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Groupe CSI-Pôle Polytechnique Année Académique 

: 2019-2020

Marché Monétaire

Par

TONY M’BHAYABO TCHITENGE

AUX

Classes de Licence et Masters Professionnels en Finance Comptabilité


« Module de Marché Monétaire UMOA»

Plan du module de Marché Monétaire


Chapitre1 : Marché Monétaire..................................................................................................05
Section1- Le marché interbancaire............................................................................................05
Section2- Le marché des titres de créances négociables (TCN)...............................................11
Chapitre2 : Travaux de recherche en marché monétaire...........................................................15
Section1- Marché monétaire et crise financière........................................................................15
Section2- Marché monétaire UEMOA et innovations..............................................................15

Par Tony M’BHAYABO Tchitenge Contacts : (00225) 05785595/(00225) 09289020/(00225) 02354819


Email : mbhayabo_tony@yahoo.fr
« Module de Marché Monétaire UMOA»

INTRODUCTION GENERALE :
Le marché monétaire est le marché sur lequel les institutions financières habilitées échangent
des liquidités avec la Banque Centrale ou entre elles. Il est composé des guichets
d'intervention de la BCEAO et de l'interbancaire.
La BCEAO intervient sur ce marché pour apporter ou reprendre des liquidités dans le but
d'encadrer les taux d'intérêt pratiqués sur l'interbancaire. Les interventions de la Banque
Centrale portent sur les opérations d'open market, les refinancements sur les guichets
permanents et le guichet des avances intra-journalières.
Les appels d'offres ou opérations d'open market constituent le principal moyen d'intervention
de la Banque Centrale et sont menés à travers la vente, la prise ou la mise en pension de titres
ou d'effets. Ils comprennent les opérations principales d'injection de liquidités de maturité une
semaine, de maturités longues comprises entre un (1) et douze (12) mois, les opérations de
retrait de liquidités, les opérations ponctuelles de réglage et les opérations de cessions
temporaires ou définitives de titres sur le marché interbancaire.
Outre le guichet des appels d'offres, la Banque Centrale a mis en place des guichets
permanents (guichet de prêt marginal, guichet spécial de refinancement et guichet des
avances intra-journalières) en vue de fournir, à la demande, des liquidités d'appoint aux
établissements de crédit éligibles.
Sur le guichet de prêt marginal, la BCEAO offre des possibilités de refinancement sur une
maturité comprise entre un (1) et sept (7) jours tandis que sur le guichet spécial de
refinancement, les contreparties admissibles peuvent bénéficier des avances sur des maturités
allant de trois (3) à douze (12) mois. Pour sa part, le guichet des avances intra-journalières est
à la disposition des participants pour leur permettre de faire face aux besoins de trésorerie au
cours d'une journée d'échange. Les avances sur ce guichet sont remboursables le même jour et
ne portent pas intérêts.
L'accès aux guichets de refinancement de la BCEAO est réservé aux établissements de crédit
et aux institutions communautaires prévu à l'article 22 du Traité de l'UMOA, sous réserve du
respect du dispositif prudentiel applicable aux banques et établissements financiers ainsi que
celui régissant le système des réserves obligatoires.
Les refinancements de la BCEAO sont adossés à des effets et titres publics ou privés pris en
garantie.
Pendant longtemps, le marché monétaire a été réservé aux banques et à quelques
établissements non bancaires dont les activités les amenaient à disposer de grandes masses de
liquidités et qui étaient de ce fait autorisés à intervenir sur le marché monétaire. Depuis le
début des années quatre-vingt et la déréglementation financière, le marché monétaire est
ouvert aux agents non financiers qui peuvent y intervenir en achetant ou en vendant des titres
de créances négociables (TCN). Il existe donc désormais deux compartiments du marché
monétaire :
− Le marché monétaire au sens étroit, ou marché interbancaire, sur lequel les banques
échangent des liquidités et la banque centrale exerce sa fonction de régulation monétaire ;
− Le marché monétaire, au sens large, incluant les transactions sur les TCN avec les agents
non financiers.

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Les marchés des capitaux s’identifient donc aux lieux de rencontre à intervalles de temps
réguliers des acheteurs et des vendeurs pour échanger des marchandises.
L’objectif de ces marchés est de créer l’équilibre de besoins éprouvés d’une part, par les
agents à besoins de financement (ABF ou vendeurs) et d’autre part, les agents à capacité de
financement (ACF ou acheteurs).
La notion de marché financier s’est développée dans le temps sous la contrainte des besoins
de ces agents pour donner trois types de marché suivants :
 Le marché monétaire : chargé des opérations de court terme et parfois de moyen
terme ;
 Le marché financier : se chargeant des opérations de moyen et long terme ;
 Le marché des changes : lieu où s’échange les principales devises du monde appelé
aussi le Forex Capital Market (FCM).
La figure suivante est l’organisation des marchés de capitaux au sein de l’Union Monétaire
Ouest Africaine (UMOA) :

Marché des capitaux

Marché monétaire Marché des changes Marché financier


(BCEAO) (CREPMF)

Marché Marché des Marché secondaire Marché primaire


Interbancaire TCN (BRVM-DC/BR (CREPMF)

Avec :
- BCEAO = Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest
- CREPMF = Conseil Régional de l’Epargne Publique et du Marché Financier
- BRVM = Bourse Régionale des Valeurs Mobilières
- DC = Dépositaire Central
- TCN = Titres de Créance Négociable

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Chapitre1 : LE MARCHE MONETAIRE


Les marchés de capitaux internationaux ou nationaux ont les mêmes fonctions : « à savoir,
transmettre les ressources des agents à capacité de financement aux agents à besoin de
financement relâchant ainsi la contrainte d’autofinancement ».
Plus avant, leurs fonctions sont aussi de faciliter les négociations d’actifs et d’apporter de la
liquidité, de permettre de diversifier les risques, de discipliner les emprunteurs notamment par
le mécanisme des primes de risques et la menace de rationnement du crédit.
Sur les durées les plus courtes, celle du marché monétaire et interbancaire, les banques sont
omniprésentes, soit pour équilibrer leurs trésorerie dont la position dépend des opérations de
clientèle (en ressource comme en emplois), soit en qualité d’intermédiaire financier entre
émetteurs et investisseurs de titres de créances négociables ou entre investisseurs entre eux,
soit entre émetteurs pour leur propre compte. Le tout à des taux largement orienté par les
banques centrales.
Le marché monétaire est donc le lieu où s’échangent des titres ou instruments financiers
(c'est-à-dire des droits de créances sur les revenus futurs de l’emprunteur ou sur ses actifs) de
courte échéance (inférieure à trois ans) contre des liquidités. Ce marché permet aux offreurs
disposant d’excédents de trésorerie et aux demandeurs de liquidités de se rencontrer et
d’effectuer leurs échanges.
Ce marché comprend deux compartiments :
- Le marché interbancaire : exclusivement réservé aux investisseurs institutionnels à
savoir, les établissements de crédit, le trésor public et la banque centrale qui se
prêtent des capitaux sur des échéances de courte durée ;
- Le marché des titres des créances négociables (TCN) : ouvert à tous les agents
économiques.

Section1- Le marché interbancaire


Pour certains auteurs, le marché interbancaire est un compartiment du marché monétaire.
D’autres par contre, excluent le marché interbancaire du marché monétaire en invoquant la
qualité des agents économiques admis sur ce type de marché.
En effet, à part les banques, établissements financiers et le trésor public aucun autre type
d’agent économique n’est à priori habilité à intervenir sur le marché interbancaire. Ce n’est
pas le cas du marché monétaire.

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Dans la zone de l’UEMOA, la BCEAO est l’autorité de tutelle du marché interbancaire. Dans
ce sens que, la BCEAO en qualité de la banque centrale, est un acteur non seulement au
service de l’économie mais aussi acteur au cœur du marché.
A partir du 1er juillet 1996, le rôle du marché interbancaire a été renforcé avec les
aménagements apportés à l’organisation et au fonctionnement du marché monétaire,
notamment l’institution d’une politique d’OPEN MARKET qui offre à la banque centrale les
moyens d’intervenir directement sur ce marché pour réguler la liquidité bancaire par des
opérations sur titres.
C’est le marché où se rencontre l’offre et la demande des liquidités bancaires.
1.1- Les intervenants :
Dans la zone de l’UEMOA, tous les acteurs du marché interbancaire doivent obligatoirement
détenir un compte dans les livres de la BCEAO. Avant on parlait de compte courant (CC)
c'est-à-dire des comptes qui ont la propriété d’être débiteur et créditeur de façon alternative.
Depuis le 25 juin 2004, date d’avènement du système RTGS (Real Time Gross Settlement),
dénommé STAR-UEMOA, les comptes de règlement (CR) ont fait leur apparition. Désormais
donc cohabitent dans les livres de la BCEAO des CC et de CR. Mais les CC sont appelés à
disparaître progressivement pour laisser la place au CR.
Ce sont exclusivement :
- Les établissements de crédit (soumis à la loi bancaire) ;
- Le trésor public, la banque centrale, les services financiers de la poste ;
- Les établissements qui ont pour activité principale de gérer pour le compte de leur
clientèle, des portefeuilles de valeurs mobilières, en recevant à cet effet de fonds
assorties d’un mandat de gestion (société de gestion de portefeuille).

1.2- Les opérations :


Dans la zone UEMOA, les opérations du marché interbancaire sont principalement des
prêts/emprunts en XOF (sigle ISO de FCFA de l’UEMOA).
A cette fin, les banques peuvent également décider d’entrer dans des relations de
correspondance bancaire et ouvrir ainsi des comptes NOSTRI (un compte NOSTRO,
désigne : notre compte dans leurs livres) ou LORI (un compte LORO, désigne : leur compte
chez nous).
Les transactions interbancaires sont des opérations de gré à gré, conclues le souvent à
l’initiative des emprunteurs.

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a) Opérations entre établissements de crédit :


Certains établissements de crédit ont, à un moment donné, des excédents de trésorerie, alors
que d’autres ont des déficits. Les premiers interviennent sur le marché interbancaire en tant
que prêteurs, et les secondes en tant qu’emprunteurs.
Les prêts et les emprunts se négocient sur des échéances diverses, mais les emprunts à très
court terme représentent le marché le plus actif : quotidiennement, les banques compensent
entre elles leurs excédents et déficits par le biais des pensions livrées intra journalières de la
banque centrales (les pensions sont des cessions de titres assorties d’un engagement de
rachat).

Banque A Banque B Banque A Banque B


Emprunteuse Remise des titres Prêteuse Reprise des titres
Liquidités Liquidités

1er temps 2ème temps


Les offres et les demandes de capitaux ne sont pas confrontées dans un lieu déterminé ;
cependant, il s’agit bien d’un marché au sens économique du terme. En effet, l’utilisation de
systèmes performants de télétransmissions permet aux opérateurs d’obtenir à tout moment des
informations complètes sur les conditions pratiquées par l’ensemble des intervenants.
Le trésor public intervient essentiellement en tant qu’emprunteur (pour le financement de
l’Etat). Pour cela, il émet des bons du trésor à taux variables (durée de 2 ans) non négociables
et exclusivement réservés aux intervenants du marché interbancaire. Sur le marché des titres
de créances négociables, le trésor public émet des bons du trésor à taux fixes, négociables et
dont la souscription est ouverte à tous les agents économiques.

b) Les interventions de la banque centrale :

Les interventions de la banque centrale sont destinées à contrôler les taux d’intérêt et à assurer
la liquidité du marché.

 Les interventions officielles :


Le système bancaire a globalement un besoin permanent de refinancement au près de la
banque centrale. Pour satisfaire ce besoin, celle-ci utilise deux procédures officielles : les
appels d’offres et les pensions de 5 à 30 jours.

- Les appels d’offres :


Deux fois par semaine, la banque centrale informe le marché qu’elle se propose d’acheter des
effets publics (bon du trésor) ou privés, détenus par des établissements de crédit sur échéances
déterminées.

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La banque centrale recense les offres des établissements de crédit et fixe alors le taux et la
quantité de monnaie qu’elle fournira à ce taux.
Mais, en raison de la fluctuation des demandes, la procédure des appels d’offres ne permet pas
de satisfaire en totalité cette demande. Or, une demande trop importante peut faire monter le
taux de marché à un niveau supérieur à ce que souhaitent les autorités monétaires.
Le seul moyen d’éviter cette situation est d’accroître la quantité de monnaie. C’est le but de la
procédure des pensions de 5 à 30 jours.
- Les pensions de 5 à 30 jours :
Les établissements de crédit peuvent à leur initiative, obtenir auprès de la banque centrale des
avances de liquidités pour une durée de 5 à 30 jours, moyennant remise en garantie d’effets
publics ou privés. La procédure est ouverte aux établissements privés. Les taux fixés par la
banque centrale pour ces deux procédures sont qualifiés de taux directeurs. Car ils
déterminent les taux du marché monétaire : le taux des appels d’offres est le plus bas et le
taux des prises de pensions est le plus élevé.
Le taux au jour le jour du marché monétaire se situe entre les deux taux directeurs :
Taux
Taux de pension

Taux au jour le jour (tjj)

Taux des appels d’offres


Temps

Les modifications de ces taux directeurs sont des décisions importantes de la politique
monétaire.
Même lorsque le taux du marché se situe entre les deux taux directeurs, la banque centrale
peut juger que son évolution n’est pas satisfaisante. Pour infléchir cette évolution, elle peut
faire varier la quantité de monnaie par des opérations réalisées aux conditions du marché :
- Mise en pension (reprise de liquidité) ;
- Opération d’open-market (achat ou vente des titres de créances négociables à tous les
agents économiques intéressés).

1.3- Les taux du marché interbancaire :


Les opérations de prêt/emprunt traitées sur le marché interbancaire sont à la base du calcul de
différents taux de référence ci-dessous :

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 Le TBB (taux de base bancaire) : c’est le taux d’intérêt minimum exigé par les
banques dans leurs opérations avec la clientèle. Chaque banque est libre de fixer le
TBB de son choix, mais en général, il est le même pour toutes les banques. Le TBB
est essentiellement déterminé par le taux d’appels d’offre de la banque centrale.
 Le TMP ou le TJJ (taux moyen pondéré ou taux du jour le jour) : c’est le taux moyen
pondéré par les montants des transactions des prêts à 24 heures entre les principaux
opérateurs du marché.

 Le TMM ou le T4M (taux moyen mensuel du marché monétaire) : c’est le taux


moyenne arithmétique des taux quotidiens au jour le jour (ou le TMP).
Le dernier taux pratiqué étant retenu pour les jours sans marché (samedi, dimanche et jours
fériés).
 Le TAM (taux annuel monétaire) : c’est le taux actuariel correspondant au taux de
rendement d’un placement dont le taux égal au TMM renouvelé chaque fin de mois
pendant les douze derniers mois et à intérêt composé.
En Europe, on parle également des taux tels que : le PIBOR (Paris Interbank offered rate) : le
taux interbancaire offert à Paris. L’EURIBOR (Euro interbank offered rate) : le taux
interbancaire en Euro et l’EUROLIBOR (c’est l’EURIBOR sur la place de Londre).

1.4- Politique des taux d’intérêt UMOA :


Outre son apport dans la mobilisation de l’épargne en vue d’un financement sain des
économies, la politique des taux d’intérêt contribue à l’utilisation optimale des ressources
financières à l’intérieur des Etats de l’union. Ainsi, la politique des taux d’intérêt s’appuie sur
l’open-market, la promotion du marché interbancaire et la libéralisation des conditions de
banque. Elle s’articule autour des taux directeurs de la banque centrale applicables aux
principaux guichets de refinancement à savoir, le taux d’escompte pour le guichet de
réescompte qui est une procédure d’achat définitif d’effets à douze mois au plus, le taux de
pension qui est une procédure d’achat temporaire d’effets pour 30 jours au plus et le taux du
marché monétaire par appel d’offres.

a) Le taux d’escompte :
L’escompte pratiqué par la BCEAO en faveur des banques et établissements financiers est
appelé « réescompte ».

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Le réescompte est l’opération par laquelle, un établissement de crédit cède, à son initiative, à
la banque centrale, de manière définitive et en pleine propriété des effets ou des titres de
créance pour une valeur de mobilisation déterminée conformément aux règles d’admissibilité
en portefeuille, diminuée des intérêts facturés au taux d’escompte de la banque centrale.
Le réescompte est utilisé par les établissements de crédit (banques et établissements
financiers) pour couvrir leur besoins de liquidité sur une longue période (maximum 360
jours). C’est le plus cher des guichets de refinancement de la BCEAO. A cet égard, le taux
d’escompte se voit relégué aujourd’hui à un taux de pénalité. Il est notamment utilisé pour
calculer les pénalités en cas de constitution insuffisante de réserves obligatoires des
établissements de crédit assujettis, ainsi que pour déterminer le taux d’intérêt applicable aux
soldes débiteurs accidentels des banques dans les livres de la BCEAO.
Taux d’escompte = 5% depuis le 22 Mars 2004. (C’est le principal taux utilisé).
Depuis l’institution du taux de pension en octobre 1993, les banques et établissements font de
moins en moins recours au réescompte.

b) Le taux de pension :
La pension est l’opération par laquelle un établissement cède à la BCEAO, de manière
temporaire mais en pleine propriété, des titres de créance ou effets, pour une valeur de
mobilisation déterminée conformément aux règles d’admissibilité au portefeuille et par
laquelle les deux parties s’engagent l’une à rétrocéder les titres et effets concernés, l’autre à le
reprendre pour le prix de cession, augmenté des intérêts calculés au taux de pension. Le
cédant n’est pas tenu de préciser à l’avance la durée de l’emprunt qu’il souhaite contracter au
titre de la pension. Le montant brut lui est réservé.
La pension est utilisée par les banques et établissements financiers pour couvrir leurs besoins
de trésorerie sur une courte période (30 jours au maximum). Taux de pension = 4,5% depuis
le 22 Mars 2004.
Après le taux d’escompte, le taux de pension est le plus cher des taux de refinancement de la BCEAO.
Depuis la récente réforme des systèmes et moyens de paiement de l’UMOA, un autre type de
pension est entré en vigueur dans les relations banque centrale-banques commerciales et
établissements financiers. Il s’agit des la « pension livrée intra journalière ». Elle est une
innovation du STAR-UMOA en vue de faciliter les échanges du marché monétaire. Cette
particularité se situe dans son taux (il est à un taux nul) et son exigence journalière (les
opérations de prêts et remboursement se font le même jour entre la BCEAO et les institutions
concernées.)
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c) Le taux moyen mensuel du marché monétaire (T4M) :


Ce taux est le taux d’appel d’offres de la BCEAO en vue d’injecter ou reprendre la liquidité
dans l’économie. Il demeure le principal taux opérationnel de la banque centrale, utilisée pour
les opérations d’open-market. T4M = 4,95% depuis juillet 2003.

Section2- Le marché des titres de créance négociables (TCN)


2.1- Définition et objectif des TCN :
Le TCN sont des titres émis au gré de l’émetteur, négociables sur un marché réglementé qui
représente chacun un droit de créance pour une durée déterminée.
Le marché des TCN est un compartiment du marché monétaire où s’échangent des titres
négociables. Le marché est ouvert à tous les agents économiques (même aux particuliers).
L’objectif des TCN est de diversifier les supports de paiement, de favoriser la constitution
d’un gisement des titres nécessaires à l’animation du marché monétaire et la mise en œuvre de
la politique d’open-market. En effet, le TCN sont destiné à servir de support privilégié pour
les opérations des banques et de la banque centrale.

2.2- Avantages des TCN :


a) pour les banques : les TCN favorisent la consolidation des ressources des banques, en leur
assurant des ressources de durée pouvant aller jusqu’à 7 ans. De ce fait, et compte tenu de la
souplesse qu’ils offrent en raison de leur négociabilité, ils permettent un adossement optimal
du terme des ressources à celui des emplois. Les TCN constituent également des opportunités
pour le développement de nouveaux métiers bancaire notamment d’ingénierie financière
(arrangeur d’émissions).

b) pour les entreprises : les TCN sont un instrument de gestion de trésorerie plus souple et
financièrement plus intéressant que les produits financiers bancaires classiques, tant en terme
de financement que de placement des ressources. A cet égard, les TCN viennent introduire
une baisse des coûts des crédits bancaires par une politique de désintermédiation propre à
assurer la transition d’une économie d’endettement vers une économie de marché financier.

2.3- Différents types des TCN :


Les TCN de la zone monétaire UMOA sont :
 Les billets de trésorerie (ou commercial paper) :

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Ces titres représentent une créance à court terme sur une entreprise résidente ou non
résidente, une entreprise d’investissement, etc. Les billets de trésorerie permettent aux
entreprises de lever des capitaux dans des conditions plus favorables que celles du crédit
bancaire classique.

 Les certificats de dépôt :


Ces titres représentent un dépôt à terme effectué auprès d’un établissement de crédit résident
ou non. L’émetteur ici est donc une banque ou un établissement financier.
Les certificats de dépôt favorisent la collecte de ressource à moyen terme.

 Les bons des établissements financiers :


Ces titres favorisent la collecte de ressources à moyen terme par établissements financiers. En
France, les bons des établissements financiers ont disparu depuis fin 1998, car ce
compartiment devenu trop étroit a été fondu dans celui des certificats de dépôt. Ils sont encore
d’actualité au sein de la zone UMOA.

 Les bons des institutions financiers régionales :


Ces titres permettent aux organismes agréés d’adapter le terme de leurs ressources à leurs
emplois. De valeur nominale unitaire de cinq (5) millions ou d’un multiple de ce montant, ces
bons sont émis sur la base d’un programme annuel soumis à l’agrément de la BCEAO.

 Les bons du trésor :


Les bons émis par les huit trésors publics de l’UMOA sont des titres dématérialisés et tenus
en compte à la banque centrale. D’une valeur nominale unitaire de cinq (5) millions ou d’un
multiple de ce montant et d’une durée comprise entre une (1) semaine et deux (2) ans, ces
titres sont admissibles en support des refinancements de la BCEAO dans la limite de la marge
disponible par rapport au plafond statutaire des concours de la banque centrale aux Etats. Les
émissions effectuées sur la base d’un programme trimestriel, s’adressent à tous les
établissements de crédit de l’union et à toutes les institutions financières régionales agissant
pour leur propre compte ou pour celui de leur clientèle.

 Les bons de la BCEAO :


Ce sont des titres servant de support aux opérations d’opern-market de la BCEAO. La valeur
nominale unitaire est de cinquante (50) millions de FCFA et leur durée est fixée par la
BCEAO en fonction des besoins de la politique monétaire.
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Les bons de la BCEAO sont des titres dématérialisés et tenus en compte à la banque centrale.
La BCEAO utilise la technique de la pension comme principale procédure des avances sur le
marché monétaire.

 Les titres nés de la titrisation des dettes publiques :


La titrisation peut se définir comme le mécanisme financier par lequel l’on transforme des
créances douteuses en titres en les sortants du bilan de l’entité bénéficiaire de ces créances.
Dans les années 1990, les différents états de l’UMOA étaient dans l’incapacité de faire face à
leurs dettes vis-à-vis du système bancaire. Un programme d’assainissement du secteur
financier a alors été mis en place. Il s’est traduit notamment par la titrisation des créances que
le secteur bancaire détenait sur l’Etat. En côte d’ivoire, les titres nés de cette opération ont été
baptisés « PASFI » : programme d’assainissement du secteur financier et sont amortis
progressivement depuis lors : principal + intérêt.
Les banques peuvent également offrir ces titres comme collatéral lorsqu’elles sollicitent de la
liquidité auprès de la BCEAO.
Billet de trésorerie : durée 10 jours à 1 an

Certificat de dépôt : durée 10 jours à 1 an

Bons des institutions et sociétés : 10 jours à 1 an

Titres courts Bons du trésor : 1 an

TCN Bon à moyen terme négociable

Titres longs Bons du trésor : durée 2 ans ou 5 ans

2.4- Rémunération des principaux TCN


 Billet de trésorerie : les intérêts sont calculés à taux fixe et précomptés.
 Certificat de dépôt : les intérêts sont calculés à taux fixe, ils peuvent être pré ou post
comptés.
- Intérêts postcomptés : ils sont rajoutés au montant initial à l’échéance.
- Intérêts précomptés : ils sont soustraits du montant nominal pour déterminer le
versement initial (la somme prêtée et empruntée est donc moins élevée.
- Taux in fine 360e : taux appliqué en considérant 360 jours dans l’année.

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Exercices d’application :
1) Répondre aux questions suivantes :
a- Le marché interbancaire est il ouvert à tous les agents économiques ?
b- Qui peut émettre des billets de trésorerie ?
c- Pourquoi ces titres de créance sont il qualifiés de négociable ?
d- Où sont déterminés les taux d’intérêts dits directeurs ?
e- En quoi consiste une opération de titrisation ?

2) Considérons un prêt de 1.000.000 FCFA au taux d’intérêt de 3,6% pendant 60 jours.


TAF :
a- Calculer les intérêts correspondants avec l’hypothèse post et pré comptés, quel est le
capital prêté et remboursé.
b- Dans le cas des intérêts précomptés, déterminer le taux réel du prêt.
c- Sachant que dans le cas des intérêts précomptés les modifications ne sont pas
pratiquées. Déterminer la valeur actuelle des intérêts (y compris le capital prêté et
remboursé).

3) Une entreprise émet un billet de trésorerie avec les caractéristiques suivantes :


- Valeur nominale : 2.000.000 FCFA
- Taux d’intérêt : 8,5 % intérêts payable in fine
- Echéance dans : 180 jours.
TAF :
a) Quelle est la somme que recevra l’entreprise à l’émission du billet de trésorerie ?
quelle est la somme qu’elle devra payer à l’échéance ?
b) L’acquéreur du billet le revend 60 jours après (il reste 120 jours à courir) et la revente
est réalisée sur la base d’un taux de 8 %. Calculer le montant de la transaction.
c) Déterminer le taux de placement réalisé par le premier acquéreur.

Par Tony M’BHAYABO Tchitenge Contacts : (00225) 05785595/(00225) 09289020/(00225) 02354819


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« Module de Marché Monétaire UMOA»

Chapitre2 : LES TRAVAUX DE RECHERCHE EN MARCHE MONETAIRE


Section1- Marché monétaire et crise financière
Section2- Marché monétaire UEMOA et innovations

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