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Filière : Sciences Economiques et Gestion

Parcours : Economie et gestion


Module : Finances publiques
Session de printemps 2020/2021
Semestre 4 – Toutes les Sections
Enseignants : A. EL HIRI – M.MHAMDI – F.BENELHAJ

Module

Finances publiques

Année universitaire : 2020 -2021

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Chapitre I : Aperçu sur la théorie économique
de l’État
Introduction
Avant de mettre avant la procédure budgétaire c’est-à-dire les différentes étapes par
lesquelles passe la loi de finances de l’année depuis sa conception jusqu’à son adoption, son
exécution et son contrôle, il est nécessaire de dans un premier chapitre les fondements de
l’intervention de l’Etat tels qu’ils ont été théorisés par les économistes : l’intervention
publique se justifie essentiellement pour les économistes par les défaillances du marché, c’est-
à-dire les échecs de la coordination marchande.

Il est important dans ce cadre de définir la sphère publique et de la mettre en


perspective historique, afin d’en faire apparaître les justifications notamment à travers la
typologie des fonctions de l’Etat telle qu’elle a été dressée par Richard MUSGRAVE en 1959
dans Theory of Public Finance.
Lorsqu’on aborde les relations entre l’Etat et l’économie, il convient de ne pas
confondre la sphère publique avec l’Etat. L’intervention publique sur l’économie déborde
largement l’Etat.

Ainsi, en comptabilité nationale on distingue trois administrations publiques qui


interviennent toutes dans l’économie : il s’agit de l’Etat au sens propre, des collectivités
locales et de la Sécurité sociale.

Chacune de ces trois administrations a une histoire propre, des fonctions et des
missions précises, un budget qui lui est propre et a des relations avec la société qui lui sont
particulières.

D’autre part, l’action de l’Etat recouvre une grande variété de modalités d’action :
 des actions règlementaires qui peuvent avoir un impact très important sur
l’économie, sans pour autant affecter les dépenses de l’Etat, comme par exemple la
modification des barèmes fiscaux, ou la législation sur le salaire minimum;
 des actions économiques au sens strict, comme par exemple le soutien des prix
agricoles, des subventions aux entreprises ou des programmes de développement
d’infrastructures ;
 des actions sociales, comme par exemple le financement d’allocations, le
lancement d’une campagne de prévention d’une maladie, etc.

Enfin, dernier point, l’Etat ne doit pas être confondu avec la nation. L’Etat représente
la Nation, mais il ne s’identifie pas à elle. Ainsi, l’augmentation de la dette publique ne
signifie en aucun cas que le Maroc s’appauvrit.

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Section I : Évolution du rôle de l’État : quelques points de repères
Les conceptions de l’Etat nt évolué en fonction des contextes socio-économiques. On
distingue dans cette perspective, plusieurs conceptions :

La conception de l’État libéral du XIXe siècle : avant 1870 : Etat arbitre réduit à un
Etat de droit.

La conception de l’État de service public : un tournant : 1929 avec l’Etat-


Providence des années 40

La conception de l’État acteur économique :


En 1929, après le krach boursier du " jeudi noir ", l’État jouera un rôle indispensable
dans l’économie. D’où une explosion du portefeuille de l’État avec une réalité empirique
objective mais des explications théoriques différenciées

En effet, en 1936, John Maynard KEYNES dans sa " Théorie générale de l’emploi, de
l’intérêt et de la monnaie " lui confère un rôle central.

Selon lui, seule l’intervention de l’État permettra à l’économie de sortir de la situation


de sous-emploi dans laquelle elle se trouve.

L’Etat est un agent économique complexe, qui nécessite une analyse spécifique. Sa
présence dans le tissu économique est une controverse à l’origine de la science économique
(conflit entre Mercantilistes et Physiocrates). De même, les fonctions qu’il peut ou doit
remplir dans la société opposent les économistes, comme les politiques ou les sociologues.

En fait, l’Etat intervient dans l’économie directement, en produisant, et indirectement,


en agissant par le biais du budget.

A- L’Etat arbitre : une conception consensuelle


L’Etat arbitre correspond à un Etat qui cherche à réaliser un consensus dans la
société : au-dessus des individus, il prend en charge tout ce qui a trait aux intérêts communs
(L’intérêt général), soient les fonctions « régaliennes » de protection de l’individu et de la
nation.
Cette conception se trouve dans la pensée de J. Bodin ou N. MACHIAVEL, ainsi que
chez les Classiques (A. Smith, D. Ricardo, J. B. Say) et les Néoclassiques (L. Walras, M.
Friedman, F. A. Von Hayek).

L’Etat ne doit alors intervenir que dans certaines fonctions :


-Facilitateur : faciliter le déroulement de l’activité économique privée (école, police,
justice, sécurité, équipements collectifs...) ;
-Correcteur : corriger les défaillances du marché (conditions de concurrence, politique
redistributive avec un budget équilibré et non inflationniste...)

Ces traits expliquent la dénomination d’un Etat gendarme.


En dehors de ces attributs, pour les Libéraux, l’Etat doit être un agent passif (pas
d’existence propre), neutre vis-à-vis du secteur privé car son intervention est selon eux
souvent néfaste, et doit ainsi exister que dans des cas très limités :
- Une intervention inopportune : le mécanisme de marché est par nature le plus
efficace en assurant une situation d’équilibre optimal ;

3
- Une intervention inefficace : toute politique économique ne peut qu’accroître
l’instabilité économique en brouillant le jeu naturel des règles du marché.

B- L’Etat partisan : une conception conflictuelle


Dans la théorie marxiste, l’Etat appartient aux superstructures : il vit, il a donc un
passé (le capitalisme fait naître l’Etat), un présent (il est un organe de soutien au capital en
agissant sur les salaires et le travail, en réglant les conflits...) et un devenir (il doit s’éteindre
progressivement dans la société socialiste).

Sous sa forme actuelle, l’Etat est partisan : il perd sa neutralité pour se situer dans
l’avenir en orientant son action selon qu’il opte pour la préservation ou la transformation de la
société actuelle.
De ce fait, pour les Marxistes, l’Etat remplit deux fonctions :
Conserver les rapports sociaux de production : maintien de l’ordre social ;
« Béquille du capital » : aide le capital à surmonter ses contradictions et notamment
les oppositions de classe (conflits du travail...), soutient le taux de profit du secteur privé.

Cette forte intervention dans le système économique éveille les convoitises et génère à
son tour des conflits. L’Etat devient l’enjeu d’une appropriation par toutes les parties
prenantes à la société : capitalistes, salariés, banquiers, groupes de pression...

C- L’Etat gestionnaire : une conception globale


C’est un approfondissement de l’Etat arbitre : il n’assure plus seulement la sécurité
interne et externe sur le plan politique, mais aussi la sécurité économique et sociale.
En captant parfois une forte part de la richesse créée par la nation pour la redistribuer,
il devient providentiel. L’Etat a ainsi des droits politiques ET des droits économiques (via les
politiques économiques).

Le courant keynésien qui développe cette conception considère que l’Etat est un agent
économique autonome à deux fonctions essentielles :
- Assurer l’équilibre global de la nation : exercer des effets d’entraînement
économiques (investissement public, participation à la gestion d’entreprises...) ;
- Sauvegarder le système économique : il est responsable du progrès social et de
l’accès de tous au bien-être par le biais des impôts et des transferts sociaux.

Grand ordonnateur des dépenses nécessaires à la survie de la société (protection


sociale...), l’Etat se place d’emblée au-dessus de tous les agents du système (priorité de
l’intérêt général sur les intérêts privés) : notion d’économie publique, qui qualifie le domaine
d’intervention propre de la puissance publique dans l’économie.

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Section II : Les théories économiques de l’État : concepts et modèles
sous-jacents
A – L’approche individualiste de l’État
1- Les principes de l’intervention publique selon l’approche classique
(A. Smith, 1776, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations)
Selon Smith, l’organisation marchande assure la régulation du système économique.
Le marché organise l’emploi des ressources, la répartition des revenus et la
distribution des produits les plus appropriés …
Ce qui limite le champ d’intervention de l’État mais n’exclut pas son action

2- Les fonctions économiques de l’État selon l’approche classique


Pour l’auteur, l’Etat remplit trois fonctions essentielles : limiter les excès liés aux
libertés individuelles ; produire des biens collectifs ou biens publics ; veiller à l’équilibre
budgétaire

a- Limiter les excès liés aux libertés individuelles


« Le premier devoir du souverain qui consiste en la protection de la société de la
violence et des agressions des autres sociétés peut se réaliser au seul moyen d’une force
miliaire »

« Le deuxième devoir du souverain consiste en la protection aussi efficace que


possible de chaque membre de la société contre l’oppression ou l’injustice de tout autre
membre » . Ce sont les Fonctions régaliennes de l’État.

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b- Produire des biens collectifs ou biens publics
« Le troisième devoir du souverain consiste à ériger et maintenir des travaux publics
qui, bien que du plus haut intérêt pour la société, sont d’une nature telle que le profit ne peut
jamais couvrir la dépense d’un individu ou d’un petit nombre d’individus »

c- Veiller à l’équilibre budgétaire


Il s’agit d’instaurer et réguler le système fiscal en vue d’agir sur le cadre général du
fonctionnement de l’économie

3- Les principes de l’intervention publique selon l’approche néo-


classique
Formalisation du mécanisme concurrentiel à travers le modèle d’équilibre général
walrasso-parétien met en évidence les conditions d’existence d’un équilibre général qui soit
également un optimum :
 conditions de concurrence pure et parfaite : atomicité, transparence, homogénéité
des produits, libre entrée et libre sortie du marché.
 sous ces conditions, la rémunération des facteurs à leur productivité marginale
conduit à un optimum
 Légitimité de l’intervention économique de l’État à condition qu’elle vise à
maintenir les conditions d’équilibre ou à pallier leur absence.
Une intervention légitime de l’État en présence de défaillances de marché (« market
failures »)
On distingue deux configurations : biens collectifs – biens publics et les effets
externes.
a- Biens collectifs – Biens publics
Il existe une définition classique des biens publics ou biens collectifs, mais elle a
donné lieu à de nombreuses interprétations.

La définition classique est la suivante : les biens publics sont des biens, services ou
ressources qui bénéficient à tous, et se caractérisent par :
 la non-rivalité (la consommation du bien par un individu n'empêche pas sa
consommation par un autre) ;
 la non-exclusion (personne ne peut être exclu de la consommation de ce bien). La
qualité de l'air, le contrôle des épidémies en sont des exemples.

Si ces deux conditions sont pleinement vérifiées, les biens publics sont dits purs.
Lorsqu'une condition seulement est remplie, ils sont dits impurs.
Le principe de non-rivalité ne se vérifie plus quand on approche de la saturation (ex :
un boulevard périphérique aux heures de pointe) ; le principe de non-exclusion peut être violé
par l'instauration d'un droit d'accès (ex : les autoroutes à péage).

b-Biens communs
Les biens publics sont souvent assimilés aux biens communs, terme issu du domaine
de la gestion des ressources naturelles et que les environnementalistes se sont appropriés.
Mais la notion de bien commun (common pool resources) ne s'applique en principe
qu'aux ressources utilisées par un groupe humain donné (ex : étang, prairie communale), en
général en exclusion d'autres utilisateurs.

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Biens publics et biens communs peuvent être locaux (ex : la lutte contre le bruit auprès
d'un aéroport), régionaux (la qualité de l'eau dans un bassin versant), nationaux (contrôle des
déchets toxiques), plurinationaux (lutte contre les pluies acides) ou mondiaux (maîtrise des
changements climatiques).

On caractérise ainsi l'aire géographique où les comportements des agents économiques


par rapport à ce bien sont interdépendants. Mais le niveau pertinent de gestion d'un bien
public local (ex : réduction d'une émission locale de gaz à effet de serre) peut se situer à un
niveau supérieur.

Ainsi, la réduction d'une émission locale de gaz à effet de serre ne peut être gérée
efficacement qu'à l'échelle mondiale. C'est donc en fait le niveau pertinent de gestion du bien
qui permet de le caractériser.

c-Biens privés
En opposition à la définition du « bien public » : en règle générale, le bien privé est
objet d'échanges, durant lesquels sa propriété (ou son usage) change de mains.

Les biens privés possèdent donc, le plus souvent, les propriétés d'exclusivité et de
rivalité (tout le monde ne peut pas en profiter en même temps).

Biens collectifs ou biens publics


Non exclusif Exclusif

Non rival Bien public Bien de club


(programme de TV crypté)

Rival Bien commun Bien privé

d- Effets externes
Ce sont les conséquences (positives ou négatives) de l’activité d’un agent économique
sur d’autres agents économiques.
L’État peut notamment intervenir dans ce domaine : renforcer les effets positifs,
limiter ou annuler les effets négatifs.

B - La théorie organique de l’Etat


C’est un courant développé par l’Ecole historique allemande et plus particulièrement
par F. List (1840, Système national d’économie politique) et A. Wagner (1890, «The nature
of fiscal economy» ; «Three extracts on public finance»). Cette Ecole s’est intéressée à la
légitimité de l’intervention de l’État.

1-L’État est porteur de l’intérêt général


«Une portion relative toujours plus grande et plus importante des besoins collectifs
d’un peuple civilisé en progrès se trouve satisfaite par l’État ».
 Intérêt général ≠ sommation des intérêts individuels
Loi de Wagner : Au fur et à mesure que s’élève le revenu national, la part des
dépenses publique s’accroît.

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2- L’État est garant du développement économique
F. List a développé dans ce sens une conception linéaire du développement. Il a mis
en avant les étapes de développement : sauvage, agricole, agricole-commercial, agricole-
manufacturier, commercial-industriel. Il a préconisé un protectionnisme éducateur.

Pour A. Wagner, le rôle de l’État doit s’étendre à toutes les sphères de l’activité
économique. D’où une contestation radicale des approches classique et néoclassique

C – La théorie marxiste de l’État


(K. Marx, 1867-1894, Le capital). Il a développé une critique radicale du rôle de
l’État.

1-Vision négative de l’intervention publique :


Elle est considérée comme étant l’expression des intérêts de la classe économiquement
dominante. D’où l’entretien du clivage entre classes sociales et d’une bureaucratie
dispendieuse (Gaspillage).

2-Pour une société sans État ?


L’auteur préconise une société communiste (sans classe et sans État ?). Mais il y a
nécessité d’un État prolétarien pour assurer la transition de la société capitaliste à la
société communiste.

3-Marx, l’apôtre de l’étatisation de l’économie ?


Les avatars de la théorie marxiste : social-démocratie, paradoxe stalinien, capitalisme
monopoliste d’État

D - La théorie conjoncturelle
Le modèle keynésien ; J.M. Keynes, 1936, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt
et de la monnaie

1- Le contexte : la crise de 1929


 L’idée : relance de l’économie par la consommation
 Les fondements : interventionnisme de l’Etat versus «laisser-faire »
 La genèse du modèle
 L’état des idées : deux interprétations de la crise de 1929

2- Interprétation néoclassique
• « Laisser faire »
• Déséquilibre provenant des interventions extérieures au marché

3- Interprétation de Keynes
• Les travailleurs sont aussi des consommateurs
• Crise de la demande
• Baisse de salaires : inefficace
• Sortie de crise par l’intervention de l’État
Rappel du modèle keynésien
Présentation synthétique
Marché des biens et services : I (i) = S(Y)
Marché monétaire : M=L
Marché du travail : D(W/P) = O (W) ; avec W ≥ Wo

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E – Les contributions théoriques contemporaines du rôle de l’Etat
1- La théorie de la régulation
(M. Aglietta, 1976, Régulation et crise du capitalisme ; R. Boyer, 1986, La théorie de
la régulation : une analyse critique ; A. Lipietz, 1988, La trame, la chaîne et la régulation :
un outil pour les sciences sociales).

La théorie de la régulation repose sur l'analyse des cinq "formes institutionnelles",


caractéristiques d'une organisation sociale.

Les caractéristiques d'une forme donnée de capitalisme sont déterminées par ces
formes institutionnelles:
- forme de la concurrence (degré de concentration, formation des prix, concurrence
entre salariés, qui détermine alors le salaire)
- forme de la monnaie (monnaie, politique monétaire, financement de l'économie, etc.)
- forme de l'État (intervention économique et sociale)
- forme du rapport salarial (déterminants du salaire et de l'emploi, organisation du
travail, etc.)
- forme d'insertion dans l'économie mondiale (relations commerciales, financières et
monétaires)

L'ensemble des mécanismes qui permettent à ces cinq formes a priori indépendantes
de former système est appelé "mode de régulation".
 un mode de régulation concurrentielle
 un mode de régulation fordiste ou monopoliste
 un mode de régulation pas clairement défini depuis le début de la "crise contemporaine".

Quant aux mécanismes qui permettent la poursuite de la croissance économique (le


système n'est, bien sûr, pas figé), ils forment le "régime d'accumulation". On peut,
grossièrement, en distinguer deux :
 le régime d'accumulation extensif, fondé sur l'accroissement du stock de facteur de
production
 le régime d'accumulation intensif, fondé sur d'importants gains de productivité

On peut donc résumer la succession des modes de régulation et des régimes


d'accumulation ainsi :
 XIXème siècle : accumulation extensive, fondée sur une mobilisation massive de
capitaux et de main d’œuvre, en régulation concurrentielle
 Entre-deux-guerres : accumulation intensive sans consommation de masse (absence de
régulation clairement définie)
 Trente glorieuses : accumulation intensive avec consommation de masse, en régulation
fordiste
 Dernier quart du XX° - Début du XXI° siècle : « Accumulation extensive avec
consommation de masse », selon Robert Boyer (c’est discutable, car les gains de
productivité sont redevenus élevés dans les années 1990, notamment aux Etats-Unis,
du fait des NTIC). La régulation reste à définir. L'existence d'un mode de régulation
fondé sur la prédominance de la finance est, pour l'instant, plus que discutable.

Sur ces bases, la théorie de la régulation a construit une typologie des crises :
- les crises exogènes sont le fait d'un événement extérieur au système
- les crises endogènes qui correspondent à la période de dépression du cycle

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- la crise du mode de régulation c’est-à-dire l’incapacité d'éviter une spirale
dépressionniste
- la crise du régime d'accumulation : pouvant être entraînée par la non résolution
d'une crise du mode de régulation
- la crise du mode de développement : c'est l'effondrement du système.

D’où une conception positive de l’État considéré comme :


 un ensemble de « compromis institutionnalisés »
 une composante essentielle du fonctionnement global d’une économie dans la mise
en place et le fonctionnement de « formes institutionnelles »
 cinq formes institutionnelles : le rapport salarial, le mode d’accumulation du
capital, la gestion de la contrainte monétaire, le type d’intervention de l’État, le mode
d’insertion dans l’économie internationale

La modification d’une seule forme institutionnelle (ex : l’État) ne peut constituer


valablement à elle seule une sortie de crise

2- Les Economistes de l’offre


Faisant suite à trente années de croissance exceptionnelle, le début des années 1970
ouvre une période plus tourmentée: ralentissement de la croissance, chômage en' hausse,
déficits publics croissants...

Les politiques économiques d'inspiration keynésienne, qui avaient fortement influencé


les gouvernements des pays industrialisés après la Deuxième Guerre Mondiale, ne semblent
plus capables de faire face à ces difficultés.

Plus encore, sous la pression conjuguée des économistes de l'offre et des monétaristes,
ces politiques et l'intervention de l'État comme régulateur de l'activité économique sont
remises en cause, accusées d'entraver le bon fonctionnement des marchés, d'être trop
coûteuses et en fin de compte d'aggraver la crise.

L'excès de prélèvements obligatoires exercerait un effet dissuasif sur l'activité des


entreprises et des ménages (courbe de Laffer).

En effet, une taxation trop lourde des bénéfices des entreprises découragerait
l'investissement, l'imposition des, revenus issus de placements financiers serait peu favorable
à l'épargne... De même, des prélèvements obligatoires trop élevés seraient peu incitatifs au
travail...

La baisse de l'intervention de l'État serait donc favorable à la croissance économique et


à l'emploi car elle encouragerait l'épargne, l'investissement et le travail, éléments stimulant la
croissance.

Elle diminuerait les gaspillages, etc. D'où des politiques de désengagements apparues
dans les années 1980 dans les pays industrialisés.

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