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THEME 6 : COMMENT L’ETAT PEUT-IL INTERVENIR DANS L’ECONOMIE ?

SEQUENCE 1 : L’INTERVENTION DE L’ETAT.

Objectif de la séquence 1 : De nombreux débats concernent le degré et les modalités de l’intervention de l’Etat dans
l’économie. Ils opposent notamment les tenants d’une intervention minimale aux tenants d’une intervention
systématique destinée à corriger les insuffisances éventuelles du marché.

Contexte :
_ Les fonctions de l’Etat ont progressivement évolué d’un Etat exerçant une intervention minimale
(ordre public, protection du pays, prélèvement des impôts) à un Etat-Providence combinant des
fonctions de régulation et de stabilisation, d’allocation des ressources et de redistribution, ces fonctions
étant le plus souvent concomitantes.
_ La place de l’Etat peut être appréciée notamment à travers l’importance relative des prélèvements
obligatoires dans l’économie (prélèvements obligatoires/PIB), à travers l’identification des domaines et
des modalités d’intervention de l’État (par exemple, la protection sociale), et à travers le volume de ses
dépenses. Le degré d’intervention de l’Etat dépend des choix de société réalisés (interventionnisme
ou libéralisme).
_ L’essentiel des ressources des administrations publiques provient des prélèvements obligatoires. Il
y a déficit public lorsque les prélèvements obligatoires sont insuffisants pour couvrir les dépenses
publiques. Ce déficit nourrit la dette publique.
_ L’Etat est également un employeur et gère des monopoles publics (SNCF et RATP par exemple). Il
est soumis à des choix de réglementation ou de dérégulation. Certains monopoles publics ont connu
une ouverture à la concurrence : c’est notamment le cas des télécommunications après la vente des
réseaux hertziens.
Les notions :
_ L’Etat gendarme et l’Etat-providence
_ L’Etat et les entreprises publiques, semi-publiques et privées
_ L’interventionnisme et le libéralisme
_ Les dépenses publiques.
_ Le déficit public et la dette publique

Les capacités :
_Expliquer les différences entre les notions d’Etat-gendarme et d’Etat-providence, et envisager le
degré de participation de l’Etat à l’économie via des entreprises publiques, semi-publiques ou privées.
_Distinguer le déficit public de la dette publique.

Le XXe siècle a marqué une évolution majeure du rôle de l’Etat dans l’économie. Avec cette évolution sont nés de
nombreux débats concernant le degré et les modalités de cette intervention. Ils opposent notamment les tenants d’une
intervention minimale aux tenants d’une intervention systématique destinée à améliorer le bien-être de tous.
Ainsi, l’Etat joue dans l’économie un rôle variable selon les pays ou les époques. Le choix du degré d’intervention de
l’Etat dans l’économie aura une incidence sur le niveau de prélèvements obligatoires. En effet, ces interventions peuvent
se traduire par des dépenses qui nécessitent d’être financées, parfois au prix d’un endettement public important. Au-
delà de ces dépenses, l’Etat peut aussi agir en qualité d’employeur et de propriétaire de certaines entreprises.

(Séance 1) 1_ Les fonctions de l’État dans l’économie.

1_1 De l’État-gendarme à l’État-providence

Jusqu’en 1945, le rôle de l’Etat en France était minime et limité à un objectif : permettre le bon fonctionnement du pays.
Celui qu’on appelait Etat-gendarme ne devait pas intervenir dans l’économie pour ne pas entraver son équilibre
naturel, fondé sur la loi de l’offre et de la demande. L’Etat devait assurer des fonctions régaliennes, dont la délégation
à des agents privés était impossible.

Dans toutes les économies, l’Etat intervient alors à des degrés variables et en utilisant des moyens divers.
Ses principales actions portent essentiellement sur :
_ la sécurité : interne, maintien de l’ordre public dans le pays et externe, défense du territoire,
_ la justice : définition du droit et de la justice,
_ la fiscalité : prélèvement des impôts nécessaires aux interventions minimales de l’Etat dans l’économie.
Ces trois fonctions sont qualifiées de régaliennes et correspondent à une vision minimale de son intervention,
désignée par le terme d’Etat-gendarme. Celui-ci se focalise sur la sécurité des citoyens et l’organisation de la vie en
société, assurer le vivre ensemble (ordre social) par le respect de l’Etat de droit.
Les 3 Fonctions régaliennes assurées par l’Etat-gendarme (1) (2) (3)
Sécurité (1) et (2) Droit (3) ((Économie))
Sécurité Sécurité Justice (3) ((Frapper la ((Assurer le libre
extérieure (1) intérieure (2) (neutre et monnaie)) fonctionnement
Protéger les Protéger les équitable) (fonction des marchés))
citoyens citoyens l’organisation de aujourd’hui, de la et
(grâce à l’armée, (grâce aux la vie en société, Banque centrale ((L’Etat est
la défense forces assurer le vivre européenne en charge de
et la diplomatie) de police) ensemble(ordre [BCE]) prélever les
social) par le impôts))
respect de l’Etat
de droit.

Néanmoins, le développement économique issu des révolutions industrielles (XIX e), l’accroissement du monde ouvrier,
la crise financière de 1929 et surtout la Seconde Guerre Mondiale ont fait évoluer la vision de l’Etat, qui se fait plus
interventionniste, plus présent dans les domaines économiques et sociaux.

C’est le début de l’Etat-providence. Il débute, de façon globale, avec les premières mesures de protection sociale à la
fin du XIXe siècle. En France, cela coïncide avec la création de la Sécurité sociale en 1945.

Les interventions de l’État dans l’économie sont alors plus marquées. Dans cette conception plus interventionniste
d’Etat-providence, le champ d’intervention de l’Etat dans l’économie est plus large et organisé autour de trois
fonctions :
_ la stabilisation ou régulation de la conjoncture économique : l’Etat cherche à stabiliser le rythme de la croissance
et à favoriser la stabilité des prix. L’Etat agit donc sur des variables économiques comme le taux d’inflation ou le taux
de chômage.la régulation de l’emploi, de l’inflation et de la croissance par des politiques de relance,
_ la redistribution des richesses : l’Etat cherche à réduire les inégalités entre les individus. L’Etat intervient donc pour
modifier la répartition des richesses dans un objectif de justice et de cohésion sociale. Le partage des revenus et des
richesses par le biais de prélèvements et de transferts en vue d’en améliorer la répartition et d’assurer une plus grande
justice sociale,
_ l’allocation des ressources : l’Etat prend à sa charge ce que le marché n’est pas capable de produire lui-même ou
encore ce qui va améliorer le bien-être général de la population. L’Etat corrige les imperfections du marché et affecte
des ressources à la production de certains biens et services qui ne sont pas fournis par le marché.

Ces trois fonctions sont interdépendantes. Par exemple, une mesure de relance de l’économie (stabilisation) aura un
effet sur la répartition des revenus (redistribution).
Fonctions assurées par l’Etat-providence
Stabilisation ou régulation Redistribution Allocation
de la conjoncture des richesses des ressources
économique
L’Etat essaye de maintenir la Le marché crée des inégalités L’Etat produit des biens et des
demande globale grâce à des dans la société. L’Etat doit les services à la place du secteur
politiques économiques : réduire grâce à la redistribution. privé défaillant.
_ politiques budgétaires Rappel du principe de la redistribution : Par exemple, le métro, les
l’État capte une partie de la richesse
_ politiques monétaires universités, l’éclairage public, la
créée sous forme d’impôts et les
redistribue selon les besoins par le biais création de routes.
de transferts.

1_2 Interventionnisme et libéralisme : deux manières de penser la place de l’Etat dans la société

À chaque forme d’Etat, gendarme ou providence, correspond une doctrine, c'est-à-dire une manière de penser la
société.

Etat-gendarme Etat-providence

L’Etat-gendarme est défendu par le courant de L’Etat-providence est un prolongement de l’Etat-


pensée du libéralisme, qui tire son nom de « gendarme, qui vise à corriger, par ses
liberté ». interventions, les inégalités issues du marché.
Libéralisme : Idéologie fondée sur le principe de Interventionnisme : Politique préconisant une
la liberté économique et qui souligne l’efficacité intervention des pouvoirs publics dans la vie
naturelle des mécanismes du marché. Le économique.
libéralisme repose sur une conception simple : Intervention de l’Etat dans l’économie dans 2
lorsque chaque individu œuvre dans son propre domaines : économique et social.
intérêt, la somme de ces actions concourt à
l’intérêt général. Le libéralisme économique s’est
donc attaché à libéraliser le marché et à offrir
d’importantes libertés aux individus afin de
favoriser la libre entreprise

Les fonctions de l’Etat ont donc progressivement évolué d’une conception minimale à une conception interventionniste
afin de répondre de manière plus large aux besoins des citoyens et aux défis posés par une économie mondialisée.

Toutefois, l’interventionnisme connaît des limites. En effet, l’intervention de l’Etat dans l’économie se traduit le plus
souvent par des dépenses qui doivent être financées. Lorsqu’elles s’accumulent et/ou sont d’un niveau trop important,
ces dépenses doivent être financées par des emprunts et alimentent la dette de l’Etat. Lorsque celle-ci est jugée trop
importante, l’État doit réduire ses interventions dans l’économie et rembourser sa dette, le champ de ses interventions
se réduira alors et on qualifiera cette politique d’austérité budgétaire.

Le champ de l’intervention de l’État dans l’économie repose donc sur un choix de société, oscillant entre
interventionnisme et libéralisme, deux courants de pensée.

(séance 2) 2_ Quelles sont les ressources et les dépenses de l’Etat dans l’économie ?

Objectif : comment l’Etat finance-t-il ses interventions ?

2_1 Les dépenses publiques traduisent les domaines d’intervention de l’Etat

2_1_1 : Les ressources de l’Etat :

Afin de de remplir ses missions, l’Etat a besoin d’être financé. Ses principales ressources sont les prélèvements
obligatoires
L’importance de l’intervention de l’Etat dans l’économie peut être appréciée notamment à travers l’importance relative
de ses prélèvements obligatoires par rapport à la richesse nationale (prélèvements obligatoires/PIB).
Les prélèvements obligatoires : correspondent à l’ensemble des impôts, taxes et cotisations sociales que l’Etat, via les
administrations, perçoit.
PIB= Produit Intérieur Brut, correspondant à la richesse nationale du pays
Impôts : Impôts sur les revenus (IR) avec un barème progressif ; Impôts sur les sociétés (IS) : taux 25%, impôts sur la
fortune immobilière (IFI = ex ISF).
Impôts fonciers = taxe foncière dus par les propriétaires immobiliers.
La taxe d’habitation a été supprimée depuis le 1er janvier 2023 pour tous les contribuables. Mais elle a été maintenue
sur les résidences secondaires.
TVA (Taxe sur la valeur Ajoutée est un impôt indirect. Le taux normal est de 20% (le taux intermédiaire est 10%, le taux
réduit est de 5%)
TICP : (Taxe intérieure de consommation sur produits énergétiques) porte sur différents produits pétroliers utilisés
comme carburant ou combustible de chauffage par exemple fioul, essence…), est un impôt indirect. La TICP est de
manière générale redevable par les professionnels gérants la production, l’importation et /ou le stockage. La valeur de
la taxe concernant le carburant est ensuite répercutée sur le prix du carburant.

Les cotisations sociales : correspondent à l’ensemble des sommes versées par les salariés, par les employeurs aux
profits des organismes sociaux pour couvrir les risques sociaux, dans l’objectif de financer les prestations sociales
(assurances s chômage, assurance maladie…)

La CSG (Cotisation sociale généralisée) à laquelle s’ajoute la CRDS (remboursement de la dette sociale) et PS (le
prélèvement social), représente un pourcentage global appliqué sur les revenus d’activité (salaires) et sur les revenus
de remplacements (retraites, allocations chômage)
Dans le cas de la France et de la plupart des économies développées, le poids des prélèvements obligatoires par
rapport au PIB a régulièrement progressé. Pour la France, cette part est passée de 30 % du PIB en 1960 à plus de
45 % en 2018 ; 48% en 2022.

Ces ressources (prélèvements obligatoires) permettent à l’Etat de financer les dépenses publiques pour
satisfaire l’intérêt général et le bien-être des citoyens.

2_1_2 Les dépenses de l’Etat = les dépenses publiques :

Les dépenses publiques correspondent à l’ensemble des dépenses effectuées par l’Etat, les administrations
de Sécurité sociale, les collectivités territoriales et les administrations et organismes qui leur sont rattachés.

Il y a 2 grandes catégories de dépenses de l’Etat


1_Les dépenses permettant d’assurer une production non marchande et qui regroupent les dépenses de fonctionnement
(affaires économiques, éducation, recherche, administrations, charge de la dette de l’Etat, transports, équipements
collectifs, culture) et d’investissement (infrastructures, constructions, bâtiments, routes, environnement. Ces dépenses
permettent de produire des biens et services publics
2_Les dépenses de redistributions ( ou transferts) qui permettent de garantir la protection sociales( assurance maladie, soit
la sécurité sociale, les retraites, le chômage( exemple RSA), la famille et les allocations familiales, les aides aux logements
(APL), le chèque énergie et ainsi le bien -être de la population.

Tous les Etats, même gendarmes, ont des dépenses publiques, car ils doivent pouvoir fonctionner a minima. Le niveau de ces dépenses varie selon
la politique libérale ou interventionniste choisie.
En 2017, la dépense publique s’élevait en France à 56,5 % du PIB (taux le plus élevé des pays développés). La répartition des dépenses publiques
traduit les domaines d’intervention de l’Etat. En 2019, les trois principaux postes de dépenses publiques sont les retraites, l’assurance maladie et
l’éducation : ils représentent, pris ensemble, plus de 55% de la dépense publique. En 2022, les dépenses publiques représentent 58,3% du PIB.

Les prélèvements obligatoires sont principalement destinés à financer les dépenses publiques suivantes :
_ la protection sociale : 43,1% _ la santé : 14,2% _ les services publics : 10,6%
_ les interventions économiques et l’emploi : 10,5% _ l’éducation : 9,6%

2_2 Le déficit public et la dette publique, les effets de l’intervention de l’Etat sur l’équilibre budgétaire

Le budget de l’Etat est un document qui retrace l’ensemble des recettes et des dépenses de l’Etat pour une année civile (du 1er janvier au 31
décembre). Préparé par le gouvernement, il doit être voté par le Parlement (Assemblée Nationale et le Sénat) et porte le nom de Loi de Finance.

Chaque dépense publique doit être financée par l’Etat. Par exemple, en 2017, pour 100 € perçus, l’Etat en a dépensé 105 €.
L’Etat dépense plus que ce qu’il perçoit => l’Etat est en situation de déficit public (ou déficit budgétaire).

Le déficit public : il correspond à une situation caractérisée par les dépenses publiques ou (dépenses de l’Etat)
ou (dépenses de l’administration publique) supérieures à leurs recettes. Le déficit public est calculé sur une
période d’un an. (Si les recettes publiques sont supérieures aux dépenses publiques, on parlera d’excédent budgétaire)

_ Recettes publiques < Dépenses publiques = Déficit public.

Il existe d’autres situations envisageables que sont :


_ Recettes publiques > Dépenses publiques = Excédent budgétaire
_ Recettes publiques = Dépenses publiques = Equilibre budgétaire.

L’Etat doit ainsi emprunter de l’argent sur les marchés financiers, par le biais d’Obligations Assimilables du Trésor (OAT)
afin de financer la différence. Ces OAT ont des maturités de 2 à 50 ans, donc des maturités à MT (moyen terme) et à
LT (long terme). L’Etat français a donc une dette vis-à-vis de ses créanciers, que l’on nomme dette publique.
La dette publique est l’ensemble des engagements financiers pris sous forme d’emprunts par l’Etat, les
collectivités publiques et les organismes qui en dépendent directement. La dette publique correspond à la dette
contractée par les administrations publiques. Elle représente les sommes empruntées qui n’ont pas été
remboursées. La dette publique représente l’accumulation des déficits publics sur plusieurs années

L’Etat français est structurellement en déficit depuis 1974 (première crise du pétrole). La dette publique évolue
constamment au rythme :
_ des nouveaux emprunts qu’il contracte pour financer ses déficits.

Concernant le projet de budget 2024, tiraillé entre inflation et réduction des dépenses, le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le maire a
annoncé en conseil des ministre ce 27 septembre 2023, que l’Etat français compte lancer un emprunt record de 285 milliards d’euros sur les marchés
financiers en 2024.le gouvernement a présenté ce 27 septembre son projet de loi de finances pour 2024, qui sera débattu au parlement pendant
plusieurs semaines à l’automne ( hausse des pensions de retraites de 5, 2 %, et augmentation de prestations sociales ( RSA contre des heures de
travail ou allocations familiales) environ 4,6 %....
Ce projet de loi 2024 confirme par ailleurs la montée en charge du budget des 3 ministères régaliens, justice, sécurité intérieure : police et sécurité
extérieure : défense. Ce projet de loi 2024, prévoit aussi des économies, 16 milliards d’économies, désendettement…, le ‘’quoiqu’il en coute, c’est
terminé’’ !

_ et des remboursements d’emprunts effectués par l’État et les administrations publiques


On constate en outre que beaucoup d’économies développées connaissent des niveaux d’endettement public
importants. La France n’est donc pas la seule dans ce cas.

Dans le cas de la France, la dette publique est ainsi passée de 94 milliards d’euros en 1980 (moins de 10 % de
PIB) à près de 2 400 milliards d’euros en 2019 (proche de 100 % du PIB).
On a atteint 3 000 milliards d’euros de dette publique (chiffre INSEE) au 30 06 2023, soit 112,5 % du PIB

Avec la crise sanitaire du COVID 19, les mesures de soutien à l’économie ont augmenté cet endettement et l’ont porté
au-delà du seuil symbolique de 100 % du PIB. On peut donc établir une relation entre le niveau d’intervention de l’Etat
dans l’économie et le niveau de sa dette publique.

Le pacte de stabilité décidé par l’Union européenne zone euro : le déficit public ne doit pas dépasser 3% du
PIB, et la dette publique doit être inférieure à 60 % du PIB

Le niveau important de la dette publique est problématique. Le remboursement de cette dette, par le biais d’une
augmentation des prélèvements obligatoires, aura un effet négatif sur la croissance économique.
Par ailleurs, un pays très endetté aura de plus en plus de difficultés à trouver des prêteurs pour financer ses futurs
emprunts. C’est la raison pour laquelle, dans l’Union européenne, le niveau d’endettement ne peut dépasser, sauf en
cas de situation exceptionnelle, le seuil de 60 % du PIB. Actuellement, ce seuil est dépassé par la majorité des pays
de l’Union.

Ce seuil tout comme celui du déficit inferieur du PIB, ont été suspendus temporairement avec la crise du COVID 19. Ils
devaient être rétablis en 2023. Mais vraisemblablement la suspension des seuils sera reconduite en 2024 !
[L’Etat français risquerait d’être dégradé, par exemple par une agence de notation comme Standard and Poor, si cela devenait catastrophique, ; si
l’Etat français n’arrivait pas à rembourser sa dette et la charge de la dette. L’Etat français n’est pas dans une situation aussi catastrophique que celle
qu’a connu la Grèce, il y a quelques années].

(Séance 3) 3_ L’Etat Acteur- Employeur La participation de l’État à l’activité économique du pays

Pour apprécier l’importance de l’intervention de l’Etat dans l’économie, il est également possible de s’intéresser aux
domaines d’intervention de l’État. En effet, au-delà de ses dépenses pour soutenir et orienter l’activité économique,
l’Etat peut prendre part directement aux activités économiques du pays.
L’Etat peut être employeur dans la fonction publique ou gérer des entreprises publiques. Cette contribution à
l’activité économique porte sur de nombreux secteurs et de nombreuses activités.

3_1 L’emploi dans le service public - La fonction publique, composée de 3 parties :


En France, plus de 20 % de la richesses nationale produite chaque année (mesurée par le PIB) provient des activités
des administrations publiques. On retrouve des niveaux voisins dans de nombreux pays (23 % en Norvège, 18,4 % en
Allemagne, 16,6 % en Italie).

Dans le champ de la fonction publique, l’Etat emploie environ de 5,5 millions de personnes dans les 3 versants :
_ l’Etat emploie plus de 2 500 000 personnes dans la fonction publique d’Etat (45%), en majorité dans le secteur de
l’éducation nationale, rectorat, enseignement supérieur et de la recherche. Il y a aussi les ministères, intérieur et outre-
mer, défense, justice, préfectures, directions régionales
_Environ 2 000 000 de personnes (35%) sont également employées dans la fonction publique territoriale par les
collectivités locales (région, département, commune) et
_plus de 1 000 000 de personnes dans la fonction publique hospitalière, (hôpitaux, maisons de retraites liées aux
hôpitaux, établissements relavant de l’aide sociale à l’enfance) (soit environ 20%)

3_2 L’Etat acteur, propriétaire, par la détention d’entreprises : les entreprises publiques et semi-publiques
L’Etat est donc un employeur important au niveau national à travers la fonction publique mais peut aussi étendre encore
son action en participant à la gestion d’entreprises.

Historiquement, dans la période d’après-guerre, cherchant à reconstruire la France, l’Etat français a créé plusieurs entreprises dont il était le seul
propriétaire. Leurs objectifs étaient multiples : électrifier le pays, développer des transports bon marché, assurer la défense nationale... En devenant
également actionnaire de certaines, il peut y exercer une influence importante ou en prendre le contrôle. On qualifie de telles entreprises d’entreprises
publiques. Ainsi, l’Etat gère en France des entreprises telles que la SNCF, la RATP, Aéroports de Paris, la Poste, EDF
Actuellement, on dénombre environ près de 88 entreprises publiques en France qui représentent 1,7 million de salariés
répartis dans 5 secteurs d’activités : énergie, industrie, transports, services et finance. L’Etat détient plus de 77 milliards
d’euros d’actions dans ces entreprises.
En devenant entrepreneur, l’Etat peut mieux réguler l’activité économique et contrôler des secteurs jugés
stratégiques et sensibles, comme l’énergie, le nucléaire, la défense, aéronautique, spatial, armement, les transports.
Cependant, cette forme d’intervention fait l’objet de critiques. Les entreprises publiques seraient moins performantes
en raison de l’absence de souci de rentabilité par rapport aux entreprises privées. De plus, ces entreprises peuvent
fausser la concurrence et parfois même être en situation de monopole sur leur marché.

Des entreprises autrefois « 100 % publiques » sont ainsi aujourd’hui :


_ toujours des entreprises publiques, avec comme actionnaire majoritaire l’Etat. ( >ou = 50%) : une entreprise
publique est une entreprise appartenant à l’Etat ou a une collectivité territoriale détient la majorité du capital et/ou la
majorité des voix en assemblée. EDF, RATP, SNCF, ORANO (ex AREVA) nucléaire, SAFRAN, équipementier, fabrique pièces pour Airbus ;
_ devenues des entreprises semi-publiques, où l’État n’est qu’actionnaire minoritaire, (< à 50%) : une entreprise
semi-publique est une entreprise dans laquelle l’Etat ou une collectivité territoriale détient moins de la moitié du capital
et/ou une minorité des voix en assemblé. THALES (armement, défense, sécurité, espace, aéronautique

Rappel : Entreprise privée : entreprise appartenant à un ou plusieurs individus ou entités juridiques privées (L’Oréal,
LVMH, Carrefour, Total, Pernod Ricard, Société Générale)

3_3 Les monopoles publics


Monopole : situation de marché dans laquelle, il y a un seul vendeur face à une multitude d’acheteurs d’n bien ou d’un service. Il n’existe pas de
concurrence et le prix est fixé librement par le producteur. Le monopole est considéré comme un frein à la croissance. Le jeu de la concurrence
n’étant pas présent, les prix baissent peu ou pas, ce qui pénalise le consommateur
Monopole public : l’Etat décide qu’une entreprise publique assure la totalité de la production dans une branche d’activité,
la règlementation étatique interdisant toute entrée d’entreprise concurrente sur le marché.
Monopole légal : l’Etat peut être à l’origine d’un monopole légal en restreignant de façon réglementaire la concurrence
sur un marché afin de poursuivre certains objectifs stratégiques (aéronautique, spatial, armement) ou d’aménagement
du territoire, pour garantir un service public (distribution du courrier) ou pour imposer sa gratuité

3_4 La dérèglementation :
Définition - dérèglementation : terme utilisé pour désigner une politique cherchant à réduire la régulation d’un secteur
économique. Cela se traduit concrètement par une réduction des interventions de l’Etat dans l’économie
On observe parfois un retrait de l’Etat qui revend ses participations et privatise les entreprises publiques, en encaissant au passage des ressources
qui peuvent être utilisées pour contribuer à la réduction de la dette publique :
_ privatisation partielle de la Française des Jeux en 2019,
_ projet de privatisation partielle d'Aéroports de Paris,
_ ouverture à la concurrence du marché intérieur du transport ferroviaire (SNCF) et des lignes de la RATP.

CARTE MENTALE : L’INTERVENTION DE L’ETAT DANS L’ECONOMIE

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