Vous êtes sur la page 1sur 24

1

RESUME DE FINANCES PUBLIQUES


I. INTRODUCTION
Les finances publiques permettent l’étude des moyens par lesquels l’Etat et les
collectivités publiques se procurent des ressources (l’argent) et les gèrent dans le cadre de leur
budget. Et nous en Droit en ce qui nous concerne l’entendement finances publiques est
beaucoup plus perçu dans le cadre juridique, finances publiques oui, mais ici en réalité il s’agit
du droit des finances publiques cela dit, à l’instar ou distinctement a la matière des finances
publiques enseignée en économie ou en faculté de finance, ici l’approche est plus juridique,
bien que la matière en elle-même soit économique ou financière. Tout compte fait le droit passe
avant tout, le droit qui est là pour fixer les règles du jeu avant le commencement du jeu, cette
vision se traduit de la même manière en matière de gestion de l’argent de l’Etat ;donc il faudrait
commencer par fixer les règles du jeu, prévoir des sanctions et permettre aux dirigeants de
pouvoir gérer l’argent de l’Etat ou l’argent de la communauté.
II. OBJECTIFS DES FINANCES PUBLIQUES
Les objectifs poursuivis par les finances publiques peuvent être regroupé en
quatre(4) dont :
* Objectif budgétaire ou de bonne gouvernance : Fixation des règles pour encadrer la gestion
parcimonieuse de l’argent de l’Etat, cet
objectif vise en somme zéro détournement.
* Objectif économique : La gestion de finance vise la gestion du système macroéconomique
c’est-à-dire assurer le développement économique de la nation tout
en favorisant la création des richesses.
* Objectif politique : On ne peut gérer sans argent d’où l’argent est le moyen par excellence
de la politique de dirigent d’où l’affirmation du dicton « faites-moi de
la bonne politique je vous ferai de bonnes finances ».
* Objectif social : Cela renvoie à la justice sociale visant à éviter les disparités de richesse entre
citoyens et les finances publiques constituent un moyen par excellence pour
aplanir cela d’où il faudrait ponctionner beaucoup plus auprès de riche pour
soutenir les déshérités.
III. DEFINITION FINANCES
Moult auteurs on eut à définir les finances publiques entre autre : Maurice Duverger
qui lui définit cela comme étant la science des moyens par lesquels l’Etat et les autres entités
territoriales décentralisé se procurent et utilisent les ressources nécessaires à la couverture des
dépenses publiques par la répartition entre individus des chargent qui en résultent. Quant à
Ahmed Silem et Jean Marie Albertini eux défissent cela comme étant ensemble des recettes et
de l’Etat et des collectivités publiques et ensuite, la discipline à la fois juridique et économique
ayant pour objet l’analyse de recette et de dépenses publiques. De tous ces éléments nous
pouvons retenir comme définitions des finances publiques ce qui suit :
Branche du droit public qui consiste dans le mode opératoire de l’Etat en vue de
l’interventionnisme de l’Etat en matière économique et sociale.

Par Mystère TUKOMA


01mysteretukoma@gmail.com
Contact : (+243) 852 782 074
2

IV. PLAN
Le cours en soi tel qu’élaborer par le professeur est constitué de trois grandes partie
subdiviser en chapitre, sections et paragraphe dont les grands points sont :
PARTIE I : LES DEUX PILIERS DES FINANCES PUBLIQUES
Chapitre 1 : la théorie sur les dépenses publiques.
Chapitre 2 : la théorie sur les ressources publiques.
Chapitre 3 : la trésorerie publique.
PARTIE II : LES LOIS DE FINANCES
Chapitre 1 : Généralités sur le Budget
Chapitre 2 : Les lois des finances
Chapitre 3 : Des ressources et de charges du pouvoir central
Chapitre 4 : De l’élaboration des lois de finances
Chapitre 5 : Du dépôt et de la procédure d’adoption des lois de finances
Chapitre 6 : De la gestion des finances publiques du pouvoir central
PARTIE III : LES FINANCES PUBLIQUES DES PROVINCES ET DES ENTITES
DERRITORIALES DECENTRALISEES
Chapitre 1 : Généralité
Chapitre 2 : De l’objet et du champ de présentation des édits budgétaires et décision budgétaire
Chapitre 3 : Des ressources et de charges des provinces et des ETD
Chapitre 4 : Du dépôt et de la procédure d’adoption des édits budgétaire ou décision budgétaire
Chapitre 5 : De la gestion des finances publiques des provinces et des ETD
Chapitre 6 : Control sur les finances des provinces et les ETD.
Chapitre 7 : Régime des sanctions.

Par Mystère TUKOMA


01mysteretukoma@gmail.com
Contact : (+243) 852 782 074
3

Ière PARTIE : LES DEUX PILIERS DES FINANCES PUBLIQUES


Les finances publiques reposent essentiellement sur deux piliers qui sont les
dépenses et les recettes publiques
Dans cette partie nous allons parler :
- Des dépenses publiques ;
- Des recettes publiques ;
- et de la trésorerie publique.
CHAPITRE I : LES DEPENSES PUBLIQUES
Une dépense publique est celle qui est faite par l'État ou les collectivités publiques
en vue de garantir au pays l'émergence économique et social et de réduire la pauvreté ; les
dépenses publiques doivent donc être effectuées sur base caisse en ne tolérant pas de déficit
budgétaire, aux termes de l'alinéa 2 de l'article 36 de la LOFIP (loi relative aux finances
publiques), il existe trois catégories de dépenses publiques qui sont :
• les dépenses courantes (les charges de la vie de tous jours) ;
• les dépenses en capital (dépenses d'investissement public) ;
• les dépenses de prêts et avances.

Quant à leur nomenclature au budget, les dépenses obéissent à deux types de


classification dont :
- La classification administrative (elle tient compte de l'importance de chaque institution).
- La classification économique (elle tient compte tient compte de l'impact de la dépense
et permet de doter aux différents programmes des objectifs quantifiable et vérifiables).
Quid de la classification utilisée en RDC ?
Il résulte de la lecture de l'article 36 alinéa 2 de la LOFIP que le législateur Congolais a préféré
la classification économique, mais celle-ci est mise en œuvre concurremment avec la
classification administrative.
Section 1 : Volume des dépenses publiques
Généralement, la courbe représentant les sommes des dépenses publiques est
ascendante (elle monte), Ce qui est tout à fait normal vue l'accroissement du rôle de l'État, la
création des nouveaux services publics, la dépréciation de la monnaie...etc. Mais cet
accroissement n'est en réalité pas toujours ce l'on constate visiblement. D'où, il faut distinguer:
l'accroissement apparent de l'accroissement réel et l'accroissement absolu de l'accroissement
relatif.
- L'accroissement apparent est celui que l'on constate à première vue. (Augmentation du
chiffre).
Ex : - Dépenses du budget 2015: 1.000.000.000fc
- Dépenses 2016: 1.850.000.000 fc
- Dépenses 2017: 2.230.000.000 fc.
Visiblement, il y a un accroissement. Mais cet accroissement ne peut qu'être
apparent surtout pour un pays comme le nôtre qu’est la RDC dont la monnaie se déprécie
presque chaque année.
Par Mystère TUKOMA
01mysteretukoma@gmail.com
Contact : (+243) 852 782 074
4

Pour savoir s'il y a eu effectivement accroissement, on doit rechercher


l'accroissement réel en convertissant ces mêmes sommes en une devise plus stable (ex:$,£) en
vue de se rendre compte de la situation réelle
Quelles sont les causes de l'accroissement des dépenses publiques ?
L'accroissement des dépenses de l'État est fondamentalement causé par:
- Le développement du rôle de l'État : de nos jours, les populations considèrent l'État dans sa
facette d'État providence (promoteur du bienêtre
commun).
Face à cette réalité, l'État doit développer des moyens financiers considérables pour
satisfaire aux différents besoins de la population.
- Le progrès technique : avec l'évolution technologique actuelle, l'État se doit de toujours se
procurer des matériels modernes en vue d'assurer son bon
fonctionnement.
- Les dépenses sécuritaires: l'organisation de la défense nationale exigent aussi assez de
ressources. D'où, l'État doit toujours être à la hauteur pour y
répondre.
Une autre distinction est à faire entre l'accroissement absolu et l'accroissement
relatif.
Il s'agit ici de comparer le volume des dépenses réelles à l'évolution qui s'est
accomplie dans les dépenses dans les dépenses publiques de la vie nationale (importance de la
population, l'ensemble des productions et ses revenus)
Aussi, la croissance par rapport à l'importance de la population
Ce critère prend en considération l'évolution démographique.
Ex: - En 2000, la RDC Comptait 1 million d'habitants avec un volume de dépense de
3.000.000.000 $
- En 2005, avec 4 millions d'habitants, elle a un volume de 3.500.000.000$
On peut constater avec cet exemple qu'il y a un accroissement mais si l'on doit
diviser ces sommes par le nombre d'habitants par année, la somme de dépenses par tête
d'habitant sera décroissante.
S'agissant de la limite des dépenses publiques, il faut noter que les dépenses
publiques doivent être faites proportionnellement aux recettes recouvrées et en respectant la
chaine de la dépense.

Par Mystère TUKOMA


01mysteretukoma@gmail.com
Contact : (+243) 852 782 074
5

CHAPITRE II : THEORIE SUR LES RESSOURCES PUBLIQUES


Les ressources publiques sont donc l'ensemble des moyens qui permettent à l'État
ainsi qu'aux autres collectivités publiques de répondre aux différentes charges auxquelles ils
font faces ou encore, d'assurer les dépenses publiques.
Nous allons dans les lignes qui suivent, examiner les différentes catégories des
ressources de l'État.
Notons que les ressources sont subdivisées en trois grandes catégories qui sont :
- Les ressources provenant des recettes administratives, domaniales, judiciaires et de
participation, ainsi que le produit des taxes;
- Le produit de la fiscalité directe et indirecte
- Et la trésorerie publique.

1. Les recettes administratives, domaniales, judiciaires, de participation ainsi que les taxes
Les recettes domaniales et de participation :
Ce sont celles que l'État tire de la gestion de son domaine constitué du sol, sous-sol
et de la gestion des entreprises publiques.
Les taxes administratives : La taxe administrative est le prix payé par un usager d'un service
public non industriel, en contrepartie de la prestation ou de
l'avantage qu'il retire de ce service.
Droits : C'est la facturation des actes que l'État pose dans son pouvoir de commandement (droits
de douane, de transfert des cadavres d'une ville à une autre...)
Redevances : (notion proche de l'impôt) ce sont des sommes d'argent à caractère annuel payées
par les usagers de concessions d'un certain nombre de services publics.
Ex : Redevance sur l'exploitation des eaux naturelles de surface ou souterraines.
Taxes parafiscales : Prélèvements obligatoires opérés sur les usagers de certains organismes
publics ou semi-publics, économiques ou sociaux en vue d'assurer leur
financement autonome.
Ex : INPP, CNSS.
2. L’impôt
L'impôt est une catégorie des recettes publiques.
S'agissant de sa définition, plusieurs auteurs ont pu le définir mais la définition la
plus célèbre est celle su savant Gaston Gèze qui définit l'impôt comme « une prestation
pécuniaire requise des particuliers, par voie d'autorité, à titre définitif et sans contrepartie en
vue de la couverture des charges publiques »
L'impôt présente quelques caractéristiques découlant de cette définition.
▪ Les caractéristiques de l'impôt
1. Le caractère pécuniaire : Cette caractéristique signifie que l'impôt est toujours représenté par
une somme d'argent.

Par Mystère TUKOMA


01mysteretukoma@gmail.com
Contact : (+243) 852 782 074
6

2. Le caractère annuel : Ceci signifie que l'impôt est perçu une fois l'an pour une matière
imposable.
Notons cependant que le caractère annuel de l'impôt n'exclut pas que ce dernier soit
payé de manière fractionnée. C'est le cas de l'impôt professionnel sur les rémunérations et de
l'impôt sur le revenu locatif par exemple.
3. Le caractère obligatoire : Il est de principe constitutionnel que la contribution aux charges
publiques constitue un devoir pour toute personne vivant en RDC.
Il ne peut établi d'exemption ou d'allègement fiscal qu'en vertu de
la loi. Nul besoin de donner son accord ou son consentement pour
payer l'impôt.
4. Le caractère souverain de l'impôt : Ceci signifie que l'impôt doit être supporté par tous les
citoyens, il est le reflet de la solidarité nationale.
5. L'absence de contrepartie directe : Ceci veut dire que lorsque le contribuable s'acquitte de
l'impôt, il ne doit s'attendre à aucune contrepartie dans
l'immédiat. En outre, il ne peut pas non plus exiger que
l'impôt payé soit affecté à tel ou tel autre dépense.
ENCYCLOPEDIE
6. Le caractère définitif de l'impôt : L’impôt une fois perçu, ne peut être restitué.
7. L'utilité de l'impôt (la couverture des charges publiques) : Ceci signifie que l'impôt a pour
vocation de répondre aux
différentes charges de l'État.
Le caractère uni et indivisible de la République souligné à l'article 1 de la
Constitution se décline à travers les aspects suivants :
1. La prééminence du pouvoir central, des « institutions de la République » dans la
répartition des compétences (36 matières de sa compétence exclusive contre 25 de
compétence concurrente et 29 à compétence exclusive des provinces) ; Le pouvoir
central dispose d'ailleurs de la compétence de principe et les provinces de la compétence
d'attribution.
2. Le monopole du pouvoir judiciaire par le pouvoir central par l'unicité de ce pouvoir ;
3. L'exclusivité des compétences de souveraineté du pouvoir central. Il dispose de
l'Administration publique, de l'armée, de la police, des affaires étrangères, de la
nationalité, de la défense nationale ;
4. Le principe de la primauté de la législation nationale sur l'édit, de nullité et abrogation
de plein droit des édits provinciaux incompatibles avec les lois nationales ;
5. Le gouverneur exécute les lois et les règlements nationaux (art. 180) ; Il représente le
Gouvernement central en province où il coordonne et supervise les services qui relèvent
de l'autorité du pouvoir central;
6. La Caisse nationale de péréquation (art. 181) pour financer les projets des programmes
d'investissement public, assurer la solidarité nationale et corriger le déséquilibre de
développement entre les provinces et les entités décentralisées ;
7. La Conférence des gouverneurs émet des suggestions sur la politique à mener et sur la
législation à édicter (art. 200).
8. La possibilité du pouvoir central de relever de ses fonctions le Gouverneur ou de
dissoudre l'Assemblée provinciale lorsqu'il y a survenance d'une crise politique grave
qui menace d'interrompre le fonctionnement régulier des institutions provinciales (art
198 de la Constitution révisée).
Par Mystère TUKOMA
01mysteretukoma@gmail.com
Contact : (+243) 852 782 074
7

▪ Les principes de l'impôt


1. Le principe de la légalité de l'impôt : Ce principe signifie qu'aucun impôt ne peut exister
sans loi.
2. Le principe d'égalité devant l'impôt : Ceci veut dire que tous les citoyens doivent
contribuer à l'impôt.

Toutefois, cette égalité est parfois relative et proportionnelle aux revenus de tout un
chacun.
3. Le principe de liberté par l'impôt : l’impôt est considéré comme une technique libérale
par laquelle les individus contribuent aux besoins de la société (avec un maximum de
liberté)
4. Le principe de nécessité de l'impôt : Ce principe veut que l'impôt serve à l'organisation
de la vie sociale et de ce fait, tous les citoyens doivent s'y soumettre.
5. Le principe de l'annualité de l'impôt : Ceci signifie que la perception de l'impôt doit être
autorisée pour une année.
Ce principe sous-entend deux autres principes qui sont le consentement du peuple et le
principe de l'annualité budgétaire.
6. Le principe d'imposition à raison des facultés contributives : Ce principe voudrait que
l'impôt soit perçu en tenant compte de la capacité contributive des citoyens.
C'est ainsi, qu'il est souvent exigé beaucoup à ceux qui gagnent beaucoup et peu à ceux
qui gagnent peu.
7. Le principe de progressivité de l’impôt cela signifie dans la taxation d’un revenu les
tranches de ce revenu considérées très utile à l’individu soient taxées faiblement et de
manière progressive, de telle sorte que les tranches considérées moins utiles reçoivent
une charge fiscale beaucoup plus importante
8. Le principe de territorialité de l'impôt : Ce principe signifie que la loi fiscale est
exécutoire sur le territoire national et tout ce qui s'y trouve (y habitent) sont obligés de
se soumettre. Réserve faite à certains accords internationaux signé entre la RDC et
d'autre États dans le cadre des conventions fiscales.
9. Le principe de rétroactivité des lois fiscales : Les lois fiscales ne produisent d'effet que
pour l'avenir.
10. Le principe du contradictoire : Comme en de procédure judiciaire, le contribuable dont
les déclarations sont contrôlées doit avoir à tout moment la possibilité de se défendre
face aux éventuelles notifications lui adressées par l'administration.
11. Le principe de la compétence liée à l'administration*
La compétence étant d'attribution, l'administration fiscale concernée ne peut agir que
suivant les attributions lui conférées par la loi ou le règlement.
▪ LES DIFFÉRENTS IMPÔTS PERCUS EN RDC
Notons d'emblée qu'il existe principalement 4 catégories d'impôts auxquels sont
soumis les contribuables Congolais dont :
- Les impôts réels : Ces sont ceux qui portent sur un bien.
Ex : Impôt foncier
- Impôt sur le véhicule...
- Les impôts cédulaires sur le revenu : ceux-ci frappent l'enrichissement
Ex : Impôt sur le revenu locatif;

Par Mystère TUKOMA


01mysteretukoma@gmail.com
Contact : (+243) 852 782 074
8

- Impôt mobilier...
- La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui en soi est un impôt.
- L'impôt exceptionnel sur les rémunérations versées aux employés expatriés.

CHAPITRE III : LA TRESORERIE PUBLIQUE


Dans ce chapitre, nous allons successivement parler de l'emprunt et de la trésorerie
publique.
Section 1: L'emprunt
Définition : L'emprunt est un moyen d'anticiper les ressources futures, de mobiliser
immédiatement des sommes qu'on remboursera ensuite sur plusieurs années.
Objectif : L'emprunt est un mécanisme qui doit servir à la réalisation ou au financement des
investissements car les retours sur investissement doivent permettre de financer le
remboursement des emprunts.
Nature juridique : L’emprunt est un contrat synallagmatique entre l'État et la personne de droit
public ou privé par lequel il (l'État) se fait remettre de l'argent aux conditions
fixées par le contrat. C'est donc un contrat de droit public étant donné la
nature publique de l'emprunteur.
Types d'emprunt :
- Les emprunts à moyen ou long terme contractés auprès des partenaires bilatéraux ou
multilatéraux (Banque Mondiale, FMI...);
- Les bons du trésor émis par le trésor public (ce mécanisme est rare en RDC)
La soutenabilité budgétaire
C'est une forme de garantie pour le créancier en matière d'emprunt ou encore, la
capacité de l'État à conserver des marges de manœuvres budgétaires suffisantes pour honorer
ses engagements et rester solvable.
Ce principe conduit souvent l'État à s'abstenir ou à bloquer momentanément
certaines dépenses telles que les dépenses à caractère social, les subventions, etc. Pour les
emprunts auprès des institutions privées, la condition est souvent d'avoir un compte dans une
banque internationale qui se porte garante. Cependant, l'emprunt présente aussi des avantages.
Le principal avantage est que l'emprunt permet de réaliser des projets
d'investissement de telle sorte que s'il s'agit d'un emprunt à long terme (plus de 30 ans), les
générations futures pourront se servir des fruits de ces investissements pour rembourser la dette.
Service de la dette publique
S’agissant de service il en y a lieu de distinguer 2 phases principales de l’emprunt :
1. la phase d'émission de l'emprunt ;
2. la phase du service de la dette.
La première (phase d'émission) est celle permet à l'État comme le terme l'indique,
d'émettre l'emprunt.

Par Mystère TUKOMA


01mysteretukoma@gmail.com
Contact : (+243) 852 782 074
9

La seconde (phase du service de la dette), c'est la phase pendant laquelle les dettes
de l'État sont devenues liquides et exigibles mais non encore payées.
C'est à cette phase que l'État se doit d'y répondre.

Résultant de ces emprunts il existe deux sortes de dettes :


- La datte extérieure qui est constitué des engagements financiers du pouvoir central vis
à vis des partenaires locaux ;
- La dette extérieure elle est constituée des emprunts émis sur le marché international.
Section 2 : Le trésor public
Ici, le trésor public est pris au sens d'un service sous tutelle du ministère des finances
qui est chargé de la planification et du mouvement des recettes et des dépenses de l'État. Le
constat dans la pratique est que nombreuses des missions qui devraient revenir à ce service
comme dans d'autres pays, sont exercées par d'autres services ou organes tels que la BCC ainsi
que d'autres ministères, ce qui diminue ce service de son sens ou encore de son essence.

Par Mystère TUKOMA


01mysteretukoma@gmail.com
Contact : (+243) 852 782 074
10

IIème PARTIE : LES LOIS DE FINANCES ET LE BUDGET DU POUVOIR CENTRAL

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE BUDGET


I. Définition :
Le budget est un état de prévoyance des recettes et des dépenses pendant une
période déterminée, un tableau évaluatif et comparatif des recettes et des dépenses à effectuer
ou encore, un document comptable contenant pour une période déterminée, l’ensemble des
dépenses et des recettes du pouvoir public.
Il sied de noter que le budget revêt deux caractères essentiels qui sont : il est un acte
de prévision et un acte d'autorisation.
a. Budget acte de prévision :
Partant du principe selon lequel gouverner c'est prévoir, le gouvernement peut à
travers le budget, prévoir dans les moindres détails les ressources et les dépenses auxquelles il
sera confronté, les objectifs, les stratégies et les actions à mener pour garantir l'ordre et le
développement économique.
b. Budget acte d'autorisation :
Le budget constitue le moyen par lequel le peuple à travers ses représentants,
autorise sa réalisation.
Le vote du budget par le parlement doit donc précéder l'ouverture de l'exercice.
II. Les principes du budget :
1. L'annualité du budget
Ce principe a une double signification.
D'une part, il signifie que le parlement vote le budget chaque année et pour un an;
D'autre part, le gouvernement doit se soumettre à l'exécution annuelle du budget donc, affecter
toutes les dépenses et recettes prévues dans le cadre de l'année concernée. L'application stricte
de ce principe s'avère difficile vue les phases que peut comporter les recettes ou les dépenses
(engagement, liquidation, ordonnancement et paiement).
Ceci s'étend souvent au-delà d'un an, ce qui a conduit les scientifiques à proposer
deux systèmes (le système d'exercice et le système de gestion).
• Système d'exercice
D'après ce système, les dépenses sont comptabilisées au budget de l'année au cours
de laquelle celles-ci ont été engagées et non à celle de leur paiement.
Les recettes sont comptabilisées à l'année de leur constatation et non à celle de leur
paiement. L'avantage de ce système est qu'il responsabilise chaque exercice de ses opérations.
Mais le désavantage c'est qu'il empêche la clôture des comptes de la nation qui s'allonge sur
plusieurs années.

Par Mystère TUKOMA


01mysteretukoma@gmail.com
Contact : (+243) 852 782 074
11

• Système de gestion
D'après ce système, les dépenses sont rattachées à l'année où elles sont
effectivement payées et non pas à celle de leur engagement ; Les recettes sont comptabilisées à
l'année de où elles sont effectivement perçues.
L'avantage avec ce système est qu'il permet la transparence, la lisibilité des
opérations budgétaires et la clôture des comptes à la fin de l'année.
Fondement de l'annualité
Le principe de l'annualité repose sur deux fondements qui sont :
- Le fondement politique (permettre au parlement de contrôler l'activité de l'exécutif chaque
fin d'exercice) ;
- Le fondement technique (permet une planification de l'action financière de l'État à court
terme et permet d'ajuster le cycle des finances publiques à celui de l'ensemble de l'activité
économique).
Exceptions au principe de l'annualité
a. Exceptions dans le cadre d'une année (les crédits provisoires et les crédits additionnels)
- Crédits provisoires : crédits ouverts ou votés par le parlement en cas de retard avec
l'élaboration du budget.
- Crédits additionnels : crédits votés en cas d'insuffisance du budget initialement voté.
b. Exception au-delà de l'année (l’autorisation de programme)
C'est une dérogation au principe d'annualité qui permet aux ordonnateurs d'engager
des dépenses d'investissement sur plusieurs années.
2. L'universalité du budget
Le principe de l'universalité du budget est celui qui veut que toutes les recettes et
dépenses figurent de manière brute au budget de l'État et ce, sans aucune compensation,
contraction, confusion ou atténuation de leur montants.
Ce principe a pour corollaire, la non-affectation des recettes qui veut que toutes les
recettes soient destinées à la caisse de l'État telles que perçues et sans qu'aucune recette ne soit
préalablement destinée à couvrir une dépense quelconque.
Cependant, notons que le principe de non-affectation des recettes connait deux
tempéraments qui sont :
- Les budgets annexes ;
- et les comptes spéciaux du trésor.
Ces deux tempéraments constituent des comptes dont les dépenses sont financées
par des recettes spécialement affectées.
3. La spécialité du budget
Le principe de spécialité du budget est celui qui veut que les crédits soient insérés
au budget par article et litera; et les recettes comme les dépenses sont classés par service et par
ministère.
Par Mystère TUKOMA
01mysteretukoma@gmail.com
Contact : (+243) 852 782 074
12

Ce principe voudrait donc que les crédits tels que ouverts par le budget soient
affectés à une catégorie des dépenses bien déterminée.
Il existe cependant deux tempéraments à ce principe :
- le virement de crédit ;
- et le transfert de crédits.
Le premier, (virement de crédit) est un pouvoir accordé au ministre des finances de
prélever au sein d'un même ministère, sur les crédits prévus à tel article pour renforcer ceux
prévus à un autre.
Le second, (transfert de crédits) est un pouvoir reconnu au ministre du budget
agissant par arrêté de modifier le service responsable d'une dépense sans modifier la nature de
la dépense.
4. La publicité
Le principe de publicité est celui qui exige à ce que les séances sur le vote du budget au
parlement soient publiques et ouvertes et que lorsque le budget est voté, que celui-ci soit
promulgué par le chef de l'État et publiée au journal officiel.
5. L'unicité de la caisse budgétaire
Ce principe est la conséquence de la non-affectation des recettes. Tous² les revenus sont donc
centralisés dans une seule caisse que ça soit au niveau national ou au niveau des collectivités
décentralisées, avant d'être affectés.
7. Le principe de sincérité budgétaire
Ce principe veut que le budget reflète une image fidèle et sincère de l'ensemble des
ressources et des dépenses.

CHAPITRE II : LES LOIS DE FINANCE


Définition : Les lois des finances sont celles qui déterminent, pour un exercice la nature, le
montant et l'affection des revenus et des charges de l'État, ainsi que l'équilibre
budgétaire qui en résulte.
Objet : Elles définissent pour un exercice, la nature, le montant et l'affectation des ressources et
charges de l'État compte tenu de l'équilibre qu'elle économique et financier définissent
Énumération de lois de finances :
Il en existe 4 :
- La loi de finances de l'année ;
- Les Lois de finances rectificatives;
- La loi portant reddition des comptes;
- La loi portant ouverture des crédits provisoires.
a. La loi de finances de l'année
C'est celle qui prévoit, pour une année civile il s’agit de la loi de référence, toutes
les ressources et toutes les charges du pouvoir central qui traduisent, à travers un document

Par Mystère TUKOMA


01mysteretukoma@gmail.com
Contact : (+243) 852 782 074
13

unique appelé budget du pouvoir central, le plan d'action du gouvernement ainsi que son
évaluation en termes d'objectifs et des résultats attendus.
Elle comporte donc les dispositions relatives à la perception des recettes, celles se
rapportant aux ressources et évalue la nature de chaque dépense budgétaire.
b. Les lois des finances rectificatives
Ces sont celles qui ont vocation de modifier les dispositions de la loi des finances
de l'année lorsque surgit des événements de caractère à modifier l'exécution de celle-ci. Elles
contiennent les modifications des dispositions de la loi initiale présentée en partie ou en totalité
dans les mêmes formes que la loi des finances de l'année.
c. La loi des finances portant reddition des comptes
C'est celle qui permet de constater les résultats définitifs de l'exécution de la loi des
finances de l'année à laquelle elle se rapporte et d'approuver les différences entre les résultats
et les prévisions de ladite loi complétée, le cas échéant par les lois des finances rectificatives.
d. La loi portant ouverture des crédits provisoires
C'est celle qui autorise le recouvrement des recettes et l'engagement des dépenses
nécessaires au fonctionnement minimum des services publics lorsque la loi des finances de
l'année n'a pas été adoptée ou promulguée en temps utile.
En effet, il arrive des fois ou au 1er janvier d'un exercice, le parlement n'a pas encore
voté la loi des finances de l'année. Dans pareil situation, les services de l'État ne peuvent pas
fonctionner car ne bénéficiant d'aucune ressource.
Pour ce faire, l'élaboration d'une loi des finances portant ouverture des crédits
provisoires s'avère nécessaire pour permettre à l'État d'organiser au moins des services
minimums.
• Nature juridique des lois des finances
En ce qui concerne la nature juridique il est important de savoir que les lois de finances varie
selon qu’elles contiendront des dispositions purement financières et d’autre disposition non
financière ou relative à l’impôt tout en partant cela on peut cependant dire que les lois finances
comportent une double nature juridique dépendamment des dispositions qui y sont émises

CHAPITRE III : LES RESSOURCES ET LES CHARGES DU POUVOIR CENTRAL


Comme nous l'avons indiqué au début du cours, l'État dans sa conception
providentielle est censé faire face à des charges, Il le fait donc au moyen des ressources dont il
dispose.
Il sera essentiellement question dans ce chapitre d'analyser concrètement les
variétés des dépenses et des ressources du pouvoir central telle que retracées dans le budget.
I. Les ressources budgétaires
Elles sont constituées des ressources internes et des ressources extérieures.

Par Mystère TUKOMA


01mysteretukoma@gmail.com
Contact : (+243) 852 782 074
14

a. Les ressources internes


Les ressources internes sont constituées de :
- Ressources courantes : qui sont des recettes ordinaires ou encore régulières de l'État (impôt,
taxe, redevances...)
- Les ressources en capital : Elles sont constituées des produits de cession du domaine de l'État
(cession des biens, participation et d'autres éléments de l'actif de
l'État)
- Les ressources exceptionnelles (dons, legs...)
b. Les ressources extérieures
Elles sont constituées des recettes exceptionnelles d'origine étrangère (dons et legs
extérieurs, produits des emprunts extérieurs)
A. Les autorisations de dépenses
Autrement appelées crédits budgétaires, les autorisations de dépenses sont une
possibilité de dépenser accordée par le parlement aux personnes publiques.
Le crédit est constitué de trois éléments sont :
- un numéro d'identification ;
- un libellé ou objet ;
- ainsi que le montant.

* Sortes de crédits
a. Par rapport au moment d'ouverture
- Les crédits initiaux (contenus dans la loi des finances de l'année) ;
- Les crédits additionnels (contenus dans la loi rectificative)
b. Par rapport à la marge de manœuvre laissée au gouvernement
- Les crédits limitatifs : En principe tous les crédits sont limitatifs. (Ne peuvent être utilisés que
dans les limites des allocations budgétaires correspondantes)
Ce sont donc tous les crédits à l'exception des crédits évaluatifs et des
crédits provisionnels.
- Les crédits évaluatifs : ces sont des crédits inscrits à titre indicatif et non limitatif.
Elles s'imposent donc au-delà des dotations.
- Les crédits provisionnels : c’est ceux dont les dépenses ne peuvent être exactement chiffrées
au moment du vote de la loi des finances de l'année.
Cependant, ces crédits ne peuvent être ordonnancés que dans la
limite des crédits ouverts.
c. S'agissant de leur portée, on distingue :
- Les autorisations d'engagement (autorisation portant seulement sur l'engagement qui
n'est qu'une étape ou une phase de la dépense)
- Les autorisations de paiement (portant sur toutes les phases de la dépense).
Par Mystère TUKOMA
01mysteretukoma@gmail.com
Contact : (+243) 852 782 074
15

B. Les autorisations budgétaires des recettes


Les autorisations des recettes fiscales et non fiscales
La perception des recettes fiscales ainsi que non fiscales est autorisée lord du vote
du budget. Cela signifie que le peuple a consenti à la perception des impôts ainsi que des taxes
(rémunération des services rendus par les administrations à des usagers privés) et ce, pour
approvisionner le budget.
Notons cependant que le vote de la loi de finances n'a pas la même portée pour les
recettes que pour les dépenses.
Pour les dépenses, le gouvernement a la faculté de les effectuer alors que pour les
recettes, il y a obligation de les réaliser.
II. Les charges budgétaires
Il faut noter en ce qui concerne les charges budgétaires qu'elles sont regroupées
dans le budget par programme, administration, nature économique, conformément à la
nomenclature en vigueur ou suivant toute autre classification présentant un intérêt pour leur
analyse, suivi et évaluation.
Elles sont constituées des dépenses courantes, des dépenses en capital ainsi que des
prêts et avances.
a. Les dépenses courantes
Celle qui est appelées à garantir le fonctionnement courant de l'État.
Elles sont constituées de :
- Dettes publiques;
- Frais financiers;
- Dépenses de personnel ;
- Dépenses des biens et matériels ;
- Dépenses de prestations... Etc.
b. Les dépenses en capital
Ce sont les dépenses d'investissement (équipement, construction, réfection,
réhabilitation...)
Section 2 : Les autorisations budgétaires
Elles comportent les autorisations des dépenses et les autorisations des recettes.

Par Mystère TUKOMA


01mysteretukoma@gmail.com
Contact : (+243) 852 782 074
16

CHAPITRE IV : DE L'ELABORATION DES LOIS DE FINANCES


De prime abord, il faut noter que l'élaboration des lois de finances est de la
compétence du gouvernement central car c'est celui-ci qui a la charge de conduire la politique
de la nation.
Section 1: Autorités compétentes
I. Le ministre du budget
Le ministre du budget est l'autorité compétente en matière de l'élaboration du
budget, il le fait cependant avec l'appui du ministre des finances sous l'autorité du premier
ministre.
Il dispose à cet effet d'une Direction de Préparation et du Suivi du budget (DPSB)
qui l’appui pour l'accomplissement de cette tâche.
Cependant, trois documents sont à considérer pour l'élaboration du budget. Il s'agit
de :
- Le cadre budgétaire à moyen terme (3 ans) : Ce cadre présente une prévision de l'évolution de
l'ensemble des dépenses et des recettes du
pouvoir central et des ETD, du solde qui s'en
dégage ainsi que celle de l'évolution de
l'endettement ;
- La lettre d'orientation du ministre du budget : Elle contient les mesures d'encadrement, en
tenant compte aussi du cadre budgétaire à
moyen terme.
Elle est proposée au conseil des ministres par le ministre du budget.
- Le cadre macro-économique : il est également contenu dans la lettre d'orientation.
Notons par ailleurs que si la coordination de l'élaboration du budget est assurée par
le ministre du budget, le travail de l'élaboration du budget débute néanmoins dans chaque
ministère, institutions et service qui doit élaborer ses prévisions et les transmettre au ministère
du budget.
Il existe donc dans chaque ministère ou institution *une unité de gestion
budgétaire* chapoté par le responsable du service concerné.
Après élaboration dans les différents services ou ministères, les différentes
prévisions sont approuvées par l'autorité hiérarchique du service concerné et transmises à la
DPSB.
Notons aussi que ces précisions sont faites conformément à la nomenclature
budgétaire et ne peuvent être acceptées, ni dépouillées si elles ne sont pas dûment signées par
les autorités compétentes précitées.

Par Mystère TUKOMA


01mysteretukoma@gmail.com
Contact : (+243) 852 782 074
17

CHAPITRE V : DU DEPOT ET DE LA PROCEDURE D'ADOPTION DES LOIS DE


FINANCES
Après élaboration par le gouvernement, la loi de finances fait objet d'adoption par
le parlement. Il sera alors question dans ce chapitre, d'analyser les règles relatives au dépôt de
la LF dans un premier temps, ensuite celles relatives à son adoption (vote).
Section 1 : Du dépôt de la loi de finances
I. De la date du dépôt de la LF de l'année et du non-respect de ladite date par le
gouvernement
Le projet de loi de finances, avec en annexe tous les documents et états requis, est
déposé par le gouvernement au bureau de l'Assemblée nationale au plus tard le 15 Septembre
de chaque année.
Le parlement dispose de 40 jours à compter du dépôt pour adopter le projet de loi
de finances de l'année. Si 15 jours avant la fin de la session budgétaire, soit le 1er Décembre,
le gouvernement n'a pas déposé son projet de LF de l'année suivante, il est réputé
démissionnaire. Dans ce cas, le gouvernement demande à l'Assemblée nationale et au sénat
l'ouverture des crédits provisoires. A cet effet, le gouvernement déposé à l'Assemblée nationale
avant le 15 décembre de l'année qui précède le début de l'exercice, un projet de loi portant
ouverture des crédits provisoires.
II. Le premier ministre
Le premier ministre en sa qualité de chef du gouvernement joue un rôle majeur à
trois niveaux :
- il établit la politique du gouvernement central ;
- En président le conseil des ministres appelé à approuver le cadre budgétaire à moyen
terme ;
- En faisant l'arbitrage entre le ministre du budget et les autres membres du gouvernement
au cours du conseil des ministres portant sur l'analyse du budget.

N.B : L'analyse du projet de la loi de finances commence tout d'abord à L'ECOFIRE (Conseil
Interministériel chargé de l'économie, Finances et Reconstruction)
Section 2 : Le vote du budget
Le vote du budget symbolise le consentement l'impôt par le peuple lui-même à
travers ses représentants.
Le vote du budget se fait en séance plénière de l'Assemblée nationale.
Concrètement, après son dépôt au parlement, le projet de LF fait objet d'un débat
général en séance plénière entre le premier ministre, les ministres et les députés, ce débat
consiste pour les députés de faire des observations sur le contenu du projet de LF .Ensuite, un
temps est accordé au premier ministre, chef du gouvernement pour pouvoir répondre aux
différentes préoccupations et cela se fait au cours d'une autre séance.
Ensuite, le projet de LF est envoyé à la commission Économique et Financière du
parlement (ECOFIN) pour être examiné ministère par ministère, service par service, article par
article... Puis envoyé de nouveau au parlement.

Par Mystère TUKOMA


01mysteretukoma@gmail.com
Contact : (+243) 852 782 074
18

S'agissant du droit d'amendement des parlementaires, l'article 86 de la LOFIP se


référant à l'art 127 de la constitution dispose que "les amendements au projet de loi de finances
ne sont pas recevables lorsque leur adoption a pour conséquence, soit la diminution des recettes,
soit un accroissement des dépenses, à moins qu'ils ne soient assortis de propositions
compensatoires."
N.B : Quoique disposant d'un pouvoir d'amendement presque insignifiant, le parlement détient
le pouvoir décisionnaire car le dernier mot lui revient et c'est lui qui confère la force légale
à la loi de finances.
III. De la date du dépôt de la loi portant reddition des comptes
La loi portant reddition des comptes est déposée au plus tard le 15 mai de l'année
suivant celle de l'exécution du budget auquel il se rapporte.

CHAPITRE VI. DE LA GESTION DES FINANCES PUBLIQUES DU POUVOIR


CENTRAL
Dans ce chapitre il sera question d'analyser la façon dont les finances publiques sont
exécutées, gérées et contrôlées après leur adoption par le parlement.
Section 1. De l'exécution des finances publiques
I. Des opérations de dépense
Les crédits sont ouverts par les lois de finances, leur mise à disposition au profit des
ordonnateurs est opérée par programme et détaillée par titre, C’est donc le ministre en charge
du budget qui se charge de la mise à disposition par arrêté ministériel. Concernant les crédits
non utilisés, l'article 93 de la LOFIP dispose que "les parties des crédits disponibles à la fin de
l'année budgétaire, destinées à couvrir les dépenses résultant d'obligations à la date du 31
Octobre et qui n'ont pu être ordonnancés et payés au 31 décembre, peuvent être reportées à
l'année suivante." Ils sont donc rajoutés aux crédits de paiement du budget de ladite année.
II. Les opérations des recettes
Les phases de la réalisation des recettes
Il y en a quatre comme pour les dépenses, dont :
- La constatation ;
- La liquidation ;
- L'ordonnancement ;
- Le recouvrement.

1. La constatation : Elle a pour effet d'identifier la matière imposable.


En RDC, le système fiscal est déclaratif.
C'est le contribuable lui-même qui, à des occasions déterminées correspondant à la
survenance d'un acte générateur (paiement d'une rémunération, réalisation d'un bénéfice,
importation d'une marchandise), doit souscrire la déclaration et la déposer auprès des services
du fisc.

Par Mystère TUKOMA


01mysteretukoma@gmail.com
Contact : (+243) 852 782 074
19

Ensuite, le service fiscal à travers les opérations d'assiette, détermine la matière


imposable et le converti en élément chiffré.
C'est donc de cette manière que les recettes sont constatées.
2. La liquidation : Elle consiste à vérifier les chiffres proposés par le contribuable dans sa
déclaration et à les accepter ou les rejeter.
A cette occasion, le vérificateur peut redresser les bases d'imposition
(matière imposable) et appliquer les taux corrects d'impôts pour réclamer
le paiement d'un supplément de droit.
3. L'ordonnancement : C'est la phase qui consiste à établir un titre de paiement appelé rôle ou
avis de mise en recouvrement ou note de perception.
4. Le recouvrement : C'est l'opération qui consiste à faire passer les ressources de la poche du
contribuable vers le compte du trésor.
Les différents stades des opérations de dépenses
Il en existe quatre au total qui sont :
- L'engagement ;
- La liquidation ;
- L'ordonnancement ;
- Le paiement.

Les trois premières sont constituent les phases administratives et la dernière est la
phase comptable.
1. L'engagement : C'est l'acte par lequel le pouvoir central crée ou constate à son encontre une
obligation de laquelle résultera une charge à l'encontre du trésor public.
Ex : Commande des équipements et matériels.
Que l'engagement soit volontaire ou involontaire, les crédits y relatifs
doivent figurer dans la loi de finances.
2. La liquidation : C’est la phase de laquelle des vérifications sont opérées tant sur la réalisation
de la dette que sur l'identité des créanciers de l'État.
Elle est réalisée par l'ordonnateur (le ministre ou le responsable du service).
3. L'ordonnancement : C'est l'acte par lequel, conformément aux résultats des calculs de la
liquidation, l'ordre est donné au caissier concerné de payer la dette du
pouvoir central.
4. Le paiement : C'est l'acte par lequel le pouvoir central se libère de sa dette.
Le comptable public est à la fois détenteur des fonds publics et payeur.
Cependant, il est un agent indépendant de l'ordonnateur et doit veiller à la
vérification de l'ensemble du dossier dont il va assurer le paiement.
En cas d'anomalie, quelconque (fausse facture, service non fait, fausse identité du
créancier, absence ou insuffisance de crédits...) il doit refuser de payer au risque d'engager sa
responsabilité solidairement avec l'ordonnateur.
Par Mystère TUKOMA
01mysteretukoma@gmail.com
Contact : (+243) 852 782 074
20

• De la ténue des comptabilités


La comptabilité est un instrument de transparence et de la traçabilité des opérations
budgétaires (recettes et dépenses).
Il existe quatre sortes de comptabilité en finances publiques qui sont :
- la comptabilité administrative ;
- la comptabilité budgétaire ;
- la comptabilité des matières ;
- et la comptabilité générale.

• La comptabilité administrative : Celle ténue par chaque service.


Elle concerne la constatation, la liquidation et l'ordonnancement des dépenses)
• La comptabilité des matières : Celle qui porte sur les mouvements des biens meubles
et immeubles; des stocks, des titres...
• La comptabilité budgétaire : Celle relative aux opérations de recouvrement des
recettes et de paiement des dépenses.
Elle est ténue par le comptable public par année civile (au 31 décembre).
• La comptabilité générale du pouvoir central :
Elle enregistre les opérations relatives aux patrimoines et aux dépenses budgétaires,
à la trésorerie, aux patrimoines et aux valeurs d'exploitation en s'inspirant aux normes du plan
comptable national.
N.B : L'ordonnateur est chargé de la comptabilité administrative, tandis que le comptable public
se charge de la comptabilité budgétaire, des matières et générale.
• De la compétence et de la responsabilité en matière d'exécution du budget
Retenons que l'exécution du budget est confiée à l'ordonnateur et au comptable
public, qui le font sous la supervision du ministre du budget et des finances.
L'ordonnateur a le pouvoir dans les limites des crédits budgétaires lui accordés par
les lois de finances, d'engager, de liquider et d'ordonnancer les dépenses nécessaires au
fonctionnement de son institution ou de son ministère.

CHAPITRE VI : DE LA GESTION DES FINANCES PUBLIQUES DU POUVOIR


CENTRAL
Section 2 : Le contrôle de l'exécution du budget
"La peur du contrôle est le début de la sagesse"
Le contrôle de l'exécution du budget a pour but de s'assurer que les fonds publics
sont gérés de manière correcte et de mettre ainsi le Trésor à l'abri de détournements.
Vu sous l'angle de moment du contrôle, il existe 3 sortes de contrôle :
• Le contrôle à priori : il s'exerce avant toute opération (recette ou dépense) et a pour
objectif la prévention du mal;
Par Mystère TUKOMA
01mysteretukoma@gmail.com
Contact : (+243) 852 782 074
21

• Le contrôle concomitant : il s'exerce pendant la réalisation des opérations en vue de


s'assurer de la bonne marche;
• Le contrôle à posteriori : Il s'exerce après la réalisation des opérations budgétaires.
Il permet de découvrir les fraudes, mais l'inconvénient est qu'il intervient souvent
après que le mal soit déjà arrivé.
Vu sous l'angle des institutions ou services de contrôle, il existe 3 sortes de contrôle :
• Le contrôle administratif : Celui exercé par le responsable hiérarchique, les agents du
ministère du budget ou des finances;
• Le contrôle juridictionnel : exercé par la cour des comptes ;
• Le contrôle parlementaire : exercé par le parlement ou le sénat.
Le ministre du budget quant à lui est tout d'abord ordonnateur de son propre
ministère, il détient le pouvoir de régulation' des crédits budgétaires ;
Il détient le pouvoir d'ordonnateur des charges communes et contrôle de manière
générale le budget du pouvoir central par le truchement des contrôleurs budgétaires qui relèvent
de son autorité et qui sont placés dans chaque ministère ou institution.
S'agissant du ministre des finances, il est tout d'abord ordonnateur de son propre
ministère. Il a le pouvoir d'ordonnateur général de toutes les recettes du pouvoir central. A ce
titre il constate, liquide et ordonnance lesdites recettes ; - Il est le régulateur de la trésorerie ; -
Il désigne les comptables publics; - Il conclut les opérations financières de l'État, sous forme
notamment d'emprunt, de prêts, de garanties, de subventions ou prise de participation.
Enfin, le comptable public est chargé de la ténue et de l'établissement des comptes
du pouvoir central ; - Il veille au respect des principes et des règles de gestion des finances
publiques ; - Il s'assure notamment de la sincérité des enregistrements et du respect des
procédures.
Le contrôle budgétaire exercé par différents organes et services de contrôle.
1. Le contrôle administratif : Il est fait par différents responsables et agents de l'administration
:
- L'ordonnateur qui exerce un contrôle hiérarchique, il le fait à fois à priori,
concomitamment et à posteriori.
- Le contrôle budgétaire : Entant qu'agent qualifié du ministère du budget auprès de
chaque ordonnateur, il obtient communication de toutes les pièces susceptibles de
l'éclairer dans la compréhension de la dépense que l'ordonnateur se propose d'effectuer.
- Le comptable public : Il a le pouvoir de contrôle qui peut l'amener à rejeter le paiement
d'une dépense ou à alerter l'autorité des finances sur les irrégularités constatées dans les
opérations des recettes.
- L'inspection générale des finances : Elle peut accomplir toute enquête ou mission de
contrôle, de vérification, de contre-vérification et de surveillance de toutes les
opérations, en recettes et je n dépense du pouvoir central ainsi que des organismes ou
entreprises de toute nature.

2. Le contrôle juridictionnel : Fait par la cour des compte qui, entant que juridiction, elle est
chargée de contrôler les comptes de tous les services du pouvoir
Par Mystère TUKOMA
01mysteretukoma@gmail.com
Contact : (+243) 852 782 074
22

central. Elle vérifie à posteriori, sur pièces et en cas de besoin


sur place, la régularité des opérations exécutées aussi bien par
l'ordonnateur que par le comptable public, en matière de
recettes, de dépenses et de trésorerie retracées dans la
comptabilité du pouvoir central.
3. Le contrôle parlementaire : Il procède à un contrôle politique, qui est la suite logique de
l'autorisation parlementaire accordée à l'exécutif lors du vote
du budget. Il intervient souvent par des interpellations, des
questions orales ou écrites ainsi que des commissions
d'enquêtes parlementaires. Il procède à l'audition des ministres
et des responsables des programmes. Il s'agit là des contrôles
qui peuvent être à priori ou concomitants.
Le contrôle à posteriori intervient lors du vote de la loi portant reddition des comptes.
2. Critères d'appréciation des recettes
- La l'égalité de la recette : Il ne peut exister d'impôt, ni de taxe sans loi.
L'édit ou la loi définit clairement l'impôt ou la taxe et établit son taux de perception.
- La régularité des opérations d'assiette et de liquidation.
Les services mobilisateurs doivent être capables de répertorier le nombre de
contribuables et effectuer un bon contrôle fiscal et douanier.
- La régularité du recouvrement : Les contrôleurs doivent assurer du respect des délais de
paiement des sommes dues au trésor, ils doivent donc
contrôler les opérations (de vérification, recouvrement, de
contentieux, de saisies...)
- Le contrôle de la comptabilité des recettes : Ici le contrôleur s'assure de la régularité des
opérations comptables et de l'inexécution de
faux et usage de faux.
I. Les critères du contrôle de l'exécution du budget
1. Critère d'appréciation des dépenses publiques
- La l'égalité de la dépense : La dépense doit être conforme aux lois et règlements en vigueur.
Elle doit en outre être prévue par la loi des finances de l'année ou
celle rectificative.
- La régularité de la dépense : La dépense doit être conforme aux prescriptions procédurales en
la matière ;
- L'opportunité de la dépense : Bien qu'ayant respecté les deux critères précédentes, la dépense
publique doit revêtir un caractère prioritaire par rapport à
d'autres. Elle ne doit pas être superflue ou encore somptuaire ;
- L'utilité de la dépense : Ce critère veut que chaque Franc Congolais dépensé par les autorités
soit utile pour le peuple Congolais ;

Par Mystère TUKOMA


01mysteretukoma@gmail.com
Contact : (+243) 852 782 074
23

- L'impact économique de la dépense : L'Etat doit conférer à ses dépenses une vision stratégique
permettant à ces dernières d'avoir un effet économique
visible dans le pays;
- L'impact social de la dépense : La dépense publique doit toucher les secteurs emblématiques
tels que l'enseignement, la santé, l'eau potable, la culture...
Etc.

Par Mystère TUKOMA


01mysteretukoma@gmail.com
Contact : (+243) 852 782 074
24

IIIème PARTIE : LES FINANCES PUBLIQUES DES PROVINCES ET DES ENTITES


DERRITORIALES DECENTRALISEES
Pour cette dernière partie, retenons que les Finances publiques des Entités
Territoriales Décentralisées(ETD) répondent aux mêmes principes budgétaires et de gestion
que veux prévus pour le pouvoir central:
- l'annualité ;
- l'unité ;
- la spécialité ;
- la légalité ;
- la sincérité ;
- l'équilibre budgétaire.

Les provinces et les ETD bénéficient donc d'une autonomie financière et de gestion.
En effet, l'article 3 de la constitution dispose que " les provinces et les ETD sont dotés de la
personnalité juridique et sont gérées par les organes locaux. Elle définit les ETD comme étant
" la ville, la commune, le secteur et le chefferie". Cette autonomie se matérialise notamment
par la loi n°08/012 du 31 juillet 2008 portant sur les principes de la libre administration des
provinces et de l'autonomie financière de celles-ci.
Par ailleurs, la constitution à son article 181 prévoit l'existence d'un fonds de
péréquation, doté de la personnalité juridique.
Il s'agit de la caisse nationale de péréquation qui a pour mission de financer les
projets et programmes d'investissement public, en vue d'assurer la solidarité nationale et de
corriger le déséquilibre de développement entre les provinces et les ETD, elle est alimentée par
le trésor à concurrence de 10% de recettes à caractère national revenant à l'État chaque année.
Notons par ailleurs qu'en province, l'acte qui prévoit les ressources et les charges des provinces
est appelé "Édit budgétaire" et "décision budgétaire" pour l'ETD.
Comme en matière de budget, il existe des :
- Édits ou Décisions budgétaires de l'année :
- Édits ou décisions budgétaires portant ouverture des crédits provisoires ;
- Édits ou décisions budgétaires rectificatifs;
- Édits ou décisions budgétaires portant reddition des comptes.

Les Édits provinciaux sont votés par les assemblées provinciales et les décisions
budgétaires par les organes délibérants des ETD.
En résumé, les règles et principes budgétaires du pouvoir central s'appliquent
mutatis mutandis aux provinces ainsi qu'aux ETD mais sous la supervision des autorités
locales.

Par Mystère TUKOMA


01mysteretukoma@gmail.com
Contact : (+243) 852 782 074

Vous aimerez peut-être aussi