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denis.prudhomme@edhec.edu
Partie 1 : MACROECONOMIE
1) Définition de l’économie
L’étude de l’économie permet de comprendre le monde qui nous entoure, les choix
effectués à travers l’analyse de certains phénomènes.
Elle permet de nous interroger sur notre mode de vie selon nos comportements,
notre rapport au monde.
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Toutefois, la macroéconomie partage la même préoccupation que la
microéconomie : définir et comprendre les mécanismes à l’œuvre dans la production,
la répartition de la richesse, la redistribution de la richesse et la consommation des
richesses naturelles.
4) La macroéconomie
Les questions que se pose la macroéconomie sont nombreuses, mais nous pouvons toutefois
dégager 6 thèmes principaux regroupés selon la durée de la période d’analyse :
- D’autres phénomènes sont décelables sur une période plus longue et donc sujets à
des analyses de Long Terme (< 2 ans).
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Les phénomènes de CT :
- La déflation : contraction des grandeurs économiques nominales, baisse des prix, des
salaires, réduction de la masse monétaire qui peut s’accompagner d’une contraction
des grandeurs réelles, baisse de la demande de la production, de l’emploi, etc.
CT : Kitchin
MT : Juglar
LT : Kondratieff
Les phénomènes de LT :
- Les politiques économiques : elles sont le fait des gouvernements et visent à réguler
au mieux l’activité économique de façon le plus régulier et le plus soutenu possible.
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II. Les différents courants historiques
L’étude de l’économie passe par celle des différents courants théoriques : tenter de
comprendre les causes d’un phénomène nécessite de se référer à une théorie, à un
modèle économique.
- Adam SMITH (1723-1790, Recherche sur la nature et sur les causes de la richesse des
nations)
Concepts : productivité, partialisassions du travail, …
- La théorie de la valeur
- Le libéralisme
- Le marché
- La loi de Say
- Le rôle de l’Etat
- La neutralité de la monnaie
Théorie de la valeur
- Les Classiques français, dont SAY, optent pour la Valeur d’usage, expression du désir
que les agents éprouvent de l’usage ou l’utilité des biens ou services.
C’est une conception subjective de la valeur, qui repose sur l’utilité espérée des
biens.
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L’apologie du libéralisme pour les échanges (SMITH & RICARDO)
- Le libéralisme est une doctrine selon laquelle il faut laisser faire le marché afin que
les échanges se réalisent d’une façon optimale.
- Cette doctrine est la base du capitalisme, régime économique selon lequel les
moyens de production sont privés et les agents économiques sont libres dans leurs
échanges et dans leurs activités.
- Selon les libéraux, il faut donc supprimer toutes les barrières qui pourraient entraver
ces échanges.
- Chaque fois qu’un producteur augmente son activité, il crée en même temps de
nouveaux débouchés pour ses fournisseurs, de nouveaux salaires pour ses employés,
et un surcroit d’activité pour ses distributeurs.
Pour que cela fonctionne, il ne faut pas de surproduction, par contre il faut de la croissance.
Le rôle de l’Etat
- Etat minimal
- Son rôle n’est circonscrit que dans ses fonctions régaliennes (justice, police & armée,
éducation), les services publics et le maintien de la concurrence afin que le marché
puisse s’autoréguler.
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- Il prend donc en charge la production des services indispensables à la collectivité, et
qui ne serait pas rentable pour la sphère privée.
- L’augmentation de la masse monétaire n’entraine aucun effet sur les variables réelles
(production) : dichotomie (division) entre sphère réelle (= sphère de l’activité de
production) et sphère financière (= spéculation).
Les NECOCLASSIQUES
2) Le keynésianisme
- Niveau d’analyse
Importance de la monnaie
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La monnaie n’est pas neutre, elle a une influence sur l’activité économique (taux d’intérêt,
taux d’investissement).
Selon Keynes c’est la demande qui détermine l’offre (et donc le niveau d’emploi), c’est-à-dire
la demande anticipée par les entrepreneurs lorsqu’ils décident de mettre en œuvre une
production.
- L’Etat doit intervenir dans l’économie lorsque le marché connait des défaillances
(chômage).
- L’Etat doit stimuler la demande par le biais d’allocations : en effet, les entreprises
fondent leurs décisions de production (et créent donc des emplois) à partir de la
demande effective (ou anticipée).
- L’Etat a donc un rôle de redistribution afin que l’économie du pays ne connaisse pas
de déséquilibres importants et de crises durables.
- Le plan Marshall obéit à la logique Keynésienne : intervention des Etats afin que les
pays puissent se reconstruire.
3) Le marxisme
Karl MARX est un économiste allemand (1818-1883, Le Capital) qui apporte une
définition alternative du capitalisme.
- Les crises de surproduction (pour Marx, non connaissance du marché qui entraine
une surproduction)
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-La logique du système conduit à une paupérisation (gens qui sont pauvres et dont la
conjoncture économique les amène à être encore plus pauvres) de la classe exploitée
(les prolétaires).
La baisse du taux de profit :
- Le taux de profit tend à baisser car la plus-value diminue, les travailleurs fournissant
moins de travail (fatigue).
- Les capitalistes vont donc remplacer les travailleurs improductifs par des machines,
ce qui va créer une armée industrielle de réserve (autrement dit des chômeurs).
Introduction :
La macroéconomie cherche à établir une représentation simple du fonctionnement
d’une économie de marché en procédant par une méthode d’agrégation qui porte :
- Sur les agents : plutôt que de les considérer individuellement, la macroéconomie les
traite collectivement et parle, par exemple, des ménages et des entreprises.
- Sur les biens et services : les économistes parlent, par exemple, des dépenses totales
de consommation plutôt que de distinguer les dépenses individuelles pour l’achat
d’un bien spécifique.
Modèle keynésien :
Y (somme des revenus) = C (ensemble de la consommation des ménages) + (ou) S (somme
des épargnes globales)
Y constitue la demande globale.
Les pouvoirs publics ont mis en place un appareil de saisie statistique, la comptabilité
nationale, qui permet de calculer de tels agrégats.
L’analyse macroéconomique consiste alors à établir des relations causales entre ces
agrégats ou encore à expliquer l’évolution d’un agrégat en fonction de l’évolution
d’un ou plusieurs autres agrégats.
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- La classe sociale : selon Marx il y a 2 agents économiques, les capitalistes et les
prolétaires.
- Les ménages
- Les entreprises
- L’Etat
- Les institutions financières
- Le reste du monde
1) Les ménages
La fonction principale du ménage est de consommer des biens et des services afin de
subvenir à ses besoins.
Ils reçoivent des revenus et les affectent entre la consommation et l’épargne.
Nous supposons qu’ils n’investissent pas.
2) Les entreprises
Les entreprises ont pour fonction principale la production des biens et services
marchands, c’est-à-dire les biens et services qui s’échangent sur un marché à un prix
permettant au moins de couvrir les coûts de production.
Un facteur de production (travail, capital) est un facteur qui sera transformé et qui
entre dans la création de biens et de services, activité qui procure le principal revenu
aux entreprises.
Les entreprises investissent mais n’épargnent pas.
3) L’Etat
- Economique
- Social
- Régalien (Alexis Tocqueville)
Au niveau économique :
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- Il assure, par le biais des entreprises publiques, certaines productions qui ne
pourraient pas être effectuées par des entreprises privées car elles nécessiteraient
des coûts trop élevées.
- L’Etat veille également à ce que soit maintenue la concurrence entre les entreprises.
-
L’Etat intervient lorsque la conjoncture économique ne permet pas la réalisation des
grands équilibres (chômage, inflation, commerce extérieur, croissance économique).
Au niveau régalien :
La fonction principale d’une banque est de collecter les dépôts des agents pour les
transformer en prêts à destination des agents qui ont besoin de fonds.
Leur principal revenu est constitué d’intérêts qu’elles perçoivent à l’occasion des
prêts accordés et les frais qu’elles font payer en cas de découvert et lors de la
fourniture d’autres services financiers.
- Les banques commerciales : BNP Paribas, LCL, SG… qui accordent des emprunts aux
agents économiques.
5) Le reste du monde
Le reste du monde n’est pas réellement un agent économique puisqu’il n’a pas de
fonction principale.
Mais il permet de tenir compte des échanges entre les unités résidentes et l’extérieur
(importations, exportations, transferts de revenus…)
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Appliquée aux biens et services, cette méthode permet de définir un produit agrégé
ou encore un « produit global » résultant d’échanges sur le marché des biens et
services, c’est-à-dire de la confrontation entre :
- Le processus de production qui utilise ces facteurs pour fabriquer un produit peut
être transposé dans une fonction de production macroéconomique : Y = F (K, L)
b) Les importations M
- Une partie de l’offre agrégée disponible dans l’économie peut n’avoir pas été
produite par les unités productives résidentes, mais provenir d’autres économies
productives.
- Cette composante de l’offre agrégée est dans ce cas importée du reste du monde,
ensemble des agents qui n’appartiennent pas à l’économie nationale considérée.
a) La consommation C
La consommation de biens et services est le fait des ménages, à qui elle procure un
certain niveau de bien-être.
On peut distinguer 4 catégories de biens composant la consommation des ménages :
- Les biens durables : ce sont les biens d’équipement des ménages dont les services
s’étendent sur plusieurs années (voitures).
- Les biens semi-durables : ce sont les biens utilisés pendant plusieurs trimestres, voire
quelques années (habillement).
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- Les services : ils regroupent les prestations productives non stockables directement
acquises par les ménages auprès des producteurs (dépenses de santé, restaurants).
b) L’investissement I
Il s’agit d’une partie de la production demandée par les entreprises pour augmenter
ou reconstituer leurs équipements.
L’investissement est un flux : c’est une quantité mesurée au cours d’une période de
temps, il vient s’ajouter au capital dont disposent les entreprises.
On peut distinguer 2 natures d’investissement :
- FBCF : l’investissement fixe, qui comprend les dépenses faites au cours d’une période
donnée en équipement et en bâtiment. Il s’agit de biens d’investissement durables
utilisés pendant au moins un an.
- Variation de Stock : l’investissement non fixe, qui correspond aux variations de stocks
des entreprises. Les stocks sont constitués par les produits finis, non encore vendus ;
leur variation est un investissement parce qu’on admet qu’il s’agit d’une dépense
jugée nécessaire au fonctionnement de l’entreprise pour faire face aux fluctuations
de la demande.
- Pour accomplir ses tâches, il a besoin d’acquérir des biens et des prestations de
services, d’employer des salariés…
d) Les exportations X
- Les exportations sont demandées par le reste du monde, et elles constituent donc
une « fuite » de biens et services hors de l’économie nationale.
- Le produit agrégé, qui représente la somme des quantités produites dans l’économie,
va circuler sous différentes formes entre les agents.
- Ceux-ci, par le biais de décisions individuelles mais dépendantes les unes des autres,
vont déterminer le fonctionnement global de l’économie.
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- Un circuit économique simple, fondé sur les notions d’agrégats, va permettre de
représenter l’ensemble de ces décisions.
- Il n’y a ni fuites, ni injections dans les flux des revenus et des dépenses. Si tel était le
cas, le volume de la production et de la consommation serait stable d’une année à
l’autre, ne subissant ni baisse ni hausse. L’économie serait stationnaire.
- Toute transaction économique qui lie 2 parties signifie que l’acheteur accorde la
même valeur que le vendeur au bien échangé : dans le circuit simplifié, les
entreprises offrent des biens que les ménages demandent.
- Si on tient compte de tous les agrégats définis précédemment, l’offre agrégats définis
précédemment, on obtient l’identité comptable fondamentale qui décrit à la fois la
provenance et les emplois des ressources : Y + M = C + I + G + X
Y = (C + I + G) + (X – M)
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(X – M) représente le solde des échanges extérieurs de biens et services, il
peut être positif (surplus extérieur) ou négatif (déficit extérieur). Ce solde est
qualifié de demande extérieure nette.
- Tous les revenus ne sont pas dépensés sur des biens de consommation par ceux qui
les reçoivent initialement, ils peuvent être épargnés et prêtés ou être taxés par les
gouvernements.
- Les dépenses d’investissement faites par les entreprises et par les gouvernements
peuvent compenser les montants épargnés ou versés en taxes ou en impôts par les
ménages.
- L’introduction du reste du monde nous amène également à considérer les flux
d’imports et d’exports.
b) Fuites et injections
- Les fuites correspondant aux parties du revenu des ménages et des entreprises qui
échappent au circuit fermé :
W (fuite) = S + T + M
L’épargne S : c’est la part du revenu que les ménages décident de ne pas
consommer immédiatement, elle est déposée auprès des institutions
financières.
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Les taxes et impôts T : c’est l’ensemble des taxes et impôts payés par les
ménages et les entreprises, ainsi que les transferts (ou taxe négative) de l’Etat
vers les ménages et les entreprises.
Les importations M
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- Ces besoins transforment l’être humain passif en un agent économique actif
- Elle est au cœur du débat sur l’efficacité des politiques de relance (tx d’intérêt,
transferts sociaux, baisse de la fiscalité en général)
- Son étude est un préalable à toute décision de politiques économiques
Double hypothèse :
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- L’accroissement de la consommation est plus faible que l’accroissement du revenu
qui l’a déclenché :
∆C ∆Y
0 < ∆C < ∆Y <--> 0 < < =1
∆Y ∆Y
∆C
C=
∆ Y (d)
La fonction de consommation :
C = cYd + C0
- Pmc : O < c < 1
- Consommation incompressible C0 : seuil minimum de consommation ou minimum
vital (pour un niveau de revenu disponible nul)
S Y ( d )−C C
= =1−
Y (d ) Y (d) Y (d)
Les ménages aux revenus élevés épargnent une fraction plus grande de leur revenu
que les ménages aux revenus faibles.
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On parle alors d’épargne « résiduelle » dont le niveau est déterminé sans
considération des avantages intrinsèque liés à cette épargne.
En considérant l’épargne
comme un résidu, la
théorie keynésienne
revient donc à exclure le
taux d’intérêt comme
variable explicative de la
consommation.
0 < s < 1 et c + s = 1
c) Représentation graphique
C( 0) C (0)
YR = =
1−C S
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d) Implications et limites
IMPLICATIONS
Si l’on considère des ménages aux revenus différents, la PMC est de plus en plus
faible et la PMS de plus en plus forte à mesure que le revenu disponible augmente.
Pour un pays donné, la PMC doit diminuer à mesure que le niveau de vie de la
population s’élève.
La comparaison entre pays doit faire apparaitre une PMC plus faible et une PMS plus
élevée pour les pays les plus riches (pays développé) et inversement.
LIMITES
Kuznets (Prix Nobel 1971) teste la théorie keynésienne sur l’économie US : la théorie
n’est vérifiée qu’à CT (baisse de la PMC), mais elle est invalidée sur le LT (stabilité des
PMC et PMS)
L’hypothèse keynésienne ne rend pas compte du comportement des ménages dont
les revenus subissent des variations aléatoires importantes (activités saisonnières), et
qui « lissent » leurs revenus en épargnant durant les périodes fastes et en
désépargnant durant les périodes pauvres.
La théorie keynésienne donne une explication statique du comportement des
ménages : elle ne traite pas de l’arbitrage entre consommation présente et
consommation future.
Fisher (1930) élabore une théorie de la consommation alternative qui permet d’offrir
un rôle plus déterminant à l’épargne, celle-ci n’apparaissant plus uniquement comme
un résidu par rapport à la consommation.
Soit un prêt sur une période, remboursé à la période suivante. Afin d’inciter
l’épargnant à prêter, l’emprunteur doit le rémunérer : c’est l’intérêt du prêt, calculé
sur la base du taux d’intérêt
- En t, l’agent prête S au taux i
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- En (t+1), il dispose de S(1+i) qu’il peut consommer
Fisher introduit une fonction d’utilité intertemporelle notée U(C1, C2), dont les
arguments sont les niveaux de consommation des deux périodes
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1 = L’agent a une préférence (absolue) pour le futur : il ne consomme rien en 1 et
prête Y1 sur le marché financier. En 2, il disposera d’une quantité de bien à
consommer :
2 = L’agent consomme moins en 1 que son revenu ne lui permet : il peut prêter (Y1 –
C1), ce qui lui rapporte en 2, (Y1 – C1)(1 + i). En 2, il consomme donc :
4 = L’agent consomme en 1 plus que son revenu ne lui permet : il doit alors
rembourser en 2, (C1 – Y1)(1 + i). En 2, il consomme donc :
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Etant donné le couple de revenu (Y1, Y2) dont il dispose, l’agent va choisir son couple
de consommations (C1, C2) de façon à atteindre le niveau de bien-être le plus élevé :
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Modigliani étudie l’arbitrage par des ménages contraints par la richesse, entre
consommation et épargne sur toute la durée du cycle de vie :
- Les ménages sont rationnels : ils maximisent leur satisfaction avec l’hypothèse que si
un agent emprunte ou épargne, il le fait dans le but d’adapter la structure temporelle
de ses ressources à celle de ses besoins
- La structure du revenu des agents évolue au cours du temps de sorte que leur
richesse est nulle au début de la vie, qu’elle est élevée à l’âge adulte et qu’elle
décroît à la retraite : les agents empruntent donc à la jeunesse, accumulent à l’âge
adulte et désépargnent à la retraite
Implications et limites :
L’arbitrage consommation / épargne découle donc de la variation de la richesse
suivant la position occupée sur le cycle de vie.
Les variables démographiques influencent l’évolution de la consommation et du taux
d’épargne : ainsi, il faut s’attendre à ce qu’une société où les classes d’âges jeunes
sont nombreuses proportionnellement à la population ait un taux d’épargne faible
Cependant, la propension des personnes âgées à désépargner n’est pas aussi
marquée : cela s’explique soit par des motifs de transferts entre générations
(héritages), soit par des motifs de précaution face aux incertitudes liées à l’âge
CONCLUSION
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Les néoclassiques appliquent ce raisonnement en définissant le taux d’intérêt et la
richesse comme les nouvelles variables à l’origine de l’arbitrage entre consommation
et épargne.
II. L’investissement
Définition :
La décision d’investissement est le fait de l’entreprise qui décide de transformer des
avoirs monétaires en actifs physiques ou biens de production (machines, bâtiments,
usines…), et non en actifs financiers (titres, actions, obligations…) qui correspondent
au cas de placement.
L’investissement peut également correspondre :
- Aux dépenses privées des ménages consacrés à l’achat de biens immobiliers
neufs
- Aux dépenses publiques de l’Etat dédiées aux équipements collectifs.
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- Ce sont tous les types d’investissement qui ne prennent pas la forme d’achats de
biens matériels mais qui sont source de productivité pour l’entreprise et dont les
effets, dans la durée, dépassent le cycle de production : dépenses en R&D, achats de
brevets ou licences de fabrication, dépenses de formations (savoir-faire et
compétences), achats de logiciels informatiques, dépenses de publicité et de
mercatique (études de marché) …
Le rôle de l’investissement
Selon les écoles de pensée, les économistes vont mettre en avant un ou deux
facteurs explicatifs de l’investissement :
- Les classiques se limitent au rôle fondamental du taux d’intérêt
- Les keynésiens introduisent, en plus, la demande anticipée
Tout investissement doit être financé, soit par des fonds propres, soit par des
emprunts
Dans les 2 cas, les intérêts représentent le coût rattaché à cet investissement
Les entrepreneurs vont comparer ce coût avec le rendement du projet :
- Soit en se référant au critère de la VAN, Valeur Actuelle Nette
- Soit en utilisant le concept de l’EMC, Efficacité Marginale du Capital
Le Van
Lorsqu’un entrepreneur étudie une opportunité d’investissement, il se trouve en
présence de 2 groupes d’éléments :
- Une dépense d’investissement I à engager immédiatement pour l’acquisition de
biens d’équipement dont la durée de vie est n années.
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- Des recettes futures nettes R attendues résultant de la vente des produits obtenus
grâce à l’investissement considéré sur toute sa durée de vie.
Soit R1, R2, … Rn, les recettes nettes attendues, ou rendements escomptés, par
l’entrepreneur
Pour décider de la faisabilité d’un projet, il faut calculer sa VAN, c’est-à-dire la
différence entre la somme des revenus actualisés et le coût d’achat des
équipements :
R1 R2 Rn
VAN = 1+ i + 2
+…+ −1
( 1+i ) ( 1+i )n
Ce projet ne sera considéré comme rentable que si sa VAN est positive (pour un taux
d’intérêt i)
L’EMC
Partant de la VAN, Keynes propose le concept complémentaire d’Efficacité Marginale
du Capital, appelée aussi Taux de Rendement Interne de l’investissement (TRI)
C’est « le taux d’escompte qui, appliqué à la série d’annuités e constituée par les
rendements escomptés de ce capital pendant son existence entière, rend la valeur
actuelle des annuités égale au prix d’offre de ce capital »
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L’investissement sera donc lié positivement aux variations de la demande anticipée
« Le niveau des dépenses d’investissement dans une industrie donnée dépend de la variation
des ventes ou de la demande »
Le principe de l’accélérateur :
Le principe de l’accélérateur suppose qu’une variation de la production induit une variation
dans le même sens de la demande d’investissement sur la même période :
Pour calculer le taux de croissance économique d’un pays, il est nécessaire de définir les
notions de Valeur Ajoutée et de Produit Intérieur Brut
Le point commun entre ces indicateurs est qu’ils expriment la richesse :
- Au niveau économique (VA)
- Au niveau macroéconomique (PIB)
1) La Valeur Ajoutée
La VA représente la richesse créée par une entreprise lorsqu’elle transforme une matière
première en un produit fini ou lorsqu’elle transforme la main d’œuvre en service marchand
(exemple : un coiffeur qui vend son savoir faire)
La VA se répartit entre les différents agents économiques qui ont contribué à la production :
- Les ménages sous forme de salaires : ils ont vendu leur force de travail
- Les actionnaires sous forme de dividendes : ils ont accordé leur confiance
- Les institutions financières sous forme d’intérêts : elles ont accordé les prêts nécessaires au
développement de la production
- L’Etat sous forme d’impôts : il rend des services non marchands qui facilite la production
(entretien des routes, éducation de la main d’œuvre…)
- Les bénéfices réservés à l’entreprise
Le niveau d’activité d’un pays ou d’une zone économique est mesuré grâce à un indicateur :
le PIB
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Le PIB correspond à la production globale d’un pays, c’est-à-dire la valeur marchande des
B&S produits dans l’année
Construit sur un critère de territorialité, son calcul consiste à additionner les productions de
toutes les unités économiques résidentes.
a) Différence PIB/PNB
Le PIB retient le critère de territorialité et ne prend donc pas en compte la production des
entreprises françaises à l’étranger, qui entre dans le calcul du PIB d’autres pays.
A l’inverse, le PNB repose sur le critère de nationalité et comptabilise la contribution des
facteurs de production nationaux à l’étranger
On obtient le PNB à partir du PIB de la manière suivante : PNB = PIB + revenus des facteurs
en provenance du Reste du Monde (RdM) – revenus des facteurs versés au RdM
Le PIB peut être calculé selon 3 méthodes qui devraient toutes donner le même résultat :
- La méthode de la production : on additionne les VA de tous les biens et services produits
dans l’économie domestique en se basant sur les résultats fournis par les entreprises et les
administrations publiques
- La méthode des revenus : on additionne tous les revenus des facteurs de production sur le
territoire national (salaires, intérêts, bénéfices…) engendrés par la production de B&S au
cours d’une année
- La méthode des dépenses : on additionne toutes les dépenses nécessaires à l’achat de la
production nationale
Pour des raisons pratiques, on utilise principalement la première méthode
Cependant, le PIB n’est pas toujours un bon indicateur : il ne prend pas en compte le travail
domestique (non rémunéré), l’économie souterraine, les conséquences des externalités
négatives ou positives…
Il ne peut expliquer si la hausse de l’indicateur provient d’une hausse des prix, d’une hausse
de la production ou dans quelles proportions ces 2 variations se combinent
Le PIB réel ou en volume est la valeur du PIB qui ne tient pas compte des variations des prix
(mesure à prix constants) :
- On l’exprime selon le niveau des prix d’une année de base t0
- En éliminant les variations dues à l’inflation, le PIB réel à l’avantage de montrer les variations
à la hausse et à la baisse dans les quantités de la production de B&S.
Les valeurs des biens i produits au cours de l’année t sont mesurées à prix constants (année de base
t0)
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PIB par habitant
Lorsqu’on compare des pays de taille différente, il est préférable d’exprimer le PIB par
habitant :
- C’est la valeur du PIB divisée par le nombre d’habitants d’un pays
- Il est plus efficace que le PIB réel ou nominal pour mesurer le développement d’un pays : un
pays sera considéré comme « développé » lorsqu’il dépasse les 20 000 dollars US de PIB par
an et par habitant.
- Ce n’est qu’une moyenne donc il ne permet pas de rendre compte des inégalités de revenu
et de richesse au sein d’une population
- Ce n’est pas un indicateur de qualité de vie (ex : IDH, …)
PIB PPA
Pour pouvoir comparer les PIB de plusieurs pays, il faut les convertir dans une unité de
compte commune, selon un taux de change qui respecte le pouvoir d’achat de chaque
monnaie : le taux de Parité de Pouvoir d’Achat
- Il exprime le rapport entre la quantité d’unités monétaires nécessaire dans des pays
différents pour se procurer le même panier de B et/ou de S
- Les comparaisons en PPA permettant de s’affranchir des variations des taux de change et de
tenir compte du coût de la vie.
La vérification de la PPA :
- Le prix du Big Mac aux USA sert de base de référence
- Tous les pays ayant un prix du Big Mac au-dessus du prix des USA sont au-dessus du Prix de
PPA : le coût de la vie y est élevé
- Tous les pays ayant un prix du Big Mac en dessous du prix des USA sont en dessous du Prix de
PPA : les prix y sont plus bas
3) La croissance économique
Définition :
La croissance économique correspond à l’augmentation du niveau d’activité, c’est-à-dire de
la production de B&S par les agents économiques à l’échelle d’un pays à LT (à CT, on parle
d’expansion)
Cet indicateur sert donc à estimer la richesse créée à l’échelle d’un pays
C’est une donnée quantitative calculée à partir de la variation du PIB :
Utilité
Le taux de croissance peut servir d’indicateur à la prise de décision au niveau
macroéconomique, et notamment au niveau de l’emploi
En effet, la création de richesse au niveau d’un pays a une influence sur le volume d’emploi
Cette corrélation entre taux de croissance et taux de chômage explique pourquoi les
gouvernants cherchent à accroitre la richesse créée, c’est-à-dire à obtenir un taux de
croissance le plus élevé possible
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b) Les variables qui influencent le taux de croissance
Le taux d’intérêt :
- Il a une influence directe sur le niveau de la consommation et de l’investissement, sources de
création de richesse puisqu’ils font partie de la demande globale
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Le progrès technique :
- La source du progrès technique est la R&D
- Il améliore les conditions de production de B&S : innovations organisationnelles et
techniques, matières utilisées… hausse productivité, baisse coût de production
Variables exogènes
Les ressources naturelles
- Un pays doté de ressources naturelles (gaz, pétrole, céréales) les exportera après les avoir
transformées
- A l’inverse, certaines catastrophes naturelles ont des conséquences négatives sur le taux de
croissance (séismes, mauvaises récoltes, …)
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2) Les cycles économiques
Définition
Un cycle économique est un concept qui définit les fluctuations de l’activité économique
en les décomposant en une succession de phases clairement identifiables qui se répètent
dans le temps de manière ordonnée
On peut distinguer 4 phases successives dans un cycle économique qui sont la phase
d’expansion, la crise, la récession et enfin la reprise qui débouche sur la phase
d’expansion du cycle suivant
1. La phase d’expansion :
C’est la phase du cycle caractérisée par l’augmentation du volume de la production et de la
demande sur une courte ou une moyenne période (le taux de croissance annuel du PIB est
donc soutenu)
Les ressources sont mieux utilisées (innovation, investissements…)
Le différentiel entre potentiel de croissance et croissance effective se réduit
2. La phase de crise :
Le terme de crise désigne le moment bref de retournement de la conjoncture. Elle est
représentée par le point de retournement qui marque le début de la phase de
ralentissement de l’activité économique
Ce point de retournement peut s’expliquer de différentes manières : baisse de la
consommation du fait d’un évènement politique (un conflit), d’une baisse des innovations…
3. La phase de récession :
La production chute mais reste au-delà de la production moyenne : ce ralentissement
économique peut ensuite se transformer temporairement en dépression, chute importante
et durable de l’activité
En France, la récession désigne une contraction de la production d’un pays pendant au moins
2 trimestres consécutifs, avec une baisse du PIB. Le taux de croissance de l’activité
économique peut donc devenir négatif.
Par ailleurs, on peut parler également de récession dès qu’il y a un ralentissement de la
croissance, c’est-à-dire une baisse du taux de croissance, même s’il reste positif
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4. La phase de reprise :
C’est la phase du cycle économique qui se caractérise par un retour de l’économie à une
phase d’expansion après une phase de récession
La reprise représente donc le point d’inflexion qui marque le retour d’une phase de
croissance de l’activité économique soutenue
A ce point, une économie qui stagnait voit sa situation s’améliorer et sa croissance effective
redémarrer
Remarques :
La tendance (trend) est croissante : en effet, les politiques cherchent une croissance toujours
plus élevée afin de satisfaire à l’intérêt général
Il ne faut pas confondre taux de croissance et niveau de production :
- La production est maximale au point 2
- Le taux de croissance est maximal au point 1
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- Ils sont liés à la politique des entreprises en termes de variation des stocks : lorsqu’elles
anticipent une reprise de l’activité, les entreprises accroissent préventivement leur
production pour regarnir leurs stocks de produits finis, et vice versa
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