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Dr. Mouhamed B.

DIARRA, Inspecteur des Services Economiques de l’Etat


Tel : 76 54 13 20
@ :mouhamedbdiarra@outllok.fr

Licence 1 –Année universitaire 2021-2022

Module : Introduction à la Microéconomie

Les objectifs du cours :

Ce cours qui s’intitule « introduction à la Microéconomie » a pour objet de de doter


l’apprenant en outils d’analyse du comportement des agents économiques en
matière de production et de consommation. La quintessence de ces outils est d’ordre
mathématique. En effet, les mathématiques permettent de modéliser la réalité
économique et de faire des interprétations dénuées de toute subjectivité.

A la fin du module, l’apprenant doit être capable de :

 Identifier les hypothèses qui sous-tendent la microéconomie traditionnelle et la


microéconomie moderne ;
 Définir les concepts clés de la microéconomie ;
 Déterminer l’optimum du consommateur ;
 Déterminer et expliquer l’équilibre du marché.

Modalités du cours

Le module combine cours magistraux et exercices d’application, sous la forme de


travaux dirigés (TD). Il est dispensé une fois par semaine, sur 3 heures en continu,
suivant une approche participative.

Programme du cours

Chapitre 1 : Généralités sur la microéconomie


Chapitre 2 : la théorie du comportement du consommateur
Chapitre 3 : la théorie du comportement du producteur

Références bibliographiques

1. P. Picard (2011), Eléments de microéconomie : Tome 1 : théories et


applications, Montchrestien
2. P. Picard (2011), Eléments de microéconomie : Tome 2 : exercice et corrigés,
Montchrestien
3. M. Pucci et J. Valentin (2009), Microéconomie-la concurrence parfaite, PUF.
4. S. Béjean et Peyron C. (2003), Microéconomie, Dalloz.

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Introduction

La microéconomie est la branche de l’économie politique qui analyse le


comportement des unités individuelles considérées comme libres (autonomes) et
isolées (non groupées) en ce qui concerne les opérations de choix et de décision
dans notamment la production et la consommation. Elle identifie deux catégories
d’agent économique, en l’occurrence l’entreprise (producteur) et le ménage
(consommateur) et considère le niveau individuel par opposition à la
macroéconomie qui considère le niveau agrégé.

L’objet de la microéconomie consiste en l’analyse du processus décisionnel des


agents économiques et en la détermination des facteurs qui impactent les décisions
qui en résultent. Il s’agit de modéliser le fonctionnement général du marché par le
biais d’une représentation des comportements des consommateurs et des
producteurs.

NB : l’entreprise et le ménage, à partir du moment où ils sont un ensemble


d’individus, ne sont plus des unités microéconomiques.

Chapitre 1 : Généralités sur la microéconomie

I. Hypothèses de la microéconomie

1.1. Hypothèses de la microéconomie traditionnelle ou classique

La microéconomie traditionnelle a été développée par les économistes classiques et


formalisée par les « marginalistes ». Elle repose sur les hypothèses suivantes :

 La rationalité parfaite des agents économiques (homo oeconomicus) :


les agents économiques sont supposés être parfaitement informés et
autonomes et cherchent à maximiser leur satisfaction au moindre coût. Ce
comportement individuel d’optimisation constitue la rationalité substantive qui,
au plan collectif, débouche sur l’optimum de Pareto.
 La concurrence pure et parfaite : les agents économiques interagissent sur
le marché caractérisé par :
a. Homogénéité (les biens échangés sont identiques)
b. Atomicité (le nombre d’offreurs est important de sorte qu’aucun d’eux
n’est à même d’influencer le prix)
c. La transparence (l’information sur les prix et les quantités est libre et
accessible sans coût)
d. La fluidité (libre entrée et sortie sur le marché)

e. La mobilité (libre circulation des facteurs de production)

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Il est évident que ces hypothèses ne sont pas conformes avec la réalité. Pour mieux
rendre compte la réalité, la nouvelle microéconomie considère les hypothèses
suivantes :

1.2. Hypothèses de la nouvelle microéconomie


 La rationalité limitée des agents économique : imperfection de
l’information, habitudes de consommation ;
 Le marché imparfait : l’une ou plusieurs conditions de la concurrence pure
et parfaite n’est (ne sont) pas respecté(e)s.

II. Concepts de la microéconomie


2.1. Agent économique

Un agent économique ou unité institutionnelle est un centre décisionnel


économique. Il peut être une personne physique ou morale. Un secteur
institutionnel est le regroupement d’agents économiques suivant leurs fonctions
principales. La comptabilité nationale en distingue 6 types :

 Les ménages
 Les sociétés financières (institutions, banques centrales, sociétés
d’assurance)
 Les sociétés non financières
 Les Administrations publiques
 Les Institutions sans but lucratif au service des ménages
 Le reste du monde ou le monde extérieur

2.2. Le marché

Rencontre de l’offre et de la demande pour un produit ou un service. Le marché n’est


pas nécessairement un lieu d’un point de vue microéconomique ; il se caractérise en
revanche par la détermination d’un prix de vente et des quantités livrées par l’offreur
à ce prix. Toutefois, il existe des marchés physiques, id est des cadres (lieux)
organisés pour permettre aux potentiels acheteurs (demandeurs) et potentiels
vendeurs (offreurs) de se rencontrer avec présentation effective des marchandises.

Il existe plusieurs types de marché, entre autres :

 Le marché du travail : lieu où l’offre de travail ou demande d’emploi


(émanant des ménages) et la demande de travail ou offre d’emploi (émanant
des entreprises) se rencontrent.
 Le marché des changes : lieu où se rencontrent les offres et les demandes
de devises
 Le marché des capitaux ou de l’argent : lieu où se rencontrent les agents
ayant un excédent de capitaux (argent) et ceux en besoin de financement.

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Il en existe trois types : le marché financier1 (lieu où se rencontrent les demandes
et les offres de capitaux à long terme), le marché monétaire (lieu où les
institutions financières et les FMN placent leurs avoirs ou empruntent) et le
marché obligataire (sur lequel, les Etats et les entreprises se financent).

Le tableau de Heinrich V. Stalckelberg permet de distinguer 9 structures de


marché

Offreurs/ Un Quelques-uns Beaucoup


Demandeurs
Un Monopole Monopsone monopsone
bilatérale contrarié
Quelques-uns Monopole Oligopole contrarié oligopsone
contrarié
Beaucoup monopole Concurrence Concurrence pure
monopolistique et parfaite

2.3. La consommation

La consommation est une opération économique consistant dans l’utilisation de


biens ou de services dans le but de satisfaire un besoin. Ces biens et services
peuvent être :

 détruits immédiatement (consommation finale) ou;


 transformés lors du processus de production (consommation
intermédiaire).

Chapitre 1 : Théorie du comportement du consommateur

Dans ce chapitre, nous expliquons comment le consommateur rational décide de


répartir la totalité de son budget entre les différents biens et services disponibles de
manière à maximiser satisfaction.

Cadre d’analyse :

 le consommateur est rationnel, en ce qu’il cherche à maximiser son utilité ;


 le consommateur dispose d’un revenu qu’il affecte totalement à la
consommation ;
 l’information est complète et disponible ;
 l’utilité (satisfaction, désirabilité, ophélimité) est positive.

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Il peut être primaire (émission de nouveaux titres financiers) ou secondaire (lorsque les échanges se portent
sur des titres existants : c’est le cas des marchés boursiers).

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I. Définitions

1.1. Le consommateur

Le consommateur est un agent économique dont la fonction principale consiste en


l’acquisition et la consommation des biens et services avec un revenu donné. Il est
lié à l’entreprise par, d’une part, son travail qui lui procure un salaire et, d’autre part,
les achats de biens et services qui lui procurent une satisfaction.

1.2. Un panier de biens

Un panier de biens est une combinaison d’une certaine quantité de biens de


consommation.

1.3. L’utilité

L’utilité UT(x) est la satisfaction que le consommateur en tire de la consommation


d’un bien ou service.

Les économistes ont, dans premier temps, conféré un caractère de mesurable à


l’utilité, en construisant des fonctions d’utilité cardinale où l’utilité est mesurée des
unités appelées « utils ».

Cette conception de l’utilité est remise en cause par les économistes modernes qui
estime qu’il est possible seulement d’ordonner les satisfactions issues de la
consommation de différents paniers de bien (ordre de préférence) : c’est la théorie de
l’utilité ordinale.

1.4. L’utilité marginale

L’utilité (Um (x)) marginale est la satisfaction procurée par la consommation de la


dernière unité du bien consommé.

Les caractéristiques de l’utilité marginale

L’utilité marginale est décroissante : elle diminue à chaque unité supplémentaire


consommée.

Um(x1) >Um(x2)>Um(x3)>Um(x4)>……Um(xn) pour n unités du bien x consommé.

L’utilité marginale est positive.

Um(x)>0, lorsque x>0.

La somme des utilités marginales correspond à l’utilité totale.

Um(x1) + Um(x2) + Um(x3) + Um(x4)+……+Um(xn) =UT(x)

L’utilité marginale de x s’obtient en dérivant la fonction d’utilité totale en fonction de x.

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Um(x)=ƏUT(x)/Əx

1.5. La notion de préférence

Considérons A et B deux paniers de biens. On distingue :

La relation de préférence stricte : A>B le panier A est préféré au panier B ;


La relation d’indifférence : A~B le consommateur est indifférent aux paniers A et
B;
La relation préférence et indifférence (la combinaison des deux premières
relations) : A≥B le panier A est moins désiré que le panier B.

1.6. La notion de rationalité

Tout consommateur dont le comportement satisfait aux axiomes infra est rationnel :

Axiome de la totalité : le consommateur est capable de comparer tout panier de


bien à un autre : il n’y a pas de panier inclassable.
Axiome de réflexivité : Tout panier est indifférent à lui-même
A≥A, soit A un panier de biens.
Axiome de transitivité : la relation de préférence est transitive, id est :
A≥B et B≥C=>A≥C

1.7. La fonction d’utilité

La fonction d’utilité est une relation entre les quantités consommées des biens et la
satisfaction procurée par ces biens.

U=U(X,Y)

U : niveau de satisfaction ; X,Y : quantités de biens X et Y consommées.

Si A≥B, alors U(A) ≥U(B) ; on en déduit que si A~B, alors U(A)=U(B)

Les hypothèses :

La non-saturation : la fonction d’utilité est croissante, id est l’utilité totale s’améliore


à chaque unité supplémentaire consommée (dU/dX>0 et dU/dX>0).
La fonction d’utilité est continue et admet une dérivée seconde
La fonction d’utilité est concave ou au moins semi-concave, id est d2U/d2Q<0.

1.8. La notion de courbe d’indifférence

La courbe d’indifférence représente l’ensemble des combinaisons possibles de


consommation de deux biens X et Y qui procure la même satisfaction.

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Les propriétés d’une courbe d’indifférence

 L’utilité totale, le long d’une courbe d’indifférence est constante (dU=0).

 La courbe d’indifférence est décroissance de la gauche vers la droite. Elle


admet une pente négative : si la X augmente le long d’une courbe
d’indifférence, Y diminue et inversement (dY/dX<0).

 La courbe d’indifférence est convexe par rapport à l’origine. Ce qui veut dire
que plus on s’approche de l’origine, plus X et Y sont valorisés et inversement
(d2Y/d2X>0).

Les hypothèses :

La transitivité des préférences


La non-saturation de l’utilité
La substituabilité des biens
La décroissance de l’utilité marginale

1.9 La carte d’indifférence

En faisant varier le niveau de satisfaction, on obtient pour le même consommateur


d’autres courbes d’indifférence. L’ensemble des courbes d’indifférence pour un
consommateur forme sa carte d’indifférence. Par exemple, sur le graphique infra, la
courbe C1 correspond à tous les paniers de biens procurant au consommateur le

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niveau d’utilité U1, tel que U1>U0. Par analogie, la courbe C2 correspond à tous les
paniers procurant au consommateur le niveau d’utilité U2, tel que U2<U0.

Remarques : plus la courbe d’indifférence est éloignée de l’origine, plus l’utilité


procurée par les paniers de biens est élevée et moins les biens ont de la valeur.

II. Taux marginale de substitution, contrainte budgétaire et optimum du


consommateur

2.1. Le taux marginal de substitution (TMS)

En se déplaçant le long d’une courbe d’indifférence, de la gauche vers la droite, on


substitue du bien X1 au bien X2 et inversement, lorsqu’on se déplace de la droite vers
la gauche.

Le TMS mesure la quantité supplémentaire nécessaire du bien X1 pour compenser la


perte d’une unité du bien X2.

Le TMS est un indicateur psychologique qui montre comment le consommateur


acceptera du bien X1 au bien X2.

TMS= (-) dX2/dX1

Relation entre TMS et utilité marginale

dU=0 => dX1.dU/dX1 + dX2.dU/dX2=0 => dX2/dX1 = - UmX1/UmX2

Le TMS est le rapport des utilités marginales affectées du signe (-).


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Les propriétés du TMS

Le TMS est négatif


Le TMS est décroissant
La valeur absolue du TMS est de plus en plus faible de la gauche vers la droite
Le TMS varie en chaque point de la courbe d’indifférence

2.2. La contrainte budgétaire

La contrainte budgétaire est l’ensemble des combinaisons de biens que le


consommateur peut acheter avec son budget.

R = Px1.X1 + Px2.X2 est l’équation de la contrainte budgétaire

Représentation graphique

Pour représenter graphiquement l’équation de la contrainte budgétaire, on détermine


les points limites en posant X1=0 (on obtient X2 = R/Px2), puis X2=0 (on obtient X1 =
R/Px1).

-Px2/Px1 en est la pente (coût d’opportunité objective du consommateur).

X2

(R/Px2)

Contrainte budgétaire

(R/Px1) X1

Remarques : Les paniers de biens situés au-dessus de la contrainte budgétaire ne


sont pas accessibles au consommateur. Par contre, tous les paniers de biens situés
en dessous de la contrainte budgétaire lui sont accessibles. Il reste à savoir lequel lui
procure le maximum d’utilité ou de satisfaction.

III. L’optimum du consommateur

Il s’agit d’un problème de maximisation, mais avant tout, il convient d’écrire le


programme du consommateur.

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Programme du consommateur Maximiser U(X1,X2)

Sous contrainte de R = Px1.X1 + Px2.X2

On peut résoudre ce système d’équation de deux façons :

o La méthode de Lagrange

Maximiser U revient à maximiser la fonction de Lagrange ou le Lagrangien.

£ (X1,X2,λ) = U(X1,X2)+ λ((Px1.X1 + Px2.X2)-R)

Les conditions de premier ordre Conditions d’optimalité

d£/dX1= dU/dX1 +λPx1=0 Umx1/Umx2 = Px2/Px1 (1)

d£/dX2 = dU/dX2 + λPX2 =0

d£/dλ = Px1.X1 + Px2.X2 - R = 0 Px1.X1 + Px2.X2 - R = 0 (2)

NB : Pour résoudre le problème, il faut remplacer X1, dans l’équation 2, par son
expression de l’équation 1. Faire de même pour X2.

o La méthode géométrique

X2

Sur ce point, la pente de la droite du


budget est égale à celle de la courbe
d’indifférence : Px2/Px1 = Umx1/Umx2.

A ce point, la dernière unité monétaire,


consacrée à l’achat de chacun des
biens, procure au consommateur la
même utilité supplémentaire.

X1

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