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FACULTE D’ECONOMIE ET DE GESTION

GUELMIM

Support de cours : Semestre 5 Section Economie

Module :

Finances Publiques II

S5

Préparé par :
Pr. EL MESTAPHA HAMID IAICH

Année universitaire : 2020/2021


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Finances Publiques II

Plan

Chapitre 1 : L’intervention Publique

1. Evolution historique des fonctions de l’Etat

2. Analyse économique du rôle de l’Etat

Chapitre 2 : la Théorie Générale de L’impôt

1. Débat sur la légitimité de l’impôt

2. La répartition de l’impôt

3. Le rôle de l’impôt

Chapitre 3 : l’investissement public et croissance économique

1. Littérature théorique
2. Littérature empirique

Chapitre 4 : les dépenses fiscales

1. La fiscalité et les dépenses fiscales

2. Coup d'œil sur les dépenses fiscales en matière de l'impôt sur les sociétés

3. Les dépenses fiscales et évitement de l’impôt

4. Le rôle des dépenses fiscales dans la lutte contre l’évitement fiscal

Chapitre 5 : la Dette Publique selon l’approche économique

1. La dette publique instrument de la politique économique

2. La dette publique dans la théorie macro-économique

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Chapitre 1 : l’intervention publique.

1. L’évolution historique des fonctions de l’Etat :

- Qu’est- ce que l’Etat ?

Pour la comptabilité nationale, l’Etat est un agent économique groupant toutes les
administrations publiques dont la fonction est de fournir à la collectivité des services non
marchands (gratuits ou dont le prix est inférieur à 50% du coût de production) et de
redistribuer des revenus.

L’Etat comprend donc :

- L’Etat central : les ministres, les Bq centrales…


- Les collectivités territoriales
- Les organismes de la protection sociale.

Pour connaître le poids de l’Etat dans l’économie ou utilise, en générale, deux indicateurs :


 Impôt : un versement monétaire requis par des personnes physique ou morale par voie
d’autorité à titre obligatoire et définitif, sans contrepartie spécifiée et ayant pour objet la
couverture les dépenses publiques.
 Cotisations sociales : versements obligatoires des individus et des employeurs à la sécurité
sociale destinée à financer la protection sociale.
BREF Aperçu historique :
 Les mercantilistes : l’Etat garant de la richesse d’un pays.
Ils out définir la richesse d’un pays ou fonction de sa capacité à accumuler ces métaux,
(or , l’argent), pour les mercantilistes l’échange internationale est un jeu à somme nulle, si
l’un gagne, l’autre perde. L’enjeu pour le pays est de dégager un solde commerciale positif ;
donc l’Etat doit tout faire pour favoriser l’apparition de ce solde :
 Freiner les importations par les droits de douane.
 Favoriser les exportations en baissant les coûts de transaction internes.
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 Les principaux auteurs :
- Jean Badin : le premier à formule une théorie quantitative de la monnaie
- Willam Petty : le premier à calculer le revenu national.
Leur politique à échoué, son erreur à été d’ignorer que l’accumulation des moyens de
paiements sans contrepartie suffisante en production de bien et service débouche rapidement
sur l’inflation.
 Les physiocrates :
Pour F Quesnay la richesse est essentiellement agricole. L’Etat n’a aucun rôle à jouer dans la
constitution de la richesse, l’Etat doit simplement garantir l’ordre sociale.
L’intervention de l’Etat dans l’économie : du laisser – faire à la régulation :
La dernière crise financière dite crise des subprimes déclenchée aux Etats- Unis et
qui a déferlé à travers le monde entier, est venue nous rappeler que l’économie des marchés
ne peut pas être abandonnée à elle- même sinon c’est le gâchis. Car, en effet, les soit – disant
mécanismes d’auto régulation du marché qui sont censés éviter de telles crises n’ont jamais
fonctionné, et ce, depuis la Grande Crise de 1929.
Dés lors, l’Etat a un rôle important à jouer pour prévenir les crises et pour relancer les
économies après des catastrophés financières à l’instar de la crise des subprimes, bref l’Etat a
le rôle de réguler l’économie et veiller au bon fonctionnement des mécanismes de l’économie
du marché. Pour mieux appréhender le rôle de l’Etat dans l’économie, sa légitimité ainsi que
ses moyens d’action, nous allons voir successivement le rôle économique de l’Etat selon les
classiques et les keynésiens, la justification et le rôle de l’Etat dans l’économie, enfin les
instruments d’intervention étatique.
1.1. Le courant libéral et l’action économique de l’Etat.

Conformément à la doctrine libérale élaborée aux 18ème et 19ème siècles. Le rôle de l’Etat
était le maintien de l’ordre public et la réalisation des missions régaliennes. C’est la
conception de l’Etat – Gendarme. Selon cette conception, le Budget de l’Etat avait pour
mission de financer la force publique, la justice, la diplomatie. Toute autre dépense publique,
surtout dans le secteur économique et social, ne répondait pas, selon les classiques, au rôle de
l’Etat et portait atteinte à la liberté individuelle, à l’initiative privée et aux lois naturelles de
l’économie du marché.
Ainsi le courant libéral ou classique, prône le libéralisme économique et l’abstention de
l’Etat dans l’économie. Il faut promouvoir le laisser- faire et laisser les marchés s’auto-
réguler par le biais de la main invisible chère à ADAM SMITH.
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Par ailleurs, depuis les années 1970, il y a résurgence des thèses libérales avec des
économistes néolibéraux tels que Milton FRIEDMAN (Ecole monétariste), Thomas
SARGENT (Théorie des anticipations rationnelles) et Arthur LAFFER (Théorie de la
pression fiscale optimale) qui ont soutenu et prouvé que les interventions de l’Etat étaient
déstabilisantes sur l’économie, que les agents économiques réagissaient toujours aux
décisions économiques de l’Etat, que moins d’Etat était mieux Etat. Ils ont prôné des
politiques anti-inflationnistes se caractérisant par l’auto –limitation du pouvoir financier de
l’Etat et dénoncé les méfaits des déficits budgétaires notamment leurs effets d’éviction sur le
secteur privé et leurs effets boule de neige qui font croître l’endettement. Bref, ils ont tous
appelé au désengagement de l’Etat dans l’économie (privatisations) et à la déréglementation
(l’Etat a renoncé d’assumer certaines de ses missions régaliennes de fixer des normes, des
règles dans plusieurs secteurs du monde économico- financier). C’est cette doctrine qui
prévaut dans le monde anglo-saxon et dans les institutions économiques internationales
notamment le fonds monétaire international (FMI).
Fort malheureusement, l’auto- régulation des marchés n’a toujours pas fonctionné d’une part
et d’autre part, il y a l’existence des biens dits publics que les libéraux ont négligés. Ces deux
facteurs ont nécessité et nécessitent toujours l’intervention de l’Etat dans l’économie.
1.2. La doctrine interventionniste de l’Etat dans l’économie.

Avec la crise de 1929, le modèle libéral basé sur le laisser- faire devenait limité parce qu’il
venait d’étaler ses limites notamment une crise de surproduction qui a fait plonger les
marchés boursiers surtout WallStreet. L’auto- régulation du marché n’a pas eu lieu car l’offre
ne créait pas sa propre demande comme le prétendaient les classiques en l’occurrence Jean-
Baptiste SAY et qu’une crise de surproduction n’était pas impossible.
Pour faire face aux retombées de la crise, il fallait une nouvelle doctrine pour légitimer
l’action de l’Etat dans l’économie. Le Professeur d’économie à l’Université de Cambridge,
John- Maynard Keynes, dans son livre intitulé « Théorie générale de l’emploi, l’intérêt et de
la monnaie », a fait l’apologie de l’intervention de l’Etat dans l’économie et a encouragé les
Etats à voter et à appliquer des budgets en déficits afin de relancer les économies meurtries
par la Crise.
Les grandes politiques d’intervention économique qui vont s’en suivre dont le New Deal (aux
Etats-Unis) va être à l’origine d’une croissance soutenue qui va relancer les économies
occidentales jusqu’au choc pétrolier de 1973. En France, les trente années de croissance qui

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ont précédé la récession engendrée par le choc pétrolier de 1973 ont été qualifiées de Trente
Glorieuses.
II. JUSTIFICATION ROLE ET MOYENS DE L’INTERVENTION DE L’ETAT DANS
L’ECONOMIE.
II.1. Justification de l’intervention de l’Etat et son rôle dans l’économie.

A. Justification de l’intervention de l’Etat en économie.

A.1. Les déficiences du marché : le marché ne fonctionne pas toujours de façon à


sauvegarder les intérêts de tous les agents, à assurer sa survie et à éviter des crises. C’est
pourquoi l’Etat doit intervenir pour protéger les intérêts communs et assurer le
fonctionnement optimal de l’économie. Tel fut le cas en 2007-2008 avec la crise de subprimes
déclenchée par les marchés immobiliers et financiers américains de suite d’une distribution
inconsidérée des crédits immobiliers aux ménages sans commune mesure avec leurs revenus.
A.2. L’existence des biens collectifs : à côté des biens privés qui sont l’objet de l’économie
marchande, il existe des biens dits collectifs ou publics qui ont les caractéristiques suivantes :
une fois produits ; ils profitent à tous les usagers de la même façon sans que la consommation
de l’un puisse préjudicier celle de tous les autres. C’est le cas de l’éclairage public. Par
ailleurs, dès qu’un bien public est mis à la disposition de l’un tout le monde en bénéficie.
D’où la difficulté d’en faire payer le prix aux usagers car ceux-ci vont recourir
systématiquement à la non – révélation des préférences. Dés lors, la production de tels biens
ne peut être assurée que par les pouvoirs publics car on ne peut pas opérer de discrimination
dans la consommation dès qu’ils sont mis en marche.
A.3. L’aggravation des inégalités sociales : le développement et l’expansion du capitalisme
a laissé sur le pavé une multitude de personnes sans emplois, sans couverture de santé, sans
nourriture ni logement, ainsi que l’explosion des familles nombreuses avec des revenus
insuffisants. Pour assurer le minimum vital à tous ces personnes (malades, vieillard, femmes,
….), les différents Etats modernes se sont lancés dans de vastes politiques sociales.
Face aux trois types d’aspects susmentionnés, les Etats ont développé des stratégies
spécifiques : la stabilisation en cas de déficience du marché, l’allocation pour produire les
biens collectifs et la redistribution pour atténuer les inégalités sociales.

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B. Rôle de l’Etat dans l’économie
En intervenant en économie, l’Etat exerce trois fonctions qui sont : l’allocation, la
stabilisation et la redistribution.
B.1. La fonction D’allocation.
L’Etat a la charge de produire tous les biens que le secteur privé n’a pas intérêt à
produire soit à cause des investissements excessifs et peu rentables qu’ils exigent (cas des
infrastructures), soit du fait de la non exclusion à la consommation une fois produits (cas de
l’éclairage public qui est à la portée de tout le monde- difficulté de vendre l’éclairage public à
une personne seule). Ici la question demeure l’efficacité productive. L’Etat doit chercher à
maximiser le bien – être collectif tout en tirant le meilleur parti des ressources productives
disponibles. En outre les investissements réalisés par l’Etat dans les biens collectifs ou publics
sont généralement à l’origine des économies externes pour les entreprises. C’est le cas des
dépenses effectuées pour financer la recherche et la formation professionnelle.
B.2. La fonction stabilisatrice.
La stabilisation consiste en la régulation de l’activité économique et au rétablissement
des grands équilibres macro économiques. Il s’agit de ramener l’économie à son niveau
d’équilibre souhaité grâce aux initiatives publiques. Ces décisions publiques sont exercées
soit sur l’offre (production), soit sur la demande globale (dépense nationale).
Sur le plan temporel, à court terme, c’est la demande globale qui est susceptible de
réagir ; en revanche, les actions sur l’offre qui font recours aux structures de l’économie ne
réagissent qu’à moyen et long terme.
B.3. La fonction de redistribution.
Les répartitions primaires des revenus et de la richesse nationale ne satisfont toujours
pas aux principes de la justice et de l’équité sociale. D’où le rôle de l’Etat de devoir restaurer
cette justice et cette équité sociale en agissant dans l’économie par la fiscalité et les transferts
(subventions, prestations sociales, RMI).
Il y a deux types de redistribution : horizontale et verticale. La redistribution est dite
verticale quand l’Etat redistribue en faveur des agents économiques défavorisés par la
répartition primaire ; en revanche, cette redistribution est horizontale quand elle représente les
transferts entre agents : par exemple on prend aux riches pour donner aux pauvres ; les bien –
portants financent les soins de santé des malades.

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En veillant à la redistribution, au plus grand bien- être collectif et à la meilleure
protection contre les risques, l’Etat est devenu l’Etat –Providence ou le welfare State chez les
Anglo Saxons.
Passons à présenter les instruments d’intervention de l’économie dans l’orientation de
l’économie.

II.2. LES INSTRUMENTS D’INTERVENTION DE L’ETAT DANS L’ECONOMIE.

A. Les politiques conjoncturelles.


Les politiques conjoncturelles sont des politiques de court terme qui portent
essentiellement sur la demande globale dans le but de stabiliser ou de relancer l’économie.
A.1. Politique de stabilisation macroéconomique.
Egalement appelée politique de rigueur ou d’austérité, la politique de stabilisation est
constituée d’un arsenal de mesures afin de lutter contre l’inflation, conséquence de l’excès de
la demande globale sur l’offre. La stratégie consiste à réduire cette demande globale par
l’action des pouvoirs publics sur la masse monétaire et sur le budget en menant une politique
économique restrictive (élévation des taux d’intérêt directeurs de la Banque centrale,
diminution des dépenses publiques, augmentation de la pression fiscale) afin de réduire la
liquidité de l’économie.
A.2. Politique de Relance.
La politique de relance a pour objectif de faire redémarrer l’activité économique
grippée à cause de la rareté de liquidité ou qui est en récession en opérant l’accroissement de
la demande globale.
Dès lors, l’ensemble des mesures monétaires et budgétaires auront pour effet
d’accroître les liquidités dans l’économie par la baisse des taux d’intérêt, par l’augmentation
de la masse monétaire, par l’augmentation des dépenses publiques et par la baisse des impôts.
B. Les Politiques Structurelles.
Les politiques structurelles sont constituées des mesures sur les structures
économiques, politiques, juridiques dans le but d’augmenter l’efficacité de l’appareil
productif.
Ces politiques ont un horizon temporel d’impact de moyen et long terme. Ici les
mesures sont prises dans tous les secteurs (politiques sectorielles) : agriculture, transports,
infrastructures, industrie, marché du travail, commerce extérieur, réglementation économique,

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recherche, formation professionnelle, fonctionnement des marchés et institutions financières,
etc.).
B.1. Les Politique Structurelles de type libéral.
Ces politiques ont pour but de favoriser un meilleur fonctionnement des marchés et le
désengagement de l’Etat. En effet, l’Etat cherche à alléger son emprise sur l’économie par la
déréglementation et par les privatisations pour rendre les entreprises plus productives et plus
rentables en les soumettant à la concurrence.
C’est dans cette catégorie qu’il faut classer les politiques d’ajustement structurel qui
ont été menées par le FMI et la banque Mondiale dans les Pays en Voie de Développement
(PVD).
B.2. Les Politiques Structurelles de type interventionniste.
A cause du fonctionnement non optimal des marchés, l’Etat est tenu d’intervenir dans
les structures de l’économie afin d’assurer le progrès économique et le bien- être des
populations.
De ce fait, l’Etat agit par la réglementation (création du salaire minimum, retraites,
etc.) des grands travaux et les nationalisations. Ces nationalisations ont pour mission de
prendre en charge les entreprises en difficultés mais indispensables à l’économie nationale, de
protéger la collectivité par rapport aux intérêts privés, de doter l’Etat d’un pouvoir suffisant
pour orienter l’activité économique, de contrôler les entreprises stratégiques et d’accroître
l’indépendance nationale.
Au regard de ce qui précède, il convient de dire que l’intervention de l’Etat dans
l’économie est plus qu’incontournable face aux déficiences et au fonctionnement non optimal
du marché, disons du capitalisme. Par les normes qu’il doit édicter et par la régulation ; il est
obligé d’agir sur l’économie. Toutefois, il doit intervenir en privilégiant l’efficacité
économique et en évitant le gaspillage.

II.3. Quelques théories développées sur les dépenses publiques.

II.3.1. La loi Wagner

Selon Wagner dans les pays en voie de développement et d’industrialisation et qui


connaissent par conséquent une croissance des revenus et de la production par habitant les
dépenses publiques croissant plus rapidement que l’activité économique globale. Cela se
justifie par :

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 L’industrialisation conduit a une complexité croissante de l’activité économique qui nécessite
des formes nouvelles de la vie collective, il en résulte des dépenses supplémentaires liées à
l’administration générale.
 Le développement économique s’accompagne d’un accroissement de la demande de services
spécifiques tels que la culture, l’éducation, les actions sociales…etc. cette demande est
adressée à l’Etat sensé mieux répondre à ces besoins.
 L’industrialisation repose sur les changements technologiques qui exigent des investissements
d’une importance telle que seule l’Etat peut franchir, ainsi la croissance des dépenses
publiques trouve son origine dans le développement des activités de l’Etat qui est lui- même
conditionné par le développement économique.
II.3.2. L’effet de déplacement de Peacock et Wiseman
Cette thèse affirme que la part des dépenses publiques augmentent mais par palier et
ce à l’occasion de guerre ou de crise économique qu’il est difficile de revenir en arrière du fait
des habitudes que prennent les agents économiques qui en plus s’adaptent au niveau du
tolérable, l’écart entre « la résistance » des contribuables à la fiscalité et les conceptions des
pouvoirs publics sur les augmentations de dépenses se réduit sensiblement à l’occasion de
crise économique ou de guerre ainsi de par les bouleversements provoqués et des besoins
financiers occasionnés, un effet de déplacement peut se produire augmentant sensiblement le
niveau des dépenses publiques et de leur financement.
Une fois la crise surmontée ou la guerre finie le niveau de la dépense publique se
réduit mais n’atteint jamais son niveau initial. Une nouvelle conception de la charge fiscale
maximale tolérable permet aux dépenses de se maintenir mais à un niveau supérieur à hauteur
d’un nouveau palier.

II.3.3. Les différences de productivité de Baumol :

Cette thèse renvoie aux travaux de Baumol sur les difficultés de gestion de certains
secteurs. Dans la société, il existe deux grands types d’activités : celle vie il est possible ou
permanence de capter des garis de productivité relativement important et d’autres ou c’est
impossible (ou peut apprêter ici l’automobile et la coiffure). Les secteurs de l’économie qui
captent les gains de productivité au faut bénéficier leurs salaries ; les rémunérations
Augmentant. Les gestionnaires des secteurs ou la productivité n’augmente pas n’ont pas
d’autre solutions que d’accroitre les rémunérations dans ces secteurs. On peut transposer

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assez facilement l’analyse de Boumol à l’administration qui par nature est un secteur qui a des
difficultés à faire des gains de productivité et comprendre les raisons de la hausse des
dépenses publiques à qualité de servisse public identique. On sait que dans l’administration la
part des dépenses de fonctionnement et de la rémunération des salariés est importante.

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Ch. 2 : Débat sur la théorie de l’impôt
L’impôt est considéré comme une contribution de plusieurs formes à laquelle on peut
donner plusieurs fonctions.

A. CONCEPT DE L’IMPÔT :

Définitions : Les définitions classiques de l’impôt ne lui assignent pour vocation que la
couverture des charges publiques. Les définitions contemporaines leur associent une autre
finalité consistant dans la satisfaction d’objectifs à caractère économique ou social et parfois
même politique. Si les définitions sont nombreuses, on retiendra la définition suivante :

« L’impôt est un prélèvement obligatoire non affecté, opéré par l’Etat ou les
collectivités locales à titre définitif, sans contrepartie directe dans l’objectif d’assurer la
couverture des dépenses publiques et de réaliser d’autres objectifs économiques et
sociaux. »

a. L’impôt est un prélèvement : cela signifie qu’il s’agit d’un transfert de fonds de l’agent qui
paie (contribuable) vers l’entité qui opère le prélèvement (l’Etat ou collectivité locale). Ce
transfert est irréversible et définitif.

b. Le prélèvement est obligatoire : cette obligation tient à légitimité de la puissance publique


et au principe de consentement à l’impôt. En cela, de l’impôt diffère de l’emprunt de l’Etat
qui n’est pas obligatoire et en plus fait l’objet de remboursement ultérieur.

c. L’impôt n’est pas affecté : le montant de l’impôt collecté est désigné à financer le budget
public sans affectation préalable, il s’agit d’une gestion publique dans le cadre du principe de
l’unité de caisse qui est un principe budgétaire de la comptabilité publique appelé souvent :
Universalité budgétaire.

d. L’impôt est sans contrepartie directe :

La personne physique ou morale acquittant l’impôt n’est en droit d’exiger des


avantages directs ou des services immédiats en contrepartie des sommes acquittés.

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I. Pourquoi payer de l’impôt ?
Des Arguments d’ordre politique, financier, social, religieux ont été avancé.
Mais aucun individu n’est vraiment convaincu de la nécessité de payer l’impôt surtout s’il lié
cette question avec celle de la répartition des impôts et celle des dépenses publiques.
 L’idéal pour ces on contribuables servait de vivre dans une société sans impôt.
 Différents arguments ont été présentés pour convaincre les contribuables de la fatalité
d’impôt.
 Pour la un l’impôt est un devoir religieux au vous de la solidarité entre musulmans
 Pour d’autre l’impôt est la contrepartie des service rendus par l’état essentiellement la
protection de la propriété individuelle contre toutes agression interne ou externe.
 C’Est la vie en société qui justifie l’Etat et l’impôt
 Et enfin pour les PVD, l’impôt est nécessaire pour financier la croissance et inciter à
l’investissement.
 OBJECTIFS DE L’IMPOT :
On peut assigner à l’impôt trois objectifs différents :
– Financement des dépenses publiques de l’Etat ;
– L’objectif de redistribution ;
– Et L’objectif économique ;
1. Objectif de financement de dépenses publiques :
C’est un objectif classique de l’impôt et puisque la fiscalité a pour objectif principale
d’assurer le financement des services publiques dont un pays veut se doter, ce sont donc les
choix de société faits par les citoyens qui doivent déterminer le niveau de prélèvement fiscal.
Cette conception financière de l’impôt doit avoir pour l’objet de procurer de recette pour les
pouvoirs publics.
La couverture des charges publiques par l’impôt doit être organisée de manière à ce
que cette dernière ne doit pas influencer les contribuables dans leurs choix économiques et
juridiques.
2.Objectif de redistribution des revenus :
La redistribution des revenus est l’une des fonctions traditionnelles de l’impôt,
l’objectif de la redistribution de revenu est de réduire les inégalités sociales mais il est
difficile de passer des principes généraux de la justice sur les degrés de l’inégalité. Cela
signifie que l’objectif de réduction des inégalités par l’intermédiaire de l’impôt reste vague.

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3.Objectif économique de l’impôt :
L’impôt permet à l’Etat d’intervenir dans la vie économique et sociale d’un pays.
Création ou annulation d’impôt, augmentation du poids d’impôts et ce dans l’objectif de
favoriser ou défavoriser un bien, un secteur d’activité ou un groupe de personne.
 L’impôt est né avec la genèse de l’Etat.
Les mêmes arguments qu’out été utilisés pour justifier de la nécessité de l’Etat ont été
avancée pour montre la légitimité de l’impôt. C’est le gène de l’Etat qu’est à engarde la
naissance de l’impôt.
Le développement économique, le passage de l’économie de cueillette et de chasse à
une économie agricole a été à l’origine de l’Etat et de l’impôt par le dégagement d’un surplus
économique qui a permis de libérer une partie des producteurs donc tant que l’Etat existe,
l’impôt exister.
 La vie ou société exige l’acquittement de l’impôt.
La vie en société a des avantages mais aussi à des inconvénients les avantages sont
multiples : la dissions de travail a permis la disponibilité des bions et des services les soins
sociaux, l’éducation les loisirs collectifs….ne peuvent être disponible que quand il y a vie ou
société.
Face à ces avantages, il y a des inconvénients, D’abord, il ya des devoir et des
obligations, il faut respecter les règles de la vie en société, défendre le pays quand il faut, ne
toucher ni à la propriété ni à la liberté d’autrui. Mais le devoir le plus important par sa valeur,
sa permanence et son poids est l’impôt. La vie en société exige donc des dépenses sociales qui
doivent être financiers par les différents membres de la société.
 L’impôt une contrepartie des services de l’Etat :
Le principe de l’équivalence que la répartition de l’impôt doit se faire en fonction de
l’utilité que chacun tire de la consommation des services collectifs ainsi financés.
I. La courbe fiscale d’ibn khaldoun
Ibn khaldoun a démontré que des impôts faibles sont favorable à l’activité
économique, à la recette fiscale de l’état et au bien être des contribuables .il a aussi démontré
qu’au delà d’un certain seuil d’accroissement des taux d’imposition conduit à la baisse de la
recette fiscale.
D’après ibn khaldoun des impôts faibles et équitables incitent au travail et à la
production et par conséquent conduit à un accroissement du revenu des contribuable et par là
un accroissement de la recette fiscale de l’Etat à la suite de l (élargissement de base
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imposable. C’est en élaborant un système fiscale équitable et supportable que l’Etat peut faire
augmenter ses revenus et le revenu des contribuables.
Ainsi pour relance l’activité économique et pour augmenter la recette fiscale, l’Etat
doit, d’après ibn Khaldoun, réduire la ponction fiscale, des impôts faibles constituent une
motivation pour le travail. Les contribuables seront incités à travailler et à accroitre la
production .la conséquence est que la richesse créée par le pays augmente. Ceci va réduire à
l’élargissement de la base imposable.

L’idée essentiel de la théorie d’ibn khaldoun se résume ainsi : au delà d’un certain
seuil, un impôt peut freiner la production. Il existe donc un point ou l’impôt est juge injuste et
équitable par les contribuables à partir duquel ils préfèrent réduire leur production ou du
moins la réduire que de verser leurs derniers à l’Etat. La conséquence est que la production
baisse suite à la paralyse de la motivation. La production constitue la base imposable, ce qui
conduit à une baisse de la recette fiscale.
Il en résulte qu’une baisse des taux d’impôt de 80 % à t semble bénéfique pour tout le
monde : pour les contribuables, bien entendu, mais aussi pour l’Etat lui-même, puisque le
rendement fiscal s’accroitre (il passe de R à R avec R>R). D’où la nécessité de politique de
relance de l’activité économique, c’est-à-dire de stimulation de l’offre de production par les
ménages –salariés et les entreprises respectivement.

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Cette théorie d’ibn khaldoun développée au 20éme siècle et reprise par l’économiste
LAFFER et est connu à ce jour à tort sous le nom de la courbe de LAFFER.

II. L’Etat gendarme et la thèse de la fiscalité neutre :


Dans la phase de l’Etat gendarme, la théorie classique réduit le rôle de l’Etat au
maintien de l’ordre et de sa sécurité sur le plan interne et à garantir de la défense sur le plan
externe.
L’Etat n’intervient ni au niveau de l’activité de l’individu, ni au niveau de la
réparation des revenus et des richesses : la notion d’impôt présente le caractère de la
neutralité, son objectif est purement financier, il consiste à fournir à l’Etat les recettes
nécessaires à la couverture de ses charges.
La neutralité de l’impôt suppose, d’un côté, l’égalité des individus dans l’application
de l’impôt, et d’un autre côté, la réduction de la charge fiscale, or une telle équivalence est
difficilement atteinte.
III. L’Etat providence et la thèse de la fiscalité interventionniste
A. L’impôt, un moyen de réduction des inégalités sociale :
Dans une première phase de l’Etat providence le rôle de l’Etat est passe au stade de la
réalisation de la justice sociale et de la limitation des méfaits du système capitaliste tout en le
sauvegardent, et ce par le bais d’une imposition du revenu et des successions à un taux
progressif et par la diminution des impôts sur la consommation, ainsi l’impôt serait un moyen
de redistribution juste du revenu national.
B. L’impôt un moyen d’intervention de l’Etat dans la vie économique :
Dans une deuxième phase de l’intervention de l’Etat, l’Etat s’est trouvé, devant les crises
économiques et surtout la crise de 1929, dans l’obligation d’abandonner sont absentéisme sur

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les plans économique et sociaux et d’intervenir pour faire face à ces crises économiques. La
notion d’impôt a connu un sens moderne, en ce sens à ces crises économiques. La notion
d’impôt a connu un sens moderne, en ce sens qu’il est devenu un moyen d’intervention de
l’Etat dans la vie économique et sociale.
L’impôt a cesse de servir seulement à la couverture des charges publiques pour devenir un
acteur du développement économique, un instrument de la démographie, un redistribuer de
richesse, un redresseur d’inégalité, un stabilisateur des conjonctures, un aménageur de la
géographie, un protecteur de l’environnement.
Pour les interventionnistes , l’objectif de l’intervention de l’ Etat n’est pas seulement de
réduire les inégalités mais de aussi de garantir une croissance de la production dans la
stabilité, pour le bénéfice de la collectivité .et c’est pour atteindre l’objectif économique que
les interventionnistes ont réclamé l’intervention de l’Etat pour garantir un salaire minimum
,réglementer le travail, protéger l’action syndicale, contrôler les prix et assurer la
nationalisation .ils ont réclamé le financement public de l’éducation , de la santé , de certain
transports , de quelques loisirs et nombreuses autres services publics.

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Chapitre 3 : l’investissement public et croissance économique
1. Littérature théorique :

Le rôle de l’Etat dans la sphère économique était toujours un sujet de débat entre les
courants de la pensée économique notamment entre les libéraux et les interventionnistes. Pour
ces derniers, l’Etat contribue dans la sphère économique à travers un ensemble de
mécanismes dont les dépenses publiques d’investissement sont fondamentales.

Pour Keynes, les dépenses publiques globales (dont les dépenses publiques d’investissement)
agissent sur la demande effective. L’augmentation de cette dernière motive les entreprises à
accroitre leur production ce qui provoque un effet positif sur la croissance économique. Outre,
Wagner (1835-1917), par sa « loi de l’extension croissante de l’activité publique », montre
qu’il existe une relation entre les dépenses publiques et la taille su secteur public. Pour lui, les
dépenses publiques augmentent lorsque la taille du secteur public augmente.

Musgrave, dans sa théorie des finances publiques (1959), montre l’existence d’une relation
entre les dépenses publiques et le revenu par habitant. Musgrave distingue trois niveaux de ce
dernier. Lorsque le revenu par habitant est faible, il est consacré juste à la satisfaction des
besoins primaires. A se stade, les dépenses publiques sont aussi faibles. En revanche, lorsque
le revenu par habitant augmente, la demande des services fournis par le secteur public, tel que
les services de santé d’éducation et de transport commence à augmenter. Cette évolution porte
le secteur public à augmenter ces dépenses publiques pour répondre à cette demande
croissante. Le troisième cas pour Musgrave est lorsque le revenu par habitant est élevé. Cette
situation est constatée chez les pays développés. Dans ce cas, les dépenses publiques
commencent à diminuer car les services publics sont déjà offerts et la demande des autres
services publics est faible.

D’autres théoriciens défendent le rôle positif de l’investissement public dans la sphère


économique en introduisant la notion du bien public. L’investissement public vient pour
résoudre les défaillances du marché lorsqu’il s’agit d’un bien public dans lequel
l’investissement privé ne peut pas intervenir car le profit n’est pas garanti dans la production
de ce type de biens. Pour Romer (1986), l’investissement public contribue dans la fonction de
production des entreprises comme les autres facteurs de production. L’investissement public
permet de produit des biens publics purs, tels que les infrastructures de transports, qui
diminuent les coûts de production du secteur privé. Barro (1990) et Aschouer (1989) montrent
18
que les dépenses publiques stimulent la productivité des facteurs de production privée. Dans
ce sens, les dépenses publiques peuvent être intégrées soit dans la fonction d’utilité des
consommateurs, soit dans la fonction de production des entreprises. D’autre théoricien,
notamment les défendeurs de la pensée libérale, voient que la contribution de l’investissement
public dans la production se fait au détriment de l’investissement privé à travers ce qu’on
appel l’effet d’éviction. De ce fait, l’investissement public, pour les libéraux n’est pas efficace
pour stimuler la croissance économique.

2. Littérature empirique

Les travaux de recherche empirique sur la relation entre l’investissement public et la


croissance économique ont donné des résultats mitigés selon le pays et la période d’étude.
Certains travaux ont approuvé la littérature théorique présentée ci-haut, en trouvant dan leurs
résultats un effet positif de l’investissement public sur la croissance économique. D’autres
travaux contredissent la littérature théorique en trouvant un effet négatif de l’investissement
public sur la croissance économique.

Au Maroc, ELALAOUI J. et HEFNAOUI A. (2018) ont étudié l’impact des dépenses


publiques sur la croissance économique pour la période 1975-2016. Les résultats de cette
étude montrent que les dépenses publiques ont un impact négatif sur la croissance
économique. Mais en distinguant entre les dépenses publiques d’investissement et les
dépenses publiques de consommation, les résultats montrent que ces derniers ont un impact
positif sur la croissance économique, tandis que l’impact est négatif pour les dépenses
publiques d’investissement. Dans le même sens, OBAD J. et JAMAL Y. (2016) ont montré, à
l’aide d’un modèle ARDL appliqué sur des séries chronologiques annuelles allant de 1980 à
2014, que les dépenses publiques exercent un impact négatif sur la croissance économique au
Maroc. En outre, AZEROUAL M. et OUMANSOUR N. (2019) ont étudié la relation entre
l’investissement public et la croissance économique au Maroc pour la période 1990-2015. En
utilisant un modèle ARDL, les auteurs ont conclu un effet significatif et positif de
l’investissement public sur la croissance économique à court terme. Tandis qu’à long terme
l’effet de l’investissement public n’est pas significatif. Sur une période de 1970-2008,
TAHTAH H. (2013) a étudié la relation entre les dépenses publiques et la croissance
économique au Maroc. Cette relation est étudiée à travers deux modèles à correction d’erreur
(MCE) dont le premier utilise les dépenses publiques agrégés et le deuxième modèle utilise

19
les dépenses publiques désagrégées en six catégories. Les résultats de l’étude montrent que les
dépenses publiques d’investissement, notamment les dépenses publiques en infrastructures et
les dépenses publique de transport et communication, ont un effet positif sur la croissance
économique au Maroc.

D’autres recherches empiriques effectuées hors le Maroc ont été examinées également dans ce
travail. BENDOMA M. et MESSINE ESSOMBA C. (2017) ont travaillé sur l’effet de
l’investissement public sur la croissance économique au Cameron pour la période de 1975-
2015. En utilisant un modèle ARDL, les auteurs ont conclu que l’investissement public exerce
un effet négatif sur la croissance économique à court terme comme à long terme. Cependant
l’effet négatif de long terme et plus grand. Au Nigéria, EGBETUNDE T. et FASANYA I.
(2013) ont étudié la relation entre les dépenses publiques et la croissance économique pour la
période 1970-2010. Les auteurs ont distingué les dépenses publiques totales, les dépenses
publiques en capital (d’investissement) et les dépenses publiques récurrentes (de
fonctionnement). L’utilisation de trois modèles ARDL a montré que les dépenses publiques
totales ont un effet négatif sur la croissance économique à court et à long terme. Néanmoins,
les dépenses publiques récurrentes ont montré un effet positif sur la croissance économique eu
Nigéria. L’effet des dépenses publiques en capital et aussi positif mais moins important que
celui des dépenses publiques récurrentes. TENDELET J. I. (2018) a conclu, par une
modélisation ARDL sur des séries chronologiques annuelles allant de 1986 à 2016, que
l’investissement public exerce un effet positif à court terme sur le PIB hors pétrole au Congo.
En revanche, l’effet à long terme de l’investissement public est négatif. Dans son article,
ZAKANE A. (2009) cherche à étudier l’effet des dépenses publiques d’infrastructures sur la
croissance économique en Algérie pour la période 1975-2005. En utilisant un modèle VAR,
les résultats de la recherche montrent que les dépenses publiques d’investissement ont un effet
positif mais faible sur la croissance économique en Algérie. La modélisation VAR, appliquée
dans ce travail, montre aussi l’existence d’une relation de causalité dans les deux sens entre
les dépenses publiques d’investissement et la croissance économique en Algérie. NAZMI N.
et RAMIREZ M. D. (1997) montrent dans leur recherche que l’investissement public a un
impact significatif et positif sur la croissance économique au Mexique pour la période 1950-
1990. Les résultats de leur étude montrent aussi l’existence d’une relation négative entre
l’investissement public et l’investissement privé. Cela confirme la présence de l’effet
d’éviction dans le cas du Mexique. Néanmoins, les auteurs confirment que ce dernier résultat

20
n’est pas très convaincant, car une désagrégation de l’investissement public peut conclure le
type d’investissement public qui évince l’investissement privé.

D’autres chercheurs ont essayé d’étudier l’impact de l’investissement public sur la croissance
économique dans un groupe de pays. NUBUKPO K. (2007) a travaillé sur sept pays de la
zone de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) pour la période de
1965-2000. L’auteur a testé, dans un premier temps, l’effet des dépenses publiques totales sur
la croissance économique de l’Union. Les résultats montrent qu’à court terme, pour la plupart
des pays, les dépenses publiques ne sont pas significatives sauf pour deux pays mais avec un
effet négatif sur la croissance économique. A long terme, les résultats sont mitigés. L’effet
des dépenses publiques est positif pour deux pays et négatif pour deux pays et non significatif
pour les trois autres. Grosso modo, les dépenses publiques exercent un effet positif sur la
croissance économique pour seulement deux pays parmi les sept étudiés dans l’UEMOA.
Dans un second temps, l’auteur a désagrégé les dépenses publiques en deux catégories à
savoir les dépenses de consommation et les dépenses d’investissement. Les résultats de
l’estimation montrent que l’impact des dépenses public de consommation est globalement
négatif à court et à long terme, et l’impact des dépenses d’investissement est globalement
positif notamment à long terme. En outre, FOUOPI DJIOGAP C. et al (2014) cherchent à
étudier l’influence des dépenses publiques sur la croissance économique dans six pays de la
Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC) pour la période de
1997-2011. Les auteurs, en utilisant cinq modèles économétriques, ont distingué entre cinq
catégories de dépenses publiques à savoir les dépenses publiques de santé, d’éducation,
d’investissement, de consommation et les dépenses publiques militaires. Les résultats de
l’étude montrent qu’à partir d’un seuil des dépenses publiques, l’effet sur la croissance
économique peut être positif ou négatif selon la catégorie des dépenses publiques étudiées.
Pour les dépenses publiques de santé et d’éducation, l’effet sur la croissance économique est
négatif au départ, mais à partir d’un seuil, l’effet devient positif. Pour les dépenses publiques
militaires, de consommation et d’investissement, l’effet est positif au départ mais après un
certain seuil, l’effet devient négatif. En effet, les travaux de recherche empiriques, présentés
ci-haut, confirment l’existence d’un effet de l’investissement public sur la croissance
économique. Néanmoins, ces recherches ne font pas l’objet d’un consensus sur le signe de cet
effet.

21
CH 3 : les dépenses fiscales

Les dépenses fiscales sont apparues et évoluées en concomitance avec l’impôt. Depuis
les cent dernières années elles ont pris des proportions considérables, notamment à compter
des années 1970. Au Maroc, leur évolution est marquée par l’émission du premier rapport sur
les dépenses fiscales en 2005. Les incitations fiscales constituent un instrument de la politique
fiscale visant atteindre les objectifs poursuivis par l’Etat. La réduction de la charge fiscale des
contribuables et la consolidation de leur solvabilité vis-à-vis du trésor par le biais des
incitations fiscales s’inscrit parmi les atouts. Toutefois, leur évolution caractérisée par la
multitude des taux d’imposition, des exonérations, les réductions ainsi que les différentes
conditions pour en bénéficier rend le système fiscal complexe et ambigu. Du coup, certains
contribuables tirent profit de telles situations pour éviter, partiellement ou totalement, l’impôt.
Idem pour les lobbies qui veillent sur le maintien des dispositions dérogatoires en vue de
continuer à en bénéficier tout en créant des distorsions dans l’économie du pays.
Le rôle de l’Etat dans l’économie s’est progressivement accru avec le passage à l’Etat
providence. L’intervention gouvernementale pour subventionner l’économie peut se faire de
trois manières. D’abord via l’aide directe ou budgétisée, appelée « paiements de transfert » au
profit des producteurs, via le système fiscal qui joue le rôle d’intermédiaire à travers les
dépenses fiscales, ou encore par des formes cachées ou latentes qui ne figurent ni dans les
dépenses budgétisées ni parmi les dépenses fiscales, il s’agit des barrières douanières à
l’importation qui augmentent le coût des produits étrangers en favorisant les produits
nationaux similaires. Dans ces dernières décennies le recours à la redistribution via les effets
indirects de la fiscalité, notamment les dépenses fiscales, a beaucoup évolué aussi bien dans
les pays développés qu’en voie de développement, y compris le Maroc. En effet, au lieu
d’imposer tout le monde au même niveau puis accorder des aides directes aux catégories que
l’on souhaite subventionner, les gouvernements trouvent dans les dépenses fiscales une
alternative adéquate. Les dépenses fiscales sont des mécanismes qui visent à atteindre des
objectifs déterminés et fixés par l’Etat. De même, elles ne sont pas figées car elles font l’objet
chaque année de suppressions, créations et/ou modifications, ce qui rend le système fiscal
instable et complexe voire illisible pour certains contribuables. En effet, il arrive parfois que
les dépenses fiscales sont détournées de leur finalité initiale. Certains contribuables
s’arrangent, en profitant de la complexité du système fiscal, causée d’au moins partiellement
par ces multiples dispositions dérogatoires, différents tau , pour éviter l’impôt. Pour J. E.

22
Stiglitz et al. (2018, p. 888), L'évitement fiscal consiste à tirer profit au maximum des
mesures prévues par les lois fiscales- tout en les respectant- dans le but de réduire le montant
de l'impôt à payer. Les incitations fiscales constituent une piste dont tirent profit les groupes
d’intérêts particuliers pour réduire leurs impôts.

1. La fiscalité et les dépenses fiscales :

Les dépenses fiscales ont connu un essor constatable notamment lors des 50 dernières
années. Elles constituent l’un des mécanismes d’intervention étatique dans l’économie.
L'impôt a significativement évolué au fils du temps, sa naissance pourrait remonter à
l'époque de l'apparition de la première organisation humaine et à la détention du pouvoir à
l'intérieur d'elle. Dans ce sens, Tremblay (2012) trouve que l’origine de l’impôt revient à
l’époque de tout premier empire d’Egypte établit vers l’an 3500 ans avant Jésus-Christ. C'est
le besoin de sécurité collective qui pousse les individus à accepter, de gré ou de force, qu'une
personne, un monarque ou un roi par exemple, s'appropriait des ressources afin de pouvoir
exercer et pratiquer le pouvoir, à ce propos (Tremblay, 2012, p. 25) a écrit : «le phénomène de
la fiscalité est à la base d'un acte de transfert entre deux patrimoines, soit le patrimoine d'un
individu ou de groupe d'individus au profit d'une autorité constituée». Les prélèvements d'une
fraction de la richesse créée par les contribuables constituent, depuis toujours, la principale
ressource financière de l’Etat et des collectivités locales et contribuent efficacement au
financement des dépenses publiques (HOSSNI, 2018). En effet, les prélèvements fiscaux
opérés sur les revenus et les bénéfices des agents économiques constituent, entre autres, des
moyens de financement des services publics dont les contribuables tirent bénéfices comme le
dit (Tremblay, 2012, p. 4) : « le contribuable apporte son écot en retour des biens et services
publics dont il ne peut mesurer l'exacte valeur pour lui-même ». En dehors de son objectif
classique et principal consistant en la collecte des recettes fiscales permettant d’aider le
financement des biens publics, des dépenses sociales et d'autres activités ayant un retour
positif sur la société, le système fiscal sert un outil permettant à l'Etat d'intervenir dans
l'économie afin de corriger les déséquilibres et les crises. Ainsi, le choc mondial de 1929 a
contribué à la modification du rôle de l'Etat gendarme vers l'Etat providence. La politique
fiscale dont le rôle s'incarne, outre la mobilisation des ressources fiscales, dans la
redistribution de la richesse et la réorientation des comportements des contribuables, constitue
un instrument d'intervention étatique aussi bien par la taxation que par la dépense et la
déréglementation (Djelil, 2017). Par exemple, aux Etats-Unis, la régulation conjoncturelle de
23
l'économie par taux d'imposition est utilisée dans les années 1960 notamment via la politique
de la flexibilité fiscale. Celle-ci, cherchait la systématisation des taux d'impositions en
fonction de la conjoncture économique. C’est-à dire que les taux d'imposition sont ajustés
selon que l'économie soit en surchauffe ou en récession (Castagnède, 2008, p. 7). Depuis
toujours l'impôt est accompagné des réductions et des exonérations qui sont apparues en
concomitance avec son apparition comme a pu le dire (Pichet, 2016, p. 447) : « les niches et
les exemptions sont à l'impôt ce que l'ombre est à l’homme ». Mais, leur poids a pris des
proportions très importantes dans les pays lors des cinquante dernières années dans le but
d'atténuer le coût global sur les budgets publics. Pour Haulotte & Valenduc (2014) les débats
portant sur les dépenses fiscales sont apparus vers les années 1970 suite à la conviction
qu'elles peuvent jouer le même rôle et atteindre les mêmes objectifs que ceux visés par les
dépenses publiques. Néanmoins, la définition des niches fiscales n'est pas universelle dans la
mesure où chaque pays a son système fiscal qui lui est propre. Il s'en suit qu'une dépense
fiscale dans un pays peut n'être qu'une disposition de droit commun servant à la détermination
de l'impôt dans un autre pays. Les dépenses fiscales peuvent être définies comme: «toute
disposition, législative, règlementaire ou administrative, à finalité incitative autre que fiscale,
dont la mise en œuvre entraîne pour les administrations publiques une perte de recettes, qui
peut être remplacée par une dépense budgétaire et qui accorde, directement ou indirectement,
à une catégorie de contribuables, un allégement de ses prélèvements obligatoires par rapport à
ce qui serait résulté de l'application de la norme issue des principes généraux de droit fiscal du
système fiscal» (Pichet, 2016, p. 281). L'intervention gouvernementale dans l'économie
marocaine à travers l'instrument fiscal n'est pas récente; elle revient aux premières années de
l'indépendance politique comme le témoigne (Nmili, 2011, p. 172) : «le Maroc n'a pas
échappé à cette logique , dès l'indépendance politiques, les pouvoirs publiques ont entrepris
des politiques interventionnistes de relance de l'investissement pour supplier le secteur privé
dans un premier temps et pour inciter ce secteur à agir et à se développer par la suite».
Au Maroc, les dépenses fiscales ne sont autres que des dispositions législatives ou
réglementation qui dérogent à une "norme fiscale", ces dérogations constituent un enjeu fiscal
important dans la mesure où elles réduisent les recettes de l'Etat et constituent un coût pour le
trésor public ayant les mêmes effets que ceux engendrés par les dépenses directes. Selon le
rapport sur les dépenses fiscales pour le projet de la loi des finances 2020, il s'agit de toute
disposition fiscale s'écartant du régime fiscal de référence, préalablement défini. Ce système
fiscal de référence regroupe les régimes fondamentaux des différents impôts.
24
Certains chercheurs comme Godbout (2006) considèrent inutile de recourir au système
fiscal de référence pour la détermination des dépenses fiscales. En revanche, Pichet (2016)
pour sa part trouve contradictoire de définir une dérogation si ce n'est pas par rapport un point
de référence. En effet, comme les dépenses fiscales n'existent que par dérogations aux
dispositions générales de droit commun, il est nécessaire de définir le point de référence
auquel dérogent les dispositions fiscales. Il s'agit de la norme ou le système fiscal de
référence. Au Maroc, celui-ci regroupe les régimes fondamentaux des différents impôts et
obéit à deux principes qui sont:
a- Principe du caractère général de la disposition: seules sont qualifiées comme
dépenses fiscales les mesures fiscales qui profitent à des catégories
spécifiques de contribuables et non à l'ensemble;
b- Principe de la pratique en vogue à l'échelle internationale: il s'agit de certaines
dispositions fiscales incitatives mais sont considérées faisant partie du
système fiscal de référence à l'instar d'une pratique généralisée à
l'international.
2. Coup d'œil sur les dépenses fiscales en matière de l'impôt sur les sociétés :
D’après le rapport sur les dépenses fiscales pour PLF 2020 publié par le ministère de
l’économie et des finances, la formation des dépenses fiscales au Maroc se caractérise par
l'ancienneté des dispositions fiscales dans la mesure où 265 mesures fiscales sur 293
enregistrées en 2019 soit 90% sont créées antérieurement à 2016. De même, en ce qui
concerne les coûts engendrés par les dérogations fiscales il y a lieu de noter qu'ils sont
minorisés parce que jusqu'en 2017, comme le montre le tableau ci-après, Et de l’autre part,
elle ne tient pas compte des autres recettes fiscales, en provenance des autres impôts ou plus
généralement en provenance des autres prélèvements obligatoires, qui sont nés suite à
l'instauration de la mesure dérogatoire (Pichet, 2016, p. 338- 339).

25
Dans le cadre de la transparence, et à l'instar des pays développés qui ont rendu public
leurs dépenses fiscales il y a environ une quarantaine d'années, le Maroc s'est grandement
intéressé aux dépenses fiscales et a publié son premier rapport sur les dépenses fiscales en
2005(Djelil, 2017). L'observation de l'évolution des avantages fiscaux montre une baisse
significative entre 2013 et 2019 en passant de 33 284 à 27 785 millions dirham avec une
réduction de 5 499 MDH soit 16,52%. Toutefois, cette réduction n'a pas été due à une
tendance baissière régulière d'une année sur l'autre dans la mesure où l'on constate que les
pertes en recettes fiscales sont tantôt en augmentation et tantôt en diminution. La plus forte
baisse est enregistrée en 2018 pour un montant total de 4 151 millions dirham soit 12,42% par
rapport à 2017. En matière de l'impôt sur les sociétés, crée en 1987 sur mesure pour les
sociétés appelées "de capitaux" pour remplacer l'impôt sur les bénéfices professionnels IBP
qui s'appliquait aussi bien aux personnes physiques qu'aux personnes morales (Mounir, 2017,
p. 153), les avantages fiscaux occupent une bonne place dans la l'ossature des niches fiscales
totales comme le montre le graphe ci-après :

3. Les dépenses fiscales et évitement de l’impôt :

L’évitement fiscale est le résultat de mesures prises pour réduire au minimum l’impôt
et qui, bien que conforme à la lettre de la loi, vont à l’encontre de l’objectif et de l’esprit de la
loi7. Pour J. E. Stiglitz et al., (2018) c’est le fait de tirer avantage de toutes les niches fiscales
présentes dans la structure, qui se répercute sur les recettes fiscales. En effet, les réformes
visant à réduire l'évitement fiscal via les abris fiscaux n'y sont parvenues qu'au prix d'une
complexité du code général des impôts. Une telle complexité constitue, de nouveau, un terrain
26
fertile pour l'évitement fiscal, celui-ci reflète une image d'inégalité et de distorsion dans
l'économie.

4. Le rôle des dépenses fiscales dans la lutte contre l’évitement fiscal :

Le comportement du contribuable est l'un des pierres d'achoppement pour les


recettes fiscales de l'Etat. Malgré les lois contraignantes, les contribuables
conservent une marge d'œuvre leur permettant d'éviter, partiellement ou totalement,
l'impôt. La fraude fiscale et l'évitement fiscal bien qu'ils produisent les mêmes
résultats pour le trésor public à savoir la perte de recettes fiscales, sont bien
différents. La fraude fiscale désigne la transgression volontaire par le contribuable
de la loi, c'est-à-dire en toute conscience qu'il encoure des sanctions et pénalités s'il
est repéré. A contrario, quand le contribuable, pour alléger son fardeau fiscal,
s’arrange pour bénéficier des dispositions fiscales qui rentrent strictement dans le
respect total de la loi telle que les exonérations, les dégrèvements, les crédits
d'impôt, les abattements...qui sont prévues par le code général des impôts, ici nous
parlons de l'évasion fiscale. Il s'agit, à titre d'exemple, d'un contribuable qui
transfère son siège social dans une zone géographique qui bénéficie d'un traitement
fiscal préférentiel bien qu'il exerce son activité effective dans une autre zone ; c'est
le cas des contribuables qui tirent profit de la moindre faille de la loi (Tremblay,
2005, p. 127- 128). D’une manière générale, le contribuable ne trouve pas le plaisir
à payer l’impôt comme l’a pu écrire J. E. Stiglitz et al. (2018, p. 607) : « Payer ses
impôts est une tâche que l'on ne remplit pas toujours dans la joie et bonne humeur
(....). Pour tout dire, la plupart des individus préféreraient que leurs impôts soient
plus bas ». La création des dépenses fiscales est, selon plusieurs chercheurs comme
(Nmili, 2011) et (Pichet, 2016), précédée par une augmentation des prélèvements
fiscaux. Cela explique qu’à côté de la recherche de l’objectif qu’il vise atteindre par
le biais de la dépense fiscale, l’Etat allège le fardeau fiscal du contribuable et du
coup consolide sa solvabilité vis-à-vis du fisc. Dit autrement, quand le poids des
impôts pèse lourdement sur le contribuable, ce dernier peut, souvent, se manifester
négativement au paiement de l’impôt. Néanmoins, en regardant son écot dans la
couverture des charges publiques réduit par le biais des dérogations fiscales dont il
bénéficie, le contribuable se comporte, normalement, favorablement eu regard du
paiement de ses obligations fiscales. Sur le point de l’influence de la fiscalité sur les
27
comportements des contribuables, Pichet (2016, p. 346) dit que : «la nature
humaine est stable et que la fiscalité induit et modifie les comportements
économiques et fiscaux, les contribuables ayant un penchant naturel à chercher à
réduire leurs impôts, en général en restant dans la cadre légal ».

La transparence des finances publiques est basée sur le principe de l’égalité fiscale qui
stipule que tout le monde soit traité à pied d’égalité devant l’impôt de telle sorte que les
charges publiques soient supportées équitablement par les agents économiques en fonction de
leur capacité contributive. En effet, faire bénéficier quelques uns, sans autres, de quelques
avantages fiscaux préférentiels ne peut que soupçonner l’Etat du « favoritisme » à moins que
ces bénéficiaires soient tenus à une contrepartie. Par exemple, lorsque le gouvernement veut
réaliser un plan économique, social, environnemental…, il recourt à la fiscalité via le
mécanisme des dépenses fiscales pour l’atteindre comme le dit R. Simonnet (1968) :
« l’incitation fiscale peut être définit comme une technique de percussion qui, repoussant la
contrainte, cherche, à l'aide de mesures fiscales, à pousser les entrepreneurs à prendre des
décisions conformes aux objectifs du plan10 ». Dans la pratique, les dérogations aux
dispositions fiscales normales visent à satisfaire des sollicitations sociales. Il s’agit des
avantages que s’octroie la classe politique ou encore visent répondre à la voracité des lobbies
proches du pouvoir ou disposant d’un rapport de force favorable (Pichet, 2016, p. p60).
Les dépenses fiscales, outre qu’elles créent l’inégalité entre les contribuables, sont
nuisibles dans la mesure où elles coûtent cher pour l’Etat et mitent le produit de l’impôt
(Weidenfeld, 2014, p. 32). Ce sont les dispositions du code fiscal qui permettent aux agents
économiques "d'échapper" à l'impôt ou, d'au moins, réduire son montant. Toutefois, J. E.
Stiglitz et al. (2018) trouve qu’il existe d'importants désaccords quant à la définition précise
des niches fiscales. Ainsi, une même disposition peut être vue comme niche fiscale par les uns
et considérée, en même temps, comme dépenses fiscales par d'autres. A titre d'exemple, une
mesure fiscale prévoyant l'encouragement de l'industrie automobile réduit l'impôt à payer ; les
adversaires diront qu'il s'agit de niche fiscale servant des groupes d'intérêts spéciales, alors
que les partisans la voient en tant que simple dépense fiscale visant l'expansion de l'industrie
automobile.
En guise de conclusion, les dépenses fiscales sont des outils efficaces permettant,
d’une part, à l’Etat de corriger les anomalies conjoncturelles et structurelles dont souffre
l’économie et, de l’autre part, contribuant à alléger le fardeau fiscal des contribuables ce qui

28
renforce leur solvabilité envers le trésor public. Pourtant, les comportements de certains
agents économiques tendent à profiter de ces dispositions fiscales préférentielles, en vue de
réduire leurs impôts, tout en les détournant de leurs objectifs visés par le législateur. De
même, la création comme la suppression anarchique et chronique des niches fiscales
renforcent l’instabilité et la complexité du système fiscal en constituant ainsi un terrain fertile
à l’évitement de l’impôt. Par conséquence, en dehors des promesses de réformes données
chaque année pour que le code général des impôts soit plus simple, plus équitable et qui
visent à promouvoir l'efficacité et la croissance économique, une réforme effective s’impose.
En effet, dans un premier temps il est d’une importance capitale de s’intéresser au civisme
fiscal en tant que catalyseur permettant d’irriguer le comportement des agents économiques.
De même, nous recommandons une stricte évaluation des dépenses fiscales visant
l’élimination de celles devenues inutiles et sans objectifs. Aussi, en raison de la forte
concentration du paiement de l’impôt sur les sociétés où très peu d’entreprises assurent le
paiement de la majorité écrasante des recettes fiscales de l’IS, il est envisageable d’éliminer
les dépenses fiscales et de les remplacer par les aides directes. Toutefois, la question qui se
pose à ce niveau concerne l’équité et la transparence de la gestion des subventions directes
notamment dans une sphère caractérisée par la cupidité des entreprises où l’octroi des aides
aux entreprises pour faire face aux effets néfastes de la pandémie coronavirus nous a montré à
quel point est compliqué l’identification des vrais bénéficiaire.

29
CH IV : LA DETTE PUBLIQUE SELON L’APPROCHE ECONOMIQUE

Historiquement, la genèse de la dette publique en tant qu’instrument de politique


économique se situe au milieu des années quarante. En effet, à la fin la seconde guerre
mondiale, avec l’accumulation des dettes souveraines, certains économistes se sont poses la
question de nature et du rôle de la dette publique en matière de politique économique.

Néanmoins depuis l’article pionnier de WallicH 1946, et durant des décennies


entières, la gestion de la dette a demeure un instrument de second rang mis au service des
objectifs des politiques monétaire et budgétaire. Et ce n’est à partir des années soixante dix
que nombre d’économique, ont pris conscience de l’importance de la dette souveraine comme
instrument à part entière de la politique économique.

Aujourd’hui, même les partisans les plus fervents de l’endettement public en tant
qu’un instrument de politique économique, semblent septiques quant à une éventuelle mise à
pied rapport à la dette perdure.

Le présent chapitre s’intéresse à la question précise de l’endettement public en tant


qu’instrument de politique économique qui est en mutuelle interaction avec les politiques
budgétaire et monétaire.

Mais avant d aborder la question de la dette en tant qu’instrument de politique


économique, nous présentons dans une première section quelques concepts de base, puis nous
analysons la problématique de l’endettement. Enfin, en traitant la question de l’endettement
public en tant qu’instrument de politique économique.

1. Concepts de base

La théorie économique s’est contentée depuis A.Smith (1776) jusqu’ au début du


vingtième siècle (1929) d’une conception à l’ancienne des finances publiques. Cette approche
à L’ancienne1 se basait sur deux principes fondamentaux. D’une part, les finances publiques
doivent être gérée à l’image des fiances familiales. Les dépenses mensuelles ne doivent en
aucun cas excéder les revenus du mois. Ainsi, les dépenses doivent être modérées et les
objectifs strictement limités. D’autre part, la dette publique est un fardeau légué par les

30
parents aux enfants et aux petits enfants. Chaque unité monétaire empruntée aujourd’hui est
une charge mise par les parents sur les épaules de leurs descendants.

1.1 Budgets

Un budget représente pour une année donnée l’ensemble des dépenses projetées de
L’Etat ainsi que les recettes attendues pour couvrir ces dépenses. De façon schématique, le
budget de Etat comprend à la fois une liste de programmes spécifiques (sources fiscales dont
les cations, aide sociale etc.) et une liste de sources de financement (sources fiscales dont les
impôts sur les revenus, les impôts sur la consommation ainsi sue des sources non fiscales).

Au cours d’une année, et contrairement à ce que soutenait A. Smith (1776), un budget


est en règle générale déséquilibré. Un excédent budgétaire apparait lorsque les recettes de
l’Etat sont supérieures à ses dépenses. Au contraire, un déficit budgétaire est enregistré quand
les dépenses excèdent les recettes de L’Etat. Enfin, l’Etat dispose d’un budget équilibré si les
recettes égalent ses dépenses.

En cas de déficit budgétaire, l’Etat doit emprunter auprès du public pour honorer ses
dépenses. Pour emprunter, l’Etat émet des titres d’Etat principalement des obligations. Ces
titres constituent une reconnaissance de dette de la part de l’Etat envers le public. Ces titres
matérialisent l’engagement de l’Etat à rembourser à l’avenir le montant emprunté majoré
éventuellement des intérêts.

La dette de l’Etat ou encore la dette publique est constituée de tous les emprunts
accumulés de l’Etat. Elle désigne la valeur totale en monnaie nationale des obligations d’Etat
détenues par le public (ménages, entreprises, entités nationales et étrangères etc.).

1.2 Un déficit public signifie que les dépenses des différentes administrations publiques sont
supérieures à leurs recettes.

1.3 Dette publique

Le terme datte de l’Etat ou dette publique désigne le montant cumulé de ce que l’Etat a
emprunté pour financer les déficits passés. La relation entre la dette publique et le déficit
public est simple et plutôt mécanique: L’augmentation de la dette publique au cours d’une
période donnée est égale au déficit public.

31
La dette publique représente les emprunts cumulés qu’encourt l’Etat vis-à-vis des
agents privés. Elle est la somme des déficits passés. Le rapport dette/produit national brut
(PNB) constitue une mesure utile du montant de la dette.

Une définition relativement ancienne de la dette publique est celle proposé par le
dictionnaire des finances (1899): «la dette publique est l’ensemble des obligations que l’Etat
a contracté envers ses créanciers. »

2. La gestion de la dette publique est une question peu théorisée

Par opposition aux politiques budgétaires et monétaires, la gestion de la dette publique


est da par sa nature, une question peu théorisée. En effet, l’endettement public se prête mal à
toute tentative de modélisation et de formalisation dans la mesure où la question de la
l’endettement ne se pose que par rapport à une situation de référence définie par la taille et les
caractéristiques d’un stock de dette pré existante.

La gestion de dette a, par ailleurs, tendance à s’intéresser davantage aux détails et aux
aspects opérationnels. De ce fait, comparé aux politiques monétaire et budgétaire, gestion de
la dette intègre difficilement las aspects théoriques d’analyse économique.

2.1 La gestion de la dette publique est une question peu quantitative

La gestion de dette est une question peu quantitative de par ses effets. L’endettement
public est un instrument dont l’impact se traduit par des changements de comportement de la
part des agents économiques. Ainsi, les effets de la gestion de la publique sont plutôt à
caractère qualitatif. Tout changement dans les caractéristiques de la dette publique ou dans sa
distribution contraint des détenteurs des titres d’Etat à modifier leurs taux de dépense. La
valeur de cette variation est néanmoins peu prédictible.

En revanche, les politiques budgétaire et monétaire s’insèrent mieux dans des cadres
quantitatifs. En effet, l’impact de la politique budgétaire est trivialement quantitatif. Certaines
sommes sont injectées au niveau du revenu courant, d’autres sont éjectées ou taxées.

L’impact de ces actions est directement répercuté au niveau de la consommation et de


l’épargne. La politique monétaire est vraisemblablement à mi-chemin entre les deux.

32
2.2 La gestion de la dette publique est un instrument peu flexible

Comparée aux politiques budgétaire et monétaire, la gestion de la dette parait comme


l’instrument le moins flexible de la politique économique. La gestion de la dette s’inscrit plus
dans une logique de long terme que dans un cadre cyclique. Ainsi, tout modification dans les
caractéristiques et la distribution de la dette nécessite un temps relativement longe
relativement long pour sa réalisation. Les effets de toute mesure qui fait appel à l’endettement
public comme instrument ne peuvent en conséquence être immédiats. Par ailleurs, toute
politique de gestion de la dette publique suppose une formulation claire et précise des
anticipations de longe terme.

2.3 La dette publique: une contrainte aux politiques budgétaire et monétaire

La gestion de la dette publique peut constituer une contrainte aux politiques budgétaire
et monétaire. Le niveau et le taux croissance de l’endettement publique évoluent en fonction
de ceux du revenu national. Ainsi, les politiques budgétaire et monétaire se trouvent
contraintes à contribuer à la réalisation de l’objectif de croissance économique défini en
compatibilité avec le taux d’endettement public.

3. la problématique de l’endettement public dans la théorie macroéconomique

La problématique de l’endettement public dans la théorie macro économique se pose


aux termes des effets de la dette de l’Etat sur l’économique réelle. L’une des questions qui
depuis plus de trois décennies domine la macro économique moderne revient à savoir si la
dette publique agit sue les agrégats macroéconomiques.

Une littérature à la fois théorique et empirique relativement abondant s’est en effet


développée autour de cette question depuis le papier controversé de barro (1974).

Depuis, les économistes n’ont cessé de réviser leurs « croyances initiales » épuisées
dans les théories, keynésienne et néoclassique. Avec son affirmation de la neutralité de
l’endettement public, barro (1974) a remise en cause la validité et robustesse des deux écoles.

Le débat relatif aux effets de l’endettement public suscite aujourd’hui davantage


d’intérêt d’autant plus que nombre de pays développés et en développement continuent à
s’engager dans des processus de reforme de la dette de l’Etat.

33
4. Financement de déficit budgétaire : emprunt ou impôt ?

 Financement de déficit par l’impôt :

Augmenter le taux d’imposition ou créer des nouveaux impôts.

Effets néfastes :

 Évasion fiscale

 Désincitation à travailler

 Crise de la demande

 Financement de déficit par l’emprunt :


Emprunt intérieur ou extérieurs

Effets néfastes :

 Effet d éviction
 Boule de neige
 La dépendance internationale.

5. Fondements théoriques de la problématique de l’endettement public

Le débat théorique relatif à la problématique de l’endettement public s’articule autour


d’une question centrale: De quelle manière l’endettement public peut-il affecter l’économie
réelle ?

Les réponses apportées par les économistes à cette question sont loin d’être
consensuelles. Néanmoins, deux approches peuvent être répertoriées en la matière. L’école
néoclassique de l’école keynésienne.

5.1 L’approche keynésienne :

L’approche keynésienne soutient qu’une réduction des prélèvements fiscaux financée


par endettement public stimule la consommation de court terme. En effet, toute diminution de
la charge d’imposition (non accompagnée par une contraction des dépenses publiques
actuelles ou futures), accroit le revenu disponible des ménages, la consommation étant une
fonction proportionnelle de ce revenu. Dans l’immédiat, l’effet de l’accroissement du étant

34
une composantes de la demande agrégée, l’accroissement de la première induit un
accroissement mécanique de la seconde. L’augmentation de la demande se traduit par une
augmentation équivalente de l’offre à l’équilibre du marché des biens et des services. Au
final, le déficit budgétaire financé par endettement public, toute chose étant égale par ailleurs,
implique un accroissement de la production et des revenus.

35
Politique budgétaire

Conception
keynésienne

Budget actif

Recette < ou> dépenses

Politique budgétaire et
multiplicateur
Dépense effective
Demande globale Z

Z2

Z1

1. Une hausse des dépenses


publiques…

2. …entraîne une hausse plus que


45° proportionnelle du revenu.

Y1 Y2 Revenu, production(Y)

Néanmoins, ce résultat n’est valable qu’en court période. En effet, sur le moyen et le
long terme, l’endettement public se traduit par une réduction de l’épargne qui induit une
contraction de l’investissement (ou encor la formation brute du capital dans l’économie).

36
Celle-ci affect à son tour négativement l’offre et par voie de conséquence la production et les
revenus. Au final, une réduction des impôts financée par endettement public conduit à une
récession économique sur le long terme.

Principaux résultats

L’approche keynésienne soutient la thèse d’un effet significatif de l’endettement


public sur les différents agrégats macro économique. Néanmoins, cet effet est différencié en
fonction du terme.il est positif à court terme mais négatif à moyen et long terme.

a. Un effet positif de l’endettement public à court terme

La création du déficit budgétaire a travers une réduction des impôts financée par
endettement public, toute chose étant égale par ailleurs, accroît le revenu courant disponible
des ménages. Cet accroissement de revenu entraine une augmentation des dépenses de
consommation et de la demande agrégée en conséquence. Par l’intermédiaire du processus du
multiplicateur, l’accroissement de la demande agrégée stimule la production et in fine le
revenu national.

Néanmoins, ce raisonnement n’est valable qu’à court terme. En effet, l’approche


conventionnelle présume que l’économie fonctionne conformément au schéma keynésien en
courte période. L’hypothèse de la rigidité des prix et des salaires ainsi que celle de la myopie
temporaire des agents économiques, sont admises dans le cadre d’un raisonnement de courte
période.

En d’autres termes, pour résoudre la problématique de l’impact de l’endettement


public sur l’économie réelle à court terme. Les keynésiens soutiennent en effet, que la
politique fiscale stimule l’activité économique par l’intermédiaire de la demande agrégée.
Sous l’hypothèse de plein emploi, tout accroissement du déficit budgétaire influence
positivement la demande agrégée ; et par conséquent stimule la production et donc le revenu
national.

Dans un cadre d’analyse de type IS/LM, une politique fiscale expansionniste qui
stimule la demande agrégée se traduit par un déplacement de la courbe (IS) vers la droite. Le
nouveau point d’équilibre (point d’intersection entre (IS) et (LM) est caractérisé par un niveau
de production plus élevé mais aussi un taux d’intérêt plus élevé. L’accroissement du taux

37
d’intérêt réduit l’investissement, ce qui par un effet d’éviction réduit en partie en partie les
effets du multiplicateur sur la production.

b. Un effet négatif de l’endettement public à long terme

À long terme, l’économie se comporte conformément au modèle classique. Les


hypothèses de la rigidité des prix et des salaires et de la myopie des agents économiques ne
sont pas admises à long terme. En conséquence, la politique budgétaire affecte le revenu
national en changeant uniquement l’offre des facteurs de production.

D’une part, la réduction de l’investissement national qui dure un certain temps, se


traduit par une contraction de l’activité du marché de capitaux. Par conséquence, la
production et les revenus subissent un choc négatif étant la rareté des capitaux disponibles
dans l’économie., les taux d’intérêt augmentent. Parallèlement à cette augmentation de la
rémunération du capital, la productivité du travail diminue, ce qui réduit le taux de salaire réel
dans l’économie et les revenus du travail.

5.2. La proposition de l’Equivalence de Ricardo-Barro

Par opposition à l’approche conventionnelle, la PER soutient la thèse d’un effet neutre
de l’endettement public sur les agrégats macroéconomiques.

L’idée de base de la PER telle que développée par Barro (1974) est la suivante : un
titre d’état représente pour son détenteur certes, un avoir (un actif) mais constitue pour le
contribuable une créance (un passif). Ainsi, en rendant son détenteur plus riche, tout titre
d’état rend simultanément le contribuable plus pauvre. En conséquence, l’effet net de la
détention de ce titre sur la richesse est neutre puisque globalement les contribuables ne sont ni
plus riches ni plus pauvres.

Dans la mesure où l’émission de titres d’Etat n’a pas d’effet sur la richesse nette dans
l’économie, le comportement de consommation des ménages ne peut être modifié en
conséquence. Lorsque les dépenses de consommations ne varient pas, les autres agrégats
macroéconomiques demeurent inchangés.

Aujourd’hui des versions plus élaborées de ce raisonnement soutiennent que des


consommateurs rationnels perçoivent tout accroissement du déficit budgétaire courant, dû à

38
une réduction de leur charge d’imposition financée par endettement public, comme étant un
accroissement de leur charge fiscale future, toute chose étant égale par ailleurs. En tenant
compte de cette charge fiscale additionnelle future, les ménages ont tendance à maintenir leur
comportement de consommation inchangé.

L’idée de la neutralité de l’endettement public peut paraitre assez simple et plutôt


intuitive : en effet, étant donné que toute réduction des impôts courants (ou encore un déficit
budgétaire) implique forcément une augmentation des impôts futurs, le financement de cette
réduction d’impôt par endettement, ne modifie pas la charge fiscale globale des ménages. Elle
ne fait que différer dans le temps une partie de cette charge. Ainsi, si les ménages sont en
mesure d’intégrer ce report partiel de leur charge d’imposition de manière efficiente, ils
percevront l’endettement public courant, comme un prélèvement fiscal futur.

Par ailleurs, et puisque leur charge d’imposition globale n’a pas été modifiée, les
ménages ne régissent pas à la politique du déficit budgétaire financé par endettement public,
par un accroissement de leurs dépenses de consommation. Les ménages préfèrent épargner la
totalité de leur économie d’impôt pour faire face aux prélèvements fiscaux futurs engendrés
par le remboursement de la dette. Par conséquence, la diminution de l’épargne publique est
intégralement compensée par une augmentation de l’épargne privée. L’épargne nationale étant
inchangée, les autres agrégats macroéconomiques le sont aussi.

a. conditions de validité de la PER

Barro (1974) introduit le concept de la neutralité de la dette publique. Sa proposition de


l’équivalence est également connue dans la littérature sous l’appellation du théorème
d’équivalence. En termes simples, ce théorème stipule que le financement des taxes ait des
effets équivalents sur la consommation des ménages, le taux d’intérêt réel, l’investissement, la
production, l’emploi, et tous les agrégats macroéconomiques.

La neutralité de l’endettement public est en effet, le résultat d’un processus de décision


imposition/endettement. Le choix entre lever des taxes et émettre des titres d’Etat pour
financer les d dépenses publique n’a pas d’effets sur les agrégats macroéconomiques.

La PER demeure une approche controversée. La réticence aussi bien des décideurs en
matière de politique économique que des académiques à son égard en est la principale cause.

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Néanmoins, si la PER se trouve aujourd’hui an centre du débat relatif à l’endettement
public c’est pour deux raisons différentes.

La proposition de l’équivalence et indépendamment de sa validité, constitue une carde


théorique et analytique assez riche pour les nouveaux développements en macroéconomie.
Aujourd’hui de nombreux économistes continuent à s’intéresser à la PER notamment
dans le cadre des économies en développement. Finalement on peut observer que l’emprunt
donne naissance à une dette certes, mais également en contrepartie à une créance. Cela
provoque plutôt des transferts intra-générationnels entre agents économiques. Le financement
de la dépense publique par l’emprunt engendre une redistribution des richesses au sein d’une
même génération. De la même façon, le remboursement de la dette s’effectue par l’impôt, ce
qui provoque alors un autre transfert intra –générationnel.

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