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: 2019-2020
Marché Monétaire
Par
AUX
INTRODUCTION GENERALE :
Le marché monétaire est le marché sur lequel les institutions financières habilitées échangent
des liquidités avec la Banque Centrale ou entre elles. Il est composé des guichets
d'intervention de la BCEAO et de l'interbancaire.
La BCEAO intervient sur ce marché pour apporter ou reprendre des liquidités dans le but
d'encadrer les taux d'intérêt pratiqués sur l'interbancaire. Les interventions de la Banque
Centrale portent sur les opérations d'open market, les refinancements sur les guichets
permanents et le guichet des avances intra-journalières.
Les appels d'offres ou opérations d'open market constituent le principal moyen d'intervention
de la Banque Centrale et sont menés à travers la vente, la prise ou la mise en pension de titres
ou d'effets. Ils comprennent les opérations principales d'injection de liquidités de maturité une
semaine, de maturités longues comprises entre un (1) et douze (12) mois, les opérations de
retrait de liquidités, les opérations ponctuelles de réglage et les opérations de cessions
temporaires ou définitives de titres sur le marché interbancaire.
Outre le guichet des appels d'offres, la Banque Centrale a mis en place des guichets
permanents (guichet de prêt marginal, guichet spécial de refinancement et guichet des
avances intra-journalières) en vue de fournir, à la demande, des liquidités d'appoint aux
établissements de crédit éligibles.
Sur le guichet de prêt marginal, la BCEAO offre des possibilités de refinancement sur une
maturité comprise entre un (1) et sept (7) jours tandis que sur le guichet spécial de
refinancement, les contreparties admissibles peuvent bénéficier des avances sur des maturités
allant de trois (3) à douze (12) mois. Pour sa part, le guichet des avances intra-journalières est
à la disposition des participants pour leur permettre de faire face aux besoins de trésorerie au
cours d'une journée d'échange. Les avances sur ce guichet sont remboursables le même jour et
ne portent pas intérêts.
L'accès aux guichets de refinancement de la BCEAO est réservé aux établissements de crédit
et aux institutions communautaires prévu à l'article 22 du Traité de l'UMOA, sous réserve du
respect du dispositif prudentiel applicable aux banques et établissements financiers ainsi que
celui régissant le système des réserves obligatoires.
Les refinancements de la BCEAO sont adossés à des effets et titres publics ou privés pris en
garantie.
Pendant longtemps, le marché monétaire a été réservé aux banques et à quelques
établissements non bancaires dont les activités les amenaient à disposer de grandes masses de
liquidités et qui étaient de ce fait autorisés à intervenir sur le marché monétaire. Depuis le
début des années quatre-vingt et la déréglementation financière, le marché monétaire est
ouvert aux agents non financiers qui peuvent y intervenir en achetant ou en vendant des titres
de créances négociables (TCN). Il existe donc désormais deux compartiments du marché
monétaire :
− Le marché monétaire au sens étroit, ou marché interbancaire, sur lequel les banques
échangent des liquidités et la banque centrale exerce sa fonction de régulation monétaire ;
− Le marché monétaire, au sens large, incluant les transactions sur les TCN avec les agents
non financiers.
Les marchés des capitaux s’identifient donc aux lieux de rencontre à intervalles de temps
réguliers des acheteurs et des vendeurs pour échanger des marchandises.
L’objectif de ces marchés est de créer l’équilibre de besoins éprouvés d’une part, par les
agents à besoins de financement (ABF ou vendeurs) et d’autre part, les agents à capacité de
financement (ACF ou acheteurs).
La notion de marché financier s’est développée dans le temps sous la contrainte des besoins
de ces agents pour donner trois types de marché suivants :
Le marché monétaire : chargé des opérations de court terme et parfois de moyen
terme ;
Le marché financier : se chargeant des opérations de moyen et long terme ;
Le marché des changes : lieu où s’échange les principales devises du monde appelé
aussi le Forex Capital Market (FCM).
La figure suivante est l’organisation des marchés de capitaux au sein de l’Union Monétaire
Ouest Africaine (UMOA) :
Avec :
- BCEAO = Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest
- CREPMF = Conseil Régional de l’Epargne Publique et du Marché Financier
- BRVM = Bourse Régionale des Valeurs Mobilières
- DC = Dépositaire Central
- TCN = Titres de Créance Négociable
Dans la zone de l’UEMOA, la BCEAO est l’autorité de tutelle du marché interbancaire. Dans
ce sens que, la BCEAO en qualité de la banque centrale, est un acteur non seulement au
service de l’économie mais aussi acteur au cœur du marché.
A partir du 1er juillet 1996, le rôle du marché interbancaire a été renforcé avec les
aménagements apportés à l’organisation et au fonctionnement du marché monétaire,
notamment l’institution d’une politique d’OPEN MARKET qui offre à la banque centrale les
moyens d’intervenir directement sur ce marché pour réguler la liquidité bancaire par des
opérations sur titres.
C’est le marché où se rencontre l’offre et la demande des liquidités bancaires.
1.1- Les intervenants :
Dans la zone de l’UEMOA, tous les acteurs du marché interbancaire doivent obligatoirement
détenir un compte dans les livres de la BCEAO. Avant on parlait de compte courant (CC)
c'est-à-dire des comptes qui ont la propriété d’être débiteur et créditeur de façon alternative.
Depuis le 25 juin 2004, date d’avènement du système RTGS (Real Time Gross Settlement),
dénommé STAR-UEMOA, les comptes de règlement (CR) ont fait leur apparition. Désormais
donc cohabitent dans les livres de la BCEAO des CC et de CR. Mais les CC sont appelés à
disparaître progressivement pour laisser la place au CR.
Ce sont exclusivement :
- Les établissements de crédit (soumis à la loi bancaire) ;
- Le trésor public, la banque centrale, les services financiers de la poste ;
- Les établissements qui ont pour activité principale de gérer pour le compte de leur
clientèle, des portefeuilles de valeurs mobilières, en recevant à cet effet de fonds
assorties d’un mandat de gestion (société de gestion de portefeuille).
Les interventions de la banque centrale sont destinées à contrôler les taux d’intérêt et à assurer
la liquidité du marché.
La banque centrale recense les offres des établissements de crédit et fixe alors le taux et la
quantité de monnaie qu’elle fournira à ce taux.
Mais, en raison de la fluctuation des demandes, la procédure des appels d’offres ne permet pas
de satisfaire en totalité cette demande. Or, une demande trop importante peut faire monter le
taux de marché à un niveau supérieur à ce que souhaitent les autorités monétaires.
Le seul moyen d’éviter cette situation est d’accroître la quantité de monnaie. C’est le but de la
procédure des pensions de 5 à 30 jours.
- Les pensions de 5 à 30 jours :
Les établissements de crédit peuvent à leur initiative, obtenir auprès de la banque centrale des
avances de liquidités pour une durée de 5 à 30 jours, moyennant remise en garantie d’effets
publics ou privés. La procédure est ouverte aux établissements privés. Les taux fixés par la
banque centrale pour ces deux procédures sont qualifiés de taux directeurs. Car ils
déterminent les taux du marché monétaire : le taux des appels d’offres est le plus bas et le
taux des prises de pensions est le plus élevé.
Le taux au jour le jour du marché monétaire se situe entre les deux taux directeurs :
Taux
Taux de pension
Les modifications de ces taux directeurs sont des décisions importantes de la politique
monétaire.
Même lorsque le taux du marché se situe entre les deux taux directeurs, la banque centrale
peut juger que son évolution n’est pas satisfaisante. Pour infléchir cette évolution, elle peut
faire varier la quantité de monnaie par des opérations réalisées aux conditions du marché :
- Mise en pension (reprise de liquidité) ;
- Opération d’open-market (achat ou vente des titres de créances négociables à tous les
agents économiques intéressés).
Le TBB (taux de base bancaire) : c’est le taux d’intérêt minimum exigé par les
banques dans leurs opérations avec la clientèle. Chaque banque est libre de fixer le
TBB de son choix, mais en général, il est le même pour toutes les banques. Le TBB
est essentiellement déterminé par le taux d’appels d’offre de la banque centrale.
Le TMP ou le TJJ (taux moyen pondéré ou taux du jour le jour) : c’est le taux moyen
pondéré par les montants des transactions des prêts à 24 heures entre les principaux
opérateurs du marché.
a) Le taux d’escompte :
L’escompte pratiqué par la BCEAO en faveur des banques et établissements financiers est
appelé « réescompte ».
Le réescompte est l’opération par laquelle, un établissement de crédit cède, à son initiative, à
la banque centrale, de manière définitive et en pleine propriété des effets ou des titres de
créance pour une valeur de mobilisation déterminée conformément aux règles d’admissibilité
en portefeuille, diminuée des intérêts facturés au taux d’escompte de la banque centrale.
Le réescompte est utilisé par les établissements de crédit (banques et établissements
financiers) pour couvrir leur besoins de liquidité sur une longue période (maximum 360
jours). C’est le plus cher des guichets de refinancement de la BCEAO. A cet égard, le taux
d’escompte se voit relégué aujourd’hui à un taux de pénalité. Il est notamment utilisé pour
calculer les pénalités en cas de constitution insuffisante de réserves obligatoires des
établissements de crédit assujettis, ainsi que pour déterminer le taux d’intérêt applicable aux
soldes débiteurs accidentels des banques dans les livres de la BCEAO.
Taux d’escompte = 5% depuis le 22 Mars 2004. (C’est le principal taux utilisé).
Depuis l’institution du taux de pension en octobre 1993, les banques et établissements font de
moins en moins recours au réescompte.
b) Le taux de pension :
La pension est l’opération par laquelle un établissement cède à la BCEAO, de manière
temporaire mais en pleine propriété, des titres de créance ou effets, pour une valeur de
mobilisation déterminée conformément aux règles d’admissibilité au portefeuille et par
laquelle les deux parties s’engagent l’une à rétrocéder les titres et effets concernés, l’autre à le
reprendre pour le prix de cession, augmenté des intérêts calculés au taux de pension. Le
cédant n’est pas tenu de préciser à l’avance la durée de l’emprunt qu’il souhaite contracter au
titre de la pension. Le montant brut lui est réservé.
La pension est utilisée par les banques et établissements financiers pour couvrir leurs besoins
de trésorerie sur une courte période (30 jours au maximum). Taux de pension = 4,5% depuis
le 22 Mars 2004.
Après le taux d’escompte, le taux de pension est le plus cher des taux de refinancement de la BCEAO.
Depuis la récente réforme des systèmes et moyens de paiement de l’UMOA, un autre type de
pension est entré en vigueur dans les relations banque centrale-banques commerciales et
établissements financiers. Il s’agit des la « pension livrée intra journalière ». Elle est une
innovation du STAR-UMOA en vue de faciliter les échanges du marché monétaire. Cette
particularité se situe dans son taux (il est à un taux nul) et son exigence journalière (les
opérations de prêts et remboursement se font le même jour entre la BCEAO et les institutions
concernées.)
Par Tony M’BHAYABO Tchitenge Contacts : (00225) 05785595/(00225) 09289020/(00225) 02354819
Email : mbhayabo_tony@yahoo.fr
« Module de Marché Monétaire UMOA»
b) pour les entreprises : les TCN sont un instrument de gestion de trésorerie plus souple et
financièrement plus intéressant que les produits financiers bancaires classiques, tant en terme
de financement que de placement des ressources. A cet égard, les TCN viennent introduire
une baisse des coûts des crédits bancaires par une politique de désintermédiation propre à
assurer la transition d’une économie d’endettement vers une économie de marché financier.
Ces titres représentent une créance à court terme sur une entreprise résidente ou non
résidente, une entreprise d’investissement, etc. Les billets de trésorerie permettent aux
entreprises de lever des capitaux dans des conditions plus favorables que celles du crédit
bancaire classique.
Les bons de la BCEAO sont des titres dématérialisés et tenus en compte à la banque centrale.
La BCEAO utilise la technique de la pension comme principale procédure des avances sur le
marché monétaire.
Exercices d’application :
1) Répondre aux questions suivantes :
a- Le marché interbancaire est il ouvert à tous les agents économiques ?
b- Qui peut émettre des billets de trésorerie ?
c- Pourquoi ces titres de créance sont il qualifiés de négociable ?
d- Où sont déterminés les taux d’intérêts dits directeurs ?
e- En quoi consiste une opération de titrisation ?