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INTRODUCTION AU MARCHÉ

DE CAPITAUX
Lardia Marcel THIOMBIANO
Table des matières

1. Introduction.........................................................................................................................3
Le financement permanent de l’économie......................................................................3
La structuration de la liquidité de l’épargne...................................................................3
La gestion du risque........................................................................................................4
La cotation des actifs......................................................................................................4
Contribuer à la mutation des entreprises.........................................................................4
2. Le marché monétaire...........................................................................................................5
2.1. Le marché interbancaire...............................................................................................5
2.2. Marché des titres de créances négociables...................................................................5
3. Le marché financier............................................................................................................7
3.1. Description du marché financier..................................................................................7
3.1.1 Ses intervenants....................................................................................................7
3.1.2 Les titres du marché financier...............................................................................8
Les actions......................................................................................................................8
Les obligations..............................................................................................................10
3.2. Rôle et organisation....................................................................................................10
Organisation du marché financier.................................................................................11

Exposé :

1. Marché interbancaire de l’UEMOA


2. Emission de bons par le trésor burkinabè
3. La BRVM
4. Les intermédiaires du marché financier
5. Les obligations
1. INTRODUCTION
Qu’est-ce qu’un marché de capitaux ? Et quelles sont ses missions dans une économie ?

Depuis la fin des années 80, grâce aux innovations financières facilitées par le progrès
technologique, les marchés des capitaux sont devenus le lieu de prédilection des opérateurs
économiques, autre fois, contraints de recourir aux produits bancaires classiques pour toute
opération de placement ou d’emprunt. Ils y trouvent de meilleures conditions de financement
de leurs activités quotidiennes. De nouveaux instruments apparaissent avec des attributs
attrayants tant pour leurs émetteurs que pour leurs détenteurs.

Dès lors, on peut définir les marchés des capitaux comme étant le lieu de rencontre entre le
besoin et l’excédent de capitaux. En d’autres termes, c’est là où se croisent les entreprises à la
recherche de capitaux et les investisseurs qui ont de l’argent à placer. Ils sont donc l’opérateur
qui permet la rencontre des offres et demandes de capitaux à court, moyen et long terme et
qui, par là assure le financement de la dynamique de croissance de toute économie. La
mondialisation aidant, les marchés des capitaux sont passés du simple rôle d’opérateur
économique local à celui d’opérateur international. Ils devinrent donc, du fait de leur capacité
à affecter la stabilité macroéconomique, une préoccupation des Etats.

Au sein d’une économie, le marché des capitaux peut être comparé au lubrifiant dans un
moteur mécanique. Il remplit plusieurs fonctions que nous détaillerons ici :

Le financement permanent de l’économie


La fonction principale du marché des capitaux est de collecter l’épargne sous toutes ses
formes, la retransformer en instruments financiers susceptibles de différentes formes afin de
répondre aux besoins de financement de l’économie domestique. Cette collecte de l’épargne
auprès des agents ayant des excédents financiers permet à ceux ayant des besoins de
financement de se procurer des ressources sans recourir nécessairement au financement
bancaire classique. Le recours au marché de capitaux est attrayant parce qu’il procure des
avantages par rapport au financement traditionnel : les taux sont généralement plus attrayants
et les procédures moins contraignantes que ceux du crédit bancaire classique.

La structuration de la liquidité de l’épargne


Dans le but de collecter le maximum de capitaux auprès des épargnants, le marché de
capitaux leur propose divers produits adaptés au profil de chacun d’entre eux. Ainsi en
fonction du terme auquel l’épargnant désire se passer de son capital excédentaire, il pourra
choisir entre des placements de court terme, moyen terme, long terme ou très long terme.

La gestion du risque
Le marché de capitaux offre la possibilité aux opérateurs de gérer le risque lié à leurs
portefeuilles selon leur aversion au risque. Il peut donc :

La cotation des actifs


Le marché de capitaux affiche régulièrement des cotations fiables, accessibles et très souvent
relayées par les médias. Au-delà du fait que ces cotations estiment la valeur du jour de chaque
actif, elles sont un outil d’appréciation incontestable de la valeur des entreprises. Le marché
de capitaux est donc la principale référence pour apprécier la valeur des actifs.

Contribuer à la mutation des entreprises


En plus de sa mission de lieu de rencontre entre l’offre et la demande des capitaux, le marché
de capitaux offre également aux entreprises la possibilité d’opérer une restructuration au
niveau de leur organisation.
2. LE MARCHÉ MONÉTAIRE
Le marché monétaire ou marché des titres de court terme est le lieu où s’émettent et
s’échangent les titres de court et de très court terme. Au Burkina Faso, c’est la BCEAO qui
assure la régulation du marché monétaire. Le marché monétaire comprend le marché
interbancaire et le marché des titres de créances négociables.

2.1. LE MARCHÉ INTERBANCAIRE


Il est le marché de la liquidité par excellence et seuls les agents financiers peuvent y
intervenir. En d’autres termes, seuls les établissements de crédit (bancaires ou non bancaires),
le trésor public et la banque centrale peuvent y intervenir. Ce marché leur permet de pallier
leur besoin de liquidité au jour le jour en empruntant auprès de leur confrère à un taux
prédéfini appelé le taux interbancaire. Le niveau de ce taux constitue la principale référence
pour la banque centrale, qui en fonction de la volatilité de ce dernier proportionne l’ampleur
de son intervention. Les interventions sur le marché interbancaire peuvent prendre la forme :

- D’opération d’échange de titres contre liquidité qui peut être une prise en pension
(temporaire) ou un achat (définitif) ;
- D’opération sans contrepartie assimilable à des prêts en blanc, c’est-à-dire sans
aucune garantie.

Les échanges de liquidités sur le marché interbancaire sont constitués à majorité par les
opérations au jour le jour. Les opérations à terme, quant à elles, sont conclues essentiellement
pour des durées très courtes variant entre une semaine et un mois.

Les taux d'intérêt naissent d’une libre confrontation de l’offre et de la demande de fonds. Il est
l’indicateur qui intéresse la banque centrale. Elle intervient alors sur le marché en tant
qu’offreuse ou demandeuse pour garder ce taux à l’intérieur d’un intervalle jugé bénéfique.

Exposé : Le marché interbancaire de l’UEMOA

2.2. MARCHÉ DES TITRES DE CRÉANCES NÉGOCIABLES


Un titre de créances est un titre financier représentant un droit de créance sur l’organe
émettrice. En d’autres termes, si la firme Warignini émet des titres de créances, elle emprunte
directement auprès de personnes physiques ou morales détentrices d’excédent de capitaux.
Ainsi le titre se présentera comme un acte juridique prouvant que Warignini doit une certaine
somme au détenteur de cet acte. Le titre est dit négociable parce qu’il est cessible à tout
moment à toute tierce personne désireuse de l’acquérir. Ce sont des billets à ordre qui
représentent un droit de créance pour une durée allant d’un jour à sept (7) ans. En somme, on
peut définir le titre de créances négociable comme un titre émis sous la forme de billet à ordre
matérialisé par des titres ou simplement inscrit en compte et qui, sans être cotés en bourse,
confèrent à son porteur un droit de créance, librement négociable et portant intérêt.

Le marché des titres de créances négociables est le lieu de rencontre de tous les agents
désirant soit émettre de nouveaux titres soit vendre de vieux titres ou acheter des titres (neufs
ou vieux). De ce fait, ce marché est ouvert à tous les agents économiques. Selon son émetteur,
on peut distinguer trois types de TCN qui sont le bon de trésor négociable pour l’Etat, le
certificat de dépôt pour les banques et le billet de trésorerie pour les entreprises. Selon le
terme on peut distinguer :

- les titres courts d’un terme maximum d’un an : certificats de dépôt, billets de
trésorerie et bons de trésor à taux d’intérêt fixe ;
- les titres longs d’un terme minimum d’un an : les bons à moyen terme négociables et
les bons de trésor à taux d’intérêt annuel.

Les Certificats de dépôt qui sont définis en tant que titres de créances négociables émis par les
établissements de crédit et dont la durée varie entre 10 jours et 7 ans. Ils se différencient des
dépôts à terme classiques par sa négociabilité.

Les billets de trésorerie sont des titres émis par toute personne morale autre qu’un
établissement financier. Ils ont été créés en vue d’élargir le marché des capitaux et d’assouplir
le financement des entreprises.

Exposé : émissions de bons par le trésor burkinabè : opportunités et risques


3. LE MARCHÉ FINANCIER
Le marché financier ou marché des titres de long terme est le lieu où s’émettent et
s’échangent les titres de long et de très long terme. Il s’oppose donc au marché monétaire par
le terme des instruments financiers qu’il utilise. Il se compose des marchés actions,
obligataires et dérivés et cotation de matières premières. Dans l’espace UEMOA, la bourse
régionale des valeurs mobilières (BRVM) fut créée le 18 décembre 1996 pour réguler le
marché financier commun aux huit (8) pays membres.

Le marché financier est ouvert à tout agent économique pour peu qu’il veuille se soumettre
aux règles de la BRVM. Il interviendra alors selon sa qualité pour émettre, acheter ou vendre
des titres financiers.

Exposé : La BRVM :

1. Histoire, mission et actualité


2. Organisation et Fonctionnement
3. Emission et achat de titres

3.1. DESCRIPTION DU MARCHÉ FINANCIER


3.1.1 Ses intervenants
Comme dit plus haut, tout agent économique peut intervenir sur le marché financier. Certains
interviennent pour émettre des titres (entreprises, Etat et collectivités locales) et d’autres pour
en acheter ou en vendre (entreprises, particulier, "gros détenteurs de sous", banques et
investisseurs étrangers)

Les Entreprises sont des sociétés anonymes qui cherchent des financements à long terme et à
moindre coût. Elles émettent alors des actions ou des obligations sur le marché primaire. Elles
cherchent parfois à prendre le contrôle d’une autre entreprise et achètent pour cela les titres de
cette dernière sur le marché secondaire.

L’Etat et les collectivités locales aussi recherchent du financement à moindre coût et en


grande quantité pour leurs dépenses. Pour cela, ils peuvent emprunter sur le marché financier
en émettant des obligations d’Etat. On dit qu’ils font un emprunt obligataire.

Les "gros détenteurs de sous" que sont les compagnies d’assurance, la caisse de retraite, la
Caisse Nationale de Sécurité Sociale et les Organismes de Placement Collectifs en Valeurs
Mobilières (OPCVM) disposent d’énormes quantités de capitaux oisifs. Ils interviennent
généralement pour spéculer, prendre des parts dans une société ou encore trouver le meilleur
placement pour leur épargne.

Les banques interviennent généralement pour la prise de parts dans les sociétés de capitaux.
En effet, selon l’article 72 du paragraphe 2 sur la gestion collective du Règlement Générale du
Marché Financier Régional, « Peuvent créer les OPCVM, les banques, les SGI et toute autre
structure habilitée à cet effet par le Conseil Régional. »

Quant aux particuliers ils sont à la recherche d’un meilleur placement pour leur épargne

De même, les investisseurs étrangers qui recherchent un meilleur placement pour leur
épargne. Il arrive parfois qu’ils veuillent avoir le contrôle sur certaines entreprises.

Noter que l’acquisition de titre ne peut se faire que par l’intermédiaire des Sociétés de Gestion
et d’Intermédiation (SGI), les Sociétés de Gestion d’OPCVM (SGO), les Sociétés de Gestion
de Patrimoine (SGP), les Conseils en investissements boursiers, les Apporteurs d’Affaires et
les Démarcheurs.

3.1.2 Les titres du marché financier


Il s’agira ici de définir les différents types de titres échangés sur ce marché. Ces titres, aussi
appelés valeurs mobilières, sont transmissibles et négociables. Ils représentent des droits
incorporels d’associés ou de créanciers et sont susceptibles de procurer des revenus à leurs
détenteurs. Constituent des valeurs mobilières, les titres émis par des personnes morales,
publiques ou privées, transmissibles par inscription en compte ou tradition, conférant des
droits identiques par catégorie et donnant accès, directement ou indirectement, à une quotité
du capital de la personne morale émettrice ou à un droit de créance général sur son
patrimoine. Il est possible d’en distinguer deux types : les valeurs mobilières à revenu variable
(les actions) et les valeurs mobilières à revenu fixe (les obligations).

Les actions
Une action est une valeur mobilière qui représente une part de capital d'une société. Seules les
sociétés anonymes et les sociétés en commandite par actions ont la faculté d'émettre des
actions. Une société qui entre en Bourse engage une partie de son capital sous forme
d'actions. Tout agent économique achetant des actions sur la place boursière devient alors un
actionnaire associé de l'entreprise. L'action peut être au porteur ou nominative. Dans le
premier cas, le détenteur n'est pas connu de l'émetteur, mais seulement du teneur de compte.
Dans le second cas, le détenteur est connu de l'émetteur

Elle représente une fraction du capital la société émettrice. Ainsi le capital d'une société est
composé d’un certain nombre d’actions qui représentent les droits de chaque actionnaire dans
la société. La quantité et la qualité des actions détenues par un agent déterminent notamment
les droits de vote de ce dernier dans les assemblées

L'action est avant tout un instrument financier. Cette classification, comme son nom l'indique,
englobe les titres qui confèrent des droits financiers à leurs propriétaires. L'action leur permet
alors à son détenteur de tirer des capitaux une rémunération. La comparaison entre plusieurs
instruments financiers se fait alors principalement sur le critère de la rémunération, mais aussi
de celui du risque. On dira que le placement d'une action est plus rentable que celui d'une
obligation, mais également qu'il est plus risqué.

L'action matérialise l'apport financier que réalisent les associés dans un projet commun. Leur
valeur est exprimée par le montant nominal de l'action. Ainsi chaque actionnaire est
propriétaire d'une partie du capital de l'entreprise. En contrepartie de son apport financier il
reçoit une certaine quantité d'actions, souvent déterminée en pourcentage. Le nombre
d'actions qu'il détient lui attribue des droits relatifs à cette société et notamment ses droits aux
bénéfices. L’action est ainsi un mode simplifié de détention d'entreprise qui permet la
multiplicité des intervenants, tous propriétaires, dont les objectifs peuvent être divers :
investisseurs, spéculateurs, rentiers, petits actionnaires, décideur, etc.

Exemple : dix personnes mettent leur épargne en commun pour créer une entreprise cotée en
bourse. Le capital social de cette entreprise, la somme des épargnes, est de cent million
(100000000) de FCFA subdivisé en dix-mille (10000) actions de dix-mille (10000) FCFA
répartis comme suit :

Nombre d'action Capital Part


1 5500 55000000 55,00%
2 2000 20000000 20,00%
3 1050 10500000 10,50%
4 525 5250000 5,25%
5 250 2500000 2,50%
6 200 2000000 2,00%
7 175 1750000 1,75%
8 125 1250000 1,25%
9 100 1000000 1,00%
10 75 750000 0,75%
10000 100000000 100,00%

Typologie
Il existe deux types d’actions : les actions ordinaires et les actions de préférence

Avec les actions de préférence il est possible d'attribuer à certains actionnaires des droits
préférentiels de toute nature par rapport aux détenteurs d'actions ordinaires. Il peut alors s'agir
d'un dividende plus important, de droits de vote qui comptent doubles, de l'absence de droit de
vote, d'un paiement prioritaire des dividendes, etc.

La détention d'une seule action d'une société donne des droits à l'actionnaire au sein de celle-
ci. Il a le droit :

- de voter aux assemblées générales


- à sa part dans les bénéfices distribués (en général proportionnelle)
- à la communication des documents présentés aux assemblées générales, des comptes,
de la liste des administrateurs, de la liste des actionnaires, rapports…
- de vendre ses actions
- il dispose en outre d'un droit préférentiel de souscription (DPS) en cas
d'augmentation de capital.

Revenus variables et responsabilité limitée


Les dividendes

Le dividende est le revenu des actions composant le capital de l’émetteur. Il est distribué aux
actionnaires sur décision de l'assemblée générale. Pour qu'un dividende soit versé, il est
nécessaire que des bénéfices aient été réalisés et qu'une décision visant à distribuer ces
bénéfices ait été prise. Le versement de dividende n'a donc rien d'obligatoire et n'est donc pas
automatique à chaque exercice. Le versement d'un dividende aux actionnaires alors que la
société n'a pas réalisé de bénéfice est constitutif du délit de distribution de dividendes fictifs.

Le dividende majoré est celui versé à l’actionnaire détenteur d'actions de préférence qui lui
confèrent le droit à un dividende plus important ou versé en priorité.

Les plus-values
La plus-value est la différence positive entre le prix d'achat et le prix de revente d'une action.
L'action s'est appréciée, sa valeur de revente est plus importante que sa valeur d'achat. Le
différentiel, la plus-value, est constitutif d'un revenu pour l'actionnaire. L'actionnaire a donc
réalisé une plus-value sur valeurs mobilières, soumise à une fiscalité particulière.

Responsabilité limitée

L'avantage d'investir dans les actions est que l'actionnaire ne peut perdre au maximum que le
montant qu'il a investi c'est-à-dire le total de la valeur nominale de ses actions. On dit que sa
responsabilité est limitée à son apport. Il n'est donc pas tenu des dettes de la société dont le
montant serait supérieur à son investissement. Quant aux gains espérés, ceux-ci peuvent
dépasser sans limites le montant investi.

Les obligations
Exposé

3.2. RÔLE ET ORGANISATION


Le marché financier a pour principale mission le rapprochement des besoins et des excédents
de capitaux. Il permet d’une part aux agents économiques désirant investir de financer ou de
refinancer leurs investissements. Il permet d’autre part aux agents économiques ayant besoin
de capitaux d’emprunter directement auprès de ceux ayant des excédents de capitaux, et ce,
sans passer par le circuit bancaire. On parlera de désintermédiation bancaire. Le marché
financier permet également l’extension des entreprises compte tenu de la possibilité d’y
effectuer des opérations de fusion-absorption et d’augmentation de capital.

Organisation du marché financier


La fonction principale du marché financier est d’optimiser l’allocation des fonds prêtables.
Pour cela, il propose de nombreuses options pour s’adapter aux besoins de chaque agent, qu’il
soit détenteur ou demandeur de capitaux. En effet, imaginons, un agent qui injecte du capital
nouveau sur le marché (en achetant par exemple des actions). Il pourrait à un moment donné
souhaiter récupérer son argent (ou une part) ou encore changer de titre. Le marché lui permet
de revendre ses titres ou de les échanger contre d’autres titres disponibles. En réalité, le
marché financier est subdivisé en deux compartiments : le marché primaire et le marché
secondaire.
Le marché primaire
Le marché primaire assure deux fonctions essentielles et complémentaires : la collecte de
l’épargne (nationale et étrangère) et le financement de l’investissement national.

Le marché primaire permet la mobilisation de l'épargne nationale et étrangère des agents à


capacité de financement. Cette collecte est facilitée par la diversité des titres proposés. Il
facilite donc le financement des investissements et de l'innovation nécessaires à la croissance
économique. D’où la complémentarité des deux fonctions.

Comme nous l’avions dit plus haut, le marché primaire remplit aussi la fonction de
financement de l'économie. Il permet de concilier les besoins des prêteurs et des emprunteurs.
Trois catégories d’agent peuvent émettre (emprunter) des titres sur le marché primaire : les
entreprises, l'Etat et les collectivités locales ainsi que les institutions financières :

Les entreprises : le marché primaire permet aux entreprises d'obtenir les capitaux qui leur
manquent pour financer un investissement. Le marché primaire offre trois mécanismes de
financement aux entreprises : l'introduction en bourse, l'augmentation du capital et l'émission
d'obligations

- L'introduction en bourse consiste, pour une société qui souhaite accéder au marché
boursier, à ouvrir une partie de son capital au public par la vente d’actions composant
son capital social. Ainsi, à travers une offre publique de vente (OPV) elle met en vente
au public un certain nombre devant constituer une part minimale de son capital social.
- L'augmentation du capital consiste pour une société déjà cotée en bourse, à accroître
son capital social par de nouveaux apports. Pour cela, elle émet des actions nouvelles,
vendues sur le marché primaire aux détenteurs de capitaux oisifs.
- L'émission d'obligations est logiquement réservée aux grandes entreprises. Une société
ayant besoin de financer un investissement et ne désirant pas accroître son capital.
Elles proposent alors aux détenteurs de capitaux de le leur emprunter, mais elles
doivent offrir des taux plus élevés que les États. Les taux sont d'autant plus élevés que
la "notation" donnée par les agences de notation est plus basse.

L'Etat et les collectivités locales émettent des obligations à long terme (au-delà de cinq ans)
pour combler leurs déficits budgétaires. Ce sont les obligations assimilables du trésor (OAT).
Les emprunts des États sont considérés comme les titres les plus sûrs du marché.
Les intermédiaires financiers : pour se procurer des ressources, les intermédiaires financiers
ont recours aux marchés de capitaux. Ils peuvent émettre sur le marché financier des
obligations, des actions ou des titres hybrides (mélange d'actions et d'obligations). Pour cela,
ils recourent aux mêmes modalités que les entreprises.

Le marché secondaire : la bourse


Les titres initialement émis sur le marché primaire sont négociables sur le marché secondaire
aussi appelé bourse. Les fonctions de la bourse lui permettent d’accompagner le marché
primaire dans les siennes. Ces fonctions, au nombre de trois, sont : la fixation du cours des
titres, la liquidité des titres et la restructuration du capital des entreprises cotées.

- La fixation du cours des titres en bourse se fait selon la loi de l’offre et de la demande.
Ainsi, un titre donné, son cours (son prix) sera fixé par confrontation entre l’offre (la
quantité de ce titre que les agents désirent vendre) et la demande (la quantité de ce titre
que les agents désirent acheter). Si un titre est plus demandé qu’offert, son cours
s’élève : c’est un signe que la société qui l’a émis aurait de bonnes performances. La
bourse contribue ainsi à déterminer la valeur des entreprises à travers leur
capitalisation boursière (cours de l'action multiplié par nombre d'actions).
Par ailleurs, le cours des titres d’une société reflète les anticipations des investisseurs
sur l'avenir et les résultats de cette société. Si les investisseurs anticipent une
augmentation du résultat d'une société, ils se portent acquéreurs de ses actions, ce qui
accroît la demande et fait monter le cours. A l'inverse, si les investisseurs anticipent
une baisse des résultats d'une société, ils procèdent à des ventes de ses actions, ce qui
accroît l'offre et fait baisser le cours. Cependant les anticipations des investisseurs sont
parfois irrationnelles, ce qui engendre des bulles spéculatives et une déconnexion entre
les cours et les résultats des entreprises.
- La liquidité des titres est le fait que les titres peuvent être achetés et vendus
rapidement, sans frais excessifs et sans décote sur le capital. La facilité de revente des
titres est un élément déterminant dans l’incitation à souscrire lors des émissions de
nouveaux titres. C'est le marché secondaire qui assure la liquidité des titres et par là,
assiste le marché primaire dans la collecte. Un marché est réputé d'autant plus liquide
qu'il accueille un grand nombre de transactions et d'opérateurs.
- La restructuration du capital des entreprises cotées. Le marché secondaire permet la
croissance externe des entreprises par l'acquisition de paquets d'actions, pour prendre
des participations dans d'autres firmes ou fusionner avec elles. Le marché secondaire
offre à tout investisseur qui désire prendre le contrôle d'une société cotée trois
instruments : le ramassage boursier, l'OPA et l'OPE.
• Le ramassage boursier : les transactions en bourse étant libres, il suffit
d'acheter la moitié des actions plus une pour prendre le contrôle d'une société
cotée. Cette méthode est longue et coûteuse. Elle est visible et laisse aux
dirigeants de l'entreprise cible le temps de s'organise.
• L'offre publique d'achat (OPA) est une opération financière permettant à une
entreprise de prendre le contrôle d'une autre, avec ou sans l'accord de ses
dirigeants, en proposant aux actionnaires de la société cible de racheter leurs
titres à un prix supérieur au cours constaté sur le marché. Cette procédure est
sévèrement réglementée par l'autorité des marchés financiers.
• L'offre publique d'échange (OPE) est proche de l'OPA mais il est proposé aux
actionnaires un règlement sous forme de titres, généralement ceux de
l'entreprise réalisant l'opération.

Outre ces trois fonctions économiques, le marché secondaire assure aux opérateurs la
transparence et la sécurité des transactions. Il leur permet aussi de récupérer les énumérations
liées à leurs placements.
4. LE MARCHÉ DES CHANGES
Le change est une opération permettant d’obtenir une monnaie contre une autre. Le marché
des changes est celui sur lequel s’échange les devises entre elles, et ce, à un taux donné ? Ce
taux appelé taux de change (quand il est coté à l’incertain) est la quantité de monnaie
nécessaire à l’acquisition d’une unité de monnaie étrangère.

Le marché des changes est sans doute le marché financier le plus actif et cela pour deux
raisons principales. Il est d’une part le plus vaste marché car il est le lieu où se rencontrent les
offres et les demandes de toutes les devises du monde. D’autre part, toute opération
transfrontalière (Commerciale, financière, sociale…) donne nécessairement lieu à une
opération de change c’est-à-dire, une conversion de devise sur le marché des changes.

Plusieurs acteurs interviennent sur le marché des changes mais se sont essentiellement les
banques qui centralisent toutes les transactions pour le compte des entreprises et des
particuliers.

Les institutions financières


Ce sont des banques commerciales et d’investissement. Elles interviennent pour leur propre
compte pour résoudre leurs problèmes de trésorerie, faire des gains de change en pratiquant de
l’arbitrage, couvrir des positions de change ou pour faire des opérations spéculatives. Elles le
font aussi pour le compte de leurs clients en les assistant dans le financement de leurs
transactions internationales et leurs placements étrangers. Ces banques sont appelés les
cambistes, parmi lesquels on distingue :

- les cambistes teneurs de marché (market makers), dont le rôle est de coter les
cours des devises directement sur le marché interbancaire pour le compte de
l’institution qui les emploie ;
- les cambistes clientèle (ou sales), qui sont des vendeurs chargés de répondre à
la demande des clients entreprises.

Les banques centrales


- Elle exécute les ordres de leur clientèle : administrations, banques centrales
étrangères, organismes internationaux.
- Elle assure, sinon le contrôle, du moins la supervision du marché.
- Elle cherche à influencer l’évolution du taux de change.
Les institutions financières non bancaires
Il s’agit de filiales financières ou bancaires de grands groupes industriels. En plus, il y’a les
investisseurs institutionnels que sont les "gros détenteurs de sous" : société d’assurance, caisse
de retraite, les fond d’investissement… Au-delà de leurs actions destinées à se procurer des
devises et à couvrir des risques de change, ces institutions spéculent énormément sur le
marché des changes.

Les intervenants privés


Ces intervenants sont les particuliers, dont l’influence est marginale, les entreprises
industrielles et commerciales et les institutions financières ne participant pas de manière
permanente au marché des changes. Ils interviennent sur le marché des changes par
l’intermédiaire des banques et des courtiers. Dans ce groupe, les entreprises qui sont la
catégorie la plus importante, offrent ou demandent des devises en contrepartie d’opérations
d’importations ou d’exportations et utilisent les marchés des changes pour leurs opérations
financières internationales (prêts, emprunts en devises). Les acteurs privés interviennent
également pour des motifs de spéculation.

Les courtiers
Les courtiers sont des intermédiaires qui, contre rémunérations, s’efforcent de trouver une
contrepartie à la demande qui leur est faite. Leurs positions d’intermédiaires leur permettent
de grouper les opérations et d’assurer l’anonymat des transactions. Ils centralisent les ordres
de devises provenant d’autres acteurs du marché. Autrement dit, ils assurent la fluidité du
marché des changes. Ils sont principalement localisés à Londres et à New York ; il existe une
vingtaine de courtiers à Paris. Le coût de leurs services dépend du montant et de la devise
négociée ; il est de l’ordre de 0,01 %.

4.1. LES COMPARTIMENTS DU MARCHÉ DES CHANGES


4.1.1 Le marché des changes au comptant
L’objet du marché des changes au comptant est de permettre l’échange de devises
instantanément. Concrètement, la livraison des devises a lieu deux jours après la date de
négociation, sauf pour les échanges entre les dollars canadien et américain, livrés un jour plus
tard.

Le prix auquel l’échange se fait entre deux devises est le taux de change au comptant ou le
cours de change au comptant d’une devise exprimé en unités de l’autre devise.
Il existe plusieurs modalités de cotations sur le marché de change au comptant.

Les cotations sur le marché international


Sur le marché international, toutes les monnaies sont cotées contre le dollar. Cela est dû au
fait que la plus grande partie des échanges internationaux s’effectuent en dollars.

Par exemple, la valeur de l’euro est indiquée par la cotation de 0,93 EUR pour 1 USD. En
d’autres mots, un dollar peut être échangé sur le marché des changes pour 0,93 EUR.
Réciproquement, la valeur d’1 EUR en unités d’USD est donnée par l’inverse de 0,93 soit 1
EUR vaut 1,06 USD.

La convention de présentation des cotations de change utilisée dans cet ouvrage est celle de
l’organisme de diffusion des cotations Reuters et de plusieurs journaux financiers. Ainsi, un
chiffre à droite de XOF / USD indique la valeur d’un dollar en unités de CFA : c’est la
cotation à l’incertain. Inversement, un chiffre à droite de USD / XOF la valeur d’un CFA en
unités de dollars : c’est la cotation au certain. Par exemple, USD / XOF 613,031 indique
qu’un dollar est échangé contre 613,031 FCFA. Le chiffre donné pour XOF / USD est
l’inverse de celui donné pour USD / XOF.

Sur le marché international, les monnaies étant toutes cotées contre le dollar, le nombre de
cotations est limité. Avec 100 monnaies différentes, coter toutes les monnaies les unes contre
les autres nécessiterait 100 × 99 cotations, soit 9 900 cotations. Sachant que la moitié des
cotations sont l’inverse de l’autre moitié des cotations, ce chiffre se réduit réellement à
9900/2, soit 4 450 cotations. En revanche, coter toutes les monnaies contre le dollar se traduit
par 99 cotations, ce qui a l’avantage de la simplification.

L’inconvénient des cotations systématiques contre le dollar est que cela oblige les institutions
désirant échanger entre elles des devises autres que le dollar, à calculer un cours croisé. Il faut
noter cependant que le sens des cotations n’est pas toujours indiqué. Aussi, si l’on n’est pas
familier avec les cotations, il n’est pas facile d’interpréter un cours coté.

USD EUR GBP INR AUD CAD ZAR NZD JPY

1 USD 1,00000 0,93450 0,80826 67,9044 1,32576 1,30636 13,4756 1,38980 112,888

Inverse : 1,00000 1,07009 1,23723 0,01473 0,75428 0,76549 0,07421 0,71953 0,00886
1 EUR 1,07009 1,00000 0,86490 72,6636 1,41868 1,39792 14,4201 1,48720 120,800

Inverse : 0,93450 1,00000 1,15620 0,01376 0,70488 0,71535 0,06935 0,67240 0,00828

1 GBP 1,23723 1,15620 1,00000 84,0135 1,64028 1,61627 16,6725 1,71950 139,668

Inverse : 0,80826 0,86490 1,00000 0,01190 0,60965 0,61871 0,05998 0,58156 0,00716

1 XOF 0,00163 0,00152 0,00132 0,11078 0,00216 0,00213 0,02198 0,00227 0,18416

Inverse : 612,994 655,957 758,416 9,02731 462,371 469,238 45,4891 441,068 5,43012

Les cotations sur les marchés nationaux (au certain et à l’incertain).


En règle générale, les cotations sont dites « à l’incertain », c’est-à-dire établies en unités de
monnaie locale nécessaires pour acheter une unité de monnaie étrangère.

Étant donné le rôle « leader » de la livre anglaise jusqu’au xxe siècle, Londres cote aussi au
certain, c’est-à-dire en unités de monnaie étrangère (devise) nécessaires pour acheter une
livre. De même, le Canada, l’Australie et les autres pays anciennement liés à la Grande-
Bretagne cotent aussi au certain. Les États-Unis cotaient au certain jusqu’en 1978 ; depuis, les
cotations sont au certain dans le cas de transactions entre banques et clients non bancaires et à
l’incertain dans le cas de transactions interbancaires. Depuis l’avènement de l’euro, les
cotations dans la zone euro sont affichées en nombre d’unités de devises pour un euro, ce qui
montre la volonté de considérer l’euro comme une monnaie internationale.

Appréciation, réévaluation, dépréciation, dévaluation


Selon la direction de la cotation, un accroissement du cours d’une devise signifie une
appréciation ou une dépréciation de la monnaie. Dans le cas d’une cotation au certain, comme
dans la zone euro, si le cours d’une devise augmente, cela signifie que cette monnaie
étrangère se déprécie et qu’en revanche, la monnaie nationale s’apprécie. Dans le cas d’une
cotation à l’incertain, comme dans l’UEMOA, lorsque le cours augmente, cela signifie que la
monnaie étrangère, par exemple le dollar, s’apprécie et qu’en revanche, la monnaie nationale
se déprécie.

La distinction entre dépréciation et dévaluation et entre appréciation et réévaluation est liée à


la manière dont s’établit le cours d’une monnaie. Dans un système de parités fixes, les cours
des monnaies sont établis par les autorités gouvernementales ; en cas de hausse de la valeur de
la monnaie, on parle de réévaluation et, en cas de baisse, de dévaluation. Dans un système à
taux de change flottants, les cours des monnaies résultent de la confrontation de l’offre et de
la demande ; en cas de hausse de la valeur de la monnaie, le terme « appréciation » est utilisé ;
en cas de baisse, le terme « dépréciation » est utilisé.

Cours acheteur et vendeur


Dans les faits, il existe deux types de cours : le cours auquel la banque achète la devise et le
cours auquel la banque vend la devise. Ces cours dépendent aussi du support de change
utilisé.

Le cas des billets de banque et des chèques de voyage

Pour acheter ou vendre des devises, il faut s’adresser à une banque qui fournit les cours
auxquels elle accepte d’acheter ou de vendre des devises. Par rapport aux conditions obtenues
sur le marché interbancaire, celles affichées ici pour un particulier sont en général très
défavorables, car l’écart (spread) entre le cours d’achat et le cours de vente est élevé, de
l’ordre de 10 %. Plusieurs raisons expliquent cet écart élevé :

- tout d’abord, les transactions ont lieu pour de petits montants ;


- ensuite, les banques doivent détenir physiquement ces devises dans leurs agences
pour pouvoir les fournir à leurs clients, et supporter des coûts de transport et
d’opportunité associés à cette détention, car ces devises ne rapportent rien ;
- enfin, ce genre de transactions nécessitant la possession réelle de billets, leur
manipulation et leur déplacement se traduisent par un risque de vol potentiel, ce qui
augmente implicitement le coût de détention de ces billets.

Comparativement, les conditions affichées pour les chèques de voyage (traveler’s checks)
sont plus intéressantes. En effet, l’écart est plus faible, car les banques, lors de la vente de ces
chèques de voyage, précisent seulement qu’elles créditeront du montant indiqué les banques
qui accepteront ces chèques. Les banques ne sont pas obligées de détenir réellement des
devises dans ce cas et les compensations se font globalement entre les différentes banques.
Elles ne supportent alors ni risque de vol ni coût de détention.

4.1.2 Le marché des changes à terme


C’est un marché où les participants négocient des achats et des ventes de devises qui
interviendront à une date ultérieure. Le taux de change fixé par les deux contreparties l’est à
l’instant t, alors que les devises s’échangent à t +. Ce marché remplit principalement une
fonction de couverture contre le risque de change. Les opérations de change à terme sont
beaucoup moins importantes que les transactions de change au comptant.

Le taux de change à terme n’est jamais égal, sauf par hasard, au taux de change au comptant.
La devise est dite « au pair » (square) quand le taux à terme est égal au taux au comptant. Le
taux de change à terme est calculé en ajoutant un certain montant (report) ou en retranchant
un certain montant (déport) au cours comptant.

EX. : Un importateur pour se protéger contre une appréciation éventuelle de sa devise de


facturation décide un achat à terme auprès de sa banque. Celle-ci qui supporte désormais le
risque de change achète immédiatement sur le marché au comptant la devise. Les devises
ainsi obtenues seront prêtées à une échéance identique à celle du règlement des importations.

La différence de taux d’intérêt entre le placement des devises et l’emprunt initial s’ajoutera au
cours comptant. Une différence négative se retranchera du cours comptant et déterminera le
cours de change à terme.

Une monnaie est dite en report quand son taux d’intérêt pour une période déterminée est plus
faible que celui de l’autre monnaie. Le report est supporté par l’importateur et profite à
l’exportateur, la banque ne faisant que répercuter les conditions du marché. Lorsque le cours à
terme est supérieur à celui au comptant, il y a report.

Une monnaie est dite en déport quand son taux d’intérêt est plus élevé que celui de l’autre
monnaie. Le déport est supporté par l’exportateur et profite à l’importateur. Lorsque le cours à
terme est inférieur au cours au comptant, il y a déport.

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