Vous êtes sur la page 1sur 4

Travaux dirigés sur les concepts fondamentaux de la science économique

TD N°1ECONOMIE POLITIQUE LDA1

EXERCICE I : Discuter cette position des philosophes grecs sur la notion science
économique.

Parmi les penseurs, souvent philosophes, qui se sont intéressés à l’économie, Platon et son
élève Aristote sont souvent les plus connus. Les philosophes grecs subordonnent l’économie à
la politique : c’est l’art d’administrer ses biens ou sa cité. La science économique n’existe pas,
au contraire de la science politique, qui se rapporte à la cité et est considérée par les Grecs
comme la première des sciences. L’économie que l’on n’envisage que centrée sur l’individu,
est souvent vue de façon suspecte, et comme une activité servile.

EXERCICE II : analyser cette assertion : « les lois économiques n’expriment pas des
relations exactes mais des probabilités de survenance ». Etes-vous d’accord et pourquoi ?

EXERCICE III (étude de cas) : La croissance ne fait pas le bonheur 1

Malgré une croissance économique continue, des enquêtes révèlent que la «satisfaction de
vie» des Occidentaux stagne depuis plusieurs décennies. Pourquoi le bien-être ne progresse-t-
il pas avec la hausse du revenu moyen par habitant? Le dicton populaire n'a cessé de le dire:
«L'argent ne fait pas le bonheur.»

Les enquêtes auprès de la population semblent le confirmer. A la question: «Etes-vous


globalement satisfait de la vie que vous menez?», les personnes sondées apportent une
réponse qui s'avère, en moyenne, constante à travers le temps. Cette tendance s'observe dans
presque tous les pays occidentaux. En Belgique, la satisfaction de vie moyenne a même
diminué de 8,8% depuis 1973 alors que le PIB réel par habitant2 a augmenté de 80%. Ce
contraste vient jeter le doute sur le discours que tiennent inlassablement la plupart des
gouvernements et des grandes institutions, qui présentent la croissance économique comme
un objectif indiscutable, poursuivi au nom des peuples et de leur bien-être. D'où vient le
hiatus?

1
Web www.uclouvain.be/regardseconomiques

2
Produit intérieur brut, soit le total de tous les revenus issus de l'activité économique de l'année. Réel au sens après déduction de l'inflation

mamadou-khary.diop@ism.edu.sn Page 1
Travaux dirigés sur les concepts fondamentaux de la science économique

Une première explication pourrait tenir dans la répartition du revenu. On sait qu'au cours du
dernier quart de siècle, la croissance économique est devenue plus inégalitaire. En termes de
pouvoir d'achat, les revenus de la propriété ont considérablement augmenté alors qu'une large
fraction des revenus du travail ont stagné et que les allocations ont même diminué. Dans ces
conditions, le concept abstrait de «PIB réel par habitant», souvent considéré comme la
meilleure mesure du niveau de vie moyen d'une population, peut sensiblement s'écarter de
l'expérience effective d'une grande partie de la population. Sous cette hypothèse, il faudrait
plutôt affirmer que «la croissance ne fait pas le bonheur de tous ceux qui n'en profitent pas».

D'une part, elles appellent le développement d'indicateurs plus appropriés que le PIB pour
mesurer le bien-être. Corriger et compléter la comptabilité nationale en tenant compte de
l'empreinte écologique et de la satisfaction effective des populations est une tâche difficile
mais possible.

D'autre part, ces constatations révèlent l'urgence d'une réflexion sur la finalité de la croissance
et sur son contenu: pourquoi et pour qui voulons-nous plus de croissance?

Existe-t-il un consensus sur les objectifs poursuivis comme la création d'emplois, les besoins
des plus démunis et garanties pour nos vieux jours? Le contenu de la croissance est-il neutre
par rapport à ces buts? Pouvons-nous préciser les aspects qualitatifs que devrait comporter la
croissance (emplois moins précaires, productions moins polluantes, priorité aux questions
citoyennes, prévention des maladies, du stress, de l'insécurité) pour qu'elle contribue à notre
bien-être?

Tenter de répondre démocratiquement à ces questions serait sans doute un premier pas vers
une satisfaction de vie accrue.

TRAVAIL A FAIRE :

1. Définir les concepts suivants : la croissance économique, le bien-être, le


développement.
2. Quelle relation peut-on établir entre ces trois concepts ?
3. Quel est l’indicateur de bien-être qui est utilisé dans ce texte ? peut-il traduire le bien-être
des populations ? si oui comment ? si non pourquoi ?
4. Analyser les méthodes et les approches utilisées dans ce texte (micro, macro, positive…)

mamadou-khary.diop@ism.edu.sn Page 2
Travaux dirigés sur les concepts fondamentaux de la science économique

EXERCICE IV : (étude de cas) : Le keynésianisme

La crise de 1929 met en exergue la portée limitée des enseignements de la théorie


néoclassique : ce courant ne peut en effet appréhender et analyser l'existence dans les années
30 d'un phénomène de chômage massif. Les théoriciens orthodoxes ne peuvent expliquer que
la présence d'un chômage volontaire (au taux de salaire fixé par le marché du travail, certains
agents économiques ne préfèrent pas travailler).

John Maynard Keynes développe au contraire une « théorie générale » car elle rend compte
non seulement des situations d'équilibre de sous-emploi, mais aussi de plein emploi de toutes
les forces de travail et de capital (alors que l'existence d'au moins un équilibre général est
l'unique résultat démontré par la théorie néoclassique. Son approche théorique est considérée
comme la première théorie macroéconomique, qui remet en question plusieurs des principes
néoclassiques.

Keynes montre qu'une économie de marché parvient le plus souvent à un « équilibre de sous-
emploi » durable des forces de travail et de capital. Il rompt ainsi avec l’analyse néoclassique
qui analysait le chômage comme « frictionnel » ou « volontaire », afin de montrer que
l’économie peut durablement souffrir d’un chômage de masse que les mécanismes du marché
seuls ne peuvent résoudre. Ainsi Keynes décrit une dynamique qui empêche toute reprise
spontanée de l’économie.

Une offre excédentaire initiale provoque des licenciements. Keynes nie de la sorte qu'il
s’opère un ajustement par les salaires permettant en retour selon les néoclassiques un
réajustement des profits et un retour de l’investissement, de la croissance et in fine de
l’emploi. La montée du chômage signifie au contraire la disparition des débouchés. Et cette
baisse de la demande effective provoque le scepticisme des entrepreneurs qui n’investissent
plus induisant une aggravation de la crise.

Il importe de ne pas oublier une autre partie de l'analyse : Les taux d'intérêt monétaire
déterminent principalement le niveau de l'activité économique (chapitre 17 de la théorie
Générale).

mamadou-khary.diop@ism.edu.sn Page 3
Travaux dirigés sur les concepts fondamentaux de la science économique

Pour sortir de cette situation non optimale, il est essentiel de stimuler la demande, ce qui
permettra de redonner confiance aux investisseurs. Pour ce faire, l’État dispose de plusieurs
moyens.

Il peut tout d’abord redistribuer les revenus des plus riches (qui ont une plus forte propension
à épargner) aux plus pauvres (qui eux ont une forte propension à consommer).

L’Etat peut aussi stimuler la création monétaire via une baisse des taux d’intérêt qui
encouragera les gens à emprunter pour consommer et surtout rendra rentable des projets
d'investissement dont l'Efficacité Marginale du Capital était inférieur au niveau du taux
d'intérêt monétaire.

Enfin l’État peut accroître ses dépenses publiques induisant une augmentation de la demande
globale en lançant des programmes de grands travaux par exemple. Pour ce faire, il peut
même recourir au déficit budgétaire dont il peut espérer qu’il sera à moyen terme comblé par
la reprise économique.

Le financement de cette politique interventionniste s'opère soit par des prélèvements


obligatoires supplémentaires, soit une émission de titres sur les marchés des capitaux. Les
méthodes de Keynes qui s’appuient sur l’étude des agrégats économiques et se distinguent de
l’étude néoclassique des comportements individualistes, fondent la macroéconomie.

TRAVAIL A FAIRE :

1. Rappeler les principes fondamentaux du libéralisme ?


2. Enoncer et analyser les principes fondamentaux du keynésianisme ?
3. Quels sont les points de divergence entre les libéraux et les keynésiens ?
4. Expliquer comment redistribuer les revenus des plus riches aux plus pauvres et en quoi
cette redistribution permet-elle de stimuler la demande ?
5. Expliquer comment une baisse des taux d’intérêt peut-elle encourager la
consommation et l’investissement ?
6. Pour financer le déficit budgétaire Keynes propose « une augmentation des
prélèvements obligatoires » ou « une émission de titres sur les marchés des capitaux ».
analyser les avantages et les inconvénients de chaque méthode ?

mamadou-khary.diop@ism.edu.sn Page 4

Vous aimerez peut-être aussi