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Macroéconomie

BBA 1
2016/2017

Alexandre GUILLOUX David Dalmasso


Économie partie 1 : Chapitre introductif à la macroéconomie

Plan :
I. Sciences et grands courants de pensée
II. La représentation de l’activité économique
III. Les déterminants fondamentaux de l’activité économique
IV. Croissance et analyse conjoncturelle
V. Inflation-Désinflation-Déflation
VI. Marché du travail : chômage et politique de l’emploi
VII. L’intervention de l’État par le jeu des politiques économiques

I. Sciences économiques et grands courants de pensée


I.I. Définition et objectifs de l’économie

Définition de l’économie :
L’étude de l’économie permet de comprendre le monde qui nous entoure, les choix
effectués à travers l’analyse de certains phénomènes. Elle nous permet de nous interroger
sur notre mode de vie selon nos comportements, notre rapport au monde.
L’économie cherche à expliquer les phénomènes selon 2 niveaux d’analyse :
 Au niveau global, la macroéconomie : c’est l’étude des phénomènes qui concernent
l’ensemble des individus.
 Au niveau individuel, la microéconomie : c’est l’étude des comportements individuels
(les ménages et les entreprises), de leur choix (de consommation, de production), des
interactions entre ces individus.
 La macroéconomie et microéconomie sont liées : elles tendent à définir et
comprendre les mécanismes impliqués dans la production, la répartition et
consommation de richesses.
 La macroéconomie se base sur les raisonnements de la microéconomie : le
comportement individuel influe sur l’économie globales.

La macroéconomie :
“La macroéconomie est l’étude du fonctionnement d’ensemble d’une économie” :
 Elle cherche à constituer des méthodes d’analyses de la réalité économique de
manière simple et précise.
 Les médias y consacrent d’ailleurs une importante partie.
 La démarche de la macroéconomie :
 Recherche des principales variables déterminants les agrégats
macroéconomiques : consommateurs, épargne, …
 L’étude des relations entre ces variables
 Analyse des origines des principaux déséquilibres macroéconomiques : le
chômage, l’inflation, …
 L’apport de solutions à ces problèmes par la mise en œuvre de politiques
économiques efficaces.

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 Les questions que se pose la macroéconomie sont nombreuses, mais nous
pouvons toutefois dégager 6 thèmes principaux selon la durée de la période
d’analyse :
 Certains phénomènes économiques sont perceptibles sur une période
relativement courte, et donc sujet à une analyse à court terme.
 D’autres le sont sur des délais plus long, et donc sujet à une analyse à
long terme.
 Les phénomènes de court terme :
 Le chômage
 L’inflation/déflation
 Les cycles économiques : ils correspondent à des alternances de
phases d’expansion et de réussir qui touchent l’ensemble des agents.
 Les phénomènes à long terme :
 La croissance économique : richesses collectives et individuelles à la
disposition des membres d’une société et peut augmenter au cours du
temps.
 Les politiques économiques : Elles sont le fait des gouvernements et
visent à réguler au mieux l’activité économique afin d’assurer un
enrichissement régulier.
 Les relations avec l’extérieur : études des problèmes et déséquilibres.

II. Les courants de pensées historiques :


 L’étude de l’économie passe par celle des différents courants théoriques : tenter de
comprendre les causes d’un phénomène nécessite de se référer à une théorie, à un
modèle économique.
 C’est pourquoi ce cours s’efforce de proposer systématiquement deux approches
différentes des phénomènes étudiés : une approche classique ou néo-classique et
une approche keynésienne.

II.1. Les courants classiques et néoclassiques :

 Le courant classique apparaît au XVIIIème siècle lors de la révolution industrielle. Les


fondateurs de ce courant de pensée sont :
 Adam Smith (1723-1790, Recherche sur la nature et sur les causes de la
richesse des nations)
 David Ricardo (1772-1823, Principes de l’économie politique et de l’impôt)
 Jean-Baptiste Say (1767-1832, Loi de Say ou loi des débouchés)
 John-Stuart Mill (1806-1873, Principes d’économie politique)

 On peut distinguer 6 piliers essentiels du courant classique :


1. La théorie de la valeur
2. Le libéralisme
3. Le marché
4. La loi de Say
5. Le rôle de l’État
6. La neutralité de la monnaie
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a. La théorie de la valeur :

 Les classiques anglais, dont Smith et Ricardo privilégient la valeur d’échange,


valeur à laquelle le bien peut être échangé ou vendu. Cette valeur d’échange
est mesurée objectivement par la quantité de travail incorporée dans le
produit.
 Les classiques français dont Say ; optent pour la valeur d’usage, expression du
désir que les agents éprouvent de l’usage ou l’utilité des biens ou services.
C’est une conception subjective de la valeur, qui repose sur l’utilité espérée
des biens.

b. L’apologie du libéralisme pour les échanges (Smith & Ricardo) :

 Le libéralisme est une doctrine selon laquelle il faut laisser faire le marché afin
que les échanges se réalisent de façon optimale.
 Le libre-échange doit permettre de réaliser une division internationale du
travail fondée sur l’existence d’avantages comparatifs et source
d’enrichissement mutuel.
 Cette doctrine est la base du capitalisme, régime économique selon lequel les
moyens de production sont privés et les agents économiques sont libres dans
leurs échangent et dans leurs activités.

c. La coordination par le marché (Smith)


 Le marché est un mécanisme de coordination selon lequel les échanges entre
offreur et un demandeur sont réalisés grâce à un accord sur le prix.
 Le concept de la “main invisible” peut se traduire par le fait que la poursuite
de l’intérêt personnel que l’individu travaille de manière plus efficace pour
l’intérêt de la société.
 Selon les libéraux, il faut donc supprimer toutes les barrières qui pourraient
entraver ces échanges.

d. La loi de Say : l’offre crée sa demande :

 Tout produit crée des débouchés pour d’autres produits


 Chaque fois qu’un producteur augmente son activité, il crée en même temps
de nouveaux débouchés pour ses fournisseurs, de nouveaux salaires pour ses
employés, et un surcroit d’activité pour ses distributeurs.
 Cette “Loi de Say” ne veut toutefois pas dire que tout produit trouve
nécessairement demandeur :
 Il peut y avoir une surproduction de tel ou tel bien, mais pas de crises
de surproduction durable et générale.
 Si un produit ne trouve pas preneur ses producteurs cesseront de le
produire et s’orienteront vers d’autres productions.
 Il ne peut y avoir que des engorgements sectoriels et momentanés,
résultants d’une mauvaise prévision du marché par les entrepreneurs.

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 Dans cette vision de l’économie, les crises ne peuvent être endogènes au
système économique, mais sont le fruit de chocs exogènes comme les guerres
et les sécheresses. Malthus et Sismondi cependant contestent ces principes,
qui ont été plus tard confirmés par la crise des Sub-Primes.

e. Le rôle de l’État :

 État minimal
 Son rôle ne s’inscrit que dans ses fonctions régaliennes (justice, police &
armée, éducation) ; les services publics et le maintien de la concurrence afin
que le marché puisse s’autoréguler.
 Il prend donc en charge la production des services indispensables à la
collectivité, et qui ne serait pas rentable pour la sphère privée.

f. La neutralité de la monnaie (Mill) :

 L’augmentation de la masse monétaire n’entraîne aucun effet sur les variables


réelles (production) : dichotomie entre la sphère réelle et la sphère financière.
 La monnaie ne sert que d’intermédiaire dans les échanges : c’est un “voile”.

g. Les néoclassiques :

 Menger développe la théorie de la valeur marginaliste avec la théorie de la


valeur fondée sur l’utilité. C’est-à-dire qu’à chaque consommation d’une unité
supplémentaire, son utilité décroit et donc dans ce cas, le prix qui est
proportionnel à l’utilité décroit.
 Marshall développe la théorie de l’équilibre partiel en analysant l’équilibre sur
un seul marché sans tenir compte des interactions entre marchés. Selon lui la
demande décrit une fonction décroissante pour les prix en fonctions des
quantités. Inversement proportionnel pour l’offre : elle décrit une fonction
croissante des prix en fonction de la quantité. D’où le développement d’un
point d’équilibre, représentant l’intersection des deux courbes ou encore
OG=DG.
 Walras reprend la théorie de Marshall et l’étaye en élargissant l’analyse à tous
les marchés et en étudiant la simultanéité des interactions. Ainsi le point
d’équilibre n’est pas évident à trouver car les fonctions d’offre et de demande
ne sont pas des fonctions affines comme dans l’équilibre partiel de Marshall.
On a donc une recherche du point d’équilibre par tâtonnement effectué par
un commissaire-priseur jusqu’à trouver OG=DG, condition sine qua non à
l’échange entre agents économiques.
 Pareto lui soutient la thèse de Walras et y ajoute la variable sociale avec
l’intervention de l’État. Selon Pareto si l’équilibre générale de Walras satisfait
tous les agents économiques, il satisfait l’optimum social de Pareto. Dès lors
que cet équilibre général ne satisfait plus tous les agents, il faut faire
intervenir l’État afin de corriger ce déséquilibre. Cet optimum se définit
comme une situation où l’on ne peut satisfaire plus un agent sans que cela
soit au dépend d’un autre. Ainsi l’État se doit de surveiller les marchés en

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évitant les “Price-maker” et en régulant les monopoles. En veillant sur les
actions négatives d’un individu sur un marché. En assurant le minimum
régalien et en appliquant des politiques de répartition : aides sociales,
imposition…
Ces auteurs reprennent les fondements de la théorie classique et la font évoluer en
adoptant un comportement marginaliste, à la basse de la microéconomie.

II.2. Le keynésianisme :

 Keynes est un économiste anglais du XXème siècle, fondateur de la macroéconomie


(1883-1946, Théorie générale sur l’emploi, 1936).
 Il introduit plusieurs ruptures par rapport au courant classique :
 Niveau d’analyse : à échelle globale, il détermine des fonctions économiques
globales, des agrégats (consommation, épargne, investissement…)
 Rôle de la monnaie : la monnaie n’est pas neutre, elle a une influence sur
l’activité économique : spéculation, …
 Importance de la demande : Selon Keynes, c’est la demande qui détermine
l’offre (et donc au niveau de l’emploi), c’est-à-dire la demande anticipée par
les entrepreneurs lorsqu’ils décident de mettre en œuvre une production.
 Rôle de l’État, il a un rôle d’État providence :
 Régulation des marchés afin d’éviter les défaillances dans l’économie.
 L’État doit stimuler la demande par le biais de la
redistributions (augmentation des aides sociales, baisse de
l’imposition) : afin de permettre aux entreprises d’anticiper la
demande effective à la hausse et de créer de l’emploi.
 Par ce rôle de redistribution l’État cherche à éviter d’importantes
crises durables.
 Keynes a eu un rôle politique important au début du XXème siècle :
 L’apparition des principes keynésiens ont relancé l’économie US après le Krach de
1929.
 Keynes dirige la délégation britannique à Breton Woods (création du FMI et de la
BM).
 Le plan Marshall obéit à la logique Keynésienne : intervention des États-Unis afin que
les pays européens puissent se reconstruire.

II.3. Le Marxisme :

 Karl Marx est un économiste allemand (1813-1883, Le Capital) qui apporte une
définition alternative du capitalisme.
 Il s’oppose à la théorie classique sur plusieurs points :
 L’exploitation de la force de travail : l’entreprise s’enrichit grâce à la plus-
value faite sur les salariés (Les salariés ne reçoivent qu’un salaire de
subsistance, et le reste (la grande majorité), revient à l’entreprise.
 Selon conduit à la paupérisation de la classe prolétaire.
 La baisse du taux de profit :

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 Le taux de profit tend à baisser car la plus-value diminue à cause des salariés
fatigués et donc moins productifs.
 La solution qui se présente aux classiques est donc la mécanisation qui ne
fatigue pas et qui va créer de grandes armées industrielles et donc des
chômeurs
 Les crises de surproduction :
 Elles sont liées aux déséquilibres entre l’offre et la demande, les prolétaires
n’ayant pas les moyens d’acheter les biens qu’ils produisent, et les entreprises
n’ayant qu’une idée approximative des débouchés.

 Selon Marx, la doctrine qui doit se substituer au capitalisme est le socialisme, c’est à
dire la propriété collective des moyens de productions.
 Cette doctrine a pour objectif de rénover l’organisation sociale dans le but de faire
prévaloir le bien général sur les intérêts privés.
 Le socialisme en tant que système économique existe encore dans certains pays bien
que ces pays tendent à libéraliser leur économie.

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Économie partie 1 : Chapitre 1, La représentation de l’activité
économique

Introduction :
 La macroéconomie cherche à établir une représentation simple du fonctionnement
d’une économie de marché en procédant par une méthode d’agrégation qui porte
sur :
 Les agents : plutôt que de les considérer individuellement, la macroéconomie
les traite collectivement et parle par exemple des ménages et des entreprises.
 Sur les biens et services : les économistes parlent, par exemple, des dépenses
totales de consommation plutôt que de distinguer les dépenses individuelles
pour l’achat d’un bien spécifique.
 On parle d’agrégats pour désigner ces quantités totales.
 Les pouvoirs publics ont mis en place un appareil de saisie statistique, la comptabilité
nationale, qui permet de calculer de tels agrégats.
 L’analyse macroéconomique consiste alors à établir des relations causales entre ces
agrégats ou encore à expliquer l’évolution d’un agrégat en fonction de l’évolution
d’un ou plusieurs autres agrégats.

I. La notion d’agents économiques :


 Un agent économique est un regroupement homogène d’unités économiques.
 Les économistes utilisent différents critères afin d’obtenir cette homogénéité :
 Le revenu : l’ensemble des individus qui reçoivent la même catégorie de
revenu constituent un agent. Trois agents économiques sont alors dégagés :
les salariés, les capitalistes et le propriétaires (selon Ricardo).
 La classe sociale : selon Marx il y a deux agents économiques, les capitalistes
et les prolétaires.
 La fonction principale : un agent économique est un ensemble d’unités se
spécialisant dans un type particulier d’opérations économiques.
 Nous retiendrons ce dernier critère : un agent économique est un ensemble d’unités
exerçant la même fonction principale.
 5 catégories d’agents pouvant être définis ainsi :
 Les ménages
 Les entreprises
 L’État
 Les institutions financières
 Le reste du monde

1. Les ménages :
 La fonction principale des ménages est de consommer des biens et services
afin de subvenir à leurs besoins.
 Ils reçoivent des revenus et les affectent entre la consommation (C) et
l’épargne (S).
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 Nous supposons qu’ils n’investissent pas (point de vue de l’entreprise)

2. Les entreprises :
 Les entreprises ont pour fonction principale la production de biens et services
marchands, c’est-à-dire les biens et services qui s’échangent sur un marché à
un prix permettant au moins de couvrir les coûts de production.
 Un facteur de production (Y) (travail, capital) est un facteur qui sera
transformé et entre dans la création de biens et de services, activité qui
procure le principal revenu aux entreprises.
 Les entreprises investissent (I) mais n’épargnent pas.

3. L’État
 L’État a pour fonction principale la production de services non marchands (les
services offerts à titres gratuits ou quasi gratuits) et pour les financer, il
collecte les impôts et taxes (T).
 Il intervient à différents niveaux :
 Économique (ou régulateur)
 Social (ou redistributeur)
 Régalien (ou producteur)
 Au niveau économique :
 Il assure, par le biais des entreprises publiques, certaines
productions qui ne pourraient pas être effectuées par des
entreprises privées car elles nécessiteraient des coûts trop élevés.
 L’État veille également à ce que soit maintenu la concurrence entre
les entreprises.
 L’État intervient lorsque la conjoncture économique ne permet pas
la réalisation des grands équilibre (chômages, inflation, commerce
extérieur, croissance économique).
 Au niveau social :
 Il redistribue afin que soient réduites les inégalités entre les classes
sociales (allocation familiales, prestations sociales, exonération
d’impôts…)
 Au niveau régalien :
 Il assure des fonctions régaliennes (royales) : la justice, la police et la
sécurité, l’éducation et la santé. Ce sont des fonctions
indispensables pour le maintien de la paix dans un pays qui
concernent tous les citoyens. Aucun n’ayant individuellement intérêt
à prendre en charge ces fonctions, seul l’État peut en garantir leur
fourniture.

4. Les institutions financières :


 La fonction principale d’une banque est de collecter les dépôts des agents
pour les transformer en prêt à destination des agents qui ont besoin de fonds,
on parle d’intermédiation.
 Leur principal revenu est constitué d’intérêts qu’elles perçoivent à l’occasion
des prêts accordés, les frais qu’elles font payer en cas de découvert et lors de
la fourniture d’autres services financiers.

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 Il existe différents types de banques :
 La banque de France : elle est responsable de la conduite, en France,
de la politique monétaire décidée par la BCE depuis le traité de
Maastricht (1992), traité qui a permis la création de l’Union
Économique Monétaire et la mise en circulation de l’Euro (2002).
 Les autres banques publiques : Trésor public, Banque Publique
d’Investissement, La Banque Postale.
 Les banques commerciales : BNP, LCL, SG… qui accordent des
emprunts aux agents économiques.
 Le reste du monde :
 Le reste du monde n’est pas réellement un agent économique
puisqu’il n’a pas de fonction principale.
 Mais il permet de tenir compte des échanges entre les unités
résidentes et l’extérieur (importations, exportations, transfert de
revenus,…)

I.2. Le produit agrégé

 Le raisonnement macroéconomique est fondé sur l’étude d’agrégats et de relations


entre agrégats.
 Appliqués aux biens et services, cette méthode permet de définir un produit agrégé
ou encore « un produit global » résultant d’échanges sur le marché des biens et
services, c’est-à-dire de la confrontation entre :
 Une offre agrégée : Y+M
 Une demande agrégée : C+I+G+X

I.2.1. L’offre agrégée

 Le produit agrégé national ou offre domestique Y :


 L’offre domestique est produite à l’aide de facteurs de production agrégés qui
peuvent être regroupés en plusieurs grandes catégories :
 Le capital des entreprises (K) : il s’agit des équipements et des
bâtiments utilisés dans la fabrication. Ils sont mis en réserve et utilisés
à la production d’autres biens et services, plutôt qu’à la
consommation des ménages.
 Le travail fourni par les ménages (L)
 Les consommations intermédiaires : il s’agit de biens et services
(énergie, ressources naturelle) transformés dans le processus de
production d’un bien. Ils peuvent être négligés en considérant qu’ils
font partie du capital utilisé par une entreprise.
 Le processus de production qui utilise ces facteurs pour fabriquer un
produit peut être transposé dans une fonction de production
macroéconomique : Y= F(K,L).
 Les importations M :
 Une partie de l’offre agrégée disponible dans l’économie peut ne pas
avoir été produite par les unités productives résidentes, mais provenir
d’autres économies productives.
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 Cette composante de l’offre agrégée est dans ce cas importée du reste
du monde.

I.2.2. La demande agrégée

 La consommation C :
 La consommation de biens et services est le fait des ménages, à qui elle
procure un certain niveau de bien-être.

 On peut distinguer 4 catégories de biens composant la consommation des


ménages :
 Les biens durables : ce sont les biens d’équipements des ménages
dont les services s’étendent sur plusieurs années (voitures,…)
 Les biens semi-durables : ce sont les biens utilisés pensant plusieurs
trimestres, voire quelques années (les habits,…)
 Les biens non durables : ce sont des biens de consommation
immédiate (alimentation, énergie) la destruction crée la
consommation ou « destruction créatrice »
 Les services : ils regroupent les prestations productives non stockables
directement acquises par les ménages auprès des producteurs
(dépenses de santé, restaurants,…)

 L’investissement I :
 Il s’agit d’une partie de la production demandée par les entreprises pour
augmenter, améliorer ou reconstituer leurs équipements.
 L’investissement est un flux : c’est une quantité mesurée au cours d’une
période de temps, il vient s’ajouter au capital dont disposent les entreprises.
 On peut distinguer 2 natures d’investissement :
 FBCF (Formation Brut de Capital Fixe) : l’investissement fixe, qui
comprend les dépenses faires au cours d’une période donnée en
équipement et en bâtiment. Il s’agit de biens d’investissement
durables utilisés pensant au moins un an.
 S : l’investissement non fixe, qui correspond aux variations des stocks
des entreprises. Les stocks sont constitués par les produits finis, non
encore vendus. Leur variation est un investissement parce qu’on
admet qu’il s’agit d’une dépense jugée nécessaire au fonctionnement
de l’entreprises pour faire face aux fluctuations de la demande.

 Les dépenses publiques G :


 L’État qui regroupe l’ensemble des administrations publiques, est un acteur
de l’économie.
 Pour accomplir ses tâches, il a besoin d’acquérir des biens et des prestations
de services, d’employer des salariés…

 Les Exportations X :
 Les exportations sont demandées par le reste du monde, et elles constituent
donc une “fuite” de biens et services hors de l’économie nationale.
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I.3. Le circuit économique :
I.3.1. La représentation d’une économie simplifiée :

 Le circuit économique fermé


 Le produit agrégé, qui représente la somme des quantités produites dans
l’économie, va circuler sous différentes formes entre les agrégats.
 Ceux-ci, par le biais de décisions individuelles mais dépendantes les une des
autres, vont déterminer le fonctionnement global de l’économie.
 Un circuit économique simple, fondé sur les notions d’agrégats, va permettre
de représenter l’ensemble des décisions.

 Dans cette économie simplifiée :


 Les revenus des ménages égalent leurs dépenses de consommation, il
n’y a donc pas d’épargne.
 Les recettes des entreprises doivent être retournées aux ménages
sous forme de revenus, il n’y a pas d’investissement.
 Il n’y a ni fuites, ni injections dans les flux des revenus et des dépenses. Si tel
était le cas, le volume de la production et de la consommation serait stable
d’une année à l’autre, ne subissant ni ne baisse ni hausse. L’économie serait
stationnaire.
 L’identité comptable fondamentale :
 Toute transaction économique qui lie deux parties signifie que l’acheteur
accorde la même valeur que le vendeur au bien échangé : dans le circuit
simplifié, les entreprises offrent des biens que les ménages demandent.
 Si on tient compte de tous les agrégats définis précédemment, l’offre étant
égale à la demande agrégée, on obtient l’identité comptable fondamentale
qui décrit à la fois la provenance et les emplois de ressources.
 Soit Y+M=C+I+G+X
 Soit Y=(C+I+G)+(X-M)
 (C+I+G) représente la demande intérieure globale
 (X-M) représente le solde de la balance commerciale (ou des échanges
avec l’extérieur (le reste du monde)). Il peut être excédentaire et
déficitaire. Ce solde est qualifié de demande extérieure nette.
I.3.2 La représentation d’une économie complexe

1. Le circuit économique ouvert

 En réalité, les flux décrivant l’activité économique sont plus complexes :

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 Tous les revenus ne sont pas dépensés sur des biens de consommation par
ceux qui les reçoivent initialement, ils peuvent être épargnés (S) et prêtés, ou
être taxés (T) par les gouvernements.
 Les dépense faites par les entreprises (I) et par les gouvernements (G)
peuvent compenser les montants épargnés ou versé en taxes ou e impôts par
les ménages.
 L’introduction du reste du monde nous amène également à considérer les flux
d’imports et d’exports.

Figure 1: les flèches représentent les flux financiers et non pas


matériels

2. Fuites et injections :

 Les fuites correspondent aux parties du revenu des ménages et des entreprises qui
échappent au circuit fermé :
W=M+S+T
 L’épargne S : c’est la part du revenu que les ménages décident de ne pas
consommer immédiatement, elle est déposée auprès des institutions
financières.
 Les taxes et impôts T : c’est l’ensemble des taxes et impôts payés par les
ménages et les entreprises, ainsi que les transferts (ou taxe négative) de l’État
vers les ménages et les entreprises.
 Les importations M.

 Les injections correspondent à la partie de la demande adressée aux entreprises qui


ne provient pas des ménages :
J=I+G+X
 Les investissements I, ce sont les prêts contractés par les entreprises auprès
des institutions financières.
 Les dépenses publiques G, qui financent l’achat de Biens & Services aux
entreprises par les gouvernements.
 Les exportations X.

 Relations entre fuites et injections :


 Il n’y a pas, en général, une situation d’égalité parfaite :

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 Épargne et investissement dépendent des décisions individuelles des ménages et
des entreprises : I≠S.
 L’État peut décider de dégager un excédent (G<T), ou au contraire, en cas de
récession de dépenser plus (G>T).
 La balance commerciale est rarement équilibrée : M≠X









 Une augmentation de la demande globale a les effets suivants surs les
principaux objectifs d’une politique (si J>W, le revenu national augmente).
 Le chômage diminue car les entreprises recrutent pour répondre à la
demande.
 L’inflation augmente, car les entreprises vont pouvoir accroître leurs prix.
 La balance des paiements se détériore, car les M augmentent tandis que les X
diminuent à cause de l’inflation.

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Économie partie 1 : Chapitre 2, Les déterminants fondamentaux de
l’activité économique

II.1. Le partage du revenu entre consommation et épargne


 La consommation est un acte fondateur de l’activité économique :
 Elle permet de satisfaire nos besoins, à l’origine de cette activité
 Ces besoins transforment l’être humain passif en agent économique actif.

 La consommation est une des composantes principales de la dépense globale :


 Elle est au cœur du débat sur l’efficacité d’une politique de relance
 Son étude est un préalable à toute décision de politiques économiques.

 Définition : la consommation est un acte de destruction d’un bien ou service, elle


peut être totale ou partielle.
 La consommation intermédiaire se rapporte à un bien ou service qui n’a pas
encore achevé son itinéraire dans le processus productif, et qui est appelé à
être transformé en un autre bien. C’est une “destruction créatrice”.
 La consommation finale est un acte de “simple destruction” destinée à
satisfaire un besoin humain.

 Objectif : déterminer les variables explicatives de l’arbitrage entre consommation et


épargne :
 Keynes retient la notion de revenu courant.
 En complément les néo classiques développent la théorie des choix inter
temporels (Fischer, 1930) qui prend en compte le long terme et donc de
l’influence du taux d’intérêt et l’évolution de la richesse.
 Cette théorie est reprise par deux prix Nobels :
 Friedman (Nobel 1976) avec la théorie du revenu permanent.
 Modigliani (Nobel 1985) avec la théorie du cycle de vie.

II.1.1. L’approche keynésiennes : l’hypothèse du revenu courant :

 Un ménage reçoit un certain revenu Y qui provient de plusieurs sources : salaires,


actifs financiers, transferts de l’État,…
 Une fraction de ce revenu étant automatiquement utilisée à payer les impôts dû T, la
somme que le ménage peut librement utiliser, ou revenu disponible se définit
comme suit : Yd=Y-T
 Ce revenu disponible est réparti entre consommation et épargne par les ménages :
Yd=C+S

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II.1.1.1. La fonction de consommation keynésienne :

 La loi psychologique fondamentale (Keynes, 1936) : “Les hommes sont disposés en


règle générale, à accroître leur consommation quand leurs revenus augmentent,
mais cet accroissement de la consommation est moindre que l’accroissement du
revenu”.
 Double hypothèse :
 La consommation augmente avec le revenu, les ménages à revenus élevés
consomment donc plus que les ménages à revenus faibles.
 L’accroissement de la consommation est plus faible que l’accroissement du
revenu qui l’a déclenché :
∆C
Soit 0<∆C<∆Y et 0< <1
∆Y
∆C
 La propension marginale à consommer : pmc soit c=
∆Y
 Elle mesure la variation de la consommation induite par la variation du revenu
disponible.
 La fonction de consommation : C=Yd+C0
 Consommation incompressible C0 : seuil minimum de consommation ou
minimum vital (pour un niveau de revenu disponible nul).

C
 La propension moyenne à consommer : PMC soit PMC= ≈ 85% des revenus
∆Y
disponibles.
 Elle mesure, pour un revenu disponible donné, la part moyenne consacrée à
la consommation.
 Elle est décroissante du revenu disponible.
 Cette décroissance signifie que les ménages aux revenus disponibles élevés
consacrent une plus faible fraction de leurs revenus à la consommation que
les ménages aux revenus disponibles faibles.

II.1.1.2. La fonction d’épargne keynésienne :


 L’épargne individuelle est simplement le résultat de la décision de consommation,
prise sans que l’individu arbitre réellement entre épargne et consommation.
 On parle alors d’épargne “résiduelle“, dont le niveau est déterminé sans
considération des avantages intrinsèques liés à cette épargne.
 En considérant l’épargne comme un résidu, la théorie keynésienne revient donc à
exclure le taux d’intérêt comme variable explicative de la consommation.
 Pour Keynes, cette exclusion correspondrait en fait à une approximation correcte à
court terme : l’influence du revenu sur la consommation est immédiate tandis que
celle du taux d’intérêt est beaucoup plus lente à se manifester.
 La propension moyenne à épargner (taux d’épargne) :PMS
S Yd−C C
PMS= = =1- = 1-PMC soit PMC+PMS=1
Yd Yd Yd
 Les ménages aux revenus élevés épargnent une fraction plus grande de leurs revenus
que les ménage aux revenus plus faibles.
 La propension moyenne à épargner est donc croissante du revenu disponible.

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 Du fait de ce caractère résiduel, la fonction d’épargne est déduite de la fonction de
consommation :
 S=Yd-C=Yd(cYd+C0) = (1-c)Yd-C0
S=SYd-C0
 S est la propension marginale à épargner (pms)
 0<s<1 est c+s=1

 La droite de consommation est plus pentue (c>s) : si le revenu disponible du ménage


considéré augmente, ce ménage préfèrera augmenter sa consommation plutôt que
son épargne.
 YR est le “seuil de rupture”, ou “seuil d’épargne”, à partir duquel les agents cessent
C C
de désépargner, et constituent une épargne positive : YR= 0 = 0
1−c s
 Cette formule YR est obtenue à partir des conditions du modèle simplifié de Keynes.
 Les implications :
 Si l’on considère des ménages aux revenus différents, la PMC est de plus en
plus faible et la PMS de plus en plus forte à mesure que le revenu disponible
augmente.
 Pour un pays donné, la PMC doit diminuer à mesure que le niveau de vie de la
population s’élève.
 La comparaison entre pays doit faire apparaître une PMC plus faible et une
PMS plus élevée pour les pays les plus riches et inversement.
 Dans certains pays riches, les PMS sont très faibles, notamment dans les pays
à tradition de faible épargne tels que les anglo-saxons, qui ont une culture
plus axée sur l’investissement.
 Les limites :
 Kuznets (Prix Nobel 1971) teste la théorie keynésienne sur l’économie US : la
théorie n’est vérifiée qu’à CT (baisse de la PMC et PMS).
 L’hypothèse keynésienne ne rend pas compte du comportement des ménages
dont les revenus subissent des variations aléatoires importantes (activités
saisonnières), et qui “lissent” leurs revenus en épargnant durant les périodes
fastes et en désépargnant durant les périodes pauvres.
 La théorie keynésienne donne une explication statique du comportement des
ménages : elle ne traite pas de l’arbitrage entre consommation présente et
consommation future.

16
II.1.2 La théorie néoclassique des choix intertemporels :

 Fischer (1930) élabore une théorie de la consommation alternative qui permet


d’offrir un rôle plus déterminant à l’épargne, celle-ci n’apparaissant plus uniquement
comme un résidu par rapport à la consommation.
 En effet, l’épargne peut être considérée comme la constitution de réserves qui
permettra ultérieurement de retrouver des ressources disponibles pour la
consommation : dans ce cas, l’épargne est une renonciation à la consommation.
 Si un agent a des réserves, deux possibilités s’offrent à lui :
 Il peut thésauriser, c’est-à-dire, conserver ses réserves sous forme d’encaisses
monétaires non rémunérées.
 Il peut prêter à un autre agent qui connaît un besoin de financement :
l’épargne est alors placée et l’épargnant sera dit avoir une capacité de
financement.
 Soit un prêt sur une période, remboursé à la période suivante. Afin d’inciter
l’épargnant à prêter, l’emprunteur doit le rémunérer : c’est l’intérêt du prêt, calculé
sur la base du taux d’intérêt.
 En t, l’agence prête S au taux i.
 En t+1, il dispose de S(1+i) qu’il peut consommer.
 Le prêt est donc un transfert de revenu du présent vers le futur, ou en d’autres
termes, l’épargne est un transfert de pouvoir d’achat dans le temps.
 Le taux d’intérêt permet de comparer l‘utilité qu’apporte dans le présent la
consommation, avec l’utilisé future d’une consommation reportée par l’acte
d’épargne : ce taux mesure donc la préférence pour le futur par rapport au présent.
 C’est le prix de la renonciation à la consommation immédiate. Plus le taux d’intérêt
sera élevé et plus les agents seront incités à épargner.

II.2 L’investissement :
II.2.1.1 L’importance de l’investissement dans l’activité économique :

 Définition :
 La décision d’investissement est le fait de l’entreprise qui décide de
transformer des avoirs monétaires en actifs physiques ou biens de production
(machines, bâtiments, usines,…), et non en actifs financiers (titres, actions,
obligations…) qui correspondent dans ce cas à des placements.
 L’investissement pet également correspondre :
 Aux dépenses privées des ménages consacrées à l’achat de biens
immobiliers.
 Aux dépenses publiques de l’État dédiées aux équipements collectifs.
 Définition comptable : la FBCF
 La comptabilité nationale définit l’investissement comme la Formation Brute
de Capital Fixe : “Il s’agit de la valeur des biens durables acquis au cours d’une
période par les agents économiques et qui sont destinés à être utilisés
(pendant au moins une année) pour produire des B&S”.
17
 SI on exclut les dépenses de logement des ménages, on obtient la FBCF
productive.
 L’investissement est donc une dépense immédiate en de recette future ou
d’économie de coûts. Celle-ci comprend les dépenses relatives aux
installations techniques, machines, bâtiments, logiciels.
 Les 3 raisons d’investir :
 L’accroissement de sa capacité de production par l’accroissement de son
stock de capitaux physiques : c’est l’investissement d’expansion.
 La modernisation du stock existant de capitaux physiques afin d’utiliser la
technologie la plus avancer ou la mieux adaptée à ses besoins : c’est
l’investissement de rationalisation
 L’entretien du stock existant de capitaux par le remplacement du capital usé
ou déprécié : c’est l’investissement de remplacement.
 Ces 3 types d’investissement correspondent aux investissements matériels.
 On peut également définir les investissements immatériels :
 Ce sont tous les types d’investissements qui ne prennent pas la forme
d’achats de biens matériels mais qui sont source de productivité pour
l’entreprise et dont les effets, dans la durée dépassent le cycle de
production : dépenses de formations (savoir-faire et compétences),
achats de logiciels informatiques, dépenses de publicité et de
marketing (étude de marché)…

 Le rôle de l’investissement :
 L’investissement joue un rôle au sein de l’activité économique :
 En tant que composante de la demande finale globale,
l’investissement est une dépense et à ce titre, il peut soutenir l’activité
économique indépendamment de l’usage concret auquel il est
destiné.
 En tant que facteur de production, l’investissement fait partie de
l’offre globale, il accroît donc la capacité productive du pays et
améliore sa productivité. Les économistes considèrent donc
l’investissement comme étant le moteur de la croissance économique
et du développement.
 Selon l’effet du démultiplicateur keynésien, toute variation de
l’investissement conduit à une variation plus que proportionnelle du
1 1
revenu : Y=ki avec le coefficient multiplicateur k = = >1.
1−c s

II.2.1.2. Les déterminants de l’investissement :

 Selon les écoles de pensée, les économistes vont mettre en avant un ou deux
facteurs explicatifs de l’investissement :
 Les classiques se limitent au rôle fondamental du taux d’intérêt.
 Les keynésiens introduisent, en plus, la demande anticipée.

II.2.2.1 Les déterminants de l’investissement : le rôle du taux d’intérêt :

18
 Taux investissement doit être financé, soit par des fonds propres, soit par des
emprunts.
 Dans les deux cas, les intérêts représentent le coût rattaché à cet investissement.
 Les entrepreneurs vont comparer ce coût avec le rendement du projet :
o Soit en se référant au critère de la VAN, Valeur Actuelle Nette.
o Soit en utilisant l’EMC, l’Efficacité Marginale du Capital.
La VAN :
 Lorsqu’un entrepreneur étudie une opportunité d’investissement, il se trouve en
présence de deux groupes d’éléments :
 Une dépense d’investissement I à engager immédiatement pour l’acquisition
de biens dont la durée est de n années.
 Des recettes futures nettes R attendues résultant de la vente des produits
obtenus grâce à l’investissement considéré sur toute sa durée de vie.
 Soit R1, R2,...Rn, les recettes nettes attendues ou rendements escomptés, par
l’entrepreneur.
 Pour décider de la faisabilité d’un projet, il faut calculer sa VAN, c’est-à-dire la
différence entre la somme des revenus actualisés et le coût d’achat des
équipements :
R R2 Rn
VAN= 1 + +...+ -I
1+ i ( 1+ i ) ² ( 1+ i )n
 Ce projet ne sera considéré comme rentable que si sa VAN est positive.

L’EMC :
 Partant de la VAN, Keynes propose le concept complémentaire d’Efficacité Marginale
de Capital, appelé aussi Taux de Rendement Interne de l’Investissement (TRI).
 C’est “le taux d’escompte qui appliqué à la série d’annuités constituée par les
rendements escomptés de ce capital pendant son existence entière, rend la valeur
actuelle des annuités égale au prix de l’offre de ce capital.”

La décision d’investissement :
 La décision d’investissement s’effectue en deux temps :
1. L’entrepreneur compare les projets d’investissement et choisis celui qui présente
l’EMC la plus grande.
2. L’entrepreneur procède à la comparaison de l’EMC du prjet d’investissement
choisi et du taux d’intérêt : il ne sera économiquement rationnel d’effectuer que
si e>i
 Ainsi, toute augmentation du taux d’intérêt entrainera un abandon de certains
projets
d’investissement :
il y a donc une
relation
décroissante entre
investissement et
taux d’intérêt.

19
II.2.2 Les déterminants de l’investissement : Le rôle de la demande :

 La théorie de l’accélérateur de Clark : (ΔD→)αΔY=ΔI avec α>I

 La théorie du multiplicateur de Keynes : ΔY=kΔI

 L’idée de base de cette théorie est que plus l’output sera élevé, plus le capital
nécessaire pour le produire est important, et donc, plus il faut investir.
 L’investissement sera donc lié positivement aux variations de la demande anticipée.
 Le niveau des dépenses d’investissement dans une industrie donnée dépend de la
variation des ventes ou de la demande.
 Le principe de l’accélérateur suppose qu’une variation de la production induit une
variation dans le même sens de la demande d’investissement sur la même période :
αΔY=ΔI où α est le coefficient d’accélération
 L’investissement est donc une fonction croissante du niveau de production :
ΔI
I=f(Y) avec >0
ΔY

20
Économie partie 1 : Chapitre 3, Croissance et analyse conjoncturelle

III.1. Définition et mesure de la croissance


 Pour calculer le taux de croissance économique d’un pays, il est nécessaire de définir
les notions de valeur ajoutée et de produit intérieur brut.
 Le point commun entre ces deux indicateurs est qu’ils expriment la richesse :
o Au niveau microéconomique (VA)
o Au niveau macroéconomique (PIB)

III.1.1. La valeur ajoutée :

 La VA représente la richesse créée par une entreprise lorsqu’elle transforme une


matière première en un produit fini ou lorsqu’elle transforme la main d’œuvre en
service marchand (exemple : un coiffeur qui vend son savoir-faire).
 La VA d’une entreprise est alors calculée de la façon suivante :
VA=Y-CI
Total de la production-Consommation intermédiaire
 La VA se répartit entre les différents agents économiques qui ont contribué à la
production :
 Les ménages sous forme de salaires : ils ont vendu leur force de travail.
 Les actionnaires sous forme de dividendes : ils ont accordé leur confiance.
 Les institutions sous forme d’intérêts : elles ont accordé les prêts nécessaires
au développement de la production.
 L’Etat sous forme d’impôts : il rend des services non marchands qui facilitent
la production (entretien des routes, éduction de la main d’œuvre,…).
 Bénéfices réservés à l’entreprise.

III.1.2. Le produit intérieur brut :

 Le niveau d’activité d’un pays ou d’une zone économique est mesuré grâce à un
indicateur : le PIB.
 Le PIB correspond à la surproduction globale d’un pays, c’est-à-dire la valeur
marchande des biens&services produits dans l’année.
 Construit sur un critère de territorialité, son calcul consiste à additionner les
productions de toutes les unités économiques résidentes.
 Différences PIB/PNB :
 Le PIB retient le critère de territorialité et ne prend donc pas en compte la
production des entreprises françaises à l’étranger, qui entre dans le calcul du
PIB d’un autre pays.
 A l’inverse, le PNB repose sur le critère de nationalité et comptabilise la
contribution des facteurs de production nationaux à l’étranger.
 On obtient le PNB à partir de la manière suivante :
PNB=PIB+revenus des facteurs nationaux provenant du reste du monde –
revenus des facteurs étrangers versés au reste du monde

21
 Trois méthodes pour mesurer le PIB :
 Le PIB peut être calculé selon trois méthodes qui devraient toutes donner le même
résultat :
 La méthode de la production : on additionne les VA de tous les biens et
services produits dans l’économie domestiques en se basant sur les résultats
fournis par les entreprises et les administrations publiques. Soit Σ(VA).
 La méthode des revenus on additionne tous les revenus de facteurs de
production sur le territoire national : salaire, intérêts et dividendes
engendrés par la production de B&S au cours d’une année. Soit
Σ(revenus)=Σ(VA).
 La méthode des dépenses : on additionne toutes les dépenses nécessaires à
l’achat de la production national, sachant que OG=DG.
 Pour des raisons pratiques, on utilise principalement la première méthode.
 Cependant, le PIB n’est pas toujours un bon indicateur, il ne prend pas (ou mal) en
compte le travail et/ou la production domestique, le bénévolat, l’économie
souterraine, les externalités négatives…
 Remarque : il existe des alternatives au PIB, à la croissance, il s’agit alors de tenir
compte par exemple du développement durable, de l’espérance de vie, de la qualité
de vie, de l’éducation… C’est-à-dire changer de paradigme.

III.1.3. Les différentes dormes de PIB :

 Différents calculs de PIB sont disponibles selon les informations recherchées :


 Si on recherche à comparer le PIB d’une année sur l’autre, on choisir le PIB
réel ou nominal.
 Si on cherche à mesurer le développement d’un pays, on prendra le PIB par
habitant.
 Si on cherche à comparer le PIB de plusieurs pays, on choisira le PIB PPA
(paritée du pouvoir d’achat).
 PIB réel/nominal :
 Le PIB nominal ou en valeur est exprimé en fonction de la valeur de la
monnaie au moment où il est mesuré (mesure à prix courants) :
PIBnom,t=∑ Pi , t ×Qi , t
i

22
Avec Pi ,t le prix du bien i au cours de l’année et Qi ,t la quantité produite de ce
bien sur l’année t.

 Il ne peut expliquer si la hausse de l’indicateur provient d’une hausse des prix, d’une
hausse de la production ou dans quelles proportions ces 2 variations se combinent.
 Le PIB réel ou en volume est la valeur du PIB qui ne tient pas compte de la variation
des prix (mesure à prix constants) :
 On l’exprime selon le niveau des prix d’une année de base t0.
 En éliminant les variations dues à l’inflation, le PIB réel a l’avantage de
montrer les variations à la hausse et à la baisse dans les quantités de la
production de biens et services.
PIBnom,t=∑ Pi , t ×Q i, t
O
i
Les valeurs des biens i produits au cours de l’année sont mesurées à prix
constants (année de base t0).
 PIB par habitant :
 Lorsqu’on compare des pays de taille différente, il est préférable d’exprimer
le PIB par habitant :
 C’est la valeur du PIB nominal divisée par le nombre d’habitants d’un
pays.
 Il est plus efficace que le PIB réel ou nominal pour mesurer le
développement d’un pays : un pays sera considéré comme

23
“développé” lorsqu’il dépasse les 20 000 dollars US de PIB par an et
par habitants.
 Ce n’est qu’une moyenne donc il ne permet pas de rendre compte des
inégalités de revenu et de richesse au sein d’une population.
 Ce n’est pas un indicateur de qualité de vie.

 PIB PPA :

 Pour pouvoir comparer les PIB de plusieurs pays, il faut les convertir dans une
unité de compte commune, selon un taux de change qui respecte le pouvoir
d’achat de chaque monnaie : le taux de parité de pouvoir d’achat.
 Il exprime le rapport entre la quantité d’unités monétaires nécessaires
dans des pays différents pour se procurer le même panier de biens
et/ou de services.
 Les comparaisons en PPA permettant de s’affranchir des variations des
taux de change et de tenir compte u coût de la vie.

24
 La vérification de la PPA :
 Le prix du Big Mac aux USA sert de base de référence.
 Tous les pays ayant un prix du Big Mac au-dessus du prix des
USA sont au-dessus du prix de PPA : le coût de la vie y est donc
plus élevé.
 Dans ce cas si on passe en PPA, le PIB diminuera.

25
III.1.3. La croissance économique
Définition :
 La croissance économique correspond à l’augmentation du niveau d’activité, c’est-à-
dire de la production de B&S par les agents économiques à l’échelle d’un pays à long
terme (à court terme, on parle d’expansion).
 Cet indicateur sert donc à estimer la richesse créée à l’échelle d’un pays.
 C’est une donnée quantitative calculée à partir de la variation du PIB :
PIB n+1−PIB n
Taux de croissance=
PIB n

Utilité :
 Le taux de croissance peut servir d’indicateur à la prise de décision au niveau
macroéconomique, et notamment au niveau de l’emploi.
 En effet, la création de richesse au niveau d’un pays a une influence sur le volume
d’emploi.
 Cette corrélation entre taux de croissance et taux de chômage explique pourquoi les
gouvernants cherchent à accroître la richesse créée, c’est-à-dire à obtenir un taux de
croissance le plus élevé possible.

Définition et utilité du concept :

Les variables qui influencent le taux de croissance :

Variables endogènes : l’État


 Une des principales sources de la croissance endogène est l’action de l’État dans la
production de biens publics.
 Un pays aura une croissance économique d’autant plus importante si :
 Les infrastructures sont développées et en bon état (réseau routier,
d’électricité, de télécommunication…)

26
 Son système éducatif est performant et permet à la main d’œuvre d’être
qualifiée et compétitive.
 Si le budget consacré à la R&D permet d’innover.
Variables endogènes : les variables économiques
 La consommation (et l’exportation) :
 Pour satisfaire la demande, les entreprises devront produire, ce qui augmente
leur VA, donc le PIB.

 L’épargne et l’investissement :
 Les pays qui connaissent un taux d’épargne élevé peuvent accorder du crédit
aux entreprises afin qu’elles puissent investir, ce qui va permettre une
augmentation de la production.

 Le taux d’intérêt :
 Il y a une influence directe sur le niveau de la consommation et de
l’investissement, source de création de richesse puisqu’ils font partie de la
demande globale.

27
 Le progrès technique :
 La source du progrès technique de la R&D.
 Il améliore les conditions de production des B&S : innovations
organisationnelles et techniques, matières utilisées…

Les variables exogènes :


 Les ressources naturelles :
 Un pays doté de ressources naturelles (gaz, pétrole, céréales) les exportera,
par exemple, après les avoir transformés.
 A l’inverse, certaines catastrophes naturelles ont des conséquences négatives
sur le taux de croissance (séismes, mauvaises récoltes…).
 Les variables démographiques :
 Plus le nombre d’habitants sera élevé, plus la production nécessaire à la
satisfaction de leurs besoins devra être importante, ce qui se traduira par un
fort taux de croissance.

III.2 Croissance et cycles économiques :


III.2.1. Croissance effective et potentiel de croissance :

 La croissance effective est le pourcentage de croissance annuel de la production


nationale (publiée normalement par l’INSEE).
 Le potentiel de croissance est la vitesse à laquelle l’économie pourrait croître ou le
potentiel de production maximal de l’économie.
Il dépend de :
 L’augmentation des ressources (naturelles, humaines, en capital).
 L’augmentation de l’efficience avec laquelle ces ressources sont utilisées
(avancées technologiques, organisationnelles).
 Quand le potentiel de croissance est supérieur à la croissance effective, des capacités
de production sont utilisées : il y a donc du chômage et/ou du capital fixe en surplus.
 Cette distinction est à la base des objectifs de politiques économiques relatives à la
croissance :
o A court terme, la politique économique doit permettre à la croissance
effective d’être aussi proche que possible du potentiel de croissance.
28
o A long terme, elle doit agir sur les déterminants de ce potentiel.

III.2.2. Les cycles économiques :

 Le potentiel de croissance varie avec les développements technologiques, les


investissements en R&D, la découverte de ressources naturelles…
 La croissance effective fluctue plus fortement selon les expansions et les récessions.

Phase 1, l’expansion :
 C’est la phase du cycle caractérisé par l’augmentation du volume de la production et
de la demande sur une courte ou une moyenne période (le taux de croissance annuel
du PIB est donc soutenu).
 Les ressources sont mieux utilisées (innovation, investissements…).
 Le différentiel entre potentiel de croissance et croissance effective se réduit.

Phase 2, la crise :
 Le terme de crise désigne le moment bref de retournement de la conjoncture. Elle
est représentée par le point de retournement qui marque le début de la phase de
ralentissement de l’activité économique.
 Ce point de retournement peut s’expliquer de différentes manières : baisse de la
consommation di fait d’un événement politique (un conflit), d’une baisse des
innovations…

Phase 3, la récession :
 La production chute mais reste au-delà de la production moyenne : ce ralentissement
économique peut ensuite se transformer temporairement en dépression, chute
importante et durable de l’activité.
 En France, la récession désigne une contraction de la production d’un pays pendant
au moins deux trimestres consécutifs, avec une baisse du PIB. Le taux de croissance
de l’activité économique peut donc devenir négatif.
 Par ailleurs, on peut parler également de récession dès qu’il y a un ralentissement de
la croissance c’est-à-dire une baisse du taux de croissance même s’il reste positif.

29
Économie partie 1 : Chapitre 4, L’inflation

IV.1 Définition, mesure et coût de l’inflation :

1. Définition :
 L’inflation est la perte du pouvoir d’achat de la monnaie qui se traduit par une
augmentation générale et durable des prix.
 Aujourd’hui la majorité des pays industrialisés ont comme objectif une inflation
légèrement inférieure à 2%, pour ne pas tomber dans la spirale déflationniste, sans
pour autant subir une forte inflation, néfaste sur l’économie.

 La désinflation est la hausse des prix à taux moindre : le pays connait toujours une
hausse des prix mais cette hausse diminue.
 La déflation est la baisse des prix : le taux d’inflation est alors négatif.
 La stagflation est une situation particulière où l’on constate dans une économie
simultanéité entre un niveau élevé d’inflation et une croissance faible voire une
récession.
 L’hyperinflation est un taux d’inflation à deux chiffres :
 On parle également d’inflation galopante, en opposition à l’inflation
rampante.
 Elle découle généralement de chocs exogènes :
 Chocs pétroliers (jusqu’à 13% en France en 1973-74)
 Chute du mur de Berlin (2500% en Russie en 1992, 10000% en Ukraine
en 1993).
 Venezuela : 180,9% en 2015
 Record : 6,5.10108 au Zimbabwe en 2008-2009 suite à la prise du
pouvoir par les noirs…

30
2. Mesure de l’inflation :

 Pour évaluer le taux d’inflation, l’INSEE utilise l’indice des prix à la consommation
hors tabac (IPC), qui permet d’estimer, entre deux périodes données, la variation
moyenne des prix des produits consommés par les ménages :

P t−Pt −1
φ= ×100où Pt est l’IPC en t et Pt-1 l’IPC en t-1
P t−1

3. Coût de l’inflation :

 Une inflation mal maitrisée peut devenir un problème sévère pour l’économie :
 Dégradation de la balance des paiements :
 Les produits deviennent moins compétitifs si les prix augmentent, et
les exportations diminuent.
 A l’inverse, les produits d’importation vont devenir plus avantageux
pour les ménages.

31
 Si les ménages et les entreprises parvenaient à anticiper correctement
l’inflation et à ajuster les dépenses et les salaires en conséquence, le coût de
l’inflation devrait être relativement faible.

32
IV.2. Les causes de l’inflation :

 Quatre causes peuvent expliquer le phénomène d’inflation :


 L’augmentation de la demande (inflation par la demande)
 L’augmentation des coûts de production (inflation par les coûts)
 L’augmentation de la masse monétaire (inflation par la monnaie)
 Les structures de marché (inflation stratégique)

Inflation par la demande :


 Si la demande d’un ou plusieurs biens et services essentiels excède l’offre, et que les
entreprises ne peuvent ou ne veulent augmenter immédiatement la production,
alors l’excès de demande va conduire à l’augmentation des prix.
 Ce type d’inflation est généralement associé à des périodes de croissance de
l’économie.
 Pour juguler cette inflation, le gouvernement doit baisser la consommation des
ménages en augmentant le taux d’intérêt (afin de limiter l’accès au crédit) ou en
diminuant les revenus (baisse des revenus de transferts et/ou augmentation des
impôts)

33
Inflation par les coûts
 Si les couts de production augmentent, les entreprises vont essayer de la transférer
sur les consommateurs en vendant leurs produits plus chers et/ou en réduisant les
quantités produites.

 La contraction de l’offre peut donc dans ce cas être à l’origine de l’inflation


 L’inflation par les coûts peut avoir différentes causes :
 Une hausse des prix des matières premières (et notamment du pétrole)
 Un niveau de taxation plus élevé de l’État
 Une augmentation des prix des biens importés (inflation importée)
 Une hausse du niveau des salaires (sous l’influence des syndicats notamment)

L’inflation par la monnaie :


 Lorsque le volume de la masse monétaire est trop important (offre de monnaie >
demande de monnaie), il y a inflation pour 2 raisons :
 Un surcroît de monnaie fait perdre à celle-ci sa valeur. Il en faudra alors
d’autant plus pour acquérir un bien.
 Les agents qui détiennent de la monnaie vont s’en servir et consommer Les
entreprises vont profiter de cet engouement de la demande pour augmenter
leurs prix.
 Pour pallier l’inflation par la monnaie, la BCE doit limiter la monnaie en circulation :
 Elle peut augmenter le montant des réserves obligatoires afin de restreindre
la possibilité des crédits.
 Elle peut augmenter le taux d’intérêt.

Inflation stratégique :
 La hausse des prix s’explique par la condition de leur formation sur les marchés.
 En effet, il existe un bon nombre de “prix administrés”, c’est-à-dire fixés non pas par
le marché mais par un ou plusieurs agents économiques :
 Certaines entreprises, qui bénéficient d’une concurrence imparfaite.
 L’État, dans certains secteurs économiques.

34
IV.3 L’arbitrage inflation/chômage :
L’analyse de Phillips :
 Phillips propose en 1958 une analyse empirique reliant l’inflation et chômage (son
étude est basée sur des statistiques relatives au Royaume Uni de 1861 à 1957).

 Explications :
 Lorsque le taux d’inflation est élevé, ceci peut signifier que les ménages
consomment, la production en est d’autant plus importante, les besoins en
main d’œuvre également, ce qui est bénéfique pour l’emploi (faible taux de
chômage).
 Lorsque le taux d’inflation est égal à 0, le taux de chômage est élevé car il y a
des mesures restrictives mises en place pour maintenir un taux d’inflation bas
(hausse des taux d’intérêts et baisse de la redistribution) donc freiner la
consommation et la production.
 Lorsque le taux d’inflation est négatif (déflation), le taux de chômage connaît
un niveau encore plus élevé. En effet, la déflation signifie que les prix
baissent, et donc le profit des entreprises diminue. Ces dernières licencient
car la masse salariale est trop importante pour assurer le maintien des
bénéfices.

 La courbe de Phillips correspond donc à la frontière des possibilités d’arbitrage entre


inflation et chômage que le gouvernement peut utiliser.

La lecture keynésienne de la courbe de Phillips :


 Les keynésiens y voient le motif d’un arbitrage possible entre inflation et chômage :
 Par exemple, une politique de relance budgétaire induit des effets-quantité
(le niveau de produit global et donc le niveau d’emploi augmentent), mais
également des effets-prix (hausse des prix) : une partie de la relance se
dissipe dans une hausse des prix réduisant l’effet quantitatif de la politique
menée.
 La poursuite de l’objectif de plein emploi se paie donc d’un surcroit
d’inflation.
 Les keynésiens proposent donc dans les 60s de mener des politiques
monétaires inflationnistes qui permettront effectivement de diminuer le
chômage.

35
 Ce modèle trouve ses limites dans les 70s avec les chocs pétroliers et une
période de stagflation où les interventions n’ont fait qu’aggraver encore plus
le chômage.

La lecture monétariste de la courbe de Phillips :


 Pour les monétaristes, une réduction du chômage obtenue par une hausse de
l’inflation va rapidement conduire à une nouvelle hausse du chômage avec un niveau
d’inflation plus élevé :
 En effet pour baisser le chômage de manière importante, il faut accroître
encore plus les dépenses publiques, et donc créer une inflation très forte.
 Les salariés vont ajuster leurs anticipations et exiger une hausse de leur
rémunération.
 Le coût des entreprises augmente, donc d’une part les prix augmentent, et
d’autres part, la production diminue et donc le chômage augmente.
 Les politiques économiques expansionnistes peuvent donc stimuler l’emploi à
court terme, mais risquent d’être contre-productives à long terme en créant
chômage et inflation.

IV.4 Les politiques économiques de lutte contre l’inflation


 Les politiques économiques connaissent 2 grandes orientations :
 Les politiques de demande
 Les politiques d’offre
 Les politiques de demande :
 Il en existe 2 catégories : les politiques budgétaires et les politiques
monétaires.
 Les politiques budgétaires : elles font référence aux agrégats T et G
 La politique de restriction budgétaire diminue les dépenses de
l’État et/ou augmente les impôts afin de réduire la demande
globale.
 La politique d’expansion budgétaire : augmente les dépenses
gouvernementales et/ou réduit les impôts.
 Les politiques monétaires : elles consistent à manipuler les taux
d’intérêts afin de jouer sur le niveau de la demande globale.
 Les politiques d’offre :
 Leur objectif est de réduire les coûts des entreprises :
 Les gouvernements peuvent limiter le pouvoir de marché de certaines
entreprises en accentuant les mécanismes de surveillance.
 Ils peuvent favoriser la productivité des entreprises en défiscalisant les
programmes de R&D ou encore la formation continue des employés…

36
Économie partie 1 : Chapitre 5, Marché du travail, chômage et
politique de l’emploi

I. Définition et typologie du chômage

1. Définition :
 Situation dans laquelle se trouve une personne privée d’un emploi rémunéré alors
qu’elle a les capacités physiques et intellectuelles pour travailler, qu’elle le désire,
qu’elle est disponible et qu’elle recherche un emploi de façon active afin de percevoir
un revenu et d’être inséré dans la société.
 Plusieurs institutions calculent le taux de chômage (Pôle Emploi, BIT : Bureau
International du Travail, OCDE Eurostat,…).
 En France, le taux de chômage est calculé en reportant le nombre de chômeurs à la
population active regroupant les personnes en âge de travailler (actifs et chômeurs).

2. Typologie :
 Le chômage est aujourd’hui l’une des manifestations de l’activité économique la
moins acceptée. Il frappe l’économie sans exception et enregistre un accroissement
remarquable depuis les années 70.
 On en compte 3 formes :
 Le chômage frictionnel
Naturel
 Le chômage structurel
 Le chômage conjoncturel (keynésien)
 Le chômage frictionnel :
 Les emplois sont en mutation constante : certains salariés quittent leurs
emplois pour en chercher un autre plus valorisant et/ou mieux rémunéré.
 Dans ce cas, ces salariés se trouvent au chômage temporaire.
 Il s’agit d’une rotation normale de la main d’œuvre.
 Ce type de chômage peut également découler du manque d’information sur
le marché de l’emploi : offre et demande ne concordent pas toujours
immédiatement.
 Le chômage structurel :
37
 La structure change : l’emploi diminue dans un secteur et augmente dans un
autre.
 Plusieurs raisons à ce changement :
 Un changement dans la structure de la demande.
 Un changement dans les qualifications requises et/ou un changement
de technologie.
 Les industries saisonnières.
 Le chômage structurel se développe souvent au niveau d’un secteur d’activité
mais également au niveau géographique.
 Le chômage conjecturel ou cyclique :
 Ce type de chômage résulte d’une contraction cyclique de l’économie ou
d’une récession.
 Le potentiel de croissance est supérieur à la croissance effective à cause
notamment d’une insuffisance des dépenses.
 Il s’agit donc d’un chômage causé par une déficience de la demande globale.

3. La politique de l’emploi
 L’ampleur du chômage a conduit les gouvernements des pays développés à mettre
en place des politiques susceptibles d’améliorer la situation du marché du travail.
 Passives, volontaristes, globales ou sélectives, ces politiques constituent aujourd’hui
une priorité de tous les gouvernements.
 Les politiques passives :
 Elles ont pour objectif premier d’accompagner socialement le
chômeur en l’indemnisant.
 Leur second objectif consiste à augmenter l’offre de travail par le biais
des préretraites, l’encouragement des femmes à rester au foyer ou
des immigrés à quitter leur pays d’accueil.
 Les politiques actives :
 Elles agissent d’abord sur l’offre de travail à travers la formation
professionnelle, l’information et le conseil.
 Elles s’appuient également sur la prime à l’emploi qui doit inciter les
chômeurs à arbitrer en faveur de l’emploi plutôt qu’opter pour des
minimas sociaux.
 Elles agissent aussi sur la demande de travail par le jeu des
subventions aux entreprises en difficulté, la création d’emplois publics
aidés, les exonérations de charges sociales ou fiscales aux entreprises
créatrices d’emploi.

II. Le modèle classique et le chômage volontaire :

1. Le modèle classique :
 Pour les classiques, le travail est une marchandise comme une autre échangée sur un
marché comme un autre.
 Le niveau des salaires devrait résulter de la confrontation entre l’offre et la demande
de travail, l’offre de travail provenant des ménages et la demande des entreprises.

38
 L’offre de travail est croissante du prix : plus le salaire augmente, plus les ménages
sont enclins à proposer leur travail.
 La demande de travail est décroissante du prix : plus le salaire est élevé, moins
l’entreprise souhaite embaucher.
 Au point d’équilibre W1 il n’existe pas de situation de chômage.
2. Le chômage volontaire :
 Le salaire est la variable d’ajustement : ses mouvements assurent le retour au plein
emploi.
 Ainsi lorsque l’offre de travail augmente (du fait par exemple d’une arrivée
d’étudiants sur le marché du travail), le niveau du salaire devrait baisser (W2)
puisque l’offre est supérieure à la demande.
 Le passage de W1 à W2 provoque une apparition du “chômage volontaire” car
certains demandeurs d’emplois prêt à travailler pour la rémunération W1 préfèrent
rester oisifs si le salaire proposé devient W2.
 Pour les libéraux, il n’y a qu’un chômage volontaire ou frictionnel.

39
3. Les politiques de l’emploi :
 Pour les libéraux, ce sont les syndicats et/ou les gouvernements qui en empêchant
les salaires de jouer leurs rôles de variable d’ajustement, provoquant l’augmentation
massive du chômage.
 La seule mesure qu’il existe pour retrouver une situation d’équilibre (donc de plein
emploi) est de baisser le coût de travail et/ou le salaire.
 Pour combattre le chômage il faut donc baisser le coût du travail :
 Soit par une baisse des salaires, et notamment le SMIC qui, s’il est supérieur
au salaire d’équilibre empêche le marché du travail de revenir à l’équilibre.
 Soit par une baisse des charges patronales qui permettrait de baisser le
niveau de la masse salariale.

III. Le modèle keynésien et le chômage involontaire :


 La crise de 29 montre qu’il peut y avoir un chômage massif qui ne s’explique pas par
un coût de travail trop élevé.
 En effet, à cette période, les travailleurs auraient accepté un travail pour des salaires
les plus modiques, mais ils n’en trouvaient pas.
 La cause du chômage réside alors dans la faiblesse du niveau d’activité.
 Keynes constate l’existence d’un chômage involontaire massif, qu’il va expliquer par
la faiblesse de la demande.
 Selon Keynes on a augmentation de la demande globale, donc augmentation de la
production P, de la demande de travail et donc on a une baisse du chômage.

1. Le modèle keynésien :
 Pour Keynes, les entreprises ajustent leur offre d’emplois au niveau de production
qu’elles anticipent en fonction des débouchés qu’elles éspèrent.
 C’est donc la demande effective qui, en déterminant le niveau de la production, fixe
le niveau d’emploi.

 La première bissectrice décrit tous les points d’équilibres possibles (OG=DG).


 Soit DG1, la demande effective anticipée par les entreprises : l’intersection de DG1 et
de la bissectrice permet de définir l’équilibre effectif (E1).
 Or, rien n’assure que la production définie par cet équilibre (Y1) soit la production qui
permette le plein-emploi (Ype).

40
 Si ce n’est pas le cas, l’équilibre effectif n’est pas égal à l’équilibre de plein-emploi
(Epe) et il existe donc un chômage involontaire.
 Il n’y a plus, à proprement parlé, de marché de l’emploi : le salaire n’est pas le prix
d’équilibre entre une offre et une demande de travail, et il n’y a pas de chômage qui
résulterait d’entraves au fonctionnement de ce marché.
 Le niveau de l’emploi est fixé au niveau macroéconomique, en dehors du marché du
travail : il est le produit de la demande effective.
 Ce n’est que lorsque le niveau de l’emploi est déterminé, en fonction d’un niveau de
production correspondant à la demande effective, que les salaires se fixent.
 Il peut donc exister un équilibre de sous-emploi, c’est-à-dire une situation où la
demande effective est insuffisante pour assurer le plein emploi.

2. Le raisonnement keynésien :

 Une baisse du chômage n’aurait, dans ce contexte, que pour effet d’accroître le
chômage, par suite d’une baisse de la demande effective (toute baisse du salaire
entraînant une baisse de la consommation).
 Selon Keynes, l’État joue un rôle fondamental pour baisser le taux de chômage.

3. Les politiques de l’emploi :


 L’État peut donc prendre des mesures en faveur de la consommation, des
investissements et/ou des dépenses publiques :
 Il peut favoriser la consommation des ménages :
 En baissant les impôts afin d’accroître le revenu disponible des
ménages.
 En augmentant le salaire minimum.
 En redistribuant des allocations plus importantes.
 Il peut favoriser l’investissement des entreprises en baissant le taux d’intérêt
ou en les subventionnant. En effet, l’investissement a un effet démultiplié sur
la production et donc sur l’emploi (effet multiplicateur).
 Il peut augmenter les dépenses publiques en finançant de grands travaux ou
en embauchant des fonctionnaires, le problème de ces mesures étant le
déficit budgétaire qu’elles entraînent…

41
Conclusion :
 Même s’il n’existe pas de consensus entre économistes, on peut distinguer 3
principales causes du chômage :
 Le chômage serait dû à un coût excessif du travail (interprétation relancée par
la mondialisation et la concurrence des pays à bas salaires).
 Le chômage serait dû à un niveau d’activité économique insuffisant, cause
d’une faiblesse des débouchés.
 Le chômage résulterait d’une inadéquation entre la structure des
qualifications et des emplois.

42
Économie partie 1 : Chapitre 6, L’intervention de l’État par le jeu des
politiques économiques

 L’action ou le rôle de l’État dans l’économie est source de controverse entre les
libéraux et les keynésiens :
 Les libéraux (qui se basent sur le concept de “main invisible” de Smith)
prônent la régulation par le marché.
 Pour les keynésiens, l’État doit se substituer au marché, il se présente comme
une véritable alternative à celui-ci.
 Le libéralisme :
 Le marché est le seul moyen de régulation efficace si les conditions de
concurrence sont respectées.
 Le rôle de l’État est donc restreint :
 Chez les classiques, on parle d’État minimal, c’est-à-dire qui assure les
fonctions régaliennes et la production de B&S publics.
 Les néoclassiques rajoutent le rôle d’État correcteur des défaillances
de marché, il cherche à maintenir la concurrence afin que le marché
puisse s’autoréguler.
 Le keynésianisme :
 Pour les keynésiens, la crise est dû à l’inefficacité de la régulation par le
marché : l’économie peut s’écarter durablement de l’équilibre de plein emploi
pour s’acheminer vers une économie de sous-emploi.
 On parle donc d’État régulateur, qui doit se substituer au marché et mettre en
œuvre des politiques économiques conjoncturelles.

 Un keynésien, R Musgrave attribue à l’État 3 fonctions (1958) :


 La fonction d’allocation des ressources : l’État doit produire certains bien
collectifs pour atteindre des objectifs jugés économiquement ou socialement
plus satisfaisants que ceux qui résultent du marché. gikÌh

 La fonction de redistribution des revenus : l’État doit chercher à corriger la


répartition initiale des revenus dans un sens conforme à la vision que la
société se fait de la justice sociale.
 La fonction de stabilisation : pour assurer cette fonction de stabilisation, l’État
doit se donner comme objectif d’assurer une croissance économique
équilibrée, c’est-à-dire faire en sorte d’atteindre le plein emploi sans
provoquer ni inflation ni déficit extérieur. Cette fonction s’incarne dans la
mise en œuvre de politiques monétaires et w<$`
 s visant à lisser les aléas conjoncturels.
 Dans cette optique, la politique économique est constituée de 2 volets :
 La politique économique conjoncturelle, qui est une politique de court
terme visant à orienter l’activité dans un sens jugé souhaitable. Elle se
compose de deux éléments : la politique budgétaire et la politique
monétaire.

43
 La politique économique structurelle, qui est une politique de long
terme visant à modifier durablement la structure de l’économie
(politique industrielle, politique de concurren ce…)

VI.1 Les instruments traditionnels de la politique économique :


 Les politiques budgétaires et monétaires partagent le même objectif : contrôler la
demande globale :
 Une demande globale trop élevée crée de l’inflation, une demande trop faible
entraîne une récession.
 Une croissance économique forte et stable exige donc un contrôle efficace de
la demande globale.
 La politique budgétaire :
 Elle représente l’ensemble des mesures ayant des conséquences sur les
ressources ou les dépenses inscrites au budget de l’État et visant directement
à agir sur la conjoncture.
 L’État utilise le budget comme un instrument pour agir sur la conjoncture,
pour relancer ou freiner l’activité.
 La politique monétaire :
 Elle s’exprime par l’action sur le taux d’intérêt : une diminution du taux
d’intérêt encourage les investissements et augmente ainsi la demande
globale…
 En Europe, c’est la Banque centrale européenne qui est chargée de politique
monétaire. Son objectif principal objectif est la maîtrise des prix.

VI.2. Les objectifs de politiques économiques conjoncturelles :


 Le carré magique de Kaldor :
 Le carré magique est une représentation graphique imaginée par
l’économiste Nicolas Kaldor (1966) résumant la situation conjoncturelle d’un
pays à partir de quatre indicateurs :
 Le taux de croissance du PIB
 Le taux de chômage
 Le taux d’inflation
 Le solde de la balance des transactions courantes.
 Ces quatre indicateurs correspondent aux quatre objectifs fondamentaux de
la politique économique conjoncturelle :
 La croissance
 Le plein emploi
 La stabilité des prix
 L’équilibre, voire l’excédent, des échanges extérieurs

44
 La construction du carré magique :
 Les quatre objectifs de la politique économique conjoncturelle constituent les
quatre côtés du carré.
 Le carré magique représente la situation idéale pour une économie : un taux
de croissance le plus élevé possible, un commerce extérieur excédentaire,
une situation proche du plein emploi et un taux d’inflation le plus faible
possible, mais positif.

 La construction du carré magique :


 Pour chaque variable l’axe est gradué du pire (au centre) au meilleur (à
l’extérieur).
 La réduction de la surface de la figure traduit une dégradation de la situation
économique.
 Cette représentation permet de visualiser la conjoncture et ses
transformations.

45
VI.3 Les grands choix de la politique économique conjoncturelle :
 Les politiques conjoncturelles visent à agir à court terme et à guider l’activité
économique du pays.
 Elles ont deux orientations possibles (mais antagonistes), le gouvernement faisant
alors le choix entre l’une ou l’autre de ces 2 priorités :
 La priorité à l’emploi (on parlera de politique de relance ou “politique de
Go”).
 La priorité à la lutte contre l’inflation (on parlera de politique de rigueur ou
“politique de Stop”).
VI.3.1. La politique de relance :

 La politique budgétaire ou monétaire dite expansionniste peut servir à stimuler la


demande globale et à relancer une économie stagnante ou en crise.
 On peut donc distinguer :
 Les politiques budgétaires expansionnistes
 Les politiques monétaires expansionnistes.

Les politiques budgétaires expansionnistes :


 Keynes a mis en évidence les effets des dépenses de l’État sur la croissance du PIB
grâce au concept du multiplicateur.
 Pour ce faire, il reformule l’identité comptable fondamentale (en économie fermée) :
Y=C+I+G
Yd=Y-T
C=C0+cYd
 On obtient donc :
Y= C0+c(Y-T)+I+G
Y(1-c) = C0-cT+I+G
C 0−cT + I +G
Y=
1−c
 A partir de cette nouvelle condition d’équilibre, Keynes met en évidence les
différents types de politique budgétaire que les pouvoirs publics peuvent mener.

1. Le multiplicateur de dépense publique :


 Le multiplicateur de dépense publique kG exprime l’augmentation Y du PIB
découlant d’un accroissement G du montant des dépenses publiques.
 Le supplément de production Y s’obtient à partir de la nouvelle condition
d’équilibre, en dérivant Y par rapport à G :
Y 1
= =k >1
G 1−c G
 Une augmentation des dépenses publiques entraîne donc un accroissement
plus que proportionnel du PIB.

2. Le multiplicateur fiscal :
 Le multiplicateur de dépense publique kT exprime l’augmentation Y du PIB
découlant d’une diminution T des prélèvements opérés par l’État.

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 Le supplément de production Y s’obtient à partir de la nouvelle condition
d’équilibre, en dérivant Y par rapport à T :
Y −c
= =k > 1
T 1−c T
 Sachant que KT < 0 et T<0, Y>0 : une baisse de l’imposition entraîne donc
une augmentation du PIB.
 |k T|>|k G|: pour lutter contre la récession, il est plus efficace d’augmenter les
dépenses publiques que de baisser les impôts.
 En effet, la dépense publique supplémentaire se traduit directement par une
augmentation de la demande globale, alors que la réduction d’impôts
entraîne d’abord une augmentation du revenu disponible qui n’est pas
intégralement dépensée : une partie est épargnée, constituant ainsi de
nouvelles fuites du circuit.
3. Le multiplicateur de budget équilibré (théorème de Haavelmo, Nobel 1989)
 Le multiplicateur du budget équilibré k BEtraduit l’influence exercée sur le PIB
par une augmentation des dépenses publiques G financée par des recettes
fiscales de même montant T.
 L’effet global peut être alors exprimé comme la somme des deux effets
précédents :
Y=kGG+ kTT= kBEG= kBET
kBE= kG+ kT=1
 Un accroissement équilibré des dépenses et des recettes publiques entraîne
un accroissement identique du niveau de l’activité économique.
 Par conséquent, la taille du budget de l’État est en elle-même importante
puisqu’un budget élevé a un effet expansionniste supérieur à un budget plus
faible également équilibré.
 Le choix de politique discrétionnaire (modification des lois fiscales ou de
certains programmes de dépenses gouvernementaux) par le gouvernement
décrit ses objectifs politiques :
 Accroitre ou réduire la taille du secteur public (variation de G)
 Cibler une catégorie de population en particulier (variation de T)

Les politiques monétaires expansionnistes :


 La politique monétaire désigne l’action sur les variables économiques au moyen de la
masse monétaire et du taux d’intérêt.
 La politique monétaire expansionniste se traduit par une augmentation de la masse
monétaire :
 Baisse du taux d’intérêt, et donc augmentation de l’offre de crédits.
 Reprise de la consommation et de l’investissement qui par le jeu du
multiplicateur relancera la production et le revenu national.

VI.3.1. La politique de rigueur :

 De la même manière que précédemment, on peut distinguer :


 Les politiques budgétaires restrictives.
 Les politiques monétaires restrictives.

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Les politiques budgétaires restrictives :
 Une politique budgétaire restrictive (ou de rigueur) consiste à réduire les dépenses
publiques (G<0) ou accroitre les recettes fiscales (T>0).
 Ses objectifs sont les suivants :
 Résorber le déficit public.
 Lutter contre l’inflation issue d’une demande globale excessive : il s’agit dans
ce cas de provoquer un ralentissement de l’activité économique.
 L’effet multiplicateur (de dépense publique ou fiscal) joue à la baisse dans le cas
d’une politique de rigueur.
Les politiques monétaires restrictives :
 Il s’agit de réduire la masse de monnaie, ce qui se traduit par une augmentation du
taux d’intérêt, et donc une limitation de la quantité de crédit accordée aux agents
économiques.
 Cette restriction monétaire constitue un frein à la consommation et à
l’investissement dans le but de réduire la demande globale et juguler à
l’inflation.

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