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Sommaire

1
INTRODUCTION
Dans une tendance d'adoption de règles de plus en plus proches des normes
internationales, dans un contexte marqué par la mise en place des normes IFRS
et la production d'un cadre conceptuel et la diffusion des normes IPSAS dans le
secteur public local, sous l'impulsion de l'International Public Sector Accounting
Standard Board (IPSASB), un mouvement de convergence de l’information
comptable publique vers les règles du secteur privé est en marche dans plusieurs
pays.
Le Maroc ne fait pas exception à ce mouvement de convergence. L’ambition de
réformer la comptabilité de l'Etat, permettra à notre pays d'intégrer le club
restreint de pays qui adoptent la comptabilité d'exercice et de satisfaire les
exigences liées à la comparabilité de l'information financière, dès lors, que
l’attractivité d’un pays se mesure beaucoup plus par la disponibilité d’une
information transparente et fiable des comptes qui répond aux besoins des
investisseurs, des bailleurs de fonds et de l’ensemble des utilisateurs, que par les
avantages économiques qu’elle offre.
La nouvelle constitution adoptée, consacre un meilleur équilibre des pouvoirs et
une nouvelle organisation des modes de gestion des affaires publiques ainsi que
la consécration des principes de transparence, de responsabilité et de reddition
des comptes.
Cette constitution est appelée à être consolidée par la mise en place d’une
nouvelle loi organique des finances, à l’effet de donner une nouvelle impulsion à
la modernisation de l’Etat par le renforcement de la transparence des finances
publiques et par la réorientation de la gestion financière d’une optique de
moyens à une logique fondée sur les résultats et la performance.
La réforme du cadre comptable de l’Etat et le passage d’une comptabilité des
flux (comptabilité budgétaire) à une comptabilité d’exercice fondée sur les droits
constatés qui englobe tous les engagements de l’Etat et comportant une forte
valeur ajoutée patrimoniale constitue un levier incontournable pour asseoir la
culture d’évaluation des politiques publiques.

2
CHAPITRE 1 : PROBLÉMATIQUE , OBJECTIFS ET
MÉTHODOLOGIE :
Ce chapitre est introductive dont nous mettons le point sur la problématique du
pfe, les objectifs attendus et la méthodologie de recherche suivie.
1.PROBLÉMATIQUE:
l'État tenue une comptabilité publique se base sur des principes , des
mécanismes et des méthodes , cette comptabilité se réforme chaque
année pour rapprocher à la comptabilité de secteur privé , cette
reformulation de la comptabilité publique permettra d'offrir des
indicateurs pour les stratégies de maîtrise des finances publiques à
travers :
- une meilleur connaissance du patrimoine de l'État.
Par exemple : identification et valorisation des immobilisations , la
comptabilité des risques potentiels , la vision des charges futures....
-une plus grande efficacité des procédures par le renforcement du
contrôle de la qualité comptable.
Par exemple : le contrôle interne et les pistes d'audit......
Au vue de tout ce qui précède, il y a lieu de se poser les questions suivantes :

Qui ce que la comptabilité publique? comment se fait la reforme de la


comptabilité publique? qu'il sont les impacts de la réforme comptable de
l'état sur la gestion publique au Maroc?
Pour répondre à ces questions il s’avère nécessaire d’analyser la tenue de cette
comptabilité

3
C’est pourquoi, et à la lumière de ce qui précède, notre Projet de find'Etudess a
pour thème : << La reforme comptable de l’Etat ses impacts sur la
gestion publique : cas du Maroc >>

4
CHAPITRE 2 : La comptabilité publique : Concepts et
généralités :

Dans ce chapitre la synthèse portera dans un premier temps sur les concepts
liés à la comptabilité publique, sa définition, son historique et les lois qui la
régissent à travers le temps.

Deuxièmement l’étude portera sur les règles liées aux ordonnateurs et aux
comptables publics et sur leurs attributions et leurs obligations.

En fin le chapitre se termine par dévoiler les dispositions régissant le principe


de séparation fonctionnelle et organique des fonctions de l’ordonnateur et de
comptables ainsi que les dérogations à ce principe.

I.DEFINITIONS ET HISTORIQUE DE LA COMPTABILITE PUBLIQUE :


1.Définition :

La Comptabilité Publique est définie comme étant: « l’ensemble des règles


qui régissent les opérations financières et comptables de l'Etat, des collectivités
locales, de leurs établissements et de leurs groupements et qui déterminent les
obligations et les responsabilités incombant aux agents qui en sont chargés »1

Elle est régie par le Décret Royal n° 330.66 du 21 Avril 1967 (ANNEXE 2),
portant règlement général de comptabilité publique.

Cette définition met en avant quatre éléments fondamentaux :

Les règles applicables : Le R.G.C.P.( Règlement général de comptabilité


publique) a posé de façon claire et nette des bases saines du contrôle
interne.
Les opérations financières : Ce sont des recettes et des dépenses
d'opérations budgétaires, et les opérations de trésorerie (Mouvements
de fonds, dépôts et recettes).2

1
Art 1 du Décret royal n° 330-66 du 21/04/1967 (10 moharrem 1387) portant Règlement général de
comptabilité publique. (BO. n° 2840 du 26/04/1967, p. 452).
2
Voir le chapitre de La réforme de la comptabilité de l’Etat

5
Les organismes publics : Il s'agit de l'Etat, les Collectivités Locales3 ainsi
que les établissements publics suivant la nature et le statut juridique de
ces établissements4.
Les agents chargés de l'exécution : Il s'agit des ordonnateurs et des
comptables publics.
2.La Comptabilité Publique : une discipline juridique et
technique
La comptabilité publique appartient comme discipline juridique au droit
public, et comme discipline technique à la gestion financière. Elle occupe
cependant une place à part dans l'un et dans l'autre.
Le décret royal n°330-66 du 21 Avril 1967 portant règlement général de
la comptabilité publique qui constitue, à l'heure actuelle, le texte de base
régissant la comptabilité publique au Maroc retient deux approches
concernant l’appartenance de la comptabilité publique :
2.1. L'optique juridique :
La comptabilité publique est considérée comme un ensemble de règles
juridiques qui régissent les opérations financières des organismes
publics.
L'appartenance de la comptabilité publique au droit public se manifeste5:
D'une part en la forme: tous les actes juridiques qui régissent la
comptabilité publique sont des actes unilatéraux émanant d'autorités de
droit public,
Et d'autre part, au fond: les règles de comptabilité publique s'appliquent
aux opérations financières des personnes morales qui sont toutes des
organismes publics régis par le droit public, à savoir : l'État, les
collectivités locales et les établissements publics nationaux ou locaux.
2.2. L'optique technique :

Elle est perçue comme un ensemble de règles comptables


d'enregistrement et de classement des opérations financières précitées.

3
Collectivités locales: il s'agit des communes, provinces, régions et leurs groupements.
4
Les entreprises publiques créées sous forme de sociétés anonymes ou de sociétés d'économie mixte sont
écartées de cette définition et sont entièrement soumises aux règles de la comptabilité privée sans que l'Etat
ne les écarte toutefois de ses contrôles de tutelle en tant qu'entreprises publiques.
5
« L’introduction générale à la Comptabilité publique » E.N.A 2010 Par : M. Lahcen OUSSALEM

6
3.Historique de la comptabilité publique:
Historiquement, la comptabilité publique était régie, avant le protectorat, par des
règles musulmanes6:

En l'absence de règles budgétaires précises les oumanas appliquaient des règles de


recettes et de dépenses souvent disparates. L'unité de trésorerie du makhzen n'était pas
réalisée en l'absence de l'unité de caisse des oumanas. Cependant il avait trois caisses
principales :

 Le Bayt ElMal ElMouslimine (Trésor des Musulmans).


 Le trésor de Dar Adyel (Trésor Public).
 Le trésor Particulier du Sultan.
La comptabilité publique moderne a été introduite au Maroc par le Dahir du 9 Juin
1917, ce texte s'inspire beaucoup du Décret–loi Français du 31 Mai 1862.
Après l'indépendance, un Dahir daté du 6 Août 1958 a été promulgué pour réglementer la
comptabilité publique, ce texte constitue une reprise des dispositions du Dahir de 1917. Ce
n'est qu'en 1967 avec la promulgation de l'actuel règlement général de la comptabilité
publique (RGCP) par le Décret Royal N° 330-66 du 21 Avril 1967 que les dispositions
modernes ont été introduites à la suite de la promulgation de la loi organique du 09/11/1963.

4. Règles relatives aux ordonnateurs et aux comptables :

Le droit budgétaire distingue nettement entre deux phases dans toute opération de dépense
ou de recette publique : la phase administrative et la phase comptable ; l’exécution des
opérations financières des organismes publics est assurée par deux ordres d'agents distincts et
séparés : les ordonnateurs et les Comptables publics7.

4.1.L’ordonnateur :

4.1.1.Définition :

« Est ordonnateur public de recettes et de dépenses toute personne ayant qualité au nom
d’un organisme public pour engager, constater, liquider ou ordonner soit le recouvrement
d’une créance, soit le paiement d’une dette »8.

Selon l’article 5 du RGCP les ordonnateurs et sous ordonnateurs peuvent déléguer leurs
signatures à des délégués (ordonnateurs délégués et sous ordonnateurs délégués) de même
qu’ils peuvent se faire assister par des suppléants.

4.1.2.Attributions :

6
« Comptabilité Publique », E.N.A, Mr Khalid MAHHOU
7
L’article 3 du RGCP
8
L’article 3 §1 du RGCP

7
Les fonctions exercées par les ordonnateurs consistent en matière de recettes à constater les
créances des organismes publics, en arrêter le montant et en ordonner le recouvrement. Et en
matière de dépenses, à créer ou constater les dettes des organismes publics, en arrêter le
montant et en ordonner le paiement.
Les ordres donnés, en recettes ou en dépenses, par les ordonnateurs sont
retracés dans des comptabilités tenues suivant les règles de la comptabilité
publique, appuyés bien évidement, des pièces justificatives réglementaires9.

4.1.3.Obligations :

En raison de l’incompatibilité fonctionnelle et organique des fonctions des ordonnateurs et


des comptables10, les ordonnateurs ne peuvent sauf dispositions contraires, exercer les
attributions ni s’immiscer dans les fonctions réservées au comptables publics.
Les ordonnateurs, leurs délégués, ainsi que les sous-ordonnateurs désignés doivent être
crédités auprès des comptables assignataires11 des recettes et des dépenses dont ils prescrivent
l'exécution12.

Afin d’éviter les collusions d’intérêts et les mesures de faveurs, il leur est également
interdit de posséder un intérêt dans les entreprises avec lesquelles l’administration qu’ils
représentent passe des marchés.

4.1.4.La responsabilité :
En matière de droit budgétaire, la nature de la responsabilité est déterminée en fonction du
degré et de la nature des interventions dans le processus de la gestion des deniers publics.

L’ordonnateur se limite à la phase administrative des opérations financières. En principe,


l’ordonnateur qui est avant tout un citoyen est un fonctionnaire de l’Etat, répond dans
l’exercice de ces fonctions de toutes les autres responsabilités politiques, civiles, pénales et
disciplinaires.

4.2. Règles relatives aux comptables publics :

4.2.1.Définition :
La définition légale de comptable public a été formulée pour la première fois au Maroc par
l’article premier du Dahir n°1.59.270 du 14 Avril 1960 instituant la commission nationale des
comptes. Les dispositions de cet article ont été reprises dans l’article 3 du RGCP.

« Est comptable public tout fonctionnaire ou agent ayant qualité pour exécuter au nom d’un
organisme public des opérations de recettes, de dépense ou de maniement de titres, soit au
moyen de fonds et valeurs dont il a la garde soit par virement interne d’écritures, soit, encore,

9
Article 6 et article 8 du décret royal portant RGCP
10
Article 4 du RGCP
11
Comptable public sur la caisse duquel seront élues leurs dépenses.
12
Article 5 du RGCP.

8
par l’entremise d’autres comptables publics ou des comptes externes de disponibilités dont il
ordonne ou surveille le mouvement »13.

Les comptables publics jouent plus un rôle d’exécution que de conception. Ils ont une
compétence «liée» en ce sens qu’ils ne peuvent pas s’opposer à l’exercice d’une dépense ni en
contrôler l’opportunité .En cas d’irrégularité ils ne peuvent que suspendre le paiement et en
faire notification à l’ordonnateur14.

De ce fait les comptables sont seuls chargés15 :

En recettes, de la prise en charge et du recouvrement des ordres de recettes ainsi que de
l’encaissement des droits au comptant.
En dépenses, du paiement effectué, soit sur ordre émanant des ordonnateurs accrédités soit
au vu des titres présentés par les créanciers, soit de leur propre initiative ainsi que la suite à
donner aux oppositions et aux autres significations. Ils sont également appelés à tenir une
comptabilité qui retracera l’ensemble des opérations qu’ils sont chargés d’effectuer.

4.2.2.Les responsabilités :
On peut classer les responsabilités encourues par les comptables en trois responsabilités
essentielles à savoir :

4.2.2.1.La responsabilité du contrôleur :


En matière de recettes : les comptables assignataires16 sont tenus d’exercer le contrôle de la
régularité de la perception de la liquidation et la vérification des pièces justificatives 17.

En matière de dépense : ils doivent effectuer le contrôle de la validité de la créance prévus


le contrôle porte sur18 :

la qualité de l’ordonnateur ou de son délégué.


la disponibilité des crédits.
l’exactitude des calculs de liquidation.
l’existence de la certification ou du visa préalable
le caractère libératoire du règlement.
la production des pièces justificatives.

4.2.2.2. La responsabilité du payeur :


Le comptable doit s’assurer de la validité du paiement par la vérification de l’absence d’une
action visant à arrêter le paiement et que celui-ci est effectué en faveur du véritable créancier
ou de son représentant qualifier.
13
L’article 3 du RGCP
14
Article 92 du RGCP.
15
Article 9 du RGCP
16
Comptables assignataires: qui affectent des recettes
17
Article 10 du RGCP
18
L’article 11 du RGCP

9
4.2.2.3. La responsabilité du caissier :
Les comptables tiennent une comptabilité qui retrace les mouvements de trésorerie effectués
: l’existant en caisse doit à tout moment être conforme au solde dégagé en comptabilité. Tout
déficit devra être immédiatement comblé lors de sa consolidation et tout excédent constaté
devra être reversé au budget de l’organisme public concerné à un compte d’attente en
attendant son versement.

Les comptables sont également responsable du recouvrement des titre de recettes qui leur
sont confiés, des mouvements des comptes externes de disponibilités qu’ils sont chargés de
surveiller ou dont ils ordonnent le mouvement, de la conservation des fonds et valeurs dont ils
ont la garde, de la tenue de la comptabilité, de la production de leurs comptes de gestion.

5. Principe de séparation fonctionnelle et organique des fonctions


d’ordonnateurs et de comptables :
Un grand principe du droit de la comptabilité publique est la séparation des ordonnateurs et
des comptables. Le but de la séparation entre les fonctions d’ordonnateur et les fonctions de
comptable, tient à deux ordres de considérations : La nécessité d’une certaine division du
travail et la condition de l'organisation d'un contrôle des opérations administratives aussi bien
au stade d’engagement qu’au stade du paiement.

5.1. L’incompatibilité des fonctions :


Le principe de séparation fonctionnelle et organique des fonctions d’ordonnateurs et de
comptable se traduit par une double séparation ; non seulement les organes sont distincts et
indépendants, mais de plus les fonctions exercées par eux sont distinctes.

Le principe de séparation fonctionnelle et organique des fonctions d’ordonnateurs et de


comptable se traduit par une double séparation ; non seulement les organes sont distincts et
indépendants, mais de plus les fonctions exercées par eux sont distinctes.

La distinction établie entre la fonction d'ordonnateur et celle de comptable serait inutile et le


contrôle qu'elle permet serait vain.

D’où, renforcement du principe de distinction par le principe d’incompatibilité des


fonctions.19Ce principe tend essentiellement à interdire, non seulement qu’une personne
puisse cumuler les deux fonctions mais également à l’exclusivité des fonctions et des taches
qui s’y rapportent. Cependant certaines dérogations au principe sont consacrées par le
règlement général de comptabilité publique.

5.2.La division des tâches :


La division des tâches permet d'avoir une meilleure garantie de compétence entre :

19
Article 4 du RGCP

10
Les ordonnateurs chargés de prendre des décisions ayant la forme d’actes administratifs
générateurs de recettes ou de dépenses et de donner ensuite l’ordre de les exécuter
financièrement;
Et les comptables publics interviennent pour exécuter cet ordre après en avoir assuré le
contrôle, dans l’optique de payer la dépense ou recouvrer la recette.

5.3.Le contrôle :
La distinction entre deux catégories d’agents (ceux qui décident des dépenses et des recettes
et ceux qui les payent ou les recouvrent) permet en outre d'organiser le contrôle réciproque
entre les deux agents. Permet d’organiser un contrôle des seconds sur les actes initiés par les
premiers. La règle de la séparation répond ici à un souci de sécurité.

6. Les opérations financières de la comptabilité budgétaire :


Les opérations financières sont de nature budgétaire ou de trésorerie. La distinction entre les
deux opérations affecte principalement les relations des ordonnateurs et des comptables. Pour
les premières opérations, le comptable ne peut agir que sur l’ordre qui lui est donné par
l’ordonnateur, cependant l’intervention de ce dernier est rare lorsqu’il s’agit d’opérations de
trésorerie.

6.1.Les opérations budgétaires :


Il s’agit des opérations de recettes et de dépenses. Selon L’art 9 de la loi organique relative à
la loi de finances n° 7-98 (ANNEXE 3) : « Il est fait recette du montant intégral des produits
sans contraction entre les recettes et les dépenses ». Ce principe signifie que les recettes
doivent être portées au budget sans être directement affectées à la couverture de certaines
dépenses. L’exécution des recettes et dépenses publiques supposent la réunion de certain
condition et connaissent deux phases sur le plan de leur exécution : la phase administrative et
la phase comptable.

6.1.1.Le principe du non affectation des recettes aux dépenses :

« Toutes les disponibilités des organismes publics quel que soit leur origine sont
utilisées pour toutes les dépenses de l’État »20. Cette règle est fondée sur le principe
d’unité du système financier marocain notamment le principe d’unité de trésorerie. IL ne peut
y avoir qu’un compte caisse, qu’un compte courant postal…

 « Chaque poste comptable dispose d’une seule caisse et, sauf autorisation du
ministre des finances, d’un seul compte courant postal »21,
 «Il est fait recette du montant intégral des produits sans contraction entre les
recettes et les dépenses »22 ;

20
L’art 9 du Dahir n° 1-98-138 du 7 chaabane 1419 (26 novembre 1998) portant promulgation de la loi organique n° 7-98
relative à la loi de finances
21
ART 17 du RGCP 1967
22
Art. 21 du DRGCP

11
 « Les fonds des organismes publics autres que l’Etat sont obligatoirement
déposés au trésor »23
Toutes les disponibilités des organismes publics forment un tout à la disposition
de tous. Cette règle découle d’un principe fondamental celui de: l’obligation du
dépôt des fonds au Trésor.

6.1.2. L’exécution des opérations de recettes :


« Toutes contributions qui ne sont pas autorisées par les lois et règlements et par les budgets
de recettes, à quelque titre et sous quelque dénomination qu'elles se perçoivent, sont
formellement interdites»24

Une condition de fond : de droit fiscal ou de droit administratif ou civil qui s’exprime par
l’existence légale de créances publiques25.

Une condition de forme: de droit budgétaire exprimé par l’autorisation annuelle donnée par la
loi de finances.
« Le budget est l'acte par lequel sont prévues et autorisées les recettes et les dépenses des organismes
publics ». Chaque budget nécessite de l'autorisation par le vote et le contrôle.
La procédure d'exécution des recettes publiques traverse deux phases La première attribuée aux
ordonnateurs la deuxième est réservé aux comptables26.

La phase
•La constatation des comptable
droits
•La liquidation des droits
•La mise en • Le contrôle
recouvrement • Le recouvrement
• La prise en
La phase charge
administrative

FIGURE 1 : LA PROCEDURE D'EXECUTION DES RECETTES PUBLIQUES

23
Art. 54 du RGCP 1967
24
L’article 26 DRCP de 1967
25
Art 22 et 68 du RGCP
26
Chapitre II du RGCP

12
 La phase administrative : Là encore, la phase administrative se décompose en trois
étapes : La constatation, la liquidation et la mise en recouvrement:
a) La constatation des droits :

Elle permet de vérifier la réalité des faits générateurs de la recette. Est une opération à la
fois matérielle et juridique, elle consiste à s'assurer de la réalité des faits sur lesquels sont
fondées les créances publiques et de leur inclusion dans le champ d'application des
dispositions juridiques d'où résultent ces Créances,

b) La liquidation des droits :

Permet de calculer le montant de la recette par rapport au tarif qui résulte des dispositions
juridiques reconnues applicables.

c) La mise en recouvrement :

Elle se traduit par l’établissement d’un titre de recettes et par l’inscription sur un bordereau
récapitulatif aux fins d’enregistrement dans la comptabilité administrative. Pour finir, le
bordereau est envoyé au comptable avec les pièces justificatives. (Voir ANNEXE 4: LA LOI
N° 15-97 FORMANT CODE DE RECOUVREMENT DES CREANCES PUBLIQUES).

 La phase comptable : Cette phase se compose également de trois étapes : Le contrôle


de la régularité des recettes, la prise en charge et le recouvrement

a. Le contrôle :

« En matière de recettes, les comptables assignataires sont tenus d'exercer le contrôle de la


régularité de la perception et de l'imputation ainsi que la vérification des pièces
justificatives»27

Le comptable après avoir réceptionné les titres de recette émis par l’ordonnateur, vérifient la
régularité de la perception. Il vérifier l’existence d’un texte légal et l’exactitude de liquidation
de la recette telle qu’énoncée sur le titre de recette. Il contrôle l'identification du débiteur,
examine les pièces justificatives, vérifie la régularité de la recette. Il doit notamment vérifier
la régularité des réductions et des annulations des ordres de recettes.

b. La prise en charge :

On entend par la prise en charge, son enregistrement comptable ; l’opération d’imputation


au compte général concerné des titres de recettes remis au comptable pour recouvrement28.
C’est donc l’opération par laquelle un comptable public devient personnellement débiteur à
l’égard de l’organisme public du montant de la recette qu’il est chargé de recouvrer. Elle
implique la mise en jeu de la responsabilité du comptable. Le comptable envoie alors au
débiteur l’avis des sommes à payer et encaisse le règlement.

27
Art 10 du décret Royal 1967
28
Solde du compte de recouvrement représente le net des restes à recouvrer que le comptable devra faire
apparaître dans son compte de gestion.

13
c. Le recouvrement 29:

Le code de recouvrement (Annexe 4) met à la disposition de l’administration des instruments


juridiques modernes, pour une plus grande efficacité en matière de réalisation des recettes
publiques.

La loi formant le code de recouvrement, délimite avec précision son champ d’application en
définissant les natures des créances concernées (art. 2) et les agents chargés de leur
recouvrement (art. 3).

Les comptables sont chargés de recouvrer les recettes et non pas simplement de les
encaisser. Ils doivent donc faire toutes les diligences nécessaires pour que les créances
publiques constatées soient apurées.

« Les recettes sont réalisées par versement d’espèces, par remise de chèques bancaires ou
postaux, par versement ou virement à un compte ouvert au nom d’un comptable public, et
dans les cas prévus par les lois et règlements, par remise de valeurs ou d’effets de commerce
»30.

 Nouvelle procédure: Les débiteurs peuvent effectuer auprès de l’administration par


procédés électroniques les versements prévus dans les conditions fixées par arrêté du
Ministre chargé des finances.

Ces télépaiements produisent les mêmes effets juridiques que les paiements prévus par le
présent code.

6.1.3. L’exécution des opérations de dépenses publiques :

A l'instar des recettes publiques, l'exécution régulière des dépenses publiques suppose
réunies deux conditions : L’autorisation budgétaire/condition de forme et l’existence de
dettes publiques/condition de fond.31

Les opérations de dépenses aussi sont exécutées en deux phases :

La phase adminestrative La phase comptable

•L'engagement •Le controle


•La liquidation •Le paiment
•L'ordonnancement

FIGURE 2 : LA PROCEDURE DE MISE EN PAIEMENT DES DEPENSES PUBLIQUES

29
Dahir N° 1-00-175 du 28 Moharrem 1421 (03 Mai 2000) portant promulgation de la loi n° 15-97 (Bulletin
Officiel n° 4800 du 1er Juin 2000) formant code de recouvrement des créances publiques.
30
Art 27 du RGCP 1967
31
Art 34, 41 et 46 de DRCP

14
 La phase administrative : Elle se décompose en trois temps :
1) L’engagement :

« L'engagement est l'acte par lequel l'organisme public crée ou constate une obligation de
nature à entraîner une charge. Il ne peut être pris que par l'ordonnateur agissant en vertu de
ses pouvoirs. Il doit rester dans la limite des autorisations budgétaires et demeurer
subordonné aux décisions, avis ou visas prévus par les lois ou règlements ».32

Concrètement il peut s’agir d’une commande, d’un contrat. La dépense est engagée dans la
limite du crédit ouvert au budget correspondant à la nature des dépenses à engager.

Les actes d'engagement faits par les ordonnateurs sont soumis au visa préalable du
comptable public selon l’art. 5 du décret n° 2-07 -1235 du 5 kaada 1429 (4 novembre 2008)
relatif au contrôle des dépenses de l'Etat (D.C.D.E) (ANNEXE 5).

2) La liquidation :

« La liquidation a pour objet de vérifier la réalité de la dette et d'arrêter le montant de la


dépense. Elle est faite par le chef du service compétent, sous sa responsabilité, au vu des
titres établissant les droits acquis aux créanciers ».33

Elle est réalisée au vu des titres et des pièces justificatives qui permettent d’attester « le
service fait » et de calculer très précisément le montant de la dépense.

3) L’ordonnancement ou le mandatement :

« L'ordonnancement est l'acte administratif donnant, conformément aux résultats de la


liquidation, l'ordre de payer la dette de l'organisme public ; cet acte incombe à
l'ordonnateur. Le ministre des finances dresse, par voie d'arrêté, la liste des dépenses qui
peuvent être payées sans ordonnancement préalable ».

Il se traduit par une ordonnance de paiement quand l’ordonnateur est un ministre et par
un mandat de paiement dans tous les autres cas.

Les dépenses ne peuvent être régulièrement ordonnancées que dans les limites posées
par les autorisations budgétaires, plus précisément par les crédits de paiement relativement
à leur objet et à leur montant :

 La phase comptable : Les titres d'ordonnancement ou de paiement émis par les


ordonnateurs sont adressés par eux aux comptables assignataires, qui sont seuls chargés
du paiement des dépenses publiques. Avant d’y procéder, les comptables sont tenus
d’exercer le contrôle de validité de la dépense.
1. La fonction de payeur ; le contrôle :

32
Art 33 du DRCP
33
Art 34 du DRCP

15
Elle se traduit par l’exercice de contrôle. Comme le rappelle l’article 8 du D.C.D.E(Décret
relatif au contrôle des dépenses de l’Etat) le comptable public est tenu d'exercer, avant visa
pour paiement, le contrôle de la validité de la dépense :
l'exactitude des calculs de liquidation ;
l'existence du visa préalable d'engagement, lorsque ledit visa est requis ;
le caractère libératoire du règlement.

Il est, en outre, chargé de s'assurer de :



la signature de l'ordonnateur qualifié ou de son délégué ;
la disponibilité des crédits de paiement ;
la production des pièces justificatives prévues par les nomenclatures établies par le
ministre chargé des finances dont celles comportant la certification du service fait par
l'ordonnateur ou le sous-ordonnateur qualifié.

Lorsque le comptable public ne relève aucune irrégularité, il procède au visa et au


règlement des ordonnances de paiement.

Toutefois, lorsqu'à l'occasion de son contrôle, il constate une irrégularité au regard des
dispositions du présent article, il suspend le visa et renvoie à l'ordonnateur les ordonnances de
paiement non visées, appuyées d'une note dûment motivée comprenant l'ensemble des
observations relevées par ses soins, aux fins de régularisation.

Le comptable public dispose, pour apposer son visa ou le suspendre, par modification de
l'article 86 du décret Royal n° 330-66 susvisé, d'un délai de cinq (5) jours pour les dépenses
de personnel et de quinze (15) jours pour les autres catégories de dépenses à compter de la
date de réception des bordereaux d'émissions et des ordonnances de paiement.

2. La fonction de caissier ; le paiement :

Le comptable procède au règlement de la dette en payant le bénéficiaire, c’est à dire le


créancier lui-même, sinon le paiement n’aura pas de caractère libératoire, de plus le
comptable s’assure qu’il n’existe pas d’opposition au paiement.

« Le paiement est l'acte par lequel l'organisme public se libère de sa dette »34. Le paiement
est une opération de trésorerie, qui peut avoir lieu jusqu'à l’expiration du délai de prescription
des dettes publiques.

«Le règlement des dépenses publiques est effectué par remise d’espèces, de chèques, de
mandats postaux par virements bancaires ou postaux »35.

6.2. Les opérations de trésorerie :

34
Art 41 et 45 du DRCP
35
Art 45 du RGCP de 1967

16
Les opérations de trésorerie sont des opérations hors budget. Elles ont un caractère
temporaire. Elles regroupent tous les mouvements de numéraire, de valeurs mobilisables,
de dépôts, de comptes courants.

« Sont définis comme opérations de trésorerie, tous les mouvements de numéraire, de


valeurs mobilisables, de dépôts, de comptes courants et les opérations intéressant les
comptes de créances et de dettes »36.

« Les opérations de trésorerie sont exécutées par les comptables publics soit à leur
initiative, soit sur l'ordre des ordonnateurs, soit à la demande des tiers qualifiés »37.

Selon l’article 4 du même décret royal les opérations de trésorerie sont décrites en
comptabilité pour leur totalité et sans contraction entre elles. Les charges et produits
résultant de l’exécution des opérations de trésorerie sont, toutefois imputées aux comptes
budgétaires.

La mise en application de ces dispositions a nécessité la mise sur pied de deux principes
fondamentaux : L’unité de trésorerie L’unité de caisse.

6.2.1. L’unité de trésorerie :


« Les fonds des organismes publics autres que l'Etat sont obligatoirement déposés au Trésor
»38.

Cette disposition consacre le principe de l’unité de trésorerie au niveau de l’Etat. Ce


dernier, faisant l’avance aux organismes publics ou les subventionnant est en droit d’exiger
d’eux qu’ils déposent leurs fonds au trésor. La multiplicité des postes comptables effectuant
les opérations de recettes et de dépenses n’affecte aucunement l’unité de trésorerie
symbolisée par le compte courant du trésor à Bank AlMaghreb.

Tout se passe comme s’il n’existait pas sur l’ensemble du territoire qu’une seule caisse, où
tous les réseaux de comptables publics puisent et versent les fonds selon les besoins de leurs
services.

6.2.2. L’unité de caisse :


L’article 17 du RGCP(Règlement général de comptabilité publique) stipule que « chaque
comptable dispose d’une seule caisse et sauf autorisation du Ministère des Finances, d’un
seul compte courant postal ».

36
Art 51 du RGCP de 1967
37
Art 52 du RGCP de 1967
38
Art 54 du RGCP

17
C’est ainsi que chaque comptable ne dispose que d’une seule caisse où sont versées toutes
les sommes encaissées ou gérées par ce dernier. C’est là l’application comptable du principe
du non affectation retenu sur le plan budgétaire par les recettes.

Le principe de l’unité de caisse est l’un des principes fondamentaux de la comptabilité


publique, il a pour but d’éviter l’existence de caisses occultes. L’article 13 du RGCP « toujours
dans le même sillage, énonce la règle du plafond de l’encaisse autorisée pour chaque
catégorie de comptables publics.

Au-dessus des encaisses autorisées, les disponibilités détenues par les comptables doivent
être reversés au compte courant du trésor dans les conditions fixées par le Ministre des
Finances.

Conclusion :
A l’issue de ce chapitre nous disposons des concepts et des éléments clés concernant la
comptabilité publique. Il s’avère que le droit marocain en matière de droit public s'inspire
pleinement de celui français.

Les règles de la comptabilité publique découlent non seulement de la nature réglementaire


(La loi organique des Finances, Décret portant application des dispositions de la loi
organique des finances, Les lois de finances annuelles, Le décret de la CP, Les instructions et
notes de service sur l’exécution de la CP) mais également de son domaine d’application
(la pratique).

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