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L’intervention de l’État
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Capacités
Il s’agit de présenter les débats concernant le degré et les modalités de l’intervention de l’État dans
l’économie. Ils opposent notamment les tenants d’une intervention minimale aux tenants d’une
intervention systématique destinée à corriger les insuffisances éventuelles du marché.
L’élève est capable :
– d’expliquer les différences entre les notions d’État-gendarme et d’État-providence, et d’envisager le
degré de participation de l’État à l’économie via des entreprises publiques, semi-publiques ou
privées ;
– distinguer le déficit public de la dette publique.
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Chapitre 1 – L’intervention de l’État © Nathan
Réponses aux questions sur les documents
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© Nathan Chapitre 1 – L’intervention de l’État
Allez plus loin ! (p. 7)
1. Quels risques sociaux sont couverts par l’État-providence ?
L’État-providence couvre les risques sociaux liés à la maladie, au chômage, à la vieillesse et à
l’exclusion sociale.
2. Citez des organismes publics ou privés qui mettent œuvre les mécanismes de
protection sociale.
La protection sociale est assurée par des organismes publics comme la Sécurité sociale, la Caisse
d’allocations familiales (CAF), Pôle Emploi, etc., et par les organismes privés proposant par exemple
une assurance santé pour les frais non pris en charge par l’assurance maladie (ex. : Groupama, Maaf,
Harmonie Mutuelle...)
3. Quelles sont leurs sources de financement ? De quelle fonction de l’État-providence
s’agit-il ici ?
Les sources de financement sont les prélèvements obligatoires pour les organismes publics et les
cotisations volontaires souscrites auprès des organismes privés. Il s’agit de la fonction de
redistribution de l’État-providence.
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Chapitre 1 – L’intervention de l’État © Nathan
26. Quel indicateur est retenu pour mesurer l’intervention publique ? Comment celle-ci a-
t-elle évolué depuis 1995 dans les pays de la zone euro ?
L’intervention publique peut être mesurée par la part des prélèvements obligatoires dans le PIB,
appelé « taux de prélèvements obligatoires ». Il mesure le poids de l’État dans l’économie.
Depuis 25 ans, le taux de prélèvements obligatoires a sensiblement augmenté, passant de 42 % du PIB
en 1995 à près de 47 % en 2019, tout en restant au niveau le plus élevé sur toute la période. Pour les
autres pays, et pour la zone euro, ce taux est fluctuant mais globalement stable, car il atteint en 2019
un niveau sensiblement identique à celui de 1995.
27. Comparez le poids de l’État en France en 2019 par rapport aux autres pays européens.
Expliquez la phrase soulignée.
En 2019 et depuis 25 ans, la France a le taux de prélèvements obligatoires le plus élevé de la zone
euro, soit environ 47 % du PIB ; l’Espagne a le taux le plus bas, soit 33 %. Au regard de cet indicateur,
on peut donc dire que c’est en France que l’intervention publique est la plus importante. La France se
situe avec l’Italie au-dessus (47 %) de la moyenne de la zone euro (41 %), et l’Espagne et l’Allemagne
en-deçà.
La phrase soulignée indique que l’écart de la France avec la moyenne de la zone euro était d’au moins
6 points de % en 2018 car 47 % - 41 % = 6 points de %. Cet écart semble toutefois se réduire depuis.
Allez plus loin ! (p. 9)
Éléments de réponse :
Le 21 novembre 2019, l’État français a procédé à la privatisation de la Française des jeux. L’État, qui
détenait 72 % du capital de cette entreprise publique depuis sa création en 1972, a mis en vente 52 %
de ce capital sous forme d’actions et a conservé seulement 20 % du capital.
Cette privatisation traduit un désengagement de l’État qui ne détient plus la majorité du capital. Ainsi,
la FDJ devient une entreprise privée.
Avec cette opération, l’État vise un double objectif :
– d’une part, un désendettement de l’État, puisque la privatisation rapportera entre 1,6 et 2 milliards
d’euros ;
– d’autre part, l’alimentation d’un fonds pour financer l’innovation.
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© Nathan Chapitre 1 – L’intervention de l’État
En 2020, le montant des dépenses publiques s’est élevé à : 586,4 + 270,1 + 661,4 soit 1 517,9
milliards d’euros. Cela représente 1 517,9 / 2 302,9 = 0,6591, soit 66 % du PIB.
31. Classez les postes de dépenses publiques par ordre d’importance décroissant.
Les dépenses publiques sont les dépenses de toutes les administrations publiques ; 59 % des dépenses
concernent les prestations sociales versées aux ménages, puis 32 % concernent les rémunérations et les
charges de fonctionnement (achats, etc.), puis 6 % sont des dépenses d’investissement des APU et 3 %
sont des intérêts versés au titre de la dette publique.
32. Expliquez la phrase soulignée.
Une forte socialisation de la dépense signifie qu’une part importante des dépenses publiques, ici 59 %,
concerne la protection sociale, c’est-à-dire la couverture des risques sociaux par les administrations
publiques (maladie, chômage, vieillesse, précarité…).
33. D’où proviennent les recettes publiques ? À qui sont-elles versées ?
Les recettes publiques proviennent des prélèvements obligatoires, soit les impôts et les cotisations
sociales prélevés par les administrations publiques.
Elles sont versées à 55 % aux administrations de Sécurité sociale, puis pour 30 % aux administrations
centrales et pour 15 % aux administrations locales.
34. Quelle est la différence entre un impôt et une cotisation sociale ?
Un impôt n’a pas de contrepartie directe. Il finance des services non marchands indirectement, alors
qu’une cotisation sociale ouvre un droit à une contrepartie directe, appelée « prestation sociale ».
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Chapitre 1 – L’intervention de l’État © Nathan
26. Comment ont évolué les dépenses et les recettes publiques depuis 60 ans ? Calculez
leurs taux d’évolution respectifs.
En 60 ans, globalement, les dépenses et les recettes publiques ont augmenté. Les dépenses sont
passées de 35 % du PIB à 61,6 %, soit une progression de [(61,6 – 35) / 35] × 100 = 76 %. Dans le
même temps, les recettes ont moins progressé passant de 36 % à 52,6 % du PIB, soit une progression
de 46 %.
27. Que peut-on dire de l’évolution de l’intervention de l’État en France au regard des
indicateurs ?
L’intervention de l’État dans l’économie française augmente depuis 60 ans puisque la part des
dépenses publiques progresse depuis 1960.
28. Les finances publiques sont-elles équilibrées depuis 60 ans ?
À partir de 1960 et pendant 20 ans, les recettes et les dépenses publiques étaient à peu près équilibrées
et ont progressé au même rythme en augmentant de 10 points de pourcentage. On observe que les
dépenses publiques augmentent plus vite que les recettes depuis 1980, ce qui fait naître un déficit
public (écart entre les deux courbes).
29. Distinguez déficit public et dette publique.
Le déficit public est un flux annuel d’emprunts issu d’un écart entre les dépenses publiques et les
recettes publiques. La dette publique désigne l’ensemble des emprunts de l’État sur plusieurs années,
c’est pourquoi il s’agit d’un stock de dettes cumulées.
30. Pourquoi dit-on qu’un déficit public alimente la dette publique ?
Chaque année, le déficit public conduit l’État à emprunter pour le financer, ce qui vient augmenter
l’ensemble des dettes publiques issues des déficits des années précédentes.
31. Retrouvez le calcul du déficit public en pourcentage du PIB de 2020. Comment
l’expliquer ?
En 2020, le déficit public est égal à (52,6 – 61,6) = – 9 % du PIB. Ce déficit considérable en 2020 (et
aussi en 2021) provient des mesures de dépenses exceptionnelles pendant la crise du Covid 19.
32. Comment évolue le déficit public depuis 2018 ? et la dette publique ?
Depuis 2018, le déficit public augmente chaque année. En 2020, il s’est accru de 6,7 points de
pourcentage en 2 ans, et la dette publique a augmenté de 17,2 points de pourcentage. Les déficits
cumulés chaque année depuis 2018 ont contribué à alimenter la dette publique.
Allez plus loin ! (p. 13)
1. Comment est représenté le déficit public ? Retrouvez le déficit de 2020 par le calcul.
Chaque année, le déficit public est représenté par un bâton bleu, qui correspond à la différence entre
les recettes et les dépenses publiques (courbes). En 2020, le déficit public est égal à la différence des
valeurs sur les courbes. On retrouve les valeurs du documents 13 soit (52,6 – 61,6) = – 9 % environ du
PIB.
2. Repérez les années où le déficit public a été le plus élevé depuis 1993. Recherchez-en
les causes.
En 2009, dans un contexte de crise financière et économique, le déficit public a dépassé 7 % du PIB,
en raison d’une forte hausse des dépenses publiques visant à soutenir l’économie, alors que les recettes
publiques étaient stables. En 2010, le déficit public a diminué mais est resté à un niveau très élevé.
En 2020, le contexte de crise sanitaire a conduit l’État à accroître drastiquement les dépenses
publiques (courbe jaune) pour soutenir et relancer l’activité économique. Les mesures exceptionnelles
mises en place correspondent à une politique de relance que l’on a appelée le « quoi qu’il en coûte ».
3. Pourquoi peut-on dire que l’intervention de l’État a été importante en 2020 ?
Le poids des dépenses publiques est un indicateur de l’intervention de l’État dans l’économie. Or, en
2009, les dépenses publiques sont passées de 53 % à 57 % du PIB (courbe jaune), soit une
augmentation de 4 points de %. En 2020, elles ont progressé de près de 7 points de % par rapport à
2019, suite à l’intervention encore plus massive de l’État. Ainsi, au regard de cet indicateur, on peut
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© Nathan Chapitre 1 – L’intervention de l’État
dire que l’intervention de l’État s’est accrue en 2009 et en 2020 en France, en réponse aux différentes
crises.
4. Que dire de la situation des finances publiques depuis 1993 ?
Depuis 1993, les finances publiques sont déficitaires : elles excèdent toujours les recettes publiques.
Le déficit public dépassait 6 % du PIB en 1993 et s’est résorbé de 1993 à 2000 pour atteindre 1 % du
PIB, puis s’est creusé jusqu’en 2009 jusqu’à atteindre 7 % du PIB et se réduit régulièrement depuis et
se situe à moins de 3 % du PIB de 2017 à 2019. Il se détériore très brutalement en 2020 et dépasse
9 %.
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Chapitre 1 – L’intervention de l’État © Nathan
Application 1 Testez vos connaissances (p. 14)
1. Un État-providence est un État minimal.
Vrai Faux
2. L’État-providence couvre les individus contre des risques sociaux.
Vrai Faux
3. La fonction de redistribution est assurée par l’État-gendarme.
Vrai Faux
4. La redistribution réduit les inégalités.
Vrai Faux
5. Le libéralisme prône l’intervention de l’État.
Vrai Faux
6. La place de l’État dans l’économie dépend des choix de société.
Vrai Faux
7. On peut mesurer le poids de l’intervention de l’État.
Vrai Faux
8. Un déficit public correspond à des dépenses supérieures aux recettes publiques.
Vrai Faux
9. Déficit et dette sont synonymes.
Vrai Faux
10. Le budget de l’État est toujours équilibré.
Vrai Faux
Application 2 La baisse du secteur public en France (p. 14)
1. Rappelez ce que regroupe le secteur public.
Le secteur public, par opposition au secteur privé, comprend les administrations publiques ainsi que
les entreprises publiques.
2. Comment s’explique la variation du nombre d’entreprises publiques ?
Jusqu’en 2006, le nombre d’entreprises publiques diminuait, signe d’un désengagement de l’État.
Depuis 2006, la tendance s’est inversée, en raison du rachat par l’État de sociétés privées et également
par la création de nouvelles filiales dans les entreprises publiques.
3. Analysez l’évolution du poids du secteur public depuis 20 ans.
L’effectif salarié est un bon indicateur du poids du secteur public. Depuis 20 ans, on assiste à baisse
régulière de l’effectif salarié du secteur public, signe d’une intervention de l’État dans l’économie
également plus faible.
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© Nathan Chapitre 1 – L’intervention de l’État
L’ouverture à la concurrence est une mesure d’inspiration libérale car elle correspond à une
diminution du rôle de l’État remplacé par la concurrence entre des acteurs privés qui, selon les
libéraux, est bénéfique pour tous les agents.
3. En quoi l’ouverture à la concurrence se distingue-t-elle de la privatisation ?
L’ouverture à la concurrence signifie que les services de transport proposés par l’État, acteur public en
situation de monopole, sont mis en concurrence avec ceux des acteurs privés, comme l’entreprise
privée Transdev qui fait désormais circuler les TER de la ligne Nice-Marseille. La privatisation, quant
à elle, désigne une diminution de la part de capital (propriété) détenue par l’État dans une entreprise.
4. Quels sont les effets attendus de l’ouverture à la concurrence des services de transport
ferroviaire ?
L’ouverture à la concurrence des services de transport ferroviaire devrait permettre d’améliorer la
performance du secteur ferroviaire tout en proposant une baisse des prix des services de transport.
Mais, en France, au-delà de l’aspect quantitatif, la place de l’État est très importante car il agit
également dans l’intérêt général. L’intervention publique garantit la couverture des risques sociaux
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Chapitre 1 – L’intervention de l’État © Nathan
grâce à un haut niveau de dépenses publiques et prévoit leur répartition au sein de la population selon
des critères de justice sociale. Dans d’autres pays, même si le niveau des dépenses sociales est élevé,
en particulier aux États-Unis, elles relèvent en partie d’une logique d’assurance privée qui ne permet
pas de garantir une protection sociale juste et équitable pour toute la population.
Synthèse à l’aide des mots-clés (p. 18)
Rédigez votre synthèse personnelle à l’aide des mots-clés suivants : État-gendarme /
Prélèvements obligatoires / État-providence / Budget de l’État / Libéralisme / Déficit
public / Interventionnisme / Dette publique / Dépenses publiques.
Le libéralisme et l’interventionnisme correspondent à deux conceptions opposées du rôle de l’État,
d’un côté un État-gendarme assurant des fonctions régaliennes minimales, de l’autre un État-
providence qui intervient largement dans l’activité économique et sociale. Chaque année, le budget de
l’État est voté, il traduit les prévisions de recettes et de dépenses selon les mesures prises pour
atteindre les objectifs. Un excès de dépenses publiques sur les recettes publiques, issues des
prélèvements obligatoires, traduit une situation de déficit public qui vient augmenter la dette publique.
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© Nathan Chapitre 1 – L’intervention de l’État
L’essentiel
A. L’État-gendarme
L’État-gendarme désigne le rôle minimal de l’État à travers les fonctions dites « régaliennes » de
l’État : la police, la défense et la justice. Elles visent à maintenir l’ordre public, à protéger le pays et à
prélever les impôts.
On a longtemps considéré que le rôle de l’État consistait à intervenir de façon minimale, mais, face
aux crises et aux guerres, les interventions publiques ont été de plus en plus nombreuses et le rôle de
l’État s’est transformé.
B. L’État-providence
Depuis le XXe siècle, dans des contextes économiques incertains, l’intervention de l’État s’est élargie.
On a ainsi eu recours à l’État pour garantir l’intérêt général et protéger les populations, avec en
particulier la protection sociale (création de la Sécurité sociale en 1945).
L’État devient alors un État-providence qui intervient de façon importante dans la vie sociale et
économique au nom d’impératifs sociaux.
L’État-Providence combine plusieurs fonctions qui correspondent à des objectifs poursuivis par
l’intervention publique :
– fonction de régulation et de stabilisation : maintien de l’activité économique à un niveau satisfaisant
(ex. : mesures de relance de la croissance économique, fixation de règles pour le bon fonctionnement
de l’économie…) ;
– fonction d’allocation des ressources : l’État utilise les ressources (humaines, matérielles et
financières) pour produire des biens et services non marchands au service de la collectivité (ex. :
construction d’un pont, d’un hôpital…) ;
– fonction de redistribution : l’intervention de l’État vise à réduire les inégalités de revenus en opérant
des transferts sociaux entre les ménages. Pour illustration, les prélèvements obligatoires (impôts et
cotisations sociales) sont redistribués sous forme de prestations sociales à ceux qui en ont besoin.
Ces trois fonctions de l’État ne sont pas exclusives et sont le plus souvent concomitantes.
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Chapitre 1 – L’intervention de l’État © Nathan
B. L’intervention de l’État selon des critères quantitatifs
Deux indicateurs permettent de mesurer le poids de l’État dans l’économie et d’apprécier le degré de
l’intervention publique :
– les prélèvements obligatoires (PO) : Taux de PO = (Montant des PO / PIB) × 100 ;
– les dépenses publiques (DP) : Taux de DP = (Montant des DP / PIB) × 100.
B. La dette publique
Les administrations publiques financent chaque année leur déficit public grâce à des emprunts. Le
cumul de ces emprunts forme la dette publique. Les administrations publiques doivent donc
rembourser leurs emprunts et payer des intérêts, appelés « charge de la dette ». Chaque déficit public
annuel engendre donc un nouveau flux d’emprunts qui vient nourrir le stock de dette publique. La
dette publique française progresse chaque année et atteint plus de 100 % du PIB depuis 2020.
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© Nathan Chapitre 1 – L’intervention de l’État