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Branches de la Science Economique

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ipline)

Parmi les branches de l'économie, certaines, comme la microéconomie, la


macroéconomie, l'économétrie ou l'économie de l'environnement (qui joue un rôle
particulier dans une approche de développement durable), constituent des approches
transverses de l'économie. D'autres branches de l'économie comme l'économie du travail,
l'organisation industrielle, l'économie internationale ou l'économie de l'éducation, sont
centrées sur une thématique ou un sujet particulier.

Microéconomie

Article détaillé : Microéconomie.

Paul Anthony Samuelson est un des pères fondateurs de la microéconomie. Il est l'auteur
de L'Économique (première édition 1948), un des manuels de référence dans la discipline
au XXe siècle et de Foundations of Economic Analysis.
Pour Paul Krugman et Robin Wells, « l'un des thèmes majeurs de la microéconomie est la
recherche de la validité de l'intuition d'Adam Smith, à savoir que des individus cherchant
à satisfaire leurs intérêts propres contribuent souvent à promouvoir les intérêts de la
société dans son ensemble57. » En effet, ce qui intéresse la microéconomie, c'est tout
d'abord l'étude des choix des agents économiques, c’est-à-dire de la manière dont ils
procèdent à des « arbitrages » entre différentes options possibles, en comparant leurs
avantages et leurs inconvénients pour la poursuite de leurs objectifs ou la satisfaction de
leurs intérêts, postulat utilitariste.

La microéconomie examine les interactions existant sur les marchés en fonction de la


rareté de l'information et la réglementation gouvernementale. On distingue le marché
d'un produit ou service, par exemple celui du maïs frais, des marchés des facteurs de
production, capital et travail. La théorie compare les agrégats de la quantité globale
demandée par les acheteurs et la quantité fournie par les vendeurs et détermine ainsi le
prix. Elle bâtit des modèles pour décrire comment le marché peut atteindre l'équilibre en
matière de prix et de quantité ou comment réagir aux changements du marché au fil du
temps, c'est ce qu'on appelle le mécanisme de l'offre et de la demande. Les structures de
marché, telles que la concurrence parfaite, le monopole ou l'oligopole, sont analysées en
fonction des conséquences sur le plan du comportement et de l'efficacité économique.
L'analyse d'un marché unique se fait à partir d'hypothèses simplificatrices : rationalité
des agents, équilibre partiel (c'est-à-dire qu'on suppose les autres marchés ne sont pas
affectés). Un raisonnement en équilibre général permet d'analyser les conséquences sur
les autres marchés, et peut permettre de comprendre les interactions et les mécanismes
qui peuvent ramener à l'équilibre58.

Théorie microéconomique traditionnelle

La théorie microéconomique standard suppose que les agents économiques, ménages ou


entreprises, sont « rationnels59 » c’est-à-dire qu'ils sont censés disposer de capacités
cognitives et d'informations suffisantes pour pouvoir, d'une part, construire des critères
de choix entre différentes actions possibles et identifier les contraintes pesant sur ces
choix, contraintes tant « internes » (leurs capacités technologiques s'il s'agit
d'entreprises, par exemple), qu'« externes » (c’est-à-dire résultant de leur environnement
économique), et, d'autre part, maximiser leur satisfaction sous contraintes. C'est le
paradigme de l'Homo œconomicus60 qui n'implique pas a priori que les critères de choix
des individus soient purement égoïstes, ces derniers pouvant parfaitement être
« rationnellement » altruistes.

Cette théorie doit son existence à la synthèse opérée par l'économie mathématique
néoclassique des années 1940 et 1950 entre les apports du courant marginaliste du
XIXe siècle et la théorie de l'équilibre général de Walras61 et de Pareto62. John Hicks et Paul
Samuelson sont considérés comme « les pères » de la microéconomie traditionnelle
actuelle63. Celle-ci s'organise autour de quatre volets :

1. La théorie du consommateur, qui étudie le comportement de ménages devant


effectuer des choix de consommation de biens sous contraintes budgétaires ;
2. La théorie du producteur, qui étudie le comportement d'entreprises qui veulent
maximiser leur profit sous contraintes technologiques ;
3. La théorie de l'échange sur des marchés, ces marchés pouvant être concurrentiels
ou non concurrentiels ;
4. La théorie de l'optimum économique, qui mobilise le concept d'optimum de Pareto
pour juger de l'efficacité économique collective des interactions entre agents au
travers des échanges.

La théorie traditionnelle s'inscrit dans la perspective de l'équilibre général walrassien et


a tendance « à assimiler le fonctionnement réel de la société à celui du modèle abstrait
d'équilibre général »64.

Marché et défaillances du marché

Article détaillé : Défaillance du marché.

La poursuite de l'intérêt particulier conduit souvent à l'intérêt général mais pas toujours.

Dès le début du XXe siècle et les travaux de Arthur Cecil Pigou, le concept de défaillance du
marché s’est imposé dans la théorie économique orthodoxe. C’est un cas dans lequel le
marché échoue dans l'allocation optimale des ressources économiques et des biens et
services65. Si la théorie économique décrivait déjà des situations de monopole (ou d'un
cartel), ce concept décrit également d’autres situations, comme celle où coexistent
chômage et pénurie de main d'œuvre (logements vides et personnes sans logements, etc.),
ou encore la présence de pollution.

Une défaillance de marché, qui concerne l'allocation économique, est une notion
différente de celle plus financière d'anomalie de marché, au sens de non efficience du
marché. Cette dernière concerne plutôt une anomalie du rendement financier (et une
anomalie de prixnotes 4, puisque le rendement a pour dénominateur le prix) due à des
phénomènes comportementaux. Les deux phénomènes peuvent toutefois être les causes
ou la conséquence l'un de l'autre, ou résulter de causes communes.

La notion de défaillance est éminemment politique et donc matière à controverse, dans la


mesure où elle sert à justifier des interventions politiques visant à « corriger », voire à
supprimer, le marché. Toutefois, la plupart des économistes l'utilisent, mais plutôt par
rapport à des cas où le fonctionnement réel d'un marché donné s'éloigne
significativement du marché idéal, sous l'effet de trois principales séries de causes :

• des structures de marché sous-optimales (manque de transparence, délais, etc.)66 ;


• la non internalisation de coûts (voir externalité, Bien public et Asymétrie
d'information : Sélection adverse, Aléa moral et Problème principal-agent)67 ;
• des inefficiences de prix (non prise en compte de l'information par les prix) dues à
des biais comportementauxnotes 5.

Prise en compte de la concurrence imparfaite

À partir des années 1970, le paradigme dominant de la microéconomie connaît une forte
inflexion68 de façon à mieux intégrer toutes les défaillances et imperfections du marché.
Pour Pierre Cahuc « la nouvelle microéconomie s'est constituée progressivement, à partir
de critiques éparses, souvent initialement isolées, du modèle walrasien »64. Plus
généralement, pour l'économiste Anne Perrot, l'édifice théorique de la microéconomie
traditionnelle laissait « désarmé l'économiste à la recherche d'une représentation
positive du fonctionnement du marché »69.

Le cadre général de la nouvelle microéconomie est davantage réduit à l'analyse d'un seul
marché et sa démarche scientifique est plus axée sur la recherche de constat jugé
représentatif du fonctionnement de l'économie (constats appelés « faits stylisés »69).
« Ces approches relèvent […] certains des défis que l'économie hétérodoxe,
« institutionnaliste », a longtemps adressés à la théorie néoclassique »69.

John von Neumann (1903-1957) est l'auteur de Theory of Games and Economic Behavior,
un ouvrage fondateur de la théorie des jeux et de la théorie de l'utilité espérée.

La nouvelle microéconomie met l'accent sur les problèmes d'incitations, d'information et


sur la théorie des jeux. Par « incitation », on entend toute action d'un agent économique
(qui peut être l'État) conduisant certains agents économiques à adopter tel ou tel type de
comportement. Cette notion prend tout son sens si l'on considère que l'information
disponible est inévitablement limitée pour un agent économique soucieux d'inciter
d'autres agents à se comporter dans le sens de ses intérêts (lui donner les « bonnes »
incitations de son point de vue).

La théorie des jeux, quant-à-elle, est une branche des mathématiques appliquées qui
étudie les interactions stratégiques entre agents. Dans cette théorie les agents choisissent
les stratégies qui maximiseront leurs bénéfices étant donné les stratégies que les autres
agents choisiront. Elle fournit une modélisation formelle des situations dans lesquelles
ceux qui prennent des décisions interagissent avec d'autres agents70. La théorie des jeux
généralise l'approche maximisatrice développée d'abord pour l'analyse des marchés, elle
a été développée à partir du livre de 1944 Theory of Games and Economic Behavior, de
John von Neumann et Oskar Morgenstern.
L'extension de l'approche microéconomique a également conduit au développement de la
« théorie des contrats ». Cette théorie conçoit les organisations, les institutions, les
familles ou les entreprises, comme des ensembles de contrats (des « nœuds de contrats »
dans le jargon économique)71,68. Une entreprise est, par exemple, un nœud composé de
contrats de travail, liant l'entreprise à ses salariés, de contrats la liant à ses clients et à ses
fournisseurs, de contrats d'engagements bancaires et financiers, de contrats légaux la
liant à son État ou ville de résidence en matières fiscale et règlementaire. Les marchés
sont un autre cas particulier de tels nœuds de contrats, ici des contrats d'échange. Les
États, au sens des organisations politiques gérant des espaces géographiques déterminés,
sont un autre exemple de nœud contractuel, les Constitutions (ou les Chartes) se
présentant comme des contrats généraux liant ces organisations aux peuples qu'ils
gouvernent.

Un aspect important de ces contrats est d'être généralement « incomplets », c'est-à-dire


incapables de spécifier entièrement les engagements des parties dans tous les cas
possibles72. Le développement de cette théorie a naturellement entraîné un
approfondissement des théories de la négociation et de la renégociation. En effet, son
propos est non seulement d'expliquer comment et pourquoi se forment des contrats entre
les agents, mais aussi les raisons pour lesquelles ils les remettent, ou pas, en cause au
cours du temps.

La nouvelle microéconomique peut être utilisée par l'économie industrielle, l'économie


du travail et l'économie publique du fait de son aptitude à se rapprocher des
préoccupations pratiques des autorités de régulation et de certains industriels69.

Macroéconomie

Article détaillé : Macroéconomie.

La macroéconomie étudie l'économie dans son ensemble pour expliquer les grands
agrégats (indicateurs économiques) et leurs interactions, en utilisant une forme
simplifiée de l'équilibre général73. Ces agrégats comprennent le revenu national, la
production, le taux de chômage, les prix, l'inflation et d'autres agrégats comme la
consommation totale et les dépenses d'investissement et leurs composants. Elle étudie
également les effets de la politique monétaire et de la politique budgétaire.
Depuis au moins les années 1960, la macroéconomie a été caractérisée par une recherche
d'intégration dans les modèles du comportement de l'individu, y compris la rationalité
des acteurs, l'utilisation efficace de l'information sur le marché et la concurrence
imparfaite74.

L'analyse macroéconomique traite également des facteurs affectant la croissance du


revenu national sur le long terme. Ces facteurs comprennent l'accumulation de capital, le
changement technologique et la croissance de la population active39.

Croissance économique

Articles détaillés : croissance économique et Produit intérieur brut.

Les théories explicatives de la croissance économique ont été systématisées relativement


récemment dans l'histoire de la pensée économique. Ces théories cherchent à expliquer
pourquoi il y a croissance économique, c'est-à-dire augmentation de la production par
habitant d'un pays sur une longue période ou encore pourquoi il existe des différences de
PIB per capita (« par tête ») entre pays et pourquoi certains pays se développent plus
rapidement que d'autres. En général, trois facteurs explicatifs sont utilisés : le travail
c'est-à-dire la mobilisation de la main d'œuvre, le capital et le progrès technique.

Le modèle de Harrod-Domar a ouvert la voie et a été suivi par le modèle de Solow75. Alors
qu'Harrod Domar raisonne avec une fonction de production à coefficient fixe, c'est-à-dire
où il ne peut y avoir substitution capital travail, l'approche de Solow met l'accent sur la
substitution capital travail et sur le progrès technique. L'opposition entre les modèles sur
la substitution capital-travail est à replacer dans le contexte des années 1950 et 1960 et
de l'opposition entre deux courants keynésiens : les post-keynésiens pour qui l'économie
est relativement « rigide » et les tenants de la synthèse néo-classique plus libéraux. Pour
Robert Solow, c'est grâce au progrès technique que la production peut augmenter et qu'il
y a croissance sur la longue période76. Toutefois, cette théorie explique mal d'où provient
ce progrès qu'elle considère comme exogène77,75.

Les nouvelles théories de la croissance économique cherchent précisément à construire


des modèles expliquant l'apparition de ce facteur, c'est-à-dire à l'endogéneïser78. Ces
modèles ont été développés à partir de la fin des années 1970, notamment par Paul
Romer, Robert E. Lucas79 et Robert Barro. Ils se fondent sur l'hypothèse que la croissance
crée par elle-même le progrès technique. Ainsi, il n'y a plus de fatalité des rendements
décroissants : la croissance engendre un progrès technique qui permet que ces
rendements demeurent constants. La croissance, si elle crée du progrès technique, n'a
donc plus de limite. À travers le progrès technique, la croissance constitue un processus
qui s'auto-entretient80.

Cycle économique

Généralement, on associe la naissance de la macroéconomie au cycle économique de la


grande dépressionnotes 6. Il fallait donc expliquer le processus conduisant à une telle chute
de l'activité économique. C'est ainsi que John Maynard Keynes a écrit un livre intitulé
Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, expliquant ce phénomène qui à
l'époque était resté sans éclaircissement convaincant81. Keynes a soutenu que la demande
globale de biens pourrait être insuffisante en période de ralentissement économique ce
qui conduirait à un chômage élevé lié à des baisses de la production.

Keynes préconise des réponses politiques actives - mesures de politique monétaire par la
banque centrale et de la politique budgétaire - de la part du secteur public par le
gouvernement pour stabiliser la production au cours du cycle. Ainsi, une conclusion
centrale du keynésianisme est que, dans certaines situations, le marché n'arrive pas
automatiquement à résoudre le problème du sous-emploi ; il faut donc une intervention
externe. Le modèle IS/LM constitue le cadre théorique qui a servi à étayer la théorie de
Keynes38.

Si la pensée keynésienne a dominé la scène durant les Trente Glorieuses, elle a aussi
suscité une vive opposition82. Milton Friedman et le monétarisme ont soutenu que l'action
de l'État notamment en matière monétaire est inutile, voire nuisible.

Au fil des ans, la compréhension du cycle économique s'est diversifiée dans plusieurs
écoles, liées à ou opposées au keynésianisme. La jonction sera faite entre les deux
principaux courants de l'époque au sein de ce que Paul Samuelson a qualifié de synthèse
néo-classique. Cette synthèse indique que le keynésianisme est d'application à court
terme, mais à long terme la théorie néoclassique explique aisément le cycle.
La nouvelle école classique, qui doit notamment aux critiques de Milton Friedman, est un
courant de pensée économique qui s'est développé à partir des années 1970. Elle rejette
le keynésianisme et se fonde entièrement sur des principes néoclassiques. Sa particularité
est de reposer sur des fondations micro-économiques rigoureuses, et de déduire des
modèles macroéconomiques à partir des actions des agents eux-mêmes modélisés par la
micro-économie. Elle postule une rationalité des agents (qui cherchent à maximiser leur
utilité), une anticipation rationnelle et qu'à chaque instant, l'économie possède un
équilibre unique (avec plein emploi et pleine utilisation des capacités de production) et
cet équilibre est atteint par un mécanisme d'ajustement des prix et des salaires83.

La théorie des cycles réels, qui tente d'expliquer les fluctuations de court terme des
économies comme le résultat de chocs fréquents et de faibles ampleur affectant les
techniques de production constitue l'apport théorique majeur développée par ce
courant84.

À l'opposé de ces deux dernières écoles, la nouvelle économie keynésienne conserve


l'hypothèse des anticipations rationnelles, mais intègre une série de défaillances du
marché85. En particulier, les nouveaux keynésiens supposent une viscosité des prix et
salaires, ce qui signifie qu'ils ne s'ajustent pas instantanément aux changements des
conditions économiques86.

Politique monétaire et inflation

Timbre de 1000 marks du Reich allemand émis lors de l'hyperinflation des années 1930.

La politique monétaire est l'action par laquelle l'autorité monétaire, en général la banque
centrale, agit sur l'offre de monnaie dans le but de remplir son objectif de stabilité des prix
(limiter l'inflation). Elle tâche également d'atteindre les autres objectifs de la politique
économique, qualifié de triangle keynésien : la croissance, le plein emploi, l'équilibre
extérieur.

La politique monétaire se distingue de la politique budgétaire. Ces deux politiques


interagissent et forment ensemble le policy-mix.

D'après la théorie économique moderne, le but de la banque centrale est de maximiser le


bien-être économique des ménages (Mishkin). Ainsi, on attribue généralement deux
objectifs principaux à la politique monétaire : la stabilisation des prix et la stabilisation de
l'activité économique87. Ces deux objectifs sont étroitement liés, et non incompatibles
comme on pourrait le penser, la stabilité des prix étant un préalable à une activité
économique soutenue.

Cependant, conformément à la théorie quantitative de la monnaie, il n'existe pas


d'arbitrage à long terme entre stabilité des prix et activité économique car la monnaie est,
sur ce laps de temps, neutre (la « courbe de Phillips » de long terme est verticale)88.

On distingue généralement à l'heure actuelle trois types de politiques monétaires : la fixité


des taux de change, le ciblage de la croissance des agrégats monétaires et le ciblage de
l'inflation.

Au demeurant, on note quatre niveaux au sein des dispositifs mis en place par les
politiques monétaires : les objectifs finaux, les objectifs intermédiaires (agrégats de la
monnaie ou les taux de change), les indicateurs (inflation, etc.) et les instruments (taux de
facilité de prêt marginal, taux de facilité de dépôt, opérations d'open market […]).

Politique budgétaire et fiscale

La politique budgétaire consiste à utiliser les leviers de l'imposition et des dépenses


publiques. Combinée à la politique monétaire, elle forme un policy-mix avec la politique
budgétaire dans le cadre d'une politique conjoncturelle.

Dans la pratique, en cas de creux économique, de récession ou de dépression, il est surtout


question de politique budgétaire de stimulation de l'activité. Elle peut prendre la forme
d'une baisse de l'imposition ou d'une hausse de certaines dépenses. Dans tous les cas, cela
conduit à une dégradation du solde public. À l'inverse, dans les périodes de croissance
économique élevée (y compris en période de bulle spéculative), la discipline budgétaire
doit permettre de réduire le déficit public, voire de constituer des excédents, qui seront
mobilisables ultérieurement.

En anglais, le terme fiscal policy regroupe à la fois la politique budgétaire et la politique


fiscale. Ce dernier terme désignant en français les modifications de l'imposition, la
redistribution etc. de façon à modifier les comportements individuels (encouragement au
retour à l'emploi par un impôt négatif, crédit d'impôt en faveur de la recherche etc.).

En raison de la difficulté d'anticiper la conjoncture économique, de la lenteur d'action de


la politique budgétaire, les économistes comptent généralement sur les stabilisateurs
automatiques89. L'idée est que quand la situation économique se dégrade, les recettes
fiscales sont moins bonnes (l'État prélève donc moins) tandis que les dépenses
augmentent (allocation chômage, etc.), de sorte que le déficit se creuse et soutient de
façon automatique l'activité.

La nouvelle macroéconomie classique s'est opposée aux politiques budgétaires


« discrétionnaires » qui à la fin des années 1970 et 1980 n'ont pas été couronnées de
succès et ont contribué à accroître la dette publique90. Avec la crise économique de 2008-
2009, des politiques budgétaires de soutien ont été pratiquées partout à travers le monde.
Si elles ont permis d'éviter que la récession ne se transforme en dépression, elles ont aussi
engendré une hausse de la dette publique qui pose aujourd'hui problème notamment
dans la zone euro.

Économie des organisations

Article détaillé : Économie des organisations.

L'économie des organisations étudie les organisations avec les outils de l'analyse
économique. L'économie des organisations fait partie de la théorie des organisations.

Au XVIIIe siècle, Adam Smith91 est un des premiers auteurs à réfléchir au fonctionnement
de l'entreprise. Il met en valeur le fait que la division du travail par la spécialisation en
fonction des compétences permet de dynamiser le marché (exemple de la manufacture
d'épingle). Dans cette optique, l'entreprise et donc l'organisation reste une « boîte noire »
dans la mesure où il n'analyse pas les phénomènes se produisant en son sein, mais
simplement les motivations des individus et les conséquences sur le marché.

Oliver Williamson (1932-2020) a repris le concept de coût de transaction développé par


Coase 1937 pour développer une théorie des organisations.

Pour Ronald Coase92, mais aussi pour Oliver Williamson93, la firme existe quand les coûts
de coordination internes sont moins élevés que les coûts de transaction sur le marché,
c'est-à-dire, par exemple, si pour produire un bien, il est moins cher d'engager des salariés
et de les faire travailler que d'acheter le produit sur le marché.

La question de savoir si la firme constitue le royaume de la direction bureaucratique


protégée du marché ou si la firme est simplement une « fiction légale », un nœud de
relations contractuelles entre les individus, comme l'avancent la théorie de l'agence ainsi
que Jensen et Meckling 1976, dépend « de la complétude des marchés et de la capacité des
forces du marché à pénétrer les relations intra-firme »94.

Économie publique

Article détaillé : Économie publique.


L'économie publique est une branche de l'économie qui étudie la production de biens
publics et la fourniture des biens collectifs gratuits dont les coûts sont financés par les
impôts et les emprunts publics.

Économie du bien-être

L'économie du bien-être est une branche normative de l'économie (c'est-à-dire qui


cherche à déterminer ce qui, d'après elle, devrait être). Elle utilise à cet effet les outils de
la microéconomie pour déterminer l'efficacité allocative et la distribution des revenus qui
lui est associée. Elle veut mesurer le bien-être en examinant les activités des individus qui
composent la société95.

Analyse économique du droit

L'analyse économique du droit (Economic Analysis of Law ou Law and Economics selon
l’appellation américaine) est la discipline qui cherche à expliquer les phénomènes
juridiques grâce aux méthodes et concepts de la science économique96. Entre la théorie
juridique et la science économique, l’analyse économique du droit emprunte à ces deux
disciplines pour expliquer d’une nouvelle façon les phénomènes juridiques.

Économie internationale

L'économie internationale est la branche des sciences économiques qui s'intéresse aux
relations commerciales et économiques entre pays. Charles Kindleberger soulignait que
« le seul fait que des nations souveraines existent entraîne des complications qui nous
obligent à modifier nos instruments habituels d'analyse économique, si nous voulons les
appliquer aux questions économiques internationales97. » Paul Krugman au contraire
estime que l'économie internationale recourt aux mêmes méthodes analytiques que les
autres branches de l'économie. Toutefois, il insiste lui aussi sur le fait que « la matière de
l'économie internationale porte sur les problèmes résultant des interactions entre États
souverains »98.

L'économie internationale traite d'abord des théories du commerce international :


avantages comparatifs, modèle Heckscher-Ohlin-Samuelson, les nouvelles théories du
commerce international.
Puis, elle s'intéresse à la réalité, c'est-à-dire à ce que font réellement les États, c'est ce
qu'on appelle les politiques commerciales. Dans son ouvrage cité précédemment, Charles
Kindleberger, s'intéressait également à ce qu'il appelle l'économie politique des barrières
commerciales, c'est-à-dire au jeu des groupes de pression et de ceux qui recherchent des
rentes.

Autre point important de l'économie internationale : la monnaie vue sous l'angle du taux
de change, de la balance des paiements et des prix relatifs. Puis viennent les problèmes de
coordination au niveau international des politiques macro-économiques. Cette partie
peut inclure les mouvements globaux de capitaux. Néanmoins, Kindleberger préférait les
traiter à part dans ce qu'il appelait les mouvements des facteurs qui comprenaient, outre
les flux financiers, les migrations de main d'œuvre.

Finance

Salle de marchés à New York.

La finance désigne les méthodes et les institutions qui permettent aux entreprises et aux
particuliers d'obtenir les capitaux nécessaires et aux épargnants de placer leurs capitaux.
Les acteurs de la finance sont donc tous les agents économiques qui recherchent des
capitaux ou qui souhaitent les placer.

La finance est devenue largement de nos jours un négoce d'instruments et de transfert


d'anticipations de revenus et de risques dont les prix peuvent être négociés sur des
marchés ou auprès d'institutions. Les risques, en particulier, peuvent être transférés à
ceux qui sont disposés à les prendre (contre des revenus espérés), et les intermédiaires
financiers peuvent pratiquer une compensation des risques inverses (par exemple, le
risque de change d'un importateur est inverse de celui d'un exportateur, le risque de taux
d'un prêteur est inverse de celui d'un emprunteur), la diversification des risques, etc.
La finance comprend plusieurs volets :

• la finance d'entreprise : c'est-à-dire la gestion financière des entreprises,


notamment de leurs investissements et de leurs financements. C'est le domaine
d'activité du directeur financier ;
• la finance de marché : c'est-à-dire le fonctionnement des grands marchés sur
lesquels il est possible d'investir, de se couvrir, ou d'utiliser des instruments
financiers complexes, comme les options.

Économie du développement

Article détaillé : Économie du développement.

Esther Duflo, lauréate du prix de la Banque de Suède en sciences économiques en


mémoire d'Alfred Nobel 2019, a renouvelé l'économie du développement en adaptant la
méthode des essais randomisés contrôlés à l'évaluation des politiques publiques.

L'économie du développement est une branche de l'économie qui applique des techniques
de l’analyse macroéconomique et microéconomique à l’étude des problèmes
économiques, sociaux, environnementaux et institutionnels que rencontrent les pays dits
en développement99. Elle s'intéresse aux déterminants de la pauvreté et du sous-
développement ainsi qu'aux politiques à mettre en œuvre pour sortir les pays en
développement de leur sous-développement.
L'origine de l'économie du développement moderne est liée à l'industrialisation de
l'Europe de l'Est après la Seconde Guerre mondiale100. Parmi les auteurs importants, on
compte notamment Paul Rosenstein-Rodan101, Kurt Mandelbaum102 Ragnar Nurkse103, et
Sir Hans Wolfgang Singer. À partir de cette même période d'autres auteurs vont
s'intéresser à de nombreux pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine dont certains sont
créés à la suite du mouvement de décolonisation. Au cœur de ces études, on trouve des
auteurs comme Simon Kuznets et W. Arthur Lewis104 qui développent non seulement une
stratégie de croissance économique mais aussi de changements structurelsnotes 7.

Cette phase pionnière qui reflète les préoccupations des années 1950 sera suivie à partir
des années 1980 par une approche plus orientée vers le marché, préconisée alors par la
Banque mondiale. Depuis la fin des années 1990, certains économistes du développement
(notamment Michael Kremer et Esther Duflo) ont développé des outils permettant
d'appréhender les effets des politiques économiques au niveau microéconomique et ont
mis l'accent sur l'analyse d'expériences de terrain. Ils ont développé la théorie de la
randomisation, de l'évaluation aléatoire et insistent sur l'importance des micro-projets
dans les stratégies du développement. Pour certains, la randomisation aurait revitalisé la
discipline de l'économie du développement de sorte que parfois, on parle d'économie du
micro-développement105. Toutefois, l'approche macroéconomique et institutionnaliste
demeure dynamique avec des auteurs comme Daron Acemoglu, William Easterly,
Douglass North ou Dani Rodrik.

Économie du travail

Article détaillé : Économie du travail.

L'économie du travail analyse le fonctionnement du marché du travail défini comme le


lieu de rencontre des travailleurs et des employeurs.

Dans le cadre d'une économie capitaliste, les « offreurs » de force de travail sont les
travailleurs et les demandeurs sont les employeurs. L'économie du travail cherche à
analyser la fixation des salaires, le taux d'emploi et le chômage, et permet de déterminer
les meilleures politiques de l'emploi à mettre en place.
Il y a deux approches possibles pour étudier le marché du travail. L'économie du travail
peut être analysée à l'aide des techniques microéconomiques ou macroéconomiques. Les
techniques macroéconomiques s'intéressent aux interactions entre le marché du travail
et les autres marchés (bien, monnaie, commerce international). Il s'agit de savoir
comment ces interactions influencent les variables macroéconomiques telles que le
niveau de chômage, le taux de participation au marché du travail, le revenu agrégé et le
produit intérieur brut.

Depuis les années 1970, l'économie du travail s'est profondément renouvelée en lien avec
la nouvelle microéconomie. Elle s'est orientée vers la prise en compte des imperfections
informationnelles, de la concurrence imparfaite, et elle a intégré des éléments
appartenant au courant hétérodoxe : étude du syndicalisme, segmentation des
marchés106. Elle a utilisé des théories plus récentes : la théorie des contrats implicites, la
théorie du salaire d'efficience, la segmentation du marché du travail et la théorie des
insiders-outsiders107. L'économie du travail s'est aussi enrichie des travaux liés à
l'économie de l'immigration.

Économie de l'environnement

Article détaillé : Économie de l'environnement.

La défaillance du marché est une notion centrale à l'économie de l'environnement. La


défaillance du marché signifie que les marchés ne parviennent pas à allouer de manière
efficiente les ressources108. Il existe donc un écart entre ce qu'une personne privée est
prête à payer sur le marché pour l'environnement et ce que la société peut investir109. Les
formes courantes de défaillance du marché incluent certaines externalités négatives110 ou
la gratuité apparente du capital naturel et des services écologiques111.

Une externalité est la conséquence de l'interdépendance des agents économiques qui


échappe au système d'appréciation du marché, par exemple les pollutions engendrées par
certains qui entraînent des dépenses diverses de protection chez ceux qui en sont
victimes. Naît donc un besoin de réglementation du marché qui analyse les productions
humaines selon divers critères comme la non-rivalité et le niveau d'excludabilité (comme
les biens publics)112.
L'économie de l'environnement est intimement liée à la notion de développement
durable, puisque celui-ci est constitué des trois piliers environnemental, social et
économique. La 6e édition d'un ouvrage des économistes américains Tom Tienteberg et
Lynne Lewis, publiée en 2009, montre les multiples aspects de l'économie de
l'environnement liés à la notion de durabilité : équité intergénérationnelle, économie des
ressources naturelles épuisables ou renouvelables, énergie, gestion de l'eau, zones de
pêche et espèces recherchées pour leur valeur commerciale, gestion des pollutions,
changement climatique, pollution de l’air à l’échelle locale et régionale, gestion des
déchets, etc113.

Ainsi, l'économie joue un rôle important dans le développement durable.

Économie de la culture

Article détaillé : Économie de la culture.

L'économie de la culture est une branche de l'économie s'intéressant aux aspects


économiques de la création, de la distribution et de la consommation d'œuvres d'art.
Longtemps cantonné aux beaux-arts, aux spectacles vivants et au patrimoine historique
dans la tradition anglo-saxonne, son spectre s'est élargi depuis le début des années 1980
à l'étude des particularités des industries culturelles (cinéma, édition de livres ou de
musique) ainsi qu'à l'économie des institutions culturelles (musées, bibliothèques,
monuments historiques)notes 8.

La délimitation de l'économie de la culture pose le même problème que la délimitation de


la culture elle-même. Le cœur de l'économie de la culture, et historiquement son premier
domaine, est donc l'étude des beaux-arts et des spectacles vivants (théâtre, opéra). Ces
thèmes constituent encore une part importante des articles de recherche.

Toutefois, un fait saillant des XIXe et XXe siècles est l'apparition de la culture de masse par
le biais de biens à contenu culturel, mais produits selon des méthodes industrielles. La
naissance de la grande industrie a eu des répercussions considérables sur les modes de
pensée et d'action. L'apparition de l'objet de série, qui détrône la pièce unique autrefois
sacralisée par l'art, va profondément modifier les comportements114. Les économistes de
la culture ont fait valoir la difficulté à faire des distinctions dans ce domaine, qui relèvent
le plus souvent de jugements de valeurs subjectifs. Ils ont également mis en avant des
spécificités dans la sélection des produits, leur fabrication et leur demande qui
permettaient de différencier les biens culturels. Ainsi, ces derniers ont pour trait commun
d'incorporer un élément créatif dans leurs caractéristiques essentielles. Cependant, cette
caractérisation est trop large. L'importance croissante du design fait que pour certains
produits pouvant difficilement être considérés comme culturels (vêtements, baladeurs
numériques), la dimension de créativité fait l'essentiel de la valeur115.

C'est pourquoi les économistes du champ ont adopté le concept d'industries de contenu
pour désigner l'ensemble du secteur produisant des biens dont l'essentiel de la valeur
tient à leur contenu symbolique plutôt qu'à leurs caractéristiques physiques. Ainsi, un
livre est un bien culturel, que le texte soit relié ou non, la couverture solide ou non, tandis
qu'un baladeur numérique hors-service n'a plus de valeur malgré son design.

Organisation industrielle

Article détaillé : Organisation industrielle.

L'organisation industrielle ou économie industrielle est le champ de l'économie qui étudie


le comportement stratégique des entreprises et plus généralement des organisations en
fonction des structures des marchés.

L'étude de l'organisation industrielle ajoute au modèle de concurrence pure et parfaite


des « frictions » du monde réel tels que : une information limitée, les coûts de transaction,
les coûts nécessaires aux changements de prix, l'action du gouvernement et les barrières
à l'entrée mises à l'arrivée de nouveaux concurrents116.

L'émergence de l'organisation industrielle comme champ séparé doit beaucoup à Edward


Chamberlin, Edward Mason et Joe Bain.

Économie de la santé

L'économie de la santé est l'application de la science économique au domaine de la santé.


Cette discipline a connu un fort essor à la suite du développement des dépenses de santé
dans les pays développés et aux problèmes qu'elles posent117 aux comptes sociaux
(comptes nationaux de la santé).

Économie de l'éducation

L'économie de l'éducation est une branche de l'économie qui traite de l'influence de


l'éducation sur le développement économique des pays.

Méthodologie et épistémologie

Article détaillé : Méthodologie économique.

Méthode déductive ou a priori de John Stuart Mill

Pour John Stuart Mill, non seulement « la méthode à priori est un mode légitime
d'investigation philosophique dans les sciences morales » mais « elle en est le mode
unique118 ». Pour Daniel Hausman la méthode à priori ou inductive comporte trois
phases : l'observation des faits, des phénomènes ; la déduction de lois et enfin la
vérification des lois en examinant leur pouvoir prédictif. Il ne s'agit pas ici de vérifier la
véracité des lois mais leur pouvoir prédictif 119.

Méthode hypothético-déductive

William Nassau Senior (1790-1864) est le premier professeur d'économie dans une
université anglaise (Oxford 1825).
Cette méthode a dominé jusqu'aux années 1940. Elle a été utilisée par David Ricardo et
explicitement formulée par John Stuart Mill en 1836 et 1843 et Nassau Senior en 1836120.
Elle comporte quatre étapes : 1) formuler une hypothèse, 2) en déduire une prédiction, 3)
tester la prédiction, 4) évaluer l'hypothèse en fonction de la pertinence de la prédiction120.
Selon Mill, les hypothèses de base de l'économie sont constituées par des introspections
psychologiques (les individus veulent plus de richesses) soit sur des hypothèses que l'on
peut vérifier empiriquement (la loi des rendements décroissants). Pour lui, la science
économique est davantage destinée à vérifier les hypothèses de base que de tester la
précision des prédictions qui dépend de multiples causes. Pour Mill donc, l'économie est
une science inexacte qui ne peut dégager que des tendances et qui doit se confronter aux
tests empiriques de façon à progresser121. Senior pose les bases des axiomes de la
microéconomie classique en dessinant les contours de l'homo œconomicus122.

Cette méthode sera reprise par J. E. Cairns en 1875 et par John Neville Keynes en 1891121.
Si les néo-classiques de tradition autrichienne ou Walrassienne sont d'abord focalisés sur
la prise de décision individuelle et sur les effets micro-économiques de court terme,
néanmoins, ils adoptent eux aussi la méthode hypothético-déductive comme le montrent
les écrits de Frank Knight (1935 et 1940), de Ludwig Von Mises (1949, 1978, 1981) et de
Lionel Robbins (1935)123.

Révolution méthodologique des années 1930 à 1950

Le livre de Terence Hutchison intitulé The Significance and Basic Postulates of Economic
Theory est le premier à critiquer la théorie économique du point de vue de l'empirisme
logique. Il reproche à la théorie économique de ne pas avoir de contenu testable124 À sa
suite, Paul Samuelson va développer une approche qualifiée d'« opérationaliste » par
Daniel Hausman visant à donner une place importante au comportement des individus
mais qui entre en conflit avec une volonté d'avoir une théorie économique125. Fritz
Machlup accuse Hutchinson et Samuelson de vouloir directement atteindre les postulats
de la théorie économique au lieu de se focaliser sur leur conséquences observables126.

Milton Friedman dans son livre The Methodology of Positive Economics, l'ouvrage le plus
influent de la période insiste sur le fait que la science et la théorie ont exclusivement un
but prédictif. Aussi l'important pour juger d'une théorie ne réside pas dans le caractère
réaliste ou non des hypothèses mais dans la capacité de la théorie à prédire ce qui va se
passer127.

Méthodes

Modélisation

William Petty, considéré par Schumpeter comme un des précurseurs des études
empiriques, plus spécifiquement l'économétrie.

La théorie économique a recours à la modélisation pour appréhender le réel.

Cette modélisation s'appuie souvent sur un formalisme mathématique.

Au XIXe siècle, les économistes français comme Jules Dupuit ou Augustin Cournot ont été
pionniers dans l'utilisation des mathématiques.

Au XXe siècle, Paul Samuelson a grandement contribué à uniformiser le formalisme


mathématique des modèles économiques.

Dans la seconde moitié du XXe siècle, le développement de la théorie des jeux a largement
renouvelé la modélisation économique.

Méthodes statistiques
Article détaillé : Économétrie.

La branche de l'économie consacrée plus spécifiquement à l'étude quantitative des


modèles économiques est l'économétrie.

L'usage des modèles statistiques en économie s'est développé avec la création de la


Société d'économétrie en 1930 et de la revue Econometrica en 1933. Depuis lors,
l'économétrie n'a cessé de se développer et de prendre une importance croissante au sein
de la science économique. Aujourd'hui, l'on distingue l'économétrie théorique de
l'économétrie appliquée. L'économétrie théorique se focalise essentiellement sur deux
questions, l'identification et l'estimation statistique. Tandis que l'économétrie appliquée
utilise les méthodes économétriques pour comprendre des domaines de l'économie
comme l'analyse du marché du travail, l'économie de l'éducation ou encore tester la
pertinence empirique des modèles de croissance.

L'économétrie a pris une place de plus en plus importante dans les publications
scientifiques depuis la seconde moitié du XXe siècle. On estime en effet qu'en 2011, 80%
des articles publiés dans les meilleures revues en économie contiennent au moins un test
empirique128.

Méthodes expérimentales

Article détaillé : Économie expérimentale.

Daniel Kahneman a diffusé en économie la méthode des expériences de laboratoire et


remis en cause les hypothèses standards de la théorie de la décision rationnelle. Il a reçu
le prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel en
compagnie de Vernon Smith.

Depuis les travaux des psychologues Amos Tversky et Daniel Kahneman et de Vernon
Smith, les expériences de laboratoire sont devenues une méthode à part entière en
sciences économiques pour valider empiriquement la pertinence des théories
économiques. Ainsi, les travaux expérimentaux en théorie de la décision ont montré que
les agents ne se comportaient pas selon la théorie de l'utilité espérée (théorie développée
par John von Neumann et Oskar Morgenstern dans Theory of Games and Economic
Behavior). La théorie des perspectives, développée par Amos Tversky et Daniel Kahneman
(Kahneman et Tversky 1979), est plus conforme aux résultats expérimentaux.

Parallèlement aux expériences de laboratoires, les économistes développent également


des expériences de terrain à grande échelle pour tester des théories économiques ou
encore évaluer l'effet de politiques publiques. Ces méthodes se sont largement
développées depuis les années 1990. En économie du développement par exemple, les
économistes Esther Duflo et Abhijit Banerjee ont largement diffusé l'usage de ces
méthodes, notamment à travers la création d'un institut voué à ces méthodes, le Abdul
Latif Jameel Poverty Action Lab.

Méthode historique

Article détaillé : Histoire économique.

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Place de l'économie dans la société

Liens avec le pouvoir politique

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Dès le XVIe siècle et l'avènement du mercantilisme, l'économie est à la fois une discipline
qui cherche à comprendre le monde et une discipline qui vise à orienter les politiques
publiques. Avec le glissement de la notion d'économie politique à la notion de science
économique au milieu du XXe siècle, l'économie a partiellement gommé sa nature
politique129.

Rôle de l'économie dans le développement durable

Article connexe : Développement durable.

Le développement durable est une nouvelle conception du bien commun, appliquée à


l'économie, la société et l'écologie.

Le développement durable vise à instaurer des normes qui permettent de satisfaire les
besoins humains tout en préservant l'environnement non seulement pour le présent mais
également pour le futur. Le développement durable vise à instaurer des normes qui
permettent de satisfaire les besoins humains, avec une triple préoccupation de protection
de l'environnement, d'équité sociale, et de performance économique, non seulement pour
le présent mais également pour le futur. Le terme a été utilisé par le rapport Brundtland
(1987) qui lui a donné sa légitimité et sa signification de « développement qui satisfait les
besoins du présent sans compromettre ceux des générations futures »130.

C'est en 1992, au sommet de la Terre de Rio de Janeiro, qu'ont été définis les trois piliers
du développement durable, ainsi que l'agenda 21 pour les collectivités territoriales, qui
reprend la triple préoccupation économique, sociale, et environnementale. Les Nations
unies ont défini en septembre 2015 dix-sept objectifs de développement durable qui, tout
étant lié, cconcernent tous directement ou indirectement l'économie. Par exemple,
l'objectif no 12 vise à « établir des modes de consommation et de production durables »,
étant donné que « La consommation et la production mondiales — véritables moteurs de
l’économie mondiale — reposent sur une utilisation de l’environnement et des ressources
naturelles d’une manière qui continue à avoir des effets destructeurs sur la planète »131.

Responsabilité sociétale des entreprises

Article détaillé : Responsabilité sociétale des entreprises.

La responsabilité sociétale (ou sociale) des entreprises (corporate social responsibility en


anglais) consiste en l'application des principes de développement durable à l'entreprise.
Les entreprises sont ainsi invitées à viser des objectifs de triple performance
environnementale, sociale et économique dans leur stratégie (triple bottom line en
anglais). On a vu ci-dessus le rôle de précurseur qu'a joué l'économiste keynésien Howard
Bowen dans l'émergence de cette notion, avec la publication dès 1953 de son ouvrage
fondateur Social Responsibilities of the Businessman54.

Liens avec d'autres disciplines

Dans son Essai sur le don, Marcel Mauss théorisé le fonctionnement de sociétés non
marchandes.

L'économie est une science sociale. Elle partage avec d'autres sciences sociales certains
sujets d'études et certaines méthodes.

Liens avec l'anthropologie


Article détaillé : Anthropologie économique.

Gary Becker a appliqué les méthodes de la théorie économique à la compréhension de


phénomènes sociaux comme l'éducation (Becker 1964), les discriminations (Becker
1957), la famille (Becker 1981), l'addiction ou encore la criminalité.

En étudiant les formes de l'échange dans les sociétés non occidentales, les anthropologues
ont découvert d'autres formes que le marché ou le troc. En particulier, en prenant appui
sur les travaux de Bronisław Malinowski, Marcel Mauss a mis en évidence le rôle du don
comme système d'échange économique.

Dans La Grande Transformation (1944), Karl Polanyi (1886-1964) montre comment


l'économie est encastrée dans le social.

Liens avec la sociologie

Articles détaillés : Impérialisme économique (économie) et Sociologie économique.

Depuis les travaux de Gary Becker sur la famille (Becker 1981), la criminalité (Becker
1957) ou l'éducation (Becker 1964), les sciences économiques ont tendance à explorer
des sujets d'ordinaire réservés à la sociologie. On désigne par impérialisme économique
cette tendance des sciences économiques à analyser des sujets traditionnellement du
domaine de la sociologie.

À l'inverse, la sociologie économique analyse l'économie avec les outils et les théories
sociologiques. Ainsi les travaux de Mark Granovetter ont montré l'importance des réseaux
sur le marché du travail (ce que les économistes avaient ignoré jusque-là). De même, les
travaux de sociologie des marchés montrent le caractère socialement construit des
marchés à l'opposé de la vision naturaliste des économistes.

Liens avec la psychologie

Articles détaillés : Psychologie économique et Économie comportementale.

Les travaux pionniers de Daniel Kahneman et Amos Tversky sur la théorie de la décision
en univers risqué (Kahneman et Tversky 1978) ont donné lieu à un domaine de recherche
qui relève à la fois de la psychologie et de l'économie.

En psychanalyse, le « point de vue économique » se rapporte à la répartition d'une énergie


quantifiable d'ordre pulsionnel.

Liens avec la psychanalyse

Article détaillé : Dynamique, économique, topique (psychanalyse).

En métapsychologie psychanalytique, le « point de vue économique » est l'un des trois


points de vue que distingue Sigmund Freud, les deux autres étant le « point de vue
topique » et le « point de vue dynamique ». En tant que processus psychique, il consiste
en la circulation et répartition d'une énergie quantifiable d'ordre pulsionnel (dite aussi
énergie pulsionnelle)132.

Liens avec les sciences politiques


Elinor Ostrom (1933-2012) est à la fois la première femme récipiendaire du prix de la
Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel et la première
politologue à recevoir ce prix. Elle a été primée pour ses travaux sur la gouvernance des
communs.

Jusqu'au milieu du XIXe siècle, les auteurs spécialisés dans les questions sociales ne
faisaient pas de distinction entre leurs écrits relevant de la science politique et leurs écrits
relevant de l'économie. La révolution marginaliste a conduit à une plus grande séparation
entre la science politique et l'économie. L'économie s'est alors recentrée sur les
mécanismes des prix sur un marché et adopté des outils mathématiques alors que la
science politique est restée dans une tradition plus littéraire133.

Pendant la première moitié du XXe siècle, la science politique et l'économie ont eu des
agendas séparés. À la fin des années 1950 et au début des années 1960, les économistes
ont utilisé leur corpus théorique pour analyser le comportement de l'électeur et des
hommes politique133.

Liens avec les neurosciences

Article détaillé : Neuroéconomie.

Dans la lignée des travaux en économie comportementale, la neuroéconomie utilise les


méthodes des neurosciences cognitives pour comprendre la manière dont les agents
prennent leurs décision134.

Liens avec la physique

Article détaillé : Éconophysique.


L'éconophysique est une discipline qui utilise des modèles de physique statistique pour
étudier des phénomènes économiques135.

Liens avec les sciences de gestion

La gestion est la mise en pratique des théories économiques de l'entreprise par


l'utilisation de méthodes et d'indicateurs spécifiques aux différentes fonctions
représentées dans l'organisation. Il existe d'étroites relations entre la théorie économique
et la gestion. La différence tient dans le caractère plus appliqué et plus explicitement
normatif de la gestion. Certains spécialistes des sciences de gestion réduisent l'objet de la
gestion à l'entreprise, d'autres l'élargissent à toutes organisations humaines. Dans le sens
de sciences et de techniques d'administration, la gestion s'est départementalisée en
suivant le découpage en fonction dans les organisations (gestion commerciale :
Commerce, gestion financière (analyse financière) : Finance, gestion de production :
Production industrielle par exemple…)136.

Place des femmes en économie

Joan Robinson (1903-1983) est une des rares femmes économistes du courant du
XXe siècle. Elle est une figure importante de l'école de Cambridge et du keynésianisme.
Susan Athey (1970-) est la première femme lauréate de la médaille John-Bates-Clark.

L'économie est une discipline qui a longtemps été largement dominée par les hommes. On
peut souligner cependant quelques figures de femmes économistes. Harriet Martineau
(1802-1876) a joué un rôle important dans la diffusion de la pensée des classiques.
Charlotte Perkins Gilman publie également de nombreux ouvrages théoriques en
économie et sociologie sur la place des femmes137.

Mary Paley Marshall (1850-1944) a été la première lecturer (maîtresse de conférence)


dans une faculté d'économie au Royaume-Uni. Elle est l'autrice de The Economics of
Industry avec son mari Alfred Marshall. Joan Robinson (1903-1983) a été une économiste
importante. Enfin Anna Schwartz (1915-2012) est une spécialiste d'histoire économique
qui a notamment écrit A Monetary History of the United States, 1867–1960 (1963) avec
Milton Friedman138.

Seules deux femmes ont reçu le prix Nobel d'économie : Elinor Ostrom en 2009 et Esther
Duflo en 2019, et cinq la médaille John-Bates-Clark : Susan Athey en 2007, Esther Duflo
en 2010, Amy Finkelstein en 2012, Emi Nakamura en 2019 et Melissa Dell en 2020.

En 2017, une étude a fait scandale dans la profession en révélant les commentaires
sexistes sur un site de rumeurs sur le marché du travail des postes académiques en
économie aux États-Unis. Cette étude a mis en lumière un environnement toxique envers
les femmes dans la profession139.

Les femmes sont nettement sous représentées dans la profession (19% des auteurs dans
la base RePEc en 2018) et la proportion de femmes n'augmente pas140, quoique la
situation soit plus favorable pour les femmes en France qu'aux États-Unis : « Au niveau
du corps enseignant, l’Hexagone est en meilleure position que les Etats-Unis. « Alors
qu’outre-atlantique, seulement 29 % des “assistants professors” et 14 % des “full
professors” en économie sont des femmes, la situation est un plus équilibrée en France :
la proportion de femmes maîtres de conférences était de 43 % en 2016, et celle des
femmes professeurs d’université, de 24 % » » 141.

Critiques et controverses

Article connexe : Crise de la reproductibilité.

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Contestation de la scientificité de l'économie

De nombreux auteurs, comme Bernard Guerrien ou Daniel Duet contestent la prétention


de l'économie orthodoxe à être considérée comme une science. Ces auteurs mettent
notamment en cause l'irréalisme des hypothèses du paradigme standard en économie (la
transitivité des préférences, le comportement de l'homo oeconomicus, hypothèse de
concurrence parfaite, etc). Selon ces auteurs, les hypothèses n'ont pas fait l'objet de
vérifications empiriques142,143. L’appellation économie politique en filiation d'avec les
autres sciences sociales est aujourd'hui revendiquée en opposition d'une scientificité de
l'économie proche des sciences naturelles144.

Prix et distinctions en économie

Depuis 1969, la Banque de Suède décerne annuellement le prix de la Banque de Suède en


sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel communément appelé prix Nobel
d'économie. Il est le prix le plus prestigieux de la discipline.

Après ce prix, la médaille John-Bates-Clark est la récompense la plus prestigieuse en


économie.

Il existe des prix par pays (le cas de médaille John-Bates-Clark pour les Etats-unis
d'Amérique, Prix du meilleur jeune économiste de France pour la France, Prix Nakahara
pour le Japon, etc.), pour la promotion du genre (le Prix Elaine-Bennett pour la recherche
nommée d'après l'économiste Elaine Bennett), par région ou continent (le cas Prix Yrjö-
Jahnsson pour le continent européen, par exemple), pour un domaine spécifique (le cas
de Prix Fischer-Black la finance, le cas de Prix IZA de l'économie du travail pour
l'économie du travail, par exemple), etc.

Elinor Ostrom est devenue en 2009 la première femme lauréat du Prix Nobel
d'économie145 pour ses recherches sur la gouvernance économique, et en particulier, celle
des biens communs »146,147.

En 2019 le prix Nobel d'économie est attribué pour la première fois à une femme française
et son équippe, Esther Duflo pour ses travaux sur la lutte contre la pauvreté148.

Bibliographie

Ouvrages fondamentaux

Xénophon, L'Économique
Aristote, Éthique à Nicomaque 5.5 et Politique I, 8-10
Aristote, Économiques, texte établi par B. A. van Groningen, traduction par André
Wartelle, Les Belles Lettres, 2002 (trois livres pas entièrement attribués à Aristote).
Antoine de Montchrestien, Traité d'économie politique, 1615
Richard Cantillon, Essai sur la nature du commerce en général, 1755 (lire sur Wikisource)
François Quesnay, Tableau économique, Versailles, 1759
Adam Smith (trad. de l'anglais), Recherches sur la nature et les causes de la richesse des
nations [« An Inquiry into the Nature and Causes of the Wealth of Nations »], 1776 (lire sur
Wikisource)
Thomas Malthus (trad. de l'anglais), Essai sur le principe de population [« An Essay on
the Principle of Population »], Londres, 1798 (lire sur Wikisource)
Jean-Baptiste Say, Traité d'économie politique, 1803 (lire sur Wikisource)
David Ricardo (trad. de l'anglais), Des principes de l'économie politique et de l'impôt
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Léon Walras, Éléments d’économie politique pure : ou théorie de la richesse sociale, 1874
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New York, 1899

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d'investigation qui lui est propre, Michel Houdiard Éditeur, 20031844
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Articles fondamentaux

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Articles de vulgarisation
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• Paul Krugman et Robin Wells, Microéconomie, De Boeck, 2009
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• Bernard Guerrien, Dictionnaire de l'analyse économique, La Découverte, 2002

Articles encyclopédiques

• (en) Craufurd D. Goodwin, « History of economic thought », The New Palgrave,


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New Palgrave, vol. 3, 1987
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Notes et références

• (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en


anglais intitulé « Economics » (voir la liste des auteurs).

• Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Sciences


économiques » (voir la liste des auteurs).

Notes

1.

La concomitance entre la période où Adam Smith écrit ses deux grandes œuvres la
Théorie des sentiments moraux (1759) et les Recherches sur la nature et les causes de la
richesse des nations abrégées en Richesse des nations (1776) avec la période où les
physiocrates sont actifs (1756-1777) (Villey 1985, p. 60) invite à les traiter ensemble de
manière à mieux cerner les proximités et les divergences.
Le plus ancien département d'économie du Royaume-Uni est le département
d'économie politique de University College London fondé en 1826 (lire en ligne [archive]).
Pourtant le cas n'est pas si évident que cela pour deux raisons. D'une part les
économistes américains jusqu'à la Seconde Guerre mondiale étaient à la fois orthodoxes
et hétérodoxes, d'autre part, les institutionnalistes américains ont été influents dans des
think tanks aussi importants que le NBER ou la Brookings Institution ou encore à la
London School of Economics. De manière analogue de nos jours la nouvelle économie
institutionnelle, bien qu'hétérodoxe, a une profonde influence sur une grande part de
l'orthodoxie constituée par l'école néoclassique. Quand on s'interroge sur ce qui
différencie l'orthodoxie de l'hétérodoxie, en général, on considère que la première
privilégie la trilogie équilibre-rationalité-individualisme tandis que la seconde est plus
orientée sur la trilogie structure sociale-institutions-histoire (Davis 2006)
Voir Edward Chamberlin et de Joan Robinson, La théorie de la concurrence
monopolistique, Paris, PUF, 1953, traduction depuis : (en) Theory of Monopolistic
Competition, Cambridge, Harvard University Press, 1933.
Voir sur ce point, parmi d'autres (en) Mancur Olson, The Logic of collective action,
1966 et Daniel Kahneman, Toward a Positive Theory of Human Choice, 1980.
L'analyse macroéconomique comme branche spécifique de l'analyse économique
date de la publication de la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie de
John Maynard Keynes en 1936. Pour autant, la macroéconomie moderne, comme
discipline qui s'attache à comprendre pourquoi l'économie connait des épisodes comme
la Grande Dépression et pourquoi l'emploi et la production fluctuent au cours du temps,
commence avec Keynes Joseph E. Stiglitz, Carl E.Walsh, Principes d'économie moderne,
2e édition, éd. de Boeck, 2004, p. 490
Voir(en) Bardhan, Pranab K. and Christopher Udry, Development Microeconomics,
Oxford, 2000
Voir (en) Ruth Towse, A Handbook of Cultural Economics, Edward Elgar, (ISBN 978-
1840643381), 2003

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