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LES POLITIQUES ÉCONOMIQUES

Chapitre 1 : L’économie de la synthèse : le modèle ISLM

Introduction : l’économie de la synthèse

Keynes veut que son ouvrage de la Théorie générale ait du succès, et il faut donc que celui-ci soit lu
et commenté dans les revues par des scientifiques, des économistes.
Il a un avantage : il dirige à l’époque l’une des principales revues économistes : l’Economic
Journal.
Il ne fait pas la critique de son livre lui-même, et il cherche un autre économiste. Mais c’est
compliqué, car au moment où Keynes publie, il n’y a pas bcp d’économistes qui peuvent
comprendre ce qu’il écrit, et il faut en plus qu’il s’adresse à quelqu’un qui partage ses idées. Il
demande donc à un jeune économiste : John Hicks, qui est déjà très prometteur, enseignant à l’une
des meilleures écoles d’économie. Il a déjà proposé la décomposition graphique effet revenu – effet
substitution, et il publiera son propre ouvrage en 1939, Value and Capital, ouvrage aussi très
important dans l’histoire économique (premier ouvrage dans l’économie anglo-saxon où il y a
raisonnement à l’équilibre général, avec une réflexion sur le rôle des anticipations, l’incertitude).
Par ailleurs, même s’il est néo-classique, il a déjà montré qu’il avait un certain intérêt pour des
travaux hétérodoxes, comme l’école suédoise, qui préfigurait des travaux libéraux, vers laquelle il
n’avait pas montré d’hostilité, voire de l’intérêt.
John fait donc sa critique et l’écrit assez flatteuse. L’année suivante, après réflexion, il reprend et
développe son analyse dans une autre revue, et publie un article : « Mister Keynes and the
classics », où il développe sa première critique, et il va présenter la théorie Keynésienne sous forme
de graphique, ce qui est assez pratique et aura un grand succès.
Ce graphique s’appellera donc le « modèle ISLM ».
En réalité, ce graphique fondera un nouveau courant de pensée, ce n’est pas simplement Keynes en
graphique, le courant néo-keynésien, à ne pas confondre avec les nouveaux keynésiens, et on
parlera aussi d’« économie de la synthèse ». Dans ce courant on retrouvera des auteurs comme
Hicks, Samuelson, Tobin.
Ce nom d’économie de la synthèse : car le graphique prétend faire la synthèse de l’économie néo-
classique et de l’économie keynésienne.

Keynésien : le modèle reprend le principal message de Keynes : celui que la politique économique
de relance peut être efficace.
Moins Keynésien : - le fait que le modèle met sur le même plan la théorie néo-classique et
keynésienne, et montre dans quels cas la keynésienne est inefficace, et des fois il est d’accord avec
les néo-classiques.
- aucune prise en compte des facteurs psychologiques, et de l’univers incertain.

Et cela explique pourquoi certaines économistes (Kaldor, Harrod, Robinson) qui se réclament de
Keynes vont s’opposer au modèle ISLM.
Ils vont eux créer le courant des posts-keynésiens (les fondamentalistes).

Il faut préciser que la première critique avait bien plu à Keynes, et que ensuite le modèle ISLM
représentait un « énoncé correct de ses propositions », dans un courrier, mais il est surtout content
que le message que l’état intervienne soit passé.

Modèle ISLM : idée de départ : séparer les faits réels (dans l’économie, sur le marché des biens et
des services) et où se trouve l’équilibre sur ce marché => courbe IS // de l’économie monétaire (sur
le marché de la monnaie) et où est l’équilibre => droite LM.
Et ensuite on met tout ensemble et bam modèle ISLM.

I- La courbe IS

A) La condition d’équilibre sur le marché des biens et des services

Il y a équilibre sur un marché lorsque l’offre = la demande.


En économie fermée :

Y (offre) = C (consommation) +I (investissement) = Demande

Or on sait aussi que le niveau de production détermine le niveau du revenu, qui se décompose en
consommation et épargne :

Y = R = C + S (épargne)

Donc C + S = C + I => S = I

Donc condition d’équilibre sur le marché : l’investissement doit être égal à l’épargne.

B) Construction de la courbe IS

On va avoir une fonction d’épargne (croissante du revenu) et une fonction d’investissement


(décroissante du taux d’intérêt), d’inspiration keynésienne.
Et à partir de là on va tracer IS :

Schéma 1

Un taux d’intérêt me donne un certain niveau d’investissement (1 er graphique). Pour qu’il y ait
équilibre sur le marché, il faut un niveau d’épargne correspondant (2e graphique). Pour avoir ce
niveau d’épargne, il me faut un certain niveau de revenu (3e graphique). Et ensuite, on a le couple
de point qui relie i;Y, niveau d’intérêt et de revenu, qui assurent l’équilibre sur le marché des biens
et des services.

C) Déplacement de la courbe IS

Supposons qu’on ait une politique budgétaire qui favorise l’investissement (= baisser la fiscalité des
entreprises qui investissent, accorder dubventions aux entreprises qui investissent, l’état lui-même
investit…)

Graphiquement : pour un même taux d’intérêt → + d’investissement

Dans cadran 1, le niveau se décale vers la droite. La nouvelle courbe d’investissement va être
décalée vers la droite, parallèle à la précédente (droite d’investissement après politique de relance
de l’investissement)

=> conséquences sur la courbe IS : avec une relance budgétaire elle est décalée vers la droite,
parallèlement à l’ancienne, et avec une politique d’austérité elle est décalée vers la gauche.

Essentiel pour les copies : déf de IS = les couples de point Y;i tels qu’on a équilibre sur le
marché des biens et des services (Y=S) + forme de IS + comment elle se déplace selon si on
mène une politique de relance ou une politique d’austérité budgétaire.
II- La courbe LM (ou L = demande de monnaie et M = offre de monnaie)

A) La condition d’équilibre sur le marché de la monnaie

1- La demande de monnaie

Dans le modèle ISLM, on distingue 3 grands motifs qui peuvent pousser les agents à demander /
vouloir de la monnaie. Ces motifs sont :

→ motif de transaction
→ motif de précaution
→ motif de spéculation

a) motif de transaction et motif de précaution

Le premier correspond au fait que les agents veulent de la monnaie pour réaliser leurs transactions,
acheter ce qu’ils veulent (c’est moins vrai aujourd’hui).
C’est considéré comme une fonction croissante du revenu : + j’ai un revenu élevé, + je peux acheter
des choses au quotidien, donc + je vais avoir de monnaie.

Le motif de précaution (c’est là qu’on retrouve Keynes par exemple) : les agents veulent détenir de
la monnaie pour pouvoir faire face à d’éventuelles difficultés, des dépenses imprévues. Cette
demande de monnaie dépend du système de protection social par exemple, ou de facteurs
psychologiques.
Dans le modèle ISLM, elle est également supposée être une fonction croissante du revenu : + j’ai un
revenu élevé, + je peux mettre de la monnaie de côté au cas où.

b) motif de spéculation

Parenthèse : il y a un lien inverse entre le taux d’intérêt et le court des obligations (leur valeur sur le
marché financier). Rappelons que quand on achète une obligation, cela revient à faire un prêt, ce qui
veut dire que à échéance de l’obligation, on est remboursé entièrement par l’entreprise, et entre-
temps chaque année, celui qui a acheté l’obligation, perçoit un coupon, donc un taux d’intérêt.
Par exemple, si j’achète 100€ une obligation à 10 ans et à 5 %, cela veut dire qu’au bout de 10 ans,
on va me rendre mes 100€, et en attendant je vais recevoir un coupon de 5€ tous les ans.
La subtilité vient du fait que les agents qui ont acheté une obligation, ont envie de la revendre avant
l’échéance, pour ravoir leur argent. Il faut donc quelqu’un qui voudrait bien l’acheter. Donc assez
fréquemment, des agents veulent revendre leur obligation avant échéance (= marché secondaire des
obligations).
Le problème c’est que entre-temps, il y a de grandes chance que le taux d’intérêt ait bougé, et s’il a
bougé, cela veut dire que de nouvelles obligations sont émises avec ce nouveau taux d’intérêt.
Imaginons que au moment où on veut revendre, le taux d’intérêt soit monté à 6 %, ce qui veut dire
que les nouvelles obligations rapportent tous les ans 6€, et on arrive sur le marché, avec une
obligation qui rapporte que 5€, ce qui fait que personne n’en voudra à ce moment là. La seule
solution est d’accepter de vendre l’obligation à un prix inférieur à 100€ (83.33€ ici).
Bilan : le taux d’intérêt a augmenté, et le court de l’obligation a baissé
Ex : cas inverse : le taux d’intérêt a baissé à 4 %, donc je peux envisager de vendre mon obligation
à un prix supérieur à 100€ (125€), car tout le monde en voudra à ce moment là → le taux d’intérêt
a baissé et le court de mon obligation a monté.
Fin parenthèse.
L’idée est qu’un agent va arbitrer entre avoir de la monnaie, ou avoir des titres financiers. S’il
décide d’acheter des obligations, sa demande de monnaie pour motif de spéculation sera nulle, s’il
préfère avoir de la monnaie, il y aura une demande de monnaie pour motif de spéculation.
Le raisonnement de Keynes ici est : lorsque les taux d’intérêt sont élevés, les agents vont anticiper
la baisse de ce taux (cela peut être discutable). Cela veut dire qu’ils anticipent aussi une
augmentation de la valeur de l’obligation, et a priori ils vont préférer acheter des obligations. Les
agents vont donc décider d’acheter des obligations, et leur demande de monnaie pour motif de
spéculation sera faible voire nulle.
Inversement, si les taux d’intérêt est faible, ils anticipent une hausse du taux d’intérêt, donc ils
n’achètent pas d’obligation, et leur demande de monnaie sera élevée.

BILAN : la demande de monnaie pour motif de spéculation est une fonction décroissante du
taux d’intérêt.

c) la demande de monnaie

On va considérer que la demande de monnaie est constituée de 2 composantes : L1 (demande de


monnaie pour motif de transaction + de précaution => croissante de Y (revenu)) et L 2 (demande de
monnaie pour motif de spéculation => décroissante du taux d’intérêt).

Graphiquement : Schéma 2

pour L2 : le taux d’intérêt imax est tellement élevé que tout les agents anticipent sa baisse → hausse
du court des obligations, donc tout les agents vont vouloir acheter des obligations → aucun agent ne
voudra garder sa monnaie pour motif de spéculation → donc L 2 est nulle à partir de ce taux
d’intérêt.
Inversement : le taux d’intérêt à imin est tellement bas que tout les agents anticipent sa hausse →
baisse du courts des obligations, donc personne ne veut acheter des obligations → tout les agents
gardent leur monnaie, donc demande très forte, voir infini (partie horizontale) => situation de
trappe à liquidités : situation où les agents détiennent de la monnaie et n’en font rien

Maintenant, si on veut tracer la demande monnaie, somme des deux composantes : on additionne
les deux courbes :

Schéma 3

2- L’offre de monnaie

Dans le modèle ISLM, l’offre de monnaie est fixée par la Banque Centrale, et cette offre est
supposée « exogène » (= extérieure au modèle) → elle ne dépend ni de Y ni de i. A un moment
donné, la Banque Centrale fixe comme elle veut ce qu’elle met en circulation. Cette offre est notée
Mo.
3- équilibre sur le marché de la monnaie

Il y a équilibre sur le marché de la monnaie si la demande de monnaie = l’offre de monnaie, donc si


L1(Y) + L2(i) = Mo.

B) Construction de la courbe LM

La courbe LM est la courbe qui relie les couples de point Y;i tels qu’il y a équilibre sur le marché de
la monnaie.

Schéma 4

C) Déplacement de la courbe LM

Supposons que la Banque Centrale mène une politique de relance monétaire. Cela voudrait dire agir
sur Mo, elle l’augmenterait → émet + de monnaie => le graphique en haut à droite est modifié : la
courbe se décalera vers la droite, on va avoir une nouvelle courbe de LM qui va être décalée vers
la droite, mais avec une partie commune.
Par contre si on a une politique monétaire d’austérité (réduit Mo) → graphiquement : courbe Mo
décalée vers la gauche, et la courbe LM aussi, avec une partie commune encore une fois.

→ connaître la def de LM, sa forme, savoir décaler sa courbe selon les politiques de relance.

III- Le modèle ISLM et la politique économique en économie fermée

→ on suppose que le pays est isolé : pas d’échanges extérieurs.

A) Le diagramme Hicks-Hansen

C’est le modèle ISLM : on juxtapose les courbes IS et LM dans le même schéma, et le diagramme
va consister à représenter les 2 courbes sur le même graphique, ce qui est possible car il y a les
mêmes axes.

Intérêt de cette représentation graphique : double intérêt :

→ permet de déterminer une situation d’équilibre global, un Y* et un i*, tel qu’il y a équilibre sur le
marché des biens et des services et sur le marché de la monnaie.
Graphiquement, ce panier sera situé à l’intersection des deux courbes.
Dans le modèle n’est donc pas intégré le marché du travail, c’est « juste » un équilibre global et pas
général.

→ permet de visualiser les effets des politiques économiques conjoncturelles (ex : de relance
keynésienne, ou d’austérité) → il suffira de déplacer les courbes, ce qui modifiera l’équilibre
global.

On va voir que l’efficacité de ces politiques de relance dépend de la zone d’intersection de IS et LM


et selon où elles se coupent, les politiques sont + ou – efficaces.

Schéma 5
B) L’efficacité de la politique budgétaire

*3 CAS SUCCESSIFS

1- On reste dans la zone 1

La courbe IS se décale vers la droite, EN RESTANT DANS LA ZONE => visuellement on


constate que le taux d’intérêt n’a pas évolué, mais le revenu national a augmenté.
La relance budgétaire est ici particulièrement efficace : il y a eu de la croissance (produit davantage
de richesses et de biens), tandis que le taux d’intérêt est resté inchangé.
→ c’est la zone où la relance budgétaire est la + efficace, car le revenu augmente sans que le taux
d’intérêt augmente aussi = zone Keynésienne.

2- relance budgétaire en zone 2

La courbe IS se décale encore une fois vers la droite, ce qui modifie les points d’équilibre : le
revenu augmente, mais le taux d’intérêt aussi, ce qui fait qu’il y a une partie des bénéfices de la
relance qui s’annulent, du fait de l’augmentation du taux d’intérêt = zone intermédiaire.

3- relance budgétaire en zone 3

La courbe encore une fois se décale vers la droite, mais il n’y a pas d’impact sur le revenu
national : elle est inefficace, car elle s’accompagne d’une forte augmentation du taux d’intérêt.
= zone classique (pour eux les relances sont inefficaces, car ils sont libéraux et considèrent que les
politiques de l’état sont inefficaces voire néfastes).

C) l’efficacité de la politique monétaire

Même type de raisonnement : on part du modèle ISLM, on suppose une relance monétaire, donc
c’est LM qui va bouger

1- relance budgétaire en zone 1:

En zone keynésienne, la relance monétaire est censée être inefficace (c’est là qu’on voit la limite de
ce modèle, car Keynes n’a jamais dit que la politique monétaire serait inefficace) => cela n’est pas
modifié, car cette ârtie de LM correspond à la trappe à liquidité (les agents ne consomment pas cet
argent et ne vont pas non plus le placer, ils se contentent de stocker).
Les agents ne vont pas consommer, ni investir, ce qui fait qu’il n’y aura aucun impact sur la
production.

2- relance budgétaire en zone 2

En zone intermédiaire : le revenu augmente, et le taux d’intérêt baisse, donc la consommation et


l’investissement augmente…

3- relance budgétaire en zone 3

En zone classique : très efficace ici : le revenu augmente fortement, tandis que le taux d’intérêt
baisse fortement.
Encore une fois on se heurte à la limite de la dénomination, car les classiques n’ont jamais dit que
cette politique serait efficace, mais ça a été nommé en fonction de la relance budgétaire.
il faut : savoir faire les schémas, savoir faire bouger les courbes en connaissant les
raisonnements par zone (refaire un tableau avec en ligne les zones, et en colonnes politique
budgétaires et monétaires, et remplir avec efficace, moyen efficace et non-efficace).

Zone Keynésienne Zone intermédiaire Zone classique


Politique budgétaire Efficace Moyennement efficace Non-efficace
Politique monétaire Non-efficace Moyennement efficace Efficace

=> à mobiliser pour des travaux sur les politiques de relance

D) Possibilité d’un « fine tuning »

(= réglage fin)

Le message global du modèle ISLM est un message plutôt optimiste, car peut importe la zone, il y a
toujours une politique économique qui va être efficace.
La seule chose à régler est donc de ne pas se tromper de politique.

=> premier enseignement : si on trouve le fine tuning on peut s’en sortir, et c’est pourquoi Keynes a
accepté ce modèle, car il délivre le message essentiel : il faut mener des politiques économiques de
relance pour sortir de la crise.Et inversement, cela va expliquer pourquoi d’autres auteurs qui sont
eux néo-classiques (Friedman), vont considérer que ce modèle les gêne, et vont construire un autre
modèle.

=> deuxième enseignement : il faut bien choisir sa politique : ce modèle remet en cause un principe
de politique économique qui avait été énoncé par Tobin : « entonnoir commun » : il voulait nous
dire que peu importe que l’on mène une relance budgétaire ou une relance monétaire, l’une et
l’autre vont faire ressentir leurs effets positif, en passant par le même mécanisme, le même canal :
augmenter la demande.
Le modèle ISLM va contre cette idée qu’il est indifférent de relancer par une politique budgétaire
ou monétaire. Dans certains cas la politique budgétaire peut être inefficace et dans d’autres la
politique monétaire.

Cela fait qu’apparaît la question du choix de la politique de relance. Et plus globalement, cela
soulève la question de l’articulation des deux politiques = question du policy mix.
Kz ljrjZL T DH GG
Ex : cas de figure où on est en zone intermédiaire : montrer graphiquement qu’on a intérêt à faire
une relance et budgétaire et monétaire :

Schéma 6

On voit donc en zone intermédiaire que le meilleur policy mix est relance budgétaire + monétaire.

En zone Keynésienne, le meilleur serait relance budgétaire et neutre monétaire, voire légère
austérité.
Et en zone classique, ça serait l’inverse.
IV- Le modèle ISLM et la politique économique en économie ouverte

Depuis la fin de la 2GM en gros, on a assisté à une mondialisation de l’économie, provoquée par
des causes multiples comme :

→ réduction des coûts de transport, notamment avec les containers dans les bateaux, ce qui a réduit
les frais.
→ retournement idéologique et un ensemble de politiques favorables au libre-échange ont été mises
en place (réduction des douanes, attaque du protectionnisme), sous l’impulsion notamment du
GATT (accord entre les grandes économies pour libéraliser les échanges) et l’OMC (organisation
mondiale du commerce).

Tout cela fait qu’il y a eu une mondialisation des économies, qui a pris 3 formes : (du plus ancien au
plus récent) :

→ essor du commerce international, exportations – importations de biens et services.


→ développement de l’internationalisation de la production : on va de + en + produire à l’étranger,
quitte à réexporter les produits vers les consommateurs => prend notamment la forme de la DIPP
(division internationale des processus de production) ou « internationalisation de la chaîne de
valeur ». Idée = de + en +, la production d’un bien est séparée en plusieurs tâches, qui peuvent
s’effectuer à plusieurs endroits différents → essor des Firmes Transnationales / Multinationales.
Ex : poupée barbie = corps + cheveux => Taïwan, vêtements + assemblage => Chine, peinture =>
USA.
→ (à partir des années 80) globalisation financière : ce sont les capitaux qui se déplacent, ce qui
donne des IDE (investissements directs à l’étranger).

On arrive donc à un système économique mondialisé, ce qui fait qu’il devient presque impossible de
raisonner aujourd’hui en économie fermée, et la plupart des économies nationales dépendent des
pays avec lesquelles elles sont en relation, et un pays doit tenir compte de cet environnement
économique mondial, au moment de choisir sa politique économique = sa contrainte
extérieure.
Ex : la relance de 1981 en France : bcp de dépenses publiques, prestations sociales en hausse,…
censé relancer l’économie, mais cette politique a été menée sans que nos principaux partenaires le
fasse, ce qui a cassé l’effet multiplicateur chez nous.
Donc la relance est inefficace si elle n’est pas accompagnée.

Au niveau théorique cela veut dire que dès les années 60, deux économistes : Mundell et
Flemming, ont considéré qu’il fallait modifier le modèle ISLM, et l’adapter à l’économie ouverte.
Ils vont ajouter une troisième courbe, donc une troisième condition d’équilibre : équilibre de la
balance des paiements, donc des échanges avec l’extérieur => courbe BP, ce qui fait que ce modèle
sera appelé ISLMBP.

A) Balance des paiements et taux de change, quelques rappels

1- la Balance de paiement et ses composantes

Une BdP est le compte qui enregistre toutes les transactions économiques et financières réalisées au
cours de l’année entre les résidents sur un territoire, et les non-résidents.
(on remarque que le critère n’est pas la nationalité mais le lieu de résidence).

Point à savoir : on a des opérations économiques et financières qui vont se traduire par une entrée
de devises (= monnaies des autres pays) ou d’euros sur le territoire et on va considérer que c’est une
recette ou une ressource pour l’économie, et elles vont être mises dans la colonne crédit. D’autres
opérations vont être des sorties de monnaie hors du territoire, et seront considérées comme des
dépenses, on dira que ce sont des emplois, et elles seront mises dans la colonne débit.

En vocabulaire : côté recette/ressource/crédit vs côté dépenses/emplois/débit.

Ex :
exportation de biens et de services = crédit
importation de biens et de services = débit
prêt à l’étranger = débit
emprunt à l’étranger = crédit
IDE entrant = crédit
IDE sortant = débit
TOUT BON

on voit que crédit/débit n’est pas un jugement de valeur, même si c’est dans la colonne débit, ce
n’est pas forcément mauvais, cela ne veut pas dire que le pays s’appauvrit.

Il faut enfin dire que la BdP est constituée de 3 comptes :

→ compte des transactions courantes => la plus grosse partie = exportations/importations de biens
et de services (diff export/import = balance commerciale) ; transferts de revenus entre résidents et
non-résidents ; on a enfin ce qu’on appelle les transferts courants : aides reçues ou versées par l’état
avec des non-résidents.
→ compte de capital (pas très important dans le cas de la France car les entrées et sorties sont assez
équilibrées) => achats et ventes de brevets avec l’étranger.
→ compte financier => tout les mouvements de capitaux entrants et sortants : tous les IDE
notamment.

La dernière ligne de la Bdp s’appelle « variation des réserves en devises ou des créances et dettes du
pays ».

→ La Banque de France stock un certain nombre de monnaie étrangère, et il peut augmenter ou il


peut baisser, c’est là qu’on met cela.
→ L’état peut aussi rembourser des dettes, prêter de l’argent et détenir des créances.

2- L’équilibre de la Bd

Il faut donc comprendre qu’il y a un lien entre ce qu’il se passe dans le compte des transac
courantes et dans le compte financier.

→ Prenons le cas où un compte des transac courantes est excédentaire. Pour simplifier, cela veut
dire qu’on a fait + d’exportations que d’importations. Ad, cela veut dire qu’il y a eu + d’entrée de
monnaie que de sortie. Le pays se retrouve donc avec une capacité de financement.
Le compte financier va montrer à partir de là la manière dont cette capacité a été utilisée : le pays a
pu faire des prêts à l’étranger, ou des IDE sortants, ce qui correspond à une sortie de monnaie, le
compte financier va donc être déficitaire nécessairement.
Et c’est parce que j’ai un compte courant excédentaire que j’ai un compte financier en déficit.

→ Et dans le cas inverse : compte courant déficitaire (on a + importé que exporté), ce qui fait que le
pays a cette fois un besoin de financement. Et le compte financier va expliquer comment ce besoin
a été rassasié. Par exemple emprunts ou IDE entrants. Et le compte financier va à ce moment là être
excédentaire.

=> il faut donc bien voir le lien entre ces 2 comptes : le financier va montrer comment on réagit à la
situation du courant. Et les deux soldes vont être de signe contraire.

D’autre part, cette dernière ligne, des variations des réserves en devise ou des créances et dettes du
pays, est la ligne qui va permettre d’équilibrer la balance des paiements => au bout de cette ligne, le
solde sera 0.
Elle permet de compenser l’éventuel déséquilibre entre la balance des transactions courantes et le
compte financier.

Ex : on a un déficit du compte des transactions courantes, donc j’ai un besoin de financement. J’ai
obtenu un certain nombre de prêt mais ça n’a pas suffit à mon besoin de financement. Donc
normalement la balance ne serait pas équilibrée. La dernière ligne va donc mesurer la diff entre
l’excédent et le déficit : ce besoin va être satisfait soit en augmentant mon endettement, soit en
puisant dans mes réserves => chiffre négatif de cette ligne.
En gros, imagijnon que j’ai – 800 sur le premier compte, et un + 600 sur le compte financier. Il n’y
a pas d’équilibre. J’aurai un + 200 sur la dernière ligne, qui correspondra au fait que j’ai vendu pour
200 les réserves d’or chinois, américains… pour équilibrer.
À l’inverse, si j’ai un excédent du premier compte, j’ai une une capacité de financement, et je vais
l’utiliser, mais pas en totalité. Je vais en utiliser 200 par exemple pour investir, donc j’aurai un –
200 sur le compte financier. Et pour équilibrer, il y a un + 200 qui va apparaître sur la dernière
ligne, car je vais stocké ce qu’il me reste.

Pour résumer :

- solde négatif (ou déficit) des transactions courantes => besoin de financement → excédent du
compte financier et/ou diminution des réserves de change (s’il n’y a pas eu assez de
financement).

- solde positif (ou excédent) des transactions courants => capacité de financement (prêts, IDE
sortants) → déficit du compte financier et/ou augmentation des réserves de change (si je n’ai
pas tout investi).

Et le rouge est tjr = au bleu + vert.

3- Les soldes de la BdP et leur interprétation

On va ici essayer de comprendre ce que signifient les soldes, quelle situation est bénéfique, etc.

1er élément à regarder : solde du compte des transactions courantes, s’il est en déficit ou excédent :
cela revient essentiellement à regarder la balance commerciale (diff exportations – importations).
Si on a des données pour une seule année il faut être très prudent.

Ex : si on a un déficit de la balance commerciale (+ import) => lecture immédiate : c’est plutôt
négatif (cela peut signifier un problème de compétitivité de l’économie (trop cher (compétitivité
prix) ou pas assez qualitatif (compétitivité hors-prix) à produit équivalent étranger)).
MAIS SUR UNE SEULE ANNÉE, il peut y avoir une autre explication bcp + positive : on importe
beaucoup car le pays est en phase de très forte croissance, et donc la demande est forte, et une partie
de la consommation est forcément produite à l’étranger, donc fort import, ce qui n’est pas négatif.
Et de même, une faiblesse de l’export peut aussi signifier une moins bonne situation économique
chez les autres pays, qui ne sont pas capable d’acheter à l’étranger.

Pour interpréter ce solde il faut donc absolument avoir des séries, sur plusieurs années, et regarder si
le déficit ou excédent est structurel => si le déficit se fait depuis 20 ans, le problème est de
compétitivité. Et donc sur une longue période, il vaut mieux avoir un excédent qu’un déficit
commercial.

Ex : pays qui sont structurellement en déficit : USA, France (depuis les années au moins 80), Japon
(mais sa force = ils empruntent aux ménages japonais) structurellement ils exportent plus qu’ils
n’importent, mais donc de + en +, l’économie américaine dépend de la Chine, ce qui explique les
discours protectionnistes, idée qu’il faut découpler l’Amérique de la Chine. Mais la Chine a le
même discours sur le découplage, mais plus en réaction géopolitique que par bénéfice => on peut
potentiellement arriver au cas du Mexique ou de la Grèce par exemple : le pays doit annoncer qu’il
n’est plus capable d’assurer sa dette, les prêteurs vont donc être obligés d’ajuster la dette, en
imposant des contreparties, comme des réformes, pour que le problème ne se pose plus.

Et par exemple, un pays qui a bcp d’excédent peut amener du déséquilibre, de fortes inégalités, et
mettre en faillite d’autres pays.

Imaginons un pays qui s’est lourdement endetté : cette dette doit être remboursée d’une façon ou
d’une autre, mais cela crée un déficit, accentue le besoin de financement futur, et c’est un cercle
vicieux. Même en puisant dans les réserves de change, à un moment donné on n’en a plus et c’est
une solution temporaire. À un moment donné, la seule solution est que l’état redégage des moyens
financiers, en coupant toutes les dépenses, donc tout ce que ça entraîne sur le plan social : crise
économique, chômage, pauvreté.

Donc si c’est structurel => inquiétude.

Ex : Argentine 2001 : dans les années 90, déficit régulier du compte des TC, 3 à 5 % chaque année.
Ils s’en sont sortis essentiellement grâce à des capitaux américains, donc IDE entrants, et emprunts.
Mais subitement, ces capitaux étrangers décident cette année là de fuir l’Argentine, sentant que tout
va s’écrouler. L’A n’a plus de réserve de change à ce moment là, et l’A est obligée de couper toutes
ses dépenses : privatisation, revente, baisse des salaires, etc, et 2002 : PIB, – 12 %, chômage, 23 %,
donc on sent que ce n’est pas souhaitable, ça ne peut pas être une solution.

Solutions :
→ attirer des capitaux étrangers, mais qui devront être rémunérés donc ça reporte le problème.
→ puiser dans les réserves de change, mais ces réserves ne sont pas infinies
→ réduire les dépenses publiques, faire en sorte qu’il n’y ait plus d’importations, politiques
d’austérité très fortes, mais crises économiques et sociales en contrepartie.

Autre compte à analyser : le compte financier :

→ c’est un peu moins immédiat à interpréter, et il faut se souvenir que ce qui se passe sur le compte
financier dépend de ce qui se passe sur le CTC : si ce compte F est en déficit, c’est plutôt bon signe,
car ça traduit l’existence d’une capacité de financement. Et inversement, un compte financier
excédentaire traduit l’existence d’un besoin de financement donc ce n’est pas bon.

On peut enfin regarder la dernière ligne, variation des réserve :

→ le + c’est bien, le – c’est pas bien


4- Taux de change et marché des changes

Le marché des changes est le marché sur lequel s’échangent les monnaies. C’est là que se détermine
le taux de change pour une monnaie, c’est à dire la quantité de monnaie étrangère qu’elle permet
d’acquérir.
Par exemple : 1 dollar australien = 0.66€.

Si notre monnaie est plus offerte qu’elle n’est demandée, elle aura une faible valeur, son taux de
change baisse. Et vice versa, si elle est + demandée qu’elle n’est offerte, son taux de change
augmente.
On peut obtenir + de monnaie étrangère avec une unité de notre monnaie.

Idée que chaque jour, la valeur de chaque monnaie change un peu, en fonction de l’offre et de la
demande de la monnaie.

Qu’est ce qui peut faire qu’on demande de la monnaie étrangère ?

→ pour la placer, en raison de sa fiabilité


→ pour voyager
→ pour remplir ses réserves de change
→ pour consommer des produits américains

ayant précisé cela, il faut distinguer 2 grands régimes de change : fixe et flottant.

Système de change fixe = système dans lequel la Banque Centrale d’un pays, s’engage et font en
sorte de maintenir le taux de change constant. Ce taux de change fixe = la parité de la monnaie. Dès
que le taux de change s’écarte de cette parité, la BC doit intervenir sur le marché des changes.

Ex : la valeur de la monnaie baisse, la BC doit faire en sorte que la valeur de la monnaie remonte :
monnaie enlevée de la circulation en rachetant sa propre monnaie, et en cédant les monnaies
étrangères qui sont dans les réserves => la demande de cette monnaie augmente => fait monter sa
valeur. Et si à un moment donné, la valeur de notre monnaie augmente, la BC doit faire baisser la
valeur, en en revendant.

Mais c’est parfois trop compliqué d’intervenir, donc la parité n’est pas maintenue. On doit dans ce
cas là changer de parité : la monnaie est dévaluée, le taux de change est moins bon. Mais par contre,
la monnaie dont on va augmenter la valeur est elle réévaluée.

Ex : dans le système européen, dans les années 80, le franc était régulièrement dévalué, pour
réévaluer le Deutsch Mark.

Historiquement, on a eu une période de change fixe dans le monde : après les accords de Bretton
Woods, en 1944 => les alliés savent qu’ils vont gagner la guerre et décide que après la guerre, le
taux de change serait fixe, et que le dollar serait la monnaie de référence, qui elle s’étalonnerait en
fonction de l’or. Les autres monnaies sont censées être fixes, avec une marge de + ou – 1 %.

Avantage de ce système fixe :

→ forte stabilité des taux de change, ce qui élimine le « risque de change ». Le RdC est le risque
qu’un agent puisse faire des pertes uniquement parce que le taux de change a bougé, ce qui fait que
si ce risque existe, les agents évitent de faire des transactions avec l’étranger, ce qui ralentit la
croissance.
=> imaginons que l’on vend des biens d’une valeur de 10 000 dollars à un agent américain. Mais
ces biens ne seront livrés que dans 3 mois. Si au moment où on signe ce contrat, 1€ = 1 dollar, on se
dit que dans 3 mois on va récupérer l’équivalent de nos 10 000€.
PROBLEME : si à l’issue des 3 mois, le taux de change s’est modifié et 1€ rapporte désormais 2$,
je récupère donc 10 000$, ce qui ne ferait que 5 000€, donc bcp moins que ce que j’avais prévu, et
potentiellement moins que ce que j’avais investi dans le production => donc potentielles pertes =>
uniquement à cause de la modification du taux de change.
Le problème est donc que quand il y a un risque de change, les agents vont être très prudents, et cela
va limiter l’activité économique.

Inconvénient :

→ cela onlige les BC à intervenir tout le temps, ce qui peut être compliqué, voire contraignant.

=> et de fait depuis 1976, on est repassé à l’autre système, de change flottant, sauf UNE ZONE DU
MONDE : l’Europe (avant l’euro), avec le système monétaire européen, avec des marges de + ou –
5 %, aussi appelé le « serpent monétaire » :

Schéma 7

Donc le taux de change des monnaies européennes variait dans ce tunnel, comme un serpent.

Système de change flottant = cas inverse : la BC n’est pas obligée, et la monnaie fluctue comme
elle veut. Lorsque la valeur de la monnaie baisse, on dira que la monnaie se déprécie, et lorsque la
valeur augmente, on dira que la monnaie s’apprécie.

Avantage :
→ les BC sont plus libres, et peuvent jouer avec le taux de change comme ça les arrange

Inconvénient :
→ instabilité, réapparition du risque de change et ses inconvénients sur l’économie mondiale.

=> Officiellement on est dans un système de change flottant, mais les BC interviennent quand
même des fois, quand ça part trop en sucette, ce qui fait qu’on parle dun « régime de change
intermédiaire », où on dit que l’on est dans une situation de « flottement impur ».

intérêts de jouer sur la valeur de sa monnaie :

Effets positifs Effets négatifs


Dévaluation ou dépréciation de → augmenter la compétitivité → montée de l’inflation, car il
la monnaie (flottant) prix des entreprises nationales : faut plus de monnaie pour
si on fait baisser les prix, cela acheter la même chose.
augmentait la compétitivité → fuite des capitaux.
(c’est ce que fait la Chine). → problème de la « courbe en
J ».
Réévaluation ou appréciation de → faible inflation. → baisse de la compétitivité
la monnaie → entrée de capitaux (car la prix des entreprises nationales.
monnaie sera considérée
comme forte).
Histoire de compétitivité prix :

ex : on part de 1€ = 1$ : donc un bien qui compte 100€ en France, coûte 100$ aux USA.
Mais si le même bien ne revient qu’à 75$ aux USA : les USA vont pouvoir vendre en France, mais
les français n’arriveront pas à exporter aux USA, et ils vont même importer des biens américains.
Dans l’idéal, il faudrait donc augmenter la compétitivité.
Et on peut jouer sur la valeur de la monnaie, en faisant en sorte que 1€ ne vaille plus que 0.5$.
Donc mon bien en Europe vaut toujours 100€, sauf que maintenant, le vendre aux USA revient à le
vendre à 50$ : j’arrive donc à exporter mon bien, et les importations vont cesser.
=> TOUT CELA JUSTE EN MODIFIANT LE TAUX DE CHANGE.

Précisons malgré tout que cette statégie, de protectionnisme monétaire, ne fonctionne pas toujours.
Elle donction éventuellement avec un peu de retard, et peut avor des effets négatifs.

→ Ne fonctionne pas toujours : ça permet bien d’augmenter la compétitivité-prix, mais il n’est pas
sur que le déficit commercial du pays soit dû à cette compétitivité, il peut être dû par exemple à la
compétitivité hors-prix, comme une mauvaise qualité.

→ Même si c’est efficace, ses effets sont décalés dans le temps : amène au problème de la courbe
en J : idée que les consommateurs ne réagissent pas immédiatement à une variation de la
compétitivité-prix (par exemple s’ils ont déjà fait des commandes), ou ils ne sont pas informés
directement, et ils ne modifient pas directement leur comportement.

Cela veut dire que pendant cette période, le pays continue d’importer autant qu’il importait
d’habitude, mais comme la valeur de la monnaie a baissé, cela va coûter plus cher d’importer de la
même façon.
Donc pendant ce temps, le déficit commercial augmente, et c’est seulement quand les
consommateurs commencent à modifier leurs comportements, que le déficit va se résorber.

=> au départ, cela n’a donc pas des effets immédiats, et cela creuse même le déficit.

Graphiquement : Schéma 8

Cette courbe est problématique, car le moment où la politique creuse encore le déficit est
dangereux, l’économie du pays y est très vulnérable. Il faut savoir si on peut se permettre cette
baisse à court terme, avant l’amélioration à long terme, ce qui n’est même pas sur.

Ces politiques peuvent aussi avoir des effets néfastes : quand on fait baisser la valeur de la monnaie
→ montée de l’inflation et fuite des capitaux, ce qui n’est pas très bon non plus.

B) Construction de la courbe BP

L’idée est donc de présenter le modèle ISLMBP. Dans ce modèle de Mundell et Flemming, on va
ajouter une BdP, et on va considérer que cette balance est composée de 2 éléments : la balance des
transactions courantes (BTC), où on mettra les exportations, les importations, et une balance des
capitaux (BK), qui regrouperait les mouvements financiers, et principalement les entrées et sorties
de capitaux.

Solde de BTC : ce solde dépend du revenu. Si le revenu national augmente, cela veut dire que les
agents ont plus de revenus, et ils vont consommer davantage, et en économie ouverte, hausse de la
consommation, cela veut dire hausse des importations en économie ouverte => diminution du solde
de BTC.
Donc on peut dire que : BTC (Y-) (= dépend négativement du revenu).

Solde de BTK : dépend quant à lui du taux d’intérêt. Si le taux d’intérêt augmente, les capitaux vont
entrer dans le pays, car cela veut dire que les capitaux sont mieux rémunérés. Et donc le solde de la
BTK s’améliore, ce qui fait que : BTK(i+).

Ayant dit cela, ils vont poser la condition d’équilibre de la BdP : il y a équilibre si cette balance
n’est ni déficitaire, ni excédentaire (BdP=0) => BTC + BK = 0 => BK = - BTC.
S’il y a une dégradation de BTC, pour qu’il y ait équilibre, il faut que cela soit compensé par une
hausse du solde de BK, et il faut donc qu’il y ait davantage d’entrées de capitaux.

La courbe BP relie donc les couples de point Y;i tels qu’il y a équilibre extérieur, c’est-à-dire tels
que BP = 0.

Schéma 9

imaginons qu’un point A est tel que la BdP est équilibré. Si le revenu augmente, BTC diminue, donc
pour que BP continue à être équilibrée / égale à 0, il faut que BK augmente, ce qui se traduit par une
augmentation du taux d’intérêt.
Pour rester sur la courbe BP, il faut que je sois avec un Y + élevé, mais un taux d’intérêt + élevé
(point B).
Si le revenu baissait, cela veut dire que j’importe moins, et pour que BP soit tjr nulle, il faut baisser
le taux d’intérêt…
→ si on est au-dessus de BP : excédent de la BdP.
→ si on est en-dessous de BP : déficit.

La pente de BP quant à elle, dépend du degré d’ouverture des marchés financiers, c’est-à-dire de la
facilité avec laquelle les capitaux peuvent se déplacer d’un pays à l’autre.

Prenons 2 cas :

=> l’un où BP est très peu pentue : pour passer de A à B : pour compenser l’augmentation de
revenu, il faut une petite hausse du taux
d’intérêt, et donc les capitaux bougent pour très peu, donc marchés ouverts.

=> BP est très pentue : pour la même augmentation de revenu, il me faut désormais une importante
augmentation du taux d’intérêt,
et pour que les capitaux se déplacent, il faut qu’il y ait de grosses variations de taux d’intérêt, donc
les capitaux sont ici très peu mobiles.

Retenir : + les marchés financiers sont ouverts, - BP est pentue.

Dans le modèle ISLMBP, on suppose que les marchés sont parfaits, qu’il y a une forte mobilité des
capitaux, et donc on va supposer que BP est le moins pentu possible = horizontal.

On va donc pouvoir représenter ce modèle : on va voir apparaître l’équilibre global en économie


ouverte : équilibre sur le marché des biens et des services, équilibre sur le marché de la monnaie, et
équilibre extérieur, donc ce sera le point d’intersection des 3 courbes.
L’équilibre global = le couple de point Y*;i* qui assurent à la fois l’équilibre sur le marché des
biens et des services (IS), sur le marché de la monnaie (LM), et l’équilibre extérieur.
→ ISLMBP : on ajoute un BdP à 2 composantes (BTC(Y-) et BTK(i+)), pour que ça soit
équilibré : BK = - BTC, savoir tracer la courbe et la comprendre, et la pente qui dépend de la
facilité à bouger des capitaux, et ici on supposera que les marchés sont parfaits.

C) L’efficacité de la politique économique en régime de change fixe

On va supposer que IS et LM se coupent dans la zone intermédiaire.

1- efficacité de la politique budgétaire

Schéma 10

supposons maintenant qu’on a une relance budgétaire : IS est décalée vers la droite, on a un
nouveau point d’intersection avec LM => la politique de relance est a priori efficace : augmentation
de Y, mais aussi augmentation de i. Or je suis désormais en éco ouverte : donc des capitaux vont
entrer, donc le solde de BK augmente, et ma BdP augmente globalement : on voit que e2 est au-
dessus de BP.
→ 2 conséquences : monter la valeur de la monnaie, et mettre en excédent la BdP.

MAIS, je suis en système de change fixe, et on n’a pas le droit de laisser monter la valeur de la
monnaie. La BC doit dc réagir et maintenir la valeur de la monnaie, et donc elle va augmenter
l’offre de monnaie, ce qui fait que LM va bouger, et se décaler à son tour vers la droite, jusqu’au
moment où on sera revenu à la parité, à l’équilibre de BP.

On constate donc que au final, l’effet de ma politique économique est assez important : on passe de
Y1 à Y3.

2- efficacité de la politique monétaire

Même point de départ :

Schéma 11

Politique de relance budgétaire : Lm est translatée vers la droite : augmentation revenu + baisse
taux d’intérêt.
→ La valeur de la monnaie baisse, donc BP est déficitaire.

MAIS, système de change fixe : la BC doit réagir, et diminuer l’offre de monnaie, pour en
réaugmenter la valeur => LM rebouge vers la gauche, pour retrouver l’équilibre de BP, il faut donc
revenir au LM de départ.

→ POLITIQUE DE RELANCE BUDGÉTAIRE EN CHANGE FIXE = INEFFICACE.


=> cette inefficacité est à la base d’un grand résultat : « triangle d’incompatibilité de Mundell » :
idée est que l’on peut pas avoir à la fois 3 éléments : change fixe, libre-circulation des capitaux, et
politique monétaire autonome. On ne peut en avoir que 2 en même temps au max.

Schéma 12

Historiquement : après Bretton Woods, le système de change est fixe, mais à l’époque on a encore
peu de mouvements de capitaux. On peut donc avoir des politiques monétaires autonomes.
Après Bretton Woods, on n’a plus été en change fixe, car mondialisation financière : libre-
circulation des capitaux.
Les pays veulent garder leurs politiques monétaires autonomes, et ils vont donc abandonner les
changes fixes.

Mais Zone Euro : au départ, on choisit l’autre solution : accorder les politiques, en gardant le
change fixe

→ Dans le modèle ISLMBP : on est en change fixe, et libre-circulation des K, ce qui veut dire
qu’on ne peut plus avoir de politiques monétaires autonomes, et en effet, on voit que le pays voulait
mener une politique monétaire autonome, mais il est obligé de revenir au LM de départ.

À retenir : en change fixe, et en économie ouverte, la politique de relance doit être une
politique de relance budgétaire, c’est la seule qui fonctionne.

D) L’efficacité de la politique économique en régime de change flexible

1- efficacité de la politique budgétaire

Point de départ :

→ on repart du point e1
→ on veut effectuer une politique de relance budgétaire => IS translatée à droite, et on a notre
nouveau point e2 qui apparaît, caractérisé par une augmentation de Y, mais aussi de i.
→ cette augmentation de i se traduit par une entrée de capitaux : hausse de la valeur de la monnaie,
excédent de BP.

Différence : je suis désormais en change flexible. La BC peut donc décider de ne pas intervenir, et
on peut rester avec ce taux d’intérêt assez élevé.
Or ce taux d’intérêt élevé va avoir des conséquences, de même que l’appréciation de la valeur de la
monnaie :

⇒ conséquences internationales : perte de compétitivité des entreprises nationales, ce qui va se


traduire par une baisse des exportations.
⇒ par ailleurs, si le taux d’intérêt baisse, on a aussi une baisse de l’investissement,

⇒ ralentissement de l’activité économique  : donc les effets positifs de la relance, sont


compensés par les effets négatifs liés à l’augmentation de valeur de la monnaie, et à
l’augmentation de i.

Graphiquement : IS rebouge vers la gauche, et revient à sa position de départ.

BILAN : la politique budgétaire en change flexible est inefficace.

2- efficacité de la politique monétaire

on repart de ISLMBP et du point e1.

Schéma 13

→ nouveau point e2, qui se caractérise par une baisse du taux d’intérêt => sortie de capitaux, baisse
de valeur de la monnaie et déficit de BP.
→ mais je ne suis plus en change fixe, donc la BC n’est pas obligée d’intervenir.
→ elle laisse faire, et :
⇒ dépréciation de la monnaie : augmentation de la compétitivité-prix.
⇒ hausse des exportations.
⇒ + d’investissements (car baisse du taux d’intérêt).
⇒ des effets plutôt positifs sur l’économie économique.

Graphiquement : IS est décalée vers la droite comme il y a + d’investissements, et on voit apparaître


e3, qui est à l’intersection de LM2, IS2 et BP.

Et c’est pour ce point que Y est le + élevé.

BILAN : en change flexible, la politique monétaire est très efficace.

Change fixe Change flexible


Politique budgétaire efficace inefficace
Politique monétaire inefficace efficace
LES POLITIQUES ÉCONOMIQUES

Chapitre 2 : La nouvelle macroéconomie classique


Introduction : la remise en cause du modèle ISLM

Pendant assez longtemps, la macro a été dominé par le courant keynésien, puis néo-keynésien, et
donc notamment le modèle ISLM, considéré comme un passage obligé.

Mais dans les années 70, on va assister à un retour en force des thèses libérales, à la fois dans les
politiques économiques qui vont être menées, et dans les théories économiques qui vont être
construites. Cela se passe dans ces années là d’abord pour des raisons factuelles :

→ fin des 30 Glorieuses


→ apparition d’un phénomène nouveau : la stagflation ⇒ croissance assez faible, voire quasi nulle,
qui s’accompagne en plus d’inflation.

Face à cette situation, on se rend compte que les politiques de relance keynésiennes sont inefficaces,
alors qu’elles avaient plutôt bien fonctionné jusque là (ex : politique keynésienne lancée par Chirac
en 76, qui n’a pas fonctionné).

Remise en cause donc de ces politiques d’inspiration keynésienne, qui semblent être devenues
inefficaces. Or le modèle ISLM portait ce message d’efficacité des politiques de relance si elles
étaient bien choisies.

Au niveau théorique, les libéraux reprennent du poil de la bête, et on voit ressurgir les thèses
libérales, au point même qu’on va voir apparaître un nouveau courant, la nouvelle macroéconomie
classique (NMC).
→ Auteurs principaux : Friedman, Lucas, et Barro.
C’est donc à la fois factuel et théorique, et cela va se traduire par l’élection dans la plupart des pays
industrialisés, des gouvernants qui se réclament du libéralisme, dont notamment Thatcher et
Reagan.

Caractéristiques :

→ remet en avant les thèses des économistes classiques et néo-classiques, et leur point commun est
justement le libéralisme (idée que le marché fonctionne mieux sans régulation de l’état, et qu’il faut
les ajustements se faire sur le marché, c’est comme cela qu’on va revenir à l’équilibre, donc PAS
DE POLITIQUES DE RELANCE CONJONCTURELLES).
→ le qualificatif « nouvelle » s’explique par le fait que ce courant va rompre avec la méthode de la
macroéconomie telle qu’elle avait été imaginée par Keynes, puisque c’est un courant qui affirme
qu’« il faut donner des fondements microéconomiques à la macroéconomie » ⇒ il faut repartir
des comportements individuels si on veut produire des théories économiques satisfaisantes. Ils vont
reprocher aux keynésiens d’établir des modèles dans lesquels on ne peut pas comprendre le
comportement des agents, des modèles qui reviendraient à supposer des agents irrationnels. Ils vont
donc réaffirmer que les agents sont rationnels, qu’on peut comprendre leurs comportements, et que
c’est ce qui doit constituer la base du modèle.

On va voir que tout démarre dans des débats autour de ce qu’on appelle la « courbe de Phillips ».
I- La courbe de Phillips

Nous sommes donc dans les années 1950, et la question de l’inflation que l’on pensait avoir résolue,
commence à se reposer, principalement en Grande Bretagne.
Cette inflation pose problème et va obliger le gouvernement britannique à mener des politiques de
« Stop and Go ».

L’idée est que pour relancer l’économie britannique, les gouvernants vont d’abord mener des
politiques keynésiennes (GO).
Mais problème, ces politiques s’accompagnent d’une accélération de l’inflation, et les gouv vont
vouloir mener une politique pour casser l’inflation, donc politiques d’austérité (STOP), et elles se
traduisent par une chute de la croissance, une hausse du chômage…
Ils sont donc coincés entre ces écueils et alternent régulièrement les politiques (STOP AND GO).

⇒ l’inflation redevient donc un enjeu de politique économique.

Et apparaît à ce moment là l’idée que les pays sont obligés de choisir entre l’inflation et le chômage,
on dit qu’il y a « dilemme inflation-chômage ». Cette idée apparaît donc de manière empirique au
début, en observant ce qui se passe en GB.
L’idée devient théorique quand l’économique Phillips se penche sur la question.

A) La relation de Phillips

Nous sommes donc en 1958, P publie un article dans Economica, article très empiriques, de tests,
dans lequel il cherche à mettre en évidence des corrélations, et il pose l’hypothèse qu’il y aurait un
lien inverse entre l’évolution des salaires nominaux (sans tenir compte de l’inflation) et l’évolution
du chômage de l’autre.
Cela voudrait dire que selon lui, quand il y a beaucoup de chômage, les salaires ne devraient pas
beaucoup augmenter, et quand le chômage est faible, les salaires augmentent plus (questions de
rapport de force, on est + ou – remplaçable).

Il va donc faire une étude sur le Royaume-Uni, entre les années 1861 et 1957. Il obtient le
graphique A.

Cf graphique : chaque point = une année, n’est représenté que le début de la période.
En ordonnée = le taux de variation des salaires, en abscisse = taux de chômage.

Interprétation : (s’il y a un lien, il faut qu’il y ait graphiquement une droite, ce qui semble à peu près
être le cas).
On part de en haut à gauche : taux de chômage très faible ⇒ forte hausse des salaires.
On arrive en bas à droite : taux de chômage très fort ⇒ augmentation des salaires très faible, voire
baisse des salaires.

→ Cela confirme donc l’hypothèse de Phillips, et c’est ce qu’on appelle la « relation de Phillips » :
le lien inverse entre le chômage et les salaires.

Graphiquement, P voit apparaître un point intéressant : le taux de chômage pour laquelle les salaires
ne bougent pas : autour de 5.5 % de chômage ⇒ ce niveau de chômage sera appelé le NAWRU
(None accelerating wadge rate of unemployment = taux de chômage qui n’accélère pas les salaires).
B) Une interprétation néo-keynésienne : la courbe de Phillips

On est cette fois en 1960, dans l’American economic review, deux auteurs, beaucoup plus connus,
Samuelson et Solow (néo-keynésiens) vont reformuler la relation de Phillips.

Idée très simple : P a montré qu’il existait ce lien inverse entre chômage et salaire. Et ils disent qu’il
doit aussi y avoir un lien entre taux de chômage et évolution des prix, parce que d’après eux, les
salaires et les prix évoluent ensemble (les salaires augmentent, les entreprises répercutent cela sur le
prix, et vice versa).
En partant de la relation de Phillips, on arrive donc à l’idée qu’il y a aussi un lien entre évolution
des prix et chômage.

Cela donne ce qu’on appelle la courbe de Phillips, simplement dérivée de ses travaux.

Schéma 1

Courbe obtenue par simple raisonnement / déduction établie empiriquement.

Cette courbe est intéressante car elle permet de représenter graphiquement l’idée d’arbitrage entre
inflation et chômage : je peux choisir d’avoir peu de chômage, mais la contrepartie est d’accepter
une forte inflation. Et vice versa.
Mais schéma toujours keynésien, car on continue de dire qu’il est possible de réduire le chômage
avec des politiques de relance, avec une contrepartie mais c’est quand même possible.

→ c’est là-dessus que les NMC vont concentrer leurs efforts, sur l’idée que l’on peut réduire le
chômage.

II- L’hypothèse d’anticipations et ses conséquences : la relecture de Friedman

A) Les études empiriques : l’instabilité de la courbe de Phillips

Dans les années 60, début de la stagflation, idée d’un arbitrage devient moins facile à tenir, et on
commence à s’interroger sur la validité de la courbe de Phillips. Et puis surtout, quand on essaie de
tester la courbe sur des données plus récentes, on arrive à des choses plus complexes que ce à quoi
on était arrivé.
Par exemple, ça a été testé sur les USA et GB, et on obtient pas exactement la courbe de Phillips.

Royaume-Uni : on peut en réalité identifier des phases, et on peut trouver dans les faits des courbes
de Phillips :

→ 65-67 : courbe de Phillips


→ 75-77 : à nouveau courbe de Phillips après plusieurs phases bizarres
→ 80-86 : belle courbe de Phillips

USA : cet effet phase est encore plus nette :

→ 61-69 : magnifique courbe de Phillips


→ 76-79
→ 80-82
Donc quand on regarde d’un peu plus près, on constate en fait qu’il y a des courbes de Phillips, avec
l’idée d’un décalage vers la droite, ce qui veut dire que pour un taux de chômage donné, il faut
accepter au fur et à mesure un taux d’inflation
de + en + élevé.
Ex : pour les USA, pour avoir un taux de chômage de 6 %, il fallait accepter une inflation de 1 %
(en 1962).

C’est ce phénomène que Friedman va réussir à interpréter.

B) Distinguer court terme et long terme : la relecture de Friedman

1- Intégrer les anticipations

On se situe cette fois en 1968, et Friedman publie un article où il propose une relecture, une
nouvelle interprétation de la courbe de Phillips, sa théorie reposant sur 2 grandes idées :

→ les agents n’ont effectivement pas d’information parfaite, que par exemple les agents ne savent
pas quels seront les prix à la période suivante.
Il faut malgré tout prendre des décisions, et les agents doivent prendre leur décision en anticipant ce
que sera l’inflation, et c’est tout particulièrement le cas des offreurs et des demandeurs de travail. Ils
se rencontrent au moment de l’embauche, signe un contrat et se mettent d’accord sur un salaire
nominal, contrat qui n’est pas renégocié régulièrement. Donc cela veut dire qu’au moment de
signer, il faut avoir une idée sur ce que sera l’inflation dans quelques mois et quelques années, que
ce soit pour l’employeur ou pour le salarié.
Cela fait que souvent on dit que Friedman c’est « la courbe de Phillips, augmentée des
anticipations ».

→ les agents peuvent faire des anticipations erronées, donc de mauvaises anticipations. Et Friedman
va supposer que c’est le cas notamment des offreurs de travail (salariés), on dit que les offreurs de
travail sont victimes d’« illusion monétaire » : les offreurs de travail ne perçoivent pas une future
inflation. Cela veut dire qu’ils surestiment un salaire réel trop faible.

Et dans le cadre de ces hypothèses, les politiques de relance sont efficaces qu’à court terme, et
inefficace sur le long terme.

2- La courbe de Phillips à court terme

point de départ du raisonnement de Friedman : la courbe de Phillips :

→ supposons qu’on parte d’un point A, au NAIRU. Les gouv considèrent que le chômage est trop
élevé, et qu’ils vont mener une politique de relance monétaire (seule politique étudiée par Friedman
ici). Dans le raisonnement de Friedman, quand on met + de billets en circulation, cela entraîne une
hausse de l’inflation ⇒ tout le monde va dépenser l’argent remis en circulation, donc augmentation
de la demande, ce qui ne sera pas le cas de l’offre → augmentation des prix.
→ cela veut dire qu’à salaire nominal inchangé, baisse du salaire réel, car baisse du pouvoir
d’achat. Les employeurs, chefs d’entreprise ne sont pas victimes d’illusion monétaires, et ils se
rendent compte que le salaire réel baisse, et ils sont contents et prêts à embaucher de nouveau
travailleurs.
→ les offreurs de travail ne se rendent eux pas compte qu’il y a de l’inflation, et ne se rendent pas
compte que le salaire réel a baissé, et ne réagissent pas.
BILAN : moins de chômage, donc ça a été efficace, à court terme, et en acceptant de l’inflation :
graphiquement, nous somme sur un point B, beaucoup plus haut et à gauche sur la courbe.

3- la courbe de Phillips à long terme

A un moment donné, les travailleurs se rendent compte que le salaire réel a baissé, ils ne sont plus
victimes d’illusion monétaire, et certains vont demander une augmentation de leur salaire nominal,
voire certains se retirer carrément du marché du travail. Les chefs vont être obligés d’accepter cette
demande, et on revient au salaire réel de départ.
Les employeurs vont devoir licencier les gens qu’ils avaient embauchés, pour revenir au niveau de
départ de demande de travail. Graphiquement, on passe du point B, à un point C, au même niveau
que A, pour des prix toujours au même niveau que B.
(VOIR SCHEMA). A long terme, ce n’est donc pas du tout rentable.

→ analyse intéressante, car cela permet graphiquement d’expliquer que au fur et à mesure que le
temps avance, on a des courbes de Phillips, qui sont sans cesse décalée vers le haut.
Mais surtout d’un point de vue de politiques économiques : à long terme je me retrouve en C, puis à
un point encore + haut, donc à long terme, la courbe de Phillips est verticale : la politique de relance
est cette fois inefficace : je ne peux pas réduire durablement le taux de chômage, on ne peut pas
s’écarter d’un taux de chômage dit naturel.

Friedman dira que la seule façon de réduire le taux de chômage naturel est de mener des politiques
structurelles (mettre fin au chômage volontaire, supprimer les aides aux chômeurs, diminuer le
pouvoir des syndicats…), mais les politiques conjoncturelles keynésiennes sont inefficaces à court
terme.

Et elles sont finalement même nocives, car elles génèrent de l’inflation.


Il n’y a plus du tout d’arbitrage inflation-chômage.

⇒ à long terme : courbe de Phillips verticale.

Certains économistes vont affirmer que même à court terme la relance est inefficace.

III- L’hypothèse d’anticipation rationnelle et ses conséquences  : la nouvelle macroéconomie


classique

A) Des anticipations adaptatives aux anticipations rationnelles

1- L’hypothèse des anticipations adaptatives et sa remise en cause

Repartons de Friedman et sa relecture de la courbe de Phillips. Il nous explique que les salariés ne
sont victime d’illusion qu’à court terme, et ils finissent par se rendre compte que les prix ont
augmenté.
Mais il nous dit aussi qu’ils sont systématiquement victime d’illusion monétaire, à court terme. Ce
qui signifie que à chaque fois que l’état mène une politique de relance, ils ne voient pas qu’il y a de
l’inflation et ils sont victimes d’illusion monétaire.

Friedman sent donc bien qu’il y a une faille dans son raisonnement, et il nuance en disant qu’ils
sont toujours victimes d’illusion, mais ils apprennent au fur et à mesure de leurs erreurs, et ils vont
faire moins d’erreur d’anticipation à chaque fois
→ ils vont corriger leur anticipation en tenant compte de leurs erreurs passées = hypothèse
d’anticipation adaptative.
De manière formelle, on peut écrire que :

Pat (prix anticipé pour la période t) = Pat-1 + n(Pt-1 – Pat-1)


plus n est proche de 1, plus je tiens compte de mes erreurs passées (avec 0<n<1).

Donc on a cette idée que les agents apprennent un peu de leurs erreurs. Donc cela veut dire que à
chaque fois qu’il y a une politique de relance → illusion monétaire à court terme, mais de moins en
moins.

Graphiquement : Schéma 2

Apprentissage, mais toujours erreur malgré tout, l’inflation n’est toujours pas complètement
anticipée.

On peut voir cela avec :

→ supposons que les prix anticipés en période 1 par les agents étaient 100, et ils étaient en fait de
200, et ils se maintiennent à 200 tout le reste des périodes.
→ supposons que n = 0.5, l’agent corrige la moitié de ses erreurs à chaque.
Donc Pa1 = 100, Pa2 = 100 + 0.5 (200 – 100) = 150, Pa3 = 150 + 0.5 (200 – 150) = 175 …

⇒ Mais du coup les prévisions n’atteignent jamais les vrais prix, même si ça reste efficace à court
terme.

Certains économistes vont considérer que ça n’est pas la vision d’un agent très rationnel, au bout
d’un moment, un vrai agent rationnel prévoit le bon prix sur le long terme.

2- L’hypothèse des anticipations rationnelles

Cette hypothèse est formulée très tôt, dès 1961, dans un article de Muth, article qui a très peu
d’échos sur le moment. Il nous explique que l’information étant rare et coûteuse (on n’est plus à
cette époque dans une information parfaite), elle n’est jamais gaspillée par les agents.
Et donc si une information est disponible, les agents vont récupérer l’info et l’utiliser au mieux.

L’article est repris un peu plus tard, début années 70, par un économiste beaucoup plus connu,
Lucas, et il dit que l’on va pouvoir poser l’hypothèse des anticipations rationnelles, l’article
s’appelle « Anticipation et neutralité de la monnaie » (1972).
L’article part de la même hypothèse, info rare et coûteuse, donc les agents vont l’utiliser au mieux.
Mais il va en tirer des conséquences.
Il suppose donc que les agents formulent des anticipations rationnelles.
Cela ne suppose pas que les anticipations vont être parfaites, elles peuvent être erronées, l’important
est qu’ils font la meilleur anticipation possible au vu de l’information dont ils disposent.
→ Aucune anticipation meilleure ne pourrait être faite avec la même info.

Cela veut dire que la valeur anticipée est l’espérance mathématique de la variable.

Cette hypothèse va avoir une forte influence sur la courbe de Phillips.


B) Courbe de Phillips avec anticipation rationnelle

Les nouveaux macroéconomistes vont donc utiliser l’hypothèse, et affirmer que les politiques de
relance keynésiennes sont inefficace, même à court terme.

Sur le schéma : on part du point A, relance monétaire qui conduit à l’inflation, l’entreprise anticipe
correctement l’inflation, et les travailleurs eux aussi vont faire cette même anticipation, car ils
disposent des mêmes raisonnements économiques que les chefs d’entreprises.

Ad, s’il y a anticipation rationnelle, il n’y a plus d’illusion monétaire, y compris à court terme, et ils
vont immédiatement réclamer une augmentation des salaires nominaux, donc le salaire réel ne
baisse pas en réalité, donc les employeurs ne modifient pas leur demande de travail.

Graphiquement, si je pars du point A, j’arrive directement sur le point C, puis à E…

⇒ débouche sur une autre vision de la politique économique

C) Une nouvelle vision de la politique économique : des règles plutôt qu’une politique
discrétionnaire

Cette politique de relance est donc inefficace à court terme pour les NMC, car les agents sont tous
capables d’anticiper les effets.

Ce qui fait que la NMC, on peut intégrer l’effet Ricardo-Barro, car Barro nous explique que
lorsqu’on mène une politique de relance budgétaire, les agents sont capables d’anticiper les effets,
et notamment que cela va créer un déficit budgétaire, et donc les agents sont capables d’anticiper
une future hausse d’impôts, et conserver leur revenu, ce qui ne relancera pas l’économie.

On dit que les agents arrivent à déjouer / contrer les politiques économiques du fait de leurs
anticipations.

À partir de là, on pourrait se dire que pour les pouvoirs publics, il serait tentant de surprendre les
agents, déjouer leurs anticipations. Et par exemple, le gouvernement pourrait faire preuve de ce
qu’on appelle « incohérence temporelle », c’est-à-dire un gouvernement qui ferait l’annonce d’une
politique économique, mais ne ferait pas ce qu’il a annoncé.
Ex : un état qui veut augmenter ses recettes fiscales, il pourrait avoir intérêt à annoncer pour le futur
un taux d’imposition plus faible que celui qu’il a l’intention de mettre en place ⇒ les agents vont
donc accumuler de la richesse, investir, produire de la richesse, puisqu’ils le paieront pas dans leurs
impôts ⇒ au final, l’état met donc un fort taux, et prélève donc une grosse part des richesses
accumulées.

Il semblerait que ça soit une mauvaise idée, car à partir du moment où l’état a fait cela une fois, se
met en place un jeu entre l’état et les agents : un jeu non-coopératif et où en plus, plus aucun agent
ne fait confiance à l’autre. Et le problème de ces jeux est que ça débouche généralement sur des
situations sous-optimales.
Par exemple, à partir du moment où ils ont été trompés une fois, les agents ne vont plus croire aux
annonces de l’état, et ils vont par exemple ici anticiper un très haut niveau d’imposition, + élevé
sans doute que le taux d’imposition qui sera réellement mis en place. C’est donc sous optimal, car :
→ si les agents anticipent un taux d’imposition très élevé : ils investissent -, font – d’efforts, donc
peu de richesses, donc l’état récupère beaucoup moins que ce qu’il avait prévu : c’est perdant –
perdant.
Ce n’est pas efficace dès lors que les situations se reproduisent. Et les NMC vont aussi dire qu’il
serait mauvais que l’état agisse « à discrétion » : quand il le souhaite, comme il le souhaite.
⇒ il serait donc souhaitable que l’état se fixe dès le début des règles, qu’il serait ensuite obligé de
respecter.

Thèse défendue par deux auteurs : Kydland et Prescott, article « Rules rather than discretion ».

L’intérêt de la règle est que les agents peuvent former leurs anticipations dans un univers où il y
moins d’incertitude, et donc ils ne vont pas surréagir.
→ sont déjà mises en place ce genre de règles en France  : pacte de stabilité de croissance (le déficit
ne doit pas dépasser 3 % du PIB, la dette ne doit pas dépasser 60 % du PIB), Sarkozy qui voulait
intégrer la « règle d’or » à la Constitution ⇒ le budget soit équilibré et pas en déficit chaque année
(ça ne s’est pas fait), règle énoncée par Friedman, qui explique que lorsqu’on augmente le seuil
monétaire, ça a simplement un effet sur l’inflation, donc Friedman énonce la règle du k %, la BC
devrait être contrainte d’annoncer et respecter sa cible, de fixer un taux d’inflation de k %, et elle ne
peut plus changer sa politique.

⇒ réduit l’incertitude, anticipations + correctes, autant ne pas mener de politiques discrétionnaires


puisqu’elles ne fonctionnent pas de toute façon.

C’est d’autant plus important pour eux, que les libéraux considèrent que les gouvernements ont
tendance à privilégier le court terme sur le long terme, et à privilégier leur intérêt électoral par
rapport à l’intérêt général.
C’est la thèse défendue par l’école du « Public Choice » : idée que les gouvernants, comme les
agents, préfèrent leur intérêt personnel plutôt que l’intérêt général.
Et cela revient donc à privilégier le court terme, puisqu’on est élu à court terme plutôt, les
conséquences des politiques ne se ressentent que plus tard.

Et c’est ce que Nordhaus, appelle political buisness cycle ⇒ juste avant une échéance électoral, les
gouvernements vont avoir tendance à mener des politiques de relance, baisser l’imposition… tout ce
qui est efficace à court terme.

D’après la NMC, il faut essayer d’empêcher ces comportements discrétionnaires, où le


gouvernement peut décider quand il veut de mener ce qu’il veut.

Ces conseils ont été appliqué en partie seulement, avec le meilleur exemple le pacte de stabilité de
croissance de la zone euro. Quelques pays ont mis en place la « règle d’or », qui interdit les déficit
budgétaire trop important, mais en réalité, ce sont des règles souvent peu respectés, et par exemple,
au moment du covid, la France a obtenu une suspension de ce pacte de stabilité croissance.
Une des raisons pour lesquelles est menée la réforme des retraites est de réduire le déficit, les
dépenses publiques surtout, pour rééquilibrer les comptes, revenir vers les 3 %, ce qui intervient en
même temps que la baisse des allocations chômages.

Malgré tout, les gouvernements n’ont donc pas envie d’avoir les mains liés dans leurs décisions, et
on est dans un régime de « discrétion contrainte », c’est-à-dire que les gouvernements continuent de
mener leurs politiques, sous réserve de respecter quelques grandes règles.
Ex : idée d’un équilibre budgétaire sur le long terme est ancré en zone euro, idée que la BC devrait
faire connaître sa fonction de ré action, ce qui voudrait dire qu’elle doit faire connaître la
manière dont elle réagira si on s’écarte de ses objectifs, ce n’est pas chiffré précisément, c’est juste
un ordre de grandeur, mais on sait que l’objectif de la BC est de limiter le taux d’inflation, en
augmentant les taux d’intérêts quand ça monte.
Idée fondamentale des libéraux : les politiques conjoncturelles sont inefficaces voire néfastes, et il
serait souhaitable que l’état abandonne ces politiques discrétionnaires.

IV- le modèle offre globale – demande globale

On vient de voir que pour les libéraux, Friedman puis la NMC, les politiques de relances sont
inefficaces, au moins à long terme, et elles sont néfastes car elles provoquent de l’inflation.
Avec cette vision des choses, le modèle ISLM paraît peu adapté pour 2 raisons :

→ c’est un modèle qui montre au contraire qu’une politique conjoncturelle peut être efficace si on
choisit bien sa politique. Les nouveaux classiques ne se reconnaissent donc pas dans ce modèle.
→ dans le modèle ISLM, à aucun moment n’interviennent les prix, c’est donc un modèle qui ne
prend pas en compte le phénomène d’inflation. Ad, dans le modèle ISLM, les prix sont supposés
rigides, et tout l’ajustement se fait par les quantités, et non par les prix.

Or le message des classiques est que les politiques sont néfastes car elles créent de l’inflation.
Ils veulent donc un nouveau modèle qui montrerait que les politiques sont inefficaces et néfastes.

Ils vont donc construire le nouveau modèle ASAD (= Offre Agrégée, Demande Agrégée), et cela
permet de montrer ces 2 points.

A) Demande globale et offre globale dans le modèle ASAD

1- la demande globale

Ça va être très simple ici : dans le modèle ASAD, la demande globale ou agrégée est présentée
comme une fonction décroissante du prix, donc cela veut dire que quand le prix baisse, la demande
augmente, ce qui est logique.

Schéma 3

Que se passe-t-il si on fait une politique de relance de la demande ? Cette courbe va être translatée
vers la droite : pour un même niveau de prix, demande plus élevée. Inversement pour une politique
d’austérité.

2- L’offre globale

On va ici partir de la demande de travail, et l’idée est assez simple : si la demande de travail
augmente, l’offre doit augmenter. Et vice versa si la demande baisse.

Et on va commencer par se demander de quoi dépend la demande de travail. L’idée est que la
demande de travail dépend de la comparaison entre ce que le travailleur rapporte à l’entreprise,
et ce qu’il lui coûte.
Ce qu’il rapporte à l’entreprise = productivité marginale du travail = PmT.
Ce qu’il coûte est son salaire réel = W/P.

Et l’entreprise fait un arbitrage, une comparaison, et elle embauche à condition que PmT > W/P.

Ad, la demande de travail est donc une fonction décroissante du salaire réel, mais c’est une fonction
croissante de la PmT.
C’est donc également vrai pour l’offre de bien, qui dépend de la demande de travail, puisque plus
on embauche, plus on peut produire de biens. Et donc l’offre de biens est à son tour fonction
décroissante du salaire réel, et fonction croissante de la PmT.
⇒ Pour expliquer pourquoi elle est croissante ou décroissante, il faut repasser par la demande de
travail.

AS (W/P- ; A+) (A mesure la productivité du travailleur).

B) L’équilibre macroéconomique de court terme

1- La courbe AS de court terme

Dans ce modèle, le court terme est le moment pendant lequel le salaire nominal reste rigide, ne
s’adapte pas, il est fixé.Ce qui peut s’expliquer par exemple par la signature d’un contrat de travail
qui tient sur plusieurs années. Ou le fait que le salaire est fixé par des conventions collectives,
accords entre le patronat et les syndicats, et ces salaires ne sont pas renégociés tout les 3 jours.

Lorsque les prix augmentent, le salaire réel diminue, donc la demande de travail augmente, et donc
l’offre de biens augmente.

Schéma 4

2- Les effets d’une politique de relance de la demande


(toujours à court terme)
Schéma 5

⇒ On voit que après une relance de la demande, les revenus augmentent, mais cela génère de
l’inflation, on retrouve donc le résultat de Friedman à court terme.
⇒ ce qui permet à la politique d’être efficace, car les salaires nominaux sont rigides à court terme

C) L’équilibre macroéconomique de long terme

1- La courbe AS de long terme

Les salaires nominaux ne sont cette fois pas rigides, ils s’ajustent, s’adaptent aux évolutions de prix,
ce qui veut dire que quand les prix augmentent, les salaires nominaux augmentent, ce qui fait que le
salaire réel ne change pas, donc la demande de travail n’est ps modifiée, et donc l’offre de biens
n’est pas modifiée.
Quelque soit le niveau de prix, l’offre de biens est la même.

Schéma 6

2- Les effets d’une politique de relance de la demande


Schéma 7

On voit ici que non seulement la politique de relance de la demande est inefficace sur le long terme
(le revenu ne bouge pas), mais en plus les prix augmentent, et elles sont néfastes.

Friedman disait que c’était parce que l’illusion monétaire se dissipait, et là c’est parce que les
salaires sont renégociés, mais c’est la seule différence.
Si on veut exprimer non pas Friedman mais la NMC (ils nous disent que la politique est inefficace à
court terme aussi), donc pour les NMC, il n’y aurait même pas ASCT.

⇒ dans des copies, c’est un peu redondant de faire et courbe de Phillips et ASAD, donc soit on fait
le raisonnement sur la courbe de Phillips, soit on fait ASAD, mais ce n’est pas la peine de faire les 2
sauf si on ne sait vraiment pas quoi dire, car c’est le même message. Et de même, si c’est un sujet
de politique économique, on n’est pas obligé de réexpliquer tout les schémas, on fait directement le
raisonnement sur les schémas finaux.

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