Vous êtes sur la page 1sur 52

COURS DE

FINANCES PUBLIQUES

1
INTRODUCTION
Les finances publiques apparaissent comme une science pluridisciplinaire
originale, dont la définition est par là même délicate.
En réalité, la science des finances constitue une « science carrefour » en raison
de la diversité des phénomènes qu’elle appréhende.
Le particularisme des finances publiques viendrait de ce qu’on les distingue
nettement des finances privées ; or l’examen montre que la délimitation n’est
pas si aisée.
Les éléments de divergence
Les objectifs comme les moyens et les conditions d’action opposent finances
privées et publiques.
Au plan des objectifs d’action
Les entreprises privées recherchent le profit maximal, les personnes privées la
satisfaction de leurs besoins personnels. Au contraire, les personnes publiques
tendent à la satisfaction de l’intérêt général. Les notions de coût, de rendement
n’ont pas en principe la même portée pour les un »es et les autres.
Déterminantes pour les affaires privées, elles apparaissent secondaires pour les
affaires publiques.
Au plan des moyens d’action
Les opérations financières des personnes privées (physiques ou morales) se
fondent sur le contrat, alors que l’Etat met en œuvre des moyens de
contrainte, d’autorité. Le principe de la répartition autoritaire des ressources
régit la gestion des finances publiques. Au-delà de son pouvoir d’imposition,
l’Etat contrôle le crédit (facilités d’emprunts, avantages dérogatoires à la
souscription de bons du Trésor…) mais pas la monnaie.
Au plan des conditions d’action

2
L’Etat n’est pas limité dans ses ressources, il évalue d’abord ses dépenses dont
certaines sont inévitables (justice, défense, police…) et détermine ensuite les
moyens de les couvrir ; il peut, au contraire du particulier, dépenser plus qu’il
ne recouvre et recourir à la contrainte.
Par ailleurs, l’Etat est enfermé dans un cadre comptable strict ; un régime
juridique parfois tatillon, toujours contraignant, précise la réalisation des
opérations de dépenses et de recettes : autorisation préalable, séparation des
ordonnateurs et des comptables, multiplicité des contrôles a priori et a
posteriori…
Enfin, les responsabilités de la puissance publique sont plus étendues mais plus
diffuses, car il n’y a pas de sanction précise à sa gestion comme la faillite dans
le secteur privé ; un Etat moderne ne peut plus être acculé à la banqueroute.
En dépit de ces différences incontestables, des rapprochements ne sont pas
interdits.
Les éléments de convergence
Le problème de prévision et l’établissement des budgets
Problème de comptabilité
Problème de trésorerie
Problème de contrôle

3
Chapitre I : LES FINANCES DE L’ETAT

Les finances de l’Etat ont beaucoup évolué avec l’intervention de l’Etat dans la
vie économique et sociale après la 2nde guerre mondiale.

La science des FP et les structures budgétaires de l’Etat ont évolué.

• De nouvelles personnes publiques ont émergé.

• L’activité financière de l’Etat s’est renforcée.

• Les finances sociales se sont considérablement développées.

• On ne peut plus aujourd’hui étudier les finances publiques sous un angle


purement juridique. Mais le droit financier occupe encore une place
centrale dans les finances de l’Etat.

Le Droit financier a été institutionnalisé au 19ème siècle en 2 systèmes


juridiques complémentaires : Le droit budgétaire et le droit de la
comptabilité publique.

EVOLUTION DE LA SCIENCE DES FINANCES PUBLIQUES


La science des finances publiques a profondément évolué avec le
Développement de l’Etat.
Cette transformation est due au passage de l’Etat gendarme du 19ème siècle à
l’Etat providence du 20ème siècle.
L’ETAT GENDARME DU 19EME SIECLE.
L’avènement de l’Etat Gendarme est le Reflet d’une doctrine : la doctrine
libérale. Cette Doctrine est liée au choix de l’économie de marché : une
économie débarrassée de toutes entraves ou contraintes externes qui
viendraient perturber les relations entre les agents économiques.

4
L’Etat gendarme a donné naissance à un système financier classique.
A- La doctrine libérale.
Selon cette doctrine, l’Etat ne doit exercer aucune activité économique. Il ne
doit pas intervenir dans le monde économique.
Dans le libéralisme, la vie économique est du ressort exclusif de l’individu :
particuliers et entreprises privées.
L’Etat doit laisser jouer les initiatives individuelles, la libre concurrence et les
lois du marché.
C’est l’application de la doctrine économique de Jean Baptiste Say : seule la
liberté des agents économiques permet d’augmenter la production et le bien
être des populations.
Mais l’interventionnisme de l’Etat n’est pas totalement exclu.
La fonction principale de l’Etat est de faire marcher les services publics
régaliens (les services administratifs principaux) : la police, la défense
nationale, la diplomatie, l’entretien des voies de communication.
L’Etat libéral a donné naissance à un système financier classique.
B - Un système financier classique.
Le terme classique désigne la période au cours de laquelle les FP se
caractérisent par leur grande stabilité.
Les Finances Publiques étaient fondées sur 2 éléments : la clarté et l’équilibre.
Les FP classiques présentent 3 caractéristiques :

• un volume réduit de dépense.


• Un strict équilibre budgétaire.
• Leur neutralité économique.

un volume réduit de dépenses.

5
Dans le système financier classique, les dépenses budgétaires sont limitées
.Elles sont faibles : elles doivent se réduire à leur strict domaine d’intervention.
Les dépenses publiques se limitent aux dépenses de fonctionnement des
services publics administratifs :
- les Dépenses de fonctionnement et le Paiement des fonctionnaires.
- le Paiement des achats de matériels ou de fournitures.
un strict équilibre budgétaire.
Dans les FP classiques, on a toujours considéré le principe de l’équilibre
budgétaire comme une règle de bonne gestion de l’argent public.
Le principe de l’équilibre suppose que les dépenses soient = aux recettes.
- les Dépenses ne doivent pas être supérieures ou inférieures aux recettes.
- les Recettes ne doivent pas être supérieures ou inférieures aux dépenses.
Donc : pas de déficit ou d’excédent.
-Pas de déficit car : Pour éviter l’inflation et pour éviter le recours à l’emprunt.
- Pas d’excédent car il risquerait de conduire à des prélèvements inutiles de
sommes d’argent qui ne seraient plus disponibles pour l’économie.
Un bon budget doit côtoyer le déficit sans y conduire.
Pour que les budgets soient équilibrés, les finances de l’Etat sont financées par
l’impôt.
Pendant la période classique, l’impôt a été considéré comme la seule ressource
capable de répartir de manière équitable les charges publiques entre les
citoyens.
Comme les dépenses publiques sont limitées, l’impôt ne sera pas excessif.
des finances publiques économiquement neutres.
Les FP présentent une certaine neutralité par rapport à l’économie nationale :
La Fonction de l’Etat n’est pas de s’immiscer dans la vie économique et sociale.
Il existe une volonté de ne pas accroître le poids des FP.

6
Les dépenses publiques sont limitées dans leur volume. Elles n’exercent donc
pas d’influence déterminante sur la vie économique.
L’Etat ne cherche pas à agir sur l’économie en se servant des moyens financiers
dont il dispose. Les dépenses publiques se limitent aux dépenses de
fonctionnement.
La nouvelle ressource, l’impôt, est répartie de manière équitable.
Conclusion :
Au 19ème siècle, la fonction principale de l’Etat = assurer tâches administratives
traditionnelles.
Au 20ème siècle, les fonctions de l’Etat se sont diversifiées car il est devenu
interventionniste.
On va donc glisser vers la conception de l’Etat providence.
Les FP vont radicalement se transformer.

7
L’ETAT PROVIDENCE DU 20EME SIECLE
L’Etat providence est apparu dans la 1ère moitié du 20ème siècle et est favorisé
par 2 éléments :

• déclin de la doctrine libérale.


• intervention forcée et volontaire des autorités publiques dans la vie
économique et sociale.

L’émergence de l’Etat providence a eu des conséquences immédiates sur les FP


classiques : on est passé d’un système financier classique à la notion de FP
modernes.
le déclin de la doctrine libérale.
Dû à 3 raisons :

• Apparition des doctrines sociales.


• Crises économiques.
• Les 2 guerres mondiales et les retours à la paix.

A - Apparition des doctrines sociales


Fin 19ème : plusieurs courants doctrinaux développent un thème nouveau.
L’Etat doit occuper une place prépondérante dans la vie de la Nation en raison
des transformations des demandes sociales.
B - Les crises économiques
Elles ont conduit à une constatation : dire que la conception d’un ordre
économique dans lequel l’initiative privée exclut l’initiative publique est
utopique.
Ex : crise économique de 1929 aux USA.

8
Les répercussions désastreuses de cette crise économique sur l’économie
nationale furent : la chute des prix, la hausse du chômage, les faillites
s’enchaînent, les productions et revenus baissent, la bourse s’effondre.
Les remèdes proposés sont limités et Roosevelt va proposer la solution :
instaurer une politique de New Deal et Combattre les déséquilibres intervenus
(chômage) par une politique de grands travaux publics.
La crise va toucher un grand nombre de pays au début des années 30. Cette
crise conduira les Gouvernements de ces pays à faire intervenir l’Etat dans la
vie économique et sociale.
Par la suite, on retrouvera cette conception interventionnisme chez Keynes.
" De la théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie " - 1936.

C - Les guerres mondiales et les retours à la paix.


Le Passage de l’Etat gendarme à l’Etat providence trouve son origine dans les
guerres mondiales et les retours à la paix.
Ce Passage est dû surtout à la 1ère guerre mondiale : intervention de l’Etat dans
la vie économique et sociale.
Les guerres mondiales mobilisent l’ensemble des ressources et les forces de la
nation.
Cette mobilisation a eu une conséquence : l’Etat est obligé de prendre la
direction de la vie économique.
Ex : réquisition des industries pour fabriquer des armements ; le rationnement
de la population.
Retours à la paix :
Après novembre 1918, l’Etat va devoir intervenir pour réquisitionner les
industries pour qu’elles reprennent les productions devenues urgentes face à la
pénurie.

9
Le règlement des dettes contractées pendant la 1ère guerre mondiale = 2ème
cause d’interventionnisme.
Après le 8 mai 1945, l’Etat est intervenue pour aider à la reconstruction du
pays : rétablissement des voies de communication, approvisionnement,
logements…
C’est la fin de l’Etat libéral.
Constatation: l’Etat est désormais responsable de la direction économique.
Cela a une double signification :

• L’Etat devient le principal responsable de la direction de l’économie ;


• L’Etat ne peut plus se désintéresser de l’économie en la laissant se
développer elle-même.

Les financements publics vont considérablement s’étendre.


Intervention forcée et volontaire des autorités publiques dans la vie
économique et sociale.
Au 20eme siècle l’Etat va prendre en main les secteurs clés de l’économie et les
contrôler et il va asseoir sa puissance économique.
Intervention dans 3 secteurs : industriel et commercial, social, vie économique
(aides financières et incitations fiscales).
L’Etat assure la direction de l’économie.
On ne peut pas dissocier la politique budgétaire de la politique économique.
Ce lien se manifeste par:

• La Politique monétaire.
• Les Choix budgétaires.
• L’Impact économique sur les finances publiques.

a – La politique monétaire.

10
La politique budgétaire fait partie de la politique économique globale
comprenant une politique monétaire.
La politique monétaire est axée sur le maintien de la stabilité des prix et sur la
limitation du déficit budgétaire.
La politique monétaire joue un rôle essentiel dans la maîtrise des dépenses
publiques.
b – Les choix budgétaires.
Il faut considérer le choix budgétaire comme un élément de la stratégie
économique du gouvernement.
Ex : dans le cadre de l’achèvement du grand marché intérieur européen au 1er
janvier 1993, la France a décidé de faire une politique de grands travaux
publics : la construction d’équipement de grande envergure (tunnel sous la
Manche).
La construction du tunnel avait 3 objectifs :

• Rapprocher la France du Royaume Uni.


• Réalisation d’un grand marché intérieur (faciliter la libre circulation des
personnes et des marchandises).
• Relancer l’activité économique par une politique de grands travaux.

c –L’impact de l’économie sur les finances publiques.


On établit le budget de l’Etat en fonction de la situation économique à l’aide
d’indicateurs économiques.

• Niveau de la production industrielle.

Il reflète l’équilibre entre l’offre et la demande des produits fabriqués par les
entreprises.

11
L’équilibre permet de déterminer le taux de croissance, l’importance des
revenus, de la consommation, de l’épargne.

• Niveau de l’emploi.

L’équilibre entre l’offre et la demande sur le marché du travail est déterminé à


partir de 3 éléments :

• Nombre de demandes et d’offres d’emplois enregistrées en 1 mois ;


• Nombre total des demandeurs d’emplois inscrits à l’ANPE ;
• Nombre total d’offres d’emplois en fin de mois.

• Niveau de vie.

Il est affecté par le degré d’inflation (hausse continue des prix).


Le taux d’inflation représente la moyenne générale de l’augmentation des prix
constatée dans 3 secteurs (alimentation, produits manufacturés, services).

• Niveau de commerce extérieur.

Il reflète l’équilibre entre importations et exportations.


Ces indicateurs économiques permettent de déterminer le secteur sur lequel
l’Etat doit porter son effort.

12
CHAPITRE II: GENERALITES SUR LE BUDGET D’ETAT

A : DEFINITION DU BUDGET :
Le Budget d’Etat est un acte de prévision et d’autorisation, en la forme
législative des ressources et des dépenses de l’Etat.

De cette définition se dégagent certaines caractéristiques qui sont :

1) Acte de Prévision :
Le budget est une prévision des charges et des ressources établie par le
gouvernement.

2) Acte d’Autorisation :
L’autorisation est donnée par le parlement au gouvernement d’exécuter la
loi des finances, c’est l’un des principes fondamentaux de la démocratie
que les élus du peuple déterminent eux mêmes la nature et le montant des
impôts et autorisent d’effectuer les dépenses.
La gestion budgétaire est soumise à un certain nombre de principes qui
doivent garantir la sincérité et la transparence des opérations budgétaires.
Ces principes facilitent le contrôle du pouvoir législatif sur le pouvoir
exécutif.

B : LES PRINCIPES DU DROIT BUDGETAIRE :


1) Le principe de l’universalité :
La règle de l’universalité exige que toutes les recettes et toutes les dépenses
soient prévues sans contraction ni compensation. Aucun service effectuant
des recettes au compte de l’Etat ne doit payer directement sur ces
perceptions des dépenses. Les recettes particulières ne doivent pas être
affectées à des dépenses particulières. Ce principe est assorti de
dérogations qui sont :
- Budgets Autonomes ;
- Budgets Annexes ;
- Comptes d’affectation spéciale du Trésor.

2) Le principe de l’unité budgétaire :


Les recettes et les dépenses doivent faire l’objet d’un document unique.
Ci dessous les dérogations au principe :

13
- Budgets Autonomes ;
- Budgets Annexes ;
- Comptes d’affectation spéciale du Trésor.

3) Le principe de l’annualité :
L’autorisation budgétaire d’exécution des dépenses et de prélèvement des
ressources ne vaut que pour une année. (Du 1er janvier au 31 décembre). Les
crédits autorisés sont inscrits pour une année et leur reliquat est annulé en
fin d’exercice sauf pour certaines dépenses identifiées lors de la préparation
et de l’adoption de la loi de Finances. Dans un souci d’efficacité le principe a
connu des assouplissements qui sont :

- le douzième provisoire ;
- les autorisations de programmes ;
- la période complémentaire.
4) Le principe de la spécialité budgétaire :
La spécialité de l’autorisation parlementaire consiste dans la ventilation des
crédits en unités bien déterminées. Les crédits budgétaires sont ventilés
par :
- destination (code fonctionnel "CF" et par unité fonctionnelle "UF") ;
- nature de dépenses (code économique "CE")
Le principe comporte quelques assouplissements qui sont :
- les crédits globaux ;
- les transferts de crédit ;
- les virements de crédit.

5) Le principe de l’équilibre budgétaire :


L’ensemble des ressources doit être égal à l’ensemble des dépenses. En
pratique l’équilibre est rarement atteint, cependant il est obligatoire pour
les budgets annexes comptes et fonds spéciaux.

6) Le principe de séparation des fonctions d’ordonnateurs et de comptables :

L’exécution des opérations financières de l’Etat est assurée par deux catégories
d’agents distincts et séparés : les Ordonnateurs et les Comptables. Les
fonctions d’Ordonnateur sont incompatibles avec celles de Comptable.

14
6.1. Les Ordonnateurs : Est Ordonnateur public, toute personne ayant qualité
au nom des organismes publics pour prescrire l’exécution de leurs recettes et
de leurs dépenses. A cet effet, il constate les droits, liquide les recettes, émet
les titres de créances, engage, liquide et ordonnance les dépenses. (Article N° 2
du Décret N° 97-192/P-RM du 09 Juin 1997)

6.2. Les Comptables :

Est Comptable public, tout fonctionnaire ou agent de l’Etat ayant qualité pour
exécuter au nom des organismes publics, des opérations de recettes, de
dépenses ou de maniement de titres, au moyen de fonds et valeurs dont il a la
garde, soit par virements internes d’écritures, soit encore par l’intermédiaire
d’autres comptables, ou de comptes externes de disponibilités dont il ordonne
et surveille les mouvements. (Article N° 4 du Décret N° 97-192/P-RM du 09 Juin
1997).

Les Comptables sont nommés par le Ministre chargé des Finances ou avec son
agrément. (Article 11 de la Loi N° 96-061).

Les Comptables publics sont seuls chargés :

• de la prise en charge et du recouvrement des ordres de recettes qui leurs


sont remis par les Ordonnateurs ;
• du paiement des dépenses sur ordres émanant des Ordonnateurs
accrédités ;
• de la garde et de la conservation des fonds et valeurs appartenant ou
confiés aux organismes publics ;
• du maniement des fonds et des mouvements de comptes de
disponibilités ;

15
• de la conservation des pièces justificatives des opérations et des
documents comptables.

6.3. Les Cas d’exception au principe :

Les régies peuvent être créées pour exécuter au nom des comptables publics
des opérations d’encaissement de recettes ou de paiement de dépenses.
(Article 21 de la Loi N° 96-061). Les modalités de création, d’organisation et de
fonctionnement des régies sont déterminées par le Décret N° 97-192/P-RM en
ses Articles 15 à 19.
a) la Régie de recettes : autorise un agent à constater une recette et à
percevoir les fonds correspondants. Le régisseur reverse périodiquement les
sommes encaissées au comptable dont il dépend.

b) la Régie d’avances : permet au Comptable public de verser régulièrement


des fonds au régisseur afin que ce dernier puisse régler les créanciers après
justification de la créance. Sauf dérogation accordée par le Ministre des
Finances, peuvent seuls être payés par l’intermédiaire d’une régie :

- les menues dépenses de matériel et de fonctionnement, le maximum


autorisé des paiements par opération ne peuvent dépasser 100.000 FCFA.
(Article 16 du Décret N° 97-192) ;

- la rémunération des personnels payés sur une base horaire ou à la vacation ;

- les frais de mission et de stage et avances sur ces frais ;

- les dépenses d’intervention et subvention ;

- les secours urgents ou exceptionnels ;

- les dépenses nécessaires au bon fonctionnement des services à l’étranger.

16
Ces avances ne peuvent, sauf exception motivée, excéder dix millions de francs
CFA. (Article 17, Décret 97-192).

Des régies spéciales peuvent être créées après avis motivé adressé au Ministre
chargé des Finances.

17
CHAPITRE III: LA PRESENTATION DE LA STRUCTURE ET DE LA
NOMENCLATURE BUDGETAIRE :

A.LA STRUCTURE BUDGETAIRE :


La structure budgétaire du Mali comprend:

- les ressources
- les charges

1. Les Ressources :
Les ressources de l’Etat comprennent :
- Impôts directs,
- Impôts indirects,
- Droits des douanes,
- Taxes pour services rendus,
- Recettes domaniales,
- Recettes pour services rendus ;
- Recettes diverses,
- Recettes sur exercices antérieurs ;
- Prêts et dons projets.

a) Notions de fiscalité

Quelles que soient les appellations utilisées (impôts, taxes, contributions, etc.),
la fiscalité peut être définie aujourd'hui comme l'ensemble des prélèvements
effectués par la puissance publique, État ou collectivités locales, ou par des
organismes supranationaux, à l'exemple de l'Union européenne, sur des
personnes physiques ou morales (telles les entreprises). Bien qu'ils permettent
d'assurer le fonctionnement des services publics, ces prélèvements ne
constituent pas, pour autant, la contrepartie financière directe d'un service
rendu par l'administration au contribuable. La détermination du système fiscal
procède de la détermination de l'assiette de l'impôt et de la liquidation de
celui-ci (autrement dit le calcul de son montant).

18
* L'assiette fiscale
L'assiette a trait à la détermination par l'administration des éléments
(bénéfices, chiffre d'affaires, revenus, valeur des biens reçus en héritage)
devant être soumis à l'impôt. Elle est fonction de la nature de la matière
imposable et de la méthode d'évaluation de celle-ci. Elle s'identifie au revenu,
au capital ou à la dépense, qui sont des manifestations de la richesse que l'on
cherche à atteindre en dernier ressort. C'est sur elle que l'impôt sera «assis».
Une distinction est établie entre impôts directs et impôts indirects, qui se fonde
principalement, aujourd'hui, sur la nature économique de l'assiette de l'impôt.
Ainsi, les premiers frappent les revenus ou, plus généralement, la fortune qui
leur donne naissance, tandis que les seconds atteignent l'usage qui en est fait,
c'est-à-dire la dépense.
b) les types d’impôts

* Les impôts directs


Trois types d'impôts directs existent :
- L'impôt sur le revenu

C'est la taxe sur les revenus quelle que soit leur origine: revenus fonciers
(provenant de la location de biens immobiliers, tels que bâtiments ou terres),
revenus de capitaux mobiliers (produits d'actions ou d'obligations, par
exemple), bénéfices prouvés par des activités agricoles, industrielles et
commerciales ou par l'exercice de professions libérales (médecins, avocats),
traitements et salaires, etc.

- L'impôt sur le capital


Il porte sur des éléments du patrimoine (terrains, valeurs mobilières) donnant
naissance à des revenus ou n'en produisant pas (à l'exemple des œuvres d'art).

19
- L'impôt sur la fortune
Un impôt annuel sur la fortune est parfois prôné en tant qu'instrument d'une
juste discrimination entre les revenus du travail et ceux du capital, mais aussi
comme moyen de mieux connaître les patrimoines et, par conséquent, de
contrôler plus efficacement les revenus. Il en est ainsi de l’Impôt sur la fortune
(ISF) mis en place en France en 1982.
* Les impôts indirects

Il existe deux sortes d'impôts indirects :


- Les droits de douane

Les droits de douane, qui pèsent essentiellement sur les marchandises


importées, font également partie de la taxation indirecte; historiquement, ils
constituèrent l'une des premières mesures d'intervention économique de l'État
(en France, sous l'impulsion de Colbert) destinées à protéger les productions
nationales contre la concurrence extérieure.
- La TVA

L'assiette de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est le supplément de valeur que
chaque entreprise a ajouté, du fait de son activité, aux biens qu'elle a acquis.
Les avantages qu'elle présente à la fois sur le plan de l'efficacité – puisqu'elle
est perçue lors de chaque transaction relative aux produits – et sur celui de la
neutralité – la longueur du circuit suivi par les produits étant sans effet sur son
montant – expliquent que la TVA ait été adoptée par l'ensemble des pays de
l’UEMOA.

c) Le taux fiscal
Le calcul de l'impôt résulte de l'application d'un tarif à l'assiette (ou base
d'imposition). Le tarif est constitué d'un taux nominal (ou légal), ainsi que d'un

20
certain nombre de dispositions allégeant ou alourdissant la charge du
prélèvement.

d) Les dispositions modifiant le poids de l'impôt


Les déductions et les abattements diminuent la base de l'impôt. Il en est ainsi,
par exemple, en matière de droits de succession – du fait des charges de
famille du contribuable – ou en matière d'impôt sur le revenu – une fraction de
ce dernier, considérée comme un minimum vital, étant exclue de la matière
imposable (abattement à la base). Des majorations peuvent affecter le
montant de l'impôt pour divers motifs, à l'exemple des pénalités pour
négligence ou fraude.

e) Les taux d'imposition


En règle générale, le montant de l'impôt varie en fonction directe de la
quantité de matière imposable, l'exception étant les droits fixes (tels les droits
de timbre perçus lors de la rédaction d'actes juridiques), applicables quand il
est impossible de quantifier la matière imposable.
- Le taux d'imposition nominal

Dans la pratique, deux types d'imposition en fonction du taux nominal peuvent


être distingués. L'impôt est dit progressif lorsqu'il croît plus rapidement que la
base d'imposition. Autrement dit, le taux augmente (jusqu'à un certain niveau)
avec la quantité de matière imposable. Cette progressivité, qui caractérise –
notamment en France – l'imposition sur les revenus, constitue l'une des
modalités de redistribution de ceux-ci dans les économies modernes.

L'impôt est dit proportionnel lorsqu'il croît à la même vitesse que la matière
imposable. Dans ce cas, le taux d'imposition est constant quelle que soit la base
d'imposition, à l'exemple des impôts sur le chiffre d'affaires et sur les sociétés.

21
- Le taux d'imposition réel
Le taux réel (ou effectif) résulte de la combinaison des dispositions précédentes
(abattements, majorations) avec le taux nominal. Ainsi, tout abattement à la
base allège le taux réel du prélèvement (rapport entre l'impôt dû et la base
d'imposition avant abattement) relativement au taux nominal, quel qu'il soit. À
l'inverse, toute majoration de l'impôt dû augmente la charge réelle de celui-ci
par rapport à son taux nominal.

2. Les Charges :
Les dépenses budgétaires sont réparties entre les différents budgets qui
composent la Loi de Finances et comprennent par nature de dépenses :

- Le Personnel,
- Le Matériel,
- Les Déplacements,
- Les Communication – Energie,
- Les Autres dépenses,
- L’Equipement – Investissement sur ressources nationales,
- L’Equipement – Investissement sur ressources extérieures,
- Le Principal de la dette extérieure
- Intérêt de la dette extérieure,
- Restructuration des entreprises publiques.
3. Différentes natures du Budget :
a. Budget National :
Le Budget National comprend les dépenses des charges communes, des
institutions, des départements ministériels et des établissements publics à
caractère administratif E.P.A. (à l’exclusion des dépenses du Budget Spécial
d’Investissement).
b. Budgets Régionaux :
Ils sont constitués des dépenses des administrations déconcentrées de
l’Etat. Ils ne sont donc pas autonomes.

c. Budgets Annexes, Comptes et Fonds Spéciaux :


Il s’agit d’une part des budgets des administrations publiques exerçant de
façon accessoire des activités rémunérées (les entrepôts) et d’autre part des
comptes d’affectation spéciale (fonds droit de traversée routière et
programme de développement ressources minérales).
22
d. Budget Spécial d’Investissement (BSI) :
Le budget spécial d’investissement regroupe des crédits d’investissement ou
d’équipement. Les dépenses d’investissement se répartissent comme suit :

- investissement (formation brute du capital fixe),


- fonctionnement (dépenses récurrentes liées à l’investissement).

A. LA NOMENCLATURE BUDGETAIRE :
B1 : la nomenclature des recettes
Il a été identifié dans la nouvelle nomenclature les catégories de recettes ci-
après:
• 12 Les dons projets et legs
• 14 Les émissions des bons du trésor
• 15 Les tirages sur emprunts projets
• 16 Les emprunts programmes
• 17 Les autres emprunts
• 21 Les cessions d’immobilisations incorporelles
• 22 Les cessions sols, sous-sols
• 23 Les cessions d’immeubles
• 24 Les cessions de matériels et mobiliers
• 25 Les équipements militaires
• 26 Les cessions des participations – reversements au profit de l’Etat
de cautionnement
• 29 Le remboursement de prêts et avances
• 71 Les recettes fiscales
• 72 Les recettes non fiscales
• 73 Les transferts reçus d’autres budgets
• 74 Les dons programmes
• 76 Les recettes exceptionnelles
Les opérations de recettes sont classées selon leur nature par:
titre au nombre de deux comme suit:

23
• le titre 0 regroupe toutes les recettes du budget général (budget
national, budget régional, budget spécial d’investissement)
• Le titre 7 regroupe toutes les recettes des budgets annexes, comptes et
fonds spéciaux
par article à l’intérieur de chaque titre, pour identifier la catégorie de la
recette telle que définie par le Plan Comptable de l’État (PCE) selon la
Directive n°05/98/CM/UEMOA du 22 décembre 1998.
Les articles ont leur subdivision en paragraphe, ligne, colonne, cellule et
budget.
L’article permet de classer les recettes par nature. C’est un Code à deux (2)
chiffres.
Le paragraphe se réfère à l’assiette, c’est un Code à un (1) chiffre.
La ligne est une subdivision du paragraphe, c’est un Code à un (1) chiffre.
B2 : la nomenclature des dépenses
La répartition des crédits budgétaires se fait selon deux classifications qui se
recoupent, il s’agit de :
- la classification administrative,
- la classification économique.
1. La Classification Administrative :
Elle porte sur la répartition des crédits par section qui constitue le cadre dans
lequel sont inscrites les intentions du gouvernement.
Il existe autant de sections que d’institutions, des départements ministériels,
de régions et d’établissements publics à caractère administratif.

Chaque section est désignée par un "code fonctionnel" à l’intérieur duquel on


trouve un ou plusieurs services déterminés par des codes intitulés "unité
fonctionnelle".
La section, désigne la principale destination des crédits. C’est un code à 3
caractères dont le premier est le secteur et les deux autres le numéro d’ordre
dans le secteur.

Les types de classification par secteur au Mali sont :

1. Services de Souveraineté ;

2. Défense, Ordre et Sécurité ;

24
3. Administration Générale et Financière ;

4. Enseignement, Formation et Recherche ;

5. Culture, Sports et Loisirs ;

6. Santé et Action Sociale ;

7. Administration et Développement des Infrastructures ;

8. Production et Commerce ;

9. Autres Destinations.

L’unité fonctionnelle désigne les services, groupes de services et projets. C’est


un code à 17 caractères composé de huit rubriques:

Le secteur (1chiffre)
Le niveau de service (1chiffre)
La source de financement (1chiffre)
La classification fonctionnelle (4chifrres)

la localisation géographique (3chiffres)


le numéro d’ordre des services ou le numéro du répertoire national des
projets (4chiffres)
le code du budget -programme (2chiffres)
le code d’identification des dépenses de réduction de la pauvreté
(1chiffre).

Exemples :
- Code fonctionnel ou section 130 : Primature
- unité fonctionnelle 1-1-0-0113-000-0060-01-0 : Cabinet
- Unité fonctionnelle 1-2-0-0114-000-0010-02-1 : Contrôle Général des
Services Publics

25
2. La Classification Economique :
A l’intérieur de chaque "unité fonctionnelle", les dépenses sont classées de
façon homogène par chapitre qui est l’unité de base de la classification
économique.
C’est un compte associé à chaque nature de dépenses budgétaires. Il est
composé de six caractères représentant le titre, l’article, le paragraphe, la ligne.

L’identification des ressources Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) est faite au
niveau des deux derniers caractères du code économique.

Cette spécialisation des crédits par chapitre est faite à l’intérieur des sept titres
suivants :

Titre I Amortissement, charge de la dette publique ;

Titre II Dépenses de personnel ;

Titre III Dépenses de fonctionnement ;

Titre IV Transferts courants ;

Titre V Equipements - investissements ;

Titre VI Transfert en capital ;

Titre VII. Comptes et fonds spéciaux.

Ces différents titres déterminent la Classification Economique globale des


prévisions en deux Structures distinctes : le budget ordinaire et le budget
d’investissement.

Ex : Code Fonctionnel (CF) 130 : Primature

Unité Fonctionnelle (UF) 1-1-0-0113-000-0060-01-0 : Cabinet

Code économique (CE) 2-611-00 : Personnel

3-621-10 : Dépenses Matériel fonctionnement des services

3-622-20 Entretien véhicules- réparation

3-628-20 Frais de transport

26
3-6229-09 Autres dépenses

5-234-10 Dépenses en Investissement.

L’ensemble des crédits est regroupé en 07 titres :

- 1-Amortissement, charge de la Dette Publique;

- 2-Dépenses de Personnel;

- 3-Dépenses de Fonctionnement;

- 4- Transferts Courants;

- 5- Équipement et Investissement;

- 6- Transferts en capital;

- 7- Comptes et Fonds Spéciaux, Budgets Annexes.

Tableau de Classification économique des dépenses


CHAPITRES. NATURE

16 Amortissement Emprunts. programmes

61 Dépenses de Personnel

3621 Dépenses matériel fonctionnement


services

3628 Indemnités de déplacement

7629 Communication-énergie

27
3623 Prestation de services

3628 Frais de transport et de missions

3622 Entretien des bâtiments

3629 Autres dépenses

4631 Subvention aux organismes publics

7631 Subvention aux organismes publics

5234 Dépenses en investissement

1150 Règlement de la dette extérieure

7150 Règlement de dette suite à emprunt

3. Les Crédits Budgétaires :


Les dotations budgétaires sont spécialisées par crédits.
Les crédits ouverts par la loi de Finances sont mis à la disposition des
ministres, des présidents des instituions de la République et des
représentants de l’Etat au niveau de la région en leur qualité
d’ordonnateurs.

Les dotations budgétaires comportent trois types de crédits :

- crédits évaluatifs ;
- crédits provisionnels
- crédits limitatifs.

28
a. Crédits évaluatifs :
Ils servent à acquitter les dettes de l’Etat résultant de dispositions
législatives spéciales ou de conventions permanentes approuvées par la loi,
ils s’appliquent :
- aux charges de la dette publique ;
- aux frais de justice ;
- aux réparations civiles ;
- aux remboursements de droits indûment perçus ;
- aux restitutions ;

Les crédits évaluatifs susvisés peuvent être exécutés au delà des crédits
ouverts par la loi de Finances. Aucun virement d’un chapitre de crédit
évaluatif vers d’autres chapitres n’est autorisé.

b. Crédits provisionnels :
Ils servent à acquitter les dépenses dont le montant ne peut correspondre
exactement à la dotation inscrite dans la loi de Finances.

Ces dépenses ne sont engagées qu’en vertu d’une loi ou d’un règlement
contresigné par le Ministre chargé des Finances.

Les dépenses aux crédits provisionnels ne peuvent être ordonnancées que


dans la limite des crédits ouverts.
Ex : Besoins nouveaux de services ;

Frais de transports (Intérieur – Extérieur) ;

Secours à l’intérieur ;

Filet social.

c. Crédits limitatifs :
Les crédits limitatifs ne peuvent être engagés et ordonnancés que dans la
limite des crédits ouverts, ceux-ci ne peuvent être modifiés que par une loi
de Finances.

Ex : Dépenses de personnel ;

Dépenses de fonctionnement.

29
CHAPITRE IV: L’ELABORATION DU BUDGET

Le processus décisionnel de la loi de finances comporte essentiellement deux


phases : l’une gouvernementale et l’autre législative.

A. LA PHASE GOUVERNEMENTALE :
Elle est technique et politique. C’est la phase la plus longue du processus.

A.1 L’étape technique


A.1. 1La lettre circulaire :
Dans le cadre des directives arrêtées par le gouvernement et sur la base
d’études effectuées et d’hypothèses économiques envisagées, une esquisse
globale du projet de budget de l’année à venir est établie. Cette esquisse
comporte les perspectives d’évolution des comptes budgétaires. Elle constitue
le fondement de la lettre circulaire.

L’objet de la lettre circulaire est de :


- rappeler les responsabilités dans la préparation du budget ;
- donner les directives sur les orientations de la politique budgétaire de
l’année à venir ;
- déterminer les formes dans lesquelles les propositions sont présentées ;
- fixer le délai de dépôt des propositions.

La lettre circulaire adressée aux autorités politiques et administratives indique


la méthode de présentation et d’évaluation des dépenses. Il s’agit de la
technique de la reconduction : Services Votés et Mesures Nouvelles

Les mécanismes de certaines dépenses sont déterminés par des textes


législatifs et réglementaires.

Dans ces cas, une exploitation exhaustive de l’ensemble de ces textes s’impose.

Par ailleurs, chaque service technique peut mettre en place une méthode de
traitement plus fiable des informations nécessaires à une prévision budgétaire
plus rigoureuse.

A.1.2 La responsabilité des ordonnateurs dans l’élaboration du Budget


d’Etat :

30
Dès réception de la lettre circulaire, les ordonnateurs et les administrateurs
préparent leurs propositions en veillant sur :

- l’évaluation correcte des effectifs relevant du département ;


- l’évaluation des autres natures de dépenses conformément aux
orientations de la lettre circulaire;
- l’arbitrage interne entre les services sur la base des objectifs du
département et par rapport aux priorités du Gouvernement.

A.1.3 La responsabilité du Ministère des Finances dans l’élaboration :


L’intervention du Ministère des Finances se situe à trois niveaux :
- la préparation de l’avant-projet du budget par la Direction Générale du
Budget (DGB) ;
- le conseil de cabinet pour l’adoption de l’avant projet de Budget ;
- l’arbitrage avec ses collègues et les présidents des institutions ou leurs
représentants.

A.1.4 L’Arbitrage technique du Directeur Général du Budget :


Les propositions des recettes et des dépenses des différents ministères et
services techniques sont adressées à la Direction Générale du Budget. A ce
niveau, les cadres et agents repartis en commissions sectorielles vérifient les
propositions de dépenses et de recettes par rapport aux objectifs financiers du
gouvernement et par rapport aux orientations de la lettre circulaire. Les
différentes propositions font l’objet d’analyse et de notes techniques adressées
au Directeur Général du Budget en vue de l’arbitrage technique.
A.1.5 L’arbitrage du Ministre des Finances :
C’est la dernière étape de la phase technique qui aboutit à l’arrêt de l’avant-
projet du Budget d’Etat.

Le Ministre des Finances reçoit ses collègues et les présidents des institutions
ou leurs représentants selon un calendrier bien déterminé. Chacun défend ses
propositions ou ses demandes de crédits.

A.1.6 Le conseil de cabinet :


La question qui importe à ce niveau est de voir comment réajuster les recettes
pour faire face aux dépenses proposées dans la limite du déficit budgétaire
compatible avec les objectifs de croissance économique.

31
A.2 L’étape politique :
Le budget étant l’expression chiffrée de la politique économique, sociale et
culturelle d’un pays, il est tout à fait légitime que le pouvoir politique dans sa
plus haute manifestation puisse intervenir dans le processus : c’est l’adoption
du Budget en Conseil des Ministres.

A.2.1 Le Conseil des Ministres :


Le Conseil des Ministres présidé par le Président de la République arrête :
- Les grandes orientations budgétaires ;
- Les plafonds de crédits susceptibles d’être retenus par chaque
département ;
- Le projet de loi de Finances qui sera soumis à l’Assemblée Nationale et
les annexes.
Avant et pendant le conseil des Ministres l’arbitrage du Premier Ministre
peut intervenir.

B. PHASE LEGISLATIVE :
Le vote de la loi de Finances par l’Assemblée Nationale comporte une double
signification ; d’une part décision souveraine sur les dépenses et les recettes de
l’Etat, fondée sur le consentement des citoyens ; d’autre part l’autorisation
donnée par le Parlement au gouvernement d’exécuter cette décision.
Le projet de loi de Finances détermine pour l’exercice les voies et moyens de
l’équilibre financier.

Il est joint au projet de loi de Finances :

- le coût des services votés :


Les services votés représentent le minimum de dotations que le gouvernement
juge indispensable pour poursuivre l’exécution des missions des services
publics dans les conditions qui ont été approuvées l’année précédente par
l’Assemblée Nationale.

- les mesures nouvelles :


Sont des modifications proposées au montant antérieur des services votés et
notamment les crédits afférents aux créations, suppression et transformations
d’emploi.
Le Ministre des Finances et les autres Ministres sectoriels sont tenus de justifier
les dotations des mesures nouvelles.

32
Chapitre V : l’exécution du budget

I. Les Agents d’exécution :

Ce sont :

• les Administrateurs de crédits ;


• les Ordonnateurs ;
• les Comptables.
A). Les Administrateurs de crédits :

Sont administrateurs de crédits, les responsables des structures de l’Etat.


L’opportunité des dépenses sur les dotations inscrites au niveau de leurs
structures leur appartient. Il s’agit des utilisateurs de crédits qui déclenchent la
procédure d’exécution de la dépense par l’expression de leurs besoins. Ils ont
un rôle important dans le début de la chaîne de la dépense.

On peut citer :

Au niveau national :

• les Directeurs Nationaux ;


• les Directeurs Généraux ;
• les Chefs de Services Rattachés ;
• les Chefs de Projets.
Au niveau régional :

• les Directeurs Régionaux ;


• les Chefs de Projets .
B). Les Ordonnateurs :

On distingue :

33
• les Ordonnateurs Principaux ;
• les Ordonnateurs Secondaires.
b1). Les Ordonnateurs Principaux :

Ce sont :

• le Ministre chargé du Budget, Ordonnateur Principal du Budget d’Etat. Il


délègue certains de ses pouvoirs au Directeur National du Budget
(Ordonnateur Délégué) ;
• les Directeurs Généraux des Etablissements Publics Nationaux : (EPA,
EPST, EPH, etc.…) ;
• les Maires des Communes ;
• les Présidents des Conseils de Cercle ;
• les Présidents des Assemblées Régionales.

b2). Les Ordonnateurs Secondaires :

Ce sont :

• les autres Ministres qui peuvent déléguer certains pouvoirs aux


Directeurs Administratifs et Financiers qui sont des Ordonnateurs
Secondaires Délégués ;
• les Gouverneurs de Région qui délèguent leur pouvoir aux Directeurs
Régionaux de Budget qui sont des Ordonnateurs Secondaires Délégués ;
• les Présidents des Institutions.

C. Les Comptables Publics :

c1). Les Comptables de l’Etat :

34
On distingue :

C.1.1. les Comptables Directs du Trésor :

Comptables Principaux

l’Agent Comptable Central du Trésor (ACCT) ;


le Payeur Général du Trésor (PGT) ;
le Receveur Général du District (RGD) ;
les Trésoriers Payeurs Régionaux (TPR)
Ils sont Comptables centraliseurs.

Comptables Secondaires

les Receveurs – Percepteurs ;


les Percepteurs ;
les Receveurs.
C.1.2. les Comptables des Administrations et Régies Financières :

Ils sont chargés du recouvrement des divers impôts, droits, taxes, redevances,
produits et recettes diverses ainsi que les pénalités y afférentes. Il s’agit de la :

- Direction Nationale des Impôts ;


- Direction Nationale des Douanes ;
- Direction Nationale des Domaines et du Cadastre.
Les Comptables de ces Administrations sont des Comptables Secondaires et
leurs opérations sont centralisées par les Comptables Principaux ( RGD, TPR)

C1.3. les Comptables Spéciaux du Trésor :

Ce sont les Comptables de :

- Droit de Traversée Routière ;

35
- Programme de Développement des Ressources Minérales ;
- Fonds pour l’Equipement et l’Octroi d’Indemnités aux agents de
Sécurité chargés du Contrôle Routier.
C.1.4. les Comptables des Budgets Annexes :

Ces Budgets sont présentement :

- les Entrepôts Maliens au Sénégal (EMASE) ;


- les Entrepôts Maliens en Côte d’Ivoire (EMACI) ;
- les Entrepôts Maliens au Togo (EMATO) ;
- les Entrepôts Maliens en Guinée (EMAGUI) ;
- les Entrepôts Maliens en Mauritanie (EMAMAU).
C.1.5. les Régisseurs :

les régisseurs de recettes de recettes et de dépenses sont nommés par Arrêté


conjoint du Ministre chargé des Finances et du Ministre de tutelle auprès
duquel la régie est placée, après avis du Directeur National du Trésor et de la
Comptabilité Publique.

Des dérogations éventuelles accordées aux Collectivités Décentralisées et aux


Etablissements Publics seront déterminées par leurs textes de création.

D). les Comptables des Etablissements Publics Nationaux :

Ce sont les Agents Comptables des :

- Etablissements Publics à caractère Administratif (EPA) ;


- Etablissements Publics à caractère Scientifique et Technologique
(EPST) ;
- Etablissements Publics Hospitaliers (EPH).
Ils ont qualité de Comptables Principaux.

36
E). les Comptables des Collectivités Locales :

Ce sont des Comptables Principaux des Communes. Ils sont justiciables de la


Section des Comptes. Ils sont Chef de Poste Comptable et agissent sous le nom
de Percepteur. Ils assurent tout à la fois les fonctions de Comptables
Secondaires de l’Etat (recouvrement des impôts directs)

II. LES OPERATIONS D’EXECUTION DU BUDGET :

A. les recettes :

L’exécution des recettes comprend les phases suivantes :

• la constatation des droits ;


• la liquidation de la créance ;
• l’émission des titres de créances ;
• la mise en recouvrement des créances.

En matière d’exécution des recettes, les trois premières opérations constituent


la phase administrative. L’Ordonnateur est en principe chargé de leur mise en
œuvre.
La mise en recouvrement incombe au Comptable.

Les recettes seront liquidées avant d’être recouvrées. Toute créance liquidée
fera l’objet d’un titre de perception. (Article 23 de la Loi 96-061).

B. les Dépenses :

L’exécution des dépenses comprend quatre (4) phases :

• l’engagement ;
• la liquidation ;
• l’ordonnancement ;

37
• le paiement.
L’engagement, la liquidation et l’ordonnancement constituent la phase
administrative et incombent à l’Ordonnateur.

Le paiement constitue la phase comptable et est du ressort du Comptable.

Avant d’être payées, les dépenses sont engagées, liquidées et ordonnancées.


(Article 26, Loi 96-060)

1. LES OPERATIONS DE L’ORDONNATEUR :

1.1. Les recettes :

A. la constatation des droits :

Elle consiste à vérifier l’existence des droits de créance au profit de l’Etat ce


constat résulte d’un acte – condition : la Loi fiscale et la Loi de Finances (ou
uniquement la Loi de Finances si la créance résulte d’une disposition de la Loi
de Finances). Il faut un fait générateur de la créance, qui varie en fonction de la
diversité des créances de l’Etat.

En matière fiscale, ce fait générateur peut être par exemple, le constat des
revenus imposables sur la base déclarations des contribuables.

En matière domaniale, ce peut être l’acte juridique par lequel l’administration


autorise l’exploitation du domaine public. Il peut d’un contrat ou d’un titre de
propriété.
B. la liquidation de la créance :

Elle consiste à déterminer le montant de la dette des redevables.

C. l’émission de l’ordre de recettes :

C’est l’acte par lequel l’Ordonnateur ordonnance au Comptable le


recouvrement de la créance.

38
2. Les dépenses :

A. L’engagement des dépenses :

C’est l’acte administratif par lequel un Ordonnateur crée ou constate à


l’encontre de l’Etat une obligation dont résultera une dépense.

L’Ordonnateur ne peut engager les dépenses qu’à concurrence des crédits


ouverts.

C’est le fait générateur de la dépense. C’est l’acte qui rend l’Etat débiteur.

L’engagement doit être passé dans les limites des crédits budgétaires.

L’engagement est suivi par chapitre, article et paragraphe. Chaque fiche


d’engagement porte un numéro d’ordre par exercice budgétaire, un objet. Elle
porte aussi le code fonctionnel et l’unité fonctionnelle.

Toute dépense est soumise au préalable à un engagement visé par le Contrôle


Financier.

Chaque engagement est accompagné de pièces justificatives.

Pour les Dépenses de Personnel, la première fiche d’engagement est un état


nominatif. Toutes les autres fiches qui suivent cet état sont des états
rectificatifs.

La pièce justificative peut être un acte administratif : loi, décret, arrêté,


décision ou acte d’état civil, etc…
Pour les Dépenses de matériel, ce sont des fiches de comptabilité des
dépenses engagées.

Les pièces justifiant la dépense sont : le bon d’achat et la facture pro forma ou
le devis estimatif ou le marché de travaux ou de fournitures.

39
B. La liquidation :

Elle a pour objet de vérifier la réalité de la dette et d’arrêter le montant de la


dépense. Elle est faite au vu des titres établissant les droits acquis aux
créanciers.

La liquidation suit l’opération d’engagement.

Elle est l’acte qui assure que le service a été accompli et qui évalue le montant
précis de la dépense. La liquidation a pour objet de vérifier la réalité de la dette
de l’Etat. Elle s’appuie sur la règle de service fait, c’est-à-dire que les paiements
ne peuvent intervenir qu’après que les prestations ont été fournies ou les
services accomplis.

Elle est suivie par exercice budgétaire et par numéro d’ordre chronologique sur
des fiches de liquidation.

La fiche de liquidation :

• récapitule par chapitre le montant des crédits notifiés, engagés et


liquidé ;
• porte également les références des bordereaux d’émission qui
justifient la liquidation proposée ;
• est établie par l’Ordonnateur et soumise au visa du Contrôleur
Financier.
Les agents liquidateurs sont responsables de l’exactitude des certifications
qu’ils délivrent.

C. L’ordonnancement :

C’est l’acte administratif par lequel l’ordonnateur donne au comptable public


l’ordre de payer une créance liquidée à la charge de l’Etat.

40
2. La comptabilité de l’Ordonnateur :

A. LA NOMENCLATURE BUDGETAIRE :

Le Décret N° 03-163/P-RM du 16 Avril 2003 fixe la nomenclature des opérations


du Budget d’Etat. (Voir Annexe 01)

B. LE COMPTE ADMINISTRATIF :

L’Article 36 de la Loi N° 96-061 stipule que « les règles de la comptabilité


administrative, de la comptabilité générale, de la comptabilité analytique et
ainsi que de la comptabilité des matières sont définies par décret pris en
Conseil des Ministres A ce jour, aucune disposition n’a été prise pour la mise
en œuvre des règles de la comptabilité administrative.

Le seul texte régissant la comptabilité administrative est la lettre Circulaire N°


25 du (Annexe 02)

3. LES OPERATIONS DU COMPTABLE :

3.1. Les recettes :

A. LA PRISE EN CHARGE DES ORDRES DE RECETTES :

B. LE RECOUVREMENT DES ORDRES DE RECETTES :

3.2. Les dépenses :

Le paiement :

Le paiement est l’acte par lequel l’Etat se libère de sa dette.

3.3. La comptabilité générale de l’Etat et le Plan Comptable :

La Directive N° 05/98/CM/UEMOA définit le Plan Comptable de l’Etat (PCE


UEMOA. Il est inspiré du Système Comptable Ouest Africain (SYSCOA).
41
Il permet de décrire et de contrôler les opérations d’exécution du budget

Général, des comptes spéciaux et le cas échéant, des budgets annexes de l’Etat.

Aussi, Il permet l’information des autorités chargées du contrôle et de celles


chargées de la gestion.

42
Chapitre VI : Le contrôle de l’exécution du budget
Les opérations d’exécution du Budget d’Etat sont soumises au triple contrôle
administratif, juridique et parlementaire.
* les contrôles administratifs sont exercés par :
- le Contrôle Financier,
- le contrôle du supérieur hiérarchique,
- le contrôle du comptable sur l'ordonnateur,
- l'Inspection des Finances,
- le Contrôle Général des Services Publics ;
* le contrôle parlementaire est exercé par l’Assemblée Nationale;
* le contrôle juridictionnel est exercé par la Section des comptes de la Cour
Suprême
5.1. LE CONTRÔLE ADMINISTRATIF
Le contrôle exercé par les administrations comprend :
- le contrôle administratif interne aux procédures budgétaires et
financières : le contrôle financier sur les Ordonnateurs et le contrôle
exercé par les Comptables Publics ;

- le contrôle confié aux différents organes d’inspections et de


contrôle : les Inspections des départements ministériels, le Contrôle
Général des Services Publics et le Bureau du Vérificateur Général.
5.1.1. Le Contrôle Financier :

Le Contrôle Financier exerce un contrôle à priori sur l’exécution administrative


des Budgets.
Les Budgets concernés sont :

• le Budget National ;
• le Budget Régional ;
• les Fonds et Comptes Spéciaux ;
• le Budget Spécial d’Investissement (BSI) ;
43
• les Budgets Communaux ;
• les Budgets des Etablissements Publics à caractère Administratif.
Le contrôle s’exerce en recettes et en dépenses.

A. Le Contrôle des Recettes :

L’Ordonnateur transmet au Contrôleur Financier le relevé des titres de recettes


qu’il a émis au cours de chaque trimestre.

Tous les Comptables principaux transmettent périodiquement au Contrôleur


Financier, la situation des recettes et des dépenses au titre des divers budgets
ci-dessus cités.

B. Le Contrôle des Dépenses :

Le Contrôleur Financier vérifié la régularité des trois opérations


administratives :

• l’Engagement ;
• la Liquidation ;
• l’Ordonnancement.
Le Contrôleur Financier doit vérifier :

• la régularité de l’imputation ;
• l’existence et la disponibilité des crédits
• l’évaluation de la dépense ;
• la régularité de la dépense.
5.1.2 Le contrôle du supérieur hiérarchique :
Les Ministres, les présidents des Institutions de l'Etat et les Hauts Commissaires
des Régions en tant qu'ordonnateurs secondaires de leur budget exercent un
contrôle sur l'exécution de leurs crédits par les ordonnateurs secondaires
délégués (DAF) qui agissent pour leur compte et sous leur responsabilité. Les

44
différents directeurs de services contrôlent également l'utilisation de leurs
crédits.
5.1.3. Le Contrôle du Comptable :

L’intérêt essentiel de la séparation des Ordonnateurs et des Comptables est de


permettre le contrôle du comptable sur la régularité des opérations
budgétaires aussi bien en Recettes qu’en Dépenses.

A. En Recettes :

Le Comptable doit s’assurer :

• de l’autorisation d’établir et percevoir les impôts, droits et taxes


données par la Loi des Finances,
• de la régularité des réductions et annulations des ordres de recettes
qu’il a pris en charge.
B. En Dépenses :

Le Comptable a une double fonction. Il est d’une par Caissier et d’autre par
Payeur.

Contrôle en tant que caissier :

Il doit vérifier :

• l’identité de la partie prenante, sa capacité de donner décharge,


• l’absence d’opposition au paiement,
• l’absence de prescription ou de déchéance.
Contrôle en tant que Payeur :
Il doit contrôler l’engagement et l’ordonnancement en s’assurant :

• que la dépense porte sur un crédit disponible régulièrement ouvert,

45
• que l’avis d’émission des mandats lui sont donné par l’Ordonnateur
(compétent),
• que toutes les pièces justificatives ont été produites à l’appui de la
dépense,
• de l’exactitude des calculs de liquidation,
• de l’existence du visa du Contrôle Financier.
Sanction du Contrôle :

La Sanction de toutes ces vérifications est de refus :

- de percevoir, de réduire ou d’annuler pour les recettes,


- de payer pour les dépenses.
La Réquisition :

En cas de refus de paiement pour omission et irrégularité des pièces


justificatives, l’Ordonnateur peut requérir par écrit le Comptable pour le
paiement.

Celui-ci procède au paiement en annexant au mandant une copie de sa


déclaration et l’original de l’acte de réquisition qu’il reçu.

Cependant quand la réquisition a pour effet de faire acquitter une dépense


sans disponibilité de crédit, le Trésorier – Payeur avant d’y obtempérer devrait
en référer au Ministre des Finances qui statuerait immédiatement.
5.1.4. Le Contrôle exercé par les Organes de Contrôle :

Il s’exerce à posteriori, c’est-à-dire après que les opérations d’exécution des


recettes ou des dépenses sont déjà exécutées, contrairement aux autres
contrôles administratifs, qui s’exercent quant à eux, à priori, c’est-à-dire qu’ils
se font au cours des opérations d’exécution des dépenses ou des recettes.

46
L’article 4 de la Loi 96-061 stipule que : « le Budget est élaboré, préparé,
arrêté et exécuté conformément aux Lois, Règlements et Instructions en
vigueur ».

L’article 5 de la même Loi spécifie que : « aucune recette ne peut être


ordonnée ou encaissée, aucune dépense engagée ou ordonnancée pour le
compte de l’Etat sans avoir été autorisées par la Loi ».

Le contrôle de l’application correcte des dispositions des deux articles ci-dessus


cités est exercé par les organes de contrôle.

A... Contrôle de l’exécution des Recettes :

L’article 22 de la Loi N° 96-061 dispose que : « Les recettes des organismes


comprennent les produits d’impôts, de taxes, de droits, les emprunts, les
subventions et les autres produits autorisées par les Lois et Règlements en
vigueur ou résultant de décisions de justice ou de conventions ».

Le contrôle des corps d’inspection et de contrôle vise en conséquence à


s’assurer que toutes les recettes sont :

- ordonnées ou encaissées en application de la loi (Code des


Impôts, Code des Douanes, Code Minier, Loi des Finances
etc…) ;
- encaissées par les autorités compétentes (Trésor Public,
Douanes, Impôts, Régies de Recettes, etc…) ;
- Entièrement reversées dans les caisses du Trésor Public.
Il faut également s’assurer que les documents comptables sont tenus pour le
suivi des recouvrements :

- l’enregistrement des droits constatés mentionnant :

47
le numéro d’ordre de la date de l’inscription,
la nature du titre établissant la créance,
l’objet de la créance,
la désignation des débiteurs,
le montant de la recette à effectuer,
- la tenue de compte par nature des recettes en application, les
recouvrements par chapitre, article le paragraphe.
Ces mêmes opérations sont décrites en détail dans des documents auxiliaires.

B... Contrôle de l’exécution des dépenses :

Le contrôle exercé par les structures de contrôle et d’inspection vise à s’assurer


que :

- les dépenses d’une manière générale, sont faites dans les


limites de prévisions budgétaires (que les dépenses figurent au
budget voté par la loi de finance) ;
- les dépenses sont exécutées dans le respect du principe de la
spécialité des crédits c’est à dire que les dépenses prévues sur
un chapitre budgétaire sont celle qui sont exclusivement
imputées ;

- les dépenses de matériel, d’équipement et d’investissements


sont faites dans le respect de la réglementation des marchés
publics et de la comptabilité – matières notamment :
Contrôle des marchés publics,
• la stricte observation du non fractionnement des commandes,
• le respect du principe de l’appel à la concurrence,
• le regroupement des achats, etc…
48
Contrôle de l’application de comptabilité - matières,
• la nomination des comptables - matières et des comptables - matières
adjoints,
• la tenue effective et régulière des documents comptables,
• le respect des procédures de reforme etc.…,
5.2. LE CONTROLE JURIDITIONNEL :

Ce contrôle est exercé par la Section des Comptes de la Cour Suprême.


Conformément aux dispositions de l’Article 82 de la Loi N° 96-071, la

Section des Comptes :

- Juge les comptes des comptables publics de deniers tels que définis
par la réglementation en vigueur ;
- Vérifie la gestion financière des agents de l’ordre administratif
chargés de l’exécution du Budget National et des autres Budgets que
les Lois assujettit aux mêmes règles ;
- Contrôle les comptes de matières des comptables publics de
matières ;
- Examine la gestion financière et comptable des organismes dotés de
la personnalité civile et de l’autonomie financière et dans lesquels
l’Etat ou les Collectivités publiques ont un intérêt financier.
La Section se réunit soit en formation de jugement, soit en formation de
contrôle.

1°) les formations de jugement sont :

- la Chambre de Jugement des Comptes ;


- la Chambre de discipline financière et budgétaire ;
- les Chambres réunies.

49
2°) la formation de contrôle

est constituée par la Chambre de Vérification des Comptes et de contrôle des


services personnalisés. Elle constitue en son sein une ou plusieurs commissions
chargées des travaux de vérification, de contrôle budgétaire et de gestion.

Le Chef de la Section des Comptes notifie :

- aux Comptables les arrêts rendus à propos de leur gestion ;


- au Ministre chargé des Finances en ce qui concerne les autres
Comptables ;
- à l’autorité de tutelle.
5.3. LE CONTROLE PARLEMENTAIRE

Ce contrôle est exercé par le Parlement qui peut intervenir en cours

D’exécution de la Loi de Finances, mais qui doit, en tout état de cause,


intervenir à posteriori lors du vote de la Loi de Règlement.

5.3.1. Le contrôle parlementaire en cours d’exécution de la Loi de Finances :

Les contrôles exercés sont : les interpellations, les travaux en Commission


d’enquête et de contrôle et le collectif budgétaire.

A. Les Interpellations :

L’Assemblée Nationale à la possibilité d’interpeller un Ministère technique sur


des domaines particuliers qui la préoccupent, par exemple, la politique de
l’habitat, politique d’assainissement et d’alimentation des populations en eau
potable, politique d’approvisionnement en médicaments, en denrées de
première nécessité, etc…

B. Les travaux en commission d’enquête et de contrôle :

50
Le parlement dispose de toutes les informations générales sur l’exécution du
budget : situation trimestrielle de l’exécution du budget en recettes et en
dépenses, le rapport de la Section des Comptes de la Cour Suprême.

Elles doivent s’assurer que les ordonnateurs établissent trimestriellement la


situation des recettes et des dépenses pour le visa du Contrôleur Financier et
qu’elle est communiquée à l’Assemblée Nationale (article 180 de l’Ord. 46 bis).

Les Commissions peuvent exploiter ces documents pour exercer son contrôle
sur l’exécution du budget.

C. Le Collectif Budgétaire :

C’est un moyen de contrôle que le Parlement peut exercer sur l’exécutif.

Il permet à l’Assemblée Nationale de contrôler les résultats provisoires de la loi


de Finances (Recettes et Dépenses) en cours d’année.

Il a lieu généralement en Juillet et aboutit au vote de la Loi de Finances

Rectificative.

Cette Loi de Finances Rectificative tient compte des modifications intervenues


au cours de la période écoulée, dans les différents chapitres du budget
(Recettes et Dépenses).
5.3.2. Le contrôle parlementaire à posteriori :

La Loi de Règlement :

Le Projet de Loi de Règlement est établi après le Compte Administratif. Il est


déposé à l’Assemblée avant la fin de l’année qui suit la gestion en cause.

La Loi de Règlement permet au Parlement d’exercer sont contrôle sur


l’exécution de la loi de Finance (ou la Loi de Finances Rectificative).

51
Le Projet de Loi de Règlement est présenté dans la même forme que le

Budget.

Le Projet Loi de Règlement a plusieurs objets :

1) constater le montant définitif des Recettes et des Dépenses ;


2) ratifier éventuellement les ouvertures de crédits et approuver les
dépassements de crédits ;
3) établir le compte de résultat de l’année qui comprend le déficit ou
l’excédent du Budget d’Etat et les profits et pertes des Comptes
Spéciaux et des Opérations de Trésorerie ;
4) autoriser le transfert des résultats de l’année au compte permanent
des découverts du Trésor.

52

Vous aimerez peut-être aussi