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Fiche : Finances Publiques

Le droit des finances publiques est une branche du droit public qui étudie les règles applicables à
l’ensemble des opérations financières de l’Etat et des autres entités publiques. Il régit notamment la
procédure budgétaire, la gestion des finances publiques, la comptabilité publique, le contrôle des
finances publiques et les sanctions applicables en cas d’infraction. Le droit des FP a pour objectif de
garantir la transparence, l’efficacité et la légalité de la gestion des FP.

En plus, les finances publiques sont au cœur de la vie des administrations publiques, qui elles
fonctionnent justement grâce aux finances publiques.

➔ Le consentement à l’impôt

1) De quelle manière l’impôt est-il juridiquement légitime ?

« Le principe constitutionnel de la monarchie française est que les impositions soient consenties par
ceux qui doivent les supporter ». C’est dans sens que l’impot en lui-même est relié au principe de
consentement à l’impot apparu à la période de la monarchie dans les articles 13 et 14 de la DDHC de
1789. Pour qu’un impot soit légitime, il doit etre connu des citoyens qui le paye et ces derniers doivent
connaitre leurs contributions. Ainsi, il s’agit d’un contrat fiscal entre le peuple et le souverain. C’est ce
qui rend juridiquement légitime l’impot : le consentement éclairé du peuple. En plus au regard d’un
principe d’égalité fiscale tout contribuable doit etre imposable de la même manière.

➔ Les composantes des finances publiques

Les finances publiques s’entendent comme la gestion financière des administrations publiques. C’est
dans se sens que sont dégagé et analysé les composantes des finances publiques à savoir les dépenses
et les recettes qui forme le budget de l’Etat.

2) De quoi est composé le budget de l’Etat ?

Le budget de l'État est composé de deux parties : les recettes et les dépenses.

Les recettes correspondes aux sommes d'argent perçues par l'État et l’ensembles des administrations
publiques. Elles peuvent provenir de différentes sources, et sont majoritairement aux nombres de
trois : les impôts pouvant etre direct, dans le sens ou ils sont payé et supporté par la même personne
et tiennent compte de la capacité contributive du contribuable comme l’impot sur le revenu ; comme
indirect qui est prélevé obligatoirement comme la TVA ; les taxes (foncière ou d’habitation), et les
cotisations sociales finançant les prestations sociales.
Les dépenses sont les sommes d'argent que l'État dépense pour financer ses activités. Elles peuvent
être de différentes natures : les dépenses de fonctionnement (salaires des fonctionnaires, frais de
bureau, etc.), les dépenses d'investissement (construction d'infrastructures, achat de matériel, etc.),
les dépenses sociales (aides aux personnes en difficulté, pensions de retraite, etc.), les
remboursements de la dette. Elles peuvent facilement varier d’une année a l’autre en fonction de la
conjecture économiques ou encore des fluctuations des dépenses de sécurité sociales. En 2021 les
dépenses de l’Etat s’élevaient à 1475,6 milliards d’euros et allait en grande partie dans les transferts
sociaux.

Le budget de l'État est voté chaque année par le Parlement. Il doit être équilibré, c'est-à-dire que les
recettes doivent être égales aux dépenses.

3) Que ce passe-t-il si les recettes et les dépenses établis ne sont pas égales ?

Le solde public mesure la différence entre les recettes et les dépenses sur une année donnée, si les
recettes sont supérieures aux dépenses, on parle d'excédent budgétaire. A l’inverse, si les dépenses
sont supérieures aux recettes, on parle alors de déficit budgétaire aussi dit d’un solde négatif.

Dans le cas d'un déficit budgétaire, l'État doit emprunter pour financer ses dépenses. Cela peut
entraîner une augmentation de la dette publique. Dans le cas d'un excédent budgétaire, l'État peut
utiliser cet excédent pour rembourser sa dette ou pour financer de nouveaux investissements.

Depuis plus de 30 ans l’Etat ne dépense plus qu’il ne reçoit et est en perpétuelle déficit créant de ce
fait une catégorie de dépense : la dette publique.

4) Qu’est ce que la dette publique ?

La dette publique correspond à l'ensemble des emprunts contractés par l'État pour financer ses
dépenses. Elle est constituée de l'ensemble des déficits budgétaires passés et est remboursée
progressivement, avec le paiement des intérêts, sur plusieurs années.

La dette publique peut être détenue par des investisseurs privés, des banques, des institutions
financières ou des organismes publics. Elle peut également être détenue par des investisseurs
étrangers.

La dette publique peut être considérée comme un indicateur de la solvabilité de l'État. Si la dette
publique est trop élevée, cela peut entraîner une augmentation du coût de l'emprunt pour l'État, ce
qui peut à son tour aggraver le déficit budgétaire. Pour cette raison, les gouvernements cherchent
généralement à maîtriser la dette publique en équilibrant leurs budgets et en limitant les déficits
budgétaires.
De 2019 à aujourd’hui la dette publique est passé de 97,6 pourcents à 114 pourcents du PIB.
5) Quels critères permettent de qualifier une entité intervenant dans les FP ?

Généralement ce sont les administrations publiques et les organismes liés à elles qui
interviennent. Le droit retient deux critères d’identifications :

- Fonctionnel et matériel : un organisme appartient au secteur des AP si sa fonction principale


est de produire des services non marchands et si le produit de ses activités commerciales
couvre moins de 50 pourcents de ses couts ;
- Organique : dès lors qu’ils bénéficient de ressources par une AP ou qui sont contrôlés
financièrement par une AP.

➔ Les sources des FP

6) Quelles sont les différentes sources du droit budgétaire ?

→Les sources constitutionnelles :

- La DDHC de 1789 :
→ Article 13 : prévoit le principe de répartition équitable de l’impôt en fonction des qualités
contributive de chacun ;
→Article 14 : principe de consentement à l’impôt ;
→Article 15 : apporte les limites de fonctionnement de l’administration.

- La Constitution de 1958 :
→Article 20 : signifie que la politique doit etre financée par l’adoption d’un budget ;
→Article 24 : Le Parlement vote la loi de finance et contrôle l’action budgétaire du
gouvernement ;
→Article 39 : accorde une priorité à l’AN en matière budgétaire ;
→Article 40 : consacre l’irrecevabilité financière ;
→Article 47 : fait état du projet de loi de finance fait par le gouvernement compétent pour ;

→Les sources infra-constitutionnelles :

- Le traité de Maastricht 1992 : a établi l'Union européenne en tant qu'organisation politique et


économique. Le traité a créé les critères de convergence économique, qui ont été utilisés pour
évaluer la stabilité financière des pays membres de l'Union européenne. Le traité a également
établi la Banque centrale européenne, qui a pour mission de maintenir la stabilité des prix dans
la zone euro. Enfin, le traité a introduit la notion de "déficit public", qui est devenu un
indicateur clé de la santé financière des pays membres ;

- Le pacte de stabilité et de croissance (PSC) : a été introduit en 1997 pour garantir la stabilité
financière et la discipline budgétaire dans les pays de l'Union européenne. Le PSC établit des
règles strictes en matière de déficit public et de dette publique, et prévoit des sanctions pour
les pays qui ne respectent pas ces règles. Le PSC a été révisé à plusieurs reprises depuis son
introduction, notamment en 2005 et en 2011, pour renforcer les règles et les sanctions.

- La LOLF du 1ère aout 2001 : elle a réformé l’ordonnance du 2 janvier 1959 qui prévoyait une
procédure plus tournée vers les moyens que le résultat. La LOLF a instauré un nouveau cadre
de gestion fondé sur la performance, qui permet de mieux évaluer les politiques publiques et
d'optimiser l'utilisation des ressources. Elle a également introduit un nouveau mode de
présentation du budget, qui permet de mieux identifier les priorités et les résultats attendus.

De plus la LOLF instaure un nouveau mode de présentation du budget de l'État en remplaçant


les anciennes missions et programmes par des programmes regroupant les actions de l'État en
fonction de leurs finalités et de leurs objectifs. Cette présentation permet une meilleure
lisibilité des dépenses publiques et facilite la compréhension des citoyens.

Elle apporte en conséquence deux choses : la mise en place d’une gestion axé sur la
performance et la création d’un budget de programme plus transparent et plus lisible ;

- La loi organique du 28 décembre 2021 : porte sur la modernisation des finances publiques
résultant d’une proposition de loi par Woerth et St Martin ;

- La loi organique relative à l’autonomie des CT de 2004 : définit les ressources propre des CT
et la part d’autonomie déterminante pour que les CT soient autonomes ;

- La loi organique de 2012 : relative à la programmation et la gouvernance des finances


publiques ;

- La loi de programmation des finances publiques : vise sous une période de 3-5ans à définir les
trajectoires des soldes AP, à observer l’évolution de l’endettement public et déterminer
l’évolution de la dépense publique. Ce texte vise à orienter le législateur financier adoptant à
l’année le budget ;

- Lois des finances : son sous 4 catégories selon l’article 1 de la LOLF de 2001 :

→La loi de finance initiale : c’est la loi qui ouvre le prochain cycle budgétaire qui s’étend du 1er
janvier au 31 décembre de l’année suivant l’année de son adoption. Elle a pour but de
déterminer la nature, le montant et l’affectation des ressources et charges de l’Etat ainsi que
l’équilibre financier qui en résulte ;

→La loi de finance rectificative : adoptée en cours d’exécution de la loi de finance initiale, elle
permet de modifier ou d’ajuster une LFI. Elle est votée par le Parlement, et peut être utilisée
pour augmenter ou réduire les dépenses publiques par exemple ;

→La loi d’approbation des comptes et des résultats de gestion (LACRG) : adoptée l’année qui
suit l’année de clôture de la loi de finance. C’est la loi qui clôture l’exercice budgétaire en
rendant compte des dépenses réalisés et des recettes collectés à l’année ;

→La loi adoptée en situation d’urgence : loi adoptée dans le cas ou une LFI ne serait pas
adoptée. Dans ce cas il y a 2 solutions : 1) Le gouvernement demande à l’AN avant le 11
décembre de voter la 1ère partie de la LF sur les recettes et les dépenses et donc d’adopté un
PLF partiel ; 2) le gouvernement peut avant le 19 déposer un PLF spécial qu’il l’autorise
uniquement à percevoir les impôts

- La loi de financement de la Sécurité sociale : fixe les recettes et dépenses de la sécurité sociale
pour une année donnée.
7) Quels sont les différents principes du droit budgétaire ?

Les FP prévoit 6 principe gouvernant la vie d’un budget :

- Le principe d'annualité : impose que le budget de l'État soit établi pour une année civile (art
2+6 de la LOLF). Ce principe garantit la pérennité des attributions parlementaire ;
- Le principe d’unité : impose que le budget de l'État soit un document unique qui regroupe
l'ensemble des recettes et des dépenses de l'État. Il connait quelques exceptions en matière
de budgets annexe par exemple ;
- Le principe d’universalité : le budget de l'État doit comprendre l'ensemble des recettes et
des dépenses de l'État, sans exclusion ni omission ;
- Le principe de spécialité : impose que les crédits budgétaires soient affectés à des missions et
des programmes spécifiques, ils ne peuvent être utilisés pour financer d'autres dépenses ;
- Le principe de sincérité : le budget de l'État doit être établi de manière sincère, en prenant
en compte l'ensemble des recettes et des dépenses réelles de l'État ;
- Le principe d’équilibre : le budget de l'État doit être équilibré, c'est-à-dire que les dépenses
ne doivent pas dépasser les recettes.

8) En quoi ses principes sont nécessaires pour consentir librement à l’impôt ?

Les principes budgétaires sont nécessaires pour consentir librement à l'impôt car ils permettent de
garantir une transparence et une gestion rigoureuse des finances publiques. En effet, en établissant
un budget annuel, en regroupant l'ensemble des recettes et des dépenses de l'État, en affectant les
crédits à des missions et des programmes spécifiques, en établissant un budget sincère et équilibré,
les citoyens peuvent avoir confiance dans la gestion de leurs impôts. Les principes budgétaires
permettent également de garantir que les dépenses de l'État sont justifiées et qu'elles sont utilisées
de manière efficace et efficiente.

➔ Le budget de l’Etat

Le budget de l’Etat est ce qui concerne la majeure partie de la loi de finance, il est donc nécessaire de
mettre en relation le budget avec la loi de finance qui est le support juridique du budget. La loi de
finance est adoptée par le Parlement ce qui va permettre de contraindre le gouvernement à collecter
et a dépenser comme le prévoit la loi de finance et non comme bon leurs semble.

9) Budget et loi de finance vont-ils de pair ?

Le budget est un document prévisionnel qui détaille les recettes et les dépenses de l'État pour une
année civile. Il est élaboré par le gouvernement et soumis au Parlement pour approbation. La loi de
finances, quant à elle, est une loi votée par le Parlement qui autorise l'exécution du budget de l'État.
Elle fixe notamment le montant des recettes et des dépenses, ainsi que les mesures fiscales et
financières nécessaires à la mise en œuvre du budget.

Dès lors que la loi de finances est nécessaire pour autoriser l'exécution du budget, l’un ne peut exister
sans l’autre. Sans la loi de finances, le gouvernement ne peut pas dépenser l'argent prévu dans le
budget. De même, sans un budget approuvé, il n'y a pas de base pour élaborer une loi de finances.

10) Qu’est ce que la nomenclature budgétaire ?

La nomenclature budgétaire est un système de classification des dépenses publiques en fonction de


leur nature et de leur destination. Elle permet de regrouper les dépenses en catégories spécifiques, ce
qui facilite la gestion budgétaire et la prise de décision. La nomenclature budgétaire est utilisée pour
élaborer le budget de l'État et pour suivre l'exécution budgétaire tout au long de l'année. Elle permet
également de comparer les dépenses d'une année à l'autre et de réaliser des analyses comparatives
entre différents programmes et ministères. En France, la nomenclature budgétaire est établie par le
ministère de l'Économie et des Finances et est régulièrement mise à jour pour tenir compte des
évolutions de l'environnement économique et des politiques publiques. La nouvelle nomenclature
budgétaire prévoit que les objectifs présentés par la LOLF pour les AP doivent etre rempli en
coordination avec les dépenses.

11) Une loi de finance à elle un domaine d’action limitée ?

Certains éléments peuvent figurer dans une loi de finance tandis que d’autre non, certains domaines
lui sont dégageable on en distingue en principe 4 :

- Le domaine impératif : il comprend les dispositions relatives aux recettes, aux dépenses, à la gestion
de la dette publique, aux investissements publics et aux transferts financiers aux collectivités locales.
Ces dispositions sont obligatoires et doivent être respectées par les administrations publiques et les
citoyens →Concerne les dépenses obligatoires;

- Le domaine exclusif : il comprend les dispositions qui ne peuvent être prises que par la loi de
finances, comme les mesures fiscales et sociales et les transferts financiers aux collectivités locales.
En soit, il concerne les recettes fiscales ;

- Le domaine partagé : il comprend les dispositions qui peuvent être prises soit par la loi de finances,
soit par une autre loi, comme les mesures relatives à la sécurité sociale ;

- Le domaine interdit : il comprend les dispositions qui ne peuvent pas être prises par la loi de
finances, comme les mesures qui portent atteinte aux droits fondamentaux des citoyens ou qui visent
à restreindre la liberté de la presse ou de l'information.

Ces différents domaines permettent de définir les limites de l'action de la loi de finances et de
garantir le respect des principes constitutionnels et des droits fondamentaux des citoyens.
12) Quelle est la structure d’une loi de finance ?

La structure d'une loi de finances est généralement la suivante :

- La partie préliminaire énonce les principes budgétaires et les grands objectifs de la loi de finances,
ainsi que les éléments de contexte économique et financier qui présente la situation économique et
budgétaire du pays ainsi que les perspectives à moyen et long terme ;

- La première partie comprend généralement les éléments suivants :

- Les mesures fiscales prévues, avec les modifications des taux d'imposition, les exonérations fiscales,
les crédits d'impôt, etc. ;
- Les prévisions de recettes fiscales, avec les montants attendus pour chaque impôt ;
- Les dispositions relatives aux taxes et redevances non fiscales, comme les droits de mutation, les
taxes sur les produits pétroliers, les droits de douane, etc. ;
- Les dispositions relatives aux recettes non fiscales, comme les dividendes perçus par l'État, les
produits de cessions d'actifs, etc.

- La deuxième partie comprend les éléments suivants :

- Les crédits ouverts pour chaque mission, qui correspondent aux grandes politiques publiques
(enseignement scolaire, défense nationale, justice, etc.) ;
- Les crédits ouverts pour chaque programme, qui correspondent à des actions précises au sein de
chaque mission ;
- Les crédits ouverts pour chaque action, qui correspondent aux projets concrets menés par l'État ;
- Les crédits ouverts pour chaque opération, qui correspondent à des dépenses spécifiques
(subventions, achats de matériels, etc.) ;
- Les autorisations d'engagement et les crédits de paiement, qui permettent de planifier les dépenses
sur plusieurs années.

➔ Préparation d’une loi de finance

13) Quel est le calendrier budgétaire de l’élaboration d’une loi de finance ?

- Début avril : lancement de la procédure budgétaire par le ministre chargé du budget, qui transmet
aux autres ministres les orientations budgétaires pour l'année suivante ;
- Fin avril : remise par chaque ministre d'une lettre-plafond, qui fixe le montant maximum des crédits
qui lui seront alloués pour l'année suivante ;
- Mai-juin : élaboration du projet de loi de finances (PLF) par les services du ministère chargé du
budget, en concertation avec les autres ministères ;
- Début septembre : présentation du PLF pour l'année suivante par le gouvernement ;
- Septembre-octobre : examen du PLF par la commission des finances de l'Assemblée nationale, qui
peut proposer des amendements ;
- Octobre-décembre : examen du PLF par l'Assemblée nationale, qui peut adopter ou rejeter les
amendements proposés par la commission des finances ;
- Décembre : examen du PLF par le Sénat, qui peut proposer des amendements ;
- Décembre-janvier : examen du PLF par la commission mixte paritaire (CMP), composée de députés
et de sénateurs, qui doit trouver un accord sur le texte ;
- Janvier : adoption définitive du PLF par l'Assemblée nationale et le Sénat ;
- Fin janvier : promulgation de la loi de finances.
- Janvier : adoption définitive du PLF par l'Assemblée nationale et le Sénat ;
- Fin janvier : promulgation de la loi de finances.

14) Qu’est ce que le principe d’amendement parlementaire ?

C’est le droit pour les parlementaires de proposer des modifications au PLF. Ils peuvent proposer des
amendements pour ajouter, supprimer ou modifier des mesures budgétaires. Cela étant ils doivent
etre adopté et votés par le Parlement avant l’adoption du PLF. Cela ce fait à partir de plusieurs
moyens, en commission, en séance publique aux hémicycles de l’AN ou du Sénat. Les amendements
peuvent porter sur les recettes et les dépenses de l'État, ainsi que sur les dispositions fiscales et
budgétaires. Les parlementaires peuvent ainsi proposer des modifications aux crédits prévus dans le
projet de loi de finances, ou encore proposer de nouvelles mesures fiscales. Ce droit permet aux
parlementaires de participer activement à l'élaboration de la politique budgétaire de l'État.

15) Le droit d’amendement parlementaire connait il des exceptions et ou des limites ?

Certains outils permettent de venir limiter le droit d’amendement des parlementaires tels que :

- L’irrecevabilité financière : c’est une procédure qui permet de rejeter un amendement qui
aurait pour conséquence de créer ou d'aggraver une charge publique. Un amendement peut
être déclaré irrecevable financièrement par le président de l'Assemblée nationale ou du
Sénat, sur proposition de la commission des finances. Cette procédure vise à garantir la
sincérité et l'équilibre des comptes publics, en évitant que des amendements ne soient
adoptés sans que leur financement ne soit assuré ;

- La procédure d'urgence, qui permet au gouvernement de limiter le nombre d'amendements


déposés par les parlementaires et de raccourcir les délais d'examen du projet de loi de
finances.
- La règle dite de l'"entonnoir", qui permet de limiter les amendements en obligeant les
parlementaires à les regrouper autour de quelques thèmes principaux.

- Le "vote bloqué", qui permet de soumettre à un seul vote l'ensemble des crédits d'une
mission budgétaire, sans possibilité d'amendement.
- La "réserve parlementaire", qui permet aux parlementaires de disposer d'une enveloppe de
crédits pour financer des projets locaux, mais dont le montant est limité et qui est soumis à
des règles strictes d'attribution.

- L’article 40 de la Constitution, constitue aussi une manière de limiter le droit d’amendement


des parlementaires dans le sens où ils interdit aux parlementaires de proposer des
amendements qui auraient pour conséquence d’augmenter les dépenses ou de diminuer les
recettes.

16) Quel est le déroulement de délibération budgétaire ?

C’est le processus par lequel le Parlement examine et adopte le PLF présenté par le gouvernement.
Cela se fait en plusieurs étapes :

1.Dépôt du projet de loi de finance : Le gouvernement dépose le projet de loi de finance devant
l'Assemblée nationale.

2. Examen en commission : Le projet de loi de finance est examiné par la commission des finances de
l'Assemblée nationale, qui peut proposer des amendements.

3. Examen en séance publique : Le projet de loi de finance est ensuite examiné en séance publique
par l'Assemblée nationale, qui peut adopter de nouveaux amendements.

4. Examen au Sénat : Le projet de loi de finance est ensuite examiné par le Sénat, qui peut proposer
des amendements.

5. Examen en commission mixte paritaire : Si l'Assemblée nationale et le Sénat n'ont pas adopté un
texte identique, une commission mixte paritaire est mise en place pour tenter de trouver un accord.

6. Adoption définitive : Si un accord est trouvé, le projet de loi de finance est adopté définitivement
par l'Assemblée nationale et le Sénat. Si aucun accord n'est trouvé, c'est l'Assemblée nationale qui a
le dernier mot.

7.Le contrôle du Conseil Constitutionnel : Il peut etre saisit par le PR, le premier ministre, l’AN ou le
Sénat pour juger de la conformité de la loi de finance. Il peut la censurer partiellement ou totalement
s’il estime qu’elle est contraire à la Constitution. Cette vérification à pour but de s’assurer que le
budget prévu soit conforme aux principes constitutionnels.

8. Promulgation : Si validé la loi de finance est promulguée par le Président de la République et


publiée au Journal officiel.

➔ L’exécution de la loi de finance

Il faut ainsi s’assurer que les dépenses soient bien faites et que le pouvoir réglementaire s’assure que
tous les euros autorisés soient bien utilisés. C’est pour cela que sont instaurés des instruments
d’exécution budgétaire et des opérations économique mis en place.
17) Quels sont les instruments d’exécution budgétaire ?

Les instruments d'exécution budgétaire sont les suivants:


- Les décrets d'avance, qui permettent au gouvernement de débloquer des crédits supplémentaires
en cours d'exercice budgétaire pour faire face à des dépenses imprévues ou urgentes.
- Les arrêtés de transfert, qui permettent le transfert de crédits entre les différentes sections du
budget.
- Les autorisations de programme, qui permettent de programmer des dépenses sur plusieurs
années.
- Les crédits de paiement, qui permettent de payer les dépenses engagées dans le cadre des
autorisations de programme.
- Les ordonnances de paiement, qui permettent de régler les dépenses effectuées par l'État.
- Les comptes de gestion, qui retracent l'ensemble des opérations budgétaires et comptables de
l'exercice écoulé.

18) Quelles sont les différentes phases d’exécution d’une loi de finance ?

Dès lors qu’une loi de finance est adoptée et promulguée il s’agit alors de l’exécuter à travers :

- La gestion et l'engagement des crédits : consistent à allouer et à répartir les crédits budgétaires
entre les différents services de l'État, à autoriser les dépenses et à suivre leur exécution.

- Le paiement des dépenses : consiste à effectuer les paiements correspondant aux dépenses
engagées, en respectant les règles de la comptabilité publique.

- Le contrôle et la certification des comptes : comptes consistent à vérifier la régularité et la légalité


des opérations budgétaires, ainsi qu'à certifier la sincérité des comptes de l'État. Cette mission est
confiée à la Cour des Comptes.

19) Quelles sont les étapes de l’exécution d’une opération de dépense publique ?

1.L'engagement de la dépense : l'ordonnateur autorise la dépense et vérifie que les crédits sont
disponibles.
2. La liquidation de la dépense : le comptable public vérifie la régularité de la dépense et
procède à son paiement.
3. L'ordonnancement de la dépense : l'ordonnateur donne l'ordre de paiement au comptable
public.
4. La constatation de la dépense : le comptable public enregistre la dépense dans les comptes de
l'État.

20) Quels rôles ont les ordonnateurs et les comptables publics dans les opérations économiques
budgétaires ?

- Les ordonnateurs sont responsables de l'engagement des dépenses publiques et de la vérification


de la disponibilité des crédits. Ils sont également chargés de la préparation et de l'exécution du
budget de l'État. Les ordonnateurs sont responsables de la régularité et de la légalité des opérations
économiques budgétaires.
- Les comptables publics sont responsables de la gestion financière des opérations économiques
budgétaires, notamment en ce qui concerne la liquidation et l'ordonnancement des dépenses
publiques. Ils sont également chargés de la tenue de la comptabilité publique et de la gestion de la
trésorerie de l'État.

En travaillant ensembles tout deux assurent la régularité et la transparence des opérations


économiques budgétaires. La différence entre les deux résidents dans le faite que les ordonnateurs
sont responsables de l’engagement des DP tandis que les CP sont responsables de leurs gestions
financières.

21) Quel est le principe de séparation des ordonnateurs et des CP ?

Le principe de la séparation des ordonnateurs et des comptables publics consiste à confier à des
personnes différentes la responsabilité de l'engagement des dépenses et de la gestion des fonds
publics. Cette séparation a pour objectif de garantir l'impartialité, l'efficacité et la transparence de
l'exécution budgétaire et d’éviter les conflits d’intérêts. C’est un principe ayant valeur
constitutionnelle avec l’ordonnance du 23 mars 2022 relative au régime de responsabilité financière
des gestionnaires.

➔ Le contrôle de la mise en œuvre des lois de finances

Ce contrôle consiste à vérifier que les dépenses publiques sont bien utilisées conformément aux lois
de finances votés par le Parlement.

22) Quels sont les multiples contrôles ?

Le contrôle interne est assuré par chaque administration qui doit mettre en place des dispositifs de
contrôle et de suivi pour s'assurer que les dépenses sont conformes aux lois de finances. Les
contrôles internes peuvent être effectués par des inspecteurs des finances, des contrôleurs financiers
ou des auditeurs internes.

Le contrôle financier est assuré par la Cour des comptes est un contrôle externe indépendant qui
vérifie l'usage des fonds publics et l'efficacité des politiques publiques. Elle peut examiner tous les
comptes publics et les activités financières de l'État, des collectivités territoriales et des organismes
publics. La Cour des comptes publie régulièrement des rapports sur ses contrôles et formule des
recommandations pour améliorer la gestion des finances publiques.

Le contrôle parlementaire est exercé par les commissions des finances de l'Assemblée nationale et
du Sénat qui examinent l'exécution du budget de l'État. Les commissions parlementaires peuvent
auditionner des responsables administratifs et des ministres pour obtenir des informations sur la
gestion des finances publiques. Les commissions peuvent également proposer des amendements au
budget de l'État.

Enfin, le contrôle de la Commission européenne est lié à la surveillance budgétaire des États
membres de l'Union européenne et à la conformité de leur législation nationale avec les règles
européennes. La Commission européenne peut demander des informations et des justifications aux
États membres sur leur gestion des finances publiques. Elle peut également proposer des mesures
correctives en cas de non-respect des règles européennes.

23) Que ce passe-t-il en cas de contrôle négatif d’une de ses entités ?

En cas de contrôle négatif, les administrations ou les organismes publics concernés doivent mettre en
place des mesures correctives pour remédier aux irrégularités constatées. Les recommandations de la
Cour des comptes, des commissions parlementaires ou de la Commission européenne doivent être
suivies pour améliorer la gestion des finances publiques. En cas de non-respect des règles, des
sanctions peuvent être prises, telles que des amendes ou des pénalités financières.

24) Quelles obligations internationales et européennes pèsent sur les FP ?

La France est soumise à plusieurs obligations internationales et européennes en matière de finances


publiques. Parmi les principales obligations figurent :

- Le Pacte de stabilité et de croissance de l'Union européenne, qui impose aux États membres de
maintenir un déficit public inférieur à 3% du PIB et une dette publique inférieure à 60% du PIB.

- Les règles budgétaires européennes, qui obligent les États membres à présenter des plans
budgétaires à moyen terme et à respecter des règles strictes en matière de dépenses et de recettes.
- Les règles de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui visent
à promouvoir la transparence fiscale et à lutter contre l'évasion fiscale internationale.
- Les conventions fiscales internationales, qui régissent les relations fiscales entre les États et visent à
éviter la double imposition et à prévenir l'évasion fiscale.
- Les normes comptables internationales, qui imposent aux États de présenter des comptes publics
transparents et fiables.

Ces obligations ont pour but de garantir une gestion saine et durable des finances publiques et de
promouvoir la stabilité économique et financière à l'échelle internationale

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