui existait au départ entre le cours croisé et le cours bilatéral direct est résorbée.
Conclusion
Les autorités marocaines, par leur récente réforme du système de change, manifestent leur
réticence à adopter un régime de flottement du dirham. Face aux avantages d’une stabilité du
taux de change nominal mais aussi aux risques liés à des évènements extérieurs dont elles
n’ont pas la maîtrise, la prudence a été d’adopter un régime intermédiaire entre une fixité
rigide et un flottement. Il s’agit en l’occurrence du rattachement à un panier de monnaies (qui
existe de longue date) et à un petit élargissement des marges de fluctuations du cours du
change autour de la parité3. Le rattachement à un panier de monnaies (moitié dollar, moitié
euro) donne déjà une certaine flexibilité aux taux de change du dirham marocain. C’est une
réponse à l’instabilité chronique du cours de change de ces deux monnaies qui l’une et l’autre
ont un poids important dans les relations commerciales et financières du Maroc. Une certaine
variabilité des cours de change du dirham vis-à-vis de chacune de ces deux monnaies résulte
directement du rattachement à un panier plutôt qu’à l’une d’entre elles, elle n’est pas sans
coûts pour les petits opérateurs ; mais cela les habitue à se protéger du risque de change (grâce
à l’existence d’un marché des changes opérationnel) de telle sorte qu’ils ne seraient pas trop
démunis face à une flexibilité accrue du taux de change autour de la parité. Cependant si la
définition de la parité par un panier au lieu d’une devise (dollar ou euro) a le mérite d’atténuer
la surévaluation du dirham qui pourrait résulter de l’appréciation intempestive de la monnaie
unique de rattachement, elle n’est pas une réponse à des chocs exogènes, tels que la
détérioration des termes de l’échanges ou des conditions d’emprunt sur les marchés
internationaux. La définition d’une bande de fluctuations autour de la parité permet en
revanche en cas de besoin de laisser se déprécier la monnaie à l’égard de l’ensemble des
devises. Mais pour l’heure cette bande reste étroite; si les chocs externes supportés par
l’économie marocaine s’intensifiaient dans le futur, il serait possible d’élargir quelque peu la
bande de fluctuations, mais tout en maintenant le contrôle des changes sur les opérations
financières
3
Troisième régime intermédiaire dans la classification du FMI est le crawling peg qui n’est pas d’actualité au
Maroc qui ne connaît pas d’in
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Pour parer à des sorties spéculatives de capitaux et éviter une dévaluation non désirée.
Cependant un système de larges bandes autour de la parité n’est plus adopté à l’heure actuelle
par aucun pays développé ou en voie de développement (sauf Tonga) parce qu’il comporte un
fort risque de spéculation lorsque le cours de change se rapproche (dangereusement) des
bornes supérieure ou inférieure4. La Bank Al-Maghreb serait alors sans doute amenée à
renforcer le cadre de sa politique monétaire défini en 2006 et fondé sur plusieurs indicateurs
d’inflation5, de telle sorte que ses décisions de politique monétaire soient guidées par l’écart
entre la prévision d’inflation et la cible annoncée, comme c’est le cas dans la plupart des pays
en flottement.
4
L’expérience du Système monétaire européen avec des marges autour des cours pivots élargi à 15% est
significative à cet égard.
5
Cf.;Appendix II.9 De facto Classification of Exchange Rate Arranements and Monetary Frame work, as of April
30, 2017, IMF , Annual Report 2017 (note 4
27
Bibliographie
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