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ROLE, STRUCTURE ET ORGANISATION
CHAPITRE I:
GENERALE DES MARCHES FINANCIERS.
I- La distinction marchés des capitaux, marchées monétaires, marchés du crédit
et marchés financiers.
Cette distinction est nécessaire si on veut cerner le contenu de l’expression marché
financier.
Le marché des capitaux peut être appréhendé de deux façons :
*c’est ainsi que certains auteurs définissent le marché des capitaux comme étant exclusivement
le marché des fonds prêtables à long terme.
*on peut aussi définir le marché des capitaux de façon générique comme étant le marché de
l’ensemble des fonds prêtables aussi bien à court, à moyen et à long terme. C’est cette deuxième
assertion est celle que nous allons retenir et qui nous permet de dire que le marché des capitaux
est une expression englobante qui regroupe le marché monétaire, le marché du crédit et le
marché financier.
On peut définir le marché monétaire stricto sensu comme étant le marché interbancaire
c’est-à dire le marché sur lequel les banques à excédent de trésorerie placent sur les périodes
très courtes pouvant aller de 01 Jour à 03 Mois leurs excédents de trésorerie auprès des banques
qui se trouvent en situation de déficit de trésorerie. Cette acception du marché monétaire est
celle qui s’applique au marché monétaire de la BEAC ou CEMAC.
On peut cependant noter que dans les économies développées avec les politiques de
dérèglementation, le périmètre du marché monétaire s’est élargi et c’est ainsi que dans le cas
de la France, l’Etat, les grandes banques et certaines grandes entreprises ont l’opportunité de
lever les fonds sur ce marché sur des périodes relativement longues.
TAF : Chercher via le moteur de recherche Google l’organisation du marché monétaire de
l’Afrique centrale ainsi que celle du marché français.
Le marché du crédit quant à lui est le marché des fonds prêtables qui se circonscrit au
système bancaire. Les fonds prêtables peuvent être des crédits à court terme destinés à financer
des Fonds de Roulements (FR) des entreprises ou des crédits à long et moyen terme destinés à
financer les investissements des entreprises.
Dans une économie où le secteur bancaire occupe une place prépondérante dans le
financement de l’économie, on dit qu’on est dans une économie d’endettement ou économie
d’intermédiation financière.
On peut considérer que le Cameroun du fait du rôle négligeable que les marchés
financiers jouent dans le financement de l’économie nationale reste une économie
d’endettement.
Dans une économie d’intermédiation financière, les agents économiques à besoin de
financement (les entreprises, l’Etat et les collectivités décentralisées) ne sont pas en relation
directe avec les agents économiques à capacité de financement (les ménages, les investisseurs
institutionnels, sociétés d’assurance, les fonds de pension, CNPS). Ces derniers étant obligés
de placer leur épargne auprès du système bancaire qui peut soit décider d’octroyer les crédits
aux agents économique à besoin de financement, soit refuser de les financer si le risque du
crédit apparaît élevé.
Dans la zone CEMAC, du fait de lever leur frilosité en matière de risques les banques
rechignent généralement lorsqu’il s’agit d’accorder des prêts à long et à moyen terme aux
entreprises et préfèrent financer uniquement le besoin de fonds de roulement de celle-ci. La
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conséquence d’un tel comportement est que dans la zone, les crédits à CT représentent entre 75
et 80% de l’encours de crédit total de banque.
C’est l’une des raisons pour lesquelles les autorités administratives ont pensé à un
moment que la création d’un marché financier permettrait une meilleure orientation de
l’épargne vers le secteur productif. On a ainsi assisté dans la sous-région CEMAC à la création
successive de la Douala Stock Exchange (DSX) et de la Bourse des Valeurs Mobilières de
l’Afrique Centrale BVMAC à Libreville au Gabon.
Lorsqu’on est dans une économie où les marchés financiers jouent un rôle non
négligeable dans le financement de l’économie nationale, on est en économie de marché
financier par opposition à une économie d’intermédiation financière ou d’endettement. Dans
une économie de marché financier, les agents économiques à besoin de financement (AEBF)
sont en relation directe avec les agents économiques à capacité de financement (AECF) pour
obtenir des ressources de financement.
De façon schématique, la distinction entre économie d’endettement (ED) et économie de
marché financier (EMF) peut se présenter ainsi qu’il suit :
On peut noter que le marché financier est exclusivement un marché de fonds prêtable à long
terme contrairement au marché de crédit.
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entre une banque et un emprunteur, l’emprunteur va garantir aujourd’hui le taux d’intérêt qu’il
payera dans le cadre d’un emprunt par exemple dans 3 mois pour 6 mois.
0 3 mois 9 mois
Il voudra emprunter 10 000 000 Frs dans la banque des amis de Bonabérie dans 3 mois pour 6
mois. Avec un contrat de Forward Forward, l’emprunteur va garantir le taux d’intérêt à payer
à terme lorsqu’on est en situation de taux d’intérêt flexible.
Dans l’exemple ci-dessus, à la date de règlement c.-à-d. dans 03 mois, si le taux garanti a été
fixé à 10% et que le taux au jour le jour est de 12.5%, le banquier ne ferait payer que 10% à
l’emprunteur.
Le Forward Forward présentait un inconvénient car à la date de règlement, le prêteur était
obligé de verser le montant objet du contrat. Une telle obligation éliminait ipso facto toute
velléité de spéculation or les praticiens du marché ou les théoriciens savent qu’un marché
financier ne peut fonctionner de façon satisfaisante en l’absence de tout élément spéculatif.
Le FRA a permis de tenir compte des inconvénients associés au Forward Forward, c’est ainsi
que dans un contrat de FRA, le notionnel (Conceptuel) c.-à-d. le montant de base au calcul des
intérêts ne sera pas versé par la banque à l’emprunteur.
Le SWAP du taux d’intérêt permet à deux personnes de modifier la nature de leur emprunt en
procédant à un échange des caractéristiques des emprunts respectifs.
A titre d’illustration : un opérateur qui a emprunté à taux fixe sur le marché obligataire va
procéder à un swap avec un autre opérateur qui a emprunté à taux variable sur le marché
monétaire.
Au final, l’emprunteur à taux fixe va payer les intérêts à taux variable alors que l’emprunteur à
taux variable va payer des intérêts à taux fixe.
Le schéma se présente comme suit :
Remb. à
variable
taux
fixe
Taux
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Les contrats de gré à gré présentent un inconvénient majeur qui à trait à ce qu’on appelle le
risque de contrepartie. On parle de risque de contrepartie lorsque l’une des parties au contrat
peut faire défaut. C’est en particulier pour tenir compte de ces inconvénients que l’on est passé
à des contrats futures qui sont des contrats standardisés que l’on retrouve sur les marchés à
termes organisés (Futures markets).
Les contrats à termes standardisés ne sont pas destinés à résoudre les problèmes de risque d’un
particulier et se distinguent des contrats Forward par leur négociabilité. C’est pour cela que
ces contrats font l’objet des transactions sur les futures. La différence principale entre les
marchés à termes gré à gré et les marchés à termes organisées est que sur ce marché on retrouve
un organisme public qui prend le nom de Chambre de Compensation (CC) ou Clearing
House et dont le rôle est non seulement les contrats côtés mais aussi de garantir la bonne fin
des opérations éliminant par la même le risque de contrepartie. Schématiquement, la différence
entre un marché future et un marché forward est la suivante :
Marché Forward
Livraison
Achat Vente
Paiement
Marché Future
Chambre de
Intermédiair Vente
Achat Intermédiair Compensation es Agrées
es Agrées
Sur les marchés Futures, on va trouver une multitude de contrats sur les commodités et sur les
instruments financiers.
Exemple de commodités des contrats futures : Café, Cacao, blé, sucre blanc, sucre roux,
pomme de terre, bétail sur pied, le pétrole brut, le zinc, le maïs, carcasse de porc, etc…
Il s’agit des contrats de type optionnel. L’achat d’une option donne à son propriétaire le droit
d’acheter ou de vendre l’actif de base. Les contrats d’option prennent aussi le nom de produits
dérivés dans la mesure où ces contrats sont montés sur la base d’actifs existant qui prennent le
nom de sous-jacents.
Les contrats d’option sont une solution à l’une des limites des contrats futures et forward en ce
sens que ces deux types de contrats étant des contrats à terme ferme, les parties au contrat sont
obligés de s’exécuter à l’échéance. En d’autres termes, le vendeur est obligé de livrer l’actif de
base à terme échu et d’en encaisser le prix contractuel alors que l’acheteur est obligé de prendre
livraison à terme échu de l’actif de base et à payer le prix contractuel.
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Avec les contrats d’option, cette obligation disparait dans la mesure où contre paiement d’une
prime à son vis-à-vis, l’opération peut ne pas s’exécuter à terme échu lorsqu’il estime que les
conditions ne lui sont pas favorables. On peut avoir des contrats d’option de gré à gré mais
aussi des contrats d’option dits négociables.
Exemple de contrat gré à gré d’option : contrat de CAP, contrat de FLOOR, contrat de
COLLAR,
Exemple de contrat d’option négociable : Option sur notionnel, option sur devises, option sur
futures de taux d’intérêt.
Sur un marché financier qui fonctionne de façon efficiente, il faut des investisseurs qui placent
leur argent en bourse, des émetteurs qui viennent chercher de l'argent, des intermédiaires qui
facilitent leur rencontre et un régulateur
Perçu sous l’angle d’une pyramide hiérarchique, le marché financier peut se présenter de la
façon suivante :
Au sommet de la hiérarchie, on va retrouver l’autorité de contrôle qui joue un rôle de
gendarme sur le marché financier.
Aux USA, on retrouve la Security Exchange Commission (SEC) sur les bourses de valeurs
mobilières, la Commodité Futures Trading Commission (CFTC) sur les marchés à terme et
d'options négociables; en France, on retrouve l’AMF (Autorité des Marché Financiers), au
Cameroun, on a la Commission des Marchés Financiers (CMF); au niveau du marché financier
de l’UMOA, on retrouve la Conseil Régional de Epargne Publique et des Marchés Financiers
(CREPMF); sur le marché financier de la CEMAC, on a la Commission de Surveillance du
Marché Financier de l’Afrique Centrale (COSUMAF).
Trois rôles principaux sont assignés à l’autorité de contrôle :
- Donner son agrément aux entreprises de marchés (Bourses des Valeurs Mobilières),
aux Prestataires de Services d’Investissements (PSI) et aux organismes de
Placements collectifs en valeur mobilières.
- Veiller aux respects de principes d’égalité de tous les investisseurs en traquant et
en engageant des poursuites contre les opérateurs convaincus de délit d’initié
On parle de délit d’initié lorsqu’un chef d’entreprise ou le responsable d’un organisme
émetteur utilise des informations non connues du public (Informations privilégiées) pour
réaliser des opérations « Profitables » sur les actions propres de l’entreprise ou les titre propres
de l’organisme concerné.
- Veiller à ce que les émetteurs ne mettent pas sur le marché des informations
fallacieuses dans le but d’induire les investisseurs en erreur. C’est à cet égard que la
CMF a par exemple agrée les Experts Comptables qui doivent auditer les comptes
des entreprises émettrices pour produire des rapports contradictoires.
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l'autorisation : l'AMF autorise la création des produits d'épargne collectifs (OPCVM)
et leur présentation aux investisseurs.
la surveillance : l'AMF définit les principes d'organisation et de fonctionnement sur
les marchés et leurs infrastructures. L'AMF s'assure que les entreprises de marchés, les
systèmes de règlement- livraisons, les dépositaires centraux (Euroclear France) et les
chambres de compensation (Clearnet) respectent les règles.
la sanction : la Commission des Sanctions de l'AMF a le pouvoir de sanctionner les
Prestataires de Services d'Investissement. Elle fixe les règles de bonne conduite et les
obligations que doivent respecter ces prestataires.
Les Emetteurs : on y retrouve les entreprises qui viennent financer leurs projets en bourse en
levant des capitaux propres (actions) ou en empruntant (obligations)... L'Etat français par
exemple qui est fortement endetté est aussi un très gros émetteur puisqu'il doit se refinancer
périodiquement sur les marchés via des émissions de titres dont le pilotage revient à l'Agence
France Trésor. Les titres d'Etat se retrouvent ainsi placés dans les portefeuilles des investisseurs
institutionnels français ou étrangers. Au Cameroun également, l’Etat est endetté sur le marché
financier. Enfin, les institutions financières, comme les banques d'investissements, émettent sur
les marchés des produits financiers qui sont des outils de couverture de risque, d'épargne ou de
spéculation comme les Turbos, les Warrants, ou encore les Certificats etc...
Les Intermédiaires : Parmi les intermédiaires on retrouve tout d'abord les entreprises de
marché comme Euronext qui chapeaute les bourses de Paris, Lisbonne, Bruxelles et Amsterdam
et qui sont réglementées et soumises aux autorités de surveillance. Euronext Paris pilote les
marchés réglementés, principalement l'Eurolist sur lequel on retrouve toutes les grandes valeurs
de la cote, mais aussi non réglementés (Euronext Growth, Euronext Access) qui sont soumis à
un code moins strictes, notamment en ce qui concerne les informations des émetteurs. En
second lieu, les membres des marchés (banques, courtiers, ...) sont des prestataires de services
d'investissement (PSI). Ce sont eux qui sont autorisés à transmettre et à traiter les ordres de
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bourse sur les marchés. Ils sont agréés par les autorités de régulation et agissent pour leurs
clients ou leur propre compte. Ils sont habilités à ouvrir des comptes au nom de leurs clients, à
recevoir et conserver des titres et des espèces. Les compensateurs, enfin, sont des établissements
qui se chargent des opérations de règlement / livraison de titres sur les marchés : systèmes ou
chambres de compensation, etc... Une fois que les ordres sont exécutés, les compensateurs
assurent le transfert des titres à livrer aux acheteurs et le règlement des sommes dues aux
vendeurs. Les acheteurs seront livrés et les vendeurs payés dans des délais réglementaires
propres à chaque marché.
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CHAPITRE II : LE MARCHE D’ACTIONS
Une action est un titre de capital qui donne à son détenteur un certain nombre de doits et en
particulier, le droit au dividende lorsque celui-ci est versé et le droit de vote aux assemblées
générales des actionnaires, ce droit de vote étant proportionnel au nombre d’actions détenues
par l’actionnaire.
Les actions peuvent prendre plusieurs formes au sein d’une entreprise, la forme la plus
élémentaire étant l’action ordinaire. Les modèles d’évaluation classique ont trait à l’action
ordinaire. A coté de l’action ordinaire on trouve une panoplie de produits dérivés, et on peut
citer sans être exhaustif, les actions à bons de souscription d’action (ABSA), les actions de
préférence, les actions à droit de vote multiple et les actions à dividendes prioritaires (ADP),
etc.
II. LA DECISION D’ACHAT D’ACTIONS
Toute décision financière peut s’analyser comme un arbitrage entre le rendement et le risque.
Il existe en effet une relation linaire positive entre le taux de rendement d’un actif donné et le
risque de cet actif, plus précisément, lorsque le taux de rendement est élevé, le risque de cet
actif est aussi élevé. Par conséquent, si un investisseur a de la version pour risque, il doit être
prêt à accepter un taux de rendement faible. La décision d’achat d’actions se fait sur ce même
principe d’arbitrage de rentabilité risque. Pour une action donnée j le taux de rendement a
l’instant t est donné par la formule :
𝑃𝑗𝑡 − 𝑃𝑗𝑡−1 + 𝐷𝑗𝑡
𝑅𝑗𝑡 =
𝑃𝑗𝑡−1
Il s’agit du taux de rendement de l’actif j sur une période comprise entre t et t-1. Pour déterminer
la rentabilité d’une action j donnée, il faut connaitre le prix de cette action au temps t.
A. La détermination du prix d’équilibre d’une action : les méthodes actuarielles
Il s’agit globalement de deux méthodes dont : la méthode d’évaluation par les dividendes à
travers ce qu’on appelle le modèle de GORDON-SHAPIRO, et la méthode d’évaluation par les
bénéfices.
1) La méthode d’évaluation par les dividendes : le modèle de GORDON-
SHAPIRO
Il s’appuie sur la formule de Fisher, formule qui reprend l’idée qu’à l’équilibre, le prix d’un
actif (actif physique ou actif financier) doit être égal à l’ensemble des revenus auxquels peut
s’attendre le détenteur de cet actif. Pour un actif j donné, on peut écrire :
𝑁
𝑅𝑗𝑡 𝑃𝑅𝑗𝑁
𝑃𝑗° = ∑ 𝑡
+
(1 + 𝑖) (1 + 𝑖)𝑁
𝑡 −1
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𝑃𝑗° est le prix de l’actif j au temps 0, c’est-à-dire le prix de l’actif au moment où la décision
d’achat est prise.
𝑅𝑗𝑡 est le revenu attendu de l’actif j au temps t.
N est la durée de temps ou le nombre d’année pendant lequel l’investisseur compte conserver
l’actif dans son portefeuille.
𝑃𝑅𝑗𝑁 est le prix de revente de l’actif à l’horizon de la décision.
𝑖 est le taux d’intérêt en vigueur sur le marché, lequel est utilisé comme taux d’actualisation.
Pour passer de la formule de Fisher au modèle de GORDON-SHAPIRO, un certain nombre
d’éléments vont être modifiés avec cette idée que le revenu attendu au temps t par un actionnaire
est le dividende par action au temps t et que le taux d’actualisation à retenir est le taux de
rendement requis par les actionnaires. Ainsi, si nous notons Djt le dividende par actions attendu
au temps t par le détenteur de l’action j et TRRj le taux de rendement requis par les investisseurs
de l’entreprise j, la formule de GORDON-SHAPIRO se présente ainsi qu’il suit :
𝑁
𝐷𝑗𝑡 𝑃𝑅𝑗𝑁
𝑃𝑗° = ∑ 𝑡
+
(1 + 𝑇𝑅𝑅𝑗 ) (1 + 𝑇𝑅𝑅𝑗 )𝑁
𝑡 =1
Pour avoir le prix Pj0 il faut connaitre tous les 𝐷𝑗𝑡 sur toute la longueur de l’horizon 𝑁. On est
donc amené à faire des prévisions de 𝐷𝑗𝑡. Ce qui est un exercice difficile lorsqu’on s’éloigne
dans le temps. Pour contourner cette difficulté, une astuce a été trouvée dans le modèle de
GORDON-SHAPIRO qui consiste à supposer que le dividende par action va croitre à un taux
constant 𝑔 de telle sorte que si on connait 𝐷𝑗𝑡−1 on peut obtenir 𝐷𝑗𝑡 grâce à la formule suivante :
𝐷𝑗𝑡 = 𝐷𝑗𝑡−1 (1 + 𝑔)
Avec cette hypothèse, notre formule devient :
𝑁
𝐷𝑗0 (1 + 𝑔)𝑡 𝑃𝑅𝑗𝑁
𝑃𝑗° = ∑ 𝑡
+
(1 + 𝑇𝑅𝑅𝑗 ) (1 + 𝑇𝑅𝑅𝑗 )𝑁
𝑡 =1
La formule définitive de GORDON-SHAPIRO (formule qui se retrouve dans les ouvrages) est
obtenue en supposant que l’investisseur conservera le titre dans son portefeuille à perpétuité
(ici on élimine l’idée de la spéculation et de profit d’arbitrage), et c’est ainsi qu’on a :
𝐷𝑗1 𝐷 (1 + 𝑔)
𝑃𝑗° = = 𝑗0 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑇𝑅𝑅𝑗 > 𝑔
𝑇𝑅𝑅𝑗 − 𝑔 𝑇𝑅𝑅𝑗 − 𝑔
Exemple :
L’entreprise LIKERI SA a réalisé au cours de l’année dernière, un chiffre d’affaire de
500 000 000 de F.CFA pour une masse globale de charges évaluée à 350 000 000 de F.CFA.
Cette entreprise a l’habitude de pratiquer un taux de distribution de 𝑡𝑑 = 30% . LIKERI sœur
souhaite renter dans le capital de l’entreprise pour savoir quel prix elle devra payer pour une
action, a sollicité un expert financier pour effectuer les calculs nécessaires. Après étude, il
constate que le dividende par action devrait croitre au taux de 2,5% par an.
TAF : sachant que le nombre d’action en circulation est de 30 000, et LIKERI sœur pourrait
placer son épargne sur le marché et obtenir un taux de rendement de 7,5%, on vous demande
de dire quel prix l’expert financier va proposer s’il utilise le modèle de GORDON-SHAPIRO.
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2) La méthode d’évaluation par les bénéfices
Ici, le revenu auquel s’attend l’actionnaire est le bénéfice. Dans la formule de Fisher, on va
donc remplacer 𝑅𝑗𝑡 par 𝐵𝑗𝑡. Ce qui donne :
𝑁
𝐵𝑗𝑡 𝑃𝑅𝑗𝑁
𝑃𝑗° = ∑ 𝑡
+
(1 + 𝑇𝑅𝑅𝑗 ) (1 + 𝑇𝑅𝑅𝑗 )𝑁
𝑡 =1
Ici, on fait l’hypothèse que le bénéfice reste constant dans le temps de telle sorte que l’on puisse
écrire 𝐵𝑗𝑡 = 𝐵𝑗𝑡−1 = 𝐵𝑗 ∗ = 𝐶𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒
𝑁
𝐵𝑗𝑡 𝑃𝑅𝑗𝑁
𝑃𝑗° = ∑ +
(1 + 𝑇𝑅𝑅𝑗 )𝑡 (1 + 𝑇𝑅𝑅𝑗 )𝑁
𝑡 =1
𝑁
1 𝑃𝑅𝑗𝑁
𝑃𝑗° = 𝐵𝑗 ∗ ∑ 𝑡
+
(1 + 𝑇𝑅𝑅𝑗 ) (1 + 𝑇𝑅𝑅𝑗 )𝑁
𝑡 =1
En faisant l’hypothèse que l’investisseur conserve l’action dans son portefeuille à perpétuité,
on arrive à la formule suivante :
𝐵𝑗 ∗ 1 𝑃
𝑃𝑗 = = 𝐵𝑗 ∗ × = 𝐵𝑗 ∗ . 𝑃𝐸𝑅 𝐷 ′ 𝑜ù 𝑃𝐸𝑅 = 𝑗
𝑇𝑅𝑅𝑗 𝑇𝑅𝑅𝑗 𝐵𝑗
Le PER est un multiple qui indique le nombre de fois que la bourse capitalise le bénéfice par
action pour obtenir le cours boursier. Ainsi, le PER d’une action est de 25 et que le bénéfice par
action est de 1000, le cours boursier de l’action sera de 25 000.
Exemple : on va reprendre l’exemple de la société LIKERI SA en faisant les hypothèses
suivantes :
On peut envisager deux types de risque dont le risque de faillite et le risque des affaires.
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variation des charges, le CA restant constant, ou bien d’une variation de ces deux éléments.
Pour tenir compte d’un tel risque dans la décision, l’entreprise peut procéder à une
diversification de son portefeuille en évitant d’acheter uniquement les actions d’une seule
entreprise.
Le risque de faillite
Il réside dans la possibilité d’un dépôt du bilan par l’entreprise. Ce qui aboutirait à une perte
d’une partie du patrimoine de l’investisseur. Pour tenir compte du risque de faillite,
l’investisseur peut procéder de plusieurs façons :
- Il peut procéder à une analyse financière de l’entreprise, soit par la méthode des ratios,
soit par la méthode des flux financiers à travers le tableau des flux de trésorerie (norme
IAS7 de l’IASB).
- Si l’investisseur ne dispose pas d’une certaine technicité, il peut toujours avoir recours
à la note donnée par les sociétés des notations (Standard and Poor’s Moody’s, Fitch).
Lorsqu’une entreprise familiale par exemple veut ouvrir son capital dans le but d’accroitre ses
ressources de financement, elle peut, soit procéder à une émission privée, soit procéder à une
émission publique. Dans une émission privée, l’entreprise va s’adresser à un nombre restreint
de personnes en dehors du marché. Les émissions privées présentent cet inconvénient que les
actions ainsi émises seront peu liquides et pourraient rester immobilisées dans le portefeuille
d’un investisseur qui souhaite procéder à une recomposition de son portefeuille.
Pour rendre liquides les actions, il faut que l’entreprise demande une introduction en bourse.
Une émission faite dans le cadre d’une introduction en bourse est une émission dite « publique »
puisque l’entreprise procède ce faisant, à un appel public à l’épargne. Pour qu’une émission soit
considérée comme publique, l’entreprise de marché exige généralement que les actions soient
acquises par un nombre minimum de personnes. Sur la DSX, ce nombre est de 100. Autrement
dit, si le nombre de personnes qui achètent des actions dans le cadre d’une émission publique
sont inférieur à 100, l’émission est automatique ment considérée comme privée et ne peut donc
pas faire l’objet d’une cotation en bourse.
Lors d’une introduction en bourse, l’entreprise candidate doit monter un document
d’information (note d’information) qui doit obtenir au préalable le visa de l’autorité de contrôle,
lequel conditionne toute acceptation à la cote par l’entreprise de marché. Dans la note
d’information, on retrouve un certain nombre d’éléments tels que la structure du capital de
l’entreprise, des informations sur les activités de l’entreprise et les perspectives, les deux ou
trois derniers bilans de l’entreprise, un bilan prévisionnel, les facteurs de risque, c’est-à-dire
tout ce qui peut, à un moment ou à un autre, empêcher l’entreprise à faire face à ses engagements
et un élément extrêmement important qui est le prix d’introduction.
Lors d’une introduction en bourse, l’entreprise candidate va se faire accompagner par un PSI
qui va s’occuper des aspects restructuration de l’entreprise et de tous les montages financiers,
et surtout, de la détermination du prix d’introduction. Le problème avec la détermination du
prix d’introduction est que l’entreprise s’introduit en bourse pour la première fois, ce qui exige
de savoir quel prix le marché va accepter. Dans la pratique, deux méthodes sont généralement
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utilisées pour la détermination du prix d’une première introduction en bourse (Initial Public
Offerings ou IPO). I s’agit de la méthode dite du Free cash-flow(FCF) ou du Cash-flow
disponible (CFD), et de la méthode dite des multiples comparable. Avec la méthode du free
cash-flow, on s’appuie sur la formule suivante :
𝑚
𝐶𝐹𝐷𝑡 𝑉𝑇
𝑉𝐺𝐸 = ∑ +
(1 + 𝑘𝑚 )𝑡 (1 + 𝑘𝑚 )𝑁
𝑡=1
On peut noter que dans cette formule, 𝑘𝑚 est le cout moyen pondéré dont la formule est :
𝑛
𝑘𝑚 = ∑ ∝𝑖 𝑘𝑖
𝑖=1
𝑘𝑖 est le cout du capital pour la source de financement numéro i, c’est-à-dire ce que l’entreprise
doit débourser en terme de taux pour avoir des ressources correspondant à cette source de
financement.
∝𝑖 est le poids de la source financement numéro i dans la masse globale des ressources de
financement de l’entreprise.
Pour simplifier, si on suppose par exemple que l’entreprise a recours à du capital d’action A, à
des réserves R et à des dettes financières DF pour se financer, on aura :
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𝐴 𝑅 𝐷𝐹
𝑘𝑚 = 𝑘𝑎 + 𝑘𝑟 + 𝑘
𝐴 + 𝑅 + 𝐷𝐹 𝐴 + 𝑅 + 𝐷𝐹 𝐴 + 𝑅 + 𝐷𝐹 𝑑𝑓
𝑘𝑚 =∝𝑎 × 𝑘𝑎 +∝𝑟 × 𝑘𝑟 +∝𝑑𝑓 × 𝑘𝑑𝑓
En règle générale, l’horizon de prévision m doit être court et devrait se situer entre 3 et 4 ans.
Exemple: L’entreprise Prix Import souhaite être introduite en bourse et demande à un PSI de
lui proposer un prix d’introduction. On a les données suivantes :
En règle générale, on utilise plus souvent le PER dans la pratique. La procédure ici consiste
dans un premier temps à identifier les entreprises comparables qui sont dans le même secteur
d’activité que les entreprises à évaluer, mais qui sont déjà cotées en bourse. Dans un deuxième
temps, on va calculer le multiple moyen pour un échantillon de ces entreprises, et c’est ce
multiple moyen qui sera utilisé pour évaluer l’entreprise candidate à l’introduction en bourse.
Exemple :
L’entreprise ASSANAH et Fils souhaite ouvrir son capital en s’introduisant en bourse. Pour ce
faire, elle a demandé à un PSI de lui faire une proposition quant au prix d’introduction. Le PSI
a identifié sur le marché 5 sociétés coté en bourse et dont il pourrait utiliser les PER pour évaluer
l’entreprise ASSANAH et Fils. Les PER respectifs calculés à partir du bénéfice économique
des cinq entreprises sur une période 10 ans sont récapitulés dans le tableau ci-dessous :
E1 E2 E3 E4 E5
PER 25 32 26 30 34,5
TAF : Déterminer le prix d’introduction de l’entreprise ASSANAH et Fils sachant que le PSI a
utilisé comme multiple le PER moyen des cinq entreprises comparables avec une prime de 10%
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compte tenue des performances et des avantages concurrentiels de l’entreprise ASSANAH et
Fils. Le bénéfice par action courant de l’entreprise est de 2500.
Le marché boursier joue un double rôle dans le processus d’émission des actions nouvelles :
Premièrement, le marché boursier joue le rôle de marché secondaire ou marché du vieux, ou
encore le marché de l’occasion. On parle de marché secondaire par opposition au marché
primaire. Le marché primaire est le marché des émissions nouvelles, c’est-à-dire le marché de
la première mise des titres à la disposition du public. Le marché primaire correspond en fait aux
guichets des banques, ceci s’expliquant par le fait que lors d’une émission d’actions nouvelles,
l’entreprise émettrice se fait accompagner par un syndicat de plusieurs banques ayant un chef
de file à sa tête. Ce syndicat de banques peut prendre plusieurs formes, mais traditionnellement,
les formes les plus ordinaires sont au nombre de trois. C’est ainsi que le syndicat peut être un
syndicat de simples placements. Dans ce cas, les banques du syndicat vont mettre leurs guiches
à la disposition de l’entreprise émettrice qui se chargera elle-même de placer ses actions. Le
syndicat peut aussi prendre la forme d’un syndicat de bonne fin, et dans ce cas, les banques du
syndicat s’obligent contractuellement à acheter les actions qui n’ont pas pu être placées. La
dernière forme est le syndicat des prise ferme, et ici, les banques du syndicat vont se repartir
entre elles les actions émises et vont acheter toutes ces actions à un prix contractuel dit prix de
souscription. Elles vont ensuite procéder elles-mêmes au placement des actions ainsi acquises,
leur rémunération correspondant à la différence entre le prix de vente et le prix de souscription
des actions qu’elles ont acquises. Lorsque les actions ont été achetées sur le marché primaire
par les investisseurs, ces derniers doivent pouvoir les revendre à tout moment quand ils le
souhaitent. C’est sur le marché boursier ou marché secondaire que cette opération de revente a
plus de chance de réussir, puisque c’est sur ce marché qu’on va retrouver les vendeurs et les
acheteurs d’actions anciennes. On peut enfin noter que c’est sur le marché primaire que
l’entreprise reçoit de l’argent frais. En l’absence d’un marché secondaire, le titre peut devenir
complètement illiquide (on rappelle que l’illiquidité est la difficulté à trouver une contrepartie).
En deuxième lieu, le marché boursier joue un rôle déterminant dans la fixation du prix
d’émission d’actions nouvelles. En effet, indépendamment de tous les calculs que l’on peut
faire, il évident que le prix d’une action nouvelle ne peut en aucun cas être supérieur au cours
boursier des actions anciennes, ceci s’expliquant par le fait que l’acheteur s’orienterait dans ce
cas vers les actions anciennes (moins chères) qui lui donnent les mêmes droits que les actions
nouvelles. Sur la base de cette idée, on peut dire que le prix d’émission d’une action nouvelle
(pour une entreprise déjà cotée ne bourse) va se situer entre une borne inférieure correspondant
à la valeur nominale de l’action (soit 10 000 F.CFA) et une borne supérieure correspondant au
cours boursier des actions anciennes.
La valeur nominale représente la borne inférieure parce qu’une émission d’actions nouvelles en
dessous de cette valeur est, sur le plan légal, passible de délit d’augmentation fictive de capital.
Il est clair qu’en définitive, le prix d’émission d’une action nouvelle devrait être le plus proche,
mais en dessous de la valeur boursière des actions anciennes afin d’amener les investisseurs à
transiger.
16
CHAPITRE III : LES MARCHES D’OBLIGATIONS
Une obligation est un titre de créance que l’entreprise émet en direction des agents économiques
à capacité financement qui pourraient ne pas avoir envie de devenir des copropriétaires de l’entreprise.
Une obligation donne un certain nombre de droits à son détenteur à savoir :
- Le droit de paiement des intérêts ;
- Le droit au remboursement du principal.
L’obligataire à un avantage indéniable par rapport à l’actionnaire en cas de liquidation de
l’entreprise dans la mesure où il sera payé en priorité. En revanche, l’obligataire n’a aucun droit de vote
aux assemblées générales et ne peut donc pas infléchir les décisions prises quant à la gestion de
l’entreprise.
Lors d’une émission d’emprunt obligataire avec appel public à l’épargne, laquelle ne peut être
faite que par les sociétés anonymes cotées en bourse ou ayant obtenu un accord pour leur introduction
en bourse, l’entreprise doit produire une note d’information dans laquelle toutes les caractéristiques de
l’emprunt obligataire sont indiquées, ainsi que la situation financière actuelle de l’entreprise, les
prévisions quant aux activités futures de l’entreprise et les facteurs de risque.
Parmi les informations à fournir sur l’emprunt obligataire on peut citer :
- Le montant total de l’emprunt obligataire ;
- Le nombre d’obligations mises sur le marché ;
- La valeur nominale de l’obligation ;
- La durée de l’emprunt ;
- Le prix d’émission (émission au pair ou émission en dessous du pair) ;
- Le prix de remboursement (remboursement au pair ou remboursement au-dessus du pair) ;
- Les modalités de remboursement (remboursement avec son différé, remboursement in fine,
remboursement par amortissements constants ou remboursement basé sur un calcul d’annuités
constantes) ;
- Le taux du coupon ;
- Le taux actuariel brut (il peut être donné ou être calculé).
NB : Le taux actuariel est égal au taux du coupon lorsqu’un emprunt obligataire est émis au pair
et remboursé au pair.
Les obligations ordinaires sont surtout émises par l’Etat et par les entreprises et collectivités publiques.
Lorsqu'elles émettent des obligations, les sociétés privées cotées choisissent en général, une des formes
d'obligations figurant dans le tableau ci-dessous. L’essentiel des obligations privées émises récemment
sont de type Oceane.
Type d’obligations Caractéristiques Intérêt pour l’émetteur
OCA (Obligations Obligations conférant à leurs titulaires Compte tenu de leur attrait
convertibles en le droit de demander la conversion de spéculatif, ces obligations sont
actions) leurs titres en actions dans les rémunérées par un taux
conditions prévues au moment de inférieur au taux pratiqué pour
l’émission de l’emprunt. La conversion les obligations ordinaires.
peut avoir lieu à tout moment ou
pendant des périodes déterminées. Elle
suppose la création d’actions nouvelles
17
Oceane (Obligations Elles peuvent être échangées contre des Même intérêt que pour les
convertibles en actions actions déjà existantes détenues par OCA classiques, mais la
nouvelles ou l’émetteur (qui les a généralement société n’est pas obligée de
existantes) rachetées en bourse). Dans ce cas, la créer des actions nouvelles.
dilution du bénéfice est évitée ou
limitée.
ORA (Obligations Ces obligations sont obligatoirement Elles présentent un risque plus
remboursables en remboursées en actions élevé que celui des OCA. C’est
actions) pourquoi leur taux d’intérêt est
plus avantageux.
ORANE Le remboursement peut se faire en Plus souple que les ORA
actions ou en numéraire
OBSA (Obligations à Il s’agit d’obligations accompagnées L’attrait spéculatif attaché aux
bons de souscription de bons de souscription d’actions, bons permet à l’émetteur de
d’actions) lesquels donnent le droit de souscrire à proposer des taux inférieurs à
des actions à un prix fixé d’avance ceux des obligations
(prix d’exercice), au cours d’une ordinaires.
période déterminée.
OBSAR (Obligations Les BSAR (bons de souscription Les BSAR peuvent être
à bons de souscription d’actions) permettent de souscrire des rachetés par la société
d’actions actions émettrice (par exemple en cas
remboursables) d’abandon d’un projet)
Pour acquérir une obligation, l’investisseur doit s’intéresser à deux aspects à savoir la rentabilité
et le risque de l’obligation. Il doit donc déterminer le taux actuariel.
L’émetteur d’un emprunt obligataire à l’obligation d’indiquer le taux du coupon à partir duquel
seront calculés les intérêts annuels. Le montant de ces intérêts en eux-mêmes n’est pas très important
pour l’investisseur dans la mesure où, même s’il représente un élément important dans la décision finale
de l’investisseur, ils n’ont aucune signification en eux-mêmes.
Pour prendre une décision en rapport avec la rentabilité l’investisseur doit calculer le taux actuariel
associé à l’emprunt obligataire. On se place du point de vue des obligataires (c'est-à-dire des prêteurs) et on
cherche le taux de rendement actuariel brut obtenu de leur placement en obligations. On a, donc :
18
P e= prix d’émission de l’emprunt obligataire ;
It = montant des intérêts payés au détenteur de l’obligation au temps t ;
PRN = prix de remboursement de l’obligation à la fin de sa durée de vie ;
N = durée de vie de l’emprunt obligataire.
It = It-1 = I* = VN × tc = constante
Avec VN = valeur nominale de l’obligation
Tc = taux du coupon.
On peut remarquer que la formule ci-dessus correspond à un remboursement in fine, ce qui
justifie le fait que les intérêts payés annuellement soient constants.
Dans le cas d’un remboursement par amortissements constants et d’un remboursement basé sur
des annuités constantes, il est évident que la formule ci-dessus va changer et en particulier l’expression
PRN /(1+ Ta ) N va disparaître dans la formule
Afin de décider d’acheter l’obligation émise, si l’investisseur ne s’en tient qu’à la rentabilité de
l’opération, il doit comparer le taux actuariel ainsi déterminé à un taux seuil qui peut être le coût
d’opportunité associé à l’opération.
Exemple : Soit un emprunt obligataire comprenant 100000 obligations émises à leur valeur nominale (200€)
et remboursables in fine au prix de 204€ Taux : 4,2% Durée : 6ans
19
CO
Taux
Graphique 1 : Relation taux d’intérêt-cours d’une obligation
Taux
Temps
Graphique : Structure à terme des taux d’intérêt
En matière de structure à terme des taux d’intérêt, trois théories sont en présence, à savoir, la
théorie de la prime de liquidité, la théorie de la segmentation ou théorie de « l’habitat préféré » et
la théorie des anticipations sans biais (anticipations rationnelles).
Pour les tenants de la théorie de la prime de liquidité, à partir du moment où les flux de revenus
futurs sont nécessairement incertain, les investisseurs supposés rationnels auront tendance à préférer
de la liquidité. Ils vont donc préférer les titres à court terme qui sont plus liquides et moins sensibles
aux variations des taux du marché. D’un autre, on sait que l’incertitude s’accroît avec l’éloignement
20
dans le temps ; par conséquent, les investisseurs exigeront une prime de risque supplémentaire pour
acheter des titres dont le délai de maturité est plus éloigné. Analysés sous l’angle de la prime de
liquidité, on arrive à la conclusion que les taux d’intérêt auront nécessairement une structure
ascendante.
L’une des critiques avancée face à cette théorie est que l’observation de la chronique des taux
d’intérêt sur une longue période ne confirme pas toujours la théorie.
S’agissant de l’anticipation des taux au comptant devant prévaloir à terme, la TPL, ne dit
nullement, même si l’idée à retenir en définitive est que les taux longs seront toujours supérieurs au
taux courts, quelle sera l’ampleur de la prime de liquidité. Ceci fait que la TPL sera d’une utilité
limitée pour les besoin d’un opérateur qui veut avoir une idée de ce que le taux d’intérêt sera dans
un futur plus ou moins lointain.
- La théorie de « l’habitat préféré »
Pour les tenants de la théorie de l’habitat préféré, le marché des fonds prêtables est un marché
segmenté, en d’autres termes, le marché des fonds prêtables à long terme et le marché des fonds
prêtables à court terme sont des marchés cloisonnés et par conséquent, les taux courts n’ont aucun
rapport avec les taux longs. En effet, du fait de la segmentation du marché, la valeur prise par chacun
des taux dépendra des conditions d’offre et de demande prévalant sur chacun des marchés. On peut
en effet logiquement penser que, si un chef d’entreprise souhaite emprunter pour financer le besoin
en fonds de roulement de son entreprise, il s’adressera au marché des fonds prêtables à court terme,
mais en revanche, s’il souhaite emprunter pour financer le haut du bilan de l’entreprise, il s’adressera
au marché des fonds prêtables à long terme.
La conséquence de la théorie de l’habitat préféré est qu’un opérateur qui souhaiterait se faire
une idée des taux qui prévaudront dans le futur ne doit pas se baser sur les taux à court terme pour
faire des prévisions.
Selon la TASB, le taux à terme implicite pour une obligation achetée en T et conservée jusqu’en T
+ 1 (conservation sur une seule période) est un estimateur sans biais du taux au comptant anticipé
pour le terme concerné.
En notant T-1 FT le taux à terme implicite et T-1 rT le taux au comptant anticipé sur une période,
nous pouvons écrire, conformément à la TASB :
T-1 rT = T-1 FT
F = [(1 + 0 RT)T – (1 + 0 RT-1 )T-1 ] / (1 + 0 RT-1 )T-1 ] = [(1 + 0 RT)T / (1 + 0 RT-1 )T-1 ] – 1
T-1 T
Où
0 RT = taux de rendement actuariel d’une obligation achetée au temps 0 et conservée jusqu’en T
(on suppose ici le placement d’une unité monétaire)
21
où
It = It-1 = I* = VN x tc, avec VN = valeur faciale ou valeur nominale de l’obligation et t c = taux
du coupon
On peut donc écrire :
En généralisant, on a :
On peut aisément vérifier que si la gamme des taux d’intérêt pour des obligations arrivant à
maturité dans 1 an, 2 ans et 3 ans est par exemple de 3, 5%, 4% et 4,75%, les taux d’intérêt à terme
implicites seront les suivants : 4,5% et 6,3%
On peut aussi facilement vérifier que : (1,0475)3 ≈ (1,035) (1,045) (1,063)
En définitive, la conclusion qui se dégage des analyses ci-dessus est que ce n’est que dans le
cadre de la TASB qu’un investisseur pourrait, à partir des taux de rendement actuariels d’obligations
de d’échéances différentes, se faire une idée à partir des taux à terme implicite, de ce que pourrait
être le taux au comptant qui prévaudra dans le futur, afin de se couvrir en conséquence.
1 ère méthode
Analyse financière simple par la méthode des ratios ou par la méthode des flux financiers :
Tableau des flux de trésorerie
Analyse discriminante (credit scoring) : méthode d’ALTMAN
Contrainte dans la mise en œuvre de cette première approche : exigence d’une expertise
technique qui peut parfois faire défaut au décideur
2 ème méthode
Consultation des notes attribuées aux entreprises et aux organismes publics faisant appel public
à l’épargne dans le cadre d’un emprunt obligataire par les sociétés internationales de ratings
(Moody’s, Standard and poor’s, Fitch)
22
Tableau de rating de Moody’s et de Standard and Poor’s
TITRES AYANT LES MEILLEURES NOTES APRES LES TITRES (BONS DU TRESOR
EN PARTICULIER) DE L’ETAT AMERICAIN CONSIDERES COMME EXEMPTS DE
RISQUE DE DEFAUT
Aaa ; Aa AAA ; AA Probabilité de paiement des intérêts et de
remboursement du principal très forte
A titre d’illustration, les créances sur l’Etat camerounais étaient notées CC en 2005 au moment
où les titres issus de la titrisation de la dette salariale de l’Etat s’échangeait avec une décote d’environ
65% (NB : cette note est remontée à B en 2006, ce qui, même si la situation s’est amélioré, n’est toujours
pas très bon).
Plus près de nous, au moment de l’émission de l’emprunt obligataire « Etat Gabonais 5,5% net
2007-2013 », les créances à long terme sur l’Etat gabonais étaient notées « BB » par Standard and Poor’s
et celles à court terme était notée « B » par la même société de rating.
On peut déterminer plusieurs durées de vie pour une obligation. La première est la maturité
(nombre d’années de vie du titre), la seconde es durée de vie moyenne (somme des amortissements de
l’emprunt pondérés par le temps et rapportée à la valeur nominale de l’obligation). Ces deux premières
mesures présentent cependant des inconvénients : la maturité est identique pour tous les titres ayant le
même nombre d’années de vie, quel que soit les modalités de remboursement de l’emprunt. La durée de
23
vie moyenne, quant à elle, d’une part, n’intègre pas les intérêts parmi les flux de fonds et d’autre part,
ne procède pas à l’actualisation des flux. C’est pour cela que, dans la littérature financière et dans la
pratique, on a recours à la duration
On définit la duration comme étant la durée de vie moyenne, durée obtenue en pondérant l’année
de chaque flux de fonds actualisé au taux du marché par le poids de ce flux dans le prix de l’obligation.
La formule générale de la duration est la suivante :
n n
D = [Σ t x FFt (1 + TRA)-t ] / Σ FFt (1 + TRA)-t
t=1 t=1
Ici, FFt = At + It
Avec At = amortissement du principal de la dette au temps t et I t = montant des intérêts versés
au temps t
TRA = taux de rendement actuariel ou taux de rendement exigé par le marché
Dans le cas d’un remboursement in fine, on aura :
n
D = [Σ t x It (1 + TRA)-t + n x PR (1 + TRA)-n ] / [Σ It (1 + TRA)-t + PR(1 + TRA)-n ]
t=1
Avec P = prix de l’obligation (valeur nominale de l’obligation si l’émission s’est faite au pair)
Exemple :
On considère une obligation remboursable in fine, de maturité 5 ans et payant un coupon annuel
de 10% ; la Valeur nominale de l’obligation est de 250.000 F et le taux du marché est de 10%. Calculer
la duration de cet emprunt obligataire.
- Duration et immunisation d’un portefeuille obligataire
On définit la duration comme étant la date moyenne à laquelle l’investisseur percevra les flux
monétaires auxquelles il a droit du fait de la détention de l’obligation, ceci se matérialisant par un taux
de rentabilité final égal au taux rendement actuariel déterminé au moment de la prise de décision d’achat
de l’obligation.
L’utilisation de la duration permet de prendre en compte les deux effets opposés d’une variation
du taux d’intérêt sur les flux de trésorerie attendus de la détention de l’obligation. En effet, une variation
à la hausse (à la baisse) des taux d’intérêt entraine une baisse (hausse) du prix de l’obligation et en
conséquence des moins-values (plus-values) en capital ; de l’autre côté, la même hausse (baisse) va avoir
pour conséquence un gain (une perte) dû à la possibilité d’un réinvestissement du coupon à un taux plus
élevé (plus faible).
La duration apparaît donc en définitive comme la durée optimale de conservation d’une
obligation en portefeuille puisqu’elle est le délai au bout duquel les deux effets opposés d’une variation
des taux d’intérêt se neutralisent.
24
Par référence à la duration, on peut introduire ici la notion d’immunisation d’une obligation ou
d’un portefeuille obligataire s’est-à-dire dire la fait de rendre une obligation ou un portefeuille
d’obligations insensible à une variation des taux d’intérêts.
Pour rendre une obligation insensible au taux d’intérêt, il suffit que l’obligataire fasse coïncider
son horizon de décision avec la duration de l’obligation.
Lorsqu’il s’agit d’un portefeuille obligataire, l’immunisation apparaît comme équivalente à
l’effet de diversification que l’on retrouve dans le cas d’un portefeuille d’actions.
Si un portefeuille comporte une seule obligation, on peut l’immuniser contre le risque de taux
d’intérêt en conservant l’obligation dans le portefeuille pendant une période juste égale à la duration de
l’obligation, tout en réinvestissant les flux de trésorerie perçus au taux du marché.
Si le portefeuille comporte plusieurs obligations, pour l’immuniser contre le risque de taux
d’intérêt, il suffit de le composer de telle sorte que sa duration moyenne soit juste égale à l’horizon qu’on
s’est fixé.
On peut aussi se donner un taux de rendement actuariel moyen pour le portefeuille et le
composer en fonction de la duration moyenne correspondant au taux de rendement actuariel moyen ainsi
fixé.
La duration moyenne d’un portefeuille obligataire est obtenue de la façon suivante en appelant
Dm cette duration moyenne :
Dm = Σ α i Di
Avec αi = poids du titre i dans le portefeuille et D i = duration du titre i
2- La notion de sensibilité
Nous avons vu (cf infra) que la valeur d’une obligation varie en sens inverse par rapport aux
taux d’intérêt sur le marché ; ceci nous amène à introduire la notion de sensibilité qui mesure l’ampleur
de la fluctuation du prix d’une obligation à la suite d’une variation de 1% du taux d’intérêt.
La sensibilité d’un titre dépend de la durée de vie de ce dernier. Pour déterminer la sensibilité
S du prix d’une obligation à une variation du taux d’intérêt, on peut partir de ce qu’on appelle la duration
modifiée (DM).
DM = Duration de MACAULEY / (1 – TRA), avec TRA = taux de rendement actuariel.
Pour déterminer S on multiplie DM par (- 1) du fait de la relation inverse qui lie le prix d’une
obligation au taux d’intérêt.
On aura donc :
25
CHAPITRE IV
LES THEORIES DE L’EVALUATION DES PORTEFEUILLES DE TITRES
Un portefeuille est un sous ensemble homogène d’un ensemble hétérogène des titres (obligations,
actions, titres de placement collectif … ). La théorie des portefeuilles de titre s’inscrit dans une logique
d’évaluation de la valeur des titres c’est-à-dire de la détermination de leur rentabilité et du niveau de
risque ou de volatilité encouru à chaque niveau de rentabilité. Elle se base sur le MEDAF qui a pour
ossature la triptyque rentabilité, risque, diversification.
Depuis les conclusions de la thèse de Bachelier en 1900, qui prévoit un processus stochastique
comme comportement gouvernant la rentabilité des actifs financiers (la loi normale), les
développements qui en ont suivi sont mitigés.
A - La position du problème
Sur un marché boursier les investisseurs sont confrontés à une multitude d’actifs financiers et
doivent donc, à un moment ou à un autre, décider quant à la composition de leurs portefeuilles, l’idée
de base étant qu’il faut éviter de mettre tous ses œufs dans le même panier ; en d’autres termes, il n’est
pas prudent pour un investisseur de consacrer toutes ses ressources à l’achat des actions de la même
entreprise au risque de perdre tout son capital si l’entreprise venait à faire faillite. L’idée était donc que
les décisions des investisseurs devaient être prises selon une optique portefeuille.
Ce raisonnement qui tient pourtant du simple bon sens, posait cependant un sérieux problème
qui n’avait pas trouvé de solution jusqu’à la publication des travaux pionniers de MARKOWITZ (1952).
La question était de savoir, en supposant que l’on adopte l’idée de portefeuille, comment ce dernier
devait être constitué. En effet, rien à priori ne justifiait le fait que, en face de deux actifs financiers A et
B, un investisseur consacre par exemple 30% de son budget d’investissement à l’actif A et 70% à l’actif
B et vice-versa. Il fallait trouver des éléments objectifs justifiant la décision des investisseurs de façon
à pouvoir dire si la décision d’un investisseur quelconque est optimale ou pas.
H2- Les rendements attendus des différents actifs sont des variables aléatoires normalement distribuées
et qui peuvent donc être complètement décrites par leur espérance mathématiques et leur écart-type.
26
H3- Pour un niveau de risque donné, l’investisseur préfèrera le portefeuille qui présente le taux de
rendement espéré le plus élève et à contrario, pour un niveau de taux de rendement espéré donné,
l’investisseur préférera le portefeuille qui présente le risque le plus faible. Cette hypothèse traduit aussi
le fait que les investisseurs sont supposés avoir de l’aversion pour le risque.
a/ La formulation générale
Le programme imaginé par MARKOWITZ est un programme d’optimisation de type
quadratique qui peut s’écrire, soit sous la forme d’un problème de maximisation (maximisation du
rendement attendu du portefeuille), soit sous la forme d’un problème de minimisation (minimisation du
risque du portefeuille).
∑xi =1
xi ≥ 0 i = 1, 2, 3,...., n (on suppose ici qu’il existe n actifs en concurrence sur le marché). Avec :
X est un vecteur-colonne dont les composantes sont les proportions des actifs dans le portefeuille
X’ est la transposée de X
C’est ainsi que, pour un portefeuille composé par exemple de trois actifs, on aura :
σ2 1 σ12 σ13 x1
σ31 σ32 σ2 3 x3
27
σij = cov (Ri , Rj ) = ρij σi σj si i ≠ j avec ρij = coefficient de corrélation entre les taux de rendement
de l’actif i et ceux de l’actif j
σij = σ2 i si i = j
La contrainte n° 2 signifie que la somme des proportions des n actifs dans le portefeuille ne peut
être supérieure à 1 sinon le programme n’aurait aucun sens
La dernière contrainte est la contrainte de non négativité qui interdit les ventes à découvert.
Pour un actif financier j, si on travaille sur les bases de données historiques, le taux de rendement
sur une période est obtenu de la façon suivante, en appelant R jt ce taux :
Dans la formule ci-dessus, P jt est le cours boursier de l’actif j au temps t, Djt , le dividende par
action distribué au détenteur de l’action j au temps t
E(RP )
U2
U1
U2 P2
P1
U1
σp
28
La courbe FF est la frontière efficiente de MARKOWITZ ; elle correspond en fait à une portion
de l’ellipse générée sur la base de la fonction-objectif.
En fonction du degré d’aversion qu’il a pour le risque, le portefeuille qu’un investisseur choisira
correspondra au point de tangence entre sa fonction d’utilité et la frontière efficiente.
Sur le graphique ci-dessus, on peut noter que l’investisseur dont la fonction d’utilité est
représentée par la courbe U 2 U2 a moins d’aversion pour le risque que celui dont la fonction d’utilité est
représentée par la courbe U 1 U1 . Le premier choisira donc le portefeuille P 2 et le deuxième le portefeuille
P 1.
=> σ(Rp ) = [x2 σ2 (Ra) + (1-x)2 σ2 (Rb )+ 2x(1-x)cov(Ra, Rb )]1/2 = [x2 σ2 (Ra) + (1-x)2 σ2 (Rb )
En définitive, on aura :
Ici, l’effet de diversification ne joue pas dans la mesure où les taux de rendements des deux
actifs évoluent dans le même sens. Un investisseur obtiendrait même un effet inverse en diversifiant son
portefeuille dans de telles conditions puisque le risque total du portefeuille sera juste une combinaison
linéaire des risques individuels des deux actifs, risque pondéré par le poids de chaque actif dans le
portefeuille.
On aura :
29
σ(Rp ) = xσ(Ra) + (1-x)σ(Rb )
En diversifiant son portefeuille dans ce cas, un investisseur ne pourra, dans certaines conditions,
réaliser qu’un effet de « diversification mécanique » du fait de la présence de plusieurs actifs dans le
portefeuille. Dans ces conditions, on aura :
Ici l’effet de diversification jouent complètement dans la mesure où les taux de rendements de
l’actif A varient en sens inverse par rapport aux taux vde rendements de l’actif B.
On aura :
Dans ce cas, le risque pourra même s’annuler si la proportion de x dans le portefeuille est telle
que :
E(RP )
ρab = -1
ρab = 0
ρab = 1
σp
Travail demandé :
Déterminer les proportions des deux actifs A et B dans le portefeuille de risque minimum
Solution :
On sait que x* la proportion de l’actif A dans le portefeuille de risque minimum est donnée par la formule
suivante :
30
X* = σ(Rb )[(σ(Rb ) – ρab σ(Ra)]/[σ2 (Ra) + σ2 (Rb ) - 2ρab σ(Ra)σ(Rb )]
On a donc :
Var(RP ) = Σ xi σiP
i
où σiP est la covariance du titre i avec le portefeuille. Dans le cadre d’un portefeuille d’actifs financiers,
ce n’est donc plus la variance ou le risque total de l’actif financier qui importe, mais plutôt la covariance
du titre avec le portefeuille.
On démontre que la variance d’un portefeuille qui comporte n actifs financiers en proportions
égales est égale à :
Dans la formule ci-dessus, il est évident que lorsque n tend vers l’infini, Var(R P ) tend vers σij .
Ici, on parle de la loi de la covariance moyenne qui veut que, lorsqu’un portefeuille comporte n
titres en proportions égales, sa variance est égale à la moyenne des covariances des actifs qui le
composent.
Certaines études portant sur le marché américain ont même mis en évidence le fait que le nombre
optimal de titres sur ce marché est compris entre 20 et 30 titres.
En effet, dans la littérature relative à un modèle connu sous le nom de modèle de marché de
SHARPE, on démontre que, sous certaines conditions, le risque total d’un actif financier peut se scinder
en deux composantes à partir de la relation linéaire postulée dans l’équation de régression suivante :
α = constante
31
It = indice de marché au temps t (Dow-Jones, NASDAQ, FTSE100, CAC 40, NIKKEI 225,
SBF250, BRVM 10…)
βj = Cov(Rj ,Rm) / Var (Rm) = ρjm (σj / σm) (coefficient obtenu en régressant les taux de rendement
du titre j sur les taux de rendement du portefeuille de marché)
σP
Nombre de titres
Sous l’hypothèse que les conditions imposées pour la validité d’un modèle de régression linéaire
ci-dessus sont respectées, on peut écrire : Var (Rj) = β 2 j Var (Rm) + Var (εj )
Dans la formule ci-dessus, β 2 j Var (Rm) représente la composante non diversifiable du risque
total du titre j, composante à laquelle on a donné le nom de risque systématique alors que Var (εj )
correspond à la composante diversifiable du risque total de j, le nom de risque non systématique ayant
été donné à cette composante.
Dans ces conditions, le risque du portefeuille se réduit à son risque systématique, lequel est égal
à:
Le Capital Asset Pricing Model (CAPM) ou Modèle d’Équilibre des Actifs Financiers (MEDAF)
a été développé par Sharpe (1964), Lintner (1965) et Mossin (1966). Ce Modèle s’inscrit comme une
suite des travaux de Markowitz (1952), en ce sens qu’il vient réduire la quantité très importante de calculs
qu’impose le modèle de gestion des portefeuilles de ce dernier. Il propose aussi une mesure du prix du
risque appelée prime de risque. Les hypothèses de ce modèle sont nombreuses :
Les investisseurs exigent une rentabilité d’autant plus forte que le risque est élevé: il existe donc une
relation positive entre taux de rendement (rentabilité) et risque ; Un actif sans risque est disponible et les
32
anticipations sont identiques pour tous les investisseurs.
Il est donc possible d’exprimer le rendement espéré R i d’un portefeuille ou d’un actif risqué i qui
est fonction de celui de l’actif sans risque Rf et de celui du portefeuille de marché RM :
E ( Ri ) R f i E RM R f
Avec :
Cov RM , Ri
i Mi i
Var RM M
De façon littérale, cette relation signifie simplement que le taux de rendement d’un actif i, E Ri
est égal au taux sans risque augmenté d’une prime de risque, i E Ri R f , qui est proportionnelle
Pour faire apparaître la prime de risque PRi on peut réécrire ce modèle de la manière suivante :
PRi E Ri R f i E Ri R f
Ainsi, plus les investisseurs seront exposés au portefeuille de marché, plus ils prendront de risque
et plus la rémunération conséquente sera théoriquement élevée.
Ce modèle explique ainsi la prime de risque d’un actif ou d’un portefeuille d’actifs i par sa
sensibilité β i par rapport au portefeuille de marché. Cette dernière dénote le caractère plus ou moins
agressif d’un actif relativement au portefeuille de marché. Ainsi,
Si βi > 1, l’actif est dit « offensif » (actif très volatile), dans la mesure où son taux de rendement
varie plus que proportionnellement, à la suite d’une variation d’un point, du taux de rendement du marché.
Si βi < 1, il est dit « défensif » relativement au marché considéré, car son rendement varie moins
que proportionnellement suite à une variation d’un point des taux de rendement du marché ;
33
Si βi = 1, la prise de risque est similaire à celle prise par le portefeuille de marché.
Si βi = 0, le taux de rendement de l’actif ne varie pas lorsque le rendement du marché change. Par
conséquent, le rendement de l’actif concerné est égal au taux de rendement sans risque.
L’indicateur β est très utilisé par les praticiens, car simple d’utilisation. Cependant, outre les
hypothèses restrictives du modèle d’équilibre, il connaît quelques limites de mise en œuvre empiriques.
2- Des critiques du Capital Assets Pricing Model (CAPM) au Modèle d’évaluation par
arbitrage (APT)
Plusieurs critiques ont été adressées au CAPM. Quelques une des plus importantes sont recensées
ici :
De prime abord, il est difficile de déterminer de façon précise le vrai portefeuille de marché.
Souvent, il est réduit à l’indice phare de la place financière dans laquelle est évalué l’actif ou le
portefeuille. Seulement, ces indices n’intègrent pas tous les actifs risqués de l’univers d’investissement,
comme le voudrait la théorie, puisqu’il se restreint aux actions. Les poids alloués aux actions dans ces
indices varient suivant les places financières. Ils peuvent être relatifs à la valeur des titres : c’est le cas du
plus vieux indice fondé en 1884, le Dow Jones Industrial Average composé de 30 entreprises américaines
les plus importantes de la NYSE, ou aux capitalisations boursières et au flottant, défini comme la part de la
capitalisation que l’on peut échanger sur les marchés (inférieur le plus souvent à la capitalisation boursière
totale), traduisant donc la liquidité du titre. La pondération par le flottant est le cas de la plupart des indices
aujourd’hui. Ainsi, le CAC 40 l’est depuis le 1er décembre 2003, après avoir été pondéré par les
capitalisations. Les créances bancaires, l’immobilier, le capital humain manquent donc dans la composition
de ces indices et sont d’ailleurs difficiles à mesurer.
Le premier problème souligné est celui de l’instabilité inter temporelle des β i . En effet, ils
peuvent varier très fortement dans le temps et sont différents suivant le pays. Quelles méthodes
d’estimation utiliser alors pour éviter l’instabilité des β ? Quelle période considérer? L’une des solutions
la plus intéressante est l’utilisation du filtre de Kalman permettant de calibrer des β très réactifs. Cette
technique permet de s’exonérer de l’inertie propre au Moindres Carrés Ordinaires (MCO).
34
significativement non nul perdurent plus longtemps que prévu par l’HEM. Cela peut alors signifier deux
choses :
Soit le modèle n’est pas à remettre en cause et alors la prime de risque observée est assimilée au
coût du Capital moins le taux sans risque et est arbitrable, mais les arbitragistes de la théorie ne sont pas
aussi efficaces que prévu. Alors un rendement gratuit apparaît dans le cas où αi est par exemple positif ;
Soit la prime de risque n’est pas entièrement décrite par sa seule sensibilité au portefeuille de
marché (mauvaise spécification du modèle). D’autres facteurs de risque sont certainement évalués par
les intervenants du marché et même la structure même du marché financier.
C’est suivant cette critique que Ross (1976) dit que le facteur de marché n’est pas la seule variable
à prendre en considération, mais plusieurs autres déterminants , de différentes familles doivent être
incluses dans le modèle. Le modèle qu’il propose est par conséquent une alternative au MEDAF et se
présente globalement comme suit :
Avec :
Où, E f kt 0, E f kt , it 0, E it 0, E it , ji
La critique principale de cette théorie a trait à la nature et au nombre de variable à prendre en
compte dans le modèle. Pour trouver une solution, Fama et French (1993) proposent un modèle
d’équilibre plus réaliste combinant la variable du CAPM avec d’autres facteurs de risque.
Le modèle, développé par Fama et French en 1993 n’est qu’un affinement du CAPM de sharpe-Lintner-
Mossin. Plus concrètement, ils remettent en cause le fait que, pour le CAPM seul le béta soit la variable
qui explique le rendement des actifs. Il faut par conséquent prendre en considération non pas uniquement
le béta du marché mais aussi d’autres variables liés aux caractéristiques même de l’entreprise et plus
précisément sa taille et sa valeur.
35
Fama et French (1993), en plus du rendement en excès du taux sans risque, du portefeuille de marché
(facteur de risque du CAPM), démontrent que le surplus de rendement d’un actif ou portefeuille peut
être expliqué par sa sensibilité à deux autres facteurs de risque, qui sont :
La différence entre le rendement d’un portefeuille d’actions de petite taille (faible capitalisation
boursière) et le rendement d’un portefeuille d’actions de taille importante (SMB, Small-Minus-Big)
La différence entre le rendement d’un portefeuille d’action de faible valorisation (ratio book to market)
et celui d’un portefeuille d’action dont la valorisation est assez importante. (HML, High-Minus-Low)
E Ri R f i E RM Rt si SMBi hi HMLi
compte l’effet taille; hi , la sensibilité de ce même rendement par rapport à la variable qui est liée à
la valeur du titre cotée.
Pour déterminer ces deux nouveaux facteurs, Fama et French (1993) préconisent qu’il faut,
dans le but d’éviter les chevauchements de période durant les tests empiriques du modèle, procéder
à la formation des portefeuilles suivant la capitalisation boursière et le ratio « book to market ».
Ainsi, nous pouvons calculer les rendements des portefeuilles SMB et HML à partir de celles
de ces six portefeuilles :
1 1
SMB = (Small Value + Small Neutral + Small Growth) − (Big Value + Big Neutral + Big Growth)
2 2
36
1 1
HML = (Small Value + Big Value) − (Small Growth + Big Growth)
3 3
Ainsi, ce modèle de Fama et French (1992, 1993), qui prend le nom de modèle tri factoriel
enrichit la gestion stylisée en ajoutant deux segmentations supplémentaires des actions en plus du béta,
qui est très utilisé, tant dans la théorie que dans la pratique : la gestion par la capitalisation et celle
suivant la valorisation des actions. Les portefeuilles sont ainsi formés suivant la capitalisation, en
distinguant les petites capitalisations, des grandes et suivant la valorisation en distinguant les actions
matures ou de rendement relativement faible mais distribuant des dividendes élevés, des actions en
croissance (growth) dont l’espérance de rendement futur est important.
Il est question ici de présenter de façon simplifier le concept d’efficience de marché, de faire un
bref aperçu des diverses formes d’efficience et de discuter des anomalies y associées.
Selon Sung (2013), à un moment où la plus part des études dans le domaine de la Finance
moderne tendent à être plus empiriques, une majeure partie de la théorie courante en ce qui concerne
l’efficience, selon laquelle les prix des actifs doivent prendre en considération l’ensemble des
informations, provient des travaux de Fama (1965, 1970). En effet, en parlant de la finance de marché,
on peut remonter à la thèse de Bachelier en 1900 qui reconnait qu’il est difficile de déterminer sans biais
la rentabilité des actifs financiers mais qu’il est tout au moins sûr que la rentabilité de ces actifs suit une
loi normale ou loi d’équité. Cette thèse est fortement critiquée et invalidée à cette époque, néanmoins
ce sont les travaux de Fama (1965) qui confirment ces conclusions tant contestées, avec la notion
d’efficience du marché. Un marché est dit efficient si le cours de l’action sur ce marché intègre à tout
instant toutes les informations disponibles et pertinentes.
Ceci est plus connu sous le nom de l’Hypothèse d’Efficience de Marché (HEM).
En se focalisant sur cette dernière, et plus précisément sa structure Fama en 1970 relativise ses
propres conclusions de 1965 en distinguant cette fois ci trois formes d’efficience de marché :
La première est l’efficience de forme faible , qui renvoie à la possibilité pour les cours futurs à
être déterminés à partir de son historique passé. Cela signifie simplement que le prix d’un titre sur le
37
marché intègre toutes les informations passées ou en d’autres termes qu’avec les informations passées
on peut anticiper les prix (on ne peut pas battre le marché).
L’efficience de forme semi-forte quant à elle concerne la capacité pour les prix affichés à
prendre toujours en considération et sans friction, l’ensemble des informations publiques disponibles
pour un actif en donné. Cette forme d’efficience suppose juste que le cours des actions sur marché
intègre toutes les informations publiques passées et présentes. Avec l’ensemble de ces informations, on
ne peut pas battre le marché.
Enfin, on a l’efficience de forme forte selon laquelle le cours intègre à tout moment toutes les
informations passées, présentes, futures, prévisibles et privilégiées. C’est la forme d’efficience qui est
plutôt difficilement testable actuellement, car elle étudie directement le comportement de ceux-là qui
sont susceptibles d’avoir utilisé une information privée ou publique dans le but de battre le marché. Il
est par conséquent clair que dans ce cas, l’efficience 1 ne s’arrête pas à l’information publique mais que
l’information privée y joue un rôle prépondérant. C’est d’ailleurs la voie d’accès de la plus part des
critiques qui lui seront adressées.
Selon Sung (2013), de toutes les critiques de l’HEM, l’une des plus citées concerne
l’existence d’anomalies sur le marché financier. Il s’agit en fait des anomalies constatées sur le
marché, qui semblent invalider l’hypothèse d’efficience des marchés. On en distingue plusieurs
l’effet janvier se fait ressentir de façon considérable, dans la mesure où, les rendements
ont tendance à être plus important au mois de janvier par rapport aux autres mois de l’année
(Keim, 1983 ; Reingamin, 1983). Aux Etats Unis, on a constaté que, suite aux ventes qui ont
lieu en fin d’année pour des raisons fiscales, les cours ont tendance à augmenter au mois de
janvier.
L’effet fin de mois (« turn-of-the-month effect ») : le cours des titres cotés ont tendance
à se comporter mieux qu’à l’ordinaire le dernier jour du mois et les quatre jours suivants.
L’effet lundi (ou effet week-end) : les cours ont tendance à déprimés le lundi par rapport
aux autres jours de la semaine.
1Elle renvoi ici à la capacité pour les agents informés (dirigeants, gestionnaires de fonds, actionnaires, …), à
battre le marché. C’est-à-dire que ceux-ci utilisent une information non encore connu par le marché pour faire
des profits spéculatifs illicites, car étant considéré comme un délit d’initiés par le marché.
38
réfutent l’hypothèse de rationalité des investisseurs et insistent sur les aspects liés à la
psychologie des investisseurs.
C’est la Finance Comportementale qui constitue de nos jours le paradigme de ce qui est
convenu d’appeler la Théorie Post-Moderne du Portefeuille.
NB : Grossman et Stiglitz (1980) et Tirole (1982), affirment qu’il est impossible d’avoir
un marché informationnellement efficient car l’information a un coût et les prix de marché ne
peuvent pas de façon parfaite refléter toute l’information disponible. Si c’était le cas, les
investisseurs qui investissent dans l’information devraient recevoir une compensation (prime).
L'observation montre qu'en réalité les marchés ne sont pas totalement efficients : les
investisseurs agissent parfois par mimétisme ou interprètent mal l'information reçue ; la
surveillance exercée sur le marché limite mais ne supprime pas totalement les délits (délits
d'initiés notamment) consistant à blaiser l'information et à manipuler les cours.
Il apparaît que l'efficience forte ne se vérifie pratiquement jamais sur les marchés. L'explosion
de la bulle internet en 2000, a montré que le cours de nombreux titres était déconnecté de leur
valeur réelle.
La théorie des signaux, selon laquelle l'entreprise communique avec les actionnaires et les
investisseurs potentiels par l'émission de signaux (exemples : augmentation du dividende,
émission d'un emprunt...), est basée sur l'existence d'une asymétrie de l'information qui se
manifeste notamment par le fait que les dirigeants disposent d'une information plus large que
celle des autres agents économiques.
39
CHAPITRE V
Les opérations des agents économiques ne sont pas toujours des opérations au comptant.
En effet, en fonction de ses prévisions de trésorerie, un agent économique peut renvoyer à plus
tard un achat ou une vente. De telles opérations prennent le nom d’opérations à terme. Le
problème qui se pose dans les opérations à terme est que, si l’agent économique veut acheter à
terme, il est exposé à un risque d’augmentation des prix. A contrario, si un agent économique
veut vendre à terme, il court le risque d’une baisse des prix. Il s’agira donc pour l’agent
économique de se protéger contre une variation adverse des prix. A cet égard, il existe sur le
marché ce qu’on appelle des contrats à terme, contrats à travers lesquels il est possible pour un
opérateur de fixer, dès aujourd’hui, le prix (d’achat ou de vente) dans le cadre d’une opération
qui ne se dénouera qu’à terme.
Les contrats qui se concluent sur le marché du physique et auquel on donne le nom de
forward contrats ou contrats de gré à gré ;
Les contrats qui se rencontrent sur les marchés à terme organisés qu’on nomme futures
contrats.
Les contrats à terme ferme peuvent cependant présenter des inconvénients en particulier
lorsque l’évolution de la situation dans le futur peut être favorable à l’opérateur. C’est la raison
pour laquelle des contrats de type optionnel se retrouvent sur le marché et qui permettent à
l'opérateur de bénéficier à terme s’il juge que la situation sur le marché lui est favorable.
Les marchés à terme ferme peuvent être des marchés de gré à gré (forward markets) ou
des marchés organisés (Futures markets)
40
cours du mois de Juin. Trois solutions vont se présenter à notre fabriquant qui a conscience
qu’il court deux types de risque s’il attend le mois de Juin pour acheter du maïs à savoir : un
risque de pénurie (rareté du maïs sur le marché au mois de Juin) et un risque de prix (hausse
des prix du maïs au mois de Juin).
La première solution qui s’offre au fabricant de provende est qu’il achète tout de suite
du maïs au prix courant et le stocke. L’inconvénient de cette solution est que le fabricant doit
disposer d’une capacité de stockage suffisante avec les coûts y afférant et que, par ailleurs, le
maïs stocké peut se détériorer.
La deuxième solution est que le fabricant attende le mois de Juin pour s’approvisionner
sur le marché au prix courant. Ici, le risque qu’il court est qu’au mois de Juin les stocks de maïs
se raréfient, entrainant par là même une hausse des prix.
La troisième solution est qu’il passe, avec un fournisseur, un contrat à terme ferme,
contrat dans lequel sont spécifié la quantité, le prix à payer, le lieu de la livraison et les
conditions de livraison du mais dans six mois. Dans ce dernier cas, le fabricant va être protégé
à la fois contre le risque de pénurie et contre le risque de prix.
Du fait que de telles opérations s’effectuent en dehors d’un marché organisé et que le
contrat est passé entre deux individus et dans le cadre d’un besoin bien spécifique de l’une des
parties au contrat, on parlera d’opérations de gré à gré et le marché sur lequel ces opérations
s’effectuent prend le nom de marché de gré à gré.
b/- Différents types de risque rencontrés dans les opérations à terme sur les marchés de
gré à gré
Pour se protéger contre ces différents risques, des contrats à terme spécifique ont été
imaginés par les opérateurs.
41
B/- Différentes méthodes de couverture sur le marché de gré à gré :
a/- Les contrats destinés à protéger l’opérateur contre le risque de taux d’intérêt
Il s’agit du forward rate agreement (FRA), des contrats de swap de taux d’intérêt et des
contrats de cap, de collar et de floor.
le montant du nominal (montant du notionnel sur la base duquel les intérêts seront
calculés)
le taux garanti (taux contractuellement garanti)
le taux de référence ou taux du marché (par exemple le LIBOR ou l’EURIBOR).
la période de référence (période pendant laquelle le placement ou l’emprunt sera
effectué)
la date de règlement (début de la période de référence)
Les résultats d’un contrat de FRA seront les suivants :
Pour l’emprunteur, si le taux du marché (taux de référence) est supérieur au taux garanti,
l’emprunteur reçoit (du prêteur avec lequel il a passé le contrat de FRA, généralement une
banque) la différence entre ce dernier taux et le taux du marché. En revanche, si le taux garanti
est supérieur aux taux du marché à la date de règlement, l’emprunteur paie au préteur le
différentiel entre les deux taux.
Pour le prêteur, si le taux de référence est supérieur au taux garanti à la date de
règlement, le prêteur va payer la différence à l’emprunteur. En revanche, si le taux du marché
est inférieur au taux de garanti, c’est le prêteur qui reçoit la différence de l’emprunteur.
- La méthode de détermination du différentiel d’intérêts
La formule de détermination du différentiel d’intérêt à payer dans le cadre d’un FRA est
la suivante :
42
En actualisant le différentiel d’intérêt D pour la ramener à la date de règlement et en
appelant D’ le différentiel d’intérêt à payer, on aura :
En simplifiant, on a en définitive :
D’ = C x (tg - tm ) x n / (360 + tm x n)
Où
- Exemple de FRA :
Une entreprise passe avec sa banque le 10 mars N un FRA de 3 mois dans 3 mois. Les
caractéristiques du FRA sont les suivantes :
Calculer le montant du différentiel d’intérêts dans les deux cas suivants puis dire qui règlera le
différentiel d’intérêts dans chacun des deux cas et au bénéfice de qui.
43
De façon générale, on définit le swap comme étant un accord passé entre deux
entreprises pour échanger des flux de trésorerie dans le futur. Cet accord définit les dates
auxquelles les flux de trésorerie seront échangés et la manière dont ils seront calculés. Ces
contrats portent généralement sur les taux d’intérêt et les devises
Dans le cas spécifique d’un contrat de swap de taux d’intérêt, deux entreprises vont
s’entendre pour échanger les caractéristiques de leurs emprunts respectifs en fonction du
compartiment du marché sur lequel chacun a un avantage en matière de taux d’intérêt (emprunt
sur le marché monétaire ou emprunt sur le marché obligataire). Dans un tel contrat, une
entreprise s’engage à payer des flux de trésorerie égaux aux intérêts à taux fixe calculés sur un
principal donné pendant un certain nombre d’années et à recevoir en retour des flux de trésorerie
égaux aux intérêts à taux variable calculés sur le même principal pendant le même nombre
d’années.
On peut remarquer tout de suite qu’alors qu’un contrat forward (un contrat de FRA par
exemple) se traduit par l’échange d’un flux unique de trésorerie à une date donnée, le contrat
de swap se traduit par plusieurs échanges de flux de trésorerie à des dates prédéfinies.
44
Emprunt de A : taux fixe de 5%
Emprunt de B : taux variable LIBOR 6 mois
Date de prise d’effet du contrat : le 5 mars 2005
A accepte contractuellement de verser à B et tous les 6 mois, des intérêts calculés par
application du LIBOR 6 mois au principal (100.000.000 F) et à recevoir de B et tous
les 6 mois, des intérêts calculés sur la base d’un taux fixe de 5% (NB : Il s’agit d’un
taux annuel)
B accepte contractuellement de payer à A et tous les 6 mois, des intérêts calculés par
application d’un taux fixe de 5% au principal et de recevoir de A et tous les 6 mois des
intérêts calculés sur la base du LIBOR 6 mois.
Schématiquement, ce contrat de swap peut être représenté de la façon suivante :
A B
45
Sur le tableau ci-dessus, on peut remarquer que le taux du LIBOR au 5 mars 2005 est
connu, mais que ce sont les taux devant prévaloir à compter du début du mois de septembre
2005 qui restent des inconnues, ce qui justifie le contrat de swap.
On peut aussi noter que, dans l’exemple ci-dessus, il n’y a pas d’échange de capital, de
telle sorte que c’est le seul différentiel négatif (positif) d’intérêts qui est payé (encaissé).
On peut enfin remarquer que la 3 ème colonne du tableau correspond à une position longue
(position emprunteuse) sur une obligation à taux variable et que la 4 ème colonne correspond,
quant à elle, à une position courte (position prêteuse) sur une obligation à taux fixe.
On peut donc conclure qu’un swap de taux d’intérêt peut s’appréhender comme
l’échange d’une obligation à taux variable contre une obligation à taux fixe.
Avec un contrat de swap de taux d’intérêt, les deux parties au contrat vont se protéger
mutuellement contre le risque de taux.
A B Différentiel de
taux
Marché monétaire LIBOR + LIBOR + 0,75% 0,50%
0,25%
Marché obligataire 9% 10,25% 1,25%
46
Il est clair, au regard de ce tableau, que le rating de A est meilleur que celui de B
sur le marché puisqu’on constate que A dispose d’un avantage, en termes absolus, aussi bien
sur le marché des taux long terme que sur le marché des taux court terme. Cependant, lorsqu’on
travaille en termes d’avantage relatif, on constate que B aurait intérêt à s’endetter à taux variable
sur le marché monétaire, marché sur lequel l’avantage comparatif de A s’atténue et A à taux
fixe sur le marché obligataire, marchés sur lequel elle a un avantage comparatif important par
rapport à B.
Les deux entreprises pourraient ensuite passer un contrat de swap de taux afin de se
partager le différentiel de taux lorsqu’on considère la situation sur les deux marchés pris
ensemble, soit 1,25% - 0,50% = 0,75%. Si on suppose par exemple que les 2/3 de ce différentiel
aillent à A du fait de sa position privilégiée, le contrat de swap sera tel que :
A B
Il s’agit ici de ce qu’on appelle les contrats de swap de devises. Cette technique est
identique à celle appliqué aux contrats de swap de taux d’intérêt.
47
Un contrat de swap de devises est un contrat par lequel deux opérateurs s’échangent une
devise l’une contre une autre. Une entreprise ayant une dette libellée en devises verra en effet
sa charge financière s’alourdir si la devise s’apprécie par rapport à sa monnaie nationale. De
l’autre coté, l’investisseur ayant un actif ou une créance libellée en devises verra son gain
diminuer si la devise se déprécie par rapport à sa monnaie nationale.
Les deux opérateurs empruntent à taux fixe dans deux devises différentes et procèdent à un
échange de capital et de taux d’intérêt
Les deux opérateurs empruntent à taux variable dans deux devises différentes et procèdent à un
échange de capital et de taux d’intérêt
Les deux opérateurs empruntent l’un à taux fixe, l’autre à taux variable dans deux devises
différentes et s’échangent le capital et les intérêts
Le déroulement d’une opération de swap de taux de devises se présentera
schématiquement de la façon suivante dans le cas de deux entreprise A et B partenaires dans un
contrat de swap de devises, A ayant emprunté en dollars US et à taux fixe et B en euros et à
taux fixe aussi :
A B
Capital en euros
Emprunt de A Emprunt de B
(en dollars US) (en euros)
Marché obligataire interna- Marché obligataire en euros
tional en dollars
48
- A chaque échéance : paiement des intérêts
Versement des intérêts en euros
A B
Versement des intérêts en dollars US
Intérêts Intérêts
(en dollars US) (en euros)
49
Date Flux de trésorerie en Flux de trésorerie en euros
dollars US
1er Janvier N - 100.000.000 100.000.000
1er Janvier N + 1 3000.000 - 5.000.000
er
1 Janvier N + 2 3.000.000 - 5.000.000
1er Janvier N + 3 3.000.000 - 5.000.000
er
1 Janvier N + 4 3.000.000 - 5.000.000
1er Janvier N + 5 103.000.000 - 105.000.000
b/ Les produits financiers optionnels cotés sur le marché de gré à gré et leur utilisation à
des fins de couverture
50
Il est évident qu’ici l’emprunteur anticipe une hausse future des taux d’intérêt et
n’exercera donc son cap que si le taux de référence passe au-dessus du taux garanti
L’acheteur d’un collar achète un cap et vend un floor alors que le vendeur d’un collar
vend un cap et achète un floor.
- Les vendeurs et les acheteurs peuvent quelque fois éprouver des difficultés pour
livrer ou prendre livraison de la marchandise ;
- Sur un marché de gré à gré, il peut parfois être difficile de trouver de contre partie ;
- Les produits livrés ne correspondent pas parfois aux espérances des acheteurs ;
51
- La date de livraison peut ne pas être respectée ;
- Il peut arriver que les contreparties fassent défaut.
Face à tous ces inconvénients, il est rapidement apparu nécessaire (historiquement) de
codifier ces contrats (gré à gré), de les uniformiser, de les rendre fongible pour qu’ils puissent
se transmettre d’un marchand à l’autre par simple endossement.
C’est ainsi que sont apparus, sous l’influence des bourses de commerce, des contrats
standardisés prévoyant avec précision la qualité des produits physiques à livrer, leur lieu de
livraison et la quantité négociée. Ces contrats furent dès lors échangés dans les bourses de
commerce.
Vers les années 1860, les contrats standardisés étaient bien établis à Chicago et en même
temps que s’instauraient ces transactions standardisées, les achats et les ventes de produits
physiques diminuaient en importance et disparaissaient même dans certaines bourses de
commerce.
C’est l’apparition des clearing house qui va marquer la véritable naissance des marchés
à terme organisés (futures markets) tels que nous les connaissons aujourd’hui.
Le qualificatif “organisé” est désormais réservé aux marchés à terme doté d’une
chambre de compensation, ce qui permet de distinguer sans ambiguïté les marchés à terme
forward (marchés à terme gré à gré ou marchés à terme du physique) des marchés à terme
futures (marchés organisés).
Avec l’existence des clearing house, les contrats vont prendre une forme de plus en plus
immatérielle et les transactions ayant pour but de protéger les opérations contre le risque de
prix (hedge contracts), ou bien celles orientées vers la spéculation sur ces risques vont se
concentrer sur les futures.
52
les marchés au comptant (marché de l’effectif ou du physique) et des marchés à terme organisés
(marchés des contrats ou marchés du papier) va améliorer l’efficacité de l’ensemble des
opérations sur marchandise. Désormais sur les futures, les transactions ne vont plus porter sur
des produits physiques mais sur des contrats lesquels sont des engagements fermes et définitifs
de livrer (vendeur) ou de prendre livraison (acheteur) à une échéance précise d’une certaine
quantité de marchandises et à un prix fixé par le marché. Sur les futures, les opérateurs n’ont
généralement pas l’intension de livrer ou de prendre livraison de produits physiques, puisqu’ils
ont sur ce marché la possibilité de dénouer leurs contrats en inversant leurs positions.
Ici, on peut retrouver sur les futures de matières premières des contrats portant sur des
produits agricoles, sur des produits énergétiques, des contrats de métaux non ferreux, des contrats
portant sur des métaux précieux ou des contrats portant sur des animaux vivants ou sous forme de
carcasse.
Pour les produits agricoles on a par exemple à la Chicago Board of Trade (CBOT) des
contrats de blé, de maïs, d’avoine ou de graines de tournesol. A la New York Coffee Sugar and
Cacao Exchange, on retourne des contrats de sucre roux, de contrat de café Arabica et des
contrats de cacao. Sur le Marché à Terme International de France (MATIF), on retrouve
principalement des contrats de sucre blanc. A la London International Financial Futures
Exchange (LIFFE), on retrouve des contrats de sucre blanc et de cacao.
53
Dans cet exemple, le producteur va se trouver au mois de juin en position vendeur
(position courte) sur le physique. Lorsqu’on est en position courte sur le physique, il faut être
en position longue (position acheteur) sur le marché des contrats. Par conséquent au mois de
janvier, il doit vendre un certain nombre de contrats (à terme pour se couvrir).
Notre opérateur a 105 tonnes de cacao, or comme l’unité de contrat est de 10 tonnes sur
le LIFFE, il lui faudra vendre 10 unités de contrat à terme en janvier, contrat qu’il rachètera en
juin pour dénouer sa position.
On peut constater que notre opérateur, alors qu’il aurait enregistré une perte de
15.750.000 F s’il avait opéré sur le seul marché du physique, se retrouve avec un gain de
4.250.000 F du fait du couplage des opérations sur le physique avec des opérations sur les
contrats.
Une seconde remarque importante est que, dans l’exemple ci-dessus, l’opérateur est
censé couvrir intégralement la position qu’il détient sur le marché du physique. En fait, il est
généralement conseillé, au moins en théorie, de déterminer ce qu’on appelle le ratio optimal de
couverture lequel indique le nombre optimal de contrats à terme que l’opérateur doit vendre
pour couvrir sa position sur le physique.
X/Y = Cov(P,F)/var(F)
Où
Dans l’exemple ci-dessus, si le ratio optimal de couverture avait été de 0,8 par exemple,
il aurait fallu prendre une couverture à hauteur de : 0,8 x 105 tonnes, soit 84 tonnes, ce qui
aurait exigé l’achat de 8 contrats futures de marchandises.
On doit cependant insister ici sur le fait que ce sont les conditions prévalant à la fois sur
le marché du physique et sur le marché des contrats qui doivent donner les éléments sur lesquels
on doit s’appuyer pour déterminer le ratio optimal de couverture.
A l’ origine, les opérations sur les marchés à terme avaient essentiellement trait aux
marchandises. De nos jours, ce sont les transactions sur les instruments financiers qui ont le
volume le plus important sur ces marchés.
L’une des raisons qui explique la popularité des contrats à terme sur indice boursier est
que ces contrats constituent un substitut à la détention des actions concernées elles-mêmes.
55
De même pour un emprunteur à terme, il doit vendre des contrats futures qu’il rachètera
à terme pour dénouer sa position afin de se couvrir un risque de baisse des taux d’intérêts.
En ce qui concerne les futures de devises, un opérateur qui détient par exemple une
créance exprimée en devises cherchera à se couvrir contre une baisse du taux de change en
achetant, sur le marché à terme d’instruments financiers un ou plusieurs contrats futures de
devises qu’il revendra à l’échéance pour dénouer sa position.
En définitive, les opérations à terme sur instruments financiers se font exactement sur
le même principe que les opérations à terme sur marchandises.
Ce sont des contrats dits à terme ferme dans la mesure où même si la situation se révèle
favorable pour l’opérateur, il est obligé de s’exécuter selon les termes du contrat qui à ce
moment-là ne lui sont pas favorables. Les contrats à terme ferme comportent donc cet
inconvénient majeur de ne pas donner la possibilité à l’opérateur de ne pas s’exécuter sous
certaines conditions.
C’est face à cet inconvénient que des contrats d’options ont fait leur apparition en 1972
à CHICAGO (CHICAGO Board of Options Exchange). A cette époque, les options étaient
utilisées mais on ne savait pas encore en calculer le prix d’équilibre, et ce n’est qu’en 1973 que
Black et Scholes vont établir leur fameuse formule de détermination du prix d’une option qui
est actuellement utilisée par tous les opérateurs.
L’acheteur d’une option d’achat achète donc le droit (et non pas l’obligation) d’acheter,
au vendeur de l’option, l’actif de base (le sous-jacent) à un prix déterminé à l’avance (prix
d’exercice), contre le paiement immédiat au vendeur de l’option d’une prime qui est
définitivement acquise par ce dernier. L’acheteur d’une option d’achat anticipe une hausse du
prix du sous-jacent dans le futur et souhaite par conséquent garantir aujourd’hui le prix auquel
il achètera le sous-jacent dans le futur, en supposant que les cours de ce dernier augmentent
effectivement. L’acheteur de l’option d’achat, ne lèvera l’option qu’il a ainsi acquise que si les
56
prix du sous-jacent augmentent, en revanche, si les prix du sous-jacent baissent, il va
abandonner cette option.
L’acheteur d’une option de vente achète, quant à lui, le droit (et non l’obligation) de
vendre, au vendeur de l’option, l’actif de base au prix d’exercice contre le paiement immédiat
au vendeur de l’option de vente d’une prime qui est définitivement acquis à ce dernier.
L’acheteur d’une option de vente anticipe une baisse du prix du sous-jacent ; il ne lèvera donc
l’option ainsi acquise que si les prix du sous-jacent baissent effectivement, sinon, il
abandonnera l’option.
On peut dire que dans le cas d’une option d’achat, le spéculateur spécule à la baisse
alors que dans le cas d’une option de vente, le spéculateur spécule à la hausse.
Il existe globalement deux types d’option à savoir les options européennes, lesquelles
ne peuvent être exercées qu’à l’échéance et les options américaines qui, elles, peuvent être
exercées à tout moment.
II- Profil des résultats réalisés sur des opérations sur options négociables.
A- Le cas de l’acheteur d’une option d’achat
L’acheteur d’une option d’achat acquiert le droit (en non obligation) d’acheter à
l’échéance du contrat (option européenne) ou bien à tout moment (option américain), l’actif de
base à un prix fixé à l’avance (prix d’exercice) contre paiement immédiat d’une prime (prix de
l’option) au vendeur de l’option d’achat. Il anticipe une hausse des cours du sous-jacent ; son
résultat sera fonction de l’évolution des cours du sous-jacent.
Graphiquement, on aura :
57
R
PE zone de gains
0 cours du sous-jacent
On peut constater, sur ce graphique, que les pertes de l’acheteur d’une option d’achat,
lequel anticipe une hausse des prix, se limitent à la prime qu’il verse au vendeur de l’option
d’achat alors que ses gains peuvent être infini en cas d’augmentation des prix du sous-jacent.
58
R
P point mort
Zone de gains
0 cours du sous-jacent
PE
zone de pertes
Le vendeur d’une option d’achat anticipe une baisse des cours. Son gain va se limiter au
montant de la prime payée par l’acheteur de l’option de vente en cas de baisse des cours ; en
revanche, ses pertes seront infinies si les cours du sous-jacent augmentent indéfiniment
Zone de gains
PE
0 Cours du sous-jacent
PM Zone de perte
-P
On sait que l’acheteur d’une option de vente anticipe une baisse des cours du sous-
jacent. Dès lors, si au lieu de baisser les prix augmentent, en d’autres termes si l’acheteur de
l’option de vente s’est trompé dans ses prévisions, il va réaliser une perte, mais celle-ci se
limitera au montant de la prime qu’il a payée au vendeur de l’option ; en revanche si les prix
baissent effectivement ses gains peuvent être très importants.
59
D- Le cas du vendeur d’une option de vente.
En fait le vendeur d’une option de vente anticipe une hausse des cours et accepte de
prendre sur lui le risque contre lequel l’acheteur de l’option veut se protéger.
P
Zone de gains
0 cours du sous-jacent
Zone de pertes
On peut noter qu’en cas de hausse des cours des cours, les gains du vendeur de l’option
de vente vont se limiter au montant de la prime qu’il a encaissée ; en revanche ses pertes
peuvent être très importantes en cas de baisse des cours.
60
Les marchés organisés d’options fonctionnent sur le même principe que les marchés à
terme organisés de marchandises. Les contrats sont standardisés quant aux échéances et au
montant.
Un exportateur, dont la facture a été libellée en devise étrangère, redoute que la devise
perde de la valeur par rapport à la monnaie nationale, en d’autres termes, il craint de ne pas
pouvoir obtenir la quantité de monnaie nationale escomptée avec les devises qu’il recevra. Dans
ce cas, au lieu de vendre à terme des contrats futures de devises qui ne lui donnent pas une
marge de manœuvre, il va plutôt acheter des contrats d’option de vente de devises.
61
TRAVAUX DIRIGES (Travail personnel de l’étudiant)
Exercice 2 : un investisseur anticipe une baisse de l’action SIGMA. Il achète des options de
vente de 500 actions au prix d’exercice de 10 000 UM par action. Le prix d’une option est de
1 000 UM. On suppose qu’à l’échéance, le cours de l’action varie de 5 000 à 15 000 UM ;
suivant le multiple de 1000.
T.A.F. :- Présenter dans un tableau, les résultats possibles de cet investisseur pour une action
SIGMA.
- Présenter dans un autre tableau les résultats possibles de l’investisseur vendeur
d’ options. ;
- Présenter sur un même graphique, les résultats de ces deux investisseurs. Quels
commentaires faites – vous de ces résultats ?
Exercice 3 : Si vous disposez-des informations suivantes sur une entreprise donnée : Bénéfice
net réalisé au cours de l'exercice passé : 600.000.000 F ; nombre d'actions en circulation :
140.000 ; taux de distribution : 35% ; taux de croissance perpétuel : 2,5% ; taux de rendement
exigé par les actionnaires : 7,5%, vous direz que le prix à payer pour l'action de cette entreprise
est de ;
Exercice 4: On vous donne les informations suivantes sur une -entreprise : chiffre d’affaires
1 500 000 000, charges 1000 000 000 F ; nombre d'actions en circulation : 200.000 ; taux de
rendement exigé par les investisseurs : 8%. En faisant l'hypothèse qu'un investisseur
souhaite conserver à perpétuité les actions de cette entreprise dans son portefeuille et que le
taux de croissance inter temporel du bénéfice est nul, vous direz que le cours boursier de
l'action de cette entreprise plus proche de :
Exercice 5: Présenter, dans un repère [E(Rp), 𝜎𝑝], les trois cas caractéristiques qu'on peut
avoir (en fonction de la valeur prise par le coefficient de corrélation) en matière de
62
diversification d'un portefeuille composé de deux actifs financiers A et B
On vous demande :
Eu égard à ses prévisions quant à l’évolution générale de l’économie nationale dans les
prochaines années et quant aux perspectives du marché de l’entreprise, notre expert pense qu’à
partir de la fin de la 5eme année, le cash-flow disponible devrait croître au taux constant de 1%
par an à perpétuité.
Cette entreprise se finance en proportions égale par du capital-actions, par des réserves
et par des dettes financières ; le coût du capital-actions est de 7% et le coût effectif des dettes
financières de 5%.
Dire quel prix d’introduction l’expert va proposer pour cette entreprise sachant que le
coût d’opportunité des fonds d’investissement est de 6%, que le nombre d’action à mettre en
circulation est de 200.000 et que l’expert a procédé à un abattement de 5% sur le prix calculé
afin de tenir compte de la situation générale prévalant sur la marché boursier.
63
EXERCICE 7 : Gestion de portefeuille
M. Sauvage désire que vous lui prépariez une étude concernant le placement d'une
somme de 400 000 F, au 1er janvier 1986.
Pour cela, il a sélectionné des placements possibles dans deux sociétés Absos et Bêta.
Le cours initial au 1er janvier 1986 est de 2 000 pour Absos et pour Bêta.
Les cours et les dividendes distribués au cours des huit dernières années ont été
respectivement de :
Tableau C2.1 : cours et dividendes des sociétés Absos et bêta.
Société A Société B
Cours initial Dividende Cours initial Dividende
er
1 janvier 1978 1500 980
1er janvier 1979 1600 47 850 36
er
1 janvier 1980 2200 38 700 42
1er janvier 1981 2600 45 500 40
er
1 janvier 1982 2000 46 700 40
1er janvier 1983 2300 36 800 43
1er janvier 1984 2500 46 1100 39
er
1 janvier 1985 2400 42 1600 43
1er janvier 1986 2000 41 2000 43
QUESTIONS
On communique, pour l'année N, le cours mensuel moyen relatif à deux actions cotées
(sommes en euros) :
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ACTION BZ
Mois D J F M A M J J A S O N D
Cours 40 44 42 38 41 40 38 42 45 48 50 52 55
ACTION JD
Mois D J F M A M J J A S O N D
Cours 60 70 86 98 80 66 80 104 100 96 80 88 100
QUESTIONS
QUESTIONS
une baisse de 20 % ;
une hausse de 10 %.
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EXERCICE 11 : Portefeuille composé de trois actions
Actions X Y Z
Tau* de rentabilité 4,5 % 5,1 % 6,9 %
Écart type do In 8% 12% 15%
rentabilité
QUESTIONS
66