Vous êtes sur la page 1sur 6

Chapitre 4 

: Le marginalisme, les néo-classiques


I/ Le marginalisme : entre continuité et rupture
Le marginalisme est à l’origine de la théorie néoclassique. Ce marginalisme est considéré comme un
dépassement de la pensée classique. Ce courant cherche à démontrer à la fois la capacité du marché
à obtenir des résultats optimums, mais également le caractère non-exploiteur et équitable de cette
économie.

Cette pensée néoclassique s’est imposée dans la plupart des modèles économiques d’ajd. On parle
ainsi d’orthodoxie ou également de mainstream (opinion majoritaire)

1. Emergence des néoclassiques, dépasser les limites des classiques


Marx est le dernier classique. Jusqu’à Marx compris, la science éco° semble enfermée dans diverses
impasses d’où la nécessité d’une évolution. Cette évolution va se faire sur 2 aspects et va ainsi
distinguer les classiques des néoclassiques.

Différences de fond  :
 Pour déterminer un prix, on ne fait plus référence au travail
 Contrairement aux classiques qui raisonnaient en classes sociales, les néoclassiques vont
raisonner en termes d’agents économiques

Différences de forme  :
 Les classiques ont une analyse littéraire alors que chez les néoclassiques, on a recours à
l’outil mathématiques avec pour objectif de donner une légitimité scientifique à l’économie

Cependant, sur certains aspects, les néoclassiques s’inscrivent dans la continuité de l’école classique
notamment sur les thèmes du libéralisme et du laisser-faire (Etat ne doit pas intervenir dans la
sphère économique, dans les marchés).
Plus généralement, dans l’approche néoclassique, il n’est pas question de stigmatiser Smith ou
Ricardo. En ce sens, l’état d’esprit n’est pas la destruction du savoir éco° antérieur (ils ne remettent
pas tout en cause, ils analysent et approfondissent certains aspects en proposant des alternatives).

1. La rupture marginaliste

 Les classiques et néoclassiques n’ont pas la mm manière d’intégrer le temps dans leur
analyse.
Les classiques tiennent compte de la temporalité de la vie et des activités économiques, ils
considèrent que cette temporalité s’organise en séquences. (L’I précède la prod°, la prod° précède la
vente, la vente précède la conso°)  idée que les variables d’une période impactent celles de la
période suivante  vision dynamique de l’économie
Les marginalistes raisonnent quant à eux en temps suspendu. Cela se traduit par le fait que la prod°
et la conso° sont déterminées simultanément. De mm, les agents effectuent des choix
intertemporels. Leur analyse s’articule autour de la notion d’équilibre qui renvoie donc à un état
statique, à un état de repos de l’économie

 Pas la même définition de l’économie

Déf des classiques  : Science de la richesse et des rapports sociaux visant à déterminer les conditions
d’accumulation capitalistes
Déf des néoclassiques  : Théorie du choix individuel dans un contexte de rareté.

Déf  la + connue (de Robbins)  : Science étudiant le comportement humain en tant que relation entre
les fins et les ressources rares à usage alternatif.

 La vision et l’enjeu de l’économie ne sont pas les mêmes

Les classiques tentent d’expliquer le monde éco° tel qu’il est tandis que les néo° cherchent à
construire un monde idéal qui est donc éloigné du monde dans lequel nous vivons

Hypothèses de CPP  :
 Atomicité du marché : les agents éco° ont tous une taille réduite de telle sorte qu’il ne
peuvent pas influencer les conditions de fonctionnement du marché.
Les acheteurs sont censés ne pas communiquer entre eux et ne peuvent donc pas intervenir
sur les prix en l’occurrence exiger une baisse des prix

 Homogénéité du produit : Tous les produits de la mm catégorie sont identiques, cela garantit
que les acheteurs ne peuvent pas faire la distinction entre les produits en fonction d’attributs
physiques (taille, couleur…)
Les acheteurs basent leurs choix uniquement à partir du prix du produit

 Libre entrée sur le marché : Le marché est ouvert à la concurrence, càd que toute entreprise
qui souhaiterait s’implanter sur un marché peut le faire. Tout acheteur qui souhaite
participer à l’échange peut entrer dans les transactions. Ainsi, pas de réglementations
contraignantes ce qui n’entraine aucun coût d’implantation ni de dépenses particulières pour
participer au marché

 Libre circulation des facteurs de prod° : Les travailleurs et le capital doivent pouvoir se
déplacer librement sans obstacle d’une activité à une autre et d’un secteur à l’autre. Ces
mouvements se font sans délais et sans frais

 Information parfaite : Tous les participants présents sur le marché sont au courant de toutes
ses caractéristiques. Les agents connaissent la qualité des produits, les Q offertes et
demandées ainsi que les prix. L’info° est directe et gratuite

2. Les 4 postulas de la pensée néoclassique


1) Les phénomènes éco° doivent être étudiés de manière similaire aux phénomènes physiques ce qui
suppose qu’il faut utiliser les mm outils et les mm méthodes qu’en science physique

2) Les agents sont rationnels et leurs préférences peuvent être identifiées et quantifiées

3) Les agents consommateurs cherchent à maximiser l'utilité des biens consommés et les agents
producteurs cherchent à maximiser leur profit

4) Les agents agissent chacun indépendamment à partir d’une info° parfaite

II/ Les pères fondateurs de la pensée néo-classiques et leurs principaux apports


1. William Stanley Jevons
Il va insister sur la nécessité d’une analyse scientifique des phénomènes économiques et sociaux.
Pour que l’économie soit une vraie science, elle doit être une économie mathématique.

Il soutient l’idée que les économistes doivent formuler des relations mathématiques entre les
grandeurs de l’économie et les vérifier ensuite par le calcul de façon que les choses ne relèvent pas
de l’intuition ou d’une démarche politique partisane.

Jevons analyse la formation des prix. Il propose une analyse en rupture avec celle des classiques.

Pour Jevons, le prix d’un objet ne représente pas le travail nécessaire à sa fabrication mais le plaisir
qu’il procure à son acheteur. Le prix d’un objet varie en fonction de son utilité. (Théorie de la valeur
utilité)

La valeur d’un bien provient de la combinaison entre le D de ce bien et sa rareté. La rareté est liée à
la rareté des moyens mais aussi à la rareté qui est définie comme telle de la manière culturelle.

Eléments de la science éco° qu’a énoncé Jevons et qui sont repris encore ajd   :

 Idée que + un bien est consommé – on retire d’utilité à la consommation d’une unité
supplémentaire  renvoie à la loi de l’utilité marginale décroissante

 Lorsqu’un acheteur est sur un marché, s’il acquiert une unité supplémentaire d’un bien, son
plaisir est égal à son utilité marginale et son déplaisir au prix qu’il paie. Ainsi, tant que le
plaisir est supérieur au déplaisir, il continue d’acheter. Il va s’arrêter lorsque son utilité
marginale est égale au prix

 Jevons énonce la loi d’équilibre du consommateur :

2. Carl Menger
Il distingue l’économie théorique de l’économie appliquée.

Menger considère que l’économiste étudie l’essence des choses et + précisément les relations entre
les concepts de production, d’échange et de monnaie. Il insiste sur le fait que l’économiste aide
l’homme politique à comprendre les phénomènes éco° mais il n’a pas vocation à le remplacer.

3 principales idées de Menger :


- Pour Menger, la vision des économistes classiques (Smith et Ricardo) qui considèrent que la valeur
d’un objet dépend de la Q de travail nécessaire à sa fabrication est erronée.
Il précise que cette théorie de la valeur travail donne à chaque objet une valeur objective. Toutefois,
pour Menger, la réalité est à chercher dans la valeur subjective des biens qui varie donc d’un individu
à l’autre. Cette valeur subjective est la combinaison entre l’utilité et la rareté

- Il est impossible de raisonner de manière globale càd à l’échelle d’un pays, on ne peut donc pas
avoir une approche macroéconomique. On ne peut pas additionner les choix individuels. Il faut, pour
Menger, raisonner à l’échelle microéconomique

- Premier théoricien de l’individualisme économique

3. Léon Walras
L’œuvre économique de Walras se distingue en 3 blocs :
La tripartition de
l’économie
 L’économie pure : l’objectif est d’établir des lois mathématiques formalisées. Pour Walras,
cette économie pure est associée aux faits naturels. Dans ce bloc il est étudié les relations,
les rapports de chose à chose et les thèmes abordés renvoient à l’échange et aux prix.

L’économie appliquée : tire de l’économie pure des préceptes qui serviront à la gestion des
politiques éco°. Dans ce bloc il est étudié les rapports de personne à chose. Pour Walras,
l’économie appliquée s’inscrit dans le domaine des arts et de l’industrie. Les thèmes étudiés
renvoient à la production

 L’économie sociale : renvoie à la morale et qui s’intéresse au rapport des hommes entre eux.
Dans ce bloc on retrouve des mesures qui permettent d’éviter la pauvreté et l’injustice. On
retrouve dans l’idée la création d’un salaire minimum.  Problématique relative à la justice

Zoom sur l’économie pure avec 4 principes majeurs  :

1er principe : Renvoie à l’origine des prix. Il expose 3 théories autour des prix  Celle des classiques
avec valeur travail ; celle de Jevons qui fait dépendre le prix de l’utilité et sa propre théorie de la
valeur qui dépend de la rareté

2e principe : Un individu consomme un bien tant que l’acquisition d’une unité supplémentaire lui
donne une satisfaction supérieure au désagrément pour l’obtenir (prix du bien) En termes
économiques, le consommateur va donc arrêter sa consommation quand son utilité marginale est
égale au prix

3e principe : Walras décrit le fonctionnement général de l’économie. Il décrit l’équilibre du


consommateur et l’équilibre du producteur.
Pour l’équilibre du producteur, il pose 3 hypothèses : le producteur est en situation de concurrence
càd qu’il ne contrôle pas le prix, c’est l’environnement qui lui impose son prix ; le producteur
maximise son profit, le profit maximum est atteint qd le prix est égal au Cm ; le producteur subit des
rendements décroissants
 De l’équilibre du producteur et du consommateur, Walras établit un système de prix qui
réalise l’équilibre entre l’O et la D sur tous les marchés  l’équilibre général walrasien

4e principe : Walras cherche à définir comment la société parvient à cet équilibre. Face à la difficulté,
il imagine l’existence d’un commissaire-priseur.
Rôle du commissaire : récolter la D des consommateurs et l’O des producteurs en fonction d’un prix
et d’enclencher ainsi un processus itératif convergent vers un prix d’équilibre. Ce commissaire est
fictif  là est justement l’une des faiblesses de l’analyse de Walras.
Comme ce commissaire n’existe pas dans la vraie vie, les prix affichés correspondent ils vrm à ceux
permettant la réalisation de cet équilibre  ?

III/ L’affirmation néo-classique


En France, l’économie politique avait tendance à être moins mathématisée et surtout à cette période
les cours d’économie sont donnés par des juristes qui ne maîtrisent qu’imparfaitement les outils
néoclassiques.
3 professeurs juste après la révolution marginaliste vont permettre la diffusion de la théorie
néoclassique de l’économie en Angleterre. (Marshall, Pigou et Pareto)

1. Alfred Marshall
Marshall a recours systématiquement aux mathématiques. Il part de l’analyse de Walras qui présente
l’équilibre d’un marché.
Mais contrairement à Walras qui présentait cet équilibre sous forme d’équation, Marshall va le
présenter graphiquement dans un repère à partir d’une courbe d’O et de D. On appelle le graph « la
croix de Marshall »

Marshall établit les notions de CF, coût total, coût moyen, Cm.

Marshall et Walras ne raisonnent pas à la mm échelle. Walras raisonnait en éq général alors que
Marshall résonnait en éq partiel avec cette idée qu’il existe un éq que pour un bien. Pour lui, il est
illusoire de penser à un éq global systématique et simultané entre tous les marchés

2. Arthur Cecil Pigou


Pigou était l’élève de Marshall  il prend son relais

Les travaux de Pigou tournent autour de l’économie du bien-être (Welfare economics). Cela se
concentre principalement sur la répartition du revenu avec pour objectif de concilier la réduction des
inégalités mais aussi la recherche de la croissance éco° que l’on veut la plus élevée possible.

On doit à Pigou « l’effet Pigou » ou « l’effet d’encaisses réelles » : C’est l’idée que la baisse des prix a
un effet sur les encaisses monétaires et cela a tendance à les revaloriser. Autrement dit, la baisse des
prix se traduit par une augmentation du pouvoir d’achat des encaisses détenues par les agents.

On doit également à Pigou la « taxe pigouvienne » ou « taxe pollueur payeur » : Cette taxe s’applique
qd il y a des externalités négatives. Cette externalité négative se produit lorsqu’un agent est
responsable d’un coût social supérieur au coût privé. L’Etat devrait prélever une taxe correspondant
à la différence entre ces 2 coûts de manière à réparer les impacts causés par l’externalité négative.
Ainsi, l’impôt, via la taxe pigouvienne, n’est pas un moyen de financer l’Etat, c’est ici un moyen de
corriger une imperfection de marché

3. Vilfredo Pareto
3 apports à la théorie de Walras  :

 La loi de Pareto (loi des 20/80) : 20% des causes explique 80% des effets

 L’optimalité : L’économie de marché repose sur l’éq walrasien qui correspond à une
répartition optimale de la production et des richesses produites. Pareto définit cette
optimalité.
Dans la tradition utilitariste, la meilleure situation sociale possible est celle dans laquelle le
bien-être collectif (somme des satisfactions individuelles) est maximal.
Pareto identifie 2 types de situation  : On peut accroître la satisfaction de chacun en
redistribuant les biens. En effet, l’art de distribution se fait par l’échange sur un marché ou
par l’Etat et cela va apporter à chacun une amélioration par rapport à la situation initiale
Toute modification de la répartition des biens diminue la satisfaction d’au moins une
personne et mm si la perte de satisfaction de cette personne peut paraître négligeable, pour
Pareto, on ne peut pas considérer cette nouvelle situation comme meilleure par rapport à la
précédente.
 De là, il définit l’optimum de Pareto : situation dans laquelle il est impossible de modifier la
position d’un agent sans détériorer la situation d’un autre agent

Il en découle 2 théorèmes du bien-être : Tout éq général en CPP est un optimum de Pareto et tout
optimum de Pareto peut être obtenu comme éq walrasien après réallocation des dotations initiales

 Rôle des élites (sociologie donc pas détaillé) : Défense et illustration du rôle des élites dans la
société. Pareto différencie 2 types d’élite : l’élite gouvernementale (ou classe dirigeante) qui
détient le pouvoir et l’élite non gouvernementale qui renvoie aux classes dominantes et qui,
sans exercer le pouvoir, soutient l’élite gouvernementale et sert éventuellement
d’intermédiaire entre l’élite dirigeante et les masses

Vous aimerez peut-être aussi