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COURS DES THEORIES DE

L’ECONOMIE PUBLIQUE
Prof Antoine BATAMBA
INTRODUCTION
0.1. SOMMAIRE
INTRODUCTION
0.1. SOMMAIRE
PREAMBULE
 Les étudiants inscrits en Economie publique sont appelés à
maîtriser les relations entre le secteur public et le secteur privé,
à connaître jusqu’où le secteur public(=l’Etat) peut aller pour
motiver et faire accélérer le processus de la croissance
économique et du développement.

 Le cours de théories de l’économie publique figure parmi les


cours dont l’ambition est d’aider les étudiants à se retrouver
dans l’univers des relations nombreuses, parfois centripèdes,
parfois conflictuelles entre les divers agents de développement
et, en particulier, entre l’Etat et le reste.
OBJECTIFS DU COURS
 Aider les étudiants à pouvoir expliquer par eux-mêmes certains
phénomènes et réalités qu’ils rencontreront dans la vie réelle
courante. Un proverbe latin dit :«non scholae, sed vitae
discimus» :on n’étudie pas(seulement) pour réussir aux examens,
mais plutôt (et surtout) pour réussir dans la vie.

 Contribuer à préparer les étudiants à être à même de réaliser


des analyses utiles dans le domaine de l’économie publique.

 Rendre les étudiants capables d’incorporer certains aspects de


ces théories dans leur travaux de fin d’étude (les mémoires en
particulier) et dans d’autres travaux scientifiques qu’ils seront
souvent appelés à effectuer après la collation.
PREREQUIS ET COREQUIS
 Notions d’Economie politique (Microéconomie,
Macroéconomie);
Finances Publiques, Planification économique,
Théories de croissance,
Autres cours abordant les questions relatives à
l’intervention de l’Etat (politique économique,
Analyse des Structures et Systèmes
Economiques, Théories et Doctrines
Economiques,…
CONTENU DU COURS (sommaire)
 Introduction à l’économie publique
 Chapitre 1. L’Etat, tel que vu par l’économie publique
 Chapitre 2. Fondement économique de l’intervention de l’Etat dans
l’économie
 Chapitre 3. Aperçu historique de l’analyse des interventions et rôle de
l’Etat dans l’économie
 Chapitre 4. Etat-producteur et ses critères d’investissement
 Chapitre 5. Choix social et processus de décision collective
 Chapitre 6. Les choix publics : analyse économique des décisions
publiques
 Chapitre 7. Aperçu sur l’économie publique congolaise de1885 à ce
jour
INTRODUCTION

Structure :
 - QUELQUES FAITS illustrant l’importance de l’Etat dans
l’économie
 QU’EST-CE QUE L’ECONOMIQUE PUBLIQUE ?
 Objet de l’économie publique
 Méthodes d’investigation et Echelle d’analyse
 Théorie, approches et leurs variations
 ÉCONOMIE PUBLIQUE VERSUS ECONOMIE PRIVEE
QUELQUES FAITS illustrant l’importance de l’Etat dans l’économie
Pourquoi l’État doit-il avoir un poids et un rôle si
important ?
Quelles sont les raisons qui justifient son
intervention (ou son non intervention) ?
Quels sont les effets de son intervention ?
Comment concevoir un rôle de l’État qui soit
compatible avec les règles de fonctionnement
du marché ?
QU’EST-CE QUE L’ECONOMIQUE PUBLIQUE ?

 L’économie publique : réalité et domaine


d’investigation économiques :
- Secteur public (particulièrement secteur non
marchand)
- Activité économique relevant de l’organisation de
l’Etat : public vs privé

 L’économie publique en tant qu’une science =


Economie du secteur public
Définition de l’économie publique
o L’analyse du comportement ou le rôle économique de
l’Etat est l’objet principal de l’économie publique.
o Science économique renvoie aux éléments essentiels
que voici:
 les besoins multiples et illimités à satisfaire;
 Les moyens rares, mais susceptibles d’usages alternatifs;
et
 L’art d’utiliser (allouer) alternativement ces moyens rares
en vue de satisfaire au mieux et au maximum ses besoins
multiples

-
l’économie publique vise, elle aussi, à satisfaire les
besoins multiples et illimités de la communauté en
utilisant efficacement les moyens rares et susceptibles
d’usages alternatifs.
L’économie publique étudie les activités économiques
de l’Etat, notamment la production et la répartition des
ressources en vue de satisfaire aux mieux (selon les
certains critères) les besoins de tout le monde.
Cette définition fait de l’économie publique une
science normative
« L'économie publique la branche de la science
économique qui étudie les justifications et les effets
de l’intervention de l’Etat dans l’économie. ».
« L'économie publique consiste en l'analyse de la
formation des décisions publiques et de l'intervention
de l'Etat justifiée par, d'une part, l'éthique et la justice
et d'autre part, les défaillances du marché »
 Qu’est-ce qu’il faut retenir ?
On peut retenir que l’économie publique, « c’est l’étude du rôle
économique de l’Etat mais de manière plus générale
(traditionnelle), l’étude normative et positive de l’action du
gouvernement sur l’économie ».
 D’un point de vue normatif, d’abord, l’économie publique
traite de la définition du rôle de l’Etat : quels devraient être ses
objectifs, quelles devraient être les justifications de son
intervention dans l’économie ?
 D’un point de vue positif, ensuite, la discipline analyse les
instruments de cette intervention et leurs effets sur l’économie.
Dans cette perspective, elle utilise les avancées de la théorie
des incitations et, plus généralement, de la théorie des jeux.
Objet de l’économie publique

- analyser l’Etat et son rôle dans l’économie

analyse de la dimension économique des activités de


l’Etat ou du secteur public (qui tend à la satisfaction des
besoins collectifs de toute la collectivité).
Il s’agit donc, l’analyse du rôle économique de l’Etat
dans la recherche des objectifs d’intérêt général dans
une économie du marché.
 Pourquoi l'Etat joue-t-il (ou doit-il jouer) un rôle économique
aussi important dans nos sociétés ?
 Comment l’Etat se comporte-t-il (ou devrait-il se comporter)
en vue de réaliser les objectifs d’intérêt général ?
 Quels types de décisions l’Etat prend-il (ou doit-il ou encore
devrait-il) prendre pour maximiser ou optimiser la satisfaction
des besoins du public (=de tout le monde)?
 Quels sont les principaux effets économiques de celles-ci ?
 Quelle rationalité l’Etat doit-il (ou devrait-il) adopter en vue de
réaliser des résultats d’intérêt commun, c’est-à-dire utiles à
tout le monde?
 L’objectif de départ de l’économie publique est de savoir dans quelles conditions
l’Etat peut intervenir dans une économie de marché
 Quatre grandes réponses sont aujourd’hui apportées :
 La première est celle de l’économie du bien-être : On peut alors admettre
l’intervention de l’Etat dès lors que ce dernier saura respecter les
conditions d’une allocation optimale
 La deuxième est celle de la Nouvelle Economie publique Au contraire,
l’intervention de l’Etat ne peut que conduire à des difficultés : loin de
produire des « biens publics », elle produirait plutôt des « maux publics ».
 La troisième est celle des Néo-institutionnalistes : l’Etat doit intervenir pour
assurer le meilleur fondement possible des droits de propriétés : le
problème n’est plus de s’interroger sur le principe de son intervention mais
sur sa qualité.
 La dernière approche est celle des Politiques publiques. Le véritable
problème : trouver leur dosage optionnel face aux demandes sociétales
à satisfaire.
Figure1 : Théories ou approches actuelles en économie publique

Hypothèse de bienveillance des responsables politiques

Univers Economie publique Economie institutionnelle Univers


certains Etat bienveillant et Régulateur ouvert à toutes incertains
Connaissance omniscient les solutions, cherche à Incertitude
des minimiser les coûts
sur les
préférences préférences
individuelles Economie politique individuelles
Nouvelle Economie publique
Absence (économie des politiques (Choix publics) Et/ou
publiques)
d’asymétries Opportunisme du
Régulateur contraint de
Asymétries
rechercher l’intérêt général et
d’information Régulateur et du dépendant des informations des d’information
bureaucrate régulés

Hypothèse d’opportunisme des responsables politiques


Méthodes d’investigation et Echelle
d’analyse
 Méthode,
 technique et approche
 Théories, théorème, lois
La méthode (du latin methodus) est « la marche
rationnelle de l’esprit pour arriver à la connaissance
ou à la démonstration d’une vérité » (Larousse).
La méthode est aussi «un ensemble ordonné de
manières logiques de principes, de règles, d’étapes
permettant de parvenir à un résultat ». (Larousse).
Dans ce cas-ci, la méthode est synonyme de
technique, de procédé.
La méthode signifie aussi « l’ensemble des règles qui
permettent l’apprentissage d’une technique, d’une
science »(Larousse).
Méthodes déductive et inductive
Déduction : part du général vers le particulier

Induction : part du particulier vers le général


Les méthodes inductives et déductives permettent de formuler des théories

Théories : schémas explicatifs et logiques de la réalité économique


publique.

La théorie est « une connaissance spéculative, idéale, indépendante des


applications » (Larousse).

ou un« ensemble de théorèmes et de lois systématiquement organisés,


soumis à une vérification expérimentale, et qui vise à établir la vérité d’un
système scientifique »(Larousse). Exemple : la théorie des ensembles.
Le théorème est une « proposition scientifique qui peut être
démontrée. En mathématique, c’est l’expression d’un système
formel, démontrable à l’intérieur de ce système ». En grec,
théorèma signifie «objet d’étude ».

La théorie «balise les idées »; elle aide à formuler une


ou des visions qui, elles, sont utiles pour qu’on ne
navigue pas au «pifomètre ». Quelqu’un a dit ceci:
«il n’y a rien de plus pratique qu’une bonne
théorie ».
 Existe-t-il une seule théorie de l’économie publique ou
en existe-t-il beaucoup?
 La réponse est: il y a beaucoup de théories de
l’économie publique.

Pourquoi ?
 Parce qu’il existe des différences
fondamentales dans la façon de concevoir et
de traiter les concepts et de les appliquer aux
phénomènes et réalités à étudier.

N’oublions pas que l’économie fait partie des


sciences sociales. Celles-ci tiennent compte ou,
mieux, sont basées sur les réalités sociales
concrètes. Ces réalités ne sont pas
universellement superposables.
 Dans les recherches et analyses économiques, on peut
adopter l’approche microéconomique, ou
macroéconomique, ou méso-économique :
 Approche : sectorielle et holistique
 Démarches/ approches en économique publique

L’économie publique utilise trois démarches


descriptives, positives et normatives.
Décomposition des faits liés aux interventions
économiques de l’Etat en deux questions : pourquoi?
et comment ?
démarche positive (descriptif)
consiste à expliquer ce qui est, théorie, lien de
causalité, sans jugement de valeur, objectif.

Démarche normative (prescriptif)


consiste à annoncer ce qui devrait être, ce qui est
le plus désirable, subjectif
Démarche / approche descriptive
Decription de ce qui est
ÉCONOMIE PUBLIQUE VERSUS ECONOMIE PRIVEE

L’Economie publique opposée à quoi?


Une économie décide...
1. Quels biens faut-il produire et en quelle quantité
? ⇒ Allocation
2. Comment ces biens doivent être produits ? ⇒
Technologie
3. Pour qui ces biens seront-ils produits ? ⇒
Distribution
4. Qui prend les décisions?
Différence Economie privée Economie publique
Quels biens faut-il produire Ce que l’on peut vendre, bien Ce que la collectivité peut consommer.
et en quelle quantité ? qui ont une demande payante. Critère de production : la satisfaction des
Critère de production : besoins collectifs, de tout le monde
satisfaction de la demande (riches et pauvres).
solvable La quantité varie en fonction du besoin
la quantité à produire se collectif à couvrir et ce, quelle que soit
reconnaît par l’intersection entre l’ampleur des couts de production
l’offre et la demande.

Comment ces biens doivent La maximisation du profit : La socialisation : En tenant compte non
être produits ? L’économie privée essaie de seulement de la maximisation mais aussi
maximiser en minimisant les de considération sociale
couts.
Différence Economie privée Economie publique
Pour qui ces biens seront- Les consommateurs : ceux qui Tous les membres de la collectivité
ils produits ? peuvent acheter, la demande en besoin. Qu’ils aient du revenu ou
solvable qu’ils soient démunis.

Qui prend les décisions ? Les entrepreneurs, sur base des les autorités sur base de la
études des marchés, sondages demande sociale exprimée par le
d’opinion et analyse de vote, etc.
satisfaction des clients

 Critère : le mode de Processus du marché Processus politique :


prise de décision.
Différence Economie privée Economie publique

Mode de prise Mode de décision individuelle Mode de décision collective


Offre et demande Demande et offre centralisées
de décision: décentralisées Demande = citoyens, législatif
Qui décide et Demande : consommateurs ou collectivité
comment? effectifs Offre = exécutif,
Offre : producteurs, administration, législatif
entrepreneurs
Décisions individuelles et Décisions publiques et
indépendantes interdépendantes

Main invisible: Prix Equilibre politique : Prix


d’équilibre et Quantité implicite et Quantité imprécise
d’équilibre
Dynamique Adaptation lente
Chapitre I : L’ETAT TEL QUE VU PAR
L’ECONOMIE PUBLIQUE
Structure
 NOTIONS GENERALES SUR L’ETAT

 L'ÉTAT VU PAR LES ECONOMISTES

 DEBAT ENTRE FORMES DE L’ETAT ET PERFORMANCES DE POLITIQUES PUBLIQUES


NOTIONS SUR L’ETAT

1. Définitions
2. Eléments constitutifs de l’Etat
3. Ertat et nation
4. Relation entre l’Etat et l’Economie
 Définitions
 le juriste Carré de Malberg définit ce dernier comme une
"communauté d’hommes, fixée sur un territoire propre et
possédant une organisation d’où résulte pour le groupe
envisagé dans ses rapports avec ses membres une
puissance suprême d’action, de commandement et de
coercition«
 T. Michalon, quant à lui, définit l’Etat en ces termes: «Une
structure politique et administrative dont se dote un
groupement humain vivant sur un territoire donné, et
exerçant sur ce groupement et en son nom, une autorité
exclusive ».
Eléments constitutifs

 Territoire : support physique


 Population : âme de l’Etat
 organisation sociopolitique : manière dont
les hommes décident de s’organiser
collectivement
Etat et nation

Etat : réalité juridique

Nation : réalité sociologique :

Etat-nation
=

Relation entre l’Etat et l’individu


- Conception libérale : Contrat social entre l’Etat et l’individu

- Conception marxiste : Etat partisan, outil de domination


détenu par la minorité pour dominer la majorité

- Conception allemande (puissance commandante) : personne


morale de droit public qui, sur un plan juridique, représente une
collectivité, une nation.
- Pour l’école allemande, c’est l’Etat qui commande. Dès lors, le
soi-disant contrat entre l’Etat et l’individu est à mettre en doute.
D’après cette dernière conception de l’Etat, celui-ci:
 Dispose de la force qui contraint et de la puissance qui
commande;
 Possède une personnalité qui transcende tout et incarne
les organes que sont : les individus, les gouvernements,
etc.;
 Offre un cadre idéal pour la protection du peuple et la
satisfaction des besoins collectifs.
L'ÉTAT VU PAR LES ECONOMISTES
Pour un économiste, l'État présente 3 grandes
caractéristiques :
L'Etat utilise la contrainte de façon légitime.
L'Etat a le monopole de cette contrainte
légitime
L'Etat a des devoirs (fonction régalienne et plus).
Etat : agent économique

L’économie publique n’a pas une définition propre de l’Etat. Elle


considère cependant l’Etat comme un agent économique et
analyse son rôle économique dans l’économie du marché.
Liens entre formes d’Etat et
performances de l’économie publique
 Dictature et démocratie : quel est le meilleur mode ?
Débats
CHAPITRE II : FONDEMENTS ECONOMIQUES DE
L’INTERVENTION DE L’ETAT DANS L’ECONOMIE

Sommaire :
- Justification de l’intervention de l’Etat
- Mécanismes d’intervention de l’Etat
- Modalités d’interventions de l’Etat
Justifications de l’interventions de l’Etat
Le fondement théorique de l’intervention publique repose sur la théorie
de l’équilibre général des marchés en concurrence pure et parfaite,

Le bien-être constitue le cœur de l’analyse économique


dans la mesure où la recherche de maximisation de la
satisfaction conditionne les choix économiques.

Adam Smith,
Pareto : critère d’optimum de bien-être :
Théorie de l’équilibre général : égalisation du prix au coût
marginal,
Conditions de l’équilibre général
 Bien-être résultant de l’équilibre général ne peut se
réaliser que dans un régime d’un marché concurrentiel,

 Hypothèses de concurrence :
 Atomicité
 Transparence du marché
 Homogénéité des produits
 Fluidité du marché
 mobilité des facteurs de production
Sources de défaillances
Trois sources majeures :
- Pouvoir de marché :
- Asymétrie d’informations
- Présence d’externalités
- Existence des besoins collectifs (biens
publics)
Pouvoir de marché : résultat de la présence de
monopole

Autant la concurrence pure et parfaite


garantit l’optimum dans la répartition des
ressources, autant le monopole est accusé
de compromettre l’atteinte de l’optimum.
Imperfections de l’information
Les théorèmes de l’économie du bien-être supposent une
information parfaite de tous les agents économiques, producteur et
consommateurs (les consommateurs connaissent parfaitement la
qualité des biens qu’ils achètent, ...).
Or, la réalité des marchés met en évidence l’existence
d’imperfections de l’information :
 L’anti-sélection : asymétrie de l’information ex ante. Ex : sur le
marché des voitures d’occasion, le consommateur ne connaît pas
la qualité de la voiture
 L’aléas moral : asymétrie de l’information ex post. Ex : la
souscription à une assurance-maladie entraîne une augmentation
de la consommation de médicaments
Effets externes
Effets positifs ou négatifs qui n’entrent pas dans le système de
marché et qui s’appliquent aux agents économiques sans
compensation monétaire.
 Suite aux externalités, les actions posées par les agents
économiques modifient le bien-être d'autres agents sans
donner lieu à une compensation (positives ou négatives)
↳ peuvent être du côté de la production ou de la
consommation.
 Ainsi, les externalités entraînent des failles dans le
fonctionnement du marché : cela peut entrainer des niveaux
de production soit excédentaires ou déficitaires par rapport
par rapport au niveau socialement souhaitable.
Présence des biens collectifs
 Les biens collectifs, qui peuvent être consommés par
plusieurs personnes à la fois, échappent aussi aux critères
de la maximisation du bien- être définis dans les deux
théorèmes,
 Caractéristiques :
 Indivisibilité dans la production
 Non rivalité dans la consommation
MECANISMES D’INTERVENTIONS DE L’ETAT POUR
REMEDIER AUX DEFAILLANCES DU MARCHE

Pour remédier aux défaillances des marchés, l’Etat déploie


des instruments, moyens et activités destinés à :
 Contrôler les monopoles ;
 Fournir les biens collectifs ;
 Internaliser les effets externes ;
 Promouvoir la croissance économique
 Réduire les inégalités entre les opérateurs économiques
Outils, moyens et instruments utilisés
La réglementation
 La planification
La production ou fournitures directes des
biens collectifs
 Finances publiques (taxes et subventions)
 Contrôle de prix
LES MODALITES DE L’INTERVENTION PUBLIQUE

Les interventions étatiques de l’Etat sont destinées


à jouer les rôles ci-après :
rôle incitatif visant à améliorer la performance
du système des marchés.
rôle productif concerant les activités opérant
parallèlement à ce que réalisent les marchés.
rôle redistributif tendant à corriger certains
aspects du partage des fruits de l’activité
économique entre les individus.
LES INTERVENTIONS INCITATIVES

Organisation des marchés et flexibilité des prix


Promotion de la concurrence par la libre entrée
Contrôle des monopoles
Correction des externalités et protection de
l’environnement
Mise sous tutelle de certains comportements
LES INTERVENTIONS PRODUCTIVES

Au nombre des interventions impliquant la


participation directe de l’Etat dans la production
figurent :
- la production publique en concurrence avec le
secteur privé,
- la production publique en monopole,
- l’adjudication des commandes publiques,
- la fourniture des biens collectifs
LES INTERVENTIONS REDISTRIBUTIVES

La formation des revenus et l’équité


La redistribution des revenus par
l’impôt direct et les transferts
L’incidence de l’impôt direct et des
transferts
CHAPITRE 3 : APERCU HISTORIQUE SUR LE ROLE,
L’IMPORTANCE ET LES FONCTIONS ECONOMIQUES DE L’ETAT

Structure :
 HISTOIRE DE L'INTERVENTIONNISME
 EVOLUTION DU RÔLE DE L’ÉTAT DANS LA VIE
ECONOMIQUE ET SOCIALE
 EVOLUTION DE LA NATURE ET DE LA CONCEPTION
ECONOMIQUE DE L’ETAT
 LES DEBATS THEORIQUES RELATIFS AU ROLE DE L’ETAT
HISTOIRE DE L'INTERVENTIONNISME

L'État justicier : Etat arbitre


 L'interventionnisme social
La conception libérale : l’Etat
gendarme ou l’Etat minimal
La conception interventionniste :
l’Etat providence
L'État justicier : Etat arbitre
 Parmi les écoles politiques, religieuses et philosophiques sur la
conception de l’Etat de l’époque de la réforme, avait
émergé le catholicisme
 le corps de principes le plus cohérent :
 respect de la personne,
 sauvegarde de la famille,
 liberté d'association,
 préférence accordée aux « corps intermédiaires », etc.

 la justice qui commande tout ce mouvement – moins la


justice «commutative» (justice dans les échanges) que la
justice «distributive» (dans la répartition).corps
L'interventionnisme (Etat) social
La première forme de l'interventionnisme
a été celle de la législation protectrice du
travail
 L'extension en a été très progressive,
allant des sujets du contrat de travail
(enfants, femmes) aux conditions
d'exécution (durée, hygiène, accidents),
pour aboutir à la détermination des
conventions collectives et des codes de
travail.
La conception libérale : l’Etat gendarme ou l’Etat minimal
 Idée-phare : l’Etat doit laisser librement fonctionner les mécanismes
du marché ;
 L’Etat doit donc limiter ses interventions à un ensemble de fonctions
qualifiées de fonctions régaliennes et qui portent sur la justice, la
défense, la police et la diplomatie. Il s’agit de l’Etat-gendarme,
 En dehors de ces fonctions régaliennes, il doit se focaliser sur les
fonctions économiques et sociales liées à :
 La production des biens collectifs tels que l’éducation et les
infrastructures ;
 La promotion et le maintien d’un cadre concurrentiel permettant au
marché de fonctionner librement d’où la lutte contre les oligopoles,
les monopoles et les abus de position dominante
La conception interventionniste : l’Etat-providence

Suite aux défaillances du marché, l’Etat doit jouer un rôle


prépondérant dans l’économie : complément du marché
et correction de ses imperfections.
Avec Musgrave, ces interventions vont assurer l’efficacité
et l’équité à travers les fonctions de
- Réallocation des ressources ;
- Régulation de l’économie ;
- Redistribution des revenus dans l’économie (justice
redistributive)
EVOLUTION DE LA NATURE ET DE
LA CONCEPTION DE L’ETAT

De l’Etat gendarme à l’Etat


Providence
La légitimité du rôle de l’Etat au
lendemain de la seconde guerre
mondiale
Etat-gendarme
 Etat minimal :
 équilibre budgétaire limité à financer les dépenses liées à l’exercice des
fonctions régaliennes
Toutefois, quelques évolutions observées à travers l’histoire :
 Les Poors Laws Anglaises
Aides financières accordées aux plus pauvres en Angleterre et dans le reste du Royaume Uni
entre le 17ème et le 19ème siècles.
 L’interventionnisme économique et social de l’Etat français
Dans le domaine social, l’intervention de l’Etat a connu historiquement cinq étapes décisives :
(i) La prise charge de l’hygiène publique,
(ii) la réglementation de la relation du travail,
(iii) l’organisation de l’assistance;
(iv) le développement d’un régime d’assurances sociales;
(v) l’institution de la Sécurité Sociale en 1945.
 Le système Bismarckien de la fin du 19ème siècle
Développement du premier système généralisé de protection sociale.
 En 1883, la première assurance maladie était obligatoire pour les ouvriers de l’industrie.
 En 1889, un système de retraite obligatoire fût imposé par la loi sur l’assurance vieillesse
et invalidité,
 La première guerre mondiale
Hausse des dépenses pour financer la guerre et
Effet de déplacement (réduction des dépenses de l’armée au profit d’autres rubriques :
indemnisations des victimes, retraites des anciens combattants, et renforcement des
fonctions sociales de l’Etat.
 La crise de 1929 et le New Deal américain de 1934
 La légitimité du rôle de l’Etat au lendemain de la seconde
guerre mondiale
Légitimation des interventions multidirectionnelles de l’Etat dans
l’ensemble des pays occidentaux avancés après la seconde
guerre mondiale.
 Les apports de Sir William Beveridge
parlementaire anglais chargé d’un rapport sur l’organisation d’un
système de sécurité sociale pour le gouvernement britannique.
Propositions visant à redéfinir le rôle de l’Etat d’après-guerre.
«libérer l’homme du besoin » en garantissant la sécurité du revenu
face aux aléas de la vie. Ces risques qui menaçaient le revenu
régulier des individus, concernaient la maladie, les accidents du
travail, le décès, la vieillesse, la maternité, le chômage…
 La typologie des fonctions de l’Etat de Richard Musgrave (1959)
 La remise en cause des thèses interventionnistes
LES DEBATS THEORIQUES RELATIFS AU ROLE DE L’ETAT

 L’Etat minimal du courant libéral


 La théorie marxiste de l’Etat
 L’Ecole Autrichienne et le refus de l’intervention de l’Etat
 L’Etat interventionniste de John Maynard Keynes
 La remise en cause des décisions publiques, l’école du
Public Choice
 La théorie de la croissance endogène, une nouvelle
légitimité de l’Etat
THEORIES QUI CRITIQUENT
L'INTERVENTION DE L'ETAT

 Les critiques libérales


 La régulation par le marché est optimale.
 Les politiques structurelles : les échecs de l’etat interventionniste
 L’échec de l’Etat-providence
Gaspillage des ressources publiques et effet d’éviction.
 L’échec de la règlementation
Inefficacité et dysfonctionnements créés par certaines décisions
Les défaillances de l’Etat
Facteurs explicatifs ou symptômes
 L’Etat dépensier
 L’activité improductive de l’Etat
 L’Etat, miné par le pouvoir privatisé
 L’Etat technocratique
 L’Etat miné par la corruption et la prévarication
 L’Etat, dessaisi de ses valeurs sociales et des solidarités
 L’Etat concurrencé
Chapitre IV : Analyse de quelques théories de
l’économie publique

Structure
La théorie du bien-être;
b) La théorie gouvernementale anti-monopole
(antitrust);
c)La théorie des externalités.
d) La théorie de biens collectifs
THEORIE DE L’ECONOMIE DU BIEN-ETRE
Lorsque l’Etat intervient pour corriger la situation
économique, on distingue généralement deux critères
d’évaluation des effets de cette décision ou de cette
politique.
Le premier critère, c’est «le critère Pareto » et le deuxième
est « le critère Bergeson ».
Critères de Pareto
 «Un changement de politique économique se justifie si
et seulement si ce changement améliore le bien-être
d’au moins une personne sans détériorer le bien-être
des autres personnes »
 Le critère Pareto est censé se baser sur l’approche libertaire générale
Remise en cause de Nozick
 Cette vue libérale – très, voire même trop libérale! – a été remise en cause,
entre autres, par Robert NOZICK (Anarchy, State and Utopia, New York,
Basic Books, 1974),
 R.NOZICK souligne trois principes de justice sur base desquels les conditions
d’une distribution juste et équitable des ressources doit être opérée,
 Justice pour/dans l’acquisition
 Justice pour/dans le transfert des biens
 Rectification de l’injustice dans la possession des biens
Critère BERGSON

 D’après ce critère, la redistribution du revenu peut être justifiée sur base du


bien-être collectif ou communautaire, même si cette redistribution se fait
aux dépens des intérêts d’un ou de plusieurs individus. Il s’agit ici de la
fonction – bien connue! – du bien-être social..
 D’après cette fonction, le bien-être communautaire est la somme des
utilités de tous les individus qui composent cette communauté. Si donc les
utilités des uns augmentent plus que la diminution des utilités des autres, au
point que la somme globale accuse une augmentation, alors l’opération
est défendable. La notion à laquelle on recourt ici est celle de la fonction
du bien-être additif.
THEORIE ANTI-MONOPOLE
THEORIE DES EXTERNALITES NON PECUNIAIRES

Quatre actions possibles:


 Réglementation
Elle est indiquée surtout dans le cas des effets négatifs du côté production; exemple: la
pollution.
 Taxes et subsides
L’objectif ici est d’amener les parties en présence à internaliser les effets externes dans
leurs calculs de coût et bénéfice. A.C. Pigou a extensivement analysé cet aspect du
problème. Taxe pigouvienne
 Droits de propriété
A qui appartiennent tels biens? De quels biens s’agit-il? La réponse à ces questions
détermine les droits de propriété et l’application strict de ces droits minimise les effets
externes. Coase
 4°Création de marchés
Ceci est une approche nouvelle en économie. Elle consiste en ce que le gouvernement
fixe les quantités maximales à produire où il n’existerait donc pas d’externalités
THEORIE DES BIENS COLLECTIFS

En pratique, si on combine les 2


caractéristiques, on a 4 cas possibles :
Les biens collectifs purs : non-exclusion,
non -rivalité
Les biens privés : exclusion et rivalité
Les biens communs : non-exclusion et
rivalité
Les biens de club : exclusion et non-rivalité
Quels sont les modes de coordination associés à ces 4 cas possibles ?
 Pour les biens collectifs purs : l’économie publique
recommande de financer ces biens par les fonds publics.
 Pour les biens privés : laisser faire le marché
 Pour les biens de clubs : les biens non-rivaux doivent être
gratuitement mis à disposition de tous les utilisateurs
potentiels. La possibilité d’exclure ne doit pas être exploitée.
La non-rivalité est rarement absolue, problème de taille à
gérer pour ces clubs.
 Pour les biens communs : il y a un risque de surexploitation, de
surconsommation. Cela est lié à la question du passager
clandestin puisque les individus rationnels peuvent accéder
librement à ce bien
THEORIE DE LA TAXATION
 Fiscalité et redistribution
 Incidence et coût d’opportunité des fonds publics

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