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Chapitre 5 

: Keynes et la révolution keynésienne


I/ Contexte : les conditions économiques de l’après-1ere guerre mondiale
La 1GM a eu un fort impact sur les économies européennes, elle les a déstabilisées. De manière
générale, à cette époque, les économistes considèrent que leurs connaissances en économie sont
suffisantes pour répondre au nouveau contexte et problématiques éco°.
Toutefois, en 1918, 3 changements majeurs dus à la 1GM vont faire éclore une nouvelle pensée 
pensée de Keynes

- Après la 1GM, il faut reconstruire un système monétaire qui a été mis à mal notamment ce qui
relève du principe de la circulation des capitaux et des changes fixes.
Régime étalon or suspendu pdt 1GM pour faire face aux dépenses de l’Etat

- Avec la 1GM, les pays sont endettés. La dette publique engendre une très forte inflation. Par
ailleurs, le cas de l’Allemagne (pays perdant) est inquiétant. Les économies gagnantes imposent à
l’Allemagne des réparations de guerre.

- Les outils de production ont été détruits (particulièrement en France). Pour remettre l’activité en
route, cela suppose un effort d’investissement mais aussi une reconversion du système productif qui
a été orienté par une économie de guerre

Quelques signes de la grande dépression apparaissent bien avant le krach boursier de 1929
notamment en Grande Bretagne où les performances éco° sont médiocres avec des forts taux de
chômage et des récessions.

Aux EU, une bulle spéculative se forme dans les années 20. (Entre 1921 et 1929, les cours boursiers
ont pris plus de 300%, la croissance de la production réelle n’était quant à elle que de 50%)

La pensée keynésienne a été impulsée par le krach de Wall Street  Chute de la bourse de Londres
qui était à l’époque la 1ere place financière mondiale.
Cela a des répercussions éco° sur tous les secteurs. L’économie américaine va arrêter brutalement
toutes ses importations de l’Europe, et procède au rapatriement de ses capitaux  Crise profonde,
dépression économique, augmentation du chômage (chômage de masse) et dvlpt de la misère

Des économistes (dont Keynes) vont dire que les économistes d’avant - en l’occurrence Marshall,
Ricardo - se sont trompés et que l’éq éco°, qui est présenté comme optimal et qui est réalisé par le
simple jeu des forces de marché, est faux.

Keynes dénoncera vivement les dires du gouvernement qui laissait entrevoir une baisse de chômage
si l’on attendait un peu et si les Anglais acceptaient une baisse sévère de leurs salaires.

II/ Keynes
1. Les raisons du succès de Keynes
Keynes est mathématicien et élève de Marshall et Pigou

Keynes est à la base un penseur néoclassique, il cherche à développer et à enrichir la théorie


néoclassique. Ce n’est qu’aux 10 dernières années de sa vie qu’il se concentre sur la théorie générale.

Raisons de son succès de 1936 (théorie générale)  :


Son succès relève de son opposition aux classiques et aux néoclassiques, pensées
dominantes de son époque. Cette théorie est mise en échec avec le crash de 1929.
 La première opposition de Keynes avec les néoclassiques porte sur la méthode. Les néos ont
tendance à raisonner mathématiquement par récurrence ce qui signifie qu’ils analysent le
comportement d’un conso, puis de 2, puis d’un très grand nombre et ensuite ils élargissent leur
raisonnement à la société pour introduire la fonction de demande.
Cependant, se pose la question de la pertinence du passage de l’individu à l’économie globale, et
notamment il se pose le pb de l’incohérence de l’agrégation des préférences individuelles. Cette
incohérence se nomme le « paradoxe de Condorcet » (3 individus qui font 3 choix différents et
aucune option ne ressort donc impossibilité d’agréger tous les choix individuels).
Pour Keynes, on ne peut pas passer de la microéconomie à la macro à cause de ce paradoxe et donc
que les 2 domaines doivent être distingués. Avec d’un côté la microéconomie qui relève de
l’entreprise et du consommateur et de l’autre, la macro, qui renvoie à la politique économique et à la
régulation par l’Etat. Keynes dit que les 2 échelles ne doivent pas dépendre l’une de l’autre.

 Keynes s’oppose également à la loi de Say, il la reformule et la conteste.

 Il s’oppose à l’épargne qui était pour les classiques essentielle au financement des
investissements. Mais pour Keynes, l’I trouvera l’épargne/les capitaux dont il a besoin pour être
financé, ce n’est pas la variable sur laquelle il faut se concentrer, ce n’est pas la variable
déterminante de la croissance éco°.

 Il s’oppose aussi au taux d’intérêt. Le taux d’intérêt est fixé entre la confrontation de l’épargne et
de l’I. Pour Keynes, le taux d’intérêt est juste la conséquence du fonctionnement monétaire et non la
cause et son niveau détermine le niveau de thésaurisation ce que Keynes appelle la préférence pour
la liquidité (motif de transaction, précaution, spéculation)

 Pour les classiques, l’économie tend vers l’éq et ceci grâce au mouvement des prix. Pour Keynes,
au contraire, il existe une certaine rigidité des prix et des salaires et ainsi on peut se retrouver avec
un éq sur le marché des biens sans qu’il n’y ait nécessairement éq sur le marché du travail d’où cette
idée d’éq de sous-emploi chez Keynes

Son succès relève également des solutions pratiques et compréhensibles qu’il apporte aux
hommes politiques de la période qui doivent faire face à un contexte économique particulièrement
préoccupant. Keynes décide de mep la politique économique qui se traduit le + communément par
une augmentation des dépenses publiques afin d’accroître la demande effective puis la demande
globale de manière à remplir les carnets de commandes des entreprises et amorcer une
augmentation de la production qui nécessiterait une augmentation de la main d’œuvre. Dans son
analyse, on peut faire intervenir la mécanique du multiplicateur qui permet un accroissement de la
production supérieur à celui des dépenses publiques

2. La lecture opposée des réalités économiques


Marché des BetS 
Analyse classique et néoclassique : Marché régit par la concurrence. Equilibre visant à déterminer le
nv de prod° et celui des prix. (Toute modification des conditions de prod° se traduit par une évolution
du système de prix)
Analyse Keynes : Marché régit par la concurrence. Mais une entreprise ne peut ni augmenter ses prix
(perte des parts de marché), ni les baisser car elle ferait un profit négatif. La concurrence a donc pour
conséquence de rigidifier les prix. Provoque du sous-emploi ou du suremploi des capacités de prod°
Marché du travail
Analyse classique et néoclassique : Fonctionne comme n’importe quel marché. Si O > D  chômage
(nv de salaire trop élevé). Plus vite les salariés acceptent une baisse de salaire, plus vite le chômage
disparaîtra
Analyse Keynes : Si O > D  L’ajustement se fait non pas par les salaires (les prix), mais par les
quantités càd par du chômage.

Monnaie
Analyse classique et néoclassique : Permet seulement de faciliter les échanges. Aucune envie
particulière de conserver de la monnaie. La Q de monnaie en circulation est proportionnelle au nv de
prod°
Analyse Keynes : Thésaurisation n’est pas un phénomène marginal, cela traduit la préférence pour la
liquidité des agents (d’autant plus forte que les taux d’intérêt sont bas). Cela a pour effet de réduire
la quantité de monnaie en circulation et impacte donc le niveau de demande et donc également celui
de production, de demande de travail et de chômage.

Investissement
Analyse classique et néoclassique : Le niveau d’investissement se détermine sur le marché de capital
(qui confronte épargne et I). L’éq détermine un nv du taux d’intérêt (paramètre fondamental de la
décision d’I)
Analyse Keynes : L’investissement traduit les anticipations des entreprises sur leurs débouchés, il ne
dépend pas du taux d’intérêt. L’entrepreneur investit non pas en fonction de l’épargne ou du taux
d’intérêt mais que parce qu’il a la conviction qu’il vendra

3. Les politiques économiques d’inspiration keynésienne


a. Les politiques monétaires conjoncturelles
Achat des titres financiers fait par la Banque Centrale, achat des bons du trésor (= titres à CT émis par
l’Etat)  Opérations d’Open Market (permet d’élargir la liquidité bancaire, pilotage des taux
d’intérêt)

3 cas où cette politique monétaire expansionniste ne fonctionne pas :


- Lorsque la création monétaire est interprétée négativement par les agents éco°. Ils anticipent
une hausse de l’inflation qui résulte de la dépréciation de la monnaie provoquée par la
hausse de la Q de monnaie en circulation  les agents ne consomment pas +
- Lorsque la baisse des taux d’intérêt provoque une hausse de la D de monnaie mais cette
dernière ne s’oriente pas vers le motif de transaction mais vers le motif de spéculation. Ainsi,
la Q de monnaie en circulation ne se traduit pas par une hausse de la D de BetS réel ce qui
impacte les débouchés des entreprises, la D effective et donc la croissance
- Lorsque la baisse des taux d’intérêt engendre la trappe à liquidité. Les taux d’intérêt sont si
bas que les agents préfèrent conserver de la monnaie sous forme liquide plutôt que de
détenir des titres financiers (placement financier ne rapporte rien). Ainsi, la monnaie est
thésaurisée (= mettre de l’argent de côté sans le dépenser ni le faire fructifier) et ne sert
donc pas à accroître les débouchés

b. Les politiques fiscales de redistribution


Dans la théorie générale, Keynes identifie un manque d’équité dans la répartition des revenus et
plus précisément dans la répartition des fortunes. Pour lui, ces inégalités sont responsables du
chômage
La propension à consommer des ménages pauvres est bcp plus forte que celle des ménages riches et
si le ménage est très pauvre, l’intégralité du revenu est consacrée aux dépenses d’alimentation et de
logement et non à l’épargne. Par conséquent, il faut donner du pouvoir d’achat aux classes
moyennes et populaires. Pour cela, Keynes est pour une fiscalité progressive càd avec un taux
d’imposition qui augmente au fur et à mesure de l’augmentation du revenu.
De plus, il défend l’idée que l’augmentation des prestations sociales permet la relance de la
consommation. Cette politique a été appliquée pour la 1 ère fois dans les années 30 avec Roosevelt
pour le New Deal ; on la retrouve aussi après la SGM dans la majorité des économies capitalistes.
On parle d’Etat providence (= ensemble des interventions de l’Etat dans le domaine social qui visent à
garantir un niveau min de b-ê à l’ensemble de la pop°)

c. Les politiques de relance budgétaire


L’effet multiplicateur offre une base théorique solide pour justifier les politiques de relance
budgétaire. (Effet multiplicateur = toute augmentation de la D globale entraîne une augmentation +
que proportionnelle du revenu)
L’Etat ne doit pas hésiter à financer la relance éco° par le déficit budgétaire. Il doit prendre en charge
les I nécessaires afin de briser le cercle vicieux de la dépression avec par ex le financement et la
construction d’infrastructures, la planification d’I publics…

Par conséquent, la hausse du déficit budgétaire provisoire - occasionné par la hausse des dépenses
publiques - n’est pas un pb dans la mesure où il sera résorbé à posteriori par l’élargissement de
l’assiette fiscale généré par les dépenses publiques
Cette politique de relance a été mep principalement pdt les 30 glorieuses à travers le Commissariat
général du Plan.

Ce type de politique a été remis en question dans les années 70.

III/ Prolongement de la théorie keynésienne de 1936


Le modèle IS-LM, exposé par John Hicks, ne représente la pensée keynésienne que de façon partielle
 erreur de parler des politiques keynésiennes à travers ce modèle

1. Hicks et la synthèse
La formulation de la théorie keynésienne apparait avec le modèle IS-LM. Son concepteur ne se
définissait pas keynésien mais néoclassique.

Hicks énonce une théorie des consommateurs (avec vision néoclassique) : le consommateur se base
sur 2 choses au moment où il achète :
- Le conso. compare la satisfaction que lui procure l’acquisition d’un bien et le désagrément
que constitue le paiement de son prix
- Conso. compare les différents biens disponibles  renvoie à la notion de rareté

Hicks prolonge la théorie néoclassique et introduit la notion de substitution comme élément central
de la théorie néoclassique.
Dans les années 30, le contexte intellectuel est marqué par la théorie générale de Keynes.
L’objectif de Hicks est de créer un mix entre la théorie keynésienne et la néoclassique. Il va chercher
à adapter les idées développées dans la théorie de Keynes à la théorie néoclassique.
Hicks s’intéresse au keynésianisme naissant en s’interrogeant + précisément sur les limites de la
concurrence. Il ira même jusqu’à affirmer que les monopoles créent un sentiment de quiétude ce qui
est favorable à la prod°  Contraire à l’analyse néoclassique qui s’opposait à la situation de
monopole !

Dans un article publié en 1937, il affirme que la théorie de Keynes de 1936 est un cas particulier du
modèle néoclassique et il montre qu’il est possible de réconcilier les 2 modèles.
Hicks sera le chef de fil de l’école de la synthèse (obj : synthèse entre théorie keynésienne et
néoclassique)

Cette école se traduit par 2 éléments :


- Forte mathématisation : formalisation mathématique pour traduire les énoncés littéraires de
la pensée de Keynes (IS-LM)
- Rejet de l’opposition entre l’O et la D : l’école de la synthèse admet l’importance de la D à
CT (Keynes), mais pour autant elle considère l’O dans le LT (Néoclassique)
L’analyse keynésienne, avec cette nécessité de politique de relance à CT, est donc perçue
comme un cas particulier par Hicks dans la théorie néoclassique. Ce cas particulier est donc
celui d’un éq de sous-emploi qui nécessite donc une politique de relance pour rétablir l’éq de
plein emploi sur le LT

2. Le modèle IS-LM
1 économie pour 2 marchés : Marché des biens (droite IS) et marché de la monnaie (droite LM)
L’objectif est d’égaliser l’O et la D sur chacun de ces 2 marchés

Le modèle IS-LM va donner des fondements microéconomiques à la théorie keynésienne

Modèle IS-LM en économie ouverte développé par Robert Mundell en 1963  IS-LM-BP (=balance
des paiements)
Dans la représentation graphique, la droite BP est verticale quand les capitaux sont parfaitement
immobiles. Quand BP est horizontale  capitaux parfaitement mobiles

 Trilemme de Mundell (ou Triangle d’incompatibilité de Mundell) : décrit une impossibilité


pour un Etat de poursuivre l’autonomie de la politique monétaire, la fixité des changes et la
liberté de circulation des capitaux simultanément.
On ne peut choisir et ne réaliser que 2 objectifs parmi les 3

Si les capitaux sont parfaitement mobiles, toutes les politiques monétaires autonomes se
traduiront par une variation des changes. Inversement si les changes sont fixes, la politique
monétaire n’est plus autonome puisqu’elle est asservie aux objectifs de changes en fonction des
mouvements de capitaux

L’efficacité des politiques dépend du régime monétaire. En change fixe, la politique budgétaire est +
efficace que la monétaire. A l’inverse, en change flottant, la politique monétaire est + efficace que
celle budgétaire

3 régimes qui ont été mep et qui prouvent le Trilemme de Mundell  :


 Régime monétaire en place entre 1871 et 1914 : Régime d’étalon or avec taux de change fixe
+ très forte mobilité des capitaux  donc la politique monétaire ne pouvait pas être
autonome suivant le Triangle de Mundell (politique monétaire complètement dépendante
des gouvernements)
 Nouveau régime monétaire après 1GM : Régime d’étalon change or avec changes fixes +
politique monétaire autonome  donc pas de libre circulation des capitaux
 Situation avec politique monétaire autonome + parfaite mobilité des capitaux  donc taux
de change flottants (pas contrôlés)

IV/ Les opposants à Keynes


1. Ralph Hawtrey
Théorie monétaire : Hawtrey met en évidence que les fluctuations de la croissance sont dues à des
phases de créations excessives de monnaie par le crédit suivies de phases de contraction de la masse
monétaire qui se matérialise par une réduction brutale du volume des prêts consentie par les
banques.

Il considère que les banques, en essayant de corriger leurs erreurs, ont tendance à encore plus
aggraver la situation. Pour Hawtrey, la Banque centrale doit jouer un rôle majeur qui est de contenir
les banques dans les périodes d’expansion du crédit mais également leur fournir du refinancement
pour les inciter à prêter en période de récession

Pour faire face à la crise de 1929, Hawtrey préconise un certain nombre de mesures :
- Baisse du taux d’escompte et de refinancement des banques pour favoriser le crédit et éviter
le crédit Crunch (=pénurie de crédit)
- Le refus d’une relance budgétaire  Pour lui, cela viendrait creuser les déficits publics + les I
publics réalisés seraient peu utiles et créeraient un besoin d’emploi dans un secteur qui ne
correspond pas aux compétences des chômeurs  ce type de politique conduirait à LT à un
cumul d’inflation et de chômage

2. Jacques Rueff
Pour Rueff, le système de prix est central dans les économies développées  ce système assure le
bon fonctionnement des économies

2 menaces au mécanisme de prix :


- L’absence de concurrence : lorsque l’Etat intervient dans l’économie et se substitue à l’O
privée
- L’inflation : en matière de politique éco°, il faut absolument combattre les déficits publics et
la création monétaire excessive  il faut donc trouver un mode de gestion qui contraigne les
banques centrales et les Etats à ne pas procéder à tout va à la création monétaire
 Critique des politiques de relance keynésiennes qu’elles soient budgétaires ou monétaires

3. « Les nouveaux classiques »


a. Naissance du courant en opposition au keynésianisme
Courant radical en opposition au keynésianisme  : La nouvelle économie classique  La nouvelle
macroéconomie classique
Plusieurs générations du courant : début à partir des années 50-60 et apogée dans les années 70
(lorsque le keynésianisme est en crise)
En effet, à partir des années 70, keynésianisme est remis en question. On observe que les politiques
ne parviennent plus à diminuer le chômage et ont tendance à créer de l’inflation

 Les économies basculent dans « la stagflation » (=croissance ralentie + inflation). En France,
cela dure pendant 15 ans avec en moyenne croissance < 3% et taux d’inflation de 8%

Certains économistes remettent alors en cause le keynésianisme  les nouveaux classiques


(Friedman, Barro, Lucas…)

b. Une forte critique de l’étatisme


De manière générale, les nouveaux classiques sont des libéraux et préconisent un recul de
l’intervention publique, l’Etat ne doit pas intervenir sur le marché

Pour autant, ils ne souhaitent pas un Etat minimal (pdv différent de l’école autrichienne avec Hayek)

3 critiques :
- Critique des politiques keynésiennes de relance financées par l’emprunt qui créeraient un
effet d’éviction (=baisse de l’I et de la conso° provoquée par hausse des dépenses publiques)
- Critique des politiques de relance keynésienne financées par des prélèvements obligatoires
qui ont un effet désincitatif (courbe de Laffer)
- Critique de l’idée que les décideurs publics agissent uniquement dans leur propre intérêt 
vision naïve des dirigeants politiques. Pour les nouveaux classiques, les décideurs politiques
ne font pas leurs choix au hasard et ne suivent pas tjrs l’intérêt public

William Nordhaus explique qu’à l’approche des élections, les gouvernements sont tentés
d’augmenter les dépenses publiques pour réduire le chômage à CT

Antony Down développe tout un modèle en économie du droit où il va chercher à appliquer à la


démocratie le modèle de l’homo économicus. Il compare un électeur à un consommateur qui
compare les offres publiques des différents candidats et offre en échange son vote. De même, les
candidats auraient pour fonction de répondre à une demande de biens publics et cette réponse
serait conditionnée à des votes

c. Friedman et le monétarisme
Le courant monétariste cherche à démontrer l’inefficacité des politiques keynésiennes de relance.

Friedman s’oppose à Keynes sur les explications de la crise de 1929. Pour lui, l’instabilité financière
décrite par Keynes dans les années 20 (qui mènera au krach de 1929) n’est pas imputable aux acteurs
privés mais cela est dû aux politiques monétaires

Friedman a montré que les autorités monétaires américaines, pendant la crise, ont poursuivi des
politiques déflationnistes avec une baisse de la Q de monnaie en circulation renforçant le crédit
Crunch  économie plonge dans la dépression

Pour Friedman, la grande dépression est le symbole tragique d’une politique monétaire qui n’agit pas
tjrs à bon escient. A l’inverse de ce que pensait Keynes qui mettait en avant l’impuissance de la
politique monétaire face au krach de 1929
Critique des 3 modes de financement des politiques de relance keynésienne  :
- Financement par l’emprunt (privilégié par Keynes)  : Friedman craint l’effet d’éviction sur le
LT suite à une politique financée par l’emprunt
- Financement par l’impôt : pour Keynes, mep une politique de relance financée par l’impôt
était à la fois appuyer sur le frein et l’accélérateur en même temps avec l’idée que la pression
fiscale peut pénaliser l’embauche et l’investissement  Friedman y adhère et utilise cet
argument pour contrer les politiques de relance
- Financement par création monétaire (la pire des solutions selon Friedman) : pour lui, cette
source de financement produit de l’inflation, politique budgétaire inefficace car même si elle
a un effet à CT sur l’emploi, à LT ses effets sont désastreux

Courbe de Phillips :
Les gouvernements interviennent sur la conjoncture éco° grâce à la politique monétaire et
budgétaire. Ils arbitrent entre inflation et chômage  Courbe de Phillips
La courbe de Phillips originelle ne s’intéresse pas tant au taux d’inflation mais au taux de
croissance du salaire nominal. C’est par la suite que taux de croissance du salaire nominal a été
remplacé par le taux d’inflation
La courbe de Phillips interprétée par Solow et Samuelson, n’est pas en accord avec la vision
de Phillips. Ce dernier rejetait la relation négative entre inflation et chômage

Friedman rejette la courbe de Phillips. Il dit qu’à CT l’arbitrage existe (une augmentation de l’inflation
 réduction du chômage) mais qu’à LT, cet arbitrage ne fonctionne plus (courbe verticale)

Si l’on reprend l’idéologie autour la courbe de Phillips de 1958, cette dernière aurait comblé une
lacune dans l’appareillage keynésien permettant ainsi de justifier les politiques expansionnistes de
l’Etat. Cette courbe devient le cadre à partir duquel on pense les politiques de plein emploi.
Pour les keynésiens, cette courbe est stable à LT et la politique éco° se résume donc à un arbitrage
entre inflation et chômage  Mais la courbe de Phillips ne se résume pas à ce simple arbitrage

James Forder a travaillé sur les archives de Phillips et sur les travaux keynésiens de cette période
(années 50-60). Il montre que les keynésiens ne citent quasiment pas la courbe de Phillips et ont au
contraire une théorie de l’inflation en termes de demande (=inflation produite par excès de D)

Si on lit l’article de Phillips, il constate lui-mm que cette courbe ne fonctionne pas à CT. Phillips
introduit la notion d’hypothèse d’anticipation adaptative
Phillips soutenait l’inflation nulle et non pas un arbitrage entre inflation et chômage, son objectif est
la stabilité monétaire

Finalement les historiens de la pensée ont mis en évidence tout le mythe - initié par Friedman dans les
années 70 - qui s’est construit autour de la courbe de Phillips

4. L’école autrichienne

 Critique violemment le keynésianisme

Pour autant, l’école autrichienne ne se reconnait pas à travers les courants néoclassiques et des
nouveaux classiques

a. Caractéristiques et spécificités de cette école, au-delà de l’opposition keynésienne


4 fondateurs autrichiens : Böhm-Bawerk, Von Mises, Hayek et Schumpeter
Peu de mathématisation de l’économie : l’économie est une science humaine qui doit partir de
l’action humaine et non des maths
Ils considèrent que les modélisations théoriques qui agrègent des variables tq la consommation ou
l’investissement dans des modèles mathématiques complexes sont inaptes à comprendre la réalité.

Caractéristiques  :
- Pour l’école autrichienne, seule une étude microéconomique des motivations et du
comportement des agents peut rendre compte de la réalité
- Ils accordent une grande place au subjectivisme càd qu’ils considèrent que les agents sont
des individus ou des organisations qui poursuivent des fins qui leur sont propre et sur lequel
il n’y a pas à apporter de jugement ; chaque individu à une perception singulière
 Conséquences :
o Pour les Autrichiens on ne peut pas raisonner à partir d’un agent représentatif
o La valeur d’un bien dépend de la satisfaction qui confère à l’individu et ainsi il n’y a
pas de valeur objective d’un bien
L’école autrichienne adhère à une théorie subjective de la valeur
o L’école rejette la problématique de la rationalité des agents, pour eux, il ne faut pas
distinguer le rationnel de l’irrationnel puisque pour eux la raison n’est pas infaillible,
l’homme peut se tromper dans ses choix, dans l’application des moyens pour
parvenir à ses fins
L’homme peut agir de manière rationnelle mais ses décisions bien que raisonnables
peuvent se révéler être erronées
Ex  : les médecins employaient certains traitements il y a plusieurs siècles, alors
qu’ajd ces derniers ne sont plus du tout les mêmes, pourtant les médecins d’antan
agissaient de manière rationnelle
- Les Autrichiens sont ultra-libéraux (pdv politique et éco°) et refusent l’intervention de
l’Etat

En termes de préconisations des politiques éco°, l’école considère que tout I doit être financé par
une épargne préalable de façon à ne pas modifier la perception que les agents ont du risque. Le prix
de chaque actif doit refléter sa valeur réelle et ne doit pas être modifié par une intervention
publique.
Chaque entreprise choisit son détour de production (=allongement du processus de production pour
produire ultérieurement plus, + vite et mieux) qui est fonction du taux d’intérêt exprimé sur le marché
des capitaux

Les Autrichiens s’intéressent au cas de sous-emploi développé par Keynes en 1936. Dans ce cas, qui
correspond à des capacités de production sous employées, pour les Autrichiens, il ne faut pas
intervenir. Ils considèrent que les entrepreneurs sont les + à mm à savoir quoi faire dans une telle
situation
Ainsi, la crise (situation de sous-emploi) est perçue comme un mécanisme de réajustement naturel et
nécessaire du marché de manière à retrouver le salaire d’équilibre. Ce dernier reflète les réalités de
condition d’échange et vient éliminer les entreprises non rentables

Pour les Autrichiens, aucun gouvernement ne peut produire, par son intervention sur le
marché, le retour à l’équilibre. Son intervention ne ferait que renforcer et prolonger la crise

b. Joseph Schumpeter
Ses idées :
- C’est une erreur de considérer l’économie comme quelque chose de statique
Pour Schumpeter, l’économie connait un processus dynamique lié au progrès technique avec l’idée
que la croissance résulte d’un mécanisme de destruction créatrice dont l’entrepreneur est la figure
centrale puisque c’est lui qui impulse ce mécanisme de cycle économique

- Le monopole chez Schumpeter n’est pas mauvais, cette situation vient rémunérer le risque pris par
l’entrepreneur
La concurrence oblige sans cesse à réduire les prix ce qui diminue les profits et porte donc préjudice
au financement de l’investissement. Cette situation de monopole permet alors à l’entrepreneur
d’investir et de financer la recherche scientifique indispensable à l’émergence des innovations

- Schumpeter avait une peur profonde de basculer vers une économie planifiée (=entreprises ont des
objectifs imposés par l’Etat) (contexte  : S a connu Hitler d’où la peur).
Cette crainte vis-à-vis du planificateur est nourrie par l’idée que l’entrepreneur peut tirer la société
vers la richesse que s’il évolue vers un environnement social et culturel favorable, ce qui n’est pas le
cas dans une économie dominée par un régime totalitaire (de gauche ou de droite)

De manière générale, S avait une vision pessimiste de la société. Pour lui, l’entrepreneur, qui
est la figure centrale dans l’économie, finirait par être évincé par le planificateur. Il dira mm que « Les
pop° aspirent au confort médiocre des économies planifiées d’autant plus que les crises les ont
plongés dans des périodes de chômage assassines ».
S n’est pas convaincu par les thèses keynésiennes  le keynésianisme n’est pas pour lui un rempart
au planificateur

Pour lui, les idées keynésiennes se contentent d’organiser la ruine des finances publiques pour éviter
un chômage apparent  Keynes ne propose qu’une fuite en avant irresponsable dans la dette
publique (=fait de poursuivre une action problématique sans considérer ses conséquences futures)

c. Friedrich Hayek
Hayek (pas d’intervention étatique) s’oppose fortement à Keynes (interventionnisme), en même
temps que Friedman.
Vidéo : « le combat du siècle : Keynes vs Hayek – RAP Round 2  »

Pour Hayek, il faut laisser faire le marché qui parviendra à se réguler.


Quand le gouvernement mène des politiques interventionnistes, il déforme les prix et fausse les
anticipations des entrepreneurs. Ces politiques ont tendance à surévaluer les actifs financiers ce qui
fait que les agents sont incités à détenir ces actifs financiers plutôt qu’à investir dans l’économie
réelle.
Au bout d’un moment, une crise de surcapitalisation émerge puisque les agents s’aperçoivent que les
mauvais investissements ont été soutenus par la politique d’argent facile. Ainsi, après le boom
inflationniste  c’est le krach

Les mauvais investissements doivent être liquidés et le chômage explose  thèse que Hayek défend
après l’effondrement de Wall Street en 1929

De manière générale, Hayek estime que la plupart des crises sont formées ou aggravées
par l’intervention des pouvoirs publics et principalement par l’intervention des BC qui ne sont pas
tjrs indépendantes des Etats et qui faussent les prix avec des taux d’intérêt artificiellement bas
2 variables centrales dans l’analyse d’Hayek : l’information et le prix (vont de pair)

L’information circule par le prix et le prix est un vecteur d’information. Ainsi, toute intrusion
gouvernementale càd la planification de la prod°, les politiques monétaires expansionnistes… ne
peuvent que contribuer à fausser l’information dont les prix sont naturellement porteurs
Le marché, bien qu’imparfait, est le plus à même de faire émerger la bonne information.

Hayek dit même que l’entrepreneur sera tjrs plus capable de dénicher la bonne information que le
gouvernement parce que l’entrepreneur fonctionne par essai et par erreur dans son propre intérêt et
va donc s’adapter aux conditions changeantes grâce à l’information reçue par les prix.
A l’inverse, H considère qu’un gouvernement planificateur est incapable de posséder toute
l’information nécessaire pour agir efficacement

De manière théorique, Hayek va opposer collectivisme (renvoie à économie planifiée càd collectivité
des moyens de prod°) à l’ordre spontané dans lequel les prix, parce qu’ils transmettent toute l’info
nécessaire pour que l’agent prenne sa décision, permettent la coordination du marché et des
décisions des agents

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