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BBA 1
2016/2017
Plan :
I. Sciences et grands courants de pensée
II. La représentation de l’activité économique
III. Les déterminants fondamentaux de l’activité économique
IV. Croissance et analyse conjoncturelle
V. Inflation-Désinflation-Déflation
VI. Marché du travail : chômage et politique de l’emploi
VII. L’intervention de l’État par le jeu des politiques économiques
Définition de l’économie :
L’étude de l’économie permet de comprendre le monde qui nous entoure, les choix
effectués à travers l’analyse de certains phénomènes. Elle nous permet de nous interroger
sur notre mode de vie selon nos comportements, notre rapport au monde.
L’économie cherche à expliquer les phénomènes selon 2 niveaux d’analyse :
Au niveau global, la macroéconomie : c’est l’étude des phénomènes qui concernent
l’ensemble des individus.
Au niveau individuel, la microéconomie : c’est l’étude des comportements individuels
(les ménages et les entreprises), de leur choix (de consommation, de production), des
interactions entre ces individus.
La macroéconomie et microéconomie sont liées : elles tendent à définir et
comprendre les mécanismes impliqués dans la production, la répartition et
consommation de richesses.
La macroéconomie se base sur les raisonnements de la microéconomie : le
comportement individuel influe sur l’économie globales.
La macroéconomie :
“La macroéconomie est l’étude du fonctionnement d’ensemble d’une économie” :
Elle cherche à constituer des méthodes d’analyses de la réalité économique de
manière simple et précise.
Les médias y consacrent d’ailleurs une importante partie.
La démarche de la macroéconomie :
Recherche des principales variables déterminants les agrégats
macroéconomiques : consommateurs, épargne, …
L’étude des relations entre ces variables
Analyse des origines des principaux déséquilibres macroéconomiques : le
chômage, l’inflation, …
L’apport de solutions à ces problèmes par la mise en œuvre de politiques
économiques efficaces.
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Les questions que se pose la macroéconomie sont nombreuses, mais nous
pouvons toutefois dégager 6 thèmes principaux selon la durée de la période
d’analyse :
Certains phénomènes économiques sont perceptibles sur une période
relativement courte, et donc sujet à une analyse à court terme.
D’autres le sont sur des délais plus long, et donc sujet à une analyse à
long terme.
Les phénomènes de court terme :
Le chômage
L’inflation/déflation
Les cycles économiques : ils correspondent à des alternances de
phases d’expansion et de réussir qui touchent l’ensemble des agents.
Les phénomènes à long terme :
La croissance économique : richesses collectives et individuelles à la
disposition des membres d’une société et peut augmenter au cours du
temps.
Les politiques économiques : Elles sont le fait des gouvernements et
visent à réguler au mieux l’activité économique afin d’assurer un
enrichissement régulier.
Les relations avec l’extérieur : études des problèmes et déséquilibres.
Le libéralisme est une doctrine selon laquelle il faut laisser faire le marché afin
que les échanges se réalisent de façon optimale.
Le libre-échange doit permettre de réaliser une division internationale du
travail fondée sur l’existence d’avantages comparatifs et source
d’enrichissement mutuel.
Cette doctrine est la base du capitalisme, régime économique selon lequel les
moyens de production sont privés et les agents économiques sont libres dans
leurs échangent et dans leurs activités.
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Dans cette vision de l’économie, les crises ne peuvent être endogènes au
système économique, mais sont le fruit de chocs exogènes comme les guerres
et les sécheresses. Malthus et Sismondi cependant contestent ces principes,
qui ont été plus tard confirmés par la crise des Sub-Primes.
e. Le rôle de l’État :
État minimal
Son rôle ne s’inscrit que dans ses fonctions régaliennes (justice, police &
armée, éducation) ; les services publics et le maintien de la concurrence afin
que le marché puisse s’autoréguler.
Il prend donc en charge la production des services indispensables à la
collectivité, et qui ne serait pas rentable pour la sphère privée.
g. Les néoclassiques :
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évitant les “Price-maker” et en régulant les monopoles. En veillant sur les
actions négatives d’un individu sur un marché. En assurant le minimum
régalien et en appliquant des politiques de répartition : aides sociales,
imposition…
Ces auteurs reprennent les fondements de la théorie classique et la font évoluer en
adoptant un comportement marginaliste, à la basse de la microéconomie.
II.2. Le keynésianisme :
II.3. Le Marxisme :
Karl Marx est un économiste allemand (1813-1883, Le Capital) qui apporte une
définition alternative du capitalisme.
Il s’oppose à la théorie classique sur plusieurs points :
L’exploitation de la force de travail : l’entreprise s’enrichit grâce à la plus-
value faite sur les salariés (Les salariés ne reçoivent qu’un salaire de
subsistance, et le reste (la grande majorité), revient à l’entreprise.
Selon conduit à la paupérisation de la classe prolétaire.
La baisse du taux de profit :
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Le taux de profit tend à baisser car la plus-value diminue à cause des salariés
fatigués et donc moins productifs.
La solution qui se présente aux classiques est donc la mécanisation qui ne
fatigue pas et qui va créer de grandes armées industrielles et donc des
chômeurs
Les crises de surproduction :
Elles sont liées aux déséquilibres entre l’offre et la demande, les prolétaires
n’ayant pas les moyens d’acheter les biens qu’ils produisent, et les entreprises
n’ayant qu’une idée approximative des débouchés.
Selon Marx, la doctrine qui doit se substituer au capitalisme est le socialisme, c’est à
dire la propriété collective des moyens de productions.
Cette doctrine a pour objectif de rénover l’organisation sociale dans le but de faire
prévaloir le bien général sur les intérêts privés.
Le socialisme en tant que système économique existe encore dans certains pays bien
que ces pays tendent à libéraliser leur économie.
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Économie partie 1 : Chapitre 1, La représentation de l’activité
économique
Introduction :
La macroéconomie cherche à établir une représentation simple du fonctionnement
d’une économie de marché en procédant par une méthode d’agrégation qui porte
sur :
Les agents : plutôt que de les considérer individuellement, la macroéconomie
les traite collectivement et parle par exemple des ménages et des entreprises.
Sur les biens et services : les économistes parlent, par exemple, des dépenses
totales de consommation plutôt que de distinguer les dépenses individuelles
pour l’achat d’un bien spécifique.
On parle d’agrégats pour désigner ces quantités totales.
Les pouvoirs publics ont mis en place un appareil de saisie statistique, la comptabilité
nationale, qui permet de calculer de tels agrégats.
L’analyse macroéconomique consiste alors à établir des relations causales entre ces
agrégats ou encore à expliquer l’évolution d’un agrégat en fonction de l’évolution
d’un ou plusieurs autres agrégats.
1. Les ménages :
La fonction principale des ménages est de consommer des biens et services
afin de subvenir à leurs besoins.
Ils reçoivent des revenus et les affectent entre la consommation (C) et
l’épargne (S).
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Nous supposons qu’ils n’investissent pas (point de vue de l’entreprise)
2. Les entreprises :
Les entreprises ont pour fonction principale la production de biens et services
marchands, c’est-à-dire les biens et services qui s’échangent sur un marché à
un prix permettant au moins de couvrir les coûts de production.
Un facteur de production (Y) (travail, capital) est un facteur qui sera
transformé et entre dans la création de biens et de services, activité qui
procure le principal revenu aux entreprises.
Les entreprises investissent (I) mais n’épargnent pas.
3. L’État
L’État a pour fonction principale la production de services non marchands (les
services offerts à titres gratuits ou quasi gratuits) et pour les financer, il
collecte les impôts et taxes (T).
Il intervient à différents niveaux :
Économique (ou régulateur)
Social (ou redistributeur)
Régalien (ou producteur)
Au niveau économique :
Il assure, par le biais des entreprises publiques, certaines
productions qui ne pourraient pas être effectuées par des
entreprises privées car elles nécessiteraient des coûts trop élevés.
L’État veille également à ce que soit maintenu la concurrence entre
les entreprises.
L’État intervient lorsque la conjoncture économique ne permet pas
la réalisation des grands équilibre (chômages, inflation, commerce
extérieur, croissance économique).
Au niveau social :
Il redistribue afin que soient réduites les inégalités entre les classes
sociales (allocation familiales, prestations sociales, exonération
d’impôts…)
Au niveau régalien :
Il assure des fonctions régaliennes (royales) : la justice, la police et la
sécurité, l’éducation et la santé. Ce sont des fonctions
indispensables pour le maintien de la paix dans un pays qui
concernent tous les citoyens. Aucun n’ayant individuellement intérêt
à prendre en charge ces fonctions, seul l’État peut en garantir leur
fourniture.
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Il existe différents types de banques :
La banque de France : elle est responsable de la conduite, en France,
de la politique monétaire décidée par la BCE depuis le traité de
Maastricht (1992), traité qui a permis la création de l’Union
Économique Monétaire et la mise en circulation de l’Euro (2002).
Les autres banques publiques : Trésor public, Banque Publique
d’Investissement, La Banque Postale.
Les banques commerciales : BNP, LCL, SG… qui accordent des
emprunts aux agents économiques.
Le reste du monde :
Le reste du monde n’est pas réellement un agent économique
puisqu’il n’a pas de fonction principale.
Mais il permet de tenir compte des échanges entre les unités
résidentes et l’extérieur (importations, exportations, transfert de
revenus,…)
La consommation C :
La consommation de biens et services est le fait des ménages, à qui elle
procure un certain niveau de bien-être.
L’investissement I :
Il s’agit d’une partie de la production demandée par les entreprises pour
augmenter, améliorer ou reconstituer leurs équipements.
L’investissement est un flux : c’est une quantité mesurée au cours d’une
période de temps, il vient s’ajouter au capital dont disposent les entreprises.
On peut distinguer 2 natures d’investissement :
FBCF (Formation Brut de Capital Fixe) : l’investissement fixe, qui
comprend les dépenses faires au cours d’une période donnée en
équipement et en bâtiment. Il s’agit de biens d’investissement
durables utilisés pensant au moins un an.
S : l’investissement non fixe, qui correspond aux variations des stocks
des entreprises. Les stocks sont constitués par les produits finis, non
encore vendus. Leur variation est un investissement parce qu’on
admet qu’il s’agit d’une dépense jugée nécessaire au fonctionnement
de l’entreprises pour faire face aux fluctuations de la demande.
Les Exportations X :
Les exportations sont demandées par le reste du monde, et elles constituent
donc une “fuite” de biens et services hors de l’économie nationale.
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I.3. Le circuit économique :
I.3.1. La représentation d’une économie simplifiée :
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Tous les revenus ne sont pas dépensés sur des biens de consommation par
ceux qui les reçoivent initialement, ils peuvent être épargnés (S) et prêtés, ou
être taxés (T) par les gouvernements.
Les dépense faites par les entreprises (I) et par les gouvernements (G)
peuvent compenser les montants épargnés ou versé en taxes ou e impôts par
les ménages.
L’introduction du reste du monde nous amène également à considérer les flux
d’imports et d’exports.
2. Fuites et injections :
Les fuites correspondent aux parties du revenu des ménages et des entreprises qui
échappent au circuit fermé :
W=M+S+T
L’épargne S : c’est la part du revenu que les ménages décident de ne pas
consommer immédiatement, elle est déposée auprès des institutions
financières.
Les taxes et impôts T : c’est l’ensemble des taxes et impôts payés par les
ménages et les entreprises, ainsi que les transferts (ou taxe négative) de l’État
vers les ménages et les entreprises.
Les importations M.
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Épargne et investissement dépendent des décisions individuelles des ménages et
des entreprises : I≠S.
L’État peut décider de dégager un excédent (G<T), ou au contraire, en cas de
récession de dépenser plus (G>T).
La balance commerciale est rarement équilibrée : M≠X
Une augmentation de la demande globale a les effets suivants surs les
principaux objectifs d’une politique (si J>W, le revenu national augmente).
Le chômage diminue car les entreprises recrutent pour répondre à la
demande.
L’inflation augmente, car les entreprises vont pouvoir accroître leurs prix.
La balance des paiements se détériore, car les M augmentent tandis que les X
diminuent à cause de l’inflation.
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Économie partie 1 : Chapitre 2, Les déterminants fondamentaux de
l’activité économique
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II.1.1.1. La fonction de consommation keynésienne :
C
La propension moyenne à consommer : PMC soit PMC= ≈ 85% des revenus
∆Y
disponibles.
Elle mesure, pour un revenu disponible donné, la part moyenne consacrée à
la consommation.
Elle est décroissante du revenu disponible.
Cette décroissance signifie que les ménages aux revenus disponibles élevés
consacrent une plus faible fraction de leurs revenus à la consommation que
les ménages aux revenus disponibles faibles.
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Du fait de ce caractère résiduel, la fonction d’épargne est déduite de la fonction de
consommation :
S=Yd-C=Yd(cYd+C0) = (1-c)Yd-C0
S=SYd-C0
S est la propension marginale à épargner (pms)
0<s<1 est c+s=1
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II.1.2 La théorie néoclassique des choix intertemporels :
II.2 L’investissement :
II.2.1.1 L’importance de l’investissement dans l’activité économique :
Définition :
La décision d’investissement est le fait de l’entreprise qui décide de
transformer des avoirs monétaires en actifs physiques ou biens de production
(machines, bâtiments, usines,…), et non en actifs financiers (titres, actions,
obligations…) qui correspondent dans ce cas à des placements.
L’investissement pet également correspondre :
Aux dépenses privées des ménages consacrées à l’achat de biens
immobiliers.
Aux dépenses publiques de l’État dédiées aux équipements collectifs.
Définition comptable : la FBCF
La comptabilité nationale définit l’investissement comme la Formation Brute
de Capital Fixe : “Il s’agit de la valeur des biens durables acquis au cours d’une
période par les agents économiques et qui sont destinés à être utilisés
(pendant au moins une année) pour produire des B&S”.
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SI on exclut les dépenses de logement des ménages, on obtient la FBCF
productive.
L’investissement est donc une dépense immédiate en de recette future ou
d’économie de coûts. Celle-ci comprend les dépenses relatives aux
installations techniques, machines, bâtiments, logiciels.
Les 3 raisons d’investir :
L’accroissement de sa capacité de production par l’accroissement de son
stock de capitaux physiques : c’est l’investissement d’expansion.
La modernisation du stock existant de capitaux physiques afin d’utiliser la
technologie la plus avancer ou la mieux adaptée à ses besoins : c’est
l’investissement de rationalisation
L’entretien du stock existant de capitaux par le remplacement du capital usé
ou déprécié : c’est l’investissement de remplacement.
Ces 3 types d’investissement correspondent aux investissements matériels.
On peut également définir les investissements immatériels :
Ce sont tous les types d’investissements qui ne prennent pas la forme
d’achats de biens matériels mais qui sont source de productivité pour
l’entreprise et dont les effets, dans la durée dépassent le cycle de
production : dépenses de formations (savoir-faire et compétences),
achats de logiciels informatiques, dépenses de publicité et de
marketing (étude de marché)…
Le rôle de l’investissement :
L’investissement joue un rôle au sein de l’activité économique :
En tant que composante de la demande finale globale,
l’investissement est une dépense et à ce titre, il peut soutenir l’activité
économique indépendamment de l’usage concret auquel il est
destiné.
En tant que facteur de production, l’investissement fait partie de
l’offre globale, il accroît donc la capacité productive du pays et
améliore sa productivité. Les économistes considèrent donc
l’investissement comme étant le moteur de la croissance économique
et du développement.
Selon l’effet du démultiplicateur keynésien, toute variation de
l’investissement conduit à une variation plus que proportionnelle du
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revenu : Y=ki avec le coefficient multiplicateur k = = >1.
1−c s
Selon les écoles de pensée, les économistes vont mettre en avant un ou deux
facteurs explicatifs de l’investissement :
Les classiques se limitent au rôle fondamental du taux d’intérêt.
Les keynésiens introduisent, en plus, la demande anticipée.
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Taux investissement doit être financé, soit par des fonds propres, soit par des
emprunts.
Dans les deux cas, les intérêts représentent le coût rattaché à cet investissement.
Les entrepreneurs vont comparer ce coût avec le rendement du projet :
o Soit en se référant au critère de la VAN, Valeur Actuelle Nette.
o Soit en utilisant l’EMC, l’Efficacité Marginale du Capital.
La VAN :
Lorsqu’un entrepreneur étudie une opportunité d’investissement, il se trouve en
présence de deux groupes d’éléments :
Une dépense d’investissement I à engager immédiatement pour l’acquisition
de biens dont la durée est de n années.
Des recettes futures nettes R attendues résultant de la vente des produits
obtenus grâce à l’investissement considéré sur toute sa durée de vie.
Soit R1, R2,...Rn, les recettes nettes attendues ou rendements escomptés, par
l’entrepreneur.
Pour décider de la faisabilité d’un projet, il faut calculer sa VAN, c’est-à-dire la
différence entre la somme des revenus actualisés et le coût d’achat des
équipements :
R R2 Rn
VAN= 1 + +...+ -I
1+ i ( 1+ i ) ² ( 1+ i )n
Ce projet ne sera considéré comme rentable que si sa VAN est positive.
L’EMC :
Partant de la VAN, Keynes propose le concept complémentaire d’Efficacité Marginale
de Capital, appelé aussi Taux de Rendement Interne de l’Investissement (TRI).
C’est “le taux d’escompte qui appliqué à la série d’annuités constituée par les
rendements escomptés de ce capital pendant son existence entière, rend la valeur
actuelle des annuités égale au prix de l’offre de ce capital.”
La décision d’investissement :
La décision d’investissement s’effectue en deux temps :
1. L’entrepreneur compare les projets d’investissement et choisis celui qui présente
l’EMC la plus grande.
2. L’entrepreneur procède à la comparaison de l’EMC du prjet d’investissement
choisi et du taux d’intérêt : il ne sera économiquement rationnel d’effectuer que
si e>i
Ainsi, toute augmentation du taux d’intérêt entrainera un abandon de certains
projets
d’investissement :
il y a donc une
relation
décroissante entre
investissement et
taux d’intérêt.
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II.2.2 Les déterminants de l’investissement : Le rôle de la demande :
L’idée de base de cette théorie est que plus l’output sera élevé, plus le capital
nécessaire pour le produire est important, et donc, plus il faut investir.
L’investissement sera donc lié positivement aux variations de la demande anticipée.
Le niveau des dépenses d’investissement dans une industrie donnée dépend de la
variation des ventes ou de la demande.
Le principe de l’accélérateur suppose qu’une variation de la production induit une
variation dans le même sens de la demande d’investissement sur la même période :
αΔY=ΔI où α est le coefficient d’accélération
L’investissement est donc une fonction croissante du niveau de production :
ΔI
I=f(Y) avec >0
ΔY
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Économie partie 1 : Chapitre 3, Croissance et analyse conjoncturelle
Le niveau d’activité d’un pays ou d’une zone économique est mesuré grâce à un
indicateur : le PIB.
Le PIB correspond à la surproduction globale d’un pays, c’est-à-dire la valeur
marchande des biens&services produits dans l’année.
Construit sur un critère de territorialité, son calcul consiste à additionner les
productions de toutes les unités économiques résidentes.
Différences PIB/PNB :
Le PIB retient le critère de territorialité et ne prend donc pas en compte la
production des entreprises françaises à l’étranger, qui entre dans le calcul du
PIB d’un autre pays.
A l’inverse, le PNB repose sur le critère de nationalité et comptabilise la
contribution des facteurs de production nationaux à l’étranger.
On obtient le PNB à partir de la manière suivante :
PNB=PIB+revenus des facteurs nationaux provenant du reste du monde –
revenus des facteurs étrangers versés au reste du monde
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Trois méthodes pour mesurer le PIB :
Le PIB peut être calculé selon trois méthodes qui devraient toutes donner le même
résultat :
La méthode de la production : on additionne les VA de tous les biens et
services produits dans l’économie domestiques en se basant sur les résultats
fournis par les entreprises et les administrations publiques. Soit Σ(VA).
La méthode des revenus on additionne tous les revenus de facteurs de
production sur le territoire national : salaire, intérêts et dividendes
engendrés par la production de B&S au cours d’une année. Soit
Σ(revenus)=Σ(VA).
La méthode des dépenses : on additionne toutes les dépenses nécessaires à
l’achat de la production national, sachant que OG=DG.
Pour des raisons pratiques, on utilise principalement la première méthode.
Cependant, le PIB n’est pas toujours un bon indicateur, il ne prend pas (ou mal) en
compte le travail et/ou la production domestique, le bénévolat, l’économie
souterraine, les externalités négatives…
Remarque : il existe des alternatives au PIB, à la croissance, il s’agit alors de tenir
compte par exemple du développement durable, de l’espérance de vie, de la qualité
de vie, de l’éducation… C’est-à-dire changer de paradigme.
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Avec Pi ,t le prix du bien i au cours de l’année et Qi ,t la quantité produite de ce
bien sur l’année t.
Il ne peut expliquer si la hausse de l’indicateur provient d’une hausse des prix, d’une
hausse de la production ou dans quelles proportions ces 2 variations se combinent.
Le PIB réel ou en volume est la valeur du PIB qui ne tient pas compte de la variation
des prix (mesure à prix constants) :
On l’exprime selon le niveau des prix d’une année de base t0.
En éliminant les variations dues à l’inflation, le PIB réel a l’avantage de
montrer les variations à la hausse et à la baisse dans les quantités de la
production de biens et services.
PIBnom,t=∑ Pi , t ×Q i, t
O
i
Les valeurs des biens i produits au cours de l’année sont mesurées à prix
constants (année de base t0).
PIB par habitant :
Lorsqu’on compare des pays de taille différente, il est préférable d’exprimer
le PIB par habitant :
C’est la valeur du PIB nominal divisée par le nombre d’habitants d’un
pays.
Il est plus efficace que le PIB réel ou nominal pour mesurer le
développement d’un pays : un pays sera considéré comme
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“développé” lorsqu’il dépasse les 20 000 dollars US de PIB par an et
par habitants.
Ce n’est qu’une moyenne donc il ne permet pas de rendre compte des
inégalités de revenu et de richesse au sein d’une population.
Ce n’est pas un indicateur de qualité de vie.
PIB PPA :
Pour pouvoir comparer les PIB de plusieurs pays, il faut les convertir dans une
unité de compte commune, selon un taux de change qui respecte le pouvoir
d’achat de chaque monnaie : le taux de parité de pouvoir d’achat.
Il exprime le rapport entre la quantité d’unités monétaires nécessaires
dans des pays différents pour se procurer le même panier de biens
et/ou de services.
Les comparaisons en PPA permettant de s’affranchir des variations des
taux de change et de tenir compte u coût de la vie.
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La vérification de la PPA :
Le prix du Big Mac aux USA sert de base de référence.
Tous les pays ayant un prix du Big Mac au-dessus du prix des
USA sont au-dessus du prix de PPA : le coût de la vie y est donc
plus élevé.
Dans ce cas si on passe en PPA, le PIB diminuera.
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III.1.3. La croissance économique
Définition :
La croissance économique correspond à l’augmentation du niveau d’activité, c’est-à-
dire de la production de B&S par les agents économiques à l’échelle d’un pays à long
terme (à court terme, on parle d’expansion).
Cet indicateur sert donc à estimer la richesse créée à l’échelle d’un pays.
C’est une donnée quantitative calculée à partir de la variation du PIB :
PIB n+1−PIB n
Taux de croissance=
PIB n
Utilité :
Le taux de croissance peut servir d’indicateur à la prise de décision au niveau
macroéconomique, et notamment au niveau de l’emploi.
En effet, la création de richesse au niveau d’un pays a une influence sur le volume
d’emploi.
Cette corrélation entre taux de croissance et taux de chômage explique pourquoi les
gouvernants cherchent à accroître la richesse créée, c’est-à-dire à obtenir un taux de
croissance le plus élevé possible.
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Son système éducatif est performant et permet à la main d’œuvre d’être
qualifiée et compétitive.
Si le budget consacré à la R&D permet d’innover.
Variables endogènes : les variables économiques
La consommation (et l’exportation) :
Pour satisfaire la demande, les entreprises devront produire, ce qui augmente
leur VA, donc le PIB.
L’épargne et l’investissement :
Les pays qui connaissent un taux d’épargne élevé peuvent accorder du crédit
aux entreprises afin qu’elles puissent investir, ce qui va permettre une
augmentation de la production.
Le taux d’intérêt :
Il y a une influence directe sur le niveau de la consommation et de
l’investissement, source de création de richesse puisqu’ils font partie de la
demande globale.
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Le progrès technique :
La source du progrès technique de la R&D.
Il améliore les conditions de production des B&S : innovations
organisationnelles et techniques, matières utilisées…
Phase 1, l’expansion :
C’est la phase du cycle caractérisé par l’augmentation du volume de la production et
de la demande sur une courte ou une moyenne période (le taux de croissance annuel
du PIB est donc soutenu).
Les ressources sont mieux utilisées (innovation, investissements…).
Le différentiel entre potentiel de croissance et croissance effective se réduit.
Phase 2, la crise :
Le terme de crise désigne le moment bref de retournement de la conjoncture. Elle
est représentée par le point de retournement qui marque le début de la phase de
ralentissement de l’activité économique.
Ce point de retournement peut s’expliquer de différentes manières : baisse de la
consommation di fait d’un événement politique (un conflit), d’une baisse des
innovations…
Phase 3, la récession :
La production chute mais reste au-delà de la production moyenne : ce ralentissement
économique peut ensuite se transformer temporairement en dépression, chute
importante et durable de l’activité.
En France, la récession désigne une contraction de la production d’un pays pendant
au moins deux trimestres consécutifs, avec une baisse du PIB. Le taux de croissance
de l’activité économique peut donc devenir négatif.
Par ailleurs, on peut parler également de récession dès qu’il y a un ralentissement de
la croissance c’est-à-dire une baisse du taux de croissance même s’il reste positif.
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Économie partie 1 : Chapitre 4, L’inflation
1. Définition :
L’inflation est la perte du pouvoir d’achat de la monnaie qui se traduit par une
augmentation générale et durable des prix.
Aujourd’hui la majorité des pays industrialisés ont comme objectif une inflation
légèrement inférieure à 2%, pour ne pas tomber dans la spirale déflationniste, sans
pour autant subir une forte inflation, néfaste sur l’économie.
La désinflation est la hausse des prix à taux moindre : le pays connait toujours une
hausse des prix mais cette hausse diminue.
La déflation est la baisse des prix : le taux d’inflation est alors négatif.
La stagflation est une situation particulière où l’on constate dans une économie
simultanéité entre un niveau élevé d’inflation et une croissance faible voire une
récession.
L’hyperinflation est un taux d’inflation à deux chiffres :
On parle également d’inflation galopante, en opposition à l’inflation
rampante.
Elle découle généralement de chocs exogènes :
Chocs pétroliers (jusqu’à 13% en France en 1973-74)
Chute du mur de Berlin (2500% en Russie en 1992, 10000% en Ukraine
en 1993).
Venezuela : 180,9% en 2015
Record : 6,5.10108 au Zimbabwe en 2008-2009 suite à la prise du
pouvoir par les noirs…
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2. Mesure de l’inflation :
Pour évaluer le taux d’inflation, l’INSEE utilise l’indice des prix à la consommation
hors tabac (IPC), qui permet d’estimer, entre deux périodes données, la variation
moyenne des prix des produits consommés par les ménages :
P t−Pt −1
φ= ×100où Pt est l’IPC en t et Pt-1 l’IPC en t-1
P t−1
3. Coût de l’inflation :
Une inflation mal maitrisée peut devenir un problème sévère pour l’économie :
Dégradation de la balance des paiements :
Les produits deviennent moins compétitifs si les prix augmentent, et
les exportations diminuent.
A l’inverse, les produits d’importation vont devenir plus avantageux
pour les ménages.
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Si les ménages et les entreprises parvenaient à anticiper correctement
l’inflation et à ajuster les dépenses et les salaires en conséquence, le coût de
l’inflation devrait être relativement faible.
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IV.2. Les causes de l’inflation :
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Inflation par les coûts
Si les couts de production augmentent, les entreprises vont essayer de la transférer
sur les consommateurs en vendant leurs produits plus chers et/ou en réduisant les
quantités produites.
Inflation stratégique :
La hausse des prix s’explique par la condition de leur formation sur les marchés.
En effet, il existe un bon nombre de “prix administrés”, c’est-à-dire fixés non pas par
le marché mais par un ou plusieurs agents économiques :
Certaines entreprises, qui bénéficient d’une concurrence imparfaite.
L’État, dans certains secteurs économiques.
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IV.3 L’arbitrage inflation/chômage :
L’analyse de Phillips :
Phillips propose en 1958 une analyse empirique reliant l’inflation et chômage (son
étude est basée sur des statistiques relatives au Royaume Uni de 1861 à 1957).
Explications :
Lorsque le taux d’inflation est élevé, ceci peut signifier que les ménages
consomment, la production en est d’autant plus importante, les besoins en
main d’œuvre également, ce qui est bénéfique pour l’emploi (faible taux de
chômage).
Lorsque le taux d’inflation est égal à 0, le taux de chômage est élevé car il y a
des mesures restrictives mises en place pour maintenir un taux d’inflation bas
(hausse des taux d’intérêts et baisse de la redistribution) donc freiner la
consommation et la production.
Lorsque le taux d’inflation est négatif (déflation), le taux de chômage connaît
un niveau encore plus élevé. En effet, la déflation signifie que les prix
baissent, et donc le profit des entreprises diminue. Ces dernières licencient
car la masse salariale est trop importante pour assurer le maintien des
bénéfices.
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Ce modèle trouve ses limites dans les 70s avec les chocs pétroliers et une
période de stagflation où les interventions n’ont fait qu’aggraver encore plus
le chômage.
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Économie partie 1 : Chapitre 5, Marché du travail, chômage et
politique de l’emploi
1. Définition :
Situation dans laquelle se trouve une personne privée d’un emploi rémunéré alors
qu’elle a les capacités physiques et intellectuelles pour travailler, qu’elle le désire,
qu’elle est disponible et qu’elle recherche un emploi de façon active afin de percevoir
un revenu et d’être inséré dans la société.
Plusieurs institutions calculent le taux de chômage (Pôle Emploi, BIT : Bureau
International du Travail, OCDE Eurostat,…).
En France, le taux de chômage est calculé en reportant le nombre de chômeurs à la
population active regroupant les personnes en âge de travailler (actifs et chômeurs).
2. Typologie :
Le chômage est aujourd’hui l’une des manifestations de l’activité économique la
moins acceptée. Il frappe l’économie sans exception et enregistre un accroissement
remarquable depuis les années 70.
On en compte 3 formes :
Le chômage frictionnel
Naturel
Le chômage structurel
Le chômage conjoncturel (keynésien)
Le chômage frictionnel :
Les emplois sont en mutation constante : certains salariés quittent leurs
emplois pour en chercher un autre plus valorisant et/ou mieux rémunéré.
Dans ce cas, ces salariés se trouvent au chômage temporaire.
Il s’agit d’une rotation normale de la main d’œuvre.
Ce type de chômage peut également découler du manque d’information sur
le marché de l’emploi : offre et demande ne concordent pas toujours
immédiatement.
Le chômage structurel :
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La structure change : l’emploi diminue dans un secteur et augmente dans un
autre.
Plusieurs raisons à ce changement :
Un changement dans la structure de la demande.
Un changement dans les qualifications requises et/ou un changement
de technologie.
Les industries saisonnières.
Le chômage structurel se développe souvent au niveau d’un secteur d’activité
mais également au niveau géographique.
Le chômage conjecturel ou cyclique :
Ce type de chômage résulte d’une contraction cyclique de l’économie ou
d’une récession.
Le potentiel de croissance est supérieur à la croissance effective à cause
notamment d’une insuffisance des dépenses.
Il s’agit donc d’un chômage causé par une déficience de la demande globale.
3. La politique de l’emploi
L’ampleur du chômage a conduit les gouvernements des pays développés à mettre
en place des politiques susceptibles d’améliorer la situation du marché du travail.
Passives, volontaristes, globales ou sélectives, ces politiques constituent aujourd’hui
une priorité de tous les gouvernements.
Les politiques passives :
Elles ont pour objectif premier d’accompagner socialement le
chômeur en l’indemnisant.
Leur second objectif consiste à augmenter l’offre de travail par le biais
des préretraites, l’encouragement des femmes à rester au foyer ou
des immigrés à quitter leur pays d’accueil.
Les politiques actives :
Elles agissent d’abord sur l’offre de travail à travers la formation
professionnelle, l’information et le conseil.
Elles s’appuient également sur la prime à l’emploi qui doit inciter les
chômeurs à arbitrer en faveur de l’emploi plutôt qu’opter pour des
minimas sociaux.
Elles agissent aussi sur la demande de travail par le jeu des
subventions aux entreprises en difficulté, la création d’emplois publics
aidés, les exonérations de charges sociales ou fiscales aux entreprises
créatrices d’emploi.
1. Le modèle classique :
Pour les classiques, le travail est une marchandise comme une autre échangée sur un
marché comme un autre.
Le niveau des salaires devrait résulter de la confrontation entre l’offre et la demande
de travail, l’offre de travail provenant des ménages et la demande des entreprises.
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L’offre de travail est croissante du prix : plus le salaire augmente, plus les ménages
sont enclins à proposer leur travail.
La demande de travail est décroissante du prix : plus le salaire est élevé, moins
l’entreprise souhaite embaucher.
Au point d’équilibre W1 il n’existe pas de situation de chômage.
2. Le chômage volontaire :
Le salaire est la variable d’ajustement : ses mouvements assurent le retour au plein
emploi.
Ainsi lorsque l’offre de travail augmente (du fait par exemple d’une arrivée
d’étudiants sur le marché du travail), le niveau du salaire devrait baisser (W2)
puisque l’offre est supérieure à la demande.
Le passage de W1 à W2 provoque une apparition du “chômage volontaire” car
certains demandeurs d’emplois prêt à travailler pour la rémunération W1 préfèrent
rester oisifs si le salaire proposé devient W2.
Pour les libéraux, il n’y a qu’un chômage volontaire ou frictionnel.
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3. Les politiques de l’emploi :
Pour les libéraux, ce sont les syndicats et/ou les gouvernements qui en empêchant
les salaires de jouer leurs rôles de variable d’ajustement, provoquant l’augmentation
massive du chômage.
La seule mesure qu’il existe pour retrouver une situation d’équilibre (donc de plein
emploi) est de baisser le coût de travail et/ou le salaire.
Pour combattre le chômage il faut donc baisser le coût du travail :
Soit par une baisse des salaires, et notamment le SMIC qui, s’il est supérieur
au salaire d’équilibre empêche le marché du travail de revenir à l’équilibre.
Soit par une baisse des charges patronales qui permettrait de baisser le
niveau de la masse salariale.
1. Le modèle keynésien :
Pour Keynes, les entreprises ajustent leur offre d’emplois au niveau de production
qu’elles anticipent en fonction des débouchés qu’elles éspèrent.
C’est donc la demande effective qui, en déterminant le niveau de la production, fixe
le niveau d’emploi.
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Si ce n’est pas le cas, l’équilibre effectif n’est pas égal à l’équilibre de plein-emploi
(Epe) et il existe donc un chômage involontaire.
Il n’y a plus, à proprement parlé, de marché de l’emploi : le salaire n’est pas le prix
d’équilibre entre une offre et une demande de travail, et il n’y a pas de chômage qui
résulterait d’entraves au fonctionnement de ce marché.
Le niveau de l’emploi est fixé au niveau macroéconomique, en dehors du marché du
travail : il est le produit de la demande effective.
Ce n’est que lorsque le niveau de l’emploi est déterminé, en fonction d’un niveau de
production correspondant à la demande effective, que les salaires se fixent.
Il peut donc exister un équilibre de sous-emploi, c’est-à-dire une situation où la
demande effective est insuffisante pour assurer le plein emploi.
2. Le raisonnement keynésien :
Une baisse du chômage n’aurait, dans ce contexte, que pour effet d’accroître le
chômage, par suite d’une baisse de la demande effective (toute baisse du salaire
entraînant une baisse de la consommation).
Selon Keynes, l’État joue un rôle fondamental pour baisser le taux de chômage.
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Conclusion :
Même s’il n’existe pas de consensus entre économistes, on peut distinguer 3
principales causes du chômage :
Le chômage serait dû à un coût excessif du travail (interprétation relancée par
la mondialisation et la concurrence des pays à bas salaires).
Le chômage serait dû à un niveau d’activité économique insuffisant, cause
d’une faiblesse des débouchés.
Le chômage résulterait d’une inadéquation entre la structure des
qualifications et des emplois.
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Économie partie 1 : Chapitre 6, L’intervention de l’État par le jeu des
politiques économiques
L’action ou le rôle de l’État dans l’économie est source de controverse entre les
libéraux et les keynésiens :
Les libéraux (qui se basent sur le concept de “main invisible” de Smith)
prônent la régulation par le marché.
Pour les keynésiens, l’État doit se substituer au marché, il se présente comme
une véritable alternative à celui-ci.
Le libéralisme :
Le marché est le seul moyen de régulation efficace si les conditions de
concurrence sont respectées.
Le rôle de l’État est donc restreint :
Chez les classiques, on parle d’État minimal, c’est-à-dire qui assure les
fonctions régaliennes et la production de B&S publics.
Les néoclassiques rajoutent le rôle d’État correcteur des défaillances
de marché, il cherche à maintenir la concurrence afin que le marché
puisse s’autoréguler.
Le keynésianisme :
Pour les keynésiens, la crise est dû à l’inefficacité de la régulation par le
marché : l’économie peut s’écarter durablement de l’équilibre de plein emploi
pour s’acheminer vers une économie de sous-emploi.
On parle donc d’État régulateur, qui doit se substituer au marché et mettre en
œuvre des politiques économiques conjoncturelles.
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La politique économique structurelle, qui est une politique de long
terme visant à modifier durablement la structure de l’économie
(politique industrielle, politique de concurren ce…)
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La construction du carré magique :
Les quatre objectifs de la politique économique conjoncturelle constituent les
quatre côtés du carré.
Le carré magique représente la situation idéale pour une économie : un taux
de croissance le plus élevé possible, un commerce extérieur excédentaire,
une situation proche du plein emploi et un taux d’inflation le plus faible
possible, mais positif.
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VI.3 Les grands choix de la politique économique conjoncturelle :
Les politiques conjoncturelles visent à agir à court terme et à guider l’activité
économique du pays.
Elles ont deux orientations possibles (mais antagonistes), le gouvernement faisant
alors le choix entre l’une ou l’autre de ces 2 priorités :
La priorité à l’emploi (on parlera de politique de relance ou “politique de
Go”).
La priorité à la lutte contre l’inflation (on parlera de politique de rigueur ou
“politique de Stop”).
VI.3.1. La politique de relance :
2. Le multiplicateur fiscal :
Le multiplicateur de dépense publique kT exprime l’augmentation Y du PIB
découlant d’une diminution T des prélèvements opérés par l’État.
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Le supplément de production Y s’obtient à partir de la nouvelle condition
d’équilibre, en dérivant Y par rapport à T :
Y −c
= =k > 1
T 1−c T
Sachant que KT < 0 et T<0, Y>0 : une baisse de l’imposition entraîne donc
une augmentation du PIB.
|k T|>|k G|: pour lutter contre la récession, il est plus efficace d’augmenter les
dépenses publiques que de baisser les impôts.
En effet, la dépense publique supplémentaire se traduit directement par une
augmentation de la demande globale, alors que la réduction d’impôts
entraîne d’abord une augmentation du revenu disponible qui n’est pas
intégralement dépensée : une partie est épargnée, constituant ainsi de
nouvelles fuites du circuit.
3. Le multiplicateur de budget équilibré (théorème de Haavelmo, Nobel 1989)
Le multiplicateur du budget équilibré k BEtraduit l’influence exercée sur le PIB
par une augmentation des dépenses publiques G financée par des recettes
fiscales de même montant T.
L’effet global peut être alors exprimé comme la somme des deux effets
précédents :
Y=kGG+ kTT= kBEG= kBET
kBE= kG+ kT=1
Un accroissement équilibré des dépenses et des recettes publiques entraîne
un accroissement identique du niveau de l’activité économique.
Par conséquent, la taille du budget de l’État est en elle-même importante
puisqu’un budget élevé a un effet expansionniste supérieur à un budget plus
faible également équilibré.
Le choix de politique discrétionnaire (modification des lois fiscales ou de
certains programmes de dépenses gouvernementaux) par le gouvernement
décrit ses objectifs politiques :
Accroitre ou réduire la taille du secteur public (variation de G)
Cibler une catégorie de population en particulier (variation de T)
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Les politiques budgétaires restrictives :
Une politique budgétaire restrictive (ou de rigueur) consiste à réduire les dépenses
publiques (G<0) ou accroitre les recettes fiscales (T>0).
Ses objectifs sont les suivants :
Résorber le déficit public.
Lutter contre l’inflation issue d’une demande globale excessive : il s’agit dans
ce cas de provoquer un ralentissement de l’activité économique.
L’effet multiplicateur (de dépense publique ou fiscal) joue à la baisse dans le cas
d’une politique de rigueur.
Les politiques monétaires restrictives :
Il s’agit de réduire la masse de monnaie, ce qui se traduit par une augmentation du
taux d’intérêt, et donc une limitation de la quantité de crédit accordée aux agents
économiques.
Cette restriction monétaire constitue un frein à la consommation et à
l’investissement dans le but de réduire la demande globale et juguler à
l’inflation.
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