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Chapitre 1

L’intervention de l’État
Programme

THÈME NOTIONS CONTEXTE ET FINALITÉS


6. Comment l’État L’État gendarme et Les fonctions de l’État ont progressivement
peut-il intervenir dans l’État-providence. évolué d’un État exerçant une intervention
l’économie ? minimale (ordre public, protection du pays,
L’État et les prélèvement des impôts) à un État-Providence
6.1.L’intervention entreprises publiques, combinant des fonctions de régulation et de
de l’État dans semi-publiques et stabilisation, d’allocation des ressources et de
l’économie privées. redistribution, ces fonctions étant le plus
souvent concomitantes.
L’interventionnisme La place de l’État peut être appréciée
et le libéralisme. notamment à travers l’importance relative des
prélèvements obligatoires dans l’économie
Les dépenses (prélèvements obligatoires/PIB), à travers
publiques. l’identification des domaines et des modalités
d’intervention de l’État (par exemple, la
protection sociale), et à travers le volume de
ses dépenses. Le degré d’intervention de l’État
dépend des choix de société réalisés
(interventionnisme ou libéralisme).
Le déficit public et la L’essentiel des ressources des administrations
dette publique. publiques provient des prélèvements
obligatoires. Il y a déficit public lorsque les
prélèvements obligatoires sont insuffisants
pour couvrir les dépenses publiques. Ce déficit
nourrit la dette publique.
L’État est également un employeur et gère des
monopoles publics (SNCF et RATP par
exemple). Il est soumis à des choix de
règlementation ou de dérégulation. Certains
monopoles publics ont connu une ouverture à
la concurrence : c’est notamment le cas des
télécommunications après la vente des réseaux
hertziens.

Capacités
Il s’agit de présenter les débats concernant le degré et les modalités de l’intervention de l’État dans
l’économie. Ils opposent notamment les tenants d’une intervention minimale aux tenants d’une
intervention systématique destinée à corriger les insuffisances éventuelles du marché.
L’élève est capable :
– d’expliquer les différences entre les notions d’État-gendarme et d’État-providence, et d’envisager le
degré de participation de l’État à l’économie via des entreprises publiques, semi-publiques ou
privées ;
– distinguer le déficit public de la dette publique.

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Chapitre 1 – L’intervention de l’État © Nathan
Réponses aux questions sur les documents

Avant la classe (p. 5)


Quelles sont les grandes étapes de l'élaboration du budget annuel de l'État ?
Après négociation entre le ministère de l’Économie et des Finances et les différents ministères pour
fixer les crédits qui leur seront alloués, le projet de loi de finances (PLF) est rédigé chaque année. Il
est ensuite soumis à différentes instances (Conseil d’État, Haut Conseil des finances publiques,
Conseil des ministres) avant d’être examiné et voté par le Parlement puis promulgué en décembre au
Journal Officiel. Ce cycle dure une année.

1. Distinguer les notions d’État-gendarme et d’État-


providence (p. 6-7)
1.  Quel est le rôle d’un État-gendarme ?
L’État-gendarme désigne le rôle minimal de l’État à travers les fonctions dites «  régaliennes » : la
police, la défense et la justice, qui visent à maintenir l’ordre public et à protéger le pays.
2. Pourquoi la conception de l’État a-t-elle évolué ?
Face aux situations économiques difficiles (guerre, crises), l’État a été conduit à élargir son
intervention auprès de la population pour la protéger dans un souci de justice sociale.
3. À quelle conception de l’État correspondent les missions du ministère des Armées et
de l’Éducation nationale ?
La mission du ministère des Armées correspond à la conception d’État-gendarme ; celle de
l’Éducation nationale correspond à la conception de l’État-providence.
18. Classez dans un tableau les locutions suivantes selon la notion à laquelle elles se
rapportent, État-gendarme ou État-providence : État minimal, cotisations sociales,
intervention de la police, couverture maladie, décisions de justice, minimum vieillesse,
retraites, Code de la route.
État-gendarme État-providence
État-minimal Cotisations sociales
Intervention de la police Couverture maladie
Décision de justice Minimum vieillesse
Code de la route Retraites
4. Quelles sont les trois fonctions de l’État-providence ?
Les trois fonctions de l’État-providence sont les fonctions de régulation, d’allocation et de
redistribution.
19. Relevez les éléments du tableau (question 4) qui relèvent de la fonction de
redistribution.
Les éléments qui relèvent de la fonction de redistribution sont ceux qui se rapportent à l’État-
providence, qui effectue des prélèvements obligatoires (cotisations sociales) et verse des prestations
sociales à ceux qui en ont besoin (couverture maladie, minimum vieillesse, retraites).
20. Lorsque l’État construit un hôpital, quelle fonction de l’État est mobilisée ?
La construction d’un hôpital résulte de la décision d’y allouer des ressources pour produire des
services non marchands destinés à la collectivité. Il s’agit donc de la fonction d’allocation de l’État.
21. Identifiez la fonction de l’État mobilisée dans cet exemple.
En revalorisant le SMIC, l’Etat garantit un salaire minimal aux ménages pour satisfaire leurs besoins
primaires. Ces revalorisations répondent à des impératifs sociaux relevant de l’État-providence dans sa
fonction de redistribution.

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© Nathan Chapitre 1 – L’intervention de l’État
Allez plus loin ! (p. 7)
1. Quels risques sociaux sont couverts par l’État-providence ?
L’État-providence couvre les risques sociaux liés à la maladie, au chômage, à la vieillesse et à
l’exclusion sociale.
2. Citez des organismes publics ou privés qui mettent œuvre les mécanismes de
protection sociale.
La protection sociale est assurée par des organismes publics comme la Sécurité sociale, la Caisse
d’allocations familiales (CAF), Pôle Emploi, etc., et par les organismes privés proposant par exemple
une assurance santé pour les frais non pris en charge par l’assurance maladie (ex.  : Groupama, Maaf,
Harmonie Mutuelle...)
3.  Quelles sont leurs sources de financement ? De quelle fonction de l’État-providence
s’agit-il ici ?
Les sources de financement sont les prélèvements obligatoires pour les organismes publics et les
cotisations volontaires souscrites auprès des organismes privés. Il s’agit de la fonction de
redistribution de l’État-providence.

2. Apprécier le degré d’intervention de l’État dans l’économie


(p. 8-9)
9. L’action de l’État est-elle libérale ou interventionniste ?
L’action de l’État est interventionniste, car il assure ici une fonction d’allocation des ressources en
finançant et en augmentant les dépenses qui préservent l’environnement.
10. Quelle place les libéraux donnent-ils à l’État ? Pourquoi ?
Les libéraux revendiquent une intervention minimale de l’État. Ils considèrent que l’action
individuelle et privée passant par le marché conduit à un meilleur fonctionnement global de
l’économie.
22. Reproduisez et complétez le tableau ci-dessous, selon que les actions proposées
relèvent d’une conception libérale ou interventionniste.
Libéralisme Interventionnisme
Augmentation du Smic X
Diminution des impôts X
Augmentation des prestations sociales X
Privatisation des entreprises publiques X
Baisse des subventions publiques X
23. Comment l’État participe-t-il à l’activité de production ?
L’État participe à l’activité de production en détenant une partie du capital des entreprises. Soit l’État
détient une participation majoritaire du capital (cas des entreprises publiques), soit l’État est un
actionnaire minoritaire des entreprises.
24. Repérez les entreprises publiques en 2018.
En 2018, les entreprises publiques dans le document présenté sont la SNCF, la RATP, La Poste, EDF.
25. Comment se traduit le désengagement de l’État dans les entreprises ?
Le désengagement de l’État se traduit par la privatisation des entreprises publiques, c’est-à-dire la
cession (vente) des parts de capital détenues par l’État à des acteurs privés.

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26. Quel indicateur est retenu pour mesurer l’intervention publique ? Comment celle-ci a-
t-elle évolué depuis 1995 dans les pays de la zone euro ?
L’intervention publique peut être mesurée par la part des prélèvements obligatoires dans le PIB,
appelé « taux de prélèvements obligatoires ». Il mesure le poids de l’État dans l’économie.
Depuis 25 ans, le taux de prélèvements obligatoires a sensiblement augmenté, passant de 42 % du PIB
en 1995 à près de 47 % en 2019, tout en restant au niveau le plus élevé sur toute la période. Pour les
autres pays, et pour la zone euro, ce taux est fluctuant mais globalement stable, car il atteint en 2019
un niveau sensiblement identique à celui de 1995.
27. Comparez le poids de l’État en France en 2019 par rapport aux autres pays européens.
Expliquez la phrase soulignée.
En 2019 et depuis 25 ans, la France a le taux de prélèvements obligatoires le plus élevé de la zone
euro, soit environ 47 % du PIB ; l’Espagne a le taux le plus bas, soit 33 %. Au regard de cet indicateur,
on peut donc dire que c’est en France que l’intervention publique est la plus importante. La France se
situe avec l’Italie au-dessus (47 %) de la moyenne de la zone euro (41 %), et l’Espagne et l’Allemagne
en-deçà.
La phrase soulignée indique que l’écart de la France avec la moyenne de la zone euro était d’au moins
6 points de % en 2018 car 47 % - 41 % = 6 points de %. Cet écart semble toutefois se réduire depuis.
Allez plus loin ! (p. 9)
Éléments de réponse :
Le 21 novembre 2019, l’État français a procédé à la privatisation de la Française des jeux. L’État, qui
détenait 72 % du capital de cette entreprise publique depuis sa création en 1972, a mis en vente 52  %
de ce capital sous forme d’actions et a conservé seulement 20 % du capital.
Cette privatisation traduit un désengagement de l’État qui ne détient plus la majorité du capital. Ainsi,
la FDJ devient une entreprise privée.
Avec cette opération, l’État vise un double objectif :
– d’une part, un désendettement de l’État, puisque la privatisation rapportera entre 1,6 et 2 milliards
d’euros ;
– d’autre part, l’alimentation d’un fonds pour financer l’innovation.

3. Comprendre le budget de l’État (p. 10-11)


17. Quelles sont les deux composantes d’un budget ?
Les deux composantes d’un budget sont les recettes prévues et les dépenses prévisionnelles.
28. Quelles mesures du budget 2022 vont affecter directement le budget de l’État ? Pour
chacune d’elles, vous indiquerez si elles impactent les dépenses ou les recettes.
Dans l’extrait de budget présenté, cinq mesures vont affecter directement le budget de l’État :
– baisse de l’impôt sur le revenu des particuliers : baisse des recettes de l’État ;
– exonération de 65 % de la taxe d’habitation : baisse des recettes de l’État ;
– revalorisation des bourses sur critères sociaux : hausse des dépenses de l’État ;
– prolongement de l’aide exceptionnelle à l’alternance : hausse des dépenses de l’État.
– contrat d’engagement jeune (depuis le 1er mars 2022) : hausse des dépenses de l’État.
29. Comment sont réparties les dépenses entre les administrations publiques ?
Les dépenses des administrations publiques sont réparties entre trois composantes : près de la moitié
(43 %) des dépenses provient des administrations de Sécurité sociale, puis les dépenses de l’État au
sens strict représentent 39 % ; viennent enfin celles des administrations locales (18 %).
30. En 2020, le PIB de la France s’est élevé à 2 302,9 milliards d’euros. Calculez la part
des dépenses publiques dans le PIB.

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© Nathan Chapitre 1 – L’intervention de l’État
En 2020, le montant des dépenses publiques s’est élevé à : 586,4 + 270,1 + 661,4 soit 1 517,9
milliards d’euros. Cela représente 1 517,9 / 2 302,9 = 0,6591, soit 66 % du PIB.
31. Classez les postes de dépenses publiques par ordre d’importance décroissant.
Les dépenses publiques sont les dépenses de toutes les administrations publiques ; 59 % des dépenses
concernent les prestations sociales versées aux ménages, puis 32 % concernent les rémunérations et les
charges de fonctionnement (achats, etc.), puis 6 % sont des dépenses d’investissement des APU et 3 %
sont des intérêts versés au titre de la dette publique.
32. Expliquez la phrase soulignée.
Une forte socialisation de la dépense signifie qu’une part importante des dépenses publiques, ici 59 %,
concerne la protection sociale, c’est-à-dire la couverture des risques sociaux par les administrations
publiques (maladie, chômage, vieillesse, précarité…).
33. D’où proviennent les recettes publiques ? À qui sont-elles versées ?
Les recettes publiques proviennent des prélèvements obligatoires, soit les impôts et les cotisations
sociales prélevés par les administrations publiques.
Elles sont versées à 55 % aux administrations de Sécurité sociale, puis pour 30 % aux administrations
centrales et pour 15 % aux administrations locales.
34. Quelle est la différence entre un impôt et une cotisation sociale ?
Un impôt n’a pas de contrepartie directe. Il finance des services non marchands indirectement, alors
qu’une cotisation sociale ouvre un droit à une contrepartie directe, appelée « prestation sociale ».

Allez plus loin ! (p. 11)


1. Quelle conception de l’État est retenue dans la vidéo : l’État au sens strict
(administration centrale) ou bien l’État au sens large (en tant qu’administrations
publiques) ?
Il s’agit de l’État au sens strict, c’est-à-dire les administrations centrales, qui ne représentent qu’une
partie des administrations publiques.
2. Qu’entend-on par recettes fiscales ?
Les recettes fiscales désignent les impôts et taxes prélevés sur selon les règles fiscales en vigueur.
3. Quelles sont les quatre grandes catégories de dépenses de l’État ?
Les quatre grandes catégories de dépenses de l’État sont :
– les dépenses de fonctionnement (comme les rémunérations des agents de l’État) ;
– les dépenses d’intervention dans le domaine social et économique, au niveau national et
international ;
– les dépenses d’équipement et d’investissement (comme les dépenses d’infrastructures) ;
– la charge de la dette : ce sont les intérêts liés à l’endettement de l’État en situation de déficit
budgétaire (les dépenses de l’État excèdent les recettes de l’État).

4. Distinguer le déficit public et la dette publique (p. 12-13)


25. Quel est l’impact des mesures du budget 2022 sur le déficit public ? Ce budget est-il
d’inspiration libérale ou interventionniste ?
Le budget 2022 prévoit une baisse des dépenses publiques de 60 milliards (qui doit permettre de
diminuer le déficit public) et une hausse des recettes publiques de 10 milliards d’euros (ce qui devrait
également réduire le déficit). Le déficit public s’était fortement détérioré lors de la crise sanitaire en
raison des mesures de soutien de l’économie. Il devrait se résorber à hauteur de (60 + 10) = 70
milliards d’euros. Ce budget 2022 est plutôt d’inspiration libérale puisque l’intervention de l’État
diminue avec la baisse des dépenses publiques, mais cela fait suite à deux années de période très
interventionniste.

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Chapitre 1 – L’intervention de l’État © Nathan
26. Comment ont évolué les dépenses et les recettes publiques depuis 60 ans ? Calculez
leurs taux d’évolution respectifs.
En 60 ans, globalement, les dépenses et les recettes publiques ont augmenté. Les dépenses sont
passées de 35 % du PIB à 61,6 %, soit une progression de [(61,6 – 35) / 35] × 100 = 76  %. Dans le
même temps, les recettes ont moins progressé passant de 36 % à 52,6 % du PIB, soit une progression
de 46 %.
27. Que peut-on dire de l’évolution de l’intervention de l’État en France au regard des
indicateurs ?
L’intervention de l’État dans l’économie française augmente depuis 60 ans puisque la part des
dépenses publiques progresse depuis 1960.
28. Les finances publiques sont-elles équilibrées depuis 60 ans ?
À partir de 1960 et pendant 20 ans, les recettes et les dépenses publiques étaient à peu près équilibrées
et ont progressé au même rythme en augmentant de 10 points de pourcentage. On observe que les
dépenses publiques augmentent plus vite que les recettes depuis 1980, ce qui fait naître un déficit
public (écart entre les deux courbes).
29. Distinguez déficit public et dette publique.
Le déficit public est un flux annuel d’emprunts issu d’un écart entre les dépenses publiques et les
recettes publiques. La dette publique désigne l’ensemble des emprunts de l’État sur plusieurs années,
c’est pourquoi il s’agit d’un stock de dettes cumulées.
30. Pourquoi dit-on qu’un déficit public alimente la dette publique ?
Chaque année, le déficit public conduit l’État à emprunter pour le financer, ce qui vient augmenter
l’ensemble des dettes publiques issues des déficits des années précédentes.
31. Retrouvez le calcul du déficit public en pourcentage du PIB de 2020. Comment
l’expliquer ?
En 2020, le déficit public est égal à (52,6 – 61,6) = – 9 % du PIB. Ce déficit considérable en 2020 (et
aussi en 2021) provient des mesures de dépenses exceptionnelles pendant la crise du Covid 19.
32. Comment évolue le déficit public depuis 2018 ? et la dette publique ?
Depuis 2018, le déficit public augmente chaque année. En 2020, il s’est accru de 6,7 points de
pourcentage en 2 ans, et la dette publique a augmenté de 17,2 points de pourcentage. Les déficits
cumulés chaque année depuis 2018 ont contribué à alimenter la dette publique.
Allez plus loin ! (p. 13)
1. Comment est représenté le déficit public ? Retrouvez le déficit de 2020 par le calcul.
Chaque année, le déficit public est représenté par un bâton bleu, qui correspond à la différence entre
les recettes et les dépenses publiques (courbes). En 2020, le déficit public est égal à la différence des
valeurs sur les courbes. On retrouve les valeurs du documents 13 soit (52,6 – 61,6) = – 9 % environ du
PIB.
2. Repérez les années où le déficit public a été le plus élevé depuis 1993. Recherchez-en
les causes.
En 2009, dans un contexte de crise financière et économique, le déficit public a dépassé 7  % du PIB,
en raison d’une forte hausse des dépenses publiques visant à soutenir l’économie, alors que les recettes
publiques étaient stables. En 2010, le déficit public a diminué mais est resté à un niveau très élevé.
En 2020, le contexte de crise sanitaire a conduit l’État à accroître drastiquement les dépenses
publiques (courbe jaune) pour soutenir et relancer l’activité économique. Les mesures exceptionnelles
mises en place correspondent à une politique de relance que l’on a appelée le « quoi qu’il en coûte ».
3. Pourquoi peut-on dire que l’intervention de l’État a été importante en 2020 ?
Le poids des dépenses publiques est un indicateur de l’intervention de l’État dans l’économie. Or, en
2009, les dépenses publiques sont passées de 53 % à 57 % du PIB (courbe jaune), soit une
augmentation de 4 points de %. En 2020, elles ont progressé de près de 7 points de % par rapport à
2019, suite à l’intervention encore plus massive de l’État. Ainsi, au regard de cet indicateur, on peut

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© Nathan Chapitre 1 – L’intervention de l’État
dire que l’intervention de l’État s’est accrue en 2009 et en 2020 en France, en réponse aux différentes
crises.
4. Que dire de la situation des finances publiques depuis 1993 ?
Depuis 1993, les finances publiques sont déficitaires : elles excèdent toujours les recettes publiques.
Le déficit public dépassait 6 % du PIB en 1993 et s’est résorbé de 1993 à 2000 pour atteindre 1 % du
PIB, puis s’est creusé jusqu’en 2009 jusqu’à atteindre 7 % du PIB et se réduit régulièrement depuis et
se situe à moins de 3 % du PIB de 2017 à 2019. Il se détériore très brutalement en 2020 et dépasse
9 %.

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Chapitre 1 – L’intervention de l’État © Nathan
 Application 1  Testez vos connaissances (p. 14)
1. Un État-providence est un État minimal.
 Vrai  Faux
2. L’État-providence couvre les individus contre des risques sociaux.
 Vrai  Faux
3. La fonction de redistribution est assurée par l’État-gendarme.
 Vrai  Faux
4. La redistribution réduit les inégalités.
 Vrai  Faux
5. Le libéralisme prône l’intervention de l’État.
 Vrai  Faux
6. La place de l’État dans l’économie dépend des choix de société.
 Vrai  Faux
7. On peut mesurer le poids de l’intervention de l’État.
 Vrai  Faux
8. Un déficit public correspond à des dépenses supérieures aux recettes publiques.
 Vrai  Faux
9. Déficit et dette sont synonymes.
 Vrai  Faux
10. Le budget de l’État est toujours équilibré.
  Vrai   Faux
Application 2 La baisse du secteur public en France (p. 14)
1. Rappelez ce que regroupe le secteur public.
Le secteur public, par opposition au secteur privé, comprend les administrations publiques ainsi que
les entreprises publiques.
2. Comment s’explique la variation du nombre d’entreprises publiques ?
Jusqu’en 2006, le nombre d’entreprises publiques diminuait, signe d’un désengagement de l’État.
Depuis 2006, la tendance s’est inversée, en raison du rachat par l’État de sociétés privées et également
par la création de nouvelles filiales dans les entreprises publiques.
3. Analysez l’évolution du poids du secteur public depuis 20 ans.
L’effectif salarié est un bon indicateur du poids du secteur public. Depuis 20 ans, on assiste à baisse
régulière de l’effectif salarié du secteur public, signe d’une intervention de l’État dans l’économie
également plus faible.

Application 3 SNCF : la concurrence arrive ! (p. 15)


1. Pourquoi la SNCF était-elle en situation de monopole public ?
Depuis 1937, la SNCF était la seule société autorisée à transporter des voyageurs par le train. Ce
monopole était essentiellement motivé par l’idée que le transport ferroviaire était un service public,
répondant à une mission d’intérêt général. Sans être soumis à la logique du marché, il devait assurer le
service de transport sur des petites lignes non rentables, mais importantes dans une logique
d’aménagement du territoire.
2. Pourquoi l’ouverture à la concurrence est-elle une mesure d’inspiration libérale ?

12
© Nathan Chapitre 1 – L’intervention de l’État
L’ouverture à la concurrence est une mesure d’inspiration libérale car elle correspond à une
diminution du rôle de l’État remplacé par la concurrence entre des acteurs privés qui, selon les
libéraux, est bénéfique pour tous les agents.
3. En quoi l’ouverture à la concurrence se distingue-t-elle de la privatisation ?
L’ouverture à la concurrence signifie que les services de transport proposés par l’État, acteur public en
situation de monopole, sont mis en concurrence avec ceux des acteurs privés, comme l’entreprise
privée Transdev qui fait désormais circuler les TER de la ligne Nice-Marseille. La privatisation, quant
à elle, désigne une diminution de la part de capital (propriété) détenue par l’État dans une entreprise.
4. Quels sont les effets attendus de l’ouverture à la concurrence des services de transport
ferroviaire ?
L’ouverture à la concurrence des services de transport ferroviaire devrait permettre d’améliorer la
performance du secteur ferroviaire tout en proposant une baisse des prix des services de transport.

Application 4 Se préparer au bac : Comparaisons


internationales du poids de l’État (p. 16)
1. Repérez les indicateurs utilisés pour apprécier l’intervention de l’État.
Les indicateurs utilisés sont les recettes fiscales, mesurées par le taux de prélèvements obligatoires et
également les dépenses publiques mesurées en pourcentage du PIB.
2. Déterminez la situation de la France par rapport aux autres pays.
La France a le niveau de dépenses publiques le plus élevé au monde : elles représentent plus de 60 %
du PIB en 2020. De même, la France pratique la fiscalité la plus élevée de l’Union européenne avec
des recettes fiscales approchant les 50 % du PIB en 2020.
En 2021, la France, comme de nombreux pays européens, affiche un déficit public assez élevé,
largement supérieur à 3 % du PIB, car les recettes publiques exceptionnelles dans le contexte de crise
sanitaire ne suffisent pas à couvrir les dépenses publiques.
3. Expliquez pourquoi les comparaisons internationales sont difficiles.
Les comparaisons internationales sont difficiles car les pays ont des systèmes de protection sociale
différents. Les pays anglo-saxons ont des systèmes de retraite et de santé très largement privatisés,
contrairement à la France qui garantit une large protection sociale. Ainsi, en France, les dépenses
publiques incluent les dépenses sociales, mais ce n’est pas forcément le cas à l’étranger.
4. Rédigez une argumentation qui vous permette de répondre à la question suivante : Quelle
est la place de l’État en France ?
Le poids de l’État en France, mesuré par la fiscalité d’une part et par les dépenses publiques d’autre
part, est un des plus élevés au monde. La forte intervention de l’État français dans les domaines
économique et social le conduit à jouer un rôle d’État-providence qui protège les individus au nom
d’impératifs sociaux. Les fortes dépenses publiques traduisent l’importance des services non
marchands fournis par l’État et financés par des prélèvements obligatoires élevés. La forte intervention
publique correspond à une conception interventionniste du rôle de l’État, qui a pour conséquence, dans
le cas de la France, de conduire à une situation de déficit public.
En France, les dépenses sociales de l’État font massivement partie des dépenses publiques, alors que
dans d’autres pays, les dépenses sociales sont issues en partie d’organismes privés. Cela conduit à
nuancer le poids de l’État en matière de protection sociale mesurée uniquement par la dépense
publique. En effet, si l’on ajoute les dépenses sociales privées aux dépenses publiques, pour effectuer
des comparaisons internationales, on observe que les dépenses sociales sont également très
importantes dans d’autres pays et que la France occupe la deuxième place dans le monde.

Mais, en France, au-delà de l’aspect quantitatif, la place de l’État est très importante car il agit
également dans l’intérêt général. L’intervention publique garantit la couverture des risques sociaux

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Chapitre 1 – L’intervention de l’État © Nathan
grâce à un haut niveau de dépenses publiques et prévoit leur répartition au sein de la population selon
des critères de justice sociale. Dans d’autres pays, même si le niveau des dépenses sociales est élevé,
en particulier aux États-Unis, elles relèvent en partie d’une logique d’assurance privée qui ne permet
pas de garantir une protection sociale juste et équitable pour toute la population.
Synthèse à l’aide des mots-clés (p. 18)
Rédigez votre synthèse personnelle à l’aide des mots-clés suivants : État-gendarme /
Prélèvements obligatoires / État-providence / Budget de l’État / Libéralisme / Déficit
public / Interventionnisme / Dette publique / Dépenses publiques.
Le libéralisme et l’interventionnisme correspondent à deux conceptions opposées du rôle de l’État,
d’un côté un État-gendarme assurant des fonctions régaliennes minimales, de l’autre un État-
providence qui intervient largement dans l’activité économique et sociale. Chaque année, le budget de
l’État est voté, il traduit les prévisions de recettes et de dépenses selon les mesures prises pour
atteindre les objectifs. Un excès de dépenses publiques sur les recettes publiques, issues des
prélèvements obligatoires, traduit une situation de déficit public qui vient augmenter la dette publique.

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© Nathan Chapitre 1 – L’intervention de l’État
L’essentiel

1. Distinguer les notions d’État-gendarme et d’État-providence


Le rôle de l’État a progressivement évolué, d’un État exerçant une intervention minimale, dit État-
gendarme, à un État intervenant largement dans l’activité économique et sociale, l’État-providence.

A. L’État-gendarme
L’État-gendarme désigne le rôle minimal de l’État à travers les fonctions dites « régaliennes » de
l’État : la police, la défense et la justice. Elles visent à maintenir l’ordre public, à protéger le pays et à
prélever les impôts.
On a longtemps considéré que le rôle de l’État consistait à intervenir de façon minimale, mais, face
aux crises et aux guerres, les interventions publiques ont été de plus en plus nombreuses et le rôle de
l’État s’est transformé.

B. L’État-providence
Depuis le XXe siècle, dans des contextes économiques incertains, l’intervention de l’État s’est élargie.
On a ainsi eu recours à l’État pour garantir l’intérêt général et protéger les populations, avec en
particulier la protection sociale (création de la Sécurité sociale en 1945).
L’État devient alors un État-providence qui intervient de façon importante dans la vie sociale et
économique au nom d’impératifs sociaux.

L’État-Providence combine plusieurs fonctions qui correspondent à des objectifs poursuivis par
l’intervention publique :
– fonction de régulation et de stabilisation : maintien de l’activité économique à un niveau satisfaisant
(ex. : mesures de relance de la croissance économique, fixation de règles pour le bon fonctionnement
de l’économie…) ;
– fonction d’allocation des ressources : l’État utilise les ressources (humaines, matérielles et
financières) pour produire des biens et services non marchands au service de la collectivité (ex. :
construction d’un pont, d’un hôpital…) ;
– fonction de redistribution : l’intervention de l’État vise à réduire les inégalités de revenus en opérant
des transferts sociaux entre les ménages. Pour illustration, les prélèvements obligatoires (impôts et
cotisations sociales) sont redistribués sous forme de prestations sociales à ceux qui en ont besoin.
Ces trois fonctions de l’État ne sont pas exclusives et sont le plus souvent concomitantes.

2. Apprécier le degré d’intervention de l’État dans l’économie


La place de l’État et son poids dans l’économie peuvent être appréciés au regard de différents critères :
qualitatifs comme les choix de société et les domaines d’intervention, et quantitatifs comme
l’importance des prélèvements obligatoires et le volume des dépenses publiques.

A. L’intervention de l’État selon des critères qualitatifs


Le secteur public, par opposition au secteur privé, désigne l’État au sens large et comprend les
entreprises publiques. Depuis le milieu des années 1980, le nombre d’entreprises publiques, de même
que leurs effectifs salariés, a été réduit de plus de moitié, signe d’un désengagement de l’État dans
l’activité économique.
De plus, certains monopoles publics gérés par l’État ont connu une ouverture à la concurrence : c’est
notamment le cas du transport ferroviaire et des télécommunications après la vente des réseaux
hertziens. Par ailleurs, la protection sociale est un axe majeur de l’action publique en France qui se
traduit par un poids important des dépenses sociales au sein de la dépense publique en France.

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Chapitre 1 – L’intervention de l’État © Nathan
B. L’intervention de l’État selon des critères quantitatifs
Deux indicateurs permettent de mesurer le poids de l’État dans l’économie et d’apprécier le degré de
l’intervention publique :
– les prélèvements obligatoires (PO) : Taux de PO = (Montant des PO / PIB) × 100 ;
– les dépenses publiques (DP) : Taux de DP = (Montant des DP / PIB) × 100.

3. Comprendre le budget de l’État


Le budget de l’État est un document établi par le Gouvernement, appelé « loi de finances » et voté par
le Parlement chaque année. Il traduit des choix de politiques publiques dans les domaines économique
et social. Le budget prévoit les dépenses et les recettes que l’État a le droit d’engager et de percevoir
pour l’année à venir.

A. Les dépenses publiques


Les dépenses publiques correspondent à l’ensemble des dépenses des administrations publiques
(APU). Les APU comprennent les administrations centrales (ministères, Pôle Emploi, universités...),
les administrations locales (mairies, lycées...) et des administrations de Sécurité sociale (hôpitaux,
Urssaf, CAF...). Plus de la moitié des dépenses publiques correspond aux versements de prestations
sociales par les APU pour couvrir les risques sociaux : maladie, vieillesse, chômage, précarité...

B. Les recettes publiques


L’essentiel des recettes publiques provient des prélèvements obligatoires, c’est-à-dire de l’ensemble
des impôts et cotisations sociales prélevés par les différentes administrations publiques.
Un impôt est un versement obligatoire et sans contrepartie aux administrations publiques. Il sert
principalement à financer les dépenses publiques liées à la production de services non marchands
(ex. : impôt sur le revenu et impôt sur les sociétés). Une cotisation sociale, quant à elle, ouvre droit à
une prestation sociale (ex. : les pensions de retraite sont la contrepartie des cotisations vieillesse).

4. Distinguer le déficit public et la dette publique


A. Le déficit public
Lorsque les recettes publiques sont insuffisantes pour couvrir les dépenses publiques, le solde public
est négatif : cela correspond à un déficit public.
Deux situations peuvent se présenter :
– Recettes publiques > Dépenses publiques  Excédent public (solde positif)
– Recettes publiques < Dépenses publiques  Déficit public (solde négatif)
Depuis 40 ans, les recettes publiques sont insuffisantes pour couvrir les dépenses : la France est en
situation de déficit public. Depuis 2017, le déficit était passé légèrement sous la barre des 3 % de PIB
mais avec la crise sanitaire, le déficit s’est brutalement détérioré depuis 2020.
Remarque : Le solde public (ensemble des administrations publiques) ne doit pas être confondu avec
le solde budgétaire (administrations centrales). Solde budgétaire = Recettes de l’État – Dépenses de
l’État.

B. La dette publique
Les administrations publiques financent chaque année leur déficit public grâce à des emprunts. Le
cumul de ces emprunts forme la dette publique. Les administrations publiques doivent donc
rembourser leurs emprunts et payer des intérêts, appelés « charge de la dette ». Chaque déficit public
annuel engendre donc un nouveau flux d’emprunts qui vient nourrir le stock de dette publique. La
dette publique française progresse chaque année et atteint plus de 100 % du PIB depuis 2020.

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© Nathan Chapitre 1 – L’intervention de l’État

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