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Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche

scientifique
Université de Sfax
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Sfax
Unité de recherche : Corporate Finance and Financial Theory

MEMOIRE DE MASTERE DE
RECHERCHE EN COMPTABILITE

Les mécanismes de gouvernement


d’entreprise et la pratique de divulgation
Titre
volontaire
Étude empirique dans le contexte tunisien

Elaboré par : Foued KHLIFI

Ce mémoire a été soutenu le 03 Juillet 2006, devant le jury composé de :

M. Younès BOUJELBÈNE Président


Maître de conférences à la FSEG de Sfax
M. Khmoussi HLIOUI Membre
Maître assistant à la FSEG de Sfax
M. Abdelfettah BOURI Directeur de recherche
Maître de conférences à la FSEG de Sfax

Année Universitaire 2005-2006

© Foued KHLIFI 2006


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A ma mère
A mon père
A mes frères
A tous ceux qui sont à la recherche de la bonté, de la fraternité...
A mes amis qui luttent pour l’honnêteté.
Foued KHLIFI☺

© Foued KHLIFI 2006


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Remerciements
Toutes les personnes m’ayant permis de mener à bien ce travail sont
assurées de ma gratitude.

Je tiens à remercier tout particulièrement le directeur de recherche,


Monsieur Abdelfettah BOURI, pour la confiance qu’il m’a accordée, ses
précieux conseils et sa disponibilité tout au long de cette recherche.

Mes remerciements s’adressent aux membres du Jury qui me font


l’honneur de participer à la soutenance.

Un grand merci aux agents de la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis


et du Conseil du Marché Financier qui m’ont aidé à collecter les données
nécessaires pour la réalisation de ce travail de recherche.

Merci !

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Sommaire

Introduction générale ___________________________________________________ 1


Première partie : les mécanismes de gouvernement d’entreprise et la pratique de
divulgation volontaire ___________________________________________________ 6
Chapitre 1 : La divulgation volontaire : motivations, avantages attendus et contraintes
_____________________________________________________________________ 7
Introduction _________________________________________________________ 8
Section 1 : les motivations de la divulgation volontaire _______________________ 8
Section 2. Les avantages attendus par les entreprises émettrices ______________ 15
Section 3. Les contraintes de la divulgation volontaire ______________________ 21
Conclusion _________________________________________________________ 24
Chapitre 2 : La pratique de divulgation volontaire et les mécanismes de gouvernement
d’entreprise __________________________________________________________ 26
Introduction ________________________________________________________ 27
Section 1. Les théories explicatives du rôle du conseil d’administration et de la
structure de propriété ________________________________________________ 28
Section 2. Le conseil d’administration et la divulgation volontaire _____________ 38
Section 3. La structure de propriété et la divulgation volontaire ______________ 44
Conclusion _________________________________________________________ 48
Deuxième partie : validation empirique : cas des entreprises cotées à la BVMT_____ 49
Chapitre 3 : Présentation de la méthodologie de recherche _____________________ 50
Introduction ________________________________________________________ 51
Section 1. Présentation de l’échantillon et les variables de substitution _________ 51
Section 2. Le modèle de recherche ______________________________________ 60
Section 3. La méthodologie statistique utilisée_____________________________ 62
________________________________________________________ 66
Conclusion _________________________________________________________ 68
Chapitre 4 : Présentation, discussion des résultats de l’étude et mise en perspective _ 69
Introduction ________________________________________________________ 70
Section 1. Résultats de l’étude empirique _________________________________ 70
Section 2. Synthèse et discussion des résultats _____________________________ 76
Conclusion _________________________________________________________ 85
Conclusion générale ___________________________________________________ 86
REFERENCES _______________________________________________________ 88

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Liste des tableaux


Tableau 3.1 : Répartition de l’échantillon par secteur d’activité ................................................... 53
Tableau 3.2 : Distribution des items selon le secteur d’appartenance ......................................... 54
Tableau 3.3 : Récapitulatif des mesures des variables ..................................................................... 61
Tableau 3.4 : Tets statistiques relatifs à la normalité des résidus ................................................ 64
Tableau 3.5 : Indicateurs de multicolinéarité .................................................................................... 66
Tableau 3.6 : Matrice de corrélation ................................................................................................... 67
Tableau 3.7 : Résultats de la régression linéaire « descendante » ................................................ 68
Tableau 4.1 : Rappel des hypothèses de la recherche ...................................................................... 71
Tableau 4.2 : Statistiques descriptives des variables métriques .................................................... 73
Tableau 4.3 : Statistiques descriptives des variables binaires........................................................ 73
Tableau 4.4 : Résultats de la régression pour le modèle sélectionné ........................................... 75
Tableau 4.5 : Résumé des résultats de validation des hypothèses ................................................ 77
Tableau 4.6 : Comparaison des résultats par rapport aux études antérieures ........................... 82

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Liste des figures

Figure 1 : Modèle de recherche ............................................................................................................ 63


Figure 2 : Statistiques sur les informations contenues dans le rapport annuel ......................... 73

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Introduction générale
« Si vous voulez que le marché financier joue pleinement son rôle dans le
financement des entreprises, que le nombre de vos actionnaires se multiplie et que
le marché évolue, il faudra mettre en place le système permettant de créer la
confiance des investisseurs, c'est-à-dire le gouvernement d’entreprise »
M. Dominique THOUVENIN, Congrès 2000 organisé par l’OECT

L
a confiance est essentielle au fonctionnement efficient des marchés financiers.
Aux États-Unis, cette confiance a été ébranlée à la suite de la découverte des
pratiques douteuses de comptabilité et de gouvernance des sociétés Enron,
WorldCom et autres. Par suite de ces événements, les autorités de réglementation ont
vu dans une information comptable donnant une image fidèle et exacte de la réalité un
facteur clé pour soutenir et renforcer la confiance envers les marchés financiers1 (Craig
et Diga, 1996, p. 5). A cet égard, la conférence des Nations-Unis sur le commerce et le 1

développement tenue du 13-18 juin 2004, portant sur la transparence des entreprises
et l’investissement, affirme que la publication et la diffusion dans des conditions
satisfaisantes de l’information financière et non financière devraient améliorer la
confiance des investisseurs et abaisser le coût de l’investissement. Skinner (1994)
découvre que les grandes surprises des bénéfices négatifs sont anticipées souvent à
travers les informations divulguées volontairement par les entreprises.

Dans ce sens, la divulgation des informations joue un rôle primordial. Elle permet la
réduction de l’incertitude et la satisfaction des besoins des investisseurs en matière
d’informations. En effet, les utilisateurs externes des informations comptables et
financières et notamment les investisseurs, utilisateurs privilégiés, ne peuvent exercer
leur pouvoir de contrôle sur les entreprises que lorsqu’ils disposent des informations
sur la gestion de l’entreprise et sur sa situation financière et économique. Les
investisseurs exigent, avant même de considérer la possibilité d'investir dans une

1 Craig, R., et J. Diga, A Framework for Comparing National Financial Accounting Systems, document de
travail, Canberra, Australian National University, 1996.

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entreprise, une multitude d'informations. D’où l’intervention du législateur pour


établir des règles et des normes selon lesquelles les dirigeants sont tenus de révéler
des informations concernant la gestion, l’état actuel et les perspectives de l’entreprise.

Les entreprises peuvent alimenter le marché en informations à travers deux types de


divulgations. Le premier type est celui de la divulgation obligatoire. Cette dernière
englobe les informations dont la révélation est exigée par la loi. Alors que le second
type correspond à la divulgation volontaire ou dite encore intentionnelle. Il s'agit de
divulguer des informations (financières ou autres) a un moment donné sans que
l’entreprise ne soit plus obligée de les publiées. Saada (1988, p.23), affirme que « les
seuils minimums de la publication requis par la loi constituent la ligne de partage entre
l’information obligatoire et l’information volontaire. En deçà de ses seuils, la divulgation de
l’information est obligatoire, au-delà elle devient volontaire ». Il en découle que la pratique
de la divulgation volontaire est, comme son nom l’indique, liée à la discrétion du
dirigeant.

2
Depuis que la divulgation volontaire des informations est soumise à la discrétion du
dirigeant, il y a un besoin d'aligner les tendances de la révélation des informations avec
les intérêts des actionnaires. Pendant que le règlement de la révélation est une solution
possible, le dirigeant aurait moins de discrétion. Cependant, selon Healy et Palepu
(2001), il y a une insuffisante évidence quant aux avantages de la divulgation
réglementée. En effet, même si le règlement de la révélation est efficace, il y a encore
l'inquiétude dans la détermination des révélations qui devraient être réglementées, et
lesquelles devraient être volontaire. En conséquence, il y a un besoin pour des
mécanismes internes et externes pour assurer une révélation suffisante.

Vu l’importance de la pratique de la divulgation volontaire, ceci nous amène à essayer


de mettre en relation les mécanismes de gouvernement d’entreprise, qui ont pour objet
de délimiter le pouvoir discrétionnaire des dirigeants, et la divulgation volontaire afin
d’identifier les éléments du système de gouvernement qui incitent ou inhibent une telle
divulgation. Avant d’entamer l’impact des mécanismes de gouvernement sur la
divulgation volontaire, il nous semble nécessaire d’exposer les différentes motivations,

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avantages et contraintes de la divulgation volontaire. Ceci fera l’objet du premier


chapitre.

Différentes motivations pouvant permettre d’expliquer le recours des entreprises à


divulguer des informations d'une manière volontaire. Cette piste de recherche a fait
l’objet de plusieurs recherches analytiques et empiriques en comptabilité. Les
recherches analytiques ont examiné des questions tel que comment la concurrence
affecte la divulgation (Verrecchia, 1983 ; Darrough et Stoughton, 1990) et l'usage de la
divulgation comme un signal de la valeur de l’entreprise. Les recherches empiriques
sur la divulgation volontaire à une longue histoire, elle remonte aux travaux de Cerf
(1961). Un courant d'études a vu le jour, il a pour objet l’étude de l’impact de
caractéristiques de l’entreprise, tel que la taille, statut de cotation, l’effet de levier et la
propriété managériale sur la divulgation.

En se centrant uniquement sur les retombées économiques escomptées par les


entreprises émettrices, il paraît que les publications volontaires permettent à la fois la
réduction du coût des ressources de financement (coût des fonds propres et coût de la 3

dette) et un accroissement de la liquidité des titres cotés en bourse. Les recherches


récentes suggèrent que la divulgation volontaire affecte le coût du capital (Botosan,
1997) et le coût de la dette (Sengupta, 1998). En plus, l’offre volontaire d’informations
permet d’augmenter le nombre des analystes financiers (Lang et Lundholm, 1996).

Comme tout type de divulgation, la divulgation volontaire peut être entravée par
plusieurs facteurs. Il s’agit notamment du coût de la divulgation, la concurrence, le
comportement managérial, la réglementation comptable et la notion d’externalité.

Concernant l’impact des mécanismes de gouvernement d’entreprise sur la divulgation


volontaire, cette question a fait l’objet de plusieurs études empiriques. Ces mécanismes
incluent la structure de propriété (McKinnon et Dalimunthe, 1993 ; Chau et Gray,
2002 ; Ho et Wong, 2001 ; Raffournier, 1995), la propriété des investisseurs
institutionnels (Bushee et Noe, 2001 ; Elgazzar, 1998), la proportion des
administrateurs externes dans le conseil d’administration (Mak et Li, 2003 ; Forker,
1992 ; Eng et Mak, 2003), la présence d’une structure de dualité dans le conseil (Ho et

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Wong, 2001) et la rémunération des dirigeants par stock-options (Klassen et Mawani,


2000 ; Miller et Piotroski, 2000).

Notre travail de recherche essaye d’apporter une contribution, pour le cas des
entreprises tunisiennes, concernant le rôle des mécanismes internes de gouvernement
d’entreprise dans le processus de communication financière. A cet égard, nous nous
intéresserons à contourner la problématique suivante :

Dans quelle mesure le conseil d’administration et la structure de propriété affectent-ils


le niveau de divulgation volontaire ?

Dans le cadre de notre travail de recherche, nous fixons comme objectif d’examiner
l’impact des mécanismes de gouvernement d’entreprise, sur la pratique de la
divulgation volontaire. Il est à signaler que nous ne tenons pas compte de tous les
mécanismes de gouvernement. Plutôt nous se limitons seulement aux mécanismes
internes, et plus particulièrement au conseil d’administration et la structure de
propriété. L'adhésion de l'effet de ces deux mécanismes est justifiée par l’existence des 4
effets de substituabilité entre les divers mécanismes de gouvernance. En d’autres termes,
aucun de ces mécanismes, pris isolément, est capable de résoudre totalement les
conflits d’intérêts entre les dirigeants et les actionnaires. Par conséquent, il est
intéressant de considérer l’impact simultané de ces mécanismes.

L’intérêt de notre travail de recherche est de montrer, d’une manière théorique, que la
divulgation volontaire peut être considérée comme étant un outil permettant la
réduction de l’asymétrie d’information entre les insiders et les outsiders. En plus,
l’intérêt d’étudier cette problématique, dans le contexte Tunisien, réside dans
l’importance d’identifier les caractéristiques du système de gouvernement qui incitent
les entreprises à faire recours à la divulgation volontaire.

L’étude empirique porte sur un échantillon de 41 entreprises cotées à la Bourse des


Valeurs Mobilières de Tunis (BVMT). Sur cet échantillon nous essayons de tester six
hypothèses ; trois hypothèses relatives au conseil d’administration et trois relatives à la
structure de propriété. Concernant le conseil d’administration, nous retenons trois
caractéristiques (la taille, l’indépendance des membres et la structure de leadership du

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conseil). Alors que pour la structure de propriété, nous retenons trois aspects de
l’actionnariat à savoir la concentration du capital, la propriété managériale et la
propriété institutionnelle.

Pour tester nos hypothèses nous utilisons une régression linéaire « descendante ». Les
résultats montrent que les entreprises cotées à la BVMT ne sont pas motivées à
publier des informations d’une manière volontaire en présence d’une structure d’unité
au niveau du conseil d’administration et d’une structure de propriété concentrée. En
plus, la présence des administrateurs indépendants a un impact négatif et significatif
sur le niveau de divulgation volontaire. Cependant, la taille du conseil et la propriété
institutionnelle ont un effet négatif mais non significatif sur le niveau de divulgation
volontaire. En ce qui concerne la propriété managériale, mesurée par la proportion des
actions détenue par les membres du conseil d’administration, a été éliminée par la
méthode de régression « descendante ». Cette variable ne constitue pas un facteur
explicatif du niveau de divulgation volontaire.

Pour répondre à la problématique posée dans le cadre de ce travail de recherche, ce 5

mémoire est organisé en deux parties.

La première partie, intitulée « Les mécanismes de gouvernement d’entreprise et la pratique


de divulgation volontaire », est consacrée à la présentation des assises théoriques de
notre problématique. Elle comporte deux chapitres. Le premier chapitre est consacré à
la présentation des motivations, avantages attendus et contraintes de la divulgation
volontaire. L’un des objectifs de ce chapitre est de montrer, à travers les différentes
approches, comment l’offre volontaire des informations peut être considérée comme un
outil de résolution des conflits suscités de la séparation des fonctions de contrôle et de
gestion. Le deuxième chapitre développe la relation entre les mécanismes de
gouvernement d’entreprise et la pratique de la divulgation volontaire. Il a pour objectif
d'analyser cette relation, afin de dégager les hypothèses de l’étude.

La deuxième partie, intitulée « Validation empirique : cas des entreprises cotées à la


BVMT », est scindée en deux chapitres. Elle a pour objectifs de présenter la
méthodologie adoptée (échantillon, collecte des données, tests statistiques, etc.), ainsi
que les résultats de l'étude.

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PREMIERE PARTIE

LES MECANISMES DE GOUVERNEMENT


D’ENTREPRISE ET LA PRATIQUE DE
DIVULGATION VOLONTAIRE

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La désintermédiation de l’économie et le développement des marchés financiers au


début des années 1980 ont considérablement modifié la communication financière des
entreprises cotées (Léger, 2003). Les entreprises cherchent à travers la communication
financière à satisfaire les obligations légales en matière de divulgation. Pourtant,
actuellement une nouvelle forme de divulgation a pris une importance considérable sur
les marchés financiers, c’est la divulgation volontaire. Ce type de divulgation a fait
l’objet de plusieurs travaux de recherche. Les résultats montrent que les publications
volontaires permettent à la fois une réduction du coût des ressources de financement et
un accroissement de la liquidité des titres cotés en bourse (Diamond et Verrecchia,
1991 ; Welker, 1995 ; Botosan, 1997 ; Healy et al. 1999 ; Gelb et Zarowin, 2000 ; Leuz
et Verrecchia, 2000).

La première partie de ce mémoire, organisée en deux chapitres, est consacrée à la 6


discussion de la relation entre la pratique de divulgation volontaire et les mécanismes
de gouvernement d'entreprise.

Au niveau du premier chapitre nous essayerons d’analyser la pratique de la divulgation


volontaire à travers les théories contractuelles de l’entreprise. Selon ces théories la
divulgation intentionnelle s’explique par la réduction de l’asymétrie informationnelle
et les conflits d’intérêts entre les dirigeants et les actionnaires. Nous présentons, aussi,
les contraintes qui entravent la divulgation volontaire, ainsi que les avantages attendus
d’une telle divulgation.

Le second chapitre est consacré à l’étude de la relation entre les mécanismes de


gouvernement d’entreprise et la divulgation volontaire. Nous mettons l’accent sur la
relation entre la composition du conseil d’administration, la structure de propriété et la
divulgation volontaire.

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Chapitre 1 : La divulgation
volontaire : motivations, avantages
attendus et contraintes

Objectifs et Organisation du chapitre


Le premier chapitre de ce mémoire traite les motivations, les avantages attendus et
les contraintes de la divulgation volontaire. Les objectifs du chapitre sont les
suivants :
7
(1) Discuter des différentes motivations de la divulgation volontaire à travers
les théories contractuelles de l’entreprise ;
(2) Discuter des différents avantages attendus par les entreprises émettrices
des informations volontaires ; et
(3) Exposer les principales contraintes qui inhibent l’offre volontaire des
informations.

Ce chapitre est organisé en trois sections :

Section 1. Les motivations de la divulgation volontaire


Sections 2. Les avantages attendus par les sociétés émettrices
Section 3. Les contraintes de l’offre volontaire des informations

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INTRODUCTION
L’objet de ce premier chapitre est d’exposer les différentes motivations, contraintes et
les avantages attendus de la divulgation volontaire d’informations. Les investisseurs
ont besoin des informations utiles à la prise de décision. Ce besoin et d’autant
important en cas d’asymétrie informationnelle. A ce titre, la divulgation volontaire
apparaît comme un moyen particulier pour alimenter le marché en informations et par
conséquent, réduire l’asymétrie informationnelle entre dirigeants et investisseurs
extérieurs. Néanmoins, étant donné que ce type de divulgation n’est pas requis par la
loi, ceci nous mène à s’interroger sur les motivations qui incitent les dirigeants à
divulguer volontairement des informations.

En plus des motivations de l’offre volontaire d’informations, nous essayons d’exposer


les avantages attendus de la divulgation volontaire. En effet, dans une logique 8

d’efficience, la préparation et la diffusion de l’information est coûteux et n’a de sens que


lorsque les gains résultants sont supérieurs aux coûts associés. Dans ce sens, il nous
paraît intéressant de s’interroger sur les avantages attendus de la divulgation
volontaire des informations.

La divulgation des informations, obligatoire et volontaire, peut être entravée par


plusieurs facteurs. Ces derniers feront l’objet de la troisième section de ce chapitre,
dans laquelle nous exposons les différents facteurs qui peuvent influencer la politique
de divulgation d’une manière générale et la divulgation volontaire, en particulier.

SECTION 1 : LES MOTIVATIONS DE LA DIVULGATION


VOLONTAIRE
Lorsqu’une entreprise divulgue des informations dont elle n’est pas obligée de les
transmettre, ceci nous mène à s’interroger sur les motivations de ce type de
divulgation.

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Pour identifier les motivations de la divulgation volontaire, nous faisons recours à


deux théories, à savoir : la théorie de l’agence et la théorie du signal. Selon la première
théorie, l’offre volontaire d’informations constitue un véritable mécanisme de
dédouanement permettant la réduction de conflits d’agence et la visibilité politique de
l’entreprise. Alors que la théorie du signal considère la divulgation volontaire comme
étant un moyen utilisé par les dirigeants pour mener une activité de signalisation.

Cette section a pour objet d’exposer un cadre théorique explicatif des motivations de la
divulgation volontaire. Pour ce faire, nous exposons les différentes motivations
suggérées par la théorie de l’agence (1.1) et la théorie du signal (1.2).

1.1. Les motivations issues de la théorie de l’agence


Dans ce paragraphe, nous proposons de présenter les motivations de la divulgation
volontaire à travers la théorie de l’agence. Néanmoins, avant d’entamer les motivations
de cette pratique, il nous semble nécessaire de présenter, brièvement, la théorie de
l’agence.
9

1.1.1. Aperçu sur la théorie de l’agence

La théorie de l’agence s’inscrit dans le cadre le plus général de la théorie contractuelle


des organisations. Dans ce cadre, la firme est considérée comme étant un ensemble de
contrats formels et informels entre divers agents économiques contribuant à son
fonctionnement. Elle repose sur une idée selon laquelle, les relations de coopération
s’accompagnent nécessairement de conflits générateurs de coûts qui réduisent ainsi les
gains potentiels issus de la coopération. Les coûts résultants de conflits d’agence sont
nommés « coûts d’agence ».

Jensen et Meckling (1976) identifient trois types de coûts d’agence :

1. Les coûts de surveillance (monotoring expenditures)

Ces coûts sont supportés par le principal. Ils comprennent les coûts liés à la gestion de
l’information, la surveillance et la mise en place des mécanismes permettant d’assurer
une bonne communication de l’information dans le but de limiter l’opportunisme du
dirigeant.

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2. Les coûts d’engagement ou de dédouanement (bonding expenditures)

Ce sont des coûts supportés par l’agent afin de convaincre le principal qu’il œuvre au
mieux de ses intérêts et justifier la qualité de ses décisions. « Les coûts d'engagement
résultent de la rédaction par la firme de rapports financiers et de la réalisation d'audits par des
experts extérieurs à la firme » (Gabriel, H et Jacquier, J., 2001, p. 248).

3. Les coûts résiduels (residual expenditures)


Ils correspondent à la perte d’utilité subie par le principal par suite de divergence
d’intérêts avec l’agent. Cette perte résiduelle peut concerner à la fois l’agent et le
principal. Elle vient de l’impossibilité d’exercer un contrôle total sur les activités de
l’agent.

La théorie de l’agence, comme l’ensemble des théories contractuelles des organisations,


repose sur la notion de l’individualisme méthodologique. L’individu, personne physique,
est supposé rationnel dans le sens où il agit intentionnellement, en cherchant à
atteindre un objectif, sur la base d’un calcul de maximisation de sa fonction d’utilité. 10
Ainsi, la théorie de l’agence part de ce premier constat pour l’élargir et permettre
d’expliquer le fonctionnement des organisations comme étant un lieu d’interaction des
individus.

La relation entre ces individus est qualifiée par Jensen et Meckling (1976) de « relation
d’agence ». Ross (1973) et Jensen et Meckling (1976), définissent la relation d’agence
comme étant une relation qui se crée entre deux ou plusieurs parties, où l’une de ces
parties désignée comme agent, agit comme représentant de l’autre désignée le
principal, dans un domaine décisionnel particulier. Une fois la relation d’agence est
mise en place, le risque post-contractuel apparaît sous la forme du « risque moral ». Ce
risque est causé par l’incertitude informationnelle, dont est victime le principal au
niveau du comportement à venir de l’agent.

Watts et Zimmerman (1978) montrent que la théorie de l’agence est capable de décrire
et d’expliquer le comportement des producteurs et des utilisateurs de l’information
comptable. Selon cette théorie, l’offre volontaire d’informations peut constituer un
moyen pour gérer les conflits d’agence et la visibilité politique. A cet égard, Jung et

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Kwon (1988) ont montré qu’une augmentation de l’asymétrie informationnelle favorise


la divulgation volontaire.

Selon la théorie de l’agence, la divulgation d’informations permet de diminuer les coûts


de surveillance des dirigeants par les investisseurs et les créanciers. Cette réduction
des coûts d’agence inciterait les dirigeants à publier plus d’informations (Depoers,
2000). Il en découle, que la divulgation volontaire peut être considérée comme étant un
outil pour limiter les conflits d’agence (1.1.2) et gérer la visibilité politique de
l’entreprise (1.1.3).

1.1.2. L’offre volontaire d’informations : un outil pour réduire les conflits d’agence
L’unité d’analyse de la théorie de l’agence est la relation d’agence qui unit les différents
partenaires de l’entreprise. Cette relation donne lieu à des conflits d’intérêts entre les
insiders d’un côté et les outsiders, de l’autre. Ces conflits d’intérêts sont centraux dans
l’analyse de la corporation moderne (Berle et Means, 1932 ; Jensen et Meckling, 1976).

Dans ce cadre, pour limiter les conflits d’agence les dirigeants peuvent faire recours à 11
la divulgation volontaire. En effet, Jung et Kwon (1988) montrent que l’augmentation
de l’asymétrie d’information favorise la divulgation volontaire. En plus, Diamand et
Verrecchia (1991) et Kim et Verrecchia (1994) suggèrent que la révélation volontaire
réduit l'asymétrie informationnelle entre les investisseurs informés et mal informés, et
par conséquent, elle permet une augmentation de la liquidité des titres de l’entreprise.

Nonobstant la divulgation volontaire est soumise à la discrétion du dirigeant, ce type


de divulgation permet d’enrichir le marché financier en informations utiles aux
investisseurs souhaitant investirent leur capital. En effet, l’élargissement de la gamme
d’informations disponible aux investisseurs leurs permet d’agirent d’une manière
efficace. Dans ce sens, David Gelb et Paul Zarowin (2000) estiment qu’un ajout en
termes de divulgation volontaire d’informations se traduit par une augmentation des
bénéfices des investisseurs.

En plus de son rôle dans la réduction des conflits d’agence entre les insiders et outsiders,
la divulgation volontaire permet de gérer la visibilité politique de l’entreprise.

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1.1.3. La visibilité politique et la divulgation volontaire

La notion de visibilité politique a été approximée, par la théorie positive de la


comptabilité, par différentes variables. Il s’agit de la taille de l’entreprise, le risque et la
concentration industrielle. L’environnement politique est susceptible de générer des
coûts dites « politiques » supporter par la firme. Cet environnement comporte, outre
l’Etat, les salariés, les syndicats et les concurrents. Les coûts politiques résultent de
l’utilisation des informations comptables par l’environnement politique. Ce sont des
charges subies par les entreprises et versées au profit de l’Etat, des syndicats ou de
toute autre intervenant publique. Il s’agit d’un transfert de richesse au profit du groupe
le plus influant.

Dans ce cadre, l’offre volontaire d’informations constitue un moyen utilisé par les
dirigeants pour gérer la visibilité politique. L’entreprise peut révéler volontairement
des informations qui montrent qu’elle est en train de respecter les normes de
protection de l’environnement, afin d’éviter les réactions de l’environnement politique.
Ces réactions provoquent, généralement, des transferts de richesse négatifs pour 12
l’entreprise.

Wong-Boren et al. (1987) montrent que les entreprises les plus taxées échappent des
transferts de richesse grâce à l’offre volontaire d’informations. L’entreprise peut gérer
ses relations avec les pouvoirs politiques à travers la divulgation volontaire. En plus de
sa contribution à gérer les coûts politiques résultant de la relation entre l’entreprise et
l’Etat, la divulgation volontaire permet de limiter les coûts politiques résultant des
pressions exercées par les salariés.

Outre son rôle dans la réduction des conflits d’agence entre les insiders et les outsiders,
l’offre volontaire d’informations peut être considérée comme étant un signal.

1.2. La signalisation à travers l’offre volontaire d’informations


Avant d’étudier la divulgation volontaire en tant que signal, nous exposons un bref
aperçu de la théorie du signal.

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Faculté des sciences économiques et de gestion de Sfax
Unit of research: Corporate Finance and Financial Theory

1.2.1. Aperçu sur la théorie du signal

Au-delà des conflits d'intérêts, un nouveau courant de travaux théoriques est apparu
depuis quelques années dans la littérature économique puis financière et comptable. Il
s’agit de la théorie du signal. Les hypothèses de base, de cette théorie, reprennent l'idée
de l'asymétrie informationnelle qui stipule que, les dirigeants des entreprises détiennent
des informations privilégiées et de meilleure qualité que celles, dont dispose le marché
en général.

La théorie du signal repose sur l’hypothèse selon laquelle, il existe une asymétrie
informationnelle entre les dirigeants et les investisseurs extérieurs. Selon cette théorie,
l’hypothèse de transparence des marchés de la théorie micro-économique est irréaliste.
Le modèle de signalisation est basé sur une réalité voulant que les différents
partenaires reliés à l’entreprise possèdent une information imparfaite et asymétrique.
Ce problème peut être résolu en utilisant une activité de signalisation. Les premiers
travaux dans ce domaine sont dus à Ackerlof (1970) et Spence (1973). Selon ces
derniers, pour qu’un signal soit crédible, valable et susceptible d’influencer la valeur de 13
l’entreprise par les intervenants externes, il doit être coûteux.

Plusieurs applications des premiers résultats de la théorie des signaux à la gestion


financière ont été proposées. La première application en finance est due à Ross (1977).
Cet auteur a montré que la politique d’endettement peut être utilisée par les dirigeants
pour transmettre au marché une information relative à leur prévision de cash-flows de
l’entreprise. Dans le domaine comptable, le choix des méthodes comptables a été
considéré comme étant un signal. En effet, Saada (1993) montre que les choix de
politique comptable peuvent constituer une variable de signalisation permettant de
révéler au marché financier les caractéristiques économiques et financières de
l’entreprise.

Dans le paragraphe suivant, nous essayons d’analyser l’offre volontaire d’information


comme étant un outil de signalisation.

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1.2.2. La divulgation volontaire en tant que signal

Les entreprises peuvent se signaler soit par leur politique financière (politique
d'endettement, de distribution de dividendes), soit par leur politique comptable. Celle-
ci peut porter sur deux types d'éléments : le contenu de l'information et le calendrier de
publication. La signalisation par le contenu comptable peut se faire par le choix de
méthodes comptables, la gestion des informations sectorielles ou la publication
volontaire d'informations prévisionnelles (Saada, 1993).

L’offre volontaire d’informations peut être considérée étant un moyen de résolution de


l'asymétrie informationnelle. Si les dirigeants possèdent une information inconnue par
le marché et susceptible d'avoir un effet positif sur le cours de l'action, il est dans leur
intérêt de l'indiquer au marché. Ceci permet à l'entreprise de se différencier sur le
marché financier, dont les prévisions peuvent être fonction de ces indicateurs. La
divulgation volontaire d'informations permet, donc, aux dirigeants d'influencer, à leur
avantage, les perceptions des investisseurs quant aux perspectives de rentabilité de
l'entreprise. 14

A cet égard, Grossman (1981) montre que le détenteur d’une information privilégiée
est obligé de suivre une politique de divulgation volontaire d’information, afin d’éviter
le risque d’une mauvaise interprétation de la part des utilisateurs externes. En effet, le
fait de ne pas publier les informations privilégiées détenues par les dirigeants, ceci
amène les investisseurs extérieurs à interpréter une telle absence par l’existence de
mauvaises nouvelles (Verrechia, 1987).

Verecchia (1983) et Dye (1985) considèrent que la décision de publier ou non une
information relève d’un arbitrage coûts/bénéfices. Seules les «très» bonnes nouvelles
sont volontairement publiées. Dans ce cadre, les divulgations intentionnelles de la part
des entreprises ont pour rôle de réduire les écarts informationnels et les risques de
sélection adverse.

La décision de divulgation volontaire d’informations est soumise à la discrétion du


dirigeant. Il détermine le contenu, la manière de présentation, ainsi que le moment de
publication de ces informations. Le choix du moment de publication a une importance

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primordiale dans l’activité de signalisation. Dans ce sens, Choi (1973) a remarqué que
la divulgation volontaire est plus fréquente pendant les périodes qui précèdent
l’augmentation des capitaux sur le marché des obligations. De même, Frankel et al.
(1995) suggèrent que les entreprises font recours à la publication volontaire des
informations prévisionnelles juste avant d’accéder aux marchés financiers en vue de
lever les capitaux nécessaires à des conditions avantageuses. Plusieurs études
empiriques ont montré que la divulgation volontaire est associée négativement avec le
coût du capital (Botosan, 1997 ; Hail, 2001 ; Diamond et Verrechia, 1991).

SECTION 2. LES AVANTAGES ATTENDUS PAR LES


ENTREPRISES EMETTRICES
Divulguer volontairement des informations est un acte qui ne peut pas être expliqué
par une méconnaissance de la réglementation de divulgation des informations. Au
contraire, les dirigeants utilisent la divulgation volontaire pour atteindre des objectifs
bien déterminés.
15
A côté des motivations de la divulgation volontaire, il nous semble intéressant
d’exposer les avantages attendus de cette pratique. En effet, la divulgation volontaire
ou obligatoire de l’information est un acte qui donne lieu à des coûts à supporter par
l’entreprise (coûts de la cueillette et de traitement, coûts relatifs aux désavantages
compétitifs et coûts relatifs aux poursuites légales). En considérant l’entreprise comme
étant un agent économique rationnel qui cherche à maximiser sa richesse, certainement
il y a des avantages attendus de ce type de divulgation.

Toute activité de publication présente un coût pour l’entreprise émettrice. Ainsi, la


décision de publier ou non certaines informations relève d’un arbitrage coûts/bénéfices
(Verrecchia, 1983 ; Dye, 1985). Healy et Palepu (2001) ont évoqué, à partir d’une revue
de la littérature anglo-saxonne, six hypothèses sur les avantages attendus par les
entreprises émettrices d’informations non obligatoires : Les transactions sur le marché,
la contestation des dirigeants, la rémunération des dirigeants sous forme de stock-
options, les coûts de litige, la signalisation du talent des dirigeants, et les coûts de
propriété.

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Dans le cadre de cette section nous présentons, brièvement, les hypothèses de Healy et
Palepu (2.1), ensuite nous exposons les différents avantages attendus de la divulgation
volontaire. Il s’agit principalement, de la réduction des coûts des ressources de
financement (2.2), l’augmentation de la liquidité des titres (2.3) et l’amélioration du
suivi par les analystes (2.4).

2.1. Les hypothèses de Healy et Palepu (2001)


Healy et Palepu (2001) rapportent six facteurs qui affectent la décision de divulgation :
Les transactions sur le marché, la contestation des dirigeants, la rémunération des
dirigeants sous forme de stock-options, les coûts de litige, la signalisation du talent des
dirigeants, et les coûts de propriété.

 L’hypothèse de transactions sur le marché

Healy et Palepu (1993, 1995) supposent que lorsque les dirigeants anticipent de faire
des transactions sur le marché boursier, ils ont des motivations pour fournir
volontairement des informations afin de réduire l’asymétrie d’information et le coût de 16

financement externe. L'effet de la divulgation volontaire sur le coût du capital a été


étudié par Botosan (1997), Botosan et Harris (2000) et Leuz et Verrecchia (2000). Lang
et Lundholm (1996) étudient le cas de divulgation des informations pour le cas des
entreprises qui font des offres d’actions. Ils montrent qu'il existe une augmentation
considérable de la révélation six mois avant l'offre.

 L’hypothèse de la contestation des dirigeants

Selon la théorie de la divulgation volontaire le risque d’éviction de l’équipe dirigeante


et de prise de pouvoir hostile, qui accompagnent une pauvre performance de
l’entreprise, incitent les dirigeants à révéler volontairement des informations. Ceci
permet de réduire la probabilité de sous-évaluation et justifier la pauvre performance.

 L’hypothèse de la rémunération des dirigeants sous forme de stocks-options

Les dirigeants prennent les décisions de révélation afin d'augmenter la liquidité des
titres, et par conséquent augmenter leur rémunération sous forme de stocks-options.

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Aboody et Kasznik (2000) montrent que les entreprises retardent la révélation des
bonnes nouvelles et accélèrent l’apparition de mauvaises nouvelles avant les périodes
de la récompense de l'option.

 L’hypothèse des coûts de litige

La menace de litige de la part d'actionnaires peut entraîner deux effets sur la décision
de divulgation. Premièrement, les actions légales contre les dirigeants, en cas de
divulgation inadéquate ou prématurée, peuvent encourager les entreprises à augmenter
la divulgation volontaire. Deuxièmement, le litige peut réduire les motivations des
dirigeants de fournir des informations, en particulier les informations prévisionnelles,
si les dirigeants croient que le système légal pénalise des prévisions. Par conséquent,
les dirigeants peuvent faire recours à la divulgation volontaire afin de réduire le risque
de contestation de la part d’actionnaires mécontents en cas d’annonces trop tardives
d’informations entraînant des révisions de cours (Skinner, 1994 ; 1997).

 L’hypothèse de la signalisation du talent des dirigeants 17

Trueman (1986), a discuté que les dirigeants talentueux ont une motivation pour
révéler volontairement les résultats prévisionnels, afin de révéler au marché la qualité
de l’équipe dirigeante et sa bonne gestion. Cependant, il n'y a aucune évidence pour
supporter ou réfuter cette hypothèse.

 L’hypothèse des coûts de propriété

Cette hypothèse suppose que la décision de divulgation des informations est influencée
par l’inquiétude qu’une telle révélation peut affecter leur place compétitive dans le
marché (Verrecchia, 1983 ; Darrough et Stoughton, 1990). Par conséquent, l’entreprise
est supposée avoir une motivation pour ne pas divulguer des informations qui
réduiront sa place compétitive.

Après avoir présenté les différentes hypothèses avancées par Healy et Palepu (2001),
nous essayons, dans le paragraphe suivant, d’exposer les différents avantages attendus
de la divulgation volontaire.

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2.2. La réduction du coût des ressources de financement


L’un des principaux avantages escomptés de la divulgation volontaire réside dans la
réduction des coûts des ressources de financement. L’offre volontaire d’informations
permet de réduire l’asymétrie informationnelle entre les initiés et les investisseurs
extérieurs. Par conséquent, le coût d’obtention de l’information pour les investisseurs
se réduit et leurs anticipations devenant plus homogènes. Dans ce cas, le coût du
capital est appelé à diminuer suite à la diminution des coûts de transaction (Amihud et
Mendelson, 1986).

Zhang (2001) a montré que la relation entre la divulgation d’information et le coût des
fonds propres peut être positive ou négative selon la fréquence de la divulgation.
L’augmentation de la fréquence de la publication de l’information réduit l’asymétrie
d’information entre les dirigeants et les investisseurs. Par conséquent, ceci contribue à
la diminution du coût des fonds propres de l’entreprise (Diamond et Verrechia, 1991 ;
Botosan, 1997). Cependant, la plupart des recherches théoriques anticipent une
relation négative entre la divulgation d’information et le coût du capital (Healy et 18
Palepu, 2001).

Sur le plan empirique, les résultats des études montrent que la relation entre le niveau
de la divulgation volontaire et le coût du capital (Botosan, 1997) et le coût de la dette
(Sengupta, 1998) est négative.

Hail (2001), a examiné l'effet de la divulgation d’information sur le coût des fonds
propres pour 73 sociétés non financières cotées sur le marché financier Suisse. L’auteur
teste l’hypothèse selon laquelle, il existe une association négative entre le coût du
capital et le niveau de divulgation d’informations. Les résultats obtenus sont similaires
à celles de Botosan (1997). La relation entre le coût des fonds propres et le niveau de
divulgation est négative.

En revanche, Botosan et Plumlee (2000) trouvent une relation non stable entre le coût
du capital et le niveau de divulgation d’information. Toutefois, en décomposant le
score de divulgation en sous éléments : la divulgation des rapports annuels, autres
publications et les relations avec les investisseurs examinés par l'AIMR (Association for

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Investment Management and Research), ils trouvent une relation significative et négative
liant la divulgation dans les rapports annuels avec le coût des fonds propres, une
relation significative et positive des autres publications avec le coût des fonds propres
et aucune relation avec les relations des investisseurs.

En plus de l’impact de la divulgation volontaire sur le coût du capital, ce type de


divulgation a un impact sur le coût de la dette. L’endettement constitue une source de
financement de grande importance pour toute entreprise. L’obtention d’un financement
auprès des bailleurs de fonds nécessite la satisfaction de certaines conditions. En effet,
les fournisseurs des capitaux évaluent la capacité de l’entreprise à honorer ses
engagements (remboursement des emprunts obtenus). A la lumière de cette évaluation,
l’emprunteur détermine le coût de la dette. Dans ce cas, tous type d’information
devient d’importance primordiale. Sengupta (1998) examine la relation entre la qualité
des informations divulguées et le coût de la dette. Il montre que les fournisseurs des
capitaux s’appuient davantage sur la qualité de divulgation dans le cas de forte
incertitude du marché. 19

2.3. L’augmentation de la liquidité des titres


Amihud et Mendelson (1986) puis Diamond et Verrecchia (1991) montrent, sous forme
d’une modélisation théorique, comment la publication volontaire réduit l’asymétrie
informationnelle et le coût des fonds propres, en attirant de nouveaux investisseurs. A
la suite de ces travaux, des tests empiriques ont été effectués notamment par Welker
(1995), Lang et Lundholm (1996), Botosan (1997), Healy et al. (1999), Botosan et
Harris (2000), Gelb et Zarowin (2000) et Leuz et Verrecchia (2000).

Ainsi, Welker (1995) analyse l’impact des politiques de publication sur le degré
d’asymétrie informationnelle et la liquidité des marchés des actions. Sur un échantillon
d’entreprises Américaines, et sur la période 1983-1990, il montre qu’il existe une
relation négative entre la publication d’informations et la liquidité du marché. Dans le
même contexte, Healy et al. (1999) étudient les conséquences des publications
volontaires sur la performance des actions et l’intermédiation sur le marché boursier.
Ils concluent, que la publication d’un volume accru d’informations améliore la

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performance et la liquidité des actions ainsi que l’intérêt des investisseurs


institutionnels et des analystes financiers.

Selon Verrechia et Diamond (1991), l’accroissement de la divulgation d’informations


permet de réduire l’incertitude, la demande des titres va s’accroître, et par conséquent,
la liquidité augmente. De plus, Healy et al. (1999) montrent que les entreprises qui ont
une politique de divulgation étendue bénéficient d’une augmentation significative dans
les prix de leurs actions.

2.4. L’amélioration du suivi par les analystes


L'analyste financier est considéré comme l'un des piliers dans l'investissement en
bourse. Son rôle est d’aider les investisseurs à choisir les valeurs qui correspondent le
mieux à leurs objectifs. Avec la mondialisation des marchés et de l'économie et le
développement des bourses électroniques, l'information est devenue primordiale.
L'analyste financier doit, ainsi, suivre en temps réel l'évolution des titres qu'ils suivent.
De plus, cette mondialisation a conduit les analystes à se spécialiser dans un domaine
20
particulier.

Les analystes financiers ne possèdent pas d'informations privilégiées. La majorité des


informations qu'ils utilisent est disponible pour le grand public. L’information
financière ou non financière a une grande importance pour les analystes. En effet, ces
derniers se basent sur les informations publiées par les entreprises pour formuler des
prévisions et des recommandations. Dans ce cadre, la divulgation volontaire peut être
conçue comme étant un outil qui permet aux analystes d’avoir plus d’informations sur
les titres qu’ils suivent. Par conséquent, les entreprises qui divulguent plus
d’informations seront mieux suivies par les analystes.

Les études empiriques portant sur la relation entre la divulgation et le suivi des
analystes financiers, montrent que la divulgation augmente le niveau de suivi des
analystes, et permet d’homogénéiser les prévisions de ces derniers. Lang et Lundholm
(1996) examinent la relation entre la divulgation et le nombre des analystes qui
suivent chaque entreprise. Les résultats montrent que les entreprises qui ont des
politiques de divulgation les plus informatives, estimées par les analystes, ont une

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large couverture par les analystes. Récemment, Francis et al. (2002) examinent la
relation entre l’organisation des « conferences calls » et la couverture des analystes. Les
auteurs découvrent une relation positive.

Bhushan (1989a, b) et Lang et Lundholm (1996) affirment que les informations privées
ne sont pas complètement révélées à travers les révélations exigées. Par conséquent, la
révélation volontaire permet de diminuer le coût d'acquisition d’informations et
l’augmentation de volume d’informations disponible aux analystes.

En plus de l’impact de la divulgation sur la couverture des analystes, les études


empiriques montrent que l’augmentation de la divulgation permet d’avoir des
prévisions plus homogènes, et avec moins d’erreurs. Hope (2002) remarque que les
divulgations des politiques comptables sont inversement associées à la dispersion des
prévisions et aux erreurs. Les résultats de cette étude sont logiques, étant donné que
l’augmentation de la divulgation des politiques comptables réduit l’incertitude des
analystes au sujet des résultats futurs ou sur la façon dont les résultats sont calculés.
21
Dans le cadre de la section suivante, nous essayons de discuter des différentes
contraintes qui peuvent entravées la pratique de divulgation volontaire d’informations.

SECTION 3. LES CONTRAINTES DE LA DIVULGATION


VOLONTAIRE
Singhvi (1972), suggère que la peur de perdre un avantage compétitif, le coût de
collecte de l’information, la divulgation de l’information stratégique qui peut appuyer
les syndicats, la menace d’un procès intenté par un investisseur ayant mal interprété
l’information et, enfin, une méconnaissance des besoins spécifiques des investisseurs,
sont parmi quelques facteurs qui poussent les entreprises à divulguer des informations
d’une façon inappropriée. Foster (1986), Elliot et Jacobson (1994) ont essayé d’aborder
ces contraintes en termes d’une analyse coûts/bénéfices.

Selon Foster (1986), la décision de divulgation peut être entravée par les coûts de
collecte et de traitement, les coûts de litiges, les coûts politiques, les coûts de perte
d’un avantage compétitif et les coûts des contraintes imposées au comportement
managériale.

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La pratique de la divulgation volontaire peut être entravée par plusieurs facteurs. Ces
derniers peuvent être regroupés en deux catégories. Le premier a trait aux facteurs liés
à l’entreprise. Il s’agit, principalement, de coût de préparation et de diffusion de
l’information (3.1) et le comportement managériale (3.2). La deuxième catégorie
englobe les facteurs liés à l’environnement externe de l’entreprise. Il s’agit de la perte
d’un avantage compétitif (3.3) et l’externalité (3.4).

3.1. Les coûts de la divulgation


La préparation et la diffusion des informations est un processus qui engendre des coûts
à supporter par l’entreprise. Ces coûts comprennent les coûts de collecte et de
traitement, les coûts de litiges, les coûts politiques, les coûts de perte d’un avantage
compétitif et les coûts des contraintes imposées au comportement managériale.

Les coûts de litiges seront supportés par l’entreprise dans le cas de poursuite légale.
Généralement, la probabilité que la divulgation engendre des coûts de litige et plus
importante quand il est question de divulgation d’informations prévisionnelles. Selon
22
Skinner (1994), l’environnement légal peut potentiellement réduire les motivations des
dirigeants à divulguer les informations, en particulier les informations prévisionnelles.
Cet auteur justifie ceci, par le fait que les managers croient que le système légal
pénalise les prévisions faites en bonne foi parce qu’il n’est pas capable de distinguer,
efficacement, entre les erreurs des prévisions inattendues dues à la chance et celles
dues à un biais de gestion délibéré.

Les coûts politiques sont subis lorsque les autorités politiques s’approprient certaines
richesses de l’entreprise en utilisant les informations publiées. A titre d’exemple, les
syndicats peuvent utilisés les informations publiées par les entreprises pour demander
des augmentations des salaires ou autres. A cet égard, Zéghal et Lajili (2000)
suggèrent que quelques groupes à l’intérieur ou à l’extérieur de l’entreprise peuvent
utiliser l’information sur le coût de la main-d’œuvre pour supporter leurs demandes
concernant les augmentations du salaire.

Les coûts de perte d’un avantage compétitif résultent de l’usage des informations
divulguées par les entreprises concurrentes. Les informations qui peuvent engendrées

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une perte d’un avantage compétitif sont généralement les informations concernant la
recherche et développement, les budgets alloués à la publicité, le chiffre d’affaires par
activité ou par secteur et les prévisions des marges bénéficiaires. L’étude de Gray,
Radebough et Roberts (1990) montre que le coût de perte d’un avantage compétitif est
considéré comme étant le coût le plus important lors de la prise d’une décision de
publication volontaire d’informations.

En plus des coûts que peut engendrer la divulgation d’information, le comportement


du dirigeant peut aussi affecter la décision de publication d’informations.

3.2. Le comportement managérial


Le manager est tenu de rendre compte de sa gestion des ressources de l’entreprise aux
actionnaires. En effet, les dirigeants, responsables de la production et diffusion de
l’information comptable et financière, peuvent exercer un monopole sur l’offre de ces
informations. Dans ce sens, Christopher (1999) abouti à une conclusion selon laquelle,
le dirigeant gère le processus de divulgation d’une manière qui lui permet de protéger
23
ses propres intérêts.

En matière de divulgation volontaire, les dirigeants disposent d’une marge de


manœuvre importante. Ils ont le pouvoir de déterminer la quantité des informations
publiées, la fixation de calendrier de publication et la détermination des destinataires
de l’information. En conséquence, le comportement des dirigeants vis-à-vis de l’offre
volontaire d’informations est l’un des facteurs qui entrave une telle offre.

3.3. La concurrence
Dans un environnement caractérisé par une concurrence acharnée, les entreprises
tendent à publier le minimum d’informations. Ceci se justifie par la crainte de perdre
un avantage compétitif suite à l’utilisation des informations publiées par les entreprises
concurrentes. Verrecchia (1983), a conclu que la diffusion des informations volontaires
dépend de la concurrence qui règne sur le marché.

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3.4. L’externalité
Dans un secteur d’activité donné, la politique de divulgation peut être entravée par les
effets qu’elle engendre sur les autres entreprises appartenant à la même industrie. Il
s’agit de la notion d’externalité. Dye (1990) définit deux types d’externalités :

- Les externalités réelles : on parle d’externalité réelle quand la publication


d’informations par une entreprises modifie les cash-flows des autres entreprises.

- Les externalités financières : on parle d’externalité financière quand la publication


d’informations par une entreprise a une incidence potentielle sur les modifications des
cours d’équilibre des autres entreprises, sans toutefois changer la distribution de leurs
cash-flows.

Foster (1986) montre que l’entreprise qui prend l’initiative de divulguer l’information
supporte la totalité des coûts de production. En plus, cette entreprise supporte la
variabilité la plus grande des cours que celle de ses concurrents. En effet, sur la base
des informations divulguées par la première entreprise, les acteurs du marché financier 24

vont anticiper progressivement les cours des autres entreprises appartenant au même
secteur.

En 1976 Frith, a été le premier qui a fait une étude dans ce domaine. Sur un échantillon
d’entreprises cotées à la bourse de Londers, il a conclu que la publication du rapport
annuel d’une entreprise avait un impact favorable (défavorable) sur son cours boursier,
elle avait aussi une incidence favorable (défavorable) sur les cours boursiers des autres
entreprises de la même industrie.

CONCLUSION
Dans le cadre de ce chapitre nous avons essayé de présenter, à travers la théorie de
l’agence et la théorie du signal, les différentes motivations de la divulgation volontaire.
Sous l’angle contractualiste de l’entreprise, l’offre volontaire d’information apparaît
comme un mécanisme permettant de gérer le conflit d’intérêts entre les insiders et les
outsiders. A côté des motivations de la divulgation volontaire, nous avons présenté les
résultats des études empiriques qui confirment qu’une telle divulgation permet de

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réduire le coût des ressources de financement ainsi que l’amélioration du suivi de


l’entreprise par les analystes. Au niveau de la dernière section du chapitre une brève
discussion des contraintes qui peuvent entravés la divulgation volontaire a été
présentée.

Etant donné que l’offre volontaire d’information est soumise à la discrétion du


dirigeant (vu l’absence de règles légales en matière de divulgation volontaire car elle
est volontaire). Par conséquent, la question qui se pose : Quelles sont alors les
solutions mises en place pour empêcher de tels comportements ?

Les mécanismes de gouvernement d’entreprise, internes et externes, visent à délimiter


l’espace discrétionnaire des dirigeants (Charreaux, 1997) et à aligner leurs
comportements sur les intérêts des actionnaires. Dans ce contexte, l’information
divulguée volontairement par les entreprises permet aux propriétaires de contrôler et
d’évaluer la gestion des managers. Elle constitue également un moyen pour les
dirigeants de se dédouaner sans avoir nécessairement l’intention de tromper le marché.
La relation entre la pratique de divulgation volontaire et les mécanismes de 25

gouvernement d’entreprise fera l’objet de deuxième chapitre. Ceci nous permet de


dégager les hypothèses de l’étude.

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Chapitre 2 : La pratique de
divulgation volontaire et les mécanismes de
gouvernement d’entreprise

Objectifs et Organisation du chapitre


Ce deuxième chapitre de ce mémoire traite la relation entre la divulgation
volontaire et les mécanismes de gouvernement de l’entreprise. Les objectifs du 26
chapitre sont les suivants :

(1) Discuter des rôles du conseil d’administration à travers les différentes


théories de la gouvernance ;
(2) Exposer la relation entre les caractéristiques du conseil d’administration et
la pratique de la divulgation volontaire ; et
(3) Exposer la relation entre la structure de propriété et la pratique de
divulgation volontaire.
Ce chapitre est organisé en trois sections :
Section 1. Les théories explicatives du rôle du conseil
d’administration et de la structure de propriété
Section 2. Le conseil d’administration et la divulgation volontaire
Sections 3. La structure de propriété et la divulgation volontaire

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INTRODUCTION
Dans le chapitre précédent nous avons montré, à travers les théories contractuelles de
l’entreprise, que les informations volontairement publiées permettent de réduire le
problème d’asymétrie informationnelle et les conflits d’agence entre les dirigeants et
les actionnaires. En plus, nous avons présenté les avantages attendus et les contraintes
de la divulgation volontaire. A travers cette revue de la littérature, il paraît que la
divulgation intentionnelle est bénéfique pour l’entreprise ainsi que pour les autres
parties prenantes. Étant donné que cette pratique est soumise à la discrétion du
dirigeant, il nous semble, donc, qu’il est intéressant d’étudier la relation entre la
pratique de la divulgation volontaire et les mécanismes de gouvernement d’entreprise.

Dans ce sens, l’impact des mécanismes de gouvernement sur la divulgation volontaire


a fait l’objet de plusieurs études empiriques. Ces mécanismes incluent la structure de
propriété (McKinnon et Dalimunthe, 1993 ; Chau et Gray, 2002 ; Ho et Wong, 2001 ;
27
Raffournier, 1995), la propriété des investisseurs institutionnels (Bushee et Noe, 2001 ;
Elgazzar, 1998), la proportion des directeurs externes dans le conseil d’administration
(Mak et Li, 2003 ; Forker, 1992 ; Eng et Mak, 2003), la présence d’une structure de
dualité dans le conseil (Ho et Wong, 2001) et la rémunération des dirigeants par stock-
options (Klassen et Mawani, 2000 ; Miller et Piotroski, 2000).

Ce deuxième chapitre, organisé en trois sections, a pour objet de mettre en relation,


d’une part, les mécanismes de gouvernement d’entreprise et la divulgation volontaire
des informations au niveau du rapport annuel, d’autre part. Il est à signaler que dans le
cadre de cette étude, nous se limitons seulement aux mécanismes internes.

La première section a pour objet de donner un aperçu sur les théories explicatives du
rôle du conseil d’administration et la structure de propriété. La deuxième et la
troisième section développent, respectivement, la relation entre les caractéristiques du
conseil d’administration et la structure de propriété et la divulgation volontaire.

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SECTION 1. LES THEORIES EXPLICATIVES DU ROLE DU


CONSEIL D’ADMINISTRATION ET DE LA STRUCTURE DE
PROPRIETE
La présente section est dédiée à la présentation d’une revue de la littérature portant
sur le rôle du conseil d’administration et la structure de propriété. Concernant le rôle
du premier mécanisme nous le traitons à travers trois théories de la gouvernance. Il
s’agit de la théorie contractuelle de l’entreprise, la théorie partenariale et la théorie
stratégique de la gouvernance. Pour appréhender le rôle de la structure de propriété,
en tant que mécanisme de gouvernement, il convient de se référer à la théorie de
l’agence.

1.1. Les théories explicatives du rôle du conseil d’administration


« Le conseil d’administration, en tant qu’un mécanisme de contrôle des dirigeants,
n’a pas pour objectif de réduire des conflits d’intérêts entre actionnaires et
dirigeants. Il s’agit d’une vision réductrice du rôle du conseil d’administration qui
est également chargé de protéger les intérêts des autres parties impliquées, entre
autres, les salariés et les fournisseurs et de faciliter le processus de création de 28
valeur en permettant aux dirigeants d’innover, de prendre les risques indispensables
au développement de l’entreprise » (Schatt A., 2000).

Selon cette citation, il semble que l’étude du rôle du conseil d’administration ne doit
pas être faite dans une vision réductrice en lui attribuant un rôle disciplinaire (théorie
contractuelle financière). Au contraire, le conseil d’administration joue des rôles plus
importants que le rôle disciplinaire.

Dans ce sens, Charreaux (2000) approche le conseil d’administration en distinguant


entre deux courants : le courant contractuel et le courant stratégique. Le premier
courant, issu des théories contractuelles de l’entreprise, englobe la théorie
contractuelle financière (1.1.1) et la théorie partenariale (1.1.2). Alors que le deuxième
courant, issu des théories cognitives et stratégiques de l’entreprise, représente les
théories stratégiques de la gouvernance (1.1.3).

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1.1.1. Rôles du conseil d’administration selon la théorie contractuelle financière

Selon la théorie contractuelle financière de la firme (théorie positive de l’agence,


théorie des coûts de transactions et théorie des droits de propriété), le rôle principal du
conseil d’administration est la réduction des coûts d’agence, de transaction ou de la
sous-valorisation des droits de propriété résultant de conflits d’intérêts entre les
actionnaires et les dirigeants.

Dans le cadre de cette théorie, la firme se réduit à un nœud de contrats, englobant les
contrats établis par le dirigeant (l’agent) et les apporteurs des capitaux ou encore les
actionnaires (le principal). Sous l’hypothèse de l’opportunisme des individus, les
dirigeants cherchent à satisfaire leurs besoins personnels au détriment des
actionnaires. Dans ce sens le conseil d’administration permet de réduire les coûts
d’agence inhérents à la séparation entre la propriété et le contrôle (Hermalin et
Weisbach, 1991).

Selon Jensen et Meckling (1976), le dirigeant a tendance à s'approprier une partie des
29
ressources de la firme sous forme de privilèges pour sa propre consommation
(dépenses discrétionnaires). Cette divergence d'intérêts est accentuée par la différence
des risques encourus. L'actionnaire peut perdre ses apports. Le dirigeant encourt le
risque de perdre son emploi et sa valeur sur le marché du travail (E. Fama, 1980).

En plus de l’hypothèse de l’opportunisme des individus, la théorie de l’agence repose


sur une hypothèse selon laquelle les individus sont susceptibles de tirer profit de
l'incomplétude des contrats. En effet, l’établissement des contrats qui envisagent tous
les cas de figure est une mission difficile, voire même impossible. Dans cette situation,
l’efficacité du système de gouvernement se mesure par sa capacité à réduire les pertes
de valeur résultant de conflits d’intérêts (Charreaux, 2000).

La théorie de l’agence attribue au conseil d’administration la mission de contrôler les


principaux dirigeants. Par conséquent, l’efficacité du conseil d’administration est
censée reposer sur la surveillance mutuelle et la présence d’administrateurs externes
non affiliés. En effet, la composition du conseil d’administration constitue une question
de grande importance dans la théorie de la gouvernance. Dans l’optique de la théorie

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contractuelle financière, la question est de savoir l’impact de l’introduction des


administrateurs externes sur l’efficacité du conseil d’administration.

La théorie des coûts de transaction va plus loin. Dans le cadre de cette théorie, le
conseil d’administration constitue un mécanisme organisationnel permettant de
garantir la sécurité des transactions entre la firme et les actionnaires, d’une part, et
entre la firme et les dirigeants, d’autre part. En plus, le conseil d’administration permet
de gérer les relations de l’entreprise avec les autres partenaires. Dans des situations
particulières la présence des représentants des partenaires de l’entreprise au sein du
conseil d’administration peut être justifiée par la nécessité de sauvegarde de leurs
intérêts. En effet, la présence des fournisseurs des capitaux dans le conseil est
nécessaire dans le cas où l’entreprise passe par des difficultés financières. Aussi la
représentation des salariés au sein du conseil peut être expliquée par l’insuffisance des
contrats établis entre l’entreprise et les salariés. Chaque partenaire de l’entreprise à des
intérêts et l’entreprise a aussi des intérêts. Dans cette situation, le conseil
d’administration doit assurer le respect des intérêts de tous les partenaires.
30

Le conseil d’administration ne doit pas être un simple amalgame d’individus, mais il


doit former une véritable équipe regroupant une variété de compétences et
d’expériences. D’ailleurs, Fama (1980) et Fama et Jensen (1983) soutiennent que la
réussite du rôle de contrôle du conseil d’administration est renforcée par l’inclusion de
membres externes.

Contrairement à Yermack (1996) qui montre les vertus des conseils d’administration
en matière de contrôle et leurs effets favorables sur la performance de la firme, Jensen
(1993) suggère que les conseils d’administrations sont inefficaces du fait que la culture
même du conseil essaye d’éviter les conflits. En effet, le président du conseil
d’administration fixe l’ordre du jour du conseil ainsi que les informations à divulguer
aux administrateurs. En plus, les membres détiennent une faible proportion dans le
capital de l’entreprise et le pouvoir est le plus souvent centralisé entre les mains d’une
seule personne.

Dans le cadre de la théorie contractuelle plusieurs études empiriques ont tenté de


tester l’efficacité des conseils d’administrations. Celles-ci, ont pour objet d’étudier

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l’influence des caractéristiques du conseil sur la richesse des actionnaires. Les résultats
semblent être mitigés. Selon Charreaux (2000), ces contradictions montrent que la
théorie contractuelle est très complexe pour plusieurs raisons.

Premièrement, le conseil d’administration n’est qu’un mécanisme particulier du


système de gouvernement des entreprises. Il intervient soit de façon complémentaire,
soit par substitution à d’autres mécanismes internes et externes. Ainsi, dans le cas des
entreprises de type familiales, le rôle disciplinaire du conseil d’administration est faible,
la discipline étant assurée par l’actionnaire majoritaire. Deuxièmement, sa fonction
disciplinaire peut dépasser les seules relations entre les actionnaires et les dirigeants
pour s’étendre à d’autres parties prenantes. Enfin, le conseil d’administration peut
assurer d’autres rôles complémentaires ou qui se contredisent avec son rôle
disciplinaire (Charreaux, 2000).

La théorie contractuelle financière du conseil d’administration comporte de


nombreuses faiblesses. A titre d’exemple, elle ne peut pas expliquer la présence des
parties prenantes telles que les salariés ou les banquiers au sein du conseil, et ne peut 31

rendre compte, de façon plausible, ni la diversité internationale des conseils, ni leurs


modes d’évolution (Charreaux, 2000). A ce titre, il est nécessaire d’appréhender le rôle
de cet organe à travers une autre théorie, permettant à la fois de remédier aux
faiblesses de la précédente théorie et mieux expliquer son rôle.

1.1.2. Rôles du conseil d’administration selon la théorie partenariale de la gouvernance

Selon ce courant théorique, le conseil d’administration est un mécanisme qui facilite la


création de valeur pour l’ensemble des intervenants. La théorie partenariale est une
vision élargie de la théorie contractuelle. Les adeptes de la théorie partenariale
définissent l’entreprise comme étant un jeu coopératif, une combinaison durable de
ressources spécifiques (Aoki, 1984). Elle est considérée comme un nœud
d’investissement spécifique à l’équipe de production (Rajan et Zingales, 1998). Dans ce
sens, l’efficacité du système de gouvernement est mesurée en termes de valeur
partenariale.

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Selon Charreaux (2000), l’importance accordé au caractère collectif de la création de la


rente organisationnelle aide à comprendre la place et le rôle des administrateurs
internes, siégeant dans le conseil d’administration, non seulement pour défendre leurs
investissements spécifiques mais, également, pour apporter de l’information afin
d’améliorer la création de la valeur. Dans ces approches élargies de la gouvernance, le
rôle du conseil d’administration ne se limite plus à surveiller le comportement des
dirigeants en faveur des actionnaires, il intervient, également, pour protéger
l’ensemble des relations créatrices de valeur, préserver et accroître le caractère
productif du nœud de contrats, soit en assurant un partage suffisamment équitable et
incitatif entre les différents partenaires soit en apportant une expertise.

Castanias et Helfat (1991), soutiennent l’hypothèse selon laquelle le dirigeant n’est


plus un destructeur de la valeur de l’entreprise, au contraire il contribue à la création
de la rente organisationnelle. Le dirigeant est incité à produire de la rente, afin de
rémunérer ses investissements en capital humain. Ainsi, un dirigeant qui se voit
attribuer une forte latitude décisionnelle, ne sera incité à accroître sa contribution que
32
s’il perçoit une partie de la rente.

Les parties contractants (actionnaires et dirigeants) apportent chacune un capital.


D’une part, les actionnaires apportent le capital financier nécessaire au fonctionnement
de l’entreprise, de l’autre part les dirigeants apportent leur capital managérial. Dans
cette situation, chaque partie est exposée à des risques symétriques. Le dirigeant peut
perdre son emploi suite à un éventuel comportement opportuniste des actionnaires. De
l’autre côté, les actionnaires perdraient également la rente managériale en cas de
licenciement du dirigeant.

La théorie partenariale de la gouvernance permet d’en mieux comprendre la


composition du conseil d’administration. En effet, la représentation des bailleurs de
fonds et des salariés au sein du conseil, peut être expliquée par la contribution de ces
membres à la création de la rente organisationnelle.

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1.1.3. Rôles du conseil d’administration selon la théorie stratégique de la gouvernance

La théorie stratégique de la gouvernance considère le conseil d’administration comme


étant un instrument cognitif aidant à la création de valeur. La vision stratégique traite
le problème de création de valeur d’une façon différente par rapport à la théorie
financière et la théorie partenariale. La différence réside, selon les adeptes de
l’approche stratégique, au niveau de la négligence de la question d’acquisitions et de
création des ressources par les autres approches.

La question d’acquisition et de création des ressources est inspirée de la théorie de


dépendance envers les ressources (Pfeffer et Slancik, 1978). Selon cette théorie, la
survie de l’entreprise est conditionnée par sa capacité à contrôler certaines ressources
indispensables, afin d’assouplir les contraintes des marchés ou à stabiliser
l’environnement. Par conséquent, l’entreprise vise à établir des liens inter-
organisationnels avec l’environnement externe, de façon à contrôler ces ressources
critiques. Dans cette logique on peut comprendre la composition du conseil
d’administration. 33

L’établissement des liens inter-organisationnels avec l’environnement externe peut se


faire à travers l’introduction au niveau du conseil des représentants des ressources les
plus critiques. A titre d’exemple, les banquiers qui peuvent garantir la survie de
l’entreprise. L’intégration des représentants des ressources critiques permet
d’influencer les décisions des dirigeants, et par conséquence limiter leur latitude
managériale.

La fonction de contrôle du conseil d’administration peut être utilisée pour expliquer la


relation entre la composition du conseil d’administration et les choix stratégiques de
l’entreprise. Baysinger et Hoskisson (1990) ont tenté d’établir un lien entre les types
de stratégies suivies en matière de diversification, de recherche et de développement et
la nature des contrôles effectués par les administrateurs. Les résultats montrent que
les administrateurs externes auraient tendance à privilégier les contrôles fondés sur
des indicateurs financiers alors que les administrateurs internes font recourir aux
indicateurs de nature stratégique.

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Dans le cadre de la théorie stratégique de la gouvernance les qualités demandées aux


administrateurs ne se conçoivent plus en termes d’indépendance et d’expertise en
matière de contrôle, mais en fonction des contributions cognitives pouvant s’intégrer
dans un projet collectif. Goodstein, Gautam et Boeker (1994) montrent que la diversité
des membres du conseil d’administration a un effet significatif sur les changements de
stratégie dans un environnement turbulent. Cependant, lorsque la répartition des
administrateurs externes est effectuée selon le critère interne/externe, les auteurs
constatent que la présence des administrateurs externes n’a pas d’effet significatif sur
l’importance de ces changements.

Le recours aux théories cognitives de la firme (théorie comportementale de la firme,


théorie évolutionniste et les théories des ressources et des compétences), permet de
mieux comprendre le rôle joué par le conseil d’administration. A cet égard, une théorie
du conseil d’administration doit permettre d’expliquer la composition ainsi que les
rôles joués par ce dernier.

Charreaux et Pitol-Belin (1985a, 1985b et 1990) constatent, dans le contexte français, 34

que le rôle du conseil d’administration évolue avec la structure de propriété et sa


fonction disciplinaire devient secondaire dans les entreprises familiales ou contrôlées.
Ces constatations renforcent l’idée selon laquelle le conseil d’administration n’est qu’un
maillon du système de contrôle des dirigeants. En effet, il nous semble intéressant
d’aborder le rôle de la structure de propriété dans le cadre de la théorie de l’agence.

1.2. Les théories explicatives du rôle de la structure de propriété


Le thème de la structure de propriété trouve son origine dans les travaux de Berle et
Means (1932) et la mise en évidence des problèmes suscités de la séparation des
fonctions de propriété et de contrôle. La structure de propriété est considérée comme
un mécanisme permettant de réduire les conflits d’agence résultant de la séparation de
ces deux fonctions.

La structure de propriété peut être considérée comme un facteur important dans la


détermination de la valeur de la firme (Demsetz et Lehn, 1985). Selon Jensen et
Meckling (1976), la propriété managériale minimise les problèmes d’agence qui

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proviennent de la séparation entre propriété et contrôle et maximise la valeur de la


firme.

Dans le cadre de ce paragraphe, nous analysons trois formes d’actionnariats. Il s’agit


de la concentration du capital (1.2.1), la propriété managériale (1.2.2) et la nature de
certains actionnaires particuliers (1.2.3).

1.2.1. La concentration du capital

Dans le cas où la propriété est concentrée, les actionnaires sont incités à contrôler plus
efficacement le comportement des dirigeants. En effet, la présence d’actionnaires
détenant des parts significatives du capital leur confère un pouvoir important. Par
conséquent, ils peuvent obliger les dirigeants à travailler en leur faveur. Demsetz
(1983), Shleifer et Vishiny (1986), supposent l’existence d’une relation positive entre la
concentration de la propriété et l’efficacité du contrôle.

1.2.2. La propriété managériale


35
La fraction du capital détenue par le dirigeant a été au centre des recherches en matière
de gouvernement d’entreprise. En effet, la participation du dirigeant dans le capital de
l’entreprise à donner lieu à une panoplie d’explications de la relation entre cette forme
de propriété et le pouvoir discrétionnaire du dirigeant. A ce sujet, quatre positions
théoriques peuvent être identifiées ; la thèse de la convergence des intérêts (i), la thèse
de l’enracinement des dirigeants (ii), la thèse de neutralité de la structure de propriété
(iii) et la thèse de « non linéarité » (iv).

i. La thèse de la convergence des intérêts

Berle et Means (1932) et Jensen et Meckling (1976), suggèrent que la détention des
actions par les dirigeants constitue un moyen pour résoudre les conflits d’intérêts et
l’asymétrie informationnelle entre les actionnaires et les dirigeants.

Jensen et Meckling (1976) supposent que l’intensité de conflit d’intérêts entre


actionnaires et dirigeants et vraisemblablement fonction de répartition du capital de
l’entreprise. En effet, la fraction du capital détenue par le dirigeant (propriété
managériale) est négativement reliée avec l’intensité de conflit. Plus la participation

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des dirigeants dans le capital est élevée moins les conflits d’intérêts seraient
importants et la performance est plus importante.

ii. La thèse de neutralité de la structure de propriété

La thèse soutenue par la théorie de l’agence a été contestée par Demsetz (1983). Cet
auteur soutient que la structure de propriété n’a aucun effet sur la valeur de la firme.
Cependant, une relation positive entre la propriété managériale et la performance de la
firme a été montrée (Agrawal et Knoeber, 1996).

Sur un échantillon de 400 entreprises Américaines, Agrawal et Knoeber (1996) ont


étudié l’impact des mécanismes de contrôles des dirigeants sur la performance. Cette
dernière a été mesurée à l’aide de ratio de Q Tobin (la valeur marchande de la dette et
des fonds propres divisé par le coût de remplacement des actifs). Les mécanismes
retenus par les auteurs sont : la part du capital détenue par le dirigeant, l’existence des
investisseurs institutionnels, des détenteurs de blocs de contrôles, la proportion des
administrateurs externes, l’endettement, le marché des cadres dirigeants et le marché 36
financier.

Les auteurs montrent qu’il existe une relation positive entre la performance et la part
du capital détenue par le dirigeant. Cependant, l’impact de tous les mécanismes retenus
sur la performance n’a pas été confirmé, sauf pour la proportion des administrateurs
externes. Ces résultats confirment la thèse de neutralité de la structure de propriété.

iii. La thèse de l’enracinement managériale

Les adeptes de cette thèse indiquent que la relation entre la fraction du capital détenue
par les dirigeants et la performance de la firme est négative. En effet, la théorie de
l’enracinement suppose que la propriété managériale peut être utilisée par les
dirigeants pour s’enraciner dans leurs fonctions (Shleifer et Vishny, 1989 ; Claessens,
Djankov et Lang, 2000).

Shleifer, et Vishny (1988), affirment que les managers qui détiennent une fraction
considérable des actions de la firme vont avoir suffisamment de droits de vote et
d’influence sur le conseil d’administration pour garantir leur emploi, et ce, avec une

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rémunération conséquente. En plus, les dirigeants qui détiennent une part importante
dans le capital peuvent échapper aux différents systèmes disciplinaires. Par conséquent,
leur pouvoir discrétionnaire serait plus élevé et ils peuvent adopter des stratégies, afin
de retirer le maximum de rentes de la position hiérarchique occupée. Ceci rend leur
remplacement coûteux pour l’organisation à laquelle ils appartiennent, ce qui leur
permet d’augmenter leur pouvoir ainsi que leur espace discrétionnaire (Alexander et
Paquerot, 2000).

iv. La thèse de « non linéarité »

La thèse de non linéarité de la relation entre la structure de propriété et la


performance est soutenue par Stulz (1988). Cette thèse a été confirmée par McConnell
et Seavaes (1990). Ils montrent que la performance de l’entreprise augmente puis
diminue au fur et au mesure que la propriété devient concentrée entre les mains des
dirigeants et des administrateurs.

Dans ce sens, Shleifer, et Vishny (1988) affirment qu’un faible pourcentage de la 37


propriété managériale peut assurer l’alignement des intérêts des insiders et des outsiders
(thèse de la convergence des intérêts). Cependant, un pourcentage élevé peut favoriser
l’enracinement du dirigeant. Par conséquent, il apparaît que la validation empirique de
la relation entre la structure de propriété et la performance dépend de la zone où se
situe le pourcentage du capital détenu par les dirigeants. En effet, la thèse de
l’enracinement managériale est soutenue par Morck et al. (1988), dans le cas où le
pourcentage du capital détenu par le dirigeant se situe entre 5% et 25%. Toutefois,
lorsque le pourcentage détenu par le dirigeant et inférieur à 5% et supérieur à 25% les
auteurs confirment la thèse de la convergence des intérêts.

Selon Charreaux (1993) les résultats contradictoires des études voulant tester l’impact
de la fraction du capital détenue par le dirigeant sur la performance, sont dus
notamment à la diversité des mesures de performance et de détention du capital
utilisées.

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1.2.3. La nature des actionnaires particuliers

Les actionnaires importants peuvent influencer les coûts d’agence, la surveillance des
dirigeants et la performance des entreprises. Ces actionnaires sont dotés de ressources
importantes lui permettant d’accéder facilement aux informations sur l’entreprise et
exercer le contrôle sur les dirigeants d’une manière efficiente. Cependant, les
actionnaires détenteurs de blocs de contrôle sont plus sensibles aux pertes potentielles
de leur entreprise que les actionnaires minoritaires. Ceci peut être justifié, par la faible
diversification de portefeuilles détenus par ces actionnaires.

La théorie de l’agence postule l’existence de plusieurs catégories d’actionnaires


pouvant exercer un contrôle efficace sur les dirigeants. Dans ce paragraphe, nous se
limitons à la présentation des actionnaires institutionnels en tant que forme
d’actionnariat permettant d’exercer un contrôle efficace et contribue à une meilleure
performance.

Les actionnaires institutionnels représentent des partenaires influents pour l’entreprise


38
car leurs moyens financiers sont importants et leur permettent de devenir des
investisseurs actifs dans le contrôle de la gestion de la firme. Dans ce sens, Agrawal et
Knoeber (1996) supportent l’hypothèse selon laquelle la présence des investisseurs
institutionnels au sein du conseil d’administration permet d’influencer son rôle
disciplinaire.

La relation entre la performance de l’entreprise et la nature des actionnaires a fait


l’objet de plusieurs études empiriques. Les résultats apparaissent mitigés. A titre
d’exemple, Charreaux (1991), conclu, dans le contexte français, à une performance
supérieure pour les entreprises familiales par rapport aux sociétés contrôlées et aux
sociétés managériales. Cependant, Mehran (1995) rejette toute relation significative
entre la performance et la nature des actionnaires qu’ils soient des individus,
institutions financières ou sociétés.

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SECTION 2. LE CONSEIL D’ADMINISTRATION ET LA


DIVULGATION VOLONTAIRE
Le conseil d’administration représente le sommet du système de contrôle dans les
grandes firmes, réunissant les rôles duaux de contrôle et de ratification (Fama et
Jensen, 1983). The Public Oversight Board (1995) souligne que « le conseil
d’administration joue un rôle actif dans l’élaboration du processus des rapports financiers ». En
effet, le conseil d’administration joue un rôle important dans le processus de
divulgation des informations.

Le « Code of Best Practice for Corporate Governance » stipule que le conseil


d’administration doit, en plus de ses fonctions d’établissement des plans et des
stratégies et d’approbation des budgets, contrôler l’efficacité des pratiques de
gouvernance, assurer l’intégrité du système des rapports financiers et comptables, ainsi
que du processus de divulgation de l’information.

Selon John et Senbet (1998), l'efficacité du conseil d'administration dans le contrôle de


39
la gestion est déterminée par sa composition, indépendance et sa taille. Dans le cadre
de cette section, nous mettons en relation les caractéristiques du conseil
d’administration d’une part, et la divulgation volontaire de l’autre part. Les
caractéristiques étudiées sont : la taille (2.1), l’indépendance (2.2) et la structure des
fonctions du directeur général et président du conseil (2.3).

2.1. La taille du conseil d’administration


Plusieurs auteurs, Lipton et Lorsch (1992) et Jensen (1993), ont traité, dans le cadre de
la théorie de gouvernement d’entreprise, le problème de la taille du conseil
d’administration. Ces auteurs suggèrent que lorsque le conseil d’administration est de
petite taille, ceci permet une meilleure répartition des responsabilités entre les
administrateurs.

Selon Lipton et Lorsch (1992), il est recommandé d’avoir un conseil d’administration


composé de dix administrateurs, mais il vaut mieux que la taille du conseil soit égale à
huit ou sept administrateurs. Jensen (1993), stipule que la mise en place d’un conseil de
petite taille améliore la performance de ses membres dans l’accomplissement de leurs

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fonctions. Ces arguments supportent les prédictions de la théorie comportementale des


organisations. Selon cette dernière, la productivité des travailleurs diminue dans les
groupes à effectif élevé (Steiner, 1972).

Yermack (1996) évoque deux principaux soucis de l’effet de la taille du conseil sur le
fonctionnement de ses administrateurs. Il s’agit de l’augmentation des problèmes de
communication et de coordination et la baisse de la capacité des administrateurs à
contrôler les dirigeants.

Sur le plan empirique, Yermack (1996) a effectué une étude comparative portant sur
l’impact de la taille sur le fonctionnement du conseil. L’échantillon comprend des
entreprises caractérisées par des conseils d’administrations de grande taille (24
membres) et d’autres de petite taille (6 membres). Les résultats montrent que les
conseils de grande taille conduisent d’une façon gênante la coordination, la
communication et la prise de décision entre les différents administrateurs que les
conseils de petite taille.
40
Les constats empiriques concernant la relation entre la crédibilité de l’information
financière et la taille du conseil d’administration sont contradictoires. Beasley (1996) a
trouvé une relation positive entre la taille du conseil et la probabilité de fraudes dans
les états financiers. Cependant, Abbott, Parker et Peters (2000), dans le même
contexte, n’ont pas trouvé de relation entre les deux.

Vafeas (2000) a étudié la relation entre le contenu informatif du résultat et la taille du


conseil d’administration, ainsi que la fraction des administrateurs externes. Les
résultats montrent que les résultats des entreprises caractérisées par un conseil de
petite taille sont perçus comme plus informatifs par les acteurs du marché que les
résultats des entreprises avec des conseils de grande taille.

Concernant la relation entre la taille du conseil d’administration et le niveau de


divulgation volontaire, a été moins étudiée (Faten, 2004 en France et Cheng et
Courtenay, 2006 à Singapour). Ces deux études montrent qu’il n’existe aucune
association entre la taille du conseil et le niveau de révélation volontaire.

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D’où notre première hypothèse :


Hypothèse n°1 : Il n’y a aucune relation entre la taille du conseil
d’administration et le niveau de divulgation volontaire.

2.2. L’indépendance des membres du conseil d’administration


La composition du conseil d’administration a donné lieu à une abondante littérature
financière. La plupart des études portant sur la composition du conseil
d’administration font, généralement, la distinction entre administrateurs internes et
administrateurs externes. Ces derniers sont peu alignés à la gestion et peuvent être
plus inclinés pour encourager les entreprises à divulguer plus d’informations aux
investisseurs extérieurs.

Le recours aux administrateurs externes se justifie, selon la théorie de l’agence, par le


fait que les administrateurs internes ne disposent pas du pouvoir suffisant pour
s’opposer aux décisions des dirigeants. Les administrateurs externes sont recrutés
pour leurs compétences. Leur indépendance à l’égard des dirigeants leur permet de
s’opposer aux décisions les plus contestables (Weisbach, 1988). Néanmoins, sur le plan 41
pratique, il est difficile de s’assurer que les administrateurs n’ont effectivement aucun
lien avec les dirigeants.

Fama (1980) Fama et Jensen (1983) suggèrent que l’efficacité du conseil


d’administration est censée reposer sur la surveillance mutuelle entre dirigeants du
conseil et sur la présence d’administrateurs externes. Weisbach (1988) et Denis et Sain
(1999) trouvent que les conseils dominés par les administrateurs externes sont plus
susceptibles de réagir à une mauvaise performance, et ce, en procédant au
remplacement du dirigeant.

Selon le rapport de VIENOT (1999), « La présence d’administrateurs réellement


indépendants en nombre suffisant dans les conseils d’administration est un élément essentiel de
la garantie de la prise en compte de l’intérêt de l’ensemble des actionnaires dans les décisions de
la société ».

Rosenstein et Wyatt (1990) montrent que les entreprises réalisent un rendement


anormal positif, après l’annonce de l’augmentation du nombre d’administrateurs

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externes dans le conseil d’administration. Dans le même sens, Mak et Li (2001)


montrent qu’un conseil de petite taille dominé par les administrateurs externes, permet
d’améliorer l’efficacité du contrôle des dirigeants.

Quant à l'impact de la composition du conseil d’administration sur la divulgation,


l'évidence est limitée et est mélangée. Néanmoins, Williamson (1984) fournit une
structure, selon laquelle le gouvernement d'entreprise est positivement relié avec la
qualité de la divulgation de l’entreprise. Forker (1992) a trouvé qu'un pourcentage
élevé d’administrateurs indépendants au niveau du conseil, permet d’augmenter le
contrôle de la qualité de la divulgation d’information financière.

Ho et Wang (2001), en utilisant une mesure directe de révélation volontaire basée sur
les perceptions des analystes, étaient incapable de confirmer une relation significative
entre le niveau de révélation volontaire et l’indépendance du conseil d’administration.
Eng et Mak (2003) montrent que la révélation non obligatoire est négativement
associée avec le pourcentage d’administrateurs indépendants. Cheng, et Courtenay
(2006) documentent une association significativement négative entre la divulgation 42

volontaire et le pourcentage d’administrateurs non-exécutifs « experts ». Ces résultats


courus contre la structure de Williamson (1984) et l'intuition selon laquelle une plus
grande indépendance du conseil est liée à plus de transparence et un meilleur contrôle.

Cependant, Leung et Horwitz (2004) ont montré une association significative et


positive entre la divulgation volontaire et l’indépendance du conseil d’administration,
mais seulement pour les entreprises avec basse propriété du dirigeant (inférieure ou
égale à 25%). De plus, Chen et Jaggi (2000) trouvent une association positive entre la
divulgation financière obligatoire de l’entreprise et la proportion d’administrateurs
indépendants non-exécutifs.

Actuellement, il n'y a aucune recherche empirique qui a lié avec succès l'indépendance
du conseil à une mesure directe de divulgation volontaire. En fait, peu d'études dans ce
domaine, qui utilisent une mesure directe de la divulgation volontaire, ont fournies des
résultats inattendus. Cependant, l'existence de la structure théorique de Williamson
(1984), et quelques évidences empiriques qui fournissent une base pour suggérer que
l’efficacité de contrôle d'un conseil est en rapport avec sa composition.

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D’où notre deuxième hypothèse :


Hypothèse n°2 : Il existe une relation positive entre la proportion des
administrateurs indépendants et le niveau de divulgation volontaire.

2.3. La structure de leadership du conseil

Fama et Jensen (1983) affirment que la séparation effective entre la gestion et le


contrôle des décisions nécessite que les deux fonctions (dirigeant et président du
conseil d’administration) soient occupées par deux personnes différentes. Jensen (1993)
indique que le manager ne devrait pas être en même temps le président du conseil, car
dans ce cas il réduit l’efficacité des mécanismes de gouvernement.

Le point de vue des théoriciens de l’agence ne coïncide pas avec les prédictions des
autres théories, quant à la séparation ou non des fonctions de direction générale et de
présidence du conseil. En effet, Brickley et al. (1997) concluent que le cumul des
fonctions présente de réels avantages pour les actionnaires. Empiriquement, et dans le
contexte français, Godard et Schatt (2003) trouvent que les entreprises caractérisées
par le cumul des fonctions sont plus rentables sur le long terme. Ces résultats 43
confirment le rôle primordial joué par le leadership pour créer de la valeur.

Selon Lorsh (1989, p. 185), « l’existence d’un leader au sein du conseil différent du dirigeant
pourrait significativement aider les administrateurs à prévenir les difficultés ainsi qu’à agir en
cas de crise ». Cependant, Franks, et Mayer (1992) défendent un point de vue différent.
Les résultats de leur analyse, dans le cas Allemand, montrent que le conseil de
surveillance laisserait aux dirigeants une marge de manœuvre importante.

Dans le contexte Britannique, le rapport Cadbury (1992) suggère qu’une seule


personne ne doit pas être en mesure de réunir à la fois deux ou plusieurs fonctions
incompatibles surtout lorsqu’il s’agit des fonctions président du conseil et de directeur
général.

Selon Charreaux et Pitol-Belin (1990), la plupart des études montrent que


l’indépendance entre le conseil de surveillance et le directoire est assez illusoire. Selon
ces deux auteurs, « le directoire a parfois tendance à se comporter comme un mini-conseil

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d’administration et à se conduire vis-à-vis du conseil de surveillance comme le président du


conseil par rapport au conseil d’administration ».

En Tunisie, le législateur a laissé aux entreprises le choix de la forme de direction et


d’administration des sociétés anonymes. En effet, selon l’article 188 du code des
sociétés commerciales « la société anonyme est administrée par un conseil d’administration
ou par un directoire et un conseil de surveillance ». Cependant, les entreprises Tunisiennes
ont un penchant à la forme moniste.

La personne qui occupe les deux fonctions aurait tendance à ne pas divulguer les
informations défavorables aux investisseurs extérieurs. Fama et Jensen (1983)
discutent que toutes conséquences adverses pourraient être éliminées par la discipline
du marché. Mais, dans le cas où les deux fonctions sont réunies par la même personne,
Forker (1992) montre que cette personne présente une menace pour la qualité des
informations publiées.

D’où notre troisième hypothèse : 44


Hypothèse n°3 : Il existe une relation négative entre la présence d’une structure
d’unité et le niveau de divulgation volontaire.

SECTION 3. LA STRUCTURE DE PROPRIETE ET LA


DIVULGATION VOLONTAIRE
La théorie de l'agence suggère que lorsqu'il y a une séparation de la fonction de
propriété et de contrôle dans une entreprise, les coûts d'agence potentiels surviennent
à cause de conflits d'intérêts entre l’agent et le principal (Jensen et Meckling, 1976).

Fama et Jensen (1983) soumettent que lorsque le partage de la propriété est largement
tenu, les conflits potentiels entre le principal et l'agent est plus grand, que dans les
entreprises fermement tenues. En conséquence, il est possible que la divulgation
d’informations soit plus grande dans les entreprises largement tenues, afin que les
actionnaires puissent, efficacement, saisirent que leurs intérêts économiques sont
optimisés. En plus, la divulgation des informations peut être considérée comme un
moyen utilisé par les agents pour signaler qu'ils agissent dans les meilleurs intérêts des
propriétaires.

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Sur le plan empirique, Hossain et al. (1994) ont montré que la structure de propriété
est statistiquement reliée avec le niveau d’information volontairement divulguée par
les entreprises Malaisiennes.

Dans le cadre de ce travail de recherche, nous se limitons à la discussion de trois


aspects de l’actionnariat. Il s’agit de la concentration du capital (3.1), la propriété
managériale (3.2) et la présence des investisseurs institutionnels (3.3).

3.1. La concentration du capital


La concentration du capital est un gage d’efficacité du contrôle de la gestion des
dirigeants par les actionnaires (Demsetz, 1983 ; Shleifer, etVishny, 1986 ; Agrawal, et
Mandelker, 1990).

Lorsque le capital est concentré entre les mains de quelques actionnaires, le problème
de conflits d’intérêts se produit entre les actionnaires majoritaires et les actionnaires
minoritaires. Ceci peut être justifier, par le fait que les actionnaires majoritaires sont
censés avoir un contrôle presque total sur les dirigeants. 45

L’expropriation des actionnaires minoritaires peut se faire par plusieurs moyens.


D’abord, les dirigeants peuvent prendre des décisions qui ne maximisent pas la
richesse de l’ensemble des actionnaires. Il s’agit, par exemple, des décisions qui
favorisent une surconsommation au profit d’une minorité ou le suivi d’une politique de
sous-investissement. Ensuite, l’expropriation peut être attribuable à la différence
d’horizon entre les insiders et les actionnaires minoritaires. En effet, les actionnaires
minoritaires ont un horizon limité par rapport aux actionnaires majoritaires. Ces
derniers sont incités à opter pour les projets à long terme. Enfin, la mise en place, par
les insiders, de dispositifs contrariant les principes de transparence et d’équité dans la
répartition et l’exercice des droits de vote provoque des effets néfastes sur les intérêts
des actionnaires minoritaires.

Quant à la relation entre la concentration de la propriété est la divulgation volontaire,


Chau et Gray (2002) montrent que la publication volontaire est positivement corrélée
avec la dispersion de la propriété. Ho et Wong (2001) montrent que, dans le cas où le

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capital est concentré les intérêts des actionnaires minoritaires seront lésés et les
dirigeants seront amenés à publier moins d’informations facultatives.

Dans le contexte Allemand, Leuz (1999) montre que la concentration de la propriété


est négativement et significativement associée avec la divulgation des rapports
segmentés. Dans la même zone géographique, l’Europe, Arcay et Vazquez (2002)
testent, en Espagne, l’effet de la concentration de propriété sur la divulgation. Ils
montrent que, la divulgation volontaire est positivement reliée à la proportion du
capital libre flottant.

D’où notre quatrième hypothèse :


Hypothèse n°4 : Il existe une relation négative entre la concentration de la
propriété et le niveau de divulgation volontaire.

3.2. La propriété managériale


Les conflits d’agence entre actionnaires et managers, ont été largement étudiés par les
chercheurs voulons comprendre la nature de la firme (Jensen et Meckling, 1976 ;
46
Fama, 1980 ; Fama et Jensen, 1983). En effet, la propriété managériale semble avoir un
rôle non négligeable dans la gestion de ces conflits (Stulz, 1988).

Berle et Means (1932) affirment qu’une faible propriété managériale et une dispersion
élevée de l’actionnariat, conduisent les managers à employer les actifs de la firme dans
leurs propres intérêts. Il en découle une baisse de l’efficacité économique de
l’entreprise.

En mettant l’accent sur le problème de conflits d’intérêts entre les dirigeants et les
actionnaires, la théorie de l’agence affirme que cette divergence d’intérêts peut être
limitée par l’augmentation de la part du capital détenue par les dirigeants.

Le contrôle par les actionnaires extérieurs engendre une augmentation des coûts de
l'entreprise. Cependant, ce contrôle par les actionnaires extérieurs peut être réduit si
les dirigeants peuvent fournir des informations d’une manière volontaire. La révélation
volontaire est considérée, donc, comme un substitut de contrôle (Eng et Mak, 2003).

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Les évidences empiriques montrent l’existence d’une relation négative entre le niveau
de divulgation volontaire et la part du capital détenue par le dirigeant. Ruland et al.
(1990) montrent que la propriété managériale est négativement reliée avec la
divulgation. Sur un échantillon de 158 entreprises cotées sur la bourse de Singapore,
Eng et Mak (2003) trouvent que la propriété managériale est négativement associée
avec le niveau de divulgation volontaire.

D’où notre cinquième hypothèse :


Hypothèse n°5 : Il existe une association négative entre la propriété managériale
et le niveau de divulgation volontaire.

3.3. La propriété institutionnelle


Le rôle actif des investisseurs institutionnels dans le gouvernement d’entreprise a été
confirmé par plusieurs études empiriques. Ces investisseurs disposent des ressources
nécessaires pour surveiller les dirigeants et influencer leurs décisions en vue de
maximiser le rendement de leur investissement et minimiser les coûts d’agence.
(Lapointe, 2000). De plus, en tant que groupe, les investisseurs institutionnels 47
bénéficient des économies d’échelles et par conséquent peuvent être plus efficaces au
niveau du traitement des informations divulguées (O’Neill et Swicher, 2003).

Dans la littérature, deux points de vue opposés ont été avancé quant au rôle des
investisseurs institutionnels à savoir : l’hypothèse du « contrôle actif » et l’hypothèse
de « l’alliance stratégique ». Selon la première hypothèse, les investisseurs
institutionnels sont des investisseurs à « long terme » motivés à contrôler les
dirigeants. Alors que la deuxième hypothèse stipule que, les investisseurs
institutionnels et les managers trouvent la coopération mutuelle plus avantageuse, ce
qui permet d’alléger le niveau du contrôle et une diminution de la qualité des rapports
comptables.

Agrawal, et Mandelker (1992), remarquent que la présence dans le capital


d’actionnaires financiers et institutionnels influence favorablement la performance de
la firme. Les actionnaires financiers et institutionnels disposent des ressources
importantes lui permettant de contrôler l’entreprise à un coût faible par rapport aux
autres propriétaires de l’entreprise. Selon Healy et al. (1999), les investisseurs

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institutionnels sont considérés comme les agents les plus exigeants en termes de
publication des informations financières régulières et en temps opportun.

Tasker (1998), teste l’hypothèse selon laquelle la propriété institutionnelle est


positivement associée à la probabilité que l’entreprise organise une « conferences calls »
trimestrielle. Les résultats de l’étude montrent que, les entreprises caractérisées par
une forte propriété institutionnelle organisent plus de « conferences calls ». En plus, sur
un échantillon de 1262 entreprises et sur une période de 4 ans, Elgazzar (1998) montre
que la présence de plus en plus dominante des investisseurs institutionnels, est associée
positivement à la publication prématurée des résultats. Healy et al. (1999) trouvent que
l’augmentation de divulgation est associée avec l’augmentation de la propriété
institutionnelle. De même, Bushee et Noe (2001) confirment cette relation.

D’où notre sixième hypothèse :


Hypothèse n°6 : La présence des investisseurs institutionnels est associée
positivement avec le niveau de divulgation volontaire.
48
CONCLUSION
En conclusion, ce deuxième chapitre de la première partie a été consacré à la discussion
de la relation entre les mécanismes de gouvernement d’entreprise et la pratique de
divulgation volontaire.

Dans le cadre de la première section, nous avons présenté les rôles joués par le conseil
d’administration et la structure de propriété selon les différentes théories jugées
capable d’appréhender les rôles de ces mécanismes. A travers les théories de
gouvernance, le rôle joué par le conseil d’administration a été considérablement évolué.
En partant d’une vision réductrice du rôle du conseil d’administration, attribuant à ce
dernier un rôle disciplinaire, le rôle de ce mécanisme est devenu plus important selon
les théories stratégiques de la gouvernance. En effet, le conseil d’administration peut
joué un rôle dans l’établissement de la stratégie de l’entreprise et le développement de
l’innovation.

La deuxième et la troisième section, ont été consacrées au développement des


hypothèses de la recherche. Nous avons fait ressortir six hypothèses. Les trois

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premières hypothèses, mettent en relation la taille, l’indépendance et la structure de


leadership du conseil d’administration avec le niveau de divulgation volontaire. Alors
que les autres hypothèses, portent sur la relation entre le niveau de divulgation
volontaire et les trois éléments de la structure de propriété à savoir : la concentration
du capital, la propriété managériale et la propriété institutionnelle.

Au niveau de la partie suivante, nous essayons de valider empiriquement les


hypothèses développées dans le cadre de cette première partie.

49

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DEUXIÈME PARTIE

VALIDATION EMPIRIQUE : CAS DES


ENTREPRISES COTEES A LA BVMT

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« La théorie c’est quand on


sait tout et rien ne fonctionne. La
pratique c’est quand tout fonctionne
et que personne ne sait pourquoi.
Ici, nous avons réuni théorie et
pratique rien ne fonctionne et
personne ne sait pourquoi… »
Albert EINSTEIN (1879-1955)

La deuxième partie de ce mémoire a pour objet de valider empiriquement, dans le


contexte Tunisien, l’impact des caractéristiques du système de gouvernement
d’entreprise sur le niveau de divulgation volontaire. Comme nous avons indiqué dans
la partie précédente, nous se limitons à l’étude de l’impact des caractéristiques du
conseil d’administration et les formes d’actionnariat sur le niveau de divulgation
volontaire. Cette deuxième partie est scindée en deux chapitres.
50
Le premier chapitre, intitulé « Présentation de la méthodologie de recherche », expose
la méthodologie suivie dans le cadre de cette étude. Tous d’abord, nous présentons,
dans la première section, notre échantillon, le mode de collecte et les sources de
données et les mesures adoptées des variables de substitution. Ensuite, nous
présentons la spécification économétrique du modèle à tester, ainsi qu’une
représentation schématique. Enfin, une présentation des différents tests statistiques
utilisés dans cette étude fera l’objet de la dernière section.

Le dernier chapitre de ce mémoire, intitulé « Présentation, discussion des résultats de


l’étude et mise en perspective », est consacré à la présentation des résultats issus de
cette étude. La première section expose les différents résultats obtenus. La deuxième a
pour objet de synthétiser les résultats obtenus et de les comparer avec les résultats
obtenus par les études antérieures.

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Chapitre 3 : Présentation de la
méthodologie de recherche
Objectifs et organisation du chapitre
Ce troisième chapitre de ce mémoire traite de la méthodologie de recherche
adoptée dans le cadre de cette étude. Les objectifs de ce chapitre sont les suivants :

(1) Présenter l’échantillon, le mode de collecte et les sources de données et les


mesures des variables ;
(2) Présenter le modèle de recherche à tester ; et
(3) Exposer la méthodologie statistique à utiliser. 51
Ce chapitre est organisé en trois sections :

Section 1. Présentation de l’échantillon et les variables de substitution


Sections 2. Le modèle de recherche
Section 3. La méthodologie statistique utilisée

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INTRODUCTION
Dans ce chapitre, nous présentons les conditions dans lesquelles l’étude empirique est
effectuée : l’échantillon de l’étude, le mode de collecte et sources de données, le modèle
de recherche à tester et l’explication de la méthodologie statistique employée. Ce
chapitre est scindé en trois sections.

La première section est consacrée à la présentation de notre méthodologie de


recherche. Nous présentons, ainsi, les caractéristiques de l’échantillon et les différentes
sources de collecte de données. A partir d’une revue de la littérature, nous essayons de
proposer les mesures des variables retenues dans le cadre de cette étude. La deuxième
section expose la spécification économétrique du modèle à tester. En plus, nous 52
fournissons une présentation schématique de notre modèle de recherche. La troisième
section, développe la méthode statistique utilisée. Nous vérifions les conditions
d’application de la méthode choisie pour le cas de notre étude.

SECTION 1. PRESENTATION DE L’ECHANTILLON ET LES


VARIABLES DE SUBSTITUTION
Cette section expose les principales caractéristiques de l’échantillon choisi, les sources
et les méthodes de collecte de données. A partir d’une revue de la littérature, nous
déterminons les mesures des variables retenues.

1.1. Choix de l’échantillon


Notre échantillon est composé de 41 entreprises cotées à la Bourse des Valeurs
Mobilières de Tunis (BVMT). Conformément à l’étude de Eng et Mak (2003), notre
échantillon comprend des entreprises du secteur financières et non financières. Le seul
critère pour retenir une entreprise dans notre échantillon est la disponibilité du

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rapport annuel. La répartition de notre échantillon par secteur d’activité est présentée
dans le tableau suivant :

Tableau 3.1 : Répartition de l’échantillon par secteur d’activité


Secteurs d’appartenance Nombre des entreprises Poids dans l’échantillon (%)
Assurances 3 7.32
Banques 10 24.39
Commerce 4 9.76
Télécommunications 1 2.44
Industrie 12 29.27
Services financiers 7 17.07
Tourisme 1 2.44
Agro-alimentaire 3 7.32
Total 41 100%

Le tableau ci-dessus, montre que notre échantillon est dominé par le secteur industriel
(29%) et le secteur bancaire (24%). Au total ces deux secteurs représentent 53% de
notre échantillon. C’est presque la moitié de l’échantillon.

1.2. Sources et mode de collecte des données 53


La plupart des études antérieures, se sont basées sur le rapport annuel comme support
de référence, pour identifier les caractéristiques de la firme qui peuvent expliquer sa
décision de publier ou de ne pas publier certaines informations (Raffournier, 1995 ;
Botosan, 1997 ; Depoers, 2000).

Les informations nécessaires pour l’exécution de l’étude empirique ont été collectées à
partir des sources suivantes :
- Les rapports annuels des entreprises disponibles à l’archive de la BVMT (la
consultation doit être sur place).
- Quelques informations ont été collectées à partir des prospectus d’émissions et
documents de référence disponible à la bibliothèque du Conseil du Marché Financier
(CMF).
- Les sites Web de la BVMT, du CMF et les intermédiaires en bourse.

1.3. Mesure des variables de substitution


Dans ce paragraphe, nous exposons les différentes mesures retenues pour la variable à
expliquer (1.3.1), les variables explicatives (1.3.2) et les variables de contrôle (1.3.2).

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1.3.1. Mesure de la variable à expliquer

Dans cette étude nous tentons d’expliquer le niveau de divulgation volontaire, est
codée INDIV, au niveau des rapports annuels, à travers les mécanismes de
gouvernement. Les études antérieures ont utilisé un indice de diffusion pour
déterminer le niveau de divulgation volontaire. L’indice de divulgation retenu dans le
cadre de cette étude, porte sur quatre catégories d’informations. Il s’agit des
informations générales, informations financières, informations non financières et
informations prévisionnelles.

Table 3.2 : Distribution des items selon le secteur d’appartenance


Nombre des items inclus dans l’indice de divulgation
Entreprises financières Entreprises non financières
Informations générales 8 8
Informations financières 16 17
Informations non financières 7 10
Informations prévisionnelles 8 7
Total des items 39 42

La construction de l’indice de divulgation volontaire repose, selon Bertrand (2000), sur 54


une méthodologie bien déterminée. Cette dernière comprend quatre étapes à savoir ; la
détermination de la variable à mesurer, le choix des items, le choix de support de
communication et de la période d’étude et enfin le calcul du score.

i. Détermination de la variable à mesurer

Dans cette étude, la variable à mesurer est le niveau ou l’étendu de divulgation


volontaire dans les rapports annuels des entreprises cotées à la BVMT.

ii. Choix des items

Concernant le choix des items, nous avons consulté les diverses listes d’items utilisées
par les études empiriques antérieures (Chau et Gray, 2002 ; Eng et Mak, 2003 ;
Botosan, 1997…etc.). A partir de ces listes, nous avons construit deux listes d’items
(voir annexe n°1). La première liste contient les items (42 items) relatifs aux
entreprises non financières. Alors que la deuxième liste comprend les items (39 items)
relatifs aux sociétés financières.

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Ce choix est justifié par le fait que notre échantillon comprend des entreprises
appartenant à des divers secteurs d’activités (Industrie, banques, assurances,
services…). De ce fait, le choix des items doit être faite tout en respectant les
spécificités de l’activité exercée par l’entreprise.

iii. Choix de support de communication et de la période d’étude

Dans la majorité des études, les indices de divulgation sont appliqués, exclusivement,
aux rapports annuels des entreprises. Le choix d’un tel document se justifie par la
primauté du rapport annuel comme source d’informations pour les investisseurs, et la
facilité d’accès à ce support (Bertrand, 2000).

S’agissant de la période d’étude, nous mesurons l’étendue de divulgation volontaire des


informations, en se basant sur une seule année (2005). Ceci est justifié par la stabilité
de la politique de communication des sociétés dans le temps, mise en évidence dans
plusieurs études (Healy et al. 1995 ; Welker, 1995 et Gibbins et al. 1990).
55
iiii. Qualification des items et calcul du score

Dans le cadre de cette étude, nous attribuons à chaque item retenu la valeur de 1, si
l’item en question est présent dans le rapport annuel, et la valeur de zéro dans le cas
inverse.

Après avoir fixé la méthode de qualification des items formant l’indice de diffusion
retenu dans cette étude, il est nécessaire de déterminer la méthode de calcul du score.
Dans la littérature portant sur la divulgation, deux méthodes de calcul du score de
divulgation sont, généralement, utilisées. Il s’agit de la méthode dite « simple » et la
méthode de pondération.

La première consiste à totaliser, pour chaque entreprise, les points obtenus après
lecture du support d’information utilisé. Alors que la deuxième méthode, consiste a
pondéré les scores obtenus par le score le plus élevé dans l’échantillon ou par le
nombre des items formant l’indice de diffusion.

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L’utilisation de la méthode de pondération a été critiquée, puisqu’elle provoque un


certain degré de subjectivité et reflète l’importance de certains types d’informations
pour les utilisateurs des informations (Frith, 1979). Cependant, Botosan (1997) n’a pas
trouvée de différences significatives dans ses résultats, lorsqu’elle a utilisé les deux
méthodes de calcul du score de diffusion. En plus, les études antérieures n’ont pas
recommandé l’utilisation d’une méthode au détriment de l’autre.

Dans la présente étude nous utilisons la méthode dite « simple ». Le score de


divulgation est calculé de la manière suivante :

k
INDIVi   I j i  1...41
j 1

Avec ;
INDIVi ; c’est le niveau de divulgation des informations au niveau du rapport annuel
pour l’entreprise i ;
Ij ; c’est une variable binaire qui prend la valeur de 1 si l’item est divulgué dans le
56
rapport annuel et zéro dans le cas inverse.

1.3.2. Mesure des variables explicatives

Les variables explicatives sont regroupées en deux catégories ; les variables relatives
au conseil d’administration (1.3.2.1) et les variables relatives à la structure de propriété
(1.3.2.2).

1.3.2.1. Les variables relatives au conseil d’administration

Pour le conseil d’administration, plusieurs variables peuvent être retenues. Cependant,


dans le cadre de cette étude nous retenons trois caractéristiques à savoir : la taille
(1.3.2.1.1), l’indépendance (1.3.2.1.2) et la structure de leadership du conseil (1.3.2.1.3).

1.3.2.1.1. La taille du conseil d’administration

En examinant la littérature antérieure, on constate que la plupart des études


empiriques mesurent la taille du conseil d’administration par le nombre des
administrateurs qui composent le conseil (Yermarck, 1996 ; Marrackchi et al. 2001).
Cependant, Beasley (1996) affirme que l’utilisation du logarithme naturel du nombre

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total des administrateurs, comme mesure de la taille du conseil, présente deux


avantages. D’une part, ceci permet d’attribuer à la variable « taille du conseil » le
même poids que les autres variables explicatives, et d’autre part, d’affaiblir le problème
d’hétéroscédasticité entre les termes d’erreurs. C’est pour cette raison nous mesurons
la taille du conseil d’administration, est codée TCA, conformément à la mesure utilisée
par Beasley (1996).

1.3.2.1.2. L’indépendance du conseil d’administration

La notion d’indépendance des administrateurs a été un sujet de grande importance au


niveau de la littérature portant sur le conseil d’administration. En plus, les codes de
bon gouvernement (Viénot 1995, Viénot 1999 et Bouton 2002) ont fortement
recommandé d’avoir des administrateurs indépendants au niveau du conseil
d’administration. Les recommandations de ces rapports ne cessent pas à évoluer, en
effet, le rapport de Viénot (1995) recommande d’avoir deux administrateurs
indépendants au niveau de chaque conseil. Quatre ans plus tard, ce même rapport
stipule que la proportion des administrateurs indépendants doit être égale au moins un 57
tiers. Cette proportion a été élevée à la moitié des membres du conseil pour les sociétés
à capital dispersé par le rapport de Bouton (2002). Cette évolution des
recommandations pour l’indépendance des membres du conseil signifie l’importance
accordée à cette notion.

Pour mesurer l’indépendance du conseil d’administration, Eng et Mak (2003) et Ho et


Wong (2001) ont utilisé le ratio d’administrateurs indépendants au nombre total des
administrateurs dans le conseil. La difficulté dans le calcul de ce ratio réside dans la
détermination du nombre des administrateurs indépendants.

Dans cette étude, nous considérons comme administrateurs indépendants,


conformément aux études de Mayer et al. (1997) et Matoussi et L’hakimi (2002), ceux
qui vérifient les deux conditions suivantes :

 Ne pas avoir des liens hiérarchiques avec la direction

 Ne pas avoir des liens familiaux avec le PDG, le DG ou le président du conseil.

1.3.2.1.3. Structure de leadership du conseil d’administration

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Les fonctions de directeur général et président du conseil d’administration, peuvent


être confiées à une seule personne ou à deux personnes différentes. Dans le premier cas
il s’agit de la forme moniste, alors que si chaque fonction est occupée par une personne
différente de l’autre on parle de la forme dualiste.

Etant donné que cette variable présente deux modalités uniquement (moniste et
dualiste), la plupart des études empiriques mesurent cette variable par une variable
dichotomique. Elle prend la valeur de 1 si les deux fonctions sont réunies chez la même
personne et la valeur zéro dans le cas inverse. Cette mesure a été utilisée par
Marrakchi et al. (2001), Godard et Schatt (2000) et Ho et Wong (2001).

1.3.2.2. Les variables relatives à la structure de propriété

Concernant la structure de propriété, nous avons retenus trois éléments qui sont
supposés des facteurs explicatifs de niveau de divulgation volontaire. Il s’agit de la
concentration de propriété (1.3.2.2.1), la propriété managériale (1.3.2.2.2) et la
propriété institutionnelle (1.3.2.2.3).
58

1.3.2.2.1. La concentration de la propriété

La propriété peut être concentrée entre les mains, des actionnaires internes ou des
actionnaires externes. Dans la présente étude, nous mesurons la concentration de la
propriété par le pourcentage du capital détenu par le principal actionnaire. Cette
mesure a été inspirée des travaux de Shabou (2003).

1.3.2.2.2. La propriété managériale

La plupart des études empiriques mesurent la propriété managériale par la proportion


des actions détenues par les dirigeants. Cependant, dans la présente recherche nous
mesurons la propriété managériale par le pourcentage du capital détenu par les
membres du conseil d’administration. Cette mesure a été utilisée par Scott et
Rosenstein (1998).

1.3.2.2.3. La propriété institutionnelle

Dans cette étude, nous mesurons la propriété institutionnelle par le pourcentage des
actions détenues par les investisseurs institutionnels. Il est signalé qu’il est nécessaire

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de définir la notion « d’investisseurs institutionnels ». A cet effet, nous retenons la


définition de Lapointe (2000) « il s’agit des régimes de retraites privées et publiques, de fonds
communs de placement, des banques, des quasi banques, des compagnies d’assurance et des
fondations publiques et privées ». Cette mesure a été utilisée par Agrawal et Knoeber
(1996).

1.3.3. Choix et mesures des variables de contrôle

En plus des mécanismes de gouvernement d’entreprise, il y a d’autres variables


économiques et financières qui peuvent affecter le niveau de divulgation volontaire.
Par conséquent, pour tester l’impact de ces mécanismes sur le niveau de divulgation
volontaire, il est nécessaire de tenir compte de l’effet de ces variables.

Une revue de la littérature portant sur les mécanismes de gouvernement et la pratique


de divulgation volontaire, nous permet de sélectionner un ensemble de variables qui
sont supposées affecter la décision de publication d’informations. Il s’agit notamment
de la taille de l’entreprise, le secteur d’activité et la taille de la firme d’audit.
59

1.3.3.1. Taille de l’entreprise

La taille de la firme peut être considérée comme un facteur explicatif de niveau de


divulgation. En effet, il est possible que les grandes entreprises fassent plus de
révélation volontaire, à cause de la plus grande demande des capitaux externes, faibles
coûts de collecte et de diffusion de l’information et la demande accrue d’informations
par les analystes financiers (Hossain et al. 1994). Empiriquement, Ahmed et Courtis
(1999) montrent que la taille de la firme est significativement associée avec le niveau
de divulgation dans les rapports annuels.

Dans le même sens, Buzby (1975) affirme que la production et la diffusion


d’informations sont moins coûteuses pour les grandes firmes qui peuvent réaliser des
économies d’échelles. En plus, les entreprises de grande taille sont moins sensibles à la
perte d’avantage concurrentiel éventuel, résultant de la publication d’information
relative à leurs activités.

La taille de l’entreprise est supposée avoir un effet positif sur le niveau de divulgation
volontaire. Nous mesurons la taille de l’entreprise par le logarithme naturel de l’actif

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total pour l’année de l’étude. Cette mesure a été utilisée par plusieurs auteurs tel que
Eng, et Mak (2003) et Godard (2001).

1.3.3.2. Secteur d’activité

L’association entre l’appartenance sectorielle et la fréquence de divulgation volontaire


a été montrée par plusieurs études, dont l’étude de Cooke (1992). Ce dernier a montré,
dans le contexte Japonais, que les entreprises manufacturières divulguent plus
d’informations que les entreprises non manufacturières. A cet effet, nous attendons que
le type d’industrie soit associé positivement avec le niveau de divulgation volontaire.

Pour mesurer cette variable nous utilisons une variable binaire qui prend la valeur de 1
si l’entreprise, en question, appartient au secteur industriel et la valeur zéro dans le cas
inverse. Cette mesure a été utilisée par Cooke (1992).

1.3.3.3. La taille de la firme d’audit

Les études empiriques portant sur la divulgation introduisent la taille de la firme


60
d’audit comme étant une variable de contrôle dans le modèle de recherche (Chau et
Gray, 2002 ; Eng et Mak, 2003 ; Raffournier, 1995).

Sur le plan empirique, les études montrent les entreprises auditées par les grandes
firmes d’audit font plus de divulgation (Raffournier, 1995 et Singhvi et Desai, 1971).
D’autres études ont montré le même résultat, mais avec un niveau de significativité
faible (McNally et al. 1982). Cependant, cette association n’a pas été montrée par
d’autres auteurs tel que, Firth (1979), et Wallace et al. (1994).

Etant donné que les résultats à ce sujet sont mitigés, le sens de l’impact de la taille de
la firme d’audit sur le niveau de divulgation volontaire reste une question d’ordre
empirique. La taille de la firme d’audit est mesurée par une variable binaire qui prend
la valeur de 1 si l’auditeur de l’entreprise fait partie de « Big 4 » et la valeur de zéro
dans le cas inverse.

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Tableau 3.3 : Récapitulatif des mesures des variables explicatives


Variables explicatives Nature de Mesure adoptée
la variable
 Le conseil d'administration
La taille du conseil (TCA) Métrique La taille du conseil est mesurée par le
logarithme naturel du nombre total des
administrateurs.
L'indépendance du conseil Métrique Pourcentage des administrateurs indépendants
(INDEP) dans le conseil d'administration. Elle mesuré
par le rapport entre le nombre des
administrateurs indépendants et le nombre
total des administrateurs.
Structure de leadership Binaire Prend la valeur de zéro dans le cas où il y a
(DUALIT) séparation entre les fonctions de président du
conseil et du directeur général et la valeur de 1
sinon.
 Structure de propriété
Propriété managériale Métrique Elle est mesurée par le pourcentage du capital
(PROMANG) détenu par les membres du conseil
d’administration.
Concentration du capital Métrique Elle est mesurée par le pourcentage du capital
(CONPRO) détenu par le principal actionnaire.
Propriété institutionnelle Métrique Elle est mesurée par la proportion des actions
(PROINST) détenues par les investisseurs institutionnels
(banques, sociétés d'investissements, 61
compagnies d'assurances et les caisses de
sécurité sociale).
 Variables de contrôle
Taille de l'entreprise Métrique La taille de l'entreprise est mesurée par le
(LOGTA) logarithme décimale de la valeur comptable de
l'actif total.
Qualité de l’audit externe Binaire Cette variable est mesurée à l’aide d’une
(AUDIT) variable binaire. Elle prend la valeur de 1 si
l’auditeur de l’entreprise appartient au « Big4 »
et la valeur de zéro dans le cas inverse.
Type de l’industrie (TYIND) Binaire Le type de l’industrie est mesuré à l’aide d’une
variable binaire. Elle prend la valeur de 1 si
l’activité de l’entreprise est industrielle et la
valeur zéro dans le cas inverse.

SECTION 2. LE MODELE DE RECHERCHE


Cette section expose la spécification économétrique du modèle de recherche à tester.
En plus, nous essayons de fournir une présentation schématique de notre modèle de
recherche.

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2.1. Spécification économétrique du modèle


L’objectif de cette recherche est d’appréhender l’impact de la structure de propriété et
des caractéristiques du conseil d’administration sur le niveau de divulgation volontaire.
Pour répondre à notre objectif nous proposons d’estimer le modèle suivant :

INDIVi   0   1TCAi   2 INDEPi   3DUALITi   4 PROMANGi


 5CONPROi   6 PROINSTi   7 LOGTAi   8 AUDTi
 9SECTi   i
i;1...41
Avec :
 0 ... 9 : sont les coefficients à estimer.
INDIV : c’est l’indice de divulgation volontaire, calculé à partir d’un ensemble d’items.
TCA : c’est le logarithme naturel de nombre des administrateurs qui siègent dans le conseil
d’administration.
INDEP : c’est le pourcentage des administrateurs indépendants.
DUALIT : c’est une variable binaire qui prend la valeur de 1 si les fonctions de directeur général et
président du conseil sont dissociées et la valeur 0 dans le cas inverse.
PROPMANG : c’est le pourcentage des actions détenues par les membres du conseil d’administration.
CONPRO : c’est le pourcentage des actions détenues par le principal actionnaire
62
PROINST : c’est le pourcentage des actions détenues par les investisseurs institutionnels.
LOGTA : c’est le logarithme naturel de l’actif total.
AUDT : variable dichotomique qui prend la valeur 1 si la firme de l’audit de l’entreprise en question fait
partie de « Big 4 » et la valeur 0 dans le cas inverse.
SECT : variable binaire qui prend la valeur de 1 si l’entreprise exerce une activité industrielle et la
valeur 0 dans le cas inverse.

2.2. Représentation schématique du modèle


Dans ce paragraphe une illustration schématique du modèle présenté ci-dessus est
présentée.

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Système de gouvernement
d’entreprise Variables de contrôle

Conseil d’administration

? +
 La taille  La taille de l'entreprise

+
 L’indépendance
Niveau de -
 Secteur d’activité
divulgation
-
 Structure de leadership volontaire

Structure de propriété ?  Taille de la firme d’audit

 Concentration de la -
propriété
-
 Propriété managériale

+
 Propriété institutionnelle

Figure 1 : Modèle de recherche


63
SECTION 3. LA METHODOLOGIE STATISTIQUE UTILISEE
Les logiciels statistiques offrent une panoplie de méthodes statistiques. Il en découle, la
nécessité de faire un choix de l’une de ces méthodes. Le choix de la méthode statistique
dépend de la nature des variables, du nombre des variables et, essentiellement, de
l’objectif de la recherche.

Dans la plupart des études empiriques portant sur la relation entre les mécanismes du
gouvernement d’entreprise et le niveau de divulgation volontaire, on constate
l’utilisation de la méthode de régression linéaire. Cependant, dans le cadre de cette
étude nous faisons recours à la méthode de régression linéaire « descendante ». Ce
choix est justifié par le fait que cette méthode permet de déceler les variables qui
expliquent mieux le phénomène étudié.

Dans le cadre de cette section nous essayons, tout d’abord, de vérifier un certain
nombre de conditions nécessaires pour l’application de la méthode de régression (3.1).
Ensuite, nous procédons à la sélection, à l’aide d’une régression linéaire

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« descendante », un modèle qui explique mieux le niveau de divulgation volontaire


(3.2).

3.1. Vérification des conditions d’application de la méthode


Dans le cadre de ce paragraphe, nous vérifions l’hypothèse de normalité des résidus
(3.1.1), ainsi que l’absence de problème de multi colinéarité (3.1.2). En particulier, si les
résidus de l’équation ne suivent pas une loi normale, alors tous les résultats de
significativité obtenus peuvent être faux (le test de Student est basé sur cette
hypothèse).

3.1.1. La normalité des résidus

La normalité des résidus peut être vérifiée à l’aide de plusieurs tests. Nous utilisons le
test de Jarque-Bera et le test de Kolmogorov-Smirnov. Le tableau suivant récapitule
les différents résultats obtenus pour la normalité des résidus.

Le test de Kolmogorov-Smirnov, test l’hypothèse nulle de normalité des résidus. Le


64
risque de rejet de cette hypothèse est élevé (91,5%), ce qui nous laisse admettre
l’hypothèse de normalité des résidus. De même le test de Jarque-Bera affiche un risque
de rejet de l’hypothèse nulle élevé (49,6%).

Tableau 3.4 : Tests statistiques relatifs à la normalité des résidus


Test de Kolmogorov-Smirnov Test de Jarque-Bera
Résidus standardisés 0,558 1,400
(0,915) (0,496)

3.1.2. Vérification de l’absence de multicolinéarité entre les variables explicatives

Le problème de multicolinéarité se pose lorsqu’il existe une corrélation entre les


variables indépendantes. On distinguera la multicolinéarité bivariée et la
multicolinéarité multivariée. Dans le premier cas, il y a deux variables dépendantes qui
sont corrélées. Alors que pour la multicolinéarité multivariée, c’est le cas où plusieurs
variables dépendantes sont corrélées.

L’existence ou l’absence d’une multicolinéarité bivariée peut être vérifiée en examinant


les coefficients de corrélation de chaque couple des variables explicatives. Si le
coefficient de corrélation est supérieur à 0,8 qui est la limité tracée par Kennedy

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(1985)2, il y a donc un problème de multicolinéarité bivariée. Dans notre cas il n’y a


aucun coefficient de corrélation (pour tout i  j ) supérieur à 0,8 (voir matrice de
corrélation à la page 69).

Concernant la multicolinéarité multivariée, elle peut être vérifiée à l’aide de plusieurs


indicateurs et tests. En ce qui concerne les indicateurs de multicolinéarité, nous faisons
recours à l’indice de conditionnement (IC) et le Variance Inflation Factor (VIF). En plus,
nous utilisons le test de Klein (1962) et le test de Farrar Glauber (1967).

3.1.2.1. Indicateurs de détection du problème de multicolinéarité

Plusieurs indicateurs peuvent être utilisés pour s’assurer de l’existence ou l’absence


d’un problème de multicolinéarité. Parmi ces indicateurs nous utilisons, l’indice de
conditionnement et le VIF (Variance Inflation Factor).

- Indice de conditionnement

L’indice de conditionnement est le rapport de la plus grande sur la petite valeur 65


propre. En pratique, si ce rapport est inférieur à 100 on considère qu’il n’y a pas de
problème de multicolinéarité3. Le tableau n°3.5, montre que l’indice de
conditionnement n’a pas dépassé le seuil cité précédemment. Ceci nous permet de
conclure à l’absence de problème de multicolinéarité dans le modèle choisi.

- Variance Inflation Factor (VIF)

Les valeurs des VIF, présentées dans le tableau n°3.5, confirment que les variables
explicatives ne sont pas fortement corrélées entre elles. Selon certains économètres, on
doit procéder à une analyse approfondie des variables dont la valeur du VIF est
supérieure à 10. Or, la valeur VIF la plus élevée dans notre modèle est égale à 3,74 et
ne dépasse donc pas le seuil critique de 10.

2Limite citée dans Marrakchi. S (2000), " Gestion de bénéfice et gouvernement d’entreprise : une étude
empirique", Thèse de doctorat, Faculté des Sciences de l’Administration, Université LAVAL
3 Cité dans un document intitulé « Pratique de la modélisation statistique », Université PAUL

SABATIER, TOULOUSE III, Publication du laboratoire de statistique et probabilités, version janvier


2003. www.lsp.ups-tlse.fr/Besse.

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Les indicateurs de détection du problème de multicolinéarité sont résumés dans le


tableau suivant :

Tableau 3.5 : Indicateurs de multicolinéarité


Variables Indice de conditionnement Variance Inflation Factor
TCA 1.000 2.024
INDEP 2.904 1.663
DUALT 3.638 1.283
CONPRO 4.292 1.276
PROMANG 4.917 1.542
PROINST 6.554 1.957
LOGTA 9.133 2.533
SECT 15.328 1.590
AUDT 34.394 2.169

3.1.2.2. Tests de détection du problème de multicolinéarité

Pour renforcer les résultats obtenus ci-dessus, nous utilisons le test de Klein (1962) et
le test de Farrar Glauber (1967).

66
- Test de Klein (1962)

Ce test consiste à comparer les coefficients de corrélation simple et le coefficient de


détermination. Si les coefficients de corrélation simple sont tous supérieurs au
coefficient de détermination, il y a une présomption de multicolinéarité.

Dans notre cas, aucun coefficient de corrélation n’est supérieur au coefficient de


détermination. Cette constatation nous permet d’affirmer que le problème de
multicolinéarité est absent. Cependant, le test de Klein n’est qu’une présomption. Ceci
nous mène à s’assurer de ce résultat à travers le test de Farrar Glauber.

- Test de Farrar Glauber (1967)

La première étape de ce test consiste à calculer le déterminant de la matrice des


coefficients de corrélation entre les variables dépendantes, puis on effectue un test de
Khi-deux. Le test de Farrar Glauber prend la règle de décision suivante :

Hypothèse nulle (H0) : Les séries sont orthogonales


Hypothèse alternative (H1) : Les séries sont dépendantes

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La valeur empirique du X se calcule de la manière suivante :


* 2

 1 
*
X 2   n  1   * LnD
 6  2k  5  
Avec ;
n : est la taille de l’échantillon,
k : est le nombre de variables explicatives (terme constant inclus), et
LnD : est le logarithme népérien du déterminant de la matrice de corrélation.
Tout calcul fait (en utilisant EXCEL) on a trouvé X  36,373 . La valeur théorique
* 2

1
de Khi-deux à degré de liberté et pour un seuil de 5% est égal à 73.311.
2k  k  1
Cette valeur est supérieure à la valeur empirique, ce qui nous permet d’accepter
l’hypothèse nulle. Par conséquent, le problème de multicolinéarité s’avère absent.
Table 3.6 : Matrice de corrélation
TCA INDEP DUALIT CONPRO PROPMANG PROINST LOGTA SECT AUDT
TCA 1.00
INDEP 0.458** 1.00
DUALIT -0.124 0.078 1.00 67
CONPRO -0.145 0.087 -0.129 1.00
PROPMANG 0.148 -0.064 -0.179 0.006 1.00
PROINST 0.255 0.300 0.034 -0.030 0.404* 1.00
LOGTA 0.466** 0.162 -0.315* 0.050 0.080 -0.174 1.00
SECT -0.331* -0.118 -0.061 -0.237 -0.157 -0.285 -0.319* 1.00
AUDT 0.228 -0.103 -0.268 -0.047 0.239 -0.292 0.631** -0.060 1.00
*, **, indiquent, respectivement, la significativité au seuil de 5% et 1%.

3.2. Sélection du modèle


La régression « descendante » est un algorithme de sélection des variables. Elle
consiste à partir, tout d’abord, de la régression incluant toutes les variables, puis à
enlever celle qui diminue le moins le pouvoir explicatif et ainsi de suite jusqu’à ce que
l’écart de pouvoir explicatif soit significatif.

Le but de l’utilisation de la régression « descendante » est de retenir le modèle qui


permet d’expliquer mieux le phénomène étudié – impact du système de gouvernement
d’entreprise sur le niveau de divulgation volontaire. En terme statistique, ceci se
traduit par la recherche d’un modèle qui procure une meilleure variance expliquée et
une validité interne acceptable.

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Le tableau n°3.7, présente les principaux résultats obtenus. Cette méthode génère six
étapes (ou encore six modèles). A ce stade, il est nécessaire de faire un choix du modèle
à retenir. En examinant les différents coefficients de détermination (R2), on constate
que les six modèles présentent un R2 acceptable. Cependant, l’utilisation du R2 comme
un critère de sélection n’est pas suffisante, il pose un problème de validité interne. A
cet égard, nous utilisons le R2 ajusté comme critère de sélection du modèle. Les
résultats permettent de retenir le deuxième modèle avec un R2 ajusté de 62.8%.

Tableau 3.7 : Résultats de la régression linéaire « descendante »


Variables explicatives Etape 1 Etape 2 Etape 3 Etape 4 Etape 5 Etape 6
Constante
t de student 5.682 5.824 5.783 5.746 5.546 5.327
Significativité 0.000 0.000 .000 0.000 0.000 0.000
Taille du conseil
t de student -1.011 -1.029 ---- ---- ---- ----
Significativité 0.320 0.311 ---- ---- ---- ----
Indépendance du conseil
t de student -2.652 -2.740 -3.603 -3.849 -4.442 -4.456
Significativité 0.012 0.010 .001 0.000 0.000 0.000
Structure de leadership
t de student -1.320 -1.345 -1.234 ---- ---- ----
Significativité 0.197 0.188 0.226 ---- ---- ---- 68
Concentration de propriété
t de student -2.080 -2.119 -1.890 -1.654 -1.453 ----
Significativité 0.046 0.042 0.068 0.107 0.155 ----
Propriété managériale
t de student -0.023 ---- ---- ---- ---- ----
Significativité 0.982 ---- ---- ---- ---- ----
Propriété institutionnelle
t de student -1.136 -1.339 -1.530 -1.310 ---- ----
Significativité 0.265 0.190 0.136 0.199 ---- ----
Taille de l’entreprise
t de student -1.924 -1.960 -2.312 -2.030 -1.785 -1.761
Significativité 0.064 0.059 0.027 0.050 0.083 0.087
Secteur d’activité
t de student 2.243 2.279 2.591 2.979 3.687 4.043
Significativité 0.032 0.030 .014 0.005 0.001 0.000
Qualité de l’audit
t de student 2.013 2.175 2.100 2.200 2.341 2.371
Significativité 0.053 0.037 0.043 0.035 0.025 0.023
Significativité globale : F 8.124 9.434 10.612 11.943 13.708 16.109
Significativité 0.000 0.000 0.000 0.000 0.000 0.000
R2 0.702 0.702 0.692 0.678 0.662 0.642
R2 Ajusté 0.616 0.628 0.627 0.621 0.614 0.602

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CONCLUSION
L’objet de ce chapitre été de présenter la méthodologie de recherche poursuivie dans le
cadre de cette étude.

Nous avons présenté, au niveau de la première section, l’échantillon de l’étude, les


sources et le mode de collecte des données, ainsi que les différentes mesures utilisées
pour opérationnaliser les variables du modèle de recherche. Dans la deuxième section,
nous avons présenté la spécification économétrique de notre modèle de recherche. En
plus, une représentation schématique du modèle a été fournie. La dernière section, de
ce chapitre, a été consacrée à la présentation de la méthodologie statistique utilisée
dans le cadre de ce travail de recherche.

Le chapitre suivant de ce mémoire est réservé à la discussion des résultats et les


comparer par rapport aux études empiriques antérieures.
69

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Chapitre 4 : Présentation,
discussion des résultats de l’étude et
mise en perspective

Objectifs et organisation du chapitre


Ce quatrième chapitre de ce mémoire présente les résultats de l’étude. Les objectifs
du chapitre sont les suivants :
 Exposer les résultats des différents tests statistiques utilisés ;
 Discuter les résultats obtenus et faire une comparaison par rapport aux
études antérieures ; et
 Mettre en évidence les limites de notre travail et les voies de recherche
future. 70

Ce chapitre est organisé en deux sections :

Section 1. Résultats de l’étude empirique


Sections 2. Synthèse et discussion des résultats

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INTRODUCTION
Après avoir présenté, dans le chapitre précédent, la méthodologie de recherche suivie,
nous essayons dans le cadre de ce chapitre de présenter et discuter les résultats
obtenus. Ce chapitre comprend deux sections.

La première section a pour objet d’exposer les différents résultats obtenus. En premier
lieu, nous présentons les statistiques descriptives des différentes variables du modèle.
En deuxième lieu, les résultats des tests multivariés seront présentés.

La deuxième section est dédiée à la discussion des résultats et leurs comparaisons par
rapport aux études antérieures. En plus, nous présentons les limites de notre étude
ainsi que les voies futures de recherche.

SECTION 1. RESULTATS DE L’ETUDE EMPIRIQUE


Dans cette section nous essayons de présenter nos résultats. Après avoir rappelé des
hypothèses de l’étude (1.1), nous discutons de la validité de la mesure de l’indice de
71
divulgation utiliser dans le cadre de cette étude (1.2). Ensuite, une statistique
descriptive pour l’ensemble des variables retenues sera fournie (1.3). Enfin, nous
présentons les résultats des tests multivariés (1.4).

1.1. Rappel des hypothèses de la recherche


Dans le cadre de ce travail de recherche nous essayons de vérifier, dans le contexte
Tunisien, six hypothèses. Ces dernières sont résumées dans le tableau suivant :

Tableau 4.1 : Rappel des hypothèses de la recherche


Hypothèse n°1 : Il n’y a aucune relation entre la taille du conseil d’administration et le niveau de
divulgation volontaire.
Hypothèse n°2 : Il existe une relation positive entre la proportion des administrateurs
indépendants et le niveau de divulgation volontaire.
Hypothèse n°3 : Il existe une relation négative entre la présence d’une structure d’unité et le
niveau de divulgation volontaire.
Hypothèse n°4 : Il existe une relation négative entre la concentration de la propriété et le niveau
de divulgation volontaire.
Hypothèse n°5 : Il y a une association négative entre la propriété managériale et le niveau de
divulgation volontaire.
Hypothèse n°6 : La présence des investisseurs institutionnels est associée positivement avec le
niveau de divulgation volontaire.

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1.2. Validité de l’indice de divulgation


Etant donné que le niveau de divulgation volontaire est mesuré par un ensemble des
items, donc il faut s’assurer de la validité de la mesure adoptée. Les études antérieures,
qui ont utilisé l’indice de diffusion, ont vérifié la validité de cette mesure à l’aide de
l’alpha de Cronbach (1951).

Le coefficient de alpha de Cronbach permet d’examiner la consistance interne de notre


mesure de niveau de divulgation volontaire. Ce coefficient prend une valeur minimale
de zéro et une valeur maximale de 1.

Dans notre étude, nous calculons ce coefficient pour les deux indices retenus (indice
pour les entreprises financières et l’autre pour les entreprises non financières). Les
résultats montrent que pour les entreprises financières, l’alpha de Cronbach est égal à
62.10%. Pour les entreprises non financières, l’alpha de Cronbach est égal à 60.47%
(voir annexe n°2). L’alpha de Cronbach est généralement compris entre 0,7 et 0,8. En
comparant les résultats obtenus par rapport aux études antérieures, nous pouvons
72
accepter ces résultats. En effet, Botosan (1997) a trouvé un alpha de Cronbach de 64%.
En plus, Gul et Leung (2004) ont trouvé un alpha de Cronbach de 51%.

1.3. Statistiques descriptives


L’objectif principal de la statistique descriptive est de décrire et synthétiser
l’information contenue dans un tableau. La description unidimensionnelle, consiste à
décrire séparément l’information dont on dispose sur chacune des variables. Il s’agit
d’une étape indispensable mais souvent insuffisante, car elle ne permet pas d’identifier
les liaisons qui peuvent exister entre les variables et qui sont souvent l’aspect le plus
important (Saporta, 1990).

1.3.1. Statistiques descriptives de la variable à expliquer

L’histogramme suivant illustre la répartition des informations divulguées


volontairement en fonction des catégories d’informations retenues pour le calcul de
l’indice de diffusion (informations générales, financières, non financières et
prévisionnelles). Le calcul de ces statistiques a été effectué pour l’ensemble des
entreprises retenues dans l’échantillon.

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Statistiques descriptives sur les informations


contenues dans le rapport annuel

24% 18%

13%
45%

Informations générales Informations financières


Informations non financières Informations prévisionnelles

Figure 2 : Statistiques sur les informations contenues dans le rapport annuel

Nous remarquons que les informations financières constituent le type d’information le


plus divulgué dans les rapports annuels (45%). Pour les informations prévisionnelles,
elles représentent une partie non négligeable. Elles représentent, presque, un quart des
informations divulguées (24%). Ce type d’informations est considéré comme le plus
important, car les informations prévisionnelles donnent une idée sur l’évolution future
73
de l’entreprise. Par conséquent, l’investisseur souhaitant investir dans le capital d’une
firme a besoin d’avoir des informations concernant le futur de l’entreprise.

Dans la nouvelle économie caractérisée par la dominance des actifs intangibles,


l’information non financière est de plus en plus utilisée pour l’évaluation de la
performance d’une entreprise. Néanmoins, malgré l’importance des informations non
financières, nous remarquons que ce type d’information ne représente que 13% du total
des informations volontairement publiées. Cette faible proportion des informations non
financières peut être justifiée par la réticence des entreprises tunisiennes en matière de
divulgation des informations concernant la part de marché et la qualité des
produits/services offerts.

1.3.2. Statistiques descriptives des variables explicatives

Les tableaux 4.2 et 4.3 ci-dessous présentent les statistiques descriptives pour
l’ensemble des variables retenues. Le tableau 4.2 concerne les variables métriques,
alors que le tableau 4.3 concerne les variables binaires.

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Tableau 4.2 : Statistiques descriptives des variables métriques


Moyenne Ecart-type Médiane
TCA 0.92 0.14 0.95
INDEP 0.44 0.20 0.83
CONPRO 0.29 0.17 0.24
PROINST 0.32 0.24 0.26
PROMANG 0.36 0.28 0.34
LOGTA 7.82 0.83 7.65
Tableau 4.3 : Statistiques descriptives des variables binaires
Fréquence Pourcentage
SECT Industrielle 12 29.2
Non industrielle 29 70.8
AUDT Big « four » 22 53.6
Non Big « four» 29 46.4
DUALIT Séparation des fonctions 10 24.4
Cumul des fonctions 31 75.6

Tel qu’indiqué au niveau du tableau 4.3 ci-dessus, notre échantillon est dominé par les
entreprises non industrielles (70.8%). Presque la moitié de l’échantillon d’entreprises
retenu est auditées par des auditeurs qui appartient au Big4.

D’après le tableau 4.2 ci-dessus, on remarque que la taille du conseil d’administration 74


des entreprises tunisiennes est en moyenne est égale à 8 membres. Lors de recueil des
informations sur cette variable (taille du conseil) on a remarqué que la taille des
conseils d’administrations des entreprises appartenant au secteur financier est,
généralement, égale à 12 membres. Concernant la proportion des membres externes,
elle est égale, en moyenne, à 44.36%. Pour la structure de leadership du conseil (partie
II du tableau) on constate que la structure d’unité est dominante dans le contexte
tunisien (75.6%).

En ce qui concerne la structure de propriété, nous remarquons que les entreprises


tunisiennes sont caractérisées par une forte concentration de la propriété et que cette
concentration est attribuable au premier actionnaire (presque 30% en moyenne).
Concernant la participation des investisseurs institutionnels, elle peut être considérée
comme importante étant donné qu’elle est égale, en moyenne, à 32.89%. De même la
proportion du capital détenue par les membres du conseil d’administration, propriété
managériale, est jugée importante (36.38%).

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1.4. Tests multivariés

Le tableau n°4.4 présente les résultats de la régression linéaire pour l’association entre
l’indice de divulgation volontaire (INDV) et les variables explicatives, ainsi que les
variables de contrôle retenues.

Tableau 4.4 : Résultats de la régression pour le modèle sélectionné


Variables sélectionnées Coefficients Significativité VIF
Constante 2.454 0.000***
Taille du conseil -0.314 0.311 2.019
Indépendance du conseil -0.506 0.010*** 1.603
Structure de leadership -9.070E-02 0.188 1.272
Concentration de la propriété -0.355 0.042** 1.270
Propriété institutionnelle -0.188 0.190 1.483
Taille de l’entreprise -0.102 0.059* 2.514
Secteur d’activité 0.202 0.030** 1.590
Qualité d’audit 0.168 0.037** 1.902
R2 = 0,702 75
R2 ajusté = 0.628
Durbin-Watson = 1.586
F = 9.434. Prob. > F (0.000)
*, **, *** indiquent, respectivement, la significativité au seuil de 10%, 5% et 1%

Selon les résultats de la régression « descendante », le modèle retenu se présente


comme suit :

INDIVi   0   1TCAi   2 INDEPi   3 DUALITi   4CONPRO i


 5 PROINSTi   6 LOGTAi   7 AUDTi   8 SECTi   i
i ;1...41
Modèle retenu (étape 2)

La régression « descendante » permet d’éliminer la variable « propriété managériale »


(PROMANG). Les raisons d’élimination de cette variable découlent, d’une part, du fait
que cette dernière diminue le pouvoir explicatif du modèle de 1.2% et d’autre part de la
non significativité de cette variable (PROMANG, p = 0.982).

Le tableau ci-dessus présente le coefficient de détermination (R2), F, F signification, les


coefficients et les t-statistiques pour le modèle estimé, ainsi qu’un résumé des résultats

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de la régression de l’indice de diffusion et l’ensemble des variables explicatives. Le


tableau indique un R2 de 0.702, par conséquent, on peut affirmer que 70.2% de la
variation de l’indice de diffusion volontaire peut être expliquée par les variations des
variables explicatives retenues.

Concernant les variables liées au système de gouvernement d’entreprise, les résultats


montrent que seulement deux variables indépendantes sont statistiquement
significatives. Il s’agit, de l’indépendance des membres du conseil et la concentration
de la propriété. Cependant, les autres variables inclues dans le modèle ne sont pas
significatives (taille du conseil d’administration, structure de leadership et la propriété
institutionnelle).

En ce qui concerne les variables de contrôle introduites dans le modèle, nous


constatons que toutes ces variables sont statistiquement significatives.

Les signes des coefficients obtenus correspondent aux signes prévus dans les
hypothèses posées pour la structure de leadership du conseil (DUALIT), la 76
concentration de propriété (CONPRO) et le secteur d’activité (SECT). Pour les autres
variables, les signes trouvés sont contraires aux signes prévus (voir le tableau n°4.5).

L’examen des t-statistiques obtenus, fait ressortir les degrés de signification suivants :

 Le pourcentage des administrateurs indépendants (INDEP) est significatif à un


seuil de 1% (p = 0.010).

 La concentration du capital est significative à un seuil de 5% (p = 0.042).

 La taille de l’entreprise est significative à un seuil de 10% (p = 0.059).

 Le secteur d’activité est significatif à un seuil de 5% (p = 0.030).

 La qualité d’audit est significative au seuil de 5% (p = 0.037).

Ainsi, si le pourcentage des membres indépendants dans le conseil d’administration


augmente de 10%, le niveau de divulgation volontaire dans le rapport annuel diminue
de 50.6%. De même, l’ajout d’un membre dans le conseil d’administration a permet de

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réduire le niveau de divulgation volontaire de 31.4%. En ce qui concerne la structure


de propriété, une augmentation de la concentration de la propriété et de la propriété
institutionnelle de 10% est associée à une diminution du niveau de divulgation
volontaire, respectivement, de 35.5% et de 18.8%.

En conclusion, cette première section permet de confirmer uniquement la quatrième


hypothèse selon laquelle : plus la concentration de la propriété augmente plus le niveau
de divulgation volontaire diminue. Cependant, la première, la deuxième, la troisième, la
cinquième et la sixième hypothèse sont infirmées.

Le tableau suivant récapitule les résultats de validation des hypothèses de la


recherche :

Tableau 4.5. Résumé des résultats de validation des hypothèses

Hypothèses Signe prévu Signe obtenu Significativité

Hypothèse n°1 Non prévu - Non significative


77
Hypothèse n°2 + - Significative

Hypothèse n°3 - - Non significative

Hypothèse n°4 - - Significative

Hypothèse n°5 - Eliminée Eliminée

Hypothèse n°6 + - Non significative

SECTION 2. SYNTHESE ET DISCUSSION DES RESULTATS


L’objet de cette section est de synthétiser, comparer par rapport aux études antérieures
et discuter les résultats obtenus. Pour ce faire, nous essayons de synthétiser nos
résultats en deux catégories. La première catégorie comprend les variables qui sont
statistiquement significatives. Alors que la deuxième catégorie comprend les variables
qui ne contribuent pas à expliquer le niveau de divulgation volontaire. Au fur et à
mesure de cette synthèse nous comparons nos résultats par rapport aux études
antérieures.

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Après avoir synthétisé et comparer nos résultats par rapport aux études antérieures,
une discussion des résultats sera fournie.

2.1. Synthèse des résultats et comparaison par rapport aux études


antérieures
La synthèse des résultats permet de classer les facteurs, supposant avoir un impact sur
le niveau de divulgation volontaire, en deux catégories (explicatifs et non explicatifs) et
d’analyser les différences obtenues par rapport aux études antérieures.

2.1.1. Facteurs explicatifs

Parmi l’ensemble des variables introduites dans le modèle, uniquement deux variables
s’avèrent explicatives de niveau de divulgation volontaire. Il s’agit de l’indépendance
des membres du conseil (H2) et la concentration de la propriété (H4). En plus, les
variables de contrôle introduites dans le modèle ont un impact significatif sur le niveau
de divulgation volontaire.

Les variables capables d’expliquer les variations dans le niveau de divulgation 78

volontaire s’orientent vers la nature des administrateurs (internes, indépendants) et


vers la structure du capital (concentration ou dispersion). Cependant, ces variables
n’ont pas le même poids explicatif ni la même contribution au modèle global.

L’indépendance des membres du conseil

La première variable est relative à l’indépendance des membres du conseil


d’administration (INDEP). Les résultats montrent un lien négatif et significatif (  2 = -
0.506, p = 0.010) entre l’indépendance des membres du conseil d’administration et le
niveau de divulgation volontaire. Il en découle, que plus le nombre des administrateurs
indépendants augmente plus le niveau de divulgation volontaire diminue. Ce même
résultat a été montré par Eng et Mak (2003), Ho et Wong (2001) et Gul et Leung
(2004).

Cependant, ce résultat n’est pas conforme au résultat obtenu par Forker (1992) et Chen
et Jaggi (1998). Ces derniers, ont montré que la proportion des administrateurs
indépendants est positivement reliée avec la qualité/étendue de la divulgation

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financière. Toutefois, il est à noter que Chen et Jaggi (1998) ont utilisé un indice de
diffusion qui comprend, à la fois des items dont la divulgation est obligatoire et
d’autres, dont la divulgation est volontaire.

La non confirmation de l’hypothèse relative à l’indépendance des membres du conseil


peut être expliquée par la mesure utilisée pour opérationnaliser cette variable
(indépendance). En effet, dans la présente recherche nous avons considéré comme
administrateurs indépendants ceux qui n’ont pas des liens avec la direction et qui n’ont
pas des liens familiaux avec le PDG, le DG ou le président du conseil. Or, l’utilisation
de ces deux critères ne suffit pas pour qualifier un administrateur d’indépendant. Le
recours à ces deux critères pour la détermination du pourcentage des administrateurs
indépendants est justifié par le manque de données sur l’identité des administrateurs
des entreprises tunisiennes.

Concentration de la propriété

La concentration de la propriété est significativement et négativement associée avec le 79


niveau de divulgation volontaire (  4 = -0.355, p = 0.042). A cet égard, les entreprises
caractérisées par une forte concentration du capital divulguent volontairement moins
d’informations dans le rapport annuel. Ce résultat est conforme aux résultats obtenus,
dans le contexte Asiatique, par Chau et Gray (2002). Ils montrent que la publication
volontaire est corrélée positivement avec la dispersion de la propriété. Selon ces
auteurs, les entreprises à Hong Kong et à Singapore sont souvent contrôlées par un
groupe familial, ce qui peut induire une demande assez faible d’informations. De même,
Lakhal (2005) a montrée, dans le contexte français, que la concentration du capital est
associée négativement avec la publication volontaire des résultats.

Pour le reste des variables de contrôle (taille de l’entreprise, secteur d’activité et


qualité d’audit), un impact significatif a été montré.

Les résultats montrent que la taille de l’entreprise (  6 = -0.102 ; p = 0.059) a un


impact négatif et significatif sur le niveau de divulgation volontaire. Ce résultat n’est
pas conforme ni au signe prévu ni aux études empiriques antérieures (Buzby, 1975 ;

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Chow et Wong, 1987 ; Ho et Wong, 2001 ; Cooke, 1992 ; Gul et Leung, 2004 et
Raffournier, 1995).

L’appartenance sectorielle de l’entreprise est associée positivement et significativement


(  8 = 0.202; p = 0.030) avec le niveau de divulgation volontaire dans le rapport
annuel. En fait, les entreprises industrielles divulguent plus d’informations que celles
non industrielles. Ce constat confirme le résultat obtenu par Cooke (1992). Cet auteur
a conclu, dans le contexte Japonais, que les entreprises manufacturières publient plus
d’informations que les entreprises non manufacturières.

En ce qui concerne la qualité d’audit a un impact positif sur le niveau de divulgation


volontaire (  8 = 0.168; p = 0.037). En fait, les entreprises auditées par des cabinets
d’audit qui font partie des « Big4 » font plus de divulgation volontaire. Ce résultat est
conforme aux résultats obtenus par Singhvi et Desai, (1971), .Ahmed et Nicholls,
(1994) et Raffournier, (1995).
80
2.1.2. Facteurs non explicatifs

Le lien entre le niveau de divulgation volontaire, d’une part, et la taille du conseil


d’administration, la structure de leadership du conseil et la propriété institutionnelle,
d’autre part, n’est pas significatif. En plus, la fraction du capital détenue par les
membres du conseil d’administration ne constitue pas un facteur explicatif du niveau
de divulgation volontaire.

Taille du conseil d’administration

Contrairement à nos anticipations, la taille du conseil d’administration a un effet


négatif sur le niveau de divulgation volontaire. Cependant, cette association est non
significative (signification = 0.311). Ce résultat est cohérent avec les résultats obtenus
par Cheng et Courtenay (2006).

Structure de leadership du conseil

Dans le cadre de cette étude, la structure de leadership du conseil a un impact négatif


mais non significatif sur le niveau de divulgation volontaire. Ce résultat est conforme

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au résultat obtenu par Forker (1992). Ce dernier a trouvé une relation négative entre
l’existence d’une personne dominante au niveau du conseil et la qualité de divulgation
sur les stock-options. En plus, ces résultats sont logiques avec Dalton et Kesner (1987)
et Worrell et al (1997) qui affirment que, quand un PDG est au même temps le
président du conseil d’administration, l'indépendance du conseil peut être compromise.
En revanche, Ho et Wong (2001) trouvent qu’il n’y a aucune relation entre ces deux
variables.

Les entreprises qui divulguent plus d’informations d’une manière volontaire sont plus
enclines à avoir une structure de dualité dans le conseil d’administration. Ce résultat
corrobore, partiellement, l’hypothèse préalablement émise. A la lumière de ces
résultats nous pouvons affirmer que le cumul des fonctions de président du conseil et
du directeur général constitue un handicap pour une divulgation volontaire étendue.

Propriété institutionnelle

Concernant la propriété des investisseurs institutionnels, une relation négative a été 81


montrée. Ce résultat n’est pas cohérent avec les résultats obtenus par Elgazzar (1998).
Ce dernier montre que la présence de plus en plus dominante des investisseurs
institutionnels est associée positivement à la publication prématurée des résultats.

Propriété managériale

La propriété managériale, mesurée par le pourcentage des actions détenues par les
membres du conseil d’administration, n’explique pas les variations dans le niveau de
divulgation volontaire. Par conséquent, cette variable a été éliminée par la méthode de
régression « descendante ». Ce résultat n’est pas cohérent avec les résultats obtenus
par Eng et Mak (2003) et Rulund et al. (1990).

Le tableau n°4.6 présente une comparaison des résultats obtenus dans le cadre de cette
étude, par rapport aux études antérieures.

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82

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2.2. Discussions et mise en perspective


La synthèse et la comparaison des résultats par rapports aux études antérieures ne
suffisent pas pour tirer des conclusions convaincantes. C’est pour cette raison, nous
réservons ce paragraphe à la discussion des résultats obtenus. Tout d’abord, nous
essayons de discuter les résultats présentés précédemment. Ensuite, nous discutons la
méthodologie de recherche adoptée. Enfin, une présentation des limites de l’étude et
les voies futures de recherche sera fournie.

2.2.1. Discussion des résultats

La discussion des résultats se limite à l’examen des résultats obtenus pour les variables
liées au conseil d’administration et à la structure de propriété.

Concernant les variables liées au conseil d’administration nos résultats montrent que
le niveau de divulgation volontaire est associé négativement avec la proportion des
administrateurs indépendant et la présence d’une structure de « dualité » au niveau du
conseil. Pour la dernière relation ce résultat et logique avec les suggestions de Fama et 83
Jensen (1983). Selon ces derniers, lorsqu’une seule personne cumule les fonctions de
direction générale et de présidence du conseil, le contrôle managérial est menacé du
moment que cette personne serait plus alignée avec la direction qu’avec les
actionnaires.

En revanche, la relation négative trouvée entre le niveau de divulgation volontaire et


le pourcentage des administrateurs indépendants n’est pas logique. Selon Baysinger et
Butler (1985) la présence des administrateurs externes dans le conseil d’administration
permet de mieux satisfaire les objectifs des actionnaires. En effet, les administrateurs
externes sont recrutés pour leur indépendance à l’égard de la direction et par
conséquent, ils sont supposés capables de s’opposer aux décisions prises par le
dirigeant.

Le résultat obtenu pour cette variable peut être expliqué par l’existence d’un effet de
substitution entre la divulgation volontaire et la proportion des administrateurs
indépendants. La publication volontaire d’information peut remplacer l’inefficacité des
administrateurs externes. Le raisonnement inverse est aussi valable, la mise en place

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des mécanismes de gouvernement efficace, à travers l’inclusion des administrateurs


indépendants, peut se substituer à la divulgation volontaire.

En ce qui concerne les variables liées à la structure de propriété, les résultats montrent
que la concentration de propriété et la propriété institutionnelle sont associées
négativement avec le niveau de divulgation volontaire.

La relation négative entre la concentration de la propriété et le niveau de divulgation


volontaire, peut être expliquée par le fait que l’actionnaire majoritaire a tendance à
révéler volontairement moins d’informations. En effet, lorsque le capital est concentré
le problème de conflits d’intérêts est entre les actionnaires minoritaires et les
actionnaires majoritaires. Ces derniers vont essayer d’exercer un monopole sur la
politique de communication des informations d’une manière générale, et surtout la
diffusion volontaire d’informations. Par conséquent, ils seront contentés par la
divulgation des informations requise par la loi.

En ce qui concerne la propriété institutionnelle, elle a un impact négatif sur le niveau 84


de divulgation volontaire. Or, les investisseurs institutionnels sont supposés capables
d’exercer un contrôle sur les dirigeants au moindre coût. Ces investisseurs présentent
en effet, une garantie au marché que l’entreprise assure la protection des intérêts des
actionnaires minoritaires.

Le résultat inattendu qu’on a trouvé peut-être expliqué par le fait que la définition des
investisseurs institutionnels adoptée (Définition de Lapointe, 2000) n’est pas adoptée à
notre contexte.

2.2.2. Limites de l’étude et mise en perspective

Comme tout travail de recherche, celui-ci présente certaines limites. Tout d’abord,
notre étude se limite à l’examen de l’impact des caractéristiques du conseil
d’administration et les formes de l’actionnariat sur l’étendue de la divulgation
volontaire au niveau du rapport annuel. Or, il existe d’autres mécanismes de contrôle
tels que le comité d’audit et le comité de rémunération, qui jouent un rôle important
dans le contrôle de l’opportunisme des dirigeants.

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Ensuite, le niveau de divulgation volontaire a été mesuré à l’aide d’un ensemble d’items
qui ont été sélectionné à partir d’un ensemble de travaux empiriques. Or, ces items ont
été conçus dans des contextes qui sont largement différent du notre contexte Tunisien.
Ainsi, des recherches futures peuvent être menées afin de concevoir un indice de
divulgation adapté au contexte Tunisien.

Enfin, notre étude s’est contentée d’examiner la composition du conseil


d’administration en faisant une simple distinction entre les administrateurs externes et
les administrateurs internes. Une étude plus approfondie devrait tenir compte de la
diversité des administrateurs (administrateurs membres de la famille, consultants,
administrateurs retraités...etc.). L’étude détaillée de la composition du conseil
d’administration, peut révéler d’autres résultats plus pertinents.

En plus des limites citées ci-dessus, notre étude souffre d’une limite dont on ne peut
pas s’échapper. Il s’agit de la taille réduite de l’échantillon (41 entreprises). En
conséquence, le caractère significatif trouvé sur certaines variables n’est ainsi dû qu’à
des fluctuations aléatoires et non à la nature même des variables retenues. Il serait 85

utile de prendre en considération toutes ces limites dans des recherches futures.

En tenant compte des limites présentées ci-dessus, plusieurs extensions possibles de


cette recherche peuvent être envisagées :

 Bushman et al. (2000) documentent que la qualité des informations divulguées,


est associée à des mécanismes de gouvernement d'entreprise plus coûteux. Des
recherches futures peuvent être menées en examinant, pour le cas des entreprises qui
divulguent des informations de mauvaise qualité, si la révélation volontaire permet ou
non d’améliorer la qualité de la divulgation.

 La plupart des études empiriques portant sur l’association entre la divulgation et


le coût du capital montrent que ce dernier est associé négativement avec la divulgation
d’informations (Diamond et Verrechia, 1991 ; Botosan, 1997). Une extension logique
pour des recherches futures serait d’examiner l’association entre le système de
gouvernement d’entreprise, la divulgation et le coût du capital.

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 L’introduction d’autres variables telles que le nombre des réunions du conseil


d’administration et la rémunération du dirigeant peut révéler des résultats plus
pertinents.

 Aujourd’hui, l’Internet offre des nouvelles opportunités aux entreprises pour


améliorer leur processus de communication financière. Elle occupe une place de plus en
plus centrale dans la production et la circulation de l’information. En effet, il est
supposé que l’utilisation des Technologies d’Information et de Communication permet
de renforcer la transparence. Ceci peut être justifier par le fait que ces technologies
(Internet, Web, ERP, …) permettent de diffuser les informations d’une manière
efficace et rapide. Les recherches futures peuvent s’intéresser à l’étude des
déterminants de la diffusion des informations via les sites web.

CONCLUSION
Nous avons examiné, dans le cadre de ce chapitre, si les mécanismes de gouvernement
d’entreprise (conseil d’administration et structure de propriété) incitent ou inhibent la 86
divulgation volontaire d’informations.

Les résultats montrent que les entreprises caractérisées par une forte concentration de
propriété, une structure de dualité au niveau du conseil, une proportion élevée
d’administrateurs indépendants et une présence accrue d’investisseurs institutionnels
dans le capital font moins de divulgation volontaire. De plus les résultats montrent,
que la propriété managériale ne constitue pas un facteur explicatif du niveau de
divulgation volontaire.

La comparaison de nos résultats par rapport aux résultats des études antérieures fait
ressortir que certains résultats obtenus dans le contexte Tunisien coïncident avec les
résultats obtenus dans d’autres contextes (indépendance du conseil d’administration,
concentration de la propriété, la structure de leadership du conseil et la taille du
conseil). Cependant, les résultats obtenus pour la propriété managériale et
institutionnelle ne sont pas conformes avec les études antérieures.

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Unit of research: Corporate Finance and Financial Theory

Conclusion générale
Partant d’une problématique dont les variables sont les mécanismes de gouvernement
d’entreprise et le niveau de divulgation volontaire, nous nous sommes intéressés,
principalement, à identifier la relation qui en découle. L’objectif de ce mémoire était
d’étudier l’impact des caractéristiques du conseil d’administration et de la structure de
propriété sur le niveau de divulgation volontaire. La validation empirique de cette
étude, a été effectuée sur un échantillon d’entreprises cotées à la Bourse de Valeurs
Mobilières de Tunis.

Par cette étude, nous étendons les études antérieures sur les déterminants de la
divulgation volontaire de deux manières. Premièrement, nous examinons l'impact de
trois attributs de la structure de propriété sur le niveau de révélation volontaire ;
concentration de la propriété, propriété managériale et la propriété institutionnelle.
87
Deuxièmement, nous examinons l'impact de trois caractéristiques du conseil
d’administration sur le niveau de diffusion volontaire. Les caractéristiques étudiées
sont la taille, l’indépendance des membres du conseil et la structure de leadership du
conseil. De plus, nous contrôlons l'impact de la taille de l’entreprise, la taille de la firme
d’audit et le secteur d’activité.

Sur le plan théorique, nous avons essayé de présenter les motivations, les avantages
attendus et les contraintes de la divulgation volontaire. Il en découle que la publication
volontaire d’informations peut être considérée, selon la théorie de l’agence, comme
étant un outil permettant la réduction des conflits d’agence entre les dirigeants et les
actionnaires. Alors que selon la théorie du signal, la divulgation volontaire peut être
utilisée par les dirigeants pour émettre un signal au marché (un outil de signalisation).
En plus, nous avons traité la question du rôle de la structure de propriété et du conseil
d’administration. Concernant le rôle de la structure de propriété, il a été appréhendé à
travers la théorie de l’agence. Pour expliquer le rôle du conseil d’administration nous
avons référé à la théorie contractuelle financière, la théorie partenariale et la théorie
stratégique de la gouvernance.

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Concernant la relation entre la divulgation volontaire et les mécanismes de


gouvernement d’entreprise, une revue de la littérature des différentes études
empiriques nous a permet de dégager les hypothèses de notre étude. A partir de cette
revue de la littérature nous avons pu formuler six hypothèses.

Sur le plan empirique, nous avons constitué un échantillon de 41 entreprises cotées à la


Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis. Sur cet échantillon, nous avons testé un
modèle qui met en relation le niveau de divulgation volontaire et un ensemble de
variables explicatives. Pour mesurer le niveau de révélation volontaire, nous avons
utilisé deus scores contenant un ensemble des items, sélectionnés à partir d’une revue
de la littérature. Nous avons adopté la méthode de qualification binaire. Concernant la
méthode statistique nous avons utilisé une régression linéaire « descendante ».

Les résultats obtenus ont permis de confirmer uniquement la quatrième hypothèse


selon laquelle : plus la concentration de la propriété augmente plus le niveau de
divulgation volontaire diminue. Cependant, la première, la deuxième, la troisième, la
cinquième et la sixième hypothèse sont infirmées. 88

En effet, les entreprises cotées à la BVMT ne sont pas motivées à publier des
informations d’une manière volontaire en présence d’une structure d’unité au niveau du
conseil d’administration et d’une structure de propriété concentrée. En plus, la
présence des administrateurs indépendants a un impact négatif et significatif sur le
niveau de divulgation volontaire. Cependant, la taille du conseil et la propriété
institutionnelle ont un effet négatif mais non significatif sur le niveau de divulgation
volontaire. En ce qui concerne la propriété managériale, mesurée par la proportion des
actions détenue par les membres du conseil d’administration, a été éliminée par la
méthode de régression « descendante ». Cette variable ne constitue pas un facteur
explicatif du niveau de divulgation volontaire.

Dans le cadre de cette étude, nous avons contrôlé l’effet de certaines caractéristiques de
l’entreprise sur le niveau de divulgation volontaire. Il s’agit de la taille de l’entreprise,
le secteur d’activité et la qualité d’audit. Les résultats montrent que ces trois variables
influencent significativement le niveau de divulgation volontaire.

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Il est montré que les entreprises de grande taille divulguent, d’une manière volontaire,
moins que les entreprises de petite taille. En ce qui concerne l’effet de l’appartenance
sectorielle de l’entreprise, les résultats montrent qu’il est associé positivement et
significativement avec le niveau de divulgation volontaire dans le rapport annuel. En
fait, les entreprises industrielles divulguent plus d’informations que celles non
industrielles. Pour la variable « qualité d’audit », nous avons montré que les
entreprises auditées par des cabinets d’audit qui font partie des « Big4 » sont plus
motivées à divulguer plus d’informations d’une manière volontaire.

Au cours de ces dernières années, l'utilisation de l'Internet a connu une évolution


ardente et a eu un impact significatif dans le monde commercial. Cette véloce évolution
a incité un grand nombre d’entreprises pour se propulser vers l'Internet (messagerie
électronique, pages web, forums de discussions en ligne… etc.). Elle constitue un outil
puissant de communication. Ce n’est pas étonnant, alors, que les entreprises s’orientent
vers utilisation de l'Internet comme moyen de communication pour la diffusion des
informations financières. Ainsi, l’Internet constitue un nouveau moyen de divulgation
89
volontaire. Dans ce sens, l’étude des motivations et des conséquences de la diffusion
des informations financières à travers le web (Internet Financial Reporting) constitue un
domaine de recherche très fécond.

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© Foued KHLIFI 2006


Annexes
ANNEXE N°1
Liste des items retenus pour le calcul du niveau de divulgation volontaire
Cette liste comprend deux sous-listes. La première concerne les entreprises non financières, alors que la
deuxième est relative aux entreprises opérant dans le secteur financier. Pour les entreprises non financières
nous avons retenu 42 items. Ces derniers sont regroupés en quatre catégories : des informations générales, des
informations financières, des informations non financières et des informations prévisionnelles. De même pour
les entreprises financières nous avons retenus 39 items regroupés selon les quatre catégories susmentionnées.

Items retenus pour les entreprises non financières


1. Informations générales (8 items)
1.1. Présentation des objectifs de l’entreprise
1.2. Déclaration de la stratégie générale de l’entreprise
1.3. Présentation d’un échéancier pour atteindre les objectifs fixés
1.4. Discussion sur l’environnement concurrentiel
1.5. Description des caractéristiques associées aux marchés de l’entreprise
1.6. Discussion sur les barrières à l’entrée
1.7. Les principaux produits et services offerts
1.8. Les principaux marchés
2. Informations financières (17 items)
2.1. Ratios de rentabilité
2.2. Ratios de liquidité
2.3. Ratios de l’effet de levier
2.4. Ratios de solvabilité
2.5. Ratios de structure
2.6. Autres ratios
2.7. Présentation des méthodes d’évaluation des actifs intangibles
2.8. Présentation de la politique de dividende
2.9. Effet de l’inflation sur le résultat
2.10. Effet de l’inflation sur les actifs
2.11. Informations sur l’évolution du chiffre d’affaires
2.12. Informations sur les dépenses allouées à la publicité
2.13. Résumé financier historique sur trois années ou plus
2.14. Prix de l’action à la fin de l’année
2.15. La capitalisation boursière à la fin de l’année
2.16. Présentation des catégories d’actionnariat
2.17. Présentation de la taille de chaque catégorie d’actionnariat
3. Informations non financières (10 items)
3.1. Nombre d’employés
3.2. Répartition géographique des employés
3.3. Catégories d’employés par fonction
3.4. Politique de formation des employés
3.5. Raisons de modification de nombre d’employés
3.6. Distribution des clients
3.7. Distribution des fournisseurs
3.8. Informations sur la qualité des produits/services offerts
3.9. Informations sur les services après vente offerts
3.10. Description des investissements en R&D
4. Informations prévisionnelles (7 items)
4.1. Déclaration des perspectives futures
4.2. Prévisions des bénéfices
4.3. Prévision des cash flows futurs
4.4. Ratios prévisionnels
4.5. Données prévisionnelles sur les coûts
4.6. Comparaison entre les prévisions et les réalisations
4.7. Formulation des hypothèses autour des prévisions

1
Items retenus pour les entreprises financières
1. Informations générales (8 items)
1.1. Présentation des objectifs de l’entreprise
1.2. Déclaration de la stratégie générale de l’entreprise
1.3. Présentation d’un échéancier pour atteindre les objectifs fixés
1.4. Discussion sur l’environnement concurrentiel
1.5. Description des caractéristiques associées aux marchés de l’entreprise
1.6. Discussion sur les barrières à l’entrée
1.7. Les principaux produits et services offerts
1.8. Les principaux marchés
2. Informations financières (16 items)
2.1. Ratios de rentabilité
2.2. Ratios de risque
2.3. Ratios de structure/ration de couverture des engagements techniques
2.4. Autres ratios
2.5. Informations sur l’évolution du total du bilan
2.6. Informations sur l’évolution de revenu du portefeuille titres
2.7. Présentation des méthodes d’évaluation des actifs intangibles
2.8. Présentation de la politique de dividende
2.9. Effet de l’inflation sur le résultat
2.10. Effet de l’inflation sur les actifs
2.11. Informations sur les dépenses allouées à la publicité
2.12. Résumé financier historique sur trois années ou plus
2.13. Prix de l’action à la fin de l’année
2.14. La capitalisation boursière à la fin de l’année
2.15. Présentation des catégories d’actionnariat
2.16. Présentation de la taille de chaque catégorie d’actionnariat
3. Informations non financières (7 items)
3.1. Nombre d’employés
3.2. Répartition géographique des employés
3.3. Catégories d’employés par fonction
3.4. Politique de formation des employés
3.5. Raisons de modification de nombre d’employés
3.6. Informations sur la qualité des services offerts
3.7. Informations sur les services après services offerts
4. Informations prévisionnelles (8 items)
4.1. Déclaration des perspectives futures
4.2. Prévisions du total de bilan
4.3. Prévisions des bénéfices
4.4. Prévision des cash flows futurs
4.5. Ratios prévisionnels
4.6. Données prévisionnelles sur les coûts
4.7. Comparaison entre les prévisions et les réalisations
4.8. Formulation des hypothèses autour des prévisions

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