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Economie Term STMG

Thème 6 : Comment l’Etat peut-il intervenir dans l’économie ?

Chapitre 1 : L’intervention de l’Etat dans l’économie

Capacités à acquérir : Le XXe siècle a marqué une évolution majeure du rôle de

l’État dans l’économie. Avec cette évolution sont nés de nombreux débats
concernant le degré et les modalités de cette intervention. Ils opposent notamment
les tenants d’une intervention minimale aux tenants d’une intervention systématique
destinée à améliorer le bien-être de tous.

A- Quelle place l’Etat peut-il occuper dans la société ?

1- De l’Etat gendarme à l’Etat providence

Jusqu’en 1945, le rôle de l’État en France était minime et limité à un objectif :


permettre le bon fonctionnement du pays.

Celui qu’on appelait « État-gendarme » ou « État gardien de nuit » ne devait


pas intervenir dans l’économie pour ne pas entraver son équilibre naturel,
fondé sur la loi de l’offre et de la demande.

L’État devait assurer des fonctions régaliennes, dont la délégation à des


agents privés était impossible : on en compte généralement 4 + 1 (assurer le
libre fonctionnement du marché) :

1
Fonctions régaliennes, assurées par l’État-gendarme
Sécurité Droit Économie
Sécurité Sécurité Justice Frapper la Assurer le libre
extérieure intérieure neutre et monnaie fonctionnement
grâce à l’armée grâce aux forces équitable (fonction des marchés
et la diplomatie de police aujourd’hui de la
Banque centrale
européenne)

Pour financer la réalisation de ces fonctions, l’État prélève un minimum d’impôts.

Après la Seconde guerre mondiale, l’État se fait plus interventionniste, plus présent
dans les domaines économiques et sociaux. C’est le début de l’État-providence…

Il assure ainsi d’autres fonctions suivant les pays : la santé, l’éducation, la protection
sociale…

Fonctions assurées par l’État-providence


Stabilisation Redistribution Allocation
de la conjoncture des richesses des ressources

L’État essaye de Le marché crée des L’État produit des biens


maintenir la demande inégalités dans la société. et des services à la place
globale grâce à des L’État doit les réduire du secteur privé
politiques économiques grâce à la redistribution. défaillant. Par exemple,
(politiques budgétaires ou Rappel du principe de la le métro, les universités,
monétaires). redistribution : l’État l’éclairage public, la
capte une partie de la création de routes.
richesse créée sous
forme d’impôts et les
redistribue selon les
besoins par le biais de
transferts.

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2- Interventionnisme et libéralisme : deux manières de penser la place
de l’État dans la société

À chaque forme d’État, gendarme ou providence, correspond une doctrine, c'est-à-


dire une manière de penser la société.

État-gendarme État-providence

L’État-gendarme est défendu par le L’État-providence est un


courant de pensée du prolongement de l’État-gendarme, qui
« libéralisme », vise à corriger (par ses interventions)
qui tire son nom de « liberté ». les inégalités issues du marché.

Libéralisme : Idéologie fondée sur Interventionnisme : Politique


le principe de la liberté économique préconisant une intervention des
et qui souligne l’efficacité naturelle pouvoirs publics dans la vie
des mécanismes du marché. économique.

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B- Par quel moyen l’Etat intervient-il dans l’économie ?

1- Par la détention d’entreprises

Dans la période d’après-guerre, cherchant à reconstruire la France, l’État français a


créé plusieurs entreprises dont il était le seul propriétaire. On parlait donc
d’entreprises publiques. Leurs objectifs étaient multiples : électrifier le pays,
développer des transports bon marché, assurer la défense du pays...

Depuis plusieurs années, ces entreprises publiques sont remises en cause du fait :

 de l’obligation de respecter le droit à la concurrence imposée par l’Union


européenne dans l’Acte unique européen (1986),

 des critiques sur l’importance de leurs dépenses (d’investissements et de


fonctionnement).

Pour répondre à ce double enjeu, le paysage économique monopolistique français


évolue actuellement avec des discussions autour de :

 L’ouverture à la concurrence du marché intérieur du transport ferroviaire


(SNCF), des lignes de la RATP.

 La privatisation d’Aéroports de Paris, de la Française des Jeux.

C’est ainsi que des entreprises autrefois « 100 % publiques » sont aujourd’hui :

 Toujours des entreprises publiques, avec comme actionnaire majoritaire


l’État (+ de 50% du capital).

 Devenues des entreprises semi-publiques, où l’État n’est qu’actionnaire


minoritaire (50% ou moins du capital).

2- Par des choix de réglementation ou de dérégulation

Outre sa participation directe au capital d’entreprises publiques, l’État peut agir sur
l’économie via le droit. L’État optera pour :

 La réglementation, s’il veut cadrer le marché. Il sera alors interventionniste.


Ainsi, la réglementation désigne l’ensemble des règles établies pour encadrer
le marché.

 La dérégulation, s’il veut libéraliser le marché. Il sera alors dans une optique
libérale. La dérégulation désigne une politique d’ouverture, d’allègements des
règles appliquées sur un marché.
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C- Intervention de l’Etat, quelles conséquences sur les dépenses
publiques ?

1- Les domaines d’intervention de l’Etat

Les dépenses publiques correspondent à l’ensemble des dépenses effectuées par


l’État, les administrations de Sécurité sociale, les collectivités territoriales et les
administrations et organismes qui leur sont rattachés. Tous les États (même
gendarmes) ont des dépenses publiques, car ils doivent pouvoir fonctionner à
minima. Le niveau de ces dépenses varie selon la politique libérale ou
interventionniste choisie.

En 2017, la dépense publique s’élevait en France à 56,5 % du PIB (taux le plus


élevé des pays développés). La répartition des dépenses publiques traduit les
domaines d’intervention de l’État. En 2022, le principal poste de dépense publique
est centrée sur la protection sociale : cela représente, pris ensemble, plus de 55%
de la dépense publique.

2- Intervention de l’Etat et équilibre budgétaire

Chaque dépense publique doit être financée par l’État. La plus grande part des
recettes de l’État provient des prélèvements obligatoires. En 2019, pour 100 €
perçus, les administrations publiques en ont dépensé 105 €. L’État dépense plus
que ce qu’il perçoit : il est en situation de déficit public.

Recettes publiques < Dépenses publiques = Déficit public.1

Où l’État Français trouve-t-il alors ces 5 euros de différence ? Il doit emprunter de


l’argent sur les marchés financiers ou auprès de pays tiers. L’État français a donc
une dette vis-à-vis de ses créanciers, que l’on nomme dette publique (ensemble
des engagements financiers pris sous forme d’emprunts par l’État, les collectivités
publiques et les organismes qui en dépendent directement).

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L’État français est en déficit depuis 1974. La dette publique évolue
constamment au rythme :
 des nouveaux emprunts qu’il contracte pour financer ses déficits.
 des remboursements d’emprunts effectués par l’État et les
administrations publiques

La dette s’établie en 2022 à plus de 3 000 milliards d’euros, soit 111,6 % du PIB…

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