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Keynésianisme

modèle économique basé sur la demande

Le keynésianisme est à la fois une école de pensée économique


fondée par l'économiste britannique John Maynard Keynes, et le
nom générique donné aux différentes écoles de pensées
postérieures affiliées au keynésianisme. La thèse centrale des
keynésianismes est que les marchés laissés à eux-mêmes ne
conduisent pas nécessairement à l'optimum économique, et que
l'État a un rôle à jouer dans le domaine économique pour pallier
les défaillances des marchés.

Chaque courant keynésien a proposé ses propres thèses, en


augmentant ou rejetant celles soutenues par l'école précédente.
Le keynésianisme originel de 1936 a enfanté la décennie suivante
la synthèse néo-classique (aussi appelée néokeynésianisme) qui
cherche à fusionner les travaux de Keynes et ceux de l'école
néoclassique. Après une période d'effacement dans le monde
académique, une école appelée nouvelle économie keynésienne
émerge dans les années 1990. Parallèlement à cela subsiste une
école post-keynésienne, hétérodoxe et minoritaire, qui se veut la
plus proche du keynésianisme fondateur.
Keynésianisme originel
Thèses principales

Le keynésianisme est fondée sur l'articulation de six principaux


traits, dont trois concernent le fonctionnement de l'économie et
trois les politiques économiques[1].

Les trois principes du fonctionnement de l'économie sont :

1. La demande agrégée détermine la croissance mais est


erratique ;
2. Les inflexions de la demande ont une plus grande influence
sur la production et l'emploi que sur les prix ;
3. Les prix (et notamment les salaires) réagissent lentement au
changement de l'offre et de la demande (absence
d'ajustement spontané).

À partir de là, les keynésiens avancent trois principes de politique


économique :

1. Le niveau usuel de l'emploi est rarement idéal : il est sujet à


la fois aux caprices de la demande et à des ajustements des
prix trop lents ;
2. Le système économique est par nature instable et il est
nécessaire pour la puissance publique de mettre en œuvre
des politiques de stabilisation ;
3. Il est préférable de soutenir l'emploi plutôt que lutter contre
l'inflation.

Keynes propose sa théorie en réaction à celles de l'école


néoclassique, dont les positions ne permettent d'expliquer le
phénomène de sous-emploi (chômage de masse) et l'incapacité
des marchés à revenir spontanément à l'équilibre. Il considère que
la « théorie classique n'est applicable qu'au cas du plein emploi »,
c'est-à-dire qu'elle est un cas particulier de sa propre théorie[2].

Position méthodologique

Keynes ne raisonne pas dans le cadre d'une rationalité


économique parfaite, à la différence des néoclassiques. Les
agents économiques ne sont pas des homines œconomi, et ne
disposent pas d'information parfaite. De fait, leurs
comportements peuvent être erratiques et parfois incohérents[3].

Les travaux de Keynes sont caractérisés par l'étude approfondie


du système économique au niveau macroéconomique, là où les
néoclassiques se concentraient sur le comportement des agents
économiques, c'est-à-dire le niveau microéconomique. Le passage
à la macroéconomie permet à Keynes de penser l'économie
comme interconnectée par des boucles de rétroaction. Les
héritiers des néoclassiques (les monétaristes et les nouveaux
économistes classiques) ont ainsi pu critiquer le keynésianisme
en ce qu'il ignorerait en partie la capacité des agents à réagir (au
niveau micro) aux politiques keynésiennes, ce qui neutraliserait en
partie ou partiellement leurs effets (voir Critique de Lucas et
keynésianisme hydraulique)[4] .

Critique de la loi de Say

L'économie classique s'est fondée sur la loi de Say, énoncée par


Jean-Baptiste Say, selon laquelle l'offre crée sa propre demande.
La production permet la distribution de salaires, qui sont
dépensés dans les produits créés (première conclusion de la loi
de Say). Cela doit logiquement mener, selon les classiques, à un
équilibre sur le marché du travail de plein-emploi (deuxième
conclusion)[4].

Keynes attaque ce mécanisme auto-régulateur, qu'il perçoit


comme déficient. La loi de Say n'est juste que si les salariés
dépensent l'intégralité de leur salaire, ce qui n'est pas le cas ; que
s'ils consomment uniquement la production nationale, ce qui n'est
pas le cas (fuite macroéconomique). Il rejette ainsi la première
conclusion[4].

L'économiste substitue la loi de Say au concept de demande


effective. Cette demande est celle qui est anticipée par les
entrepreneurs, qui estiment la production qu'ils doivent réaliser
afin d'offrir la quantité optimale de biens et de services demandée
par les agents économiques. Comme les entrepreneurs ont, en
période de crise, des anticipations pessimistes et sous-estiment
la demande réelle, ils sous-emploient leurs facteurs de production,
ce qui conduit au chômage. Il rejette par là la deuxième
conclusion[4].

Marché du travail

L'école néoclassique avait fait du salaire un coût comme un autre,


adoptant la perspective de l'employeur. Keynes remarque que le
salaire n'est pas qu'un coût : en versant un salaire, les employeurs
versent en réalité leurs bénéfices futurs. En effet, la distribution de
salaires est ce qui rend possible la consommation, via le canal de
la demande que les salariés adressent aux entreprises[5].

Par ailleurs, Keynes s'oppose à la théorie néoclassique selon


laquelle tout chômage est volontaire. Les tenants de cette thèse
soutenaient que les salariés sont rémunérés à leur productivité
marginale (productivité marginale du travail, « PmL ») ; les salariés
proposent leur force de travail en fonction du gain qu'ils peuvent
en espérer, c'est-à-dire que l'offre de travail par les salariés dépend
du salaire réel (w/p, où w est le salaire nominal et p est l'indice
des prix). S'il y a du chômage, c'est que le salaire réel w/p est
supérieur à la productivité marginale du travail. Le chômage
adviendrait lorsque le salaire deviendrait inférieur à la productivité
marginale du travailleur, c'est-à-dire que les travailleurs
refuseraient d'être payés à leur véritable productivité.
Keynes soutient a contrario la thèse que le chômage est
principalement un chômage involontaire. Pour Keynes, le
mécanisme des prix sur le marché du travail n'aboutit pas
usuellement au plein emploi. En effet :

les salaires nominaux w ne peuvent pas baisser parce qu'il y a


une viscosité des salaires nominaux liés à la négociation des
contrats (rigidité des salaires à la baisse)[6] ;
une baisse des salaires nominaux n'est pas désirable car elle
entraînerait une contraction de la demande, qui provoquerait à
son tour une baisse de la production[6]. L'insuffisance de la
demande effective déterminerait une offre d'emploi qui ne
correspondrait pas à une situation de plein emploi (« le seul fait
qu'il existe une insuffisance de la demande effective peut
arrêter et arrête souvent l'augmentation de l'emploi avant qu'il
ait atteint son maximum »[7]).

Toutefois, Keynes ne récuse pas totalement la théorie classique[8].


En effet, s'il ne croit ni possible ni souhaitable une baisse du
salaire nominal w, la baisse du salaire réel w/p à la suite d'une
montée de l'inflation symbolisée par une hausse de p est pour lui
possible[N 1]. Cela conduira le courant de la synthèse néo-
classique à utiliser la courbe de Phillips dans le cadre d'arbitrages
entre inflation et chômage.
Formalisation de la consommation et de l'épargne

Le keynésianisme originel formalise les fonctions de


consommation et d'investissement dans le cadre d'une économie
fermée. Keynes écrit que la demande effective D est égale à la
somme de la consommation (C) et de l'investissement (I)[9].

La fonction de consommation keynésienne :

Où :

C est la consommation ;
c est la propension marginale à consommer, c'est-à-dire la part
du revenu qui est consommée. Si l'agent consomme tout, c =
1[10] ;
Y est le revenu ;
Co est la consommation incompressible, c'est-à-dire la part du
revenu qui est nécessairement consommée (revenu
désépargné) ;
la fonction d'épargne keynésienne ;

S est l'épargne, que Keynes définit par la négative : c'est la part


du revenu qui n'est pas consommée ;
I est l'investissement, c'est-à-dire l'engagement de capital pour
acheter des biens qui généreront à l'avenir de la richesse ;
l'égalité fondamentale du système économique ;

signifiant que le revenu global de l'économie (l'ensemble des


salaires, des revenus) est égal à la consommation et à
l'investissement ;
d'où  : le revenu global de l'économie est égal à la
consommation et à l'épargne (c'est-à-dire le revenu consommé
plus le revenu non consommé) ;
d'où, enfin, . L'investissement est l'épargne, l'épargne (le
revenu non consommé) est utilisé pour investir.

Il est important de noter que Keynes renverse la proposition des


néoclassiques. La consommation n'est pas ce qui reste lorsque
l'agent a épargné : l'épargne est ce qui reste lorsque l'agent a
consommé. Chez les classiques, l'épargne est fonction du taux
d'intérêt (i), c'est-à-dire que les agents arbitrent entre
consommation et épargne selon le taux d'intérêt ; chez Keynes,
l'épargne dépend du revenu (Y) et de la propension marginale à
épargner. Keynes soutient que le taux d'intérêt permet l'arbitrage
entre détention de liquidités et achat de titres financiers[11].

Le lien investissement–épargne a donné lieu à un débat entre


John Maynard Keynes et les disciples de Knut Wicksell dont
Dennis Robertson[12].

Investissement

Keynes s'oppose aux classiques, selon lesquels l'investissement


est fonction de l'épargne. L'investissement (I) est selon Keynes
fonction du taux d'intérêt. Selon lui, les investisseurs décident
d'investir ou pas en comparant le taux d'intérêt qu'ils peuvent
obtenir en détenant un portefeuille d'obligations avec le taux
d'efficacité marginale du capital (c'est-à-dire le retour sur
investissement). Il définit plus précisément le taux d'efficacité
marginale du capital comme « le taux d'escompte qui, appliqué à
la série d'annuités constituée par les rendements escomptés de
ce capital pendant son existence entière, rend la valeur actuelle
des annuités égale au prix d'offre de ce capital »[13].

L'investissement n'est par conséquent possible que si EMC > i,


c'est-à-dire que l'efficacité marginale du capital est supérieure au
taux d'intérêt. Keynes préconise par conséquent que la politique
monétaire soit stable et assure des taux d'intérêt longs à un
niveau faible[14].

Propension marginale à consommer et le multiplicateur

Lecteur d'ouvrages de psychologie et de psychanalyse, Keynes


redéfinit la fonction de consommation en créant la loi
psychologique fondamentale[15]. Selon lui, la consommation est
première, et l'épargne est seconde. La décision de consommation
est déterminée par la propension marginale à consommer,
d'autant plus grande que le revenu est faible[10].

Keynes utilise ce concept pour en développer un autre, qui est le


multiplicateur keynésien. Selon l'économiste, « en moyenne et la
plupart du temps les hommes tendent à accroître leur
consommation à mesure que leur revenu croît, mais non d'une
quantité aussi grande que l'accroissement du revenu »[10]. Dès
lors, une augmentation du revenu permet une augmentation de la
dépense.

L'économiste reprend l'idée de multiplicateur à l'économiste


Richard Kahn (multiplicateur de Kahn)[16]. Le multiplicateur de
l'investissement I est égal à :

où 1 représente 100 % du salaire d'un agent économique ;


c est égal à la part du salaire qui est consommé ;
(1-c) est égal à la part du salaire qui n'est pas consommé.

Ainsi, si l'État investit 100 €, et si la propension marginale à


consommer (c) est de 0,8, alors la demande effective sera
augmentée de 100 × 1/(1 − 0,8) = 100 × 5 = 500 €.
Le multiplicateur est d'autant plus élevé que la consommation est
élevée et l'épargne est faible. Aussi, le multiplicateur est affaibli
lorsque la demande (consommation) des agents économiques
est adressée à un pays étranger. Dans ce cas, l'effet multiplicateur
déborde de la frontière du pays[17].

Monnaie

Keynes se pose en rupture avec les classiques sur la question de


la monnaie. Les classiques considèrent la monnaie comme un
simple instrument d'échange. Keynes soutient que la monnaie
peut être désirée pour elle-même, et qu'elle est un bien à part
entière. Selon Keynes, nous avons besoin de monnaie pour trois
motifs :

motif de transaction, « c.-à-d. le besoin de monnaie pour la


réalisation courante des échanges personnels et
professionnels »[18] ;
motif de précaution, « c.-à-d. le désir de sécurité en ce qui
concerne, en argent, l'équivalent futur d'une certaine proportion
de ses ressources totales »[18] ;
motif de spéculation, « c.-à-d. le désir de profiter d'une
connaissance meilleure que celle du marché de ce que réserve
l'avenir »[18].
La demande de monnaie pour motif de précaution et de
transaction (appelée , où signifie liquidité) dépend du revenu
Y :

avec
plus le revenu global de l'économie est élevé, plus il y a besoin
de monnaie pour acheter des biens.

La demande de monnaie pour motif de spéculation ( ) « dépend


principalement de la relation entre le taux d'intérêt courant et l'état
de la prévision »[19] :

avec pour deux raisons :


plus le taux d'intérêt est faible et moins nous avons intérêt à
placer l'argent ;
plus le taux d'intérêt baisse et « plus la probabilité que son
mouvement se retourne à la hausse augmente, ce qui incite à
détenir son épargne sous forme d'encaisses monétaires plutôt
que de prendre le risque croissant d'essuyer des moins-values
sur les obligations, dont les cours sont en train d'atteindre les
sommets… »[20].

Politique monétaire

Pour Keynes l'offre de monnaie Mo est exogène et dépend de la


politique monétaire menée. L'équilibre sur ce marché s'écrit
Keynes préconise une politique de taux d'intérêt de long terme
bas, et s'oppose aux annonces brutales et soudaines des banques
centrales. Il considère que les taux directeurs (taux d'intérêts fixés
par la banque centrale) ont une incidence limitée sur les taux
d'intérêt, et que la banque centrale doit, à la place, passer par des
opérations d'open market[14].

Il soutient que si « l'autorité monétaire gouverne sans peine le


taux de l'intérêt à court terme », il est plus difficile pour elle de
manipuler le taux de long terme[21].

Justification générale des politiques économiques


conjoncturelles

Keynes ne trouve aucune preuve à l'autorégulation des marchés


sur le court comme sur le long terme[22]. En d'autres termes, le
libre jeu de la concurrence ne permet pas d'atteindre, toujours,
l'optimum de Pareto, c'est-à-dire une allocation efficace des
ressources. L'équilibre, lorsqu'il arrive, est par conséquent
précaire[23].

Dans le cas d'un équilibre de sous-emploi, le gouvernement doit


fournir un ensemble d'incitations au marché à travers des
politiques économiques budgétaires et monétaires afin d'arriver
au meilleur état possible[24]. Durant la Seconde Guerre mondiale il
est en faveur d'une socialisation des investissements et pour un
contrôle assez large de l'activité économique par le
gouvernement[25].

Libre échange et protectionnisme

Article connexe : Positions de Keynes sur le libre-échange et le


protectionnisme.

Un des derniers chapitres de la Théorie générale traite


partiellement des avantages et inconvénients du libre échange et
du protectionnisme. Keynes critique les deux, considérant la
régulation comme un juste milieu entre un laisser-faire débridé et
un protectionnisme intégral. Il soutient qu'il est vrai que ce n'est
pas « par une restriction maximum des importations que l'on
obtienne un excédent maximum de la balance commerciale ». Il
soutient toutefois que l'école classique a fortement exagéré les
avantages de la division internationale du travail, et que la quête
d'une balance commerciale excédentaire à tout prix provoque du
chômage chez les partenaires commerciaux. Ainsi, « une politique
de restrictions commerciales, même si on l'utilise pour son but
apparent, est une arme à deux tranchants, car les intérêts privés,
l'incompétence des fonctionnaires et la difficulté intrinsèque de la
tâche peuvent le fausser au point de lui faire produire des effets
directement opposés à ceux qu'on attend[26]. »
Keynes ouvre le keynésianisme, dans la Théorie générale, au libre
échange, qu'il appelle « système ouvert ». Dans une telle
économie, « le multiplicateur du flux d'investissement
supplémentaire profite en partie à l'emploi dans les pays
étrangers, puisqu'une partie de la consommation additionnelle
s'inscrit au passif de la balance des comptes »[26]. L'auteur
soutient que la meilleure politique économique consiste en le
maintien du niveau des salaires nominaux, en économie fermée
comme ouverte, « pourvu que l'équilibre avec le reste du monde
puisse être assuré par les variations du change »[26].

Dans le Traité sur la monnaie, Keynes propose une expérience de


pensée aux lecteurs, qui aboutit à la conclusion selon laquelle si
un pays investit plus à l'étranger que chez lui, alors il est
nécessaire qu'en contre-partie, les pays étrangers abaissent leurs
droits de douane pour permettre une augmentation des
exportations du pays investisseur[27].

Synthèse néoclassique (nouveau


keynésianisme)

Thèses principales

Articles détaillés : Synthèse néo-classique et néokeynésien.

Si Keynes donne un fondement théorique à la politique


économique, son œuvre reste peu formalisée. Ses écrits sont
repris par des économistes de Harvard et du MIT dès 1938. Ces
travaux, dont Alvin Hansen est l'un des pionniers, visent à donner
un fondement formel au keynésianisme et à fusionner ce qui était
considéré comme meilleur dans le keynésianisme avec ce qui
était considéré comme meilleur dans les thèses des
néoclassiques[28]. On date l'émergence de l'école à l’article de
1937 de John Hicks, Mr Keynes and the « classics ». Paul
Samuelson donne sa noblesse à cette école de pensée à travers
notamment son manuel intitulé Economics (l'Economique, en
français), dont la première édition date de 1948.

De ces travaux naît la synthèse néo-classique (parfois appelée


néokeynésianisme). Elle constitue le courant dominant de la
révolution keynésienne de 1945 au début des années 1970. Sa
portée est d'autant plus immense qu'elle marque le début de la
mathématisation et de la formalisation systématique des
sciences économiques, avec notamment l'émergence de
l'économétrie'"`UNIQ--nowiki-00000087-QINU`"'29'"`UNIQ--
nowiki-00000088-QINU`"'.

Les politiques qu'elle préconise sont mises en place dans des


cadres institutionnels très différents selon les pays : « étatisme
libéral au Japon et en Allemagne, tradition sociale-démocrate en
Europe du Nord, interventionnisme et colbertisme en France »[30].
Modèle IS-LM

Article détaillé : Modèle IS-LM.

Équilibre IS/LM

Le premier grand apport de la synthèse néoclassique est le


modèle IS-LM. Il s'agit d'un modèle économique proposé par John
Hicks en 1937[31], et aménagé par Alvin Hansen. Le modèle
retranscrit la pensée keynésienne du lien entre les variables que
sont l'épargne et l'investissement et la monnaie d'une part, et
d'autre part, le taux d'intérêt et la production.

Ce modèle se compose de deux courbes :

une courbe IS représentant tous les couples de valeurs


d'équilibre (i, Y) sur le marché des biens et services
(investments and savings, d'où IS) ;
une courbe LM représentant tous les couples (i, Y) d'équilibre
sur le marché de la monnaie (liquidity preference and money
supply, d'où LM).
Les deux courbes IS et LM sont réunies sur un même graphe, qui
est donc l'interface entre la vision « réelle » et la vision
« monétaire » de l'économie. L'intersection des deux courbes
représente le point (unique) d'équilibre sur le marché des biens et
services et de la monnaie. Il permet de déterminer le taux d'intérêt
d'équilibre et le PIB d'équilibre.

Lorsque le revenu (Y) de l'économie est élevé, la demande et


l'offre de monnaie sont plus élevées. La production est d'autant
plus faible que le taux d'intérêt est élevé.

Dans la théorie keynésienne, cet équilibre peut s'établir à un


niveau inférieur au PIB potentiel de plein emploi de l'économie.
Aussi dans ce cas des politiques budgétaires et monétaires
seront mises en œuvre afin d'atteindre ce niveau qui correspond
d'une certaine manière à l'équilibre général des néoclassiques qui
n'est dans ce cas pas atteint automatiquement par le simple jeu
des marchés.

Le modèle IS-LM a été pendant des décennies le « modèle


standard » en macroéconomie. En dépit de sa relative simplicité,
et malgré les contestations dont il a été l'objet notamment à la fin
des années 1970, il reste le plus couramment enseigné.
Paul Samuelson

Modèle Mundell-Fleming

En 1962, le modèle IS-LM s’est ouvert à l’économie internationale


avec ce qui est maintenant connu comme le modèle de Mundell-
Fleming, qui schématise une économie ouverte. Très vite des
économistes comme Abba Lerner ont compris le rôle que pouvait
jouer les politiques économiques.

Selon Gregory Mankiw, les économistes qui ont travaillé sur ces
modèles se sont perçus comme des sortes d'ingénieurs de
l'économie plus que comme des scientifiques ; ils ont développé
des outils à aider les politiques à prendre des décisions[32]. C’est
ainsi qu’ils ont contribué à la construction de modèles
macroéconomiques destinés à aider les gouvernements à évaluer
les impacts des politiques budgétaires, monétaires sur l’inflation
et l’emploi. Parmi les économistes qui ont participé à ce
mouvement, nous pouvons citer : Jan Tinbergen, James Meade,
Robert Mundell, Robert Solow et bien d’autres. Cette façon de
penser l'économie plus en ingénieur qu'en scientifique a permis à
de nombreux néo-keynésiens comme de nos jours aux nouveaux
keynésiens de devenir conseillers des gouvernements et des
institutions internationales.

Courbe de Philips et relation inverse entre inflation et


chômage

Article détaillé : Courbe de Phillips.

La courbe de Phillips est introduite dans le corpus keynésien à la


fin de l'année 1959 par Paul Samuelson, Robert Solow et Richard
Lipsey  . Ils découvrent un lien inverse entre l'inflation et le
(en)

chômage, ce qui rend possible un arbitrage entre ces deux


variables par les gouvernements. La courbe est inspirée de
l'authentique et première courbe de Phillips, qui montrait
l'influence du chômage sur le niveau des salaires[33].

Avec ce nouvel outil finit de se diffuser ce que Michel Beaud et


Gilles Dostaler appellent un « keynésianisme hydraulique » c'est-à-
dire « un keynésianisme simplifié, réduit à une mécanique des
quantités globales ou à un hydraulique de flux et entièrement vidé
des dimensions essentielles de Keynes : le temps, l'incertitude
non probabilisable, les anticipations et donc la prise en compte
des phénomènes monétaires… »[34].
Critiques et limites

Si le courant de la synthèse néoclassique a été dominant


jusqu'aux années 1970, à la fin des années 1960, il a été contesté
par la théorie du déséquilibre, puis par l’école monétariste de
Chicago et enfin par la nouvelle macroéconomie classique. La
première critique majeure fut la critique de Lucas, qui soulignait
que les agents économiques n'étaient pas passifs et pouvaient
réagir aux politiques keynésiennes, ce qui rend possible pour eux
de neutraliser les effets de ces politiques[35].

Tout en reconnaissant les apports de la synthèse, Gregory


Mankiw distingue trois grandes vagues de critiques qui ont été
faites à la synthèse néoclassique[36].

La critique de l’école monétariste (Milton Friedman). Elle a fait


remarquer que les conclusions de la courbe de Philips ne se
vérifiaient plus dans les États-Unis des années 1970 et 1980,
car l'inflation ne provoquait plus une baisse du chômage. Le
keynésianisme était ainsi incapable d'expliquer la stagflation et
la slumpflation (coexistence d'inflation et de chômage).
Friedman mettra en avant des concepts antagonistes, tels que
celui de chômage naturel, là où la synthèse préférait utiliser
celui de NAIRU. En plus de cela, comme le faisait remarquer
Franco Modigliani, « le véritable sujet de désaccord […] n'est pas
le monétarisme mais plutôt le rôle qu'on devrait probablement
assigner aux politiques de stabilisation […] les monétaristes
considèrent qu'il n'y a pas de besoin sérieux de stabiliser
l'économie[37]. » Cela transparaît nettement dans l'hypothèse de
Schwartz.
La deuxième critique est venue de la nouvelle macroéconomie
classique (Robert Lucas Jr, Thomas Sargent, Robert Wallace).
Cette école soutient que les agents, loin d'être passifs, naïfs et
inactifs comme dans la synthèse, peuvent réagir aux politiques
économiques, ce qui les contrecarre (critique de Lucas). Il
résulte des anticipations rationnelles que, contrairement à ce
qu'estimaient Samuelson et Philips, il n'y a pas d'arbitrage entre
inflation et chômage. Pour Gregory Mankiw le point faible de
cette théorie, comme celle du cycle réel, que nous allons
évoquer, réside dans leur méfiance envers l'économétrie qui les
prive du recours à des pratiques proches de l'ingénierie, très
appréciées des politiques[38].
La troisième critique fut celle de la théorie des cycles réels
popularisée par des économistes tels que Finn E. Kydland
(« Prix Nobel » d'économie 2004), Edward C. Prescott (« Prix
Nobel » d'économie 2004). Cette approche « considère que les
fluctuations sont générées par des chocs au niveau de la
productivité, heurtant des économies dans lesquelles les
marchés sont continuellement en équilibre[39]. » Aussi, Kydland
et Prescott, dans leur article de 1977 « Rules Rather than
Discretion », ont mis l'accent sur la crédibilité des politiques
économiques qui supposent que les dirigeants n'abusent pas
d'expédients.

Si la nouvelle économie keynésienne a pris la relève, au niveau


macroéconomique leurs modèles continuent d’être utilisés par les
gouvernements et les grandes institutions économiques[40]. Par
ailleurs, au niveau universitaire, les principaux livres d’économie
publiés aux États-Unis portent encore leur empreinte[41].

Post-keynésianisme
Article détaillé : Post-keynésianisme.

Thèses principales

Le post-keynésianisme est une école de pensée hétérodoxe,


concurrente des autres écoles keynésiennes. Elle retient ce qu'il y
avait de plus radical dans les écrits de Keynes pour évacuer les
éléments d'origine néoclassiques qui ont été ajoutés a posteriori
sur le sujet. Ils conservent ainsi notamment l'incertitude radicale,
l'analyse circuitiste et l'endogénéité de la monnaie.

Il est possible de distinguer plusieurs écoles dites post-


keynésiennes même si la classification est plus ou moins
changeante[N 2] :

les keynésiens de longue période comme Roy Forbes Harrod ;


les keynésiens du chapitre XII comme G. L. S. Schackle ;
la macroéconomie kaleckienne qui part d'une synthèse entre le
marxisme et le keynésianisme. Elle a été initiée par les travaux
de Michal Kalecki ;
l'école de Cambridge ou post-cambridgiens. On y trouve des
économistes renommés comme Nicholas Kaldor, Joan
Robinson, Michal Kalecki, Piero Sraffa. Avec les modèles de
Kalecki ou de Minsky, elle a notamment été développée en
France par l'école de la régulation[42] ;
l'école du circuit (notamment en France), avec Frédéric Poulon
et Marc Lavoie. Elle schématise le circuit de la monnaie et
développent en parallèle des réflexions très critiques envers la
microéconomie, notamment la pensée néoclassique et toutes
les « synthèses » déjà évoquées.

Si Keynes a profondément bouleversé l'analyse économique, sa


pensée reste tributaire de certains axiomes que l'on peut rattacher
à l'école néoclassique. Depuis la parution de la Théorie générale,
l'originalité de son approche n'a cessé de faire débat. Aussi l'école
post-keynésienne se veut-elle la plus fidèle à l'esprit de son œuvre.
Le point de savoir si Keynes n'était pas conscient de toute la
radicalité de sa pensée, de la fécondité des nouveaux concepts
qu'il a forgés, suscite le débat. Toujours est-il que l'on peut
soutenir qu'il était resté prisonnier de trois axiomes principaux de
l'école classique et néoclassique : la loi des rendements
décroissants, l'exogénéité de la monnaie ainsi que l'égalité de
l'épargne et de l'investissement.
Critique de l'orthodoxie keynésienne

D'où la facilité avec laquelle les analyses keynésiennes ont pu être


récupérées par l'orthodoxie, via le modèle IS-LM qui, de l'aveu
même de son principal architecte, John Hicks, souffrait d'un
défaut majeur : « C'est relativement simple. Ces deux courbes [IS
et LM] n'ont rien à faire ensemble. L'une est un équilibre de flux,
l'autre est un équilibre de stocks. Elles n'ont rien à faire sur le
même schéma »[43]. On pourrait ajouter : selon certains post-
keynésiens, IS n'a pas de sens. En effet, l'égalité de l'épargne et de
l'investissement correspondrait à deux instants différents : c'est le
désir d'investir ex ante et l'épargne réalisée ex post qui seraient
nécessairement égaux[44]. Regrouper les deux sur un même
schéma, démarche qui implique un horizon temporel commun,
relèverait donc d'une confusion. « De manière comptable,
l’épargne est égale à l’investissement, mais cette égalité ne vaut
que pour » les grandeurs réalisées (ex post) « et ne signifie pas
que n’importe quel niveau d’épargne trouvera un niveau équivalent
d’investissement (ex ante) »[45].

Endogénéité de la monnaie

Par ailleurs, nombre de post-keynésiens[46] soutiennent que la


monnaie est essentiellement endogène. La monnaie serait créée
par les banques en vue de satisfaire les besoins de l'économie ; sa
quantité ne saurait être fixée par la banque centrale, quoique son
intervention ne soit pas dénuée d'influence sur les
comportements des agents. C’est le taux directeur de cette
dernière qui serait essentiellement exogène. « Les banques créent
des crédits et des dépôts, et elles se procurent ensuite les billets
de banque émis par la banque centrale et demandés par leurs
clients, ainsi que les réserves obligatoires qui sont requises par la
loi »[47]. De fait, les post-keynésiens voient dans l'échec des
politiques monétaristes menées dans les années 1980
notamment par Paul Volcker, président de la FED, une illustration
de la justesse de leurs vues. Ce point est naturellement
controversé, tant les néoclassiques pensent être sortis du cadre
de la théorie quantitative de la monnaie en menant des stratégies
de ciblage d'inflation et de crédibilité[48].

Critique de la loi des rendements décroissants

Enfin, notons que les conclusions de Keynes ont pu rejoindre


celles des orthodoxes, quoique avec des raisonnements
différents, en ce qu'elles se basaient sur une même prémisse : la
loi des rendements décroissants. Pour lui, une élévation de
l'emploi se traduisant par une moindre productivité des facteurs
employés à la production, les salaires réels devaient baisser afin
d'assurer l'équilibre de l'économie. Cette baisse ne pouvant
s'opérer par une diminution des salaires nominaux pour toutes
sortes de raisons, il préconisait de laisser l'inflation grignoter les
salaires réels. Sans doute n'est-il pas inutile de préciser que cette
« loi » est aujourd'hui contestée, la réalité étant sans doute plus
complexe. Aussi, selon Marc Lavoie : « le coût moyen de
fabrication et les coûts marginaux d’un établissement sont[-ils]
approximativement constants jusqu’au niveau de capacité
pratique défini par les ingénieurs. » Or, « les entreprises n’utilisent
habituellement que 70 % à 85 % de leur capacité ». En effet, « les
entreprises doivent disposer d’un coussin afin de pouvoir
répondre aux fluctuations […] de la demande […]. Le fait de
disposer d’établissements ou de compartiments d’établissements
temporairement inemployés permet de réajuster l’offre à la
demande plus facilement »[49]. Il s’ensuit logiquement qu’une
hausse de la demande effective n’a pas de raison de se traduire
mécaniquement, à court terme, par une élévation du coût des
facteurs de production ou par leur moindre productivité.

Nouvelle économie keynésienne


Articles détaillés : Théorie du déséquilibre et Nouvelle économie
keynésienne.
Thèses principales

Joseph Eugene Stiglitz en 2002, un des créateurs de la Nouvelle économie keynésienne

L'école de la nouvelle économie keynésienne est la successeure


de la synthèse néoclassique. Elle cherche à relever le défi lancé
par l'école de la nouvelle économie classique en expliquant la
rigidité des prix et le besoin de régulation publique.

Gregory Mankiw considère la théorie du déséquilibre comme


constituant la première vague de la nouvelle économie
keynésienne[50]. La seconde vague représentée par Stanley
Fischer a cherché à intégrer les anticipations rationnelles dans un
contexte de déséquilibre de marché, tandis que l'objectif de la
troisième vague a été de comprendre pourquoi certains marchés
sont déséquilibrés.

Sont habituellement classés parmi les nouveaux économistes


keynésiens : Joseph Stiglitz, George Akerlof, James Mirrlees et
Michael Spence, Janet Yellen, Gregory Mankiw Olivier
Blanchard[51], Lawrence Summers[52], etc.
Équilibre général sans information parfaite

En règle générale, la nouvelle économie keynésienne comme les


néokeynésiens se réfère à la notion d'équilibre général de l'école
néoclassique, mais elle en relâche l'hypothèse de l'information
parfaite. Elle est également critique envers les politiques
économiques usuellement prescrites par les néokeynésiens
(déficit budgétaire et taux d'intérêt bas)[53] qui ne tiendraient pas
assez compte des problèmes structurels liés au fonctionnement
des marchés.

Impossibilité d'ajustement du marché du travail

Par ailleurs, les nouveaux keynésiens ne croient pas que les


marchés s'équilibrent rapidement en suivant la loi de l'offre et de
la demande. En effet, pour eux, les salaires et les prix ne sont pas
flexibles mais visqueux. Cette viscosité des prix et des salaires
est liée pour eux à des imperfections de l'information, ainsi qu'aux
coûts de la modification des prix[54].

Cycles économiques dus aux défaillances

Alors que pour les nouveaux classiques, « les cycles s'expliquent


par des chocs monétaires ou réels imprévisibles »[55], pour la
nouvelle économie keynésienne, les récessions sont provoquées
par une ou plusieurs grandes défaillances du marché. Ainsi, pour
la nouvelle économie keynésienne à la différence de la nouvelle
économie classique, certaines interventions économiques du
gouvernement sont-elles justifiées[56]. À l'inverse des nouveaux
classiques mais comme les monétaristes, ils pensent qu'une
politique monétaire peut influer à court terme sur l'emploi et la
production[56].

Critiques et limites

Critiques de l’École autrichienne

Article détaillé : École autrichienne d’économie.

Friedrich Hayek critiqua les politiques économiques keynésiennes


pour ce qu’il appelait leur approche fondamentalement
collectiviste, soutenant que de telles théories encouragent la
planification centrale, qui mène au mauvais investissement du
capital, ce qui est la cause des cycles économiques[57]. Hayek
soutenait également que l’étude faite par Keynes des relations
agrégées dans une économie est fallacieuse, puisque les
récessions sont dues à des facteurs microéconomiques. Hayek
affirmait que ce qui commence comme des ajustements
étatiques temporaires devient en général des programmes
étatiques permanents et grandissants, qui brident le secteur privé
et la société civile.

D’autres économistes de l’École autrichienne ont également


attaqué le keynésianisme. Henry Hazlitt critiqua, paragraphe par
paragraphe, la Théorie générale de Keynes[58]. Murray Rothbard
accuse le keynésianisme d'avoir « ses racines profondément dans
la pensée médiévale et mercantiliste »[59].

L'économiste Simone Wapler accuse le keynesianisme d'être une


cavalerie d'état[60].

Notes et références

Notes

1. « alors que la main d'œuvre résiste ordinairement à la baisse


des salaires nominaux, il n'est pas dans ses habitudes de
réduire son travail à chaque hausse du prix des biens de
consommation » citation de Keynes in Combemale, 2006, p. 21

2. On distingue parfois les fondamentalistes, les sraffiens et les


kaleckiens.

Références

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7. Keynes, 1936, p. 57.
8. Voir Combemale, 2006, p. 20-21
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29. Beaud et Dostaler 1996, p. 84.
30. Beaud et Dostaler 1996, p. 89-90.
31. Vour l'article de Hicks Mr Keynes and the "Classics": A
Suggested Interpretation.

32. Mankiw, 2006, p. 29.


33. La courbe de Phillips, par Jean-Marc Daniel (https://www.lemo
nde.fr/economie/article/2005/03/07/la-courbe-de-phillips-par-j
ean-marc-daniel_400594_3234.html)  [archive] - Le Monde, 7
mars 2005.

34. Beaud et Dostaler, 1996, p. 96.


35. Benoît Cœuré, Agnès Bénassy-Quéré, Pierre Jacquet et Jean
Pisani-Ferry, Politique économique, Éditions De Boeck
Supérieur, 31 mars 2021 (ISBN 978-2-8073-3163-1, lire en ligne
(https://books.google.com/books?id=XRknEAAAQBAJ&newbk
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36. Mankiw, 2006, p. 32.


37. Modigliani discours présidentiel de 1977 devant l'American
Economic Association, cité dans Beaud et Dostaler, 1996,
p. 191.

38. Mankiw, 2006, p. 34.


39. Beaud et Dostaler, 1966, p. 200.
40. Mankiw, 2006, p. 42.
41. Mankiw, 2006, p. 43.
42. Robert Boyer, « Post-keynésiens et régulationnistes :Une
alternative à la crise de l’économie standard ? », Revue de la
régulation, no 10,‎17 novembre 2011 (ISSN 1957-7796 (https://
portal.issn.org/resource/issn/1957-7796) ,
DOI
10.4000/regulation.9377 (https://dx.doi.org/10.4000/regulation.937
, lire en ligne (http://journals.openedition.org/regulation/937
7)  [archive], consulté le 24 janvier 2020)

43. Klamer, A. (1989), « An Accountant Among Economists:


Conversations with Sir John R. Hicks », Journal of Economic
Perspectives, 3(4) : 167-80.

44. voir par exemple Pierre-Bruno Ruffini, Les Théories monétaires,


Le Seuil, 1996.

45. Patrick Villeu, Macroéconomie : consommation et épargne, La


Découverte, 2002, p. 13.

46. on renverra encore aux ouvrages de Marc Lavoie pour une


présentation exhaustive.

47. Marc Lavoie, L'Économie post-keynésienne, La Découverte,


2004, p. 55.

48. Voir le débat entre Edwin Le Héron et Philippe Moutot, Les


Banques centrales doivent-elles être indépendantes ?, Éditions
Prométhée, 2008.

49. Marc Lavoie, L'Économie post-keynésienne, La Découverte,


2004, p. 41-44.
50. 2006, p. 35.
51. Clerc, 2007, p. 1.
52. Clerc, 1999, p. 2.
53. Voir Clerc, 1999, p. 1.
54. Stiglitz, 2004, p. 314.
55. Pascal Combemale, 2008, p. 17.
56. Mankiw, 2008, p. 4.
57. (en) Friedrich Hayek, The Collected Works of F.A. Hayek, Chicago,
University of Chicago Press, 1989, 259 p.
(ISBN 978-0-226-32097-7,
LCCN 98055747 (https://lccn.loc.gov/98055747) ), p. 202.

58. (en) Henry Hazlitt, The Failure of the 'New Economics' : An


Analysis of the Keynesian Fallacies, D. Van Nostrand, 1959 (lire
en ligne (http://www.mises.org/books/failureofneweconomics.
pdf)  [archive]).

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von Mises Institute (1re éd. 1947) (lire en ligne (http://mises.or
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60. « Saint Fisc et Saint Keynes : les deux clés du Paradis » (http
s://www.contrepoints.org/2017/07/29/295713-miracle-de-sain
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Annexes

Bibliographie

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Gilles Dostaler G., 2005, Keynes et ses combats, de Paris, Albin


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(en) Gregory Mankiw, 2006, « The Macroeconomist as Scientist
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(en) Alan Blinder, 2008, « Keynesian Economics », The Concise
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(en) Gregory Mankiw, 2008,« New Keynesian Economics », The
Concise Encyclopedia of Economics [lire en ligne (http://www.ec
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Articles de vulgarisation
Denis Clerc, 2000, « Deux Keynes pour le prix d'une théorie »
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Denis Clerc, 1999, « Nouveaux keynésiens, les chantres du


salaire d'efficience », Alternatives économiques, no 168,
mars 1999.
Denis Clerc, 2007, « Les nouveaux keynésiens », Alternatives
économiques, no 31, novembre 2007.

Pascal Combemale, « Keynes et les keynésiens », Cahiers


français, no 345, juillet-août 2008.

Articles connexes

John Maynard Keynes


Modèle IS/LM
Libéralisme politique
État-providence
Néokeynésianisme
Nouvelle économie keynésienne
Post-keynésianisme
Théorie de la régulation

Liens externes

Notices d'autorité :
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· LCCN (http://id.loc.gov/authorities/sh85072125)  ·
GND (http://d-nb.info/gnd/4030426-7)  ·
Japon (http://id.ndl.go.jp/auth/ndlna/00565688)  ·
Israël (http://uli.nli.org.il/F/?func=find-b&local_base=NLX10&find_co
· Tchéquie (http://aut.nkp.cz/ph114905)

Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :


Britannica (https://www.britannica.com/topic/Keynesian-economic
·
Dictionnaire historique de la Suisse (http://www.hls-dhs-dss.ch/textes
·
Gran Enciclopèdia Catalana (https://www.enciclopedia.cat/EC-GEC-01
·
Nationalencyklopedin (https://www.ne.se/uppslagsverk/encyklopedi/
·
Universalis (https://www.universalis.fr/encyclopedie/economie-histo

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