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Gaspard MUHEME
2018-2019 Cours de Finances Publiques (EcoPo-Lubumbashi) par Gaspard Muheme
L’État redistribue des revenus par des subventions aux producteurs et,
surtout, grâce aux prestations sociales aux ménages. Les subventions sont des
aides financières versées directement aux producteurs par les administrations.
Les subventions d’exploitation constituent une aide à la production courante
ou au soutien à court terme d’entreprises en difficulté; les subventions
d’équipement sont accordées pour prendre en charge une partie des charges
d’investissement dans les secteurs jugés prioritaires par les pouvoirs publics.
Les prestations sociales contribuent à protéger le revenu des ménages contre
les fluctuations liées à certains risques (maladie, accident, chômage) ou à la
vieillesse (pensions de retraite), ou encore à prendre en charge une fraction
des frais d’éducation des enfants (prestations familiales). Elles relèvent en
partie d’une logique d’assurance : les travailleurs et les employeurs versent
des cotisations (comme des primes d’assurance), et en contrepartie, les
individus perçoivent des indemnités lorsque la réalisation de l’un des risques
couverts ampute leurs revenus. Mais les prestations sociales perçues par un
individu peuvent aussi suivre une logique d’assistance ou de solidarité. En
effet, leur ampleur ne dépend pas toujours de celle des cotisations, et parfois
elles ne supposent même pas le versement préalable de cotisations (certaines
allocations de chômage, les prestations familiales, le revenu minimum
garanti, les dépenses de santé). Cette logique a tous les mérites propres au
développement de la solidarité au sein d’une communauté. Dans certains cas,
notamment pour les dépenses de santé, elle engendre aussi des gaspillages,
comme tout avantage octroyé indépendamment d’un coût ou d’un effort
quelconque.
La gestion de la trésorerie
Bref, les finances publiques relèvent du droit public et des règles précises
encadrent les actions financières et comptables des acteurs publics
(établissement des budgets et des comptes, perception des impôts, exécution
des dépenses, contrôles).
Les finances publiques sont au cœur de la décision politique. Elles
constituent un des principaux leviers de l’action publique et expriment les
choix de société. Ainsi, par l’impôt et les dépenses (ex: subventions,
recrutements) les acteurs publics pèsent sur la croissance économique, la
répartition des ressources et le développement de certains secteurs. Leur
périmètre s’est accru avec le champ de l’intervention publique. À l’origine
limitées aux fonctions régaliennes (armée, justice, police, diplomatie...), les
finances publiques concernent aujourd’hui tous les domaines de l’action 10
publique.
Les acteurs des finances publiques sont tous les organismes, publics et
privés, financés principalement par des prélèvements obligatoires sur les
ressources des contribuables (sur leurs revenus, leur patrimoine, etc.) ou leur
consommation, et intervenant dans un but d’intérêt général. Il s’agit de :
l’État
les collectivités territoriales et leurs groupements : communes,
départements, régions, collectivité ; établissements publics de
coopération intercommunale, syndicats mixtes etc.
les organismes de protection sociale : organismes obligatoires de
protection sociale ;
les organismes divers d’administration centrale et sociale : opérateurs
de l’État notamment les établissements publics nationaux, organismes
finançant des politiques sociales comme les Fonds de solidarité
vieillesse, Fonds de financement de la protection complémentaire de la
couverture universelle du risque maladie, Fonds de financement de
Premièrement :
Les finances publiques sont un facteur de puissance pour l’État. D’après
l’économiste autrichien Joseph SCHUMPETER (1883-1950), économiste du
courant évolutionniste mêlant économie, institutions et histoire, « ce sont les
besoins financiers qui ont été à l’origine de l’État». Ainsi, depuis l’antiquité,
le pouvoir politique s’est toujours préoccupé de l’organisation de ses
finances. L’empire romain disposait d’un puissant système fiscal,
11
administrativement unifié et adapté à la diversité et à l’immensité de son
territoire. À partir de la fin du Moyen Âge, en France, un système financier
organisé et performant procure au monarque les ressources stables et
dynamiques dont il a besoin pour la guerre (défendre et accroître son
territoire), ou pour asseoir son pouvoir (financer un appareil judiciaire se
substituant aux justices ecclésiastique et seigneuriale, par exemple). Enfin, la
perception de l’impôt permet de mettre en place un appareil administratif sur
tout le territoire.
Deuxièmement.
L’organisation des finances publiques permet de prendre en charge des
besoins nouveaux. Leur poids révèle l’importance du rôle de l’État dans la
société. Les dépenses publiques n’ont ainsi jamais cessé de croître, l’action
publique couvrant des secteurs de plus en plus nombreux.
Troisièmement
En nous appuyant sur les raisons précédentes, aujourd’hui les quatre géants
que forment la Brésil, l’Inde, la Russie et la Chine (avant d’intégrer l’Afrique
du sud au Bric) ont fait des efforts remarquables pour réussir la
modernisation de leurs économies surtout en mettant en ordre leurs finances
publiques [Goldstein et Lemoine 2013 : p.3]. Ils sont parvenus à équilibrer
leurs finances publiques par des réformes fiscales, une plus grande discipline
budgétaire, mais aussi grâce à leur forte croissance économique. Après la
crise asiatique, la Russie et le Brésil ont engagé un redressement de leurs
finances publiques. L’État russe a rééchelonné sa dette extérieure en 1999 et,
grâce à une politique budgétaire prudente et à la hausse des prix du pétrole à
partir de 2003, a achevé de la rembourser en 2006. Depuis 1991, l’Inde a
réussi à contenir la progression de son endettement interne, en quasi-totalité
financé sur le marché domestique. Elle a mis fin en 1994, au financement du
déficit par la Banque centrale et, a adopté une loi de responsabilité fiscale qui
fixe des objectifs de rééquilibrage à moyen terme des finances publiques.
Partout les réformes ont eu une forte incidence sur les finances publiques, sur
les dépenses (réorientation au profit des dépenses sociales, des transferts)
comme sur les recettes. Au Brésil, les privatisations ont contribué à réduire la
dette publique et à améliorer les performances des entreprises, mais en
Russie, elles ont échoué à renflouer les caisses de l’État. En chine, les
réformes ont entraîné, dans un premier temps, une décentralisation
économique et financière qui a réduit les recettes fiscales. À la suite des
restructurations et des privatisations en chine et en Russie où les entreprises
d’État dominaient l’économie et contribuaient largement aux recettes
budgétaires, c’est tout un système fiscal qui a dû être construit. Dans tous ces
grands pays, l’objectif de discipline financière a mis en jeu les relations entre
le gouvernement central et les entités territoriales, les États (au Brésil et en
12
Inde), les républiques (en Russie) et les provinces (en Chine). Au brésil, la loi
de responsabilité fiscale, votée en 2000, a plafonné les dépenses de personnel
de l’administration centrale et des États, et mis des limites à l’endettement
public des différents niveaux de fédération. Comme en Inde, le
gouvernement central a repris tout ou partie de la dette des États, en contre
partie de leurs engagements contractuels de réduire leurs déficits. Au
moment de la crise financière de 2008, les Bric ont un niveau d’endettement
public qui leur laisse une marge de manœuvre budgétaire et ils peuvent
adopter des programmes de relance pour amortir le choc externe. La part des
Bric dans le PIB mondial est de 26% en 2011 : Brésil 3%, Russie 3%, Inde
6%, Chine 14%, les États-Unis étant à 19%, le Japon à 6% et l’Union
européenne à 20%.
Néanmoins, les BRIC font tous partie du groupe de pays « à revenu moyen »,
tel que défini par la Banque mondiale, mais l’Inde (1400 $) est dans la
tranche basse de cette catégorie, la Chine (avec 4 400 $) vient d’entrer dans
la tranche haute, la Russie et le Brésil (autour de 10 500 $ chacun)
s’approchent du seuil de la catégorie des pays à haut revenu.[source : Andrea
Goldstein et Françoise Lemoine, 2013: p.15].
14
5. modification du comportement des agents économiques
Les finances publiques font partie des trois grands défis de Gouvernance
financière:
le défi de l’autonomie budgétaire (ainsi naît l’instauration de l’euro en
1999, la politique monétaire confiée à la Banque centrale européenne et
l’existence des règles de gouvernance et de discipline budgétaire
européenne);
Allemagne 6 16 16 47
Canada 7 10 16 41
États-Unis 3 6 18 37
France 12 20 24 54
Italie 14 26 19 49
Japon 18 36 6 36
Royaume Uni 8 18 30 41
Moyenne G7 9 17 18 41
Source OCDE, FMI, Daniel, octobre 2012 : p.82, janvier 2015 : p. 82
une protection obligatoire pour les seuls salariés dont le salaire est
inférieur à un certain montant, donc pour ceux qui ne peuvent recourir à la
prévoyance individuelle ;
une protection fondée sur la technique de l’assurance;
une protection gérée par les employeurs et les salariés eux-mêmes.
Le Royaume-Uni constitue le berceau du second modèle. Les principes suivants
définissent le système beverdgien à travers les 3 U:
l’universalité de la protection sociale par la couverture de toute la
population et de tous les risques sociaux ;
l’uniformité des prestations, fondées sur les besoins et non sur les
revenus ;
l’unicité, avec la gestion étatique de l’ensemble de la protection sociale
dont la conséquence est la sécurité sociale financée par l’impôt.
À propos de ces trois «U», notons qu’en 1942, quand Beveridge remet son
rapport, le Gouvernement est un cabinet de guerre d’Union nationale dirigé par
Churchill. Ce dernier a d’autres soucis en tête que l’avenir de la protection
sociale. Il faut attendre 1945, la paix et la victoire électorale des travaillistes de
Clement Attlee pour que les idées de Beveridge soient mises en application.
Après cette victoire travailliste, William Temple, l’évêque d’York, plutôt
favorable à la nouvelle équipe au pouvoir, déclare que, grâce à l’arrivée d’Attlee 22
au 10 Downing Street, le Royaume-Uni va passer du War State (État en guerre)
au Welfare State. L’expression de Welfare State est lancée et devient une
référence mondiale.
Le poids des dépenses de santé au Royaume Uni est de 9,8% du PIB contre
11,8% en France et 17,4% aux États-Unis (tous modes de financement
confondus car, aux États-Unis, l’essentiel est assumé par des compagnies
d’assurances privées). E l’espérance de vie à la naissance des Britanniques est la
même que celle des Français et est supérieure à celle des Américains. En France,
70% des dépenses publiques sont soit des salaires, soit des prestations sociales.
Alors si on veut les réduire il va falloir directement baisser les revenus d’une
partie de la population.
pour se limiter à des impôts qui baissent quand les entreprises sont en difficulté
et doivent reconstituer leur marge, en augmentant en période de surchauffe.
En France, par rapport à la fiscalité actuelle, cela suppose de ramener la
fiscalité des entreprises à un impôt sur les bénéfices à taux uniforme, sans
exonération dans la mesure où la vocation de la fiscalité n’est pas d’essayer
d’orienter la production vers tel ou tel type d’activité, le marché et les attentes
des consommateurs s’en chargeant. Le taux pourrait en être de 15% ou de 1,5%
comme dans certains pays européens. Envisager de supprimer l’impôt sur les
sociétés pour rendre le territoire plus attractif aux investissements peut paraître
séduisant mais serait contre-productif car ce serait ignorer le rôle contra-
cyclique de ce type d’impôt. La dimension de lutte contre les externalités
appartient à la fiscalité des ménages. Et, puisque, aujourd’hui, l’externalité
vécue comme la plus dangereuse est la pollution et la dégradation de
l’environnement, la bonne réponse est la mise en place d’une fiscalité verte, par
exemple en France aujourd’hui la TIPP, une taxe sur l’automobile devenue en
2011 la Taxe Intérieure de consommation sur les Produits énergétiques. Le
contribuable acceptera de l’être pleinement si son effort non seulement finance
l’État, mais contribue aussi à ménager l’avenir.
Attention ! La croissance repose sur la Paix notamment civile c’est-à-dire en
particulier sur l’idée qu’une partie de la population ne doit pas être en
permanence sur la menace de la prédation des fruits de son travail, sur une
justice efficace, c’est-à-dire en particulier sur des lois stables et durables, et sur
24
une fiscalité légère.
L’impôt tel qu’il est défini [Gaston Jèze, Cours de finances publiques 1936
repris par Stéphanie DEMAREY, 2006:128] est « une prestation pécuniaire
requise des particuliers, par voie d’autorité, à titre définitif et, sans contrepartie,
en vue de la couverture des charges publiques ». L’impôt est voté par le
législateur et il en autorise chaque année le prélèvement. Comme prestation
pécuniaire, l’impôt est payable en argent et non en nature. Il existe néanmoins
des possibilités de payer l’imposition en œuvres d’art (la dation en payement).
L’impôt est exigé des particuliers par voie de contrainte. En effet, une fois
l’impôt voté par le Parlement, les services fiscaux sont dans l’obligation de
percevoir l’impôt et le contribuable, de payer. L’impôt est exigé sans
contrepartie en raison du principe de non-affectation des ressources aux
charges. Enfin, l’impôt est exigé en vue de la couverture des charges publiques.
En effet, aux termes de la Déclaration des droits de l’homme de 1789, « pour
l’entretien de la force publique et pour les dépenses d’administration, une
contribution commune est indispensable ». En ce sens l’impôt doit être distingué
de la taxe – prélèvement obligatoire perçu à l’occasion de la prestation d’un
service ; et de la redevance- prix d’un service rendu à un usager/client, qui en
fait la demande. La redevance, créée par voie réglementaire, est, dans son
montant, proportionnelle au service rendu, contrairement à la taxe. La création
d’un impôt répond à une politique de couverture des charges publiques. Ainsi
que l’exprimait Gaston Jèze, « il y a des dépenses, il faut les couvrir ». Au-delà
de cette création, l’impôt est l’expression d’une politique fiscale et est alors un
instrument au service des politiques publiques de l’État.
Les Finances publiques sont des finances de l’ensemble des administrations
publiques : État, administrations sociales et collectivités locales. Elles servent à
financer aussi bien le fonctionnement de l’État que les priorités
gouvernementales, l’aide sociale, l’assistance maladie ou encore la gestion des
établissements scolaires. Pour faire face à leurs dépenses, les administrations
publiques ont d’abord recours à la fiscalité. Celle-ci est définie comme étant le
système de perception des impôts et taxes et comme l’ensemble des lois qui s’y
25
rapportent. [Code général des impôts, loi de finances]. Un système fiscal
moderne comporte généralement des impôts directs sur le revenu et le
patrimoine, des impôts indirects sur les échanges (consommation, achats
d’actifs, importations), diverses taxes et redevances, et, à la marge du système
fiscal, un mécanisme de financement de la protection sociale incarné notamment
par les cotisations sociales. L’ensemble de ces charges constitue les
prélèvements obligatoires auxquels sont soumis les contribuables.
Impôts, cotisations sociales, impôts locaux sont des instruments.
Dans le cas de la France sur 100 euros versés par un contribuable en 2008,
vont à la protection sociale 51,9%, aux collectivités locales 34 % et à l’Union
européenne 0,6%.[Dictionnaire de l’économie, Larousse à présent 2011, p. 324].
Si les ressources ne suffisent pas, les administrations publiques ont
généralement recours à l’emprunt qui crée la dette. Ce sont les programmes
pluriannuels qui encadrent leur politique économique : les pays (cas européen)
s’y engagent sur 3 ans à remplir des objectifs précis en matière de dette, de
déficit, de dépenses publiques et de prélèvements obligatoires.
b) La loi de finances
La loi de finances de l’année prévoit et autorise pour l’année à venir, les
dépenses et les recettes de l’État. Les lois de finances sont des lois votées par le
Parlement selon la procédure spéciale prévue par la constitution en déterminant
« la nature, le montant et l’affectation des ressources et des charges de l’État ».
Le budget de l’État ne fait l’objet d’un acte juridique autonome. Les lois
de finances, qui relèvent d’une catégorie de lois bien particulière constituent,
elles, l’acte juridique essentiel pour lever l’impôt et exécuter les dépenses. Leur
contenu est plus large que le seul budget, qui en est toutefois l’une des
dispositions essentielles. À l’automne (octobre) est présentée la loi de finances
initiale (LFI) pour l’année suivante, qui peut ensuite être modifiée par une ou
plusieurs lois de finances rectificatives. Il existe une loi de finances initiale, des
lois de finances rectificatives et des lois de finances de règlement.
c) Les comptes de l’État
Les comptes de l’État sont, comme dans tout organisme amené à présenter
ses comptes, les états financiers qui retracent les opérations exécutées. Ils
décrivent les opérations prévues dans le budget (opérations budgétaires), mais
29
aussi, à travers la comptabilité générale de l’État, l’ensemble des opérations
financières affectant l’actif et le passif.
1988 47 33 54 37 40 59
2000 32 - 50 - 36 -
2005 31 21 46 - 41 -
2010 - 20 - - - -
Source: World Bank, 1988 ; FMI, 2000 ; World Data Bank, 2012, J.P. Lachaud, 2013
difficilement mesurables, mais au début de l’année 2014, après avoir réduit les
dépenses publiques et baissé les impôts, la Grande-Bretagne présentait un taux
de croissance très supérieur à ses voisins européens. La courbe de Laffer est
donc un concept schématique qui illustre parfaitement le fait qu’un impôt n’est
pas neutre. Il modifie le comportement des agents ainsi que le nombre d’unités
produites et consommées. Le développement de ce concept, fer de lance de la
théorie des économistes de l’offre, a des applications directes en politique
économique. La courbe de Laffer permet de comprendre simplement que les
recettes fiscales ne sont pas proportionnelles au taux d’imposition.
Ronald Reagan. En 1978, Laffer est d’ailleurs à l’origine d’une proposition de loi
visant à baisser fortement les impôts fonciers en Californie, et en 1980 il participe
à la campagne électorale de Ronald Reagan. En 1981, l’administration Reagan
s’inspire de ses propositions et diminue le taux marginal d’imposition qui passe
de 70 % à 50 %. En 1986, la baisse des impôts se poursuit et le taux marginal
passe à 28 %. La croissance américaine atteint alors des niveaux exceptionnels (7
% en 1984) même si, dans le même temps, le déficit budgétaire américain se
creuse. Aux États-Unis, la Courbe de Laffer s’est vérifiée à plusieurs reprises au
plan fédéral (Kemp-Roth tax Act, les baisses d’impôts de Kennedy, ou les
réformes fiscales de 1997). En avril 2006, le Trésor américain a annoncé que les
recettes fiscales avaient atteint leur second point le plus haut de l’histoire à la
suite des baisses d’impôts de 2013. Au plan local, les États les plus dynamiques
dans le temps sont ceux qui ont une politique fiscale attractive. Ce n’est bien
évidemment pas un remède propre aux États-Unis et les expériences récentes en
Europe de l’Est (Russie, Estonie, Lituanie…) ont été validées, notamment lors des
mises en place de l’impôt unique ou proportionnel (Flat tax).
L’exemple russe est parlant : le 1er janvier 2001, la Russie a institué une Flat tax
de 13 % sur les revenus des personnes physiques et abaissé à 24 % l’impôt sur les
sociétés. Le 1er janvier 2002, les résultats ne se sont pas fait attendre, avec une
forte élévation des recettes fiscales.
Recettes annuelles de la Russie en milliards de roubles : 965 en 2000 ; 1461 en
2001 ; 1696 en 2002 ; 1892 en 2003.
40
La courbe de Laffer a néanmoins essuyé de nombreuses critiques : il semblerait
aujourd’hui que cette courbe ne soit pas parfaitement symétrique et que le taux
qui marque la séparation entre la zone admissible et la zone inadmissible puisse
être assez élevé (critique de Peter Lindert qui s’appuie sur l’expérience des pays
nordiques) ; en outre, compte tenu des contraintes auxquelles les individus sont
soumis à court terme (remboursement d’emprunts, loyers à payer…), ils auraient
plutôt tendance dans la réalité à augmenter leur temps de travail; le taux maximal
est extrêmement difficile à déterminer : savoir s’il faut baisser ou non les impôts
d’un pays très complexe ; une variante réside dans la critique de Joseph Stiglitz
pour qui la forme de la courbe de Laffer est inconnue et par ailleurs non fondée
sur des études empiriques ; de plus, l’analyse de Laffer est basée sur un
raisonnement microéconomique, ce faisant elle ignore les effets
macroéconomiques positifs des dépenses publiques (Keynes, théorème de
Haavelmo prix Nobel d’économie 1989) ; enfin, la courbe de Laffer a tendance à
sous-entendre que la situation économique optimale est celle où l’État collecte un
maximum de recettes, ce qui peut se discuter.
Notons pour conclure que la filiation entre Dupuit et Laffer est si étroite que
l’économiste américain A. J. Auerbach propose de la nommer « ‘courbe de
Dupuit ». L’opposition entre l’économie de l’offre et la théorie keynésienne
(centré sur la demande) apparaît souvent irréconciliable. Néanmoins, afin de
tempérer l’affrontement, James Tobin, prix Nobel d’économie, déclara avec
humour : « Dieu nous a donné deux grands yeux pour regarder à la fois l’offre et
la demande ».
LA TVA
b) les véhicules ;
c) la superficie des concessions minières et d’hydrocarbures
)
Les taux de TVA dans les 27 pays membres de l’UE (au 1er mai 2010)
Pays Taux super réduit Taux réduit Taux normal
Allemagne 7 19
Autriche 10 20
Belgique 6/12 21
Bulgarie 7 20
Danemark 25
Espagne 4 7 16
Finlande 8/12 22
France 2,1 5,5 19,6
Grèce 5 10 21
Irlande 4,8 13,5 21
Italie 4 10 20
Luxembourg 3 6/12 15
Pays-Bas 6 19
Portugal 5/12 20
Royaume-Uni 5 17,5
Suède 6/12 25
Chypre 5/8 15
Estonie 9 20
Hongrie 5/18 25
Lettonie 10 21
Lituanie 5/9 21
Malte
Pologne 3
5
7
18
22 45
République Slovaque 6/10 19
République tchèque 10 20
Roumanie 9 19
Slovénie 8,5 20
Source : Commission européenne, 2010
Les principaux impôts de l’État comprend les impôts sur les sociétés et les
impôts sur le revenu : la TVA, les Taxes sur les produits pétroliers, les Droits de
douane, le Droit de succession. Les dépenses de l’État touchent la solidarité,
l’éducation, la Défense, les services généraux, l’Action économique. La TVA
est un impôt sur la dépense, supporté par le consommateur final de biens et
services puisque à chaque stade de production et de commercialisation (le
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paiement étant ainsi fractionné), l’entreprise assujettie facture la TVA à ses
clients et la reverse aux services fiscaux mais en déduisant la TVA qu’elle a
elle-même payée à ses fournisseurs (ce qui peut aller jusqu’au remboursement
de TVA par le Trésor si la TVA payée sur les achats a été supérieure à la TVA
encaissée sur les ventes) ; de sorte que seule la valeur ajoutée par l’entreprise
(principalement les rémunérations versées et les profits bruts) est en réalité
imposée (mais la taxe n’est pas assise sur la valeur ajoutée).
La TVA a été instaurée, à l’instigation de M. Maurice Lauré, à partir
de 1954. Il s’agit de la principale taxe sur le chiffre d’affaires qui frappe donc
les recettes (et non les bénéfices) des entreprises et s’applique en principe à
toute activité économique non salariée.
Comme son nom l’indique, la TVA est un impôt sur la « valeur ajouté »
par une entreprise. La TVA est un impôt indirect, il n’est pas versé à
l’administration des impôts par celui sur lequel il pèse (le consommateur) mais
par l’intermédiaire de l’entreprise qui réalise la valeur ajoutée. Le taux fictif de
TVA varie selon la nature des produits.
En RDC, depuis décembre 2011, la TVA est de 16%. En revanche,
l’impôt sur le revenu des personnes physiques(IRPP) est un impôt direct. Il est
versé par le ménage qui perçoit le revenu. L’impôt sur le revenu est un impôt
progressif, ce qui signifie que, plus le revenu est élevé, plus le taux moyen de
prélèvement s’élève. L’économiste libéral Arthur LAFFER a développé une
théorie en relation avec la pression fiscale, qui s’illustre d’une courbe à laquelle
il a donné son nom. Selon cet économiste, lorsque la pression fiscale augmente,
les recettes fiscales ne vont augmenter que jusqu’à un seuil au-delà duquel
l’augmentation de la pression fiscale conduit à une diminution des recettes
fiscales. Arthur Laffer a illustré cette courbe d’une citation célèbre: «trop
d’impôt, tue l’impôt». Très concrètement, un impôt ne sera productif que
jusqu’à un certain niveau de tolérance, au-delà duquel le contribuable préférera
limiter son activité.
Ce seuil de tolérance constitue le niveau optimum de taxation. Au-delà de
ce niveau, les taux d’imposition pratiqués doivent être considérés comme des
taux dissuasifs.
Tracer le graphique
Le déficit budgétaire
Qu’est-ce que le déficit budgétaire ?
Le déficit budgétaire de l’État crée mécaniquement un besoin de financement à
moyen et long terme qui se décompose en deux éléments : le déficit budgétaire
et l’amortissement de la dette. Il n’y a pas suffisamment de recettes pour couvrir
les dépenses annuelles. Ce besoin de financement est permanent : il ne s’agit pas
d’un décalage temporaire entre encaissements et décaissements.
Il est fréquent que les recettes de l’État soient inférieures à l’ensemble de
ses dépenses autorisées par la loi des finances pour l’année civile N, dans ce cas
on dit qu’il y a un déficit budgétaire.
Budget de l’État = Dépenses définitives + Recettes définitives - Déficit
Quand les déficits budgétaires antérieurs ont été financés pour l’essentiel
par l’emprunt, la dette de l’État ainsi constituée a un impact par un effet « boule-
de-neige » sur le besoin de financement de l’année de deux manières : d’une
part, les intérêts de la dette sont inscrits en dépenses du budget général et
viennent creuser le déficit budgétaire de l’année ; d’autre part, le capital de la
dette doit être remboursé à l’échéance. Il s’agit alors d’opérations de trésorerie.
Elles concernent les titres à long terme (OAT) et les titres à moyen terme
(BTAN) émis par l’État. Leur volume est très important, supérieur au besoin de
financement issu du déficit budgétaire. Le solde du compte courant de l’État est
donc très sensible au calendrier des amortissements de la dette. Les
amortissements sont concentrés sur quelques échéances ponctuelles au cours de
l’année. La direction générale du Trésor doit accumuler des disponibilités, très
en avance pour financer les amortissements de la dette, et ainsi faire face au
besoin de financement à moyen et à long terme de l’État. En l’absence de
refinancement, le compte courant de l’État auprès de la Banque centrale serait
débiteur. En tant qu’agent financier de l’État, la direction générale du Trésor a
pour mission de trouver, au meilleur coût, les ressources nécessaires à la
couverture du besoin de financement à court, moyen et long termes de l’État. À
cet effet, l’article d’équilibre de la loi de finances initiale autorisez chaque année
le ministre de l’Économie à procéder à des emprunts et aux différentes
catégories d’opérations de gestion active de la dette et de la trésorerie pour
couvrir l’ensemble de ce besoin de financement.
Le déficit budgétaire n’est pas le seul déficit possible des finances publiques ;
ainsi les collectivités locales, la sécurité sociale disposent de leurs propres
budgets qui peuvent être en déficit et les besoins de financement de la
collectivité publique doivent intégrer ces différents éléments. Pour financer le
déficit public, l’État peut recourir à l’emprunt à long terme (émission
d’obligations)… prélever sur les revenus des organismes qu’il contrôle (CCP,
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Caisse d’épargne…), créer de la monnaie.
Le financement des déficits se fait par l’Emprunt, le Prélèvement sur les
ressources des organismes contrôlés par l’État, la Création monétaire.
Ainsi quelles sont les caractéristiques générales de la dette de l’État ? Quel % du
PIB ? L’État est endetté principalement à taux fixe, mais la part des émissions à
taux variables représente un pourcentage de l’encours de la dette négociable. La
dette de l’État est en majorité émise à moyen et long terme, puisque sa durée de
vie moyenne est proche de sept ans (France) et quasiment constante, ce qui
permet de préserver l’État au risque de manque de liquidité, en répartissant sur
un plus grand nombre d’années la charge de refinancement du stock de dette.
Les titres émis sont essentiellement détenus par des investisseurs institutionnels.
124 programmes. Les montants des dépenses sont des crédits ouverts par la loi
de finances. Missions constituées par Autorisations d’engagement et par Crédits
de paiement. Les autorisations d’engagements fixent les montants des dépenses
qui sont autorisées par la loi de finances de l’année (ce sont les autorisations à
dépenser) tandis que les crédits de paiements sont les montants des dépenses qui
peuvent être payées pendant l’année pour couvrir les engagements contractés
dans des lois de finances de différentes années (ce sont des autorisations à payer
la dépense). Les montants des autorisations d’engagements et des crédits de
paiement sont généralement différents (sauf pour les dépenses du personnel).
En effet, il existe des programmes pluriannuels dont la durée de mise en œuvre
dépasse celle de l’exercice (une année).
Ces programmes font l’objet d’un engagement pendant l’année où ils sont
décidés (inscrits en autorisation d’engagement dans la loi de finances qui les
autorise) mais ils ne font pas l’objet d’un paiement intégral pendant la même
année. C’est au fil des années, pendant leur mise en œuvre progressive, qu’ils
donnent lieu à des paiements inscrits en crédits de paiement dans différentes lois
de finances correspondant aux années où ils sont exécutés et payés. Les crédits
ouverts sur chaque programme et les plafonds des autorisations d’emplois sont
limitatifs (montants plafonnés). Il existe néanmoins des crédits évaluatifs, qui
sont des crédits dont le montant résulte d’une évaluation incertaine.
Il y a trois catégories de crédits évaluatifs:
- Les crédits relatifs aux charges de la dette de l’État;
49
- Les remboursements, restitutions et dégrèvements;
- La mise en jeu des garanties accordées par l’État.
Les dépenses du budget général de l’État s’élèvent à x francs dans la loi de
finances pour x année. Par exemple, en France: 368 milliards € dans la loi de
finances pour 2011 (crédits paiement).
On serait tenté de classer les différentes missions par ordre décroissant de
montants et d’en déduire les priorités de l’État relatives à ses interventions dans
la société de l’économie. Il faut néanmoins être prudent. Tout d’abord, des
fonctions de l’État sont aujourd’hui assurées par d’autres secteurs
d’administrations publiques totales. Ensuite, la principale mission en termes de
montants, est la mission « Remboursements et dégrèvements» qui représentent
22 % (France 2011) des crédits et qui sont liés à diverses politiques publiques.
Principe de l’unité
Principe de l’annualité
Principe de l’universalité
Principe de la spécialité
Principe de sincérité
1. L’unité
Toutes les recettes et toutes les dépenses sont retracées sur un compte
unique, intitulé budget général. Le principe de l’unité du budget signifie
que le budget doit retracer dans un compte unique toutes les recettes et
toutes les dépenses de l’État. Il supprime la distinction entre les
opérations ordinaires (dépenses de fonctionnement) et les opérations
extraordinaires (dépenses d’investissement, dépenses imprévisibles) qui
doivent apparaître dans un seul compte. Ce principe est assorti
d’exceptions, puisque des opérations de certains services de l’État ne
sont pas retracées dans le budget général mais dans des budgets annexes
ou des comptes spéciaux.
2. L’annualité
Le budget est voté pour un an, durée de l’exercice. Le budget décrit pour
une année l’ensemble des recettes et des dépenses budgétaires de l’État.
Un crédit non utilisé en fin d’année peut être ajouté au budget de l’année
suivante mais dans certaines limites. Le principe d’annuité est affirmé
dans la Constitution de 1791. Comme les autres principes, il sera précisé
dans diverses lois au début du 19e siècle. En France, l’exercice
budgétaire coïncide avec l’année civile, mais cela n’est pas le cas dans
tous les pays : l’exercice budgétaire débute le 1er avril en Angleterre, au
Japon et au Canada, le 1er juillet en suède, le 1er octobre aux États-Unis.
3. L’universalité
50
Toutes les recettes et toutes les dépenses sont retracées sur un compte
unique, intitulé budget général. Le principe de l’universalité impose que
les montants des recettes et des dépenses doivent apparaître dans le
détail et que les recettes ne sont pas affectées à des dépenses précises. Ce
principe comporte deux règles d’application :
-la règle de non-contraction des recettes et des dépenses (dite aussi
règles d’application) ;
- la règle de non-affectation des recettes.
4. La spécialité
Les crédits sont spécialisés par programme ou par dotation. Le principe de
la spécialité signifie que les dépenses sont destinées à une fin spécifique et ne
peuvent être utilisées à d’autres fins. Tout crédit ouvert dans la loi de finances
doit être explicitement affecté à une dépense précise, à savoir un programme (ou
une dotation). Ce principe est assorti d’exception : pendant l’exercice
budgétaire, des virements de crédits peuvent modifier la répartition des crédits
entre programmes d’un même ministère (le montant de ces virements est
plafonné) ou les transferts de crédits peuvent modifier la répartition des crédits
entre programmes de ministères distincts. Ces virements et transferts ne peuvent
pas concerner les dépenses de personnel des différents programmes. En outre les
dotations comportent des crédits globaux non spécialisés. Le principe de
spécialité vise à donner une information précise au Parlement pour qu’il puisse
51
baisse de la TVA
Immigration Immigration et Favoriser Du point de vue % des étrangers admis
asile et asile l’immigration de du citoyen au séjour au titre de
intégration travail l’immigration de
travail hors UE
justice Justice judiciaire Rendre des Du point de vue Nombre d’affaires
décisions de du contribuable traitées par magistrat
qualité dans les de parquet (ou emplois
délais raisonnables équivalents temps
en matière pénale plein travaillé)
4. La sincérité
La procédure budgétaire
La procédure budgétaire est soumise à certaines règles et suit un
calendrier précis. Elle concerne la : préparation, le vote, l’exécution et le
contrôle du budget [HUART, F., 2012, p.31-36].
Le projet de loi de finances est préparé dès le début de l’année précédant son
exécution, et ce en plusieurs étapes, de janvier à septembre, avant son dépôt au
Parlement en octobre. Au début de l’année t le gouvernement doit préparer le
PLF de l’année t+1 en faisant une éducation une évaluation des recettes et des
dépenses de l’année t+1 avant même que ne soit complètement connue
l’exécution du budget de l’année t-1 La loi de règlement du budget t-1 est votée
52
au cours de l’année t ni a fortiori celle du budget de l’année en cours. Son
évaluation des recettes et des dépenses repose sur deux éléments:
- Les grandes orientations politiques du gouvernement (elles donnent lieu à des
arbitrages interministériels)
- Ses prévisions du contexte économique (les principales variables
économiques (production, inflation, chômage, revenus, consommation,
investissement) influencent le rendement des impôts et les possibilités de
dépenses.
Dans le cas d’un désaccord entre les deux assemblées du Parlement, une
commission mixte paritaire, composée de députés et de sénateurs, se réunit pour
établir un texte de compromis. Si le texte n’est pas approuvé, alors le
Gouvernement peut demander à l’Assemblée nationale de statuer seule et
d’approuver définitivement le budget. Dans d’autres cas exceptionnels où le
Parlement n’adopte pas le PLF selon la procédure prévue dans la loi (et
notamment selon les délais prévus).
Pour préparer le PLF, il est assez facile de faire une évaluation des recettes des
impôts directs sur le revenu ou les bénéfices, car pour l’essentiel, ils dépendent
des revenus de l’année précédente. En revanche, cela est moins facile pour les
recettes des impôts indirects (sur la consommation) qui sont variables.
Le Gouvernement a certains recours:
- il ne peut recourir au vote bloqué qui lui permet de demander à une seule
assemblée d’accepter ou de refuser tout ou partie du projet de budget, en ne
retenant que les amendements qu’il a proposés ou acceptés.
- Il peut engager sa responsabilité devant l’Assemblée nationale sur le vote du
PLF. Le projet est alors considéré comme adopté, sauf si les députés
déposent une motion de censure dans les 24 h (si celle-ci est votée, alors le
Premier ministre doit remettre au Président de la République la démission du
Gouvernement).
Le droit d’amendement du Parlement est limité par la constitution. 53
L’exécution du budget
L’exécution du budget consiste à réaliser les opérations de recettes et de
dépenses, à les percevoir ou à les payer. Les opérations d’exécution sont
effectuées selon le principe de la séparation des ordonnateurs et des comptables.
Les premiers (ministres, responsables des programmes) prescrivent l’exécution
des recettes et des dépenses ; les seconds ont la responsabilité des opérations
d’encaissement et de paiement. L’exécution des dépenses s’effectue en quatre
temps, dont les trois premiers incombent à l’ordonnateur :
L’engagement est le fait générateur de la dépense (par exemple un achat de
matériel ou la nomination d’un fonctionnaire).
La liquidation consiste à déterminer le montant précis de la dépense.
L’ordonnancement est l’ordre de payer, adressé par l’ordonnateur au
comptable.
Le paiement est effectué par le comptable, qui peut s’y opposer s’il estime
que les dépenses sont entachées d’irrégularités.
La perception des recettes repose sur le même principe de division des
responsabilités entre ordonnateurs et comptables. Mais il existe des différences
entre le budget voté et le budget exécuté.
Le contrôle du budget [HUART, F., 2012, p.36]
54
Les notions
Le contrôle « de conformité » se définit comme l’examen du respect des
règles c’est-à-dire des lois et règlements à caractère budgétaire ou comptable
assorti le cas échéant de sanctions. L’évaluation des politiques publiques a pour
objet de déboucher sur un jugement, une appréciation, des préconisations au
terme d’une démarche ambitieuse et rigoureuse destinée à mieux comprendre
l’action publique. D’autres définitions de l’évaluation permettent de bien
spécifier les évaluations.
Évaluer une politique, c’est reconnaître et mesurer ses effets propres [La
documentation française, 1986]. Évaluer une politique, c’est former un jugement
sur sa valeur. [Patrick Viveret, 1989]. Évaluer une politique publique, c’est
d’abord en mesurer l’efficacité à l’aide d’indicateurs de performance pour, dans
un second temps, en apprécier la pertinence. C’est rechercher si les moyens
juridiques, administratifs ou financiers mis en œuvre permettent de produire les
effets attendus de cette politique et d’atteindre les objectifs qui lui sont assignés.
Comme outil privilégié de la réforme de l’État, elle est amenée à jouer un rôle
plus important dans le cadre de la réforme budgétaire et de la décentralisation.
L’évaluation des politiques publiques présente une dimension double :
58
Quantitative : elle mesure les effets de l’action publique en comparant ses
résultats aux objectifs assignés et aux moyens mis en œuvre, notamment à
l’aide d’indicateurs de performance.
Qualitative : elle porte un jugement sur la pertinence des objectifs et donc,
éventuellement, peut conduire à en réviser le choix.
Évaluer vise à mesurer les effets des décisions prises, à apprécier leur
impact social au regard des objectifs et des moyens mobilisés : à partir de là
pourront être mis en œuvre des processus de correction destinés à améliorer
l’efficacité des choix collectifs. L’évaluation d’une politique publique a pour
objet d’apprécier l’efficacité de cette politique en comparant ses résultats aux
objectifs assignés et aux moyens mis en œuvre.
développement d’un pays, nous l’avons observé concernant la France parmi les
pays du G7 de 1881 à 2009.
Dans le cas de la RDC qui compte plusieurs ressources minières, hydrauliques et
forestières, etc. y compris des ressources douanières,- par exemple, la douane de
Kasumbalesa (frontière avec la Zambie) est capable de mobiliser 1,5 millions de
$ par jour-, faut-il encore que cet argent soit orienté dans la caisse de l’État au
lieu des particuliers sous le phénomène « bilanga » symbolisant le manque à
gagner pour l’État. Dans la pratique, écrit G. Bakandeja [2006], les FP sont un
mécanisme qui aspire des sous par un bout et qui les refoule sur un autre. D’où
l’intérêt de les huiler, ces Finances publiques, de les évaluer ; les contrôle, afin
d’occasionner des dissuasions et des sanctions. Tout cela, pour empêcher les
détournements et les dilapidations des deniers publics par les hasardeux
gestionnaires des fonds publics. Sinon, le mécanisme rouille et devient
contreproductif. Tel a été longtemps le cas et semble l’être encore en RDC où
les méthodes de gestion sont aux antipodes de l’orthodoxie financière.
C’est là, donc, une manifestation de la mal gouvernance ou mauvaise gestion
qu’il faut combattre…. Aucune raison ne justifie de de pas tireer la leçon de
Gaston Jèze: pour lui, «Le budget est, avant tout, la mise en œuvre d’un
programme d’action politique » (Gaston JÈZE, Cours de science des finances et de législation
financière française, 1922)
64
TABLE DES MATIÈRES
(à réaliser par le lecteur au bout de compte).
Bibliographie
1. ADAM François, FERRAND Oliveur et ROIUX Rémy, Finances publiques, 3e éd.
Presses de Sciences Po et Dalloz, 2010, 654p.
2. ALBERT, Jean-Luc et SAÏDJ Luc, Finances publiques, 7e édition Dalloz, 2011, 846p.
3. ARDANT Gabriel, Histoire de l’impôt, éd. Fayard, 1971.
4. ARDANT Gabriel, Histoire financière, de l’Antiquité à nos jours, Gallimard, 1976.
5. ARKRWIGHT Edward, WASERMAN Frank et al. , Les finances publiques,
Collection Découverte de la vie publique, 7e éd. La documentation française, juin
2013, 200 p.
6. BAKANDEJA wa MPUNGU Grégoire, Les finances publiques, Larcier et Afrique
éditions, 2006.
7. BAZIADOLY Sophie, Systèmes fiscaux comparés, Ellipses, 2010, 104 p.
8. BELTRAME Pierre, Les systèmes fiscaux, 3e éd., PUF, « Que sais-je ? » n° 1599,
1997.
9. BETBÈZE Jean-Paul, Les 100 mots de l’économie, PUF, Que sais-je?, 5e éd, 2011,
128p.
66
48. OLSZAK Norbert, Histoire des banques centrales, PUF, coll. »Que sais-je ? »,
n°3385, 1998.
49. PÉCHILLON Éric, Les finances publiques en 100 fiches, éd. Ellipses, 2011, 320 p.
50. PERCEBOIS Jacques, Économie des finances publiques, Armand Colin,
coll. »cursus », 1991. (Nécessite des bases mathématiques).
51. PERKINS Dwight, RADELET Steven et LINDAUER David L., Économie du
développement, éd. De Boeck, 2008, 985 p.
52. PERRET Bernard, L’évaluation des politiques publiques, La découverte, Paris, 2008,
120 p.
53. PERRI Pascal, Les impôts pour les nuls, First Éditions, 2014, 152 p.
54. PHILIP Loïc (dir. (Coordonnateur: L. Saïdj), Dictionnaire encyclopédique de finances
publiques, Economica, 1991, 2 vol. plus de 800 notices, incluant une bibliographie,
sur tous les aspects des finances publiques). Actualisation sur site de la Société
française de finances publiques.
55. ROCCHI Jean-Michel et TERRAY Jacques, Les paradis fiscaux: Analyses et
controverses, éd. Arnaud Franel, Canada, 2011, 316 p.
56. ROSEN, H.-S. & GAYER T., Public Finance, McGraw-Hill, New York, 2008.
57. SINNASSAMY Christophe, Finances publiques de la défense, Objectifs budgétaires
et gestion publiques d’armement, L’Harmattan, coll. «Droit de la sécurité et de la
défense», 2004 (livre rare).
58. TREMOULINAS Alexis, Comprendre la crise, Bréal, 2010, 128 p.
59. TEULON Frédéric, Initiation à la comptabilité nationale, PUF, 2009.
60. TEULON Frédéric, Vocabulaire économique, Que sais-je ? PUF, 1991.
61. VALLEE Annie, Les systèmes fiscaux, éd. du Seuil, 2000, 300p.
62. VIVERET Patrick, L’évaluation des politiques et des actions publiques. Propositions
en vue de l’évaluation du revenu minimum d’insertion, La Documentation française,
Rapports officiels, juin 1989, 175 p.
67
75. Pouvoirs locaux n° 54, 2002 : « Décentralisation, finances et fiscalité : trancher le
nœud gordien »
76. Problèmes économiques : « Où en est l’intervention de l’État ? Doc.fr, n°2679 et
2680, septembre 2000.
Site Internet: Webographie
77. FMI (dpt des finances publiques): www.inf.org et www.elibrary.imf.org,
www.fmi.oprg
78. INSEE: www.inse.fr
79. OCDE: www.oecd.org
80. Société française de finances publiques: www.sffp.asso.fr
EXERCICES
Quelques exercices d’apprentissage
9. Amende et pénalités
10. Primes pour les recouvreurs
11. Réduction de montant
12. Suppression de l’impôt
Redistribution de revenu
13. Prouver l’importance de l’impôt
14. Renforcer le contrôle.
69
2. Les dépenses pour immobilisation corporelles et incorporelles de l’État sont à comprendre comme
…………………………………………………………………..
3. Les transferts aux ménages, aux entreprises et aux territoires sont à considérer comme des dépenses de
……………………………………………………………………….
Gaspard Muheme
1. Quelles sont les composantes de la monnaie centrale dont le montant varie en fonction
des opérations d’achats et de ventes fermes effectuées par la Banque centrale d’un pays ?
(Réponse p. 67 du syllabus d’AAFP). = les réserves obligatoires, égales au coefficient des
réserves obligatoires multiplié par le montant des dépôts qui y sont assujettis; les réserves
excédentaires que les banques décident de détenir ; La demande de monnaie centrale est donc
égale à la somme des deux c’est-à-dire Dmc= Ro + Re ;
2. Depuis longtemps, Maurice Duverger a retenu trois causes de l’accroissement des
dépenses publiques: lesquelles? (Réponses p. 54 du syllabus): Maurice Duverger a retenu
trois causes de l’accroissement des dépenses publiques : l’évolution technique, le
développement du rôle de l’État, et le changement dans la conception des finances publiques
générales.
3. En quoi le point de vue de Duverger rejoint-il celui de l’économiste allemand Adolf
Wagner ? Plus un pays est dans le besoin de développement, plus il engage de nombreuses
dépenses suivant la loi de WAGNER, 1876 s’éloignant ainsi de l’équilibre. dans son Traité de
la science des finances paru en 1876.
4. Par quel moyen l’État est-il amené dans sa gestion publique à intervenir de plus en plus
dans l’économie? Réponse dans les notes manuscrites du cours = L’État va être amené à
intervenir de plus en plus dans l’économie par l’augmentation inévitable de l’impôt dans le
PIB
5. En RDC, les dépenses publiques sont regroupées, d’après Bakandeja dans le «Compte
administrations de la comptabilité nationale» incluant deux composantes principales :
lesquelles? (Réponse= p. 50 du syllabus d’AAFP) : - les administrations publiques centrales
définies par les ODAC, Organismes divers d’administration centrale, qui soient des
établissements publics ou privés financés en majorité par des taxes affectées ou des
subventions de l’État. – les administrations publiques locales que sont les collectivités locales,
les établissements publics locaux qu’on appelle ODAL= organismes divers d’administration
locale, qui produisent des services non marchands (centres d’action sociale). 71
6. Pourquoi les dépenses publiques sont aussi un prélèvement sur les revenus monétaires
des populations ? Réponses (syllabus d’AAFP, p.53) : c’est parce que l’augmentation de la
production et des revenus a tendance à faire accroître également les dépenses publiques. Les
frais généraux par tête d’habitant diminuent à mesure que le nombre d’habitants augmente. Il
arrive que les dépenses publiques absorbent une partie de l’épargne privée, déjà constituée et
en quête d’emploi : cette amputation de la capacité des entreprises et des ménages relève de
l’effet d’éviction.
7. L’Actualité financière publique de la RDC situe à l’ouverture de la session budgétaire de
septembre 2013 à quel niveau les différents taux suivants :
A) le taux de croissance du PIB ?
B) le taux d’inflation?
C) le taux de change moyen pour 1 $ US?
D) le PIB nominal en milliards de francs congolais?
Réponses: 8,1% le taux de croissance du PIB ; 6,3% le taux d’inflation ; 945,1 Fc pour 1
dollar ; et le PIB nominal à 22, 336,4 milliards de Fc
8. Quelles sont les procédures à suivre dans la méthode d’étude scientifique des finances
publiques par ailleurs caractérisée et complétée par des démarches et des observations ?
(Réponses p.8 du syllabus d’AAFP=
l’observation des phénomènes financiers ;
leur analyse et recherche des corrélations ;
l’expression des lois ou des conclusions.