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Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE


DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE Union-Discipline-Travail

UNIVERSITE FELIX HOUPHOUËT-BOIGNY


COCODY-ABIDJAN

UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE


DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
(UFR-SEG)
Année académique 2020-2021

Soutenu publiquement le : Novembre 2023 :

Pour l’obtention du Diplôme de MASTER DE RCHERCHE EN SCIENCES DE GESTION

PRATIQUES DES DECISIONS D’INVESTISSEMENTS


DES DIRIGEANTS DES PME

Sous la direction de :
SYLLA Mamadou, Maître assistant, Enseignant chercheur à l’UFR SEG
de l’Université Félix Houphouët Boigny

Mémoire Présenté :
Kouassi Joël Arthur
Koussanhan N’Dablé Augustin
Beya Kousso Emilie Epouse Gnagne

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AVERTISSEMENT

L’université Felix Houphouet Boigny n’entend donner ni approbation ni improbation aux auteurs
émises dans ce mémoire, celui-ci devant être considérées comme propre à l’auteur.

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DEDICACES

A nos parents, qui depuis nos naissances ne font que nous prouver leur amour indéfectible ;

A nos proches, qui ne cessent de jouer un rôle prépondérant dans notre éducation, nous leur exprimons
notre gratitude.

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REMERCIEMENTS

Ce mémoire de Master est le résultat d’un travail de recherche tant attendu. En préambule, nous
souhaitons adresser tous nos remerciements aux personnes qui nous ont apporté leur aide et qui ont ainsi
contribué à l'élaboration de ce mémoire

Tout d'abord de grands remerciements au Professeur BALLO Zié, Président de l’Université Félix
Houphouët Boigny, pour l’opportunité d’effectuer le Master de Recherche dans cette prestigieuse
université ;

Au Professeur KONE Salif, Doyen de l’UFR SEG à l’Université Félix Houphouët Boigny, pour le suivi
et l’encadrement :

Au Docteur SYLLA Mamadou, Maître assistant, Enseignant chercheur à l’UFR SEG de l’ Université
Félix Houphouët Boigny, Directeur de ce mémoire, pour son aide précieuse et pour le temps qu’il a bien
voulu nous consacrer.

Ensuite, nous remercions également les Docteurs TUO Hubert, ASSANDE Paul, enseignants chercheur
à l’UFR SEG de l’Université Félix Houphouët Boigny, qui ont apporté leur contribution remarquable
pour la rédaction de ce mémoire.

Nous exprimons notre gratitude à Monsieur ATSE Assi Pacôme, Doctorant à l’UFR SEG pour l’aide
apportée tout au long de la rédaction de ce mémoire.

Nous exprimons également, notre gratitude à toutes les personnes rencontrées lors des recherches et qui
ont accepté de répondre à nos interrogations avec gentillesse.

Merci aux étudiants de L’UFHB rencontrés qui ont partagé avec nous leurs expériences.

Enfin, nous adressons nos plus sincères remerciements à nos parents, nos proches et amis, qui nous ont
toujours soutenus et encouragés au cours de la réalisation de ce mémoire.

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RESUME

L’objectif général de ce mémoire consiste à Analyser les pratiques des décisions d’investissements des
dirigeants des pme. Cette étude S’est établie sur deux grandes parties. Ainsi, nous avons utilisé un
modèle théorique à partir duquel, nous avons formulé nos hypothèses de recherche. La méthode
quantitative a été adoptée pour le traitement de nos données .quant à la posture épistémologique nous avons
souscrire aux postulats du positiviste. Ensuite nous avons testé empiriquement notre modèle conçu sur
soixante-dix(70) responsables des pme de yopougon. Les analyses effectuées à partir de l’approche
contextuelle sur l’échantillon global montrent que : Le délai de récupération d’un projet influence
significativement la décision d’investissement ; La valeur actuelle nette d’un projet (VAN) influence
significativement la décision d’investissement ; L’indice de profitabilité du projet influence
significativement la décision d’investissement.

Mot clés : pratiques d’investissement, dirigeants ,pme

ABSTRACT:

The general objective of this dissertation is to analyze the investment decision practices of SME
managers. This study was carried out in two main parts. Thus, we used a theoretical model from which
we formulated our research hypotheses. The quantitative method has been adopted for the processing of
our data. As for the epistemological position, we have subscribed to the postulates of the positivist. Then
we empirically tested our Model designed on seventy (70) SME managers of Yopougon. The analyses
carried out from the contextual approach on the global sample show that: The payback period of a project
significantly influences the investment decision; The net present value of a project (NPV) significantly
influences the investment decision; The profitability index of the project significantly influences the
investment decision.

Keywords : Investment Practices, Managers, SMEs

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Répartition des responsables selon le sexe……………………………………………...49

Tableau 2 : Répartition des responsables selon leur âge………………………………………….….50

Tableau 3: Répartition des responsables selon le niveau d’instruction …………………………....……….51

Tableau 4 : Répartition des responsables selon la situation matrimoniale…………………….……..51

Tableau 5 : Récapitulatif des résultats de l'AFE de l'échelle de la variable indépendante…………..56

Tableau 6 : Variance totale expliquée de la variable indépendante…………………………………..57

Tableau7: Récapitulatif des résultats de l'AFE de l'échelle de la variable facteurs de contingence.....57

Tableau 8 : Variance totale expliquée de la variable dépendante…………………………………...58

Tableau 9: régression de la variable dépendante et indépendante…………………………………...60

Tableau 10 : synthèse de la vérification des hypothèses formulées…………………………………60

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique1 repartions de l’échantillon selon le sexe……………………………………………….50

Graphique1 repartions de l’échantillon selon le niveau d’instruction………………….…………...51

Graphique1 repartions de l’échantillon selon la situation matrimoniale………..…….…………….56

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SIGLES ET ABBREVIATIONS

ACP : Analyse en Composante Principale

BFRE : Besoin en Fonds de Roulement d'Exploitation

CAF : capacité d'autofinancement

CMPC : cout moyen pondéré du capital

DRCI : Délais de Récupération du Capital Investi

FBCF : Formation Brute du Capital Fixe

FNL : Flux Net de Liquidité

IP : Indice de Profitabilité

IS : impôt sur les sociétés

MEDAF : Modèle d'Evaluation d'Actifs Financiers

PCG : plan comptable général

PME : Petite et Moyenne Entreprise

RE : rentabilité économique

RF : rentabilité financière

RN : résultat net

TRI : Taux de Rentabilité Interne

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SOMMAIRE
AVERTISSEMENT……………………………………………………………………………………………………….I

DEDICACES………………………………………………………………………………………………………………II

REMERCIEMENTS………………………………………………………………………………...…………………….III

RESUME/ ABSTRACT …………………………………………………………………………………………………...IV

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES…………………………………………………………………………….V

SIGLES ET ABREVIATIONS………………………………………………………….....................................................VI

INTRODUCTION GENERALE…………………………………………………………………………………………..1

PARTIE I : CADRE THEORIQUE………………………………………………………………………….……………..7

CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL………………………………………………………………………..………….9

Section 1 : Définition des concepts et Les caractéristiques des investissements ……………………....9

Section 2 : Les étapes d’élaboration d’un projet d’investissement et

Méthodes de détermination de la rentabilité d’un projet…………………………….…… 16


CHAPITRE II : REVUE DE LITTERATURE ET THEORIES MOBILISEES……………………...22

Section 1 : Revue de littérature…………………………………………………………………………22

Section 2 : Les théories liées à l’étude……………………………………………………………….…27

PARTIE II : CADRE EMPIRIQUE…………………………………………………………………….…………….……..30

CHAPITRE III : LA METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE MISE EN ŒUVRE……………………………….…….32

Section 1 : Positionnement, opérationnalisation et mesures des variables……………………………..……….32

Section 2 : Méthodologie mise en œuvre…………………………………………………………………35

CHAPITRE IV : PRESENTATION, ANALYSE ET DISCUSSION DES RESULTATS………………………………49


Section 1 : Présentation des résultats …………………………………………………………………………….….…49

Section 2 : Discussions des résultats………………………………………………………………………….…….…...61

CONCLUSION GENERALE………………………………………………………………………………..………….…...67

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES …………………………………………………………………..…......................70

ANNEXES.………………………………………………………………………………………………….………………IX

TABLE DES MATIERES……………………………………………………………………………………......................XII

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INTRODUCTION GENERALE

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INTRODUCTION GENERALE

Dans son processus de développement, l’entreprise cherche à maximiser son profit quel que soit la nature
de l’activité à laquelle elle appartient (agriculture, industrie ou service), elle investit dans des idées
nouvelles et des nouvelles installations qui vont renforcer la croissance économique du pays et la
prospérité du peuple d’où l’importance de la décision d’investissement Abdou.A, (2004). De ce fait la
décision d’investissement est une décision financière dans la mesure où la réalisation d’un projet
d’investissement implique son financement et par conséquent une immobilisation des fonds. En effet,
quel que soit sa taille, dans la plupart des cas, l’entreprise ne peut pas se contenter de ses ressources
propres pour satisfaire continuellement tous ces besoins de financement Bergeron.P (2000).

En côte d’ivoire Les petites et moyennes entreprises (PME), depuis quelques années, sont devenues des
acteurs importants de l’économie et un moteur de la croissance économique. Ces entreprises jouent un
rôle primordial dans toutes les économies aussi bien développées que celles en développement. Cette
forme d’entreprise est la plus répandue dans le monde, leur nombre dépasse les 90% de l’ensemble des
entreprises dans la plupart des pays Andersen, J.A. (2000). Au japon, aux Etats-Unis, dans la majorité
des pays de l’union européenne et dans tous les pays industrialisés, plus de 98% des entreprises sont des
PME Bolusset.C (2007). Grâce à leur prépondérance numérique, leur dynamisme et leur souplesse, les
PME contribuent considérablement à la création d’emploi et de richesses. Ce rôle important des PME
s’est traduit par « un regain d’intérêt tant de la part des scientifiques que des pouvoirs publics » ; un
regain d’intérêt qui se manifeste à travers des politiques économiques favorables à la création et aux
développements de cette catégorie d’entreprises ainsi que les nombreuses recherches effectuées durant
ces dernières années. Même si les principales caractéristiques des PME sont leur taille réduite, leur
simplicité organisationnelle et leur capacité d’adaptation aux changements, la véritable spécificité de ces
entreprises réside dans la diversité de leurs activités et la nature de leurs capitaux. En effet, les PME
constituent un groupe très hétérogène ; une PME peut être un simple commerçant ou un petit artisan
Chareaux.G (2000). Comme elle peut être une entreprise de construction bâtiment, d’ingénierie
informatique, fabriquant de pièces détachées ou même un constructeur automobile. Les zones dans
lesquelles opèrent les PME sont aussi diverses, même si la majorité de ces entreprises produisent pour
leurs marchés locaux, de nombreuses autres PME ont réussi à dépasser leurs territoires et
s’internationaliser. En plus de ces caractéristiques spécifiques aux PME, la nature familiale ou
individuelle de la majorité de ces entreprises, rend leur financement particulier et différent de celui des

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grandes entreprises Elbanna,S. et Child, J. (2007). En effet, les PME appartiennent, en grande partie, au
secteur privé, leurs capitaux sont la propriété d’une famille, d’une seule personne ou d’un groupe
d’individus. Ces propriétaires, qu’ils soient créateurs ou héritiers, sont souvent eux qui dirigent ces
entreprises et sont, rarement, formés dans le domaine de la gestion. Le souci de garder le contrôle de
l’entreprise et d’éviter les risques de dilution de leurs capitaux Colmant.B et al(2004).

D’une part, l’investissement est une opération entraînant une affectation de ressources à un projet
industriel ou financier dans l’espoir d’en retirer des flux de liquidités sur un certain nombre de périodes
afin d’enrichir l’entreprise. D’autre part, il représente aussi la part de revenu qui n’est pas consommé et
que l’on destine à augmenter le capital de production. En effet l’investissement constitue un pari dans
l’avenir et qui est donc assorti d’un risque d’où la nécessité d’évaluer les projets d’investissements. De
ce fait, on pourra déduire que le but de l’évaluation financière consiste à veiller à la rentabilité des
capitaux investis Colovic. A (2011). L’évaluation financière apparaît ainsi comme une condition
nécessaire à la réalisation et à la bonne gestion du projet. Elle est souvent conçue comme une sanction
finale (le projet est intéressant à réaliser ou non).

Les informations du RGE (2009) indiquent qu’en côte d’ivoire 25% des entreprises en 2009 et 39% en
2010 ont été déclarées en faillite. En effet, l’un des principaux facteurs à l’origine de la faillite ou du
décès des PME africaines en général est le manque de compétence des entrepreneurs (Kamdem, 2011).
Dans cette hécatombe, les PME semblent les plus touchées. Le faible niveau de formation des dirigeants
amène à s’interroger sur la qualité des dirigeants de ces entreprises et peut expliquer dans une certaine
mesure la faible performance et le taux de mortalité élevé des jeunes entreprises (Fotso, 2012). Dans ce
contexte, compte tenu des caractéristiques de la PME, particulièrement de son caractère personnel, c’est
plutôt l’influence du propriétaire-dirigeant dont dépend en grande partie le sort de l’entreprise qui a le
plus suscité notre intérêt. L’influence relative manifestée dans la conception et la mise en œuvre des
décisions stratégiques a permis de choisir le propriétaire-dirigeant comme principal unité d’analyse de
cette étude Corhay.A, (2008).

Les besoins de financement des PME sont souvent plus importants que leurs capacités
d’autofinancement et le recours à d’autres moyens s’avère une nécessité.

L’endettement bancaire est la première forme externe de financement privilégiée par les PME, mais les
banques n’octroient pas de crédits aux entreprises déjà endettées ou en mauvaise situation financière. La
capacité d’endettement et le ratio de solvabilité sont deux déterminants pour ce mode de financement.
De plus, la taille des PME constitue un handicap pour l’endettement, comme elle constitue un handicap
pour l’accès aux marchés financiers. Depuis plusieurs années, d’autres formes de financement sont

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apparues, plus compliquées que les formes traditionnelles mais offrent plus d’avantages et moins de
contraintes aux PME Dekel.A.V, (2009). L’accès et le choix entre ces formes de financement par les
PME, sont déterminés par plusieurs facteurs. La culture des dirigeants des PME (propriétaires-
dirigeants), la capacité d’autofinancement, l’attitude vis-à-vis du risque, la perte du contrôle, la capacité
d’endettement, la taille de l’entreprise sont des variables qui s’imposent en matière de financement de
cette catégorie d’entreprises.. Ces politiques d’accompagnement complètent les vides du système
financier ivoirien et atténuent les difficultés du financement des petites et moyennes entreprises privées
en côte d’ivoire, où le marché financier est quasiment inexistant et le secteur bancaire est compliqué.
Les autres formes de financement, comme le capital investissement et le crédit-bail sont non connues
des PME en raison de leur nouveauté et de leur rareté, ainsi qu’en raison de la qualité des dirigeants de
ces entreprises Bancel F., Richard A. (1995).

Dans la plupart des pays dans le monde les petites et moyennes entreprises (PME) représentent
l’essentiel du tissu économique (Ferrier, 2002 ; European Commission, 2009) et constituent à ce titre le
principal vivier d’emplois (Loubès et al, 2012). En Afrique elles contribuent de manière significative à
la création de richesses (Kamdem et al. 2011). Le nombre croissant de PME s’est accompagné depuis
des décennies, sur le plan académique, par une prolifération des recherches sur les PME en tant que
champ et objet de recherche en gestion.

La problématique sur le profil du dirigeant-propriétaire est un sujet mitigé, mais reste d’intérêt et
d’actualité. Les raisons de créer et/ou de conduire une entreprise sont nombreuses. Elles dépendent de
chacun étant donné que tout le monde n’a pas les mêmes motivations pour se lancer en affaire et certains
pensent qu’ils n’ont pas ce qu’il faut pour démarrer un projet. Dans une population donnée, à peine une
personne sur dix possède un profil entrepreneurial (Gasse, 2003). L’entreprise, élément central de
l’activité économique doit non seulement être créée, mais aussi se développer. Créer une entreprise n’est
dès lors pas perçu comme une fin en soi ; encore faut-il qu’elle survive. Sammut (2005) le fait d’ailleurs
remarquer : « créer c’est une chose, durer en est une autre ». L’entrepreneur qui est concerné au premier
plan doit donc tout mettre en jeu pour que son entreprise ait une espérance de vie assez longue. En ce
sens, le profil de l’entrepreneur/dirigeant (en contexte de PME) joue un rôle très déterminant puisqu’il
permet de mobiliser les ressources nécessaires, de projeter l’entreprise dans son avenir en influençant sa
stratégique de développement, les marchés et les pratiques de gestion adoptées (Bayad et al., 2006 ;
Thevenard-Puthod et Picard, 2015). Pour Ammar et Nakaale (2016) ; le profil de l’entrepreneur
augmente leur capacité à effectuer les tâches génériques d’entreprise ; de découvrir et d’exploiter les
opportunités qui ne sont pas perceptibles aux autres. Les praticiens de l’entrepreneuriat ont à travers ce
concept de profil décrit ce qui qualifie un individu et Becho (2012), en incorporant les variables de

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contrôle telles que le niveau d’étude et le niveau d’expérience du manager dans son étude sur climat des
affaires et la performance des entreprises ivoiriennes. Pour Mignon (2001), l’expérience, la formation
ainsi que l’âge du dirigeant vont définir ses qualités managériales et la capacité d’insuffler sur sa décision
à investissement.

Si les PME se signalent par leur diversité, elles partagent néanmoins une caractéristique essentielle :
l’existence d’un personnage clé, le dirigeant auquel est dévolu un rôle essentiel. Il se distingue des autres
groupes par son profil Grandval, S. et Soparnot, R. (2007)

. Une piste naturelle d’investigation a donc consisté à approfondir la connaissance de cet individu en
tant que facteur explicatif du développement des PME (Verstraet Saporta, 2006). Ce qui vise à interroger
les travaux de recherche portant sur les caractéristiques du propriétaire-dirigeant de PME à travers
l’étude simultanée des travaux du domaine de la recherche en PME et des travaux du domaine de
l’entrepreneuriat. Le champ des PME n’étant qu’un aspect du domaine plus global de l’entrepreneuriat
(Torres, 2007), il semble difficile de distinguer les travaux portant sur l’analyse des processus de prise
de décision des investisseurs.

PROBLEMATIQUE

Notre problématique s’articulera autour d’une question principale suivante :


Quels sont facteurs qui influencent les décisions d’investissement chez les dirigeants des PME ?

Cette question centrale autour de laquelle s’articule notre recherche est déclinée de la façon suivante :
-Comment s’effectue l’évaluation d’un projet d’investissement?
-Quels sont les critères à utiliser afin de prendre une décision pertinente ?
-Quelles sont Les étapes d’élaboration d’un projet d’investissement ?

Après avoir déterminé la problématique de notre étude, il convient de préciser les objectifs que vise cette
étude.

OBJECTIFS DE RECHERCHE

Notre objectif de recherche consiste à Analyser les pratiques des décisions d’investissements des
dirigeants des PME.

De cet objectif général, découle trois objectifs spécifiques :

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Objectifs spécifiques

-identifier les variables qui expliqueraient les décisions d’investissement des dirigeants des pme

-analyser l'influence de ces variables sur les décisions d’investissement des dirigeants des pme.

-déterminer Les étapes d’élaboration d’un projet d’investissement.

HYPOTHESES DE RECHERCHE

Sur la base de la revue de littérature cette étude recherchera à vérifier les hypothèses suivantes :

H1 : Le délai de récupération d’un projet influence significativement la décision d’investissement ;

H2 : La valeur actuelle nette d’un projet (VAN) influence significativement la décision


d’investissement ;

H3: L’indice de profitabilité du projet influence significativement la décision d’investissement

Pour ce qui est de l’intérêt que revêt cette étude, il faut souligner qu’il est à la fois d’ordre académique,
managérial et théorique.

Au plan académique, notre travail pourrait servir de référence aux futurs travaux qui s’inscriront dans
la même logique.

Sur le plan managérial, cette étude fait une analyse des pratiques des décisions d’investissement des
dirigeants des PME qui seraient les plus bonnes.

Au plan théorique, le travail scientifique veut montrer comment les dirigeants des PME prennent les
décisions d’investissement.

METHODOLOGIE DE TRAVAIL

Igalens et Roussel P., (1998) définissent la démarche de recherche comme un processus permettent de
fixer des étapes et décrit la manière de les agencer et de les franchir afin de converger vers un but, qui

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est celui de répondre à une question de départ, c’est-à-dire la question qui motive et oriente le projet de
recherche.
De ce fait, pour mener à bien notre démonstration, nous allons utiliser la méthodologie mixte basée sur
une approche qualitative et quantitative. Une approche théorique abordant notre problématique a été
préalablement faite afin de mieux cerner les contours du sujet. Les éléments identifiés dans l’approche
théorique et les hypothèses de recherches émises ont permis d’élaborer un questionnaire en ligne et de
le soumettre à 70 responsables des pme de yopougon. L’objectif étant de recueillir les avis des
responsables des pme sur les pratiques des décisions d’investissement.

CADRE EPISTEMOLOGIQUE

Piaget (1997, P.6) définit l’épistémologie en tant que l’étude de la constitution des connaissances
valables. Tous les travaux de recherche s’inscrivent à priori dans un paradigme épistémologique. Les
paradigmes en sciences de gestion des organisations proposés par KHUN (1983) sont :
- le positivisme qui permet d’expliquer la réalité ;
- l’interprétativisme qui cherche à comprendre la réalité.
- le constructivisme qui cherche à construire la réalité.
L’objectif de notre étude étant d’analyser les pratiques des décisions d’investissements des dirigeants
des PME, nous avons opté pour le positivisme comme posture épistémologique en s’inscrivant ainsi
dans une démarche hypothético-déductive.

PLAN DU MEMOIRE

La conduite de notre analyse se fera de manière chronologique en deux (2) grandes parties comprenant
chacune deux (2) chapitres.
Dans la première partie de l’étude, nous allons mettre en exergue le cadre environnemental et théorique
de la recherche. En effet, dans une approche théorique basée sur des recherches documentaires et des
théories fondant l’objet de notre étude, nous décrirons les caractéristiques des investissements, les étapes
d’élaboration d’un projet d’investissement et méthodes de détermination de la rentabilité d’un projet.

La seconde partie de l’étude sera consacrée au cadre empirique de notre étude. À travers des enquêtes
basées sur des questionnaires, nous trouverons les déterminants des pratiques des décisions
d’investissement des dirigeants des PME.
Nous finirons par conclure en insistant sur les apports de notre recherche.

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PARTIE I : CADRE
THEORIQUE

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Introduction de la première partie

Cette première partie a pour objectif d’appuyer et renforcer la problématique. Elle sert à clarifier les
concepts, permet de définir le sens et de le modifier pour l’adapter à notre problème. Elle est subdivisée
en deux (2) chapitres. Le premier chapitre porte sur le cadre conceptuel. Puis le deuxième chapitre porte
sur la revue de littérature.

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Chapitre 1 : CADRE CONCEPTUEL

Ce premier chapitre permettra de mieux comprendre la dynamique entourant les pratiques des décisions
d’investissement des dirigeants des pme. De définir les mots clefs de notre thème et par la suite fera
l’objet de la présentation des caractéristiques de l’étude.

Section 1 : Définition des concepts et cadre théorique


Cette section est le cadre pour définir les concepts de l’étude au sens de divers auteurs. Étudier les
notions des décisions d’investissement, évoque différentes pensées selon plusieurs auteurs. C’est
pourquoi cette étude a choisi de définir les concepts suivant : décision, pme, investissement

I- définitions des concepts clés

1-Décision

La décision peut être vue comme «un engagement spécifique à l’action» Mintzberg et al., (1976), faisant
référence «au fait que les individus ou les organisations, en suivant le chemin d'une action, renoncent à
d'autres actions» Aharoni, (1966 ). Dans la théorie classique, elle est considérée comme le résultat d'un
processus logique « au bout duquel les doutes disparaissent et les actions commencent» Aharoni, (1966).

2-PME

La GREPME définit la PME comme « une unité de production ou de distribution et une unité de gestion,
sous l’autorité d’un dirigeant entièrement responsable de l’entreprise, dont il est souvent propriétaire et
qui est directement lié à la vie de l’entreprise. ». Pour P.André Julien et Marchesnay.M (1988), la PME
est « avant tout une entreprise juridiquement sinon financièrement indépendante, opérant dans les
secteurs primaires, manufacturiers ou de services et dont les fonctions de responsabilité incombent le
plus souvent à une seule personne, sinon à deux ou trois, en général seules propriétaires du capital » .
Ces deux définitions, comme toutes les définitions qualitatives de la PME, se basent sur les
caractéristiques de celle-ci pour la définir, mais comme pour l’approche quantitative, il n’existe pas de
définition uniforme de la PME et les critères utilisés sont multiples. Cependant, toutes les définitions de
cette approche convergent autour d’un point commun qui est « le rôle du propriétaire-dirigeant de la
PME ». En effet, Julien et Marchsnay soulignent que « le chef d’entreprise est omniprésent dans
l’approche qualitative. Son rôle est considéré comme déterminant dans la PME ».

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3-investissement

« Investir, c’est acquérir un bien dont on attend des avantages durables (services, argent, etc.)» Un
investissement est une dépense ayant pour but de modifier durablement le cycle d’exploitation de
l’entreprise Ferrier.O, (2002). Investir revient, en effet, pour celui qui en décide à renoncer à une
consommation immédiate pour accroître ses recettes futures. Bien entendu, le surcroît de recettes
occasionné par cet investissement devra être suffisant pour assurer sa rentabilité prévisionnelle. Plus
exactement l’investissement se définit selon cinq approches :

-Approche comptable : l’investissement est constitué de tout bien, meuble ou immeuble, corporel ou
incorporel acquis par l’entreprise destiné à rester durablement sous la même forme dans l’entreprise.

-Approche économique : tout sacrifice des ressources fait aujourd’hui, dans l’espoir d’obtenir dans le
futur, des résultats, certains étalés dans le temps, mais d’un montant total supérieur à la dépense initiale.

-Approche financière : l’investissement constitue toute dépense qui générera des revenus ou des
économies sur une longue période et qui par conséquent « se remboursera » sur plusieurs années.

-Approche gestionnaire : l’investissement génère le nouveau cash-flow, il est nécessaire de hiérarchiser


les divers projets possibles à partir d’un bilan global, définissant la rentabilité de chaque projet
Gervais.J.F, (2004).

II-La classification des investissements

De nombreuses classifications ont été proposées par différents auteurs. Il apparaît cependant utile de
donner les différents modes de classement les plus fréquents.

1-Les investissements selon l’objet :

On distingue quatre types d’investissement

• Les investissements de remplacement ou de maintien:

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« Ils sont destinés au renouvellement des équipements obsolètes afin de maintenir la capacité de
production ou le niveau technique. L’évaluation du risque sur ce type d’investissement est relativement
aisée ».

• Les investissements de modernisation ou de rationalisation :

« Ils sont destinés à réduire les coûts de revient, à améliorer la productivité, la qualité du produit »

• Les investissements d’expansion ou de capacité

: « Ils visent à accroitre les capacités de production dans le cadre de produits existants ou de produits
nouveaux. Ils peuvent également prendre la forme de l’acquisition d’une autre société en vue d’élargir
son marché, de renforcer ses positions ou d’accéder à de nouveaux domaines » Levratto.N, (2009).

• Les investissements stratégiques :

Ils comportent un aspect défensif ou offensif. La stratégie défensive : dans un marché stable repose sur
des investissements de renouvellement et de productivité sans augmentation notable de la capacité de
production Madoui.M, (2010). Ces investissements sont généralement de faible montant en valeur
absolue et se composent de matériels mobiles ou de machines-outils. Mais si le marché est en croissance,
la défense de la part du marché de l’entreprise conduit à une politique de type offensive. La stratégie
offensive : repose sur l’augmentation de la capacité de production sur le territoire national ou à l’étranger
(délocalisation). L’intégration du marché mondial modifie la répartition des capacités de production sur
un espace plus large.

2-Les investissements selon la nature :

 Les investissements corporels

Ce sont des investissements matériels susceptibles de maintenir ou d’accroitre le potentiel de production


et peuvent être immobiliers (terrains, construction, etc.) ou mobiliers (machines, équipements, matériels
de transport, etc.) Pichet.E, (2007).

 Les investissements incorporels :

Ce sont des investissements immatériels qui correspondent a l’acquisition de moyens non physiques de
développement tels que le fonds de commerce, marques, brevets, logiciels, les dépenses pour formation

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du personnel, pour la publicité, les études ou la recherche. Leur part dans les dépenses (charges)
d’investissement est de plus en plus importante Rassi.F, (2008).

 Les investissements financiers

De plus en plus nombreux aujourd’hui qui revêtent la forme : Le plus souvent de prêts à long terme ou
de titres de participations (immobilisations financières). Parfois, de prêts à court terme, lorsqu’ils sont
rattachés à des participations ou appelés à être renouvelés Wally S. et Baum J.R. (1994).

 Les investissements en besoin en fond de roulement

(Stocks, clients, fournisseurs, etc.…)

3-Les investissements selon la finalité

Selon ce critère, il existe deux types d’investissements :

 Les investissements productifs

Ce sont les investissements dont la production est destinée à être vendue (commercialisée) sur le marché.
Parmi ces investissements, on distingue :

-Substitution aux importations

-Modernisation de l’outil de production

- Mise en valeur des ressources naturelles

-Exportation

 Les investissements non directement productifs

Ce type d’investissement présente une difficulté de quantification des avantages financiers qu’il peut
faire ; on distingue :

- Les investissements sociaux : santé, enseignement, éducation …

- Les investissements d’infrastructures : routes, ponts, barrages

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- les investissements d’appui à la production : formation, assistance, encadrement technique.

4- Les caractéristiques des investissements

Quel que soit sa nature, chaque investissement peut être caractérisé par :

-Le capital investi.

-La durée de vie

-Les flux de trésorerie générés par l’investissement

-La valeur résiduelle

4-1 Le capital investi

Ce sont les « dépenses » que doit supporter l’entreprise pour réaliser le projet. Les dépenses
d’investissement comprennent l’ensemble des coûts afférents à la réalisation de l’investissement.
L’optique ici est strictement financière et non comptable. Le recensement des dépenses doit être
exhaustif, et ne peut se limiter uniquement à celles qui figureront en immobilisation au bilan. Ainsi, par
exemple dans le cas d’un investissement corporel de type machine, la dépense comprendra :  Le prix
d’acquisition hors taxe (ou le coût de fabrication), l’ensemble des frais annexes (accessoires), (frais de
douanes, frais de transport, dépenses d’installation, dépenses de montage, honoraires divers, frais
d’actes, etc.…) La TVA non récupérable (si l’entreprise a un droit de déduction inférieur à 100%)
Sadeg.M, (2010).

Le cas échéant, les frais de formation du personnel, de recherche,  L’augmentation du besoin en fond
de roulement induit par l’investissement. Ce dernier point, trop souvent négligé, doit être précisé.
Lorsque l’entreprise doit financer l’accroissement de son BFR (Besoin en Fond de Roulement) d’un coté
des besoins de financement additionnels : stocks + créances d’exploitation (clients), de l’autre des
ressources constitués par les fournisseurs (dettes d’exploitation). L’hypothèse retenue est celle d’un
accroissement de BFR proportionnel au chiffre d’affaire Stephany.E, (2003). On considère souvent que
les sommes correspondantes à l’augmentation du BFR sont récupérées en fin d’opération. Un
investissement peut exiger après plusieurs années d’activité, des dépenses de renouvellement de certains

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appareils pour maintenir l’ensemble en activité. Dans ce cas, les dépenses attendues doivent être
rattachées au projet initial lors de l’étude de rentabilité de ce dernier Gherib J. Ben Boubaker (2003).

4-2 La durée de vie du projet

Un projet d’investissement se caractérise par une durée de vie. C’est une période sur laquelle le projet
va effectivement générer une rentabilité. Mais, si elle est difficile à prévoir, on retient la durée
d’amortissement. En d’autres termes c’est la période durant laquelle on peut attendre des cash-flows
nets. Ce n’est pas la durée de vie comptable, mais la durée de vie utile de l’investissement qui doit
constituer l’horizon temporel de l’étude du projet St-pierre J.(2004). Cette variable doit être estimée avec
rigueur. Toute erreur, dans un sens ou dans l’autre, pouvant, selon son amplitude, modifier la conclusion
de l’étude.

4-3 Les flux de trésorerie générés par le projet :

 Notion de cash-flow (ou flux de liquidité)

On entend par flux de liquidité tous les mouvements en encaissements et décaissements (flux explicites),
mais aussi toutes les pertes d’encaissement et économies de décaissement (flux implicites) se rapportant
à un projet. Un flux explicite est par exemple, une augmentation du chiffre d’affaire (investissement
d’expansion). Un flux implicite est une économie de dépense de fonctionnement (investissement de
modernisation). Tous les flux associés au projet, à l’exception de ceux liés au financement, doivent être
pris en considération Bellache Y. (2010). Ces rentrées d’argent ou économies sont, traditionnellement,
désignées par le terme de « Cash-flow ». Ces flux sont schématisés sur cette figure. Cash-flow =
{recettes imputables au projet} - {dépenses imputables au projet} Cash-flow = Economies réalisées
imputables au projet.

 Evaluation des cash-flows :

L’évaluation des cash-flows est extrêmement délicate en raison de l’incertitude qui s’attache à leur
prévision. La plupart des éléments constitutifs des cash-flows (chiffre d’affaire, cout, impôt sur les
bénéfices) sont évalués prévisionnellement. L’impôt sur les bénéfices fait partie des dépenses imputables
au projet Tilmont D.(1997). Le calcul des cash-flows doit se faire indépendamment du mode de
financement envisagé pour le projet. Dans la mesure où l’on admet qu’il a identité entre les recettes et
chiffre d’affaire d’une part, et entre charge décaissables et dépenses d’autre part, on peut écrire : De ces
deux relations, on déduit : Résultat net = chiffre d’affaire – charges décaissables

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Résultat net = chiffre d’affaire – {charges décaissables + dotations (amortissement)

Cash-flow = résultat net + dotations (amortissements)

 La valeur résiduelle :

Il est incontestable qu’à l’issue de leur utilisation normale, certains investissements ont encore une valeur
vénale résiduelle. Plus la durée de vie est longue, plus il est difficile de prévoir quelle pourra être cette
valeur. Il faut être extrêmement prudent et ne prendre en considération la valeur résiduelle que pour un
montant d’ailleurs modeste en tenant compte de l’incidence fiscal de la session Adair P. (2012).

La valeur résiduelle peut être nulle ou même négative (frais de démontage). Elle varie tout au long de la
durée de vie de l’investissement. L’évolution de la valeur résiduelle peut permettre de déterminer la
durée de vie économique optimale. Cette valeur constitue un revenu supplémentaire qui s’ajoute au flux
de revenu de dernière année d’exploitation. Pour l’estimer, on suppose l’arrêt de l’exploitation de
l’investissement à la fin de la durée de vie Filion L. (2000). Elle comprend :

• La valeur de revente après impôts des immobilisations :


VR = coût de l’investissement (capital investi) - ∑ des amortissements pratiqués.
• Récupération des besoins en fond de roulement investis dans l’activité.

Cette section nous a permis de cerner les différentes définitions et types d’investissement, et à identifier
les caractéristiques de ce dernier. Nous passerons à la seconde section qui traitera les projets
d’investissement.

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Section2 : Les étapes d’élaboration d’un projet d’investissement et Méthodes de détermination de


la rentabilité d’un projet

La décision d’investissement est une décision de nature stratégique, et à ce titre, elle engage l’avenir de
l’entreprise. Une mauvaise orientation peut condamner la survie de la société Geguen.G. (2009). C’est
pourquoi des outils d’aide à la décision basés sur l’application de techniques quantitatives sont proposées
afin de permettre une meilleure évaluation de la décision d’investissement. Cette section est consacrée
spécialement aux «projets d’investissement » qui représentent le moteur de toute entreprise, étant donné
leur importance dans la croissance économique.

I-Les étapes d’élaboration d’un projet d’investissement

La préparation d’un projet d’investissement exige une série d’étapes nécessaires, car chaque projet doit
être approfondi et clairement explicité. Les étapes sont en principe au nombre de cinq.

1-Etape d’identification :

Elle correspond à la première maturation de l’idée de projet ; on y fait l’analyse des besoins ou du
marché. Le diagnostic d’une situation qui pose le ou les problèmes dominant ainsi que le ou les facteurs
limitant Irrmann G.(2008). A la lumière des innovations possibles, elle dégage les premières esquisses
de solution. L’un de ses objectifs est enfin de susciter le financement de l’étude de faisabilité dont définit
le contenu. De façon générale, le projet est donc localisé et grossièrement dimensionné. Les différentes
options technico-économiques doivent être énoncées et la cohérence de l’ensemble vérifiée. Les
paramètres clés sont estimés sommairement (mais non justifiés) Brigham, K.H.; De Castro, J.O. et
Shepherd, D.A. (2007) . Exemple : pour un projet hydro-agricole, «l’identification» correspond
approximativement à l’analyse des besoins et problèmes permettant la définition du premier schéma
d’aménagement : Ressources en terre et en eau Moyens technique nécessaire pour leurs mobilisations
(ouvrages, équipements, etc.) Kadi M.(2013).

2-étape d’études préalables

Dans ces études, il est intéressant de distinguer :

- l’étude de la situation de référence (situation actuelle sans projet) - les actions à entreprendre à partir
de la situation de référence et des objectifs visés. Le projet exprime alors la volonté et les moyens de
combler l’écart entre ces deux éléments (situation de référence et des objectifs identifiés). Ce point de
vue est relativement proche de celui de la planification d’entreprise Laksaci M.(2014).

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3-Etape de faisabilité (de formation, de planification) :

Il est possible de distinguer la perfectibilité et la factibilité. La perfectibilité (ou pré faisabilité) donne
souvent lieu à un rapport intermédiaire qui permettra de faire le point avec les décideurs sur les variantes
à évaluer. Elle permet notamment de poser des questions essentielles. Il faudra donc tester la validité
financière et économique et extraire la meilleure solution. Elle est centrée sur l’examen non détaillée des
possibilités techniques envisageables Levratto N.(2006). La factibilité (ou faisabilité) : on entend par
étude de faisabilité, l’ensemble des choix et prévisions qui sont établis afin de se prononcer sur un projet
d’investissement donné ou la décision d’investissement dans le cadre des dépenses prévisionnelles et
recettes (directes et indirectes) Dammak, A.(2004). Elle est caractérisée par l’étude approfondie de
quelques solutions. Elle vise à prouver que les choix techniques et économiques sont variables (faisables)
et qu’ils sont les meilleurs (optimisation) Merzouk F.(2009).

4-Etape d’évaluation :

Elle est effectuée par l’organisation chargée du financement du projet. Elle vérifie l’étude de faisabilité
afin de préparer la prise de décision. Elle prévoit les bénéfices du projet en utilisant tous les critères
d’évaluation (VAN, TRI, délai de récupération) et cela suivant la méthode établie et choisie par
l’entreprise.

5-Etape de l’avant-projet d’exécution :

Enfin, elle prévoit la réalisation pratique : Spécialisation détaillée des moyens de toute nature à mettre
en œuvre, évaluation plus précise de leur coût (d’autant plus que les délais entre l’étude de faisabilité et
le projet d’exécution peuvent avoir entraîné des hausses des prix significatifs prévus ou imprévus). Cette
étude doit s’accompagner d’un planning détaillé de réalisation des travaux s’appuyant, le cas échéant,
sur un schéma d’ordonnancement Torrés O. (2000). Elle comprend enfin la préparation et le lancement
de dossier d’appel d’offre (ou la préparation d’un cahier de charge s’il s’agit d’un contrat de gré à gré),
le dépouillement des appels d’offre ainsi que le choix des entrepreneurs.

II-Méthodes de détermination de la rentabilité d’un projet

Pour déterminer la rentabilité d’un projet, plusieurs méthodes peuvent être utilisées. Nous citons
principalement :

- La valeur actuelle nette (VAN) ;

- L’indice de profitabilité (IP) ;

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- Le taux interne de rentabilité (TIR) ;

- Les délais de récupération (DR).

1-La valeur actuelle nette (VAN) :

La valeur actuelle nette est l’instrument d’analyse de la valeur d’un projet d’investissement. Elle consiste
à comparer la dépense initiale et les flux nets de trésorerie (Cash-flow) pendant une durée de vie de
l’investissement (notée N). Elle est appelée aussi « Le revenu actualisé », « bénéfice actualisé ». Soit un
projet dont : La dépense initiale d’investissement Delacour H.(2010). - R1, R2, R3…, Rn : Les recettes
tirées du projet au cours des années 1, 2, 3, n. - D1, D2, D3,…, Dn : Les dépenses d’exploitation du
projet au cours des années 1, 2, 3, n. On appelle la valeur actuelle nette du projet la quantité définie
comme suit : VAN= (R1-D1) (1+i)-1 + (R2-D2) (1+i)-2 + (R3-D3) (1+i)-3 +…+ (Rn-Dn) (1+i)-n - I0.
Tel que “ i “ est le taux d’actualisation annuel

• VAN positive correspond à un projet dont le taux de rentabilité est supérieur a celui du marché
financier, et la valeur actuelle nette est le surplus de résultat par rapport à la rémunération attendus par
les investisseurs, c'est-à-dire que le projet est porteur de gain, il accroît la richesse à l’investisseur, donc
il doit être réalisé Elbanna, S. (2006).

• VAN négative correspond à un projet dans le taux de rentabilité prévisionnel du projet est insuffisant,
l’investisseur essaye plus de ressources qu’il ne permet d’en créer, et le projet doit être refusé.

• VAN égale à zéro correspond à un taux de rentabilité égal à celui du marché et son résultat économique
attendu est strictement égal à la rémunération des capitaux engagés, ainsi le projet est aussi acceptable
Burlaud A. et al, (2004).

2-L’indice de profitabilité (IP) :

L’indice de profitabilité (rentabilité) se définit comme le rapport entre la valeur et le montant initial
actualisé de l’ensemble des flux de revenus attendus du projet et le montant initial de l’investissement.
En règle générale, ce critère est présenté sous forme d’une phrase : « pour un franc d’investissement, je
dégage Ip franc de gains actualisés » Formulation : l’indice de profitabilité est un simple aménagement
de la méthode de la VAN Chandler (1994).

- Si IP > 1 : le projet est rentable ;

- Si IP = 1 : on récupère la mise de fonds placé à un taux T ;

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- Si IP <1 :le projet doit être rejeté car il n’est pas rentable.

3-Le délai de récupération (DR)

Ce concept représente le délai au but duquel un projet aura remboursé le capital qui lui à été consacré,
tout – en tenant compte de l’actualisation des flux de trésorerie annuels nets L’objectif de ce critère est
de prolonger celui de la valeur actuelle nette en prenant en considération la plus ou moins grande rapidité
de remboursement des capitaux investis. Il essaie dés lors de joindre les avantages de la VAN et du
temps de retour pur et simple Mazouz, B. et Viola, J.M. (2001).

4-Le taux de rendement interne (TRI)

La méthode du TRI a le même fondement que celle de la VAN. Le taux de rendement interne est le taux
d’actualisation pour lequel la somme des FNT actualisés est égale à l’investissement initial. Le TRI est
le taux qui annule la VAN : ∑FNT (1+t)⁻ⁿ = I(0) OU VAN = 0.

III-Les risques de crédit relatif aux décisions d’investissement

Les différents risques liés à l'opération de crédit:

1-Le risque de non remboursement :

Il constitue le risque majeur de façon générale. Le risque de non remboursement est le risque de
défaillance d’une contrepartie sur laquelle est détenue une créance ou un engagement de hors bilan
assimilable. Sa réalisation ne peut avoir lieu que si toutes les voies contre le débiteur sont épuisées.
Charpentier (2007) ; Ce risque peut être le résultat des différents aléas subis par l’entreprise elle-même,
notamment le risque particulier (tel que les capacités techniques de l’entreprise), le risque coopératif (lié
à la conjoncture économique du marché ou de la branche d’activité dans laquelle opère l’entreprise), le
risque décisionnel (tel que le mauvais choix effectué par l’entreprise) et le risque général (un ensemble
de données macro-économiques défavorables) Lindon D.(2005).

2-Le risque de contrepartie :

Le risque de contrepartie (ou risque de signature) constitue le risque le plus important et le plus ancien
auquel est confronté une banque. Le risque de contrepartie est le risque de défaut d'un emprunteur face
à ses obligations faisant ainsi perdre à la banque tout ou une partie de l'actif (créance) qu'elle détient sur

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lui. Le risque de taux représente pour la banque, le risque de voir ses résultats affectés négativement
suite à une évolution défavorable des taux d'intérêt Hogarth, R.M. (2001)

3-Le risque de change:

Il peut être défini comme étant « la perte entraînée par la variation du cours des créances ou dettes
libellées en devises, par rapport à la monnaie de référence de la banque. » Pour se protéger contre ce
risque ; Le banquier peut faire signer à son client un engagement de prise en charge du risque de change
RichardI (2003).

4-Le risque d'illiquidité :

"Le risque d'illiquidité représente (pour une banque) l'impossibilité de pouvoir faire face, à un instant
donné, à ses engagements ou à ses échéances (tout particulièrement les dettes à vue), par la mobilisation
de ses actifs. Ce risque apparaît dès que les échéances des actifs et passifs ne correspondent pas. Ce qui
est souvent le cas. Par exemple les emplois sont plus longs que les ressources constituées pour l'essentiel
de dépôts à vue et d'emprunts interbancaires de très courte échéance Brouard (2008).

5-Le risque de solvabilité:

Une banque est dite solvable lorsque la valeur de ses avoirs dépasse ses exigibilités. La réglementation
prudentielle privilégie ce risque dans le but de sécuriser les avoirs déposés par la clientèle et éviter ainsi
l’effet de contagion pouvant résulter de la défaillance d’une banque.

IV-Les moyens de prévention contre le risque de crédit

Aux différents risques susceptibles de mettre en péril la liquidité d’une banque, voire même son
existence, sont associés un ensemble de moyens de protection dont les plus importants sont : -
L’application des règles prudentielles ; - Le recueil des garanties ; - La mise en place des procédures
internes.

1-Le respect des règles prudentielles:

Les règles prudentielles les plus significatives sont :

- Ratio de couverture des risques ou de solvabilité ;

- Ratio de division des risques

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2-Le recueil des garanties:

"La garantie a pour fonction principale de protéger la banque contre le risque de défaillance de son
client et par contre coup, d'éviter ou de minorer la constitution de provisions et /ou le passage en pertes
des créances concernées". Selon l'optique juridique, les garanties sont divisées en deux types : - Les
garanties réelles ; - Les garanties personnelles Vinard P. (2009).

3-La mise en place des procédures internes :

Des procédures internes peuvent être mises en application par chaque banque afin de pouvoir se
prémunir contre les risques de crédit. Parmi ces procédures, on peut citer :

• Les comités de crédit : il s’agit de l’institution d’un comité de crédit au niveau de chaque structure de
la banque et la fixation pour chacun de ses membres d’une cote de délégation de crédit ;

• Le portefeuille engagement : la diversification de ce portefeuille ;

• Système de contrôle : installation d’un système de contrôle des utilisations des crédits. Le banquier
exige de sa clientèle des garanties qui couvrent ses engagements ; cela est dû à l’incertitude de l’avenir.
En effet, des évènements imprévisibles peuvent bouleverser les calculs prévisionnels les plus justes
Melin (2000).

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CHAPITRE II : REVUE DE LITTERATURE ET THEORIES MOBILISEES

Dans le chapitre précédent nous avons défini les concepts clés de notre thème afin de mieux cerner les
contours et par la même occasion. Pour ce qui est de ce chapitre, nous donnerons les théories relatives
à notre thème et les principaux résultats empiriques du domaine dans la littérature ainsi que la
justification des hypothèses.

Section 1 : Revue empirique

Cette partie est consacrée à l’inventaire des travaux et recherches antérieurs relatifs aux pratiques des
décisions d’investissement des dirigeants des PME.

Revue de littérature empirique

La revue de la littérature gravite autour de deux fonctions principales du gestionnaire financier:


l'investissement et le financement. La recension des écrits permet d'avoir une vue systémique de la
situation. C'est à dire, une vue d'ensemble des différents facteurs susceptibles d'être en interaction. Elle
nous permet également de mieux comprendre le problème de recherche, de le circonscrire et de
l'expliquer Kicho (2012). Nous recensons donc les facteurs portant sur l'environnement, l'organisation,
l'entrepreneur et le type de projet. En fait, ces facteurs ont un effet sur le processus de décision
d'investissement et par le fait même, sur le choix des techniques d'évaluation des projets.

1-La valeur actuelle nette (VAN)

D'après Harberger (1976), toutes les formes d'investissement devront être choisies selon le critère de la
VAN, pour pouvoir déterminer leur faisabilité. La VAN est le critère de base d'acceptabilité du projet.
Si la VAN nette du projet est négative, c'est-àdire que la valeur actualisée des bénéfices est inférieure à
la valeur actualisée des coûts, le projet doit être rejeté. D'autre part, cette VAN, doit être plus élevée que
celle d'un projet mutuellement exclusif. Toutefois, les travaux de Lyn et al (1975) montrent qu'en
pratique, les projets dont la valeur actualisée nette est positive ou nulle ne sont pas nécessairement
acceptables et ce pour deux raisons principales: La première en est que les prix de référence de certains
intrants ne peuvent pratiquement pas être appréciés indépendamment du processus d'évaluation
proprement dite du projet. Les travaux menés par Ray (1984) vont dans le même sens.

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Les travaux de Ross et al (1993) portant sur l'analyse de projets et l'évaluation introduisent la notion de
risque prévisionnel ou risque d'estimation dans le calcul de la VAN d'un projet. En effet, le fait de se
baser sur les bénéfices anticipés futurs peut entraîner de nombreux biais dans l'analyse coûts-bénéfices.
Si les bénéfices projetés contiennent de nombreuses erreurs, on peut se retrouver facilement avec un
système classique du type «données inexactes», «résultats erronés» Allinson, C.W. et Hayes, J. (2000).
Dans ce cas, peu importe le soin qu'on met à disposer les chiffres et à les manipuler, le résultat risque
d'induire l'analyste du projet en erreur. C'est un risque inhérent à l'utilisation d'une technique aussi
complexe que celle de l'évaluation des flux monétaires actualisés. Ainsi, la possibilité de prendre une
mauvaise décision erronée est grande. A cause de ce risque prévisionnel, on peut penser que la VAN
d'un projet est positive alors qu'elle ne l'est pas. Cette situation arrive lorsqu'on envisage l'avenir trop
optimiste et que, par conséquent, les bénéfices projetés ne reflètent pas de façon réaliste les flux
monétaires à venir Ivanaj, V. et Bayad, M. (2005)

2-Le taux de rendement interne

Comme le mentionne Ross et al (1999), dans la pratique traditionnelle de l'analyse coûts-bénéfices, on


calcule le taux de rentabilité économique, c'est-à-dire le taux d'actualisation pour lequel la valeur actuelle
nette du projet est égale à zéro. Si ce taux de rentabilité excède le taux d'intérêt de référence, le projet
(non mutuellement exclusif d'autres projets) est acceptable, sa valeur actualisée nette du projet est alors
positive.

Pour Squire (1975), le taux de rendement interne est un instrument défectueux pour mesurer les bénéfices
respectifs des projets s'excluant mutuellement. Il ajoute par ailleurs que si l'on prend pour critère
l'importance du surplus dégagé, un taux de rentabilité supérieur n'indique pas nécessairement une
meilleure variante, lorsque les bénéfices et les coûts sont actualisés au taux d'intérêt de référence. Le
TRI peut donc induire en erreur lorsque J'on veut comparer les bénéfices économiques respectifs de
plusieurs projets. Cependant, le TRI reste un concept largement compris qui a le mérite d'exprimer sous
une forme simplifiée et globalisée les résultats économiques d'un projet. Ne serait-ce qu'à cause de cela,
il faut continuer à l'utiliser. Ray (1984) définit Je TRI comme le taux de rendement pour lequel la VAN
est nulle. Si ce taux est égal ou supérieur au taux du marché, alors la VAN ne sera pas nulle. Selon les
mêmes travaux, le critère de TRI devra être évité, lorsqu'on compare les projets mutuellement exclusifs.
Un projet avec un TRI plus élevé n'est pas nécessairement celui qui a la VAN le plus élevé et n'est pas

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nécessairement Je meilleur projet. Bien que le TRI permette d'éclairer le choix du projet d'investissement
dans certains cas, mais il n'est pas satisfaisant et il peut conduire à des erreurs de jugement. Il ajoute
qu'une analyse de risque ou l'analyse de probabilité permet de mieux éclairer l'effet combiné d'un
changement de toutes les variables ou la probabilité de différents changements intervenant en même
temps dans le projet analysé. Cette analyse de risque permet également de capturer la corrélation entre
les changements des différentes variables du projet étudié.

3-L’indice de profitabilité

Goddard J., Tavakoli M. et Wilson J. (2005) : ils ont analysé les déterminants de profitabilité des
entreprises dans cinq pays européens (France, Belgique, Italie, Espagne et Royaume-Uni) pour la période
1993-2001. Ils ont appliqué la méthode de GMM sur un panel de 12508 entreprises appartenant au
secteur de manufacturier et des services. Ils ont constaté un impact négatif du ratio d’endettement,
mesuré par la dette à longue terme rapporté aux capitaux propres, sur la profitabilité dans tous les pays
étudiés. De plus la taille d’entreprise est corrélée négativement à la profitabilité. En revanche, les
entreprises avec plus de liquidité et de pouvoir de marché ont tendance à être plus rentables.

Berger A. et Bonaccorsi di Patti E. (2006) ont fait une étude sur les décisions d’investissent sur 15
entreprises commerciales en Amérique et ont trouvé que l’indice de profitabilité de la majeure partie de
ces entreprises est inférieur à 1. On en déduit donc que la réalisation de ces entreprises sera rentable.

Weill L. (2008) : il a présenté une comparaison de l’impact de l’endettement sur la profitabilité des
entreprises sur sept pays européens (France, Belgique, Allemagne, Italie, Norvège, Portugal et Espagne).
Il a utilisé une analyse du maximum de vraisemblance sur un échantillon de (11836) entreprises
industrielles pour les années (1998, 1999 et 2000). Il a constaté que l’effet de la structure du capital sur
la profitabilité varie selon les pays. En effet, il trouve une corrélation positive dans quatre pays (France,
Belgique, Allemagne et Norvège), une corrélation négative dans deux pays (Italie et Espagne) et une
relation non significative au Portugal Hansenne, M. (2003). Cette divergence des résultats provient de
l’impact du cadre institutionnel différent (dans ces pays) sur cette relation. Il a suggéré que deux facteurs
peuvent exercer une influence: l'accès au crédit bancaire pour les entreprises, et l'efficacité du système
juridique. En ce qui concerne les variables de contrôle, il a analysé quatre variables (la garantie, le stock,
la taille, et la dette à court terme). La garantie et le stock sont corrélés négativement avec la profitabilité
dans tous les pays. Mais, la taille et la dette à court terme affectent différemment la profitabilité selon
les pays, parfois positivement et parfois négativement.

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Margaritis D. et Psillaki M. (2010) : ils ont étudié la relation entre la structure du capital et la profitabilité
des entreprises dans les deux sens, c’est-à dire, l’effet de l’endettement sur la profitabilité et vise versa.
Pour ce faire, ils ont analysé le comportement de 5146 entreprises manufacturières françaises, qui
appartiennent à trois secteurs différents (Textile, Chimie et Industrie de forte croissance : Ordinateurs et
R&D), sur la période 2002-2005. Ils ont constaté que l’endettement affect positivement la profitabilité.
De plus, les entreprises familiales sont plus rentables que celles non familiales. En ce qui concerne
l’incidence de la profitabilité des entreprises sur la structure du capital, les auteurs ont trouvé (en utilisant
la régression quantile) un effet positif de la profitabilité sur l’endettement quelque soit le niveau de dette
Gherib, J. B.B. et Souissi, L. (2004).

4-La taille de l'entreprise

Selon Hammer Specht (1987), la prise de décision rationnelle affecte la performance de l'entreprise mais
il n'y a pas de lien entre la taille et la rationalité. Toutefois, la grande entreprise a généralement les
ressources financières nécessaires pour entreprendre les investissements qu'elle désire et utiliser les
techniques formelles disponibles. Ceci n'est pas toujours le cas pour la PME qui par sa taille est limitée
dans les sources de financement. La taille de l'entreprise affecte la taille des investissements ainsi que le
nombre d'investissements et la nature des objectifs stratégiques de l'entreprise. L'étude de Doncke1s et
al (1987) menée auprès de 300 PME révèle qu'en Belgique, plus la taille de l'entreprise augmente, plus
l'activité d'investissement augmente. La taille a également un impact sur le type d'investissement. Plus
elle est grande, plus les dirigeants privilégient les investissements de production puisque leur
préoccupation de croissance augmente.

5-Le secteur d'activité

Le secteur d'activité peut avoir un impact sur le rythme d'investissement de l'entreprise et le type
d'investissement à réaliser. Pour Doncke1s et al, le secteur manufacturier détient le plus haut taux
d'investissement et Joly (1988) pour qui le secteur d'activité influence le choix des techniques
d'évaluation des projets a constaté que le secteur financier privilégie le TRI.

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Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

6-Le mode de gestion de l'entreprise.

Eva Gayer (1981) souligne que peu de PME effectuent la planification des investissements et soutient
que le manque de planification des investissements dans ces entreprises fait que le rythme
d'investissement est irrégulier dans le temps et mal équilibré. Baumgartner et Irvine (1977); Hodder
(1986) ont examiné l'impact du mode de gestion sur le choix des techniques et les résultats obtenus
convergent. Les premiers se sont aperçus que la politique de l'entreprise en matière de budget
d'investissement affecte le choix des techniques. Quant à Hodder, il a découvert que dans les entreprises
où règne la discussion de groupe (particulièrement au Japon), de simples techniques sont utilisées mais
l'accent est davantage mis sur les discussions.

7-Formation du dirigeant .

Le manque de formation en gestion des dirigeants de PME est reconnu par la plupart des auteurs.
Mohamed et Herrmann (à paraître) précisent que ces dirigeants sont souvent des technologues, des
responsables sous formés en finance. Cette carence en gestion et particulièrement en finance peut
constituer un handicap non seulement dans le choix des techniques financières mais aussi dans la
compréhension des critères d'analyse du crédit utilisés par les fournisseurs de fonds Sadler Smith E.,
Spicer D.P et Tsang (2000).

Si les auteurs comme Baumgartner et Irvine (1977), Ga1esne (1981), K1ammer et Wa1ker (1984), Ross
(1986) et Joly (1988) sont d'accord sur la croissance dans l'usage des techniques faisant appel à
l'actualisation, il y a une divergence de vue quant aux explications données sur cette tendance. Pour
Baumgartner et Irvine (1977), la formation du preneur de décision n'a pas d'importance. Ceux qui ont
été formés en commerce ou en administration n'utilisent pas les techniques complexes (VAN, TRI, I/R).

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Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

Section 2 : Les théories relatives à l’étude

Les phénomènes sociaux sont si complexes que pour y déceler des lois, le chercheur doit les réduire à
des phénomènes théoriques plus simples. Ainsi nous envisageons quatre théories d’analyse pour la
lecture des travaux sur les pratiques des décisions d’investissement des dirigeants des PME, à savoir la
théorie basée sur la théorie de l’agence ; la théorie de l'ordre hiérarchique ; la théorie de l' entrepreneur ;
la Théorie du cycle de la croissance.

1-La théorie de l’agence

La théorie d'agence considère l'entreprise comme un ensemble de contrats qui mettent en liaison
différentes parties qui entretiennent une relation avec l'entreprise ou au sein de celle-ci et dont les intérêts
peuvent être incompatibles, et elle prévoit comment les intérêts de ces parties sont conservés dans un
contexte de conflit d'intérêts (Josée Saint-Pierre, 2008). Cette théorie expose le phénomène du conflit
d'intérêts et celui de la délicatesse des relations entre les agents (Jensen et Meckling, 1976). Une relation
d' agence est définie par Jensen et Meckling (1976) comme étant « un contrat par lequel une ou plusieurs
personnes (le principal) engage une autre personne (l' agent) pour exécuter en son nom une tâche
quelconque qui implique une délégation d' un certain pouvoir de décision à l' agent » (tirée de Trabelsi,
2006). Donc, l'idée est de montrer l'existence d'un problème entre d' une part une personne qui contrôle
l’entreprise (l' agent) et d' autre part une personne qui apporte les ressources financières (le principal)
(Carlton et Perloff, 2008 ; Josée Saint-Pierre, 2008). La cause principale des conflits d'intérêts entre
l'agent et le principal, c’est que chaque partie cherche à améliorer sa fonction d'utilité personnelle et à
maximiser son propre intérêt (Ross, 1977 ; tiré de Josée Saint-Pierre, 2008). La théorie d’agence, selon
plusieurs auteurs, peut expliquer et justifier le comportement financier des entrepreneurs au sein des
PME. Colot et Michel (1996) considèrent que la théorie d' agence est la seule théorie qui peut s'appliquer
sur les PME et qui peut justifier et expliquer les choix financiers de la structure du capital et le
comportement financier des PME. Dans une PME, le propriétaire-dirigeant représente l'agent tandis que
l’actionnaire représente le principal. Selon Josée Saint-Pierre (2008), cette relation d’agence et ces
divergences d'intérêts peuvent créer plusieurs problèmes qui sont principalement le problème
d'asymétrie d' information, le risque moral et l' antisélection.

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Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

2 - La théorie de l'ordre hiérarchique (Pecking Order Theory)

Dans un contexte de financement des entreprises, la théorie de l'ordre hiérarchique du financement (en
anglais: Pecking Order Theory) est considérée comme une théorie appropriée pour expliquer le
comportement financier des entreprises en général et des PME plus particulièrement (Holmes et Kent,
1991 ; Norton, 1991 ; Cassar et Holmes, 2003 ; Fathi et Gailly, 2003). La Pecking Order Theory (POT)
a été établie par · Myers et Majluf (1984) afin de présenter une explication au choix et au comportement
financiers de l'entreprise. Cette théorie préconise un ordre et une hiérarchie dans le choix des sources de
financement de l'entreprise. En d'autres termes, il existe des priorités lors de la sélection des sources de
financement de l'entreprise (Myers et Majluf, 1984). Selon la POT, les entreprises privilégient par ordre
prioritaire l'autofinancement en premier lieu, les dettes peu risquées en second lieu, les dettes plus ou
moins risquées en troisième lieu, et finalement le financement par émission d'actions (Vemimmen,
2011).

3 - La théorie de l' entrepreneur

L’entrepreneur, en tant qu'homme-orchestre au sein d'une PME, exerce un rôle crucial dans la '
détermination de la structure financière (Barton et Matthews, 1989 ; Norton, 1991). L' entrepreneur d'une
PME se comporte alors autrement que les dirigeants des grandes entreprises et tente d' atteindre des
objectifs différents. Dans les grandes firmes, les objectifs convergent souvent vers la maximisation de
la richesse des actionnaires et l' augmentation de la valeur de l' entreprise, tandis que les entrepreneurs
de PME visent à atteindre des objectifs aux velléités financières et d' autres de nature non financière
comme contrepartie (ou récompense) à leur apport financier et humain (Josée Saint-Pierre, 2008). Le
rôle dominant du propriétaire dirigeant dans la PME a rendu cette dernière comme un prolongement de
son fondateur. En tenant compte de cette place principale dans une PME, l' étude de la personnalité et
des motivations de l' entrepreneur semble essentielle pour expliquer les choix financiers des PME,
lesquels choix sont régis par les caractéristiques et les objectifs de l' entrepreneur.

4 - La Théorie du cycle de la croissance

Plusieurs chercheurs se sont intéressés aux caractéristiques spécifiques des PME qui assistent aux
décisions financières en général et aux choix de la structure du capital en particulier (Gregory,
Rutherford et coll., 2005). Parmi ces chercheurs figurent Berger et Udell (1998) qui ont conçu la Théorie
du cycle de la croissance financière (en anglais: Financial Growth Cycle Model) .Selon cette théorie, la
structure financière est fonction de trois principales variables: la taille de l'entreprise, son âge et la
disponibilité de l'information. Selon Berger et Udell (1998), le choix de financement et la structure de

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Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

capital se développent selon l'évolution informationnelle et expérimentale de l'entreprise. le Modèle du


cycle de la croissance financière, montre que les petites et jeunes entreprises informationnellement
opaques se financeront par des sources internes et par les capitaux des anges provenant des parties
proches de l'entreprise étant donné que l' entrepreneur aspire essentiellement à l'indépendance et au
contrôle. Selon Berger et Udell (1998), le recours à ces types de financement est causé par l'asymétrie
d'information qui empêche les investisseurs de faire la distinction entre les bons et les mauvais projets.
Ce modèle prévoit aussi que les moyennes entreprises, moins jeunes et moins opaques que les petites et
jeunes entreprises, une fois rendues à un stade intermédiaire de développement, choisiront le
financement par capital de risque et par les institutions financières sur la base de contrats à moyen terme.
Au stade avancé du cycle de vie de l'entreprise, le financement à long terme provenant du financement
public peut être présent dans la structure du capital des entreprises (Berger et Udell, 1998 ; Josée Saint-
Pierre, 2008). Cela nous conduit à en déduire que l’entreprise subit des changements dans son
comportement financier et dans ses choix de structure de capital selon les stades de développement et le
cycle de vie (Gregory, Rutherford et coll., 2005 ; Josée SaintPierre, 2008.

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PARTIE 2 : CADRE
EMPIRIQUE

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Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

Introduction de la deuxième partie

La méthode scientifique privilégie désormais les données empiriques pour justifier les points de vue en
matière de recherche (Joseph Yao : méthodologies de recherche en sciences économiques et social
édition l’Harmattan). Dans cette deuxième partie nous décrivons la méthodologie adoptée dans la
présente étude afin de répondre à notre question de recherche. Car tout travail de recherche repose sur
une certaine vision du monde, utilise une méthodologie, propose des résultats à prédire, comprendre,
construire ou explique ; Perret et Séville (2003).

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Chapitre III : LA METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE MISE EN ŒUVRE


Toute recherche poursuit une suite logique et donc une méthodologie permettant de réaliser l’objectif
principal fixé. Selon Hlady (2002), la méthodologie de recherche consiste à une démarche générale
structurée qui permet d’étudier le thème de recherche.

Dans ce chapitre, nous aborderons de façon succincte le positionnement épistémologique,

L’opérationnalisation et la mesure des variables d’une part et d’autre part la méthodologie qui sera mise
en œuvre dans notre travail de recherche.

Section 1 : Positionnement épistémologique, opérationnalisation et mesure des

Variables

Afin de nous permettre de mieux répondre à nos objectifs de recherche, il s'avère important
d'opérationnaliser les concepts de notre étude. Opérationnaliser un concept, c'est lui associer un ou
plusieurs indicateurs qui permettront de distinguer avec exactitude les variables observées dans la réalité
par rapport au concept. En effet, établir une méthodologie de recherche pour un projet donné implique
de nombreuses décisions. Les plus importantes concernent le choix du type d’investigation, le
positionnement épistémologique, des mesures appropriées et des instruments de collecte de données.

1- Type d’investigation
Dans tout travail de recherche, l’objectif poursuivit et la nature à observer permet de déterminer le type
d’investigation approprié. Concernant notre étude, nous voudrions montrer les pratiques des décisions
d’investissement.

Notre travail de recherche, nous a bien poussés à utiliser la méthode quantitative. Pour ce faire nous
avons élaboré un questionnaire que nous allons distribuer aux responsables des PME de la commune de
yopougon.

2-Positionnement épistémologie

Tout projet de recherche repose sur une vision du monde qui s’inscrit dans un cadre épistémologique
(Perret et Seville, 2007 ;Wacheux, 1996). L’épistémologie est la philosophie de la pratique scientifique.
Tout travail d’ordre scientifique doit se baser sur une conception et une vision des choses. Mbengue
(2001) présente, quant à lui l’épistémologie comme le statut de la relation entre le chercheur et ce qui
peut être connu. Piaget (1967) définit l’épistémologie comme « l’étude de la constitution des
connaissances valables ; elle s’intéresse principalement aux questions suivantes, qu’est-ce que la

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connaissance ? Comment est-elle élaborée ? Quelle est la valeur ? ». Pour répondre à ces questions le
chercheur en science de l’organisation peut s’inspirer des réponses mises à la disposition par trois
paradigmes épistémologiques les plus utilisés dans ce domaine à savoir, le positivisme qui a pour objet
d’expliquer la réalité ; le constructivisme dont le projet est la compréhension de la réalité vu un construit
social et l’interprétativisme qui propose de comprendre la réalité en partant de la vision des acteurs eux-
mêmes. Ainsi pour mener à bien cette recherche, nous souscrivons aux postulats du positiviste.

Le paradigme positiviste est né au 19 ème siècle, il constitue la science dominante dans beaucoup de
disciplines. Comme le souligne wacheux(1996), la connaissance selon ce paradigme « se base sur
l’observation et l’expérience des faits sociaux, considérés comme des choses ».le positivisme courant
classique de la recherche met l’accent sur la vérification d’une réalité préétablie en recherchant des liens
de causalités entre des faits.

3-Mesures des variables

Au vu des difficultés d’observation des variables à étudier dans le cadre de notre recherche, nous avons
opté pour une approche basée sur la perception des acteurs pour mesurer empiriquement nos variables
de recherches. Cette dernière consiste à rendre opérationnelle des informations de type qualitatif en les
transformant en données quantifiées sur une échelle ordinale ou intervalle. Dans les études d’opinions
et d’attitudes, cette méthode est couramment utilisée.

Ces échelles de mesure sont souvent classées en deux groupes (Evrard Y et al, 2003) :

 les échelles simples : consistent à mesurer un phénomène avec une seule question ;
 les échelles multiples : permettent de mesurer un phénomène avec plusieurs questions.
Dans notre étude nous retiendrons les échelles multiples car elles contribuent à augmenter la fiabilité de
l'instrument utilisé. Le principe consiste à proposer à la personne interrogée un ensemble de questions
qui sont supposés caractériser le concept que l'on veut mesurer.

En effet, il existe plusieurs types d’échelles multiples mais nous utiliserons celle de Likert en cinq points
de mesure allant de 1 (Pas du tout d’accord) à 5 (Tout à fait d’accord) pour l'ensemble de nos variables
qualitatives. Le choix de l’échelle de Likert est motivé par deux raisons fondamentales :

 elle est plus facile à comprendre;


 elle est peu sensible au mode de collecte des données.
Pour pouvoir répondre à nos questions de recherche, nous allons détailler les variables de recherche en
définissant les indicateurs pratiques capables de mesurer ces variables.

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Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

3-1 Les variables indépendantes :

Nous avons énumérés trois groupes de variables à savoir : Le délai de récupération, La valeur actuelle
nette, L’indice de profitabilité

3-2 La variable dépendante :

La décision d’investissement représente la variable dépendante.

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Section 2 : Méthodologie mise en œuvre

La problématique, les questions de recherche et les objectifs étant définis, il convient dès lors de décrire
la méthodologie appropriée mise en œuvre pour conduire ce travail relatif à la problématique des
pratiques des décisions d’investissements des dirigeants des PME. Plusieurs approches méthodologiques
sont généralement distinguées pour conduire une recherche en science de gestion selon l’objectif
poursuivi par le chercheur. Le questionnaire a été adressé aux responsables des PME de la commune de
yopougon.

En effet, l’objectif de la recherche ou d’une étude étant de comprendre, décrire, expliquer ou de


prédire un phénomène (EVRARD, Pras et Roux 2003), les études en sciences de gestion peuvent être
exploratoire, descriptive, explicative, prédictive et causale (Dagan et Al, 2004). Ces différentes
méthodes peuvent être utilisées particulièrement en finance pour résoudre un problème. Dans le cadre
de notre recherche, une étude exploratoire à été privilégiée pour atteindre les objectifs fixés.

1- La phase qualitative

La phase qualitative constitue un passage incontournable dans une recherche en science de gestion et
son apport est considérable d’autant plus qu’elle permet de mieux cerner la nature du problème étudié
et exploré. Généralement la phase qualitative précède l’étude quantitative. Quivy et Campenhoudt
(2006) montrent que son objectif est d’explorer en profondeur toutes les facettes du problème étudié et
d’identifier les grandes lignes ; l’étude qualitative englobe diverses techniques à savoir : l’étude
exploratoire documentaire, les entretiens individuels ou collectifs, etc. Dans le cadre de cette recherche,
la phase qualitative comprend une étude documentaire, des entretiens avec les dirigeants des PME de
Yopougon.

1-1 Étude exploratoire documentaire

L’étude exploratoire documentaire permet de prendre connaissance des points de repères et de mettre
en évidence les questions non encore suffisamment explorées. Plusieurs méthodes peuvent être mises en
œuvre pour réaliser l’étude exploratoire documentaire. Les plus utilisées sont l’étude des données

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Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

secondaires qui présentent à toute étude ou recherche l’examen de la littérature spécialisées. (Lanvin,
1990).

De ce qui est notre recherche, l’étude documentaire a porté sur les principaux documents, articles et
ouvrages relatifs à la question étudiée auxquelles nous pouvions accéder.

Ces documents dans leur majorité nous ont permis de cerner les contours de notre étude partant du
contexte jusqu’à la formulation des objectifs spécifiques. Ils nous ont aidés à comprendre les questions
relatives à la problématique des pratiques des décisions d’investissements des dirigeants des PME.
Aussi, d’autres publications citées dans les références bibliographiques ont également soutenues nos
recherches. Malgré cela, les difficultés rencontrées dans cette phase et le manque d’écrits sur la
problématique des pratiques des décisions d’investissements des dirigeants des PME est à souligner.
Enfin, cette phase a permis de préciser la question principale et les questions secondaires ainsi que les
objectifs. En outre, elle a permis de formuler notre formulaire d’enquête.

1-2 Entretien semi-directifs

Dans le cadre de notre recherche, les entretiens réalisés ont été semi-directifs.
L’entretien semi-directif est une technique qualitative de recueil d’informations permettant de centrer le
discours des personnes interrogées autour de thèmes définis préalablement et consignés dans un guide
d’entretien. Ce sont des entretiens de face à face avec les dirigeants, les salariés et les experts des PME
de Yopougon. Nous avons utilisé un guide structuré pour aborder une série de thèmes préalablement
définis comme le recommande A. Thiétart et coll. (1999).

1-3 Définition du cadre environnemental de l’enquête qualitative

La collecte des données a été effectuée auprès des dirigeants des PME de yopougon.

1-4 Plan d’échantillonnage et méthode de recueil des données qualitative

En ce qui concerne le choix de notre échantillon, nous l’avons effectué sur dix (10) dirigeants de PME
légalement constituées. Dans le cadre d’une étude qualitative, la qualité des enquêtés prime sur la
représentativité de l’échantillon. Nous avons alors fait le choix d’une méthode d’échantillonnage non

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probabiliste. Les techniques d’échantillonnage non probabilistes couramment utilisées comprennent les
échantillons de convenance, par jugement, par quotas et boule de neige (A. Anassé, 2009). Dans cette
étude, nous avons réalisé des entretiens semi-directifs à base de guides d’entretiens avec un (1) dirigeant,
une (1) personne proche de ce dernier et un (1) salarié. Ils ont été réalisés en individuel dans un intervalle
de temps variant de vingt (15) à trente (20) minutes chacun. Plusieurs thèmes ont été abordés comme
l’indique le formulaire des questionnaires en annexe.

1-5 Entretien d’expert

Les entretiens d’experts nous permettent d’échanger avec une personne reconnue comme telle ou
personne ressource dans le domaine étudié. Ils sont réalisés avec un ou plusieurs personnes du fait de
leur fonction, spécialité ou expertise des questions étudiées (Evrard, Pras et Roux 2003). Dans le cadre
de cette étude relative à la la problématique des pratiques des décisions d’investissements des dirigeants
des PME, nous avons complété les informations des entretiens semi-directifs par quelques entretiens
d’expert dans le but d’approfondir notre compréhension sur le sujet soumis à notre étude.

1-6- Le déroulement de l'enquête qualitative

Le déroulement de l’enquête s’est intéressé respectivement à la forme et le contenu du guide d’entretien.


Après quoi, nous sommes passés à son administration.
L'élaboration du guide d’entretien correspond à un compromis entre le désir de recueillir des données
aussi détaillées que possible et le souci d'éviter la lassitude de l'enquête ou de voir des questions qui ne
seront pas répondu. Dans cette perspective, l'élaboration du guide d’entretien passe par deux étapes : la
formulation du questionnaire et l'étude de sa fiabilité.

1-7 La formulation du guide d’entretien

Le guide d’entretien (voir annexe) est composé de questions ouvertes et de quelques questions fermées.
Il s'agit ici de laisser une latitude d'expression à l'enquêté et de pouvoir tirer totalement partie des
opportunités qui se dégagent de la dynamique de l’entretien. On distingue trois types de questions :

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On a les « questions principales » relatives à l’amélioration de la performance financière des PME qui
servent d’introduction ou de guide dans l’entretien. Elle à été élaboré sous formes de questions fermées
dichotomiques : à l'opposé des questions ouvertes, ces questions sont fermées à deux réponses possibles
mutuellement exclusives, une seule alternative est proposé au répondant (Oui ou Non). C’est en raison
de sa simplicité et de sa rapidité que nous l’avons choisi.

Les questions « questionnaires d’investigation » destinées à compléter ou clarifier une réponse


incomplète ou floue.
Des questions d’implication : qui font suite aux réponses aux questions principales ou vise à élaborer
avec précision une idée.

1-8 Administration du guide d’entretien

1-8-1 Enquête pilote

L’objectif d’une enquête pilote est de tester la facilité de compréhension et le degré d’acceptation des
questions. C’est une phase essentielle qui doit être réalisée avec rigueur, elle apporte (en principe) des
corrections sur le projet du guide d’entretien.

Notre enquête pilote a été menée auprès de cinq dirigeants, au moyen d’interviews détaillées dans le
but de nous s’assurer que les questions, que nous avions élaborées, peuvent être aisément comprises.
Pour ce faire les éléments suivants ont été vérifiés:

-Est-ce que les expressions utilisées sont compréhensibles et sans ambiguïté.

- Est-ce que l’ordre des questions ne nécessite pas un changement.

- Est-ce que la forme des questions permet de collecter les informations désirées.

- Est-ce que certaines questions ne suscitent pas d’être décomposées.

- Est-ce que le guide d’entretien n’est pas trop long et ne provoque pas le désintérêt des
interlocuteurs.

1-8-2 Déroulement de l’administration du guide d’entretien

Le mode et la manière d'administrer le guide d’entretien étant aussi important que la qualité du guide
d’entretien lui-même si on considère la quantité et la qualité des réponses qui seront obtenues. A ce titre,
il existe plusieurs formules pour administrer un guide d’entretien.

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Ainsi, nous avons:

- L'enquête par téléphone qui présente l'avantage de la rapidité, favorise la dispersion


géographique des enquêtés et réduit le taux de non - réponse. Mais la longueur du questionnaire est
réduite.
- L'enquête par voie postale ou par voie électronique permettant de réduire les coûts en assurant
une large couverture géographique, toutefois le taux de réponse est généralement faible.
- L'enquête par interview ou auto - administrée, s'applique pour les questionnaires longs dont le
répondant doit chercher des informations précises pour le remplir. Ce type d'enquête exige une meilleure
implication de la part des enquêtés. Pour ce faire, l'enquêteur doit cibler la personne à interroger et par
un contact initial, le motiver en lui expliquant les objectifs de l'enquête et les différentes parties du
questionnaire.
Nous avons choisi pour notre étude une de ces trois méthodes citées : l’enquête par interview c'est-à-
dire une interview face à face.

1-9 Méthodes d’analyses qualitatives de l’étude

1-9-1 Traitements et méthode d’analyses qualitatives

Après le recueil des données qualitatives, nous avons eu recours à une analyse de contenu thématique
dans le but d’améliorer la validité interne de notre recherche. Toutefois, les données recueillies ont fait
l’objet d’une analyse de contenu thématique en suivant les recommandations de Miles et Huberman
(2003) et de Bardin (2007). L’analyse de contenu thématique a constitué à lever le corpus, segment par
segment, pour respecter les idées significatives (des thèmes) et les regrouper dans les codes. Ces codes
ont ensuite été présentés sous la forme de matières, sur lesquelles nous avons opéré des comptages
d’occurrence. Cependant l’ensemble des travaux s’est effectué manuellement parce que nous n’avions
pas pu trouver de logiciel de données comme Nvivo7.

1-9-2 Analyse du Contenu Thématique

Pour présenter notre méthode d’analyse, nous serons amenés à de définir ce que l’on entend par analyse
de contenu thématique. D’abord, « l’analyse de contenu est un ensemble de techniques d’analyse des
communications visant, par des procédures systématiques et objectives de description du contenu des
messages, à obtenir des indicateurs (quantitatifs ou non) permettant l’inférence de connaissance
(déductions logistiques) relatives aux conditions de production/réception (variable inférés) de ces
messages » (Bardin 2007 P 47). Ensuite, l’analyse de contenu. Elle consiste à « repérer des « noyaux de

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sens » qui composent la communication et dont la présence ou la fréquence d’apparition pourront


signifier quelque chose pour l’objectif analytique choisi » (ibid. P.137). Il s’agit ici, de découper le texte
en un certain nombre de thèmes principaux (qu’il sera possible d’affiner, éventuellement, en sous thème
si on le souhaite) (ibid. P .101).

1-9-3 La codification des données

Le processus de codage à consister à découper le contenu des transcriptions d’entretiens collectés en


unités d’analyse, puis à les classer dans les codes.

On appel codes « des étiquettes qui désignent des unités de signification pour l’information descriptive
ou inférentielle compilée au cours d’une étude » (Miles et Huberman, 2003, P 31). Les codes sont
attachés à des phrases.

Au final, tous les thèmes présents dans notre corpus (entretiens) ont été codés de la manière la
plus exhaustive possible.

1-9-4 Analyse des données utilisées

Les données des entretiens ont fait l’objet d’une analyse de contenue plus précisément d’une analyse
thématique. Celle-ci a consisté à découper les discours des interviewés par thème et par fréquence
d’apparition. L’analyse des éléments significatifs de ces discours a ainsi permis de regrouper les phrases
et réponses jugées équivalentes selon les thèmes.

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2- l’enquête quantitative

Toutefois, contrairement à la phase qualitative ou l’enquêteur recherche des sujets capables de lui fournir
des informations de qualité ; dans la phase quantitative le chercheur a plutôt besoin d’un échantillon
représentatif. Cependant, il est difficile d’étendre l’enquête à toute la population étudiée comme le
préconise le recensement. Pour y remédier la technique d’enquête par sondage hemel (1996) est utilisée,
elle consiste à interroger une partie de la population sélectionnée pour participer à l’enquête. Aussi est-
elle moins couteuse par rapport à la technique de recensement. Cependant, l’enquête par sondage
nécessite la constitution d’un échantillon au-delà, il convient de définir les différentes phases observées
pour réaliser l’enquête.

3-L’échantillonnage

La constitution d’un échantillon le plus souvent représentatif est toujours une question fondamentale
pour le recueil des données en sciences sociales (R. Quivy et V. Campenhoudt, 2006). Ceci d’autant plus
que l’échantillon doit refléter, en effet, dans sa structure, la diversité de la population étudiée. A ce titre,
nous disposons d’une multitude de méthodes d’échantillonnage qui peuvent être regroupées en deux
principales catégories: les méthodes probabilistes et les méthodes non-probabilistes. Les méthodes non-
probabilistes, qui nous intéressent dans cette étude, reposent sur un choix raisonné (Hermel, 1995).Ces
méthodes qualifiées d’empiriques sont relativement moins coûteuses, plus simples dans leur application
et n’exigent pas l’existence d’une base de données.

Parmi ces méthodes, nous pouvons citer: la méthode des itinéraires, la méthode de boule de neige, la
méthode de quotas et de convenance Pour les besoins de cette étude, nous avons opté par un échantillon
par convenance étant donné que nous ne disposons pas du nombre exact des responsables des PME de
Yopougon, à cet effet nous avons choisi de limiter la taille de notre échantillon .Ces choix se justifient
d’une part en tenant compte des contraintes auxquelles nous sommes soumis (temps, moyens financiers),
et d’autre part cette technique repose sur notre jugement.

3-Le questionnaire et son administration


Le questionnaire a été le principal outil de la collecte des informations nécessaires pour notre étude. Il
est un instrument de collecte de données qui consiste à poser par écrit à des sujets une série de questions
relatives à une situation, il nécessite des réponses écrites. On distingue deux types de questionnaires :
les questionnaires à réponses fermées ou fixées d’avance et les questionnaires ouverts. Dans le cadre de
notre étude, les items identifiés lors de la revue de littérature ont été retenues, chacune de ces items sera
évaluée à l’aide d’une ou plusieurs questions. Le répondant devra donner son degré d’accord aux

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différentes affirmations sur une échelle de LIKERT (psychologue Américain) à cinq points, allant de 1
«pas du tout» à 5 «tout à fait », ou l’on demande au répondant d’attribuer une note indiquant son degré
d’appréciation par rapport à la question posée.

Pour vérifier que le questionnaire d’enquête est facilement accessible à tous les enquêtés et que son
administration ne posera pas d’importants problèmes de compréhension, il a été soumis à l’appréciation
des responsables des pme de la commune de yopougon, avant de faire l’objet d’un test auprès de
quelques dix (10) des responsables des PME de façon aléatoire. Le questionnaire définitivement élaboré
a été administré auprès des responsables des PMEde la commune de yopougon sélectionnés à partir de
la méthode des quotas. A l’issue de l’enquête, nous avons obtenu (70) responsables. Cette phase de
collecte des données a été la plus difficile de tout le processus ayant conduit à la réalisation de notre
travail. Les difficultés proviennent essentiellement de l’accueil réservé à l’enquêteur.

Questionnaire adressé aux responsables des PME de yopougon :

Monsieur /madame,
Le questionnaire que nous vous proposons, rentre dans le cadre d’une recherche menée en vue de la
rédaction d’un mémoire de master en science de gestion, portant sur les pratiques des décisions
d’investissements des dirigeants des pme. Ce questionnaire anonyme sera exploité dans un cadre
purement scientifique. Nous vous assurons de l’usage très confidentiel qui sera faite des informations
que vous allez nous fournir. Nous savons pouvoir compter sur votre collaboration et votre bonne
compréhension pour la réussite de la recherche.

I-Données personnelles des enquêtés


1- Quel est votre âge ?
Moins de 35 ans de 35 à 55 plus de 55 ans

2-Quel est votre situation matrimoniale?


Mariée célibataire veuve divorcé

3- Quel est votre niveau d’instruction ?

Mémoire master en science de gestion présenté par Kouassi, Koussanhan et Beya Page 42
Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

Aucun en deçà du bac bac /bac+ 3 bac+4/ bac+5 au-delà de bac+5

II. données sur les pme :


1- Quel est la date de la création de votre pme?

Depuis combien de temps êtes-vous dirigeant de cette pme

Moins de 5 ans

Plus de 5 ans

Autres ______________

2- Statut juridique de votre pme?


Oui aucun
Si oui lequel ?..........................

3- Que faites-vous dans votre établissement?


Nourriture pizza boisson autres

4- Chiffre d’affaire annuel_______________

5-Quelle est la source de financement de votre pme?


Nb :1-pas du tout d’accord / 2. Pas d’accord/ 3. Indécise/ 4. D’accord/ 5. Tout à faire d’accord

1 2 3 4 5

1-J’utilise mes économies personnelles

2-C’est mon conjoint /conjointe qui m’a aidé

Mémoire master en science de gestion présenté par Kouassi, Koussanhan et Beya Page 43
Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

3-J’utilise les Dons des parents

4-J’utilise l’Héritage familial

5-J’utilise un Prêt de la famille

6-J’utilise le Don d’un ami /connaissance

7-J’utilise les Fonds d’appui octroyés aux femmes

8-C’est l’Aide du gouvernement

9-J’utilise un Prêt bancaire/microfinance

6-Le nombre d’ouvriers de votre pme?


De 0 à 5 de 5 à 10 de 10 à 50

7-Comment trouvez- vous votre travail ?

a-souple b-fatiguant c-pas fatiguant

8-Quel sont vos principaux obstacles ?

Nb : vous devez cocher la cellule selon l’importance de la difficulté rencontrée.

1. Pas du tout d’accord / 2. Pas d’accord/ 3. Indécise/ 4. D’accord/ 5. Tout à faire d’accord

1 2 3 4 5

1- j’ai des Difficultés financières

2- j’ai des difficultés administratives

3- j’ai des obstacles familiaux

Mémoire master en science de gestion présenté par Kouassi, Koussanhan et Beya Page 44
Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

4-j’ai difficultés à concilier vie familiale et


gestion des affaires

4- autres difficultés __________________

III. Données sur les pratiques des décisions de financement

1-Quels sont vos secteurs d'investissement préférés ?

Secteur primaire

Secteur secondaire

Secteur tertiaire

Secteur de la haute technologie

2-Avez-vous déjà effectué un investissement financier ?

Oui

Non

3-Quelle serait votre principale motivation à investir ?

Obtenir un retour sur investissement

Etre impliqué(e) dans l’organisation d’une entreprise

Etendre votre réseau personnel

Professionnel Diversifier votre portefeuille

Autre à préciser __________________

4-Quels sont selon vous les facteurs qui permettent de prendre une bonne décision d’investissement ?

Le délai de récupération d’un projet

La valeur actuelle nette d’un projet

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L’indice de profitabilité du projet

Autres à préciser __________________

5-Selon vous, le meilleur investisseur est celui qui...

a) A le portefeuille qui affiche la meilleure performance

b) N'a jamais perdu d'argent en investissant

c) Ne rate jamais une opportunité d’investissement

6-Avant de décider d’investir sur un projet vous vous basez sur

a) L'analyse fondamentale

b) L'analyse technique

c) Les deux (analyse technique et fondamentale)

d) Recommandations, conseils, et prévisions

e) Autres (veuillez préciser) __________________

7-Selon vous, quels sont les éléments importants dans l’évaluation d’un projet ?

Business Plan

Caractéristiques du marché

Analyse des risques

Discussion avec les porteurs de projet

Autre __________________

8-Pour vous, quels sont les éléments importants dans la phase d’investissement ?

Décider du montant d’investissement

Discuter des conditions de sortie de l’investissement

Effectuer une valorisation de l’entreprise

Autre : __________________

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9-Selon vous, quels sont les éléments importants après avoir investi ?

Recevoir des informations sur le développement du projet

Etre impliqué dans les décisions de l’entreprise

Rester en relation avec le porteur de projet

Pouvoir sortir de son investissement à tout moment

Autre __________________

4-Méthodes d’analyses quantitatives de l’étude


Dans cette section, il sera question de présenter les méthodes d’analyses utilisées pour traiter les données
issues du terrain, les analyser afin de comprendre l’amélioration de la performance financière des PME.
Les données recueillies à l’aide d’une enquête par questionnaire n’ont pas de signification en elles-
mêmes. Elles ne peuvent servir qu’après un traitement qui permet de faire une bonne analyse des données
en vue de répondre de façon précise aux différentes questions soulevées par ce travail. Le traitement des
données consiste en effet à mettre sous forme exploitable les données recueillies au cours de l’enquête
afin de faciliter l’analyse des résultats. Plusieurs étapes ont été nécessaires pour aboutir aux données
exploitables. Le modèle estimé se présente comme suit :

𝒀𝒊 = 𝒂𝟎 + ∑𝒌𝒊=𝟏. 𝜶𝒊 𝑿𝒊𝒌 + 𝜺𝒊𝒕

Avec 𝒀𝒊 : décision d’investissement

𝑿𝒊𝒌 : Les variables explicatives (Le délai de récupération (DR), La valeur actuelle nette d’un projet
(VAN) L’indice de profitabilité (IP))

𝒂𝟎 : Constante du modèle

𝜺𝒊𝒕 : Terme de l’erreur.

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5-Traitement et méthodes d’analyse quantitatives


Il existe un nombre important d’analyse des données quantitatives et elles peuvent être classées selon
les types de données à traiter (données nominales, ordinales et numériques) et le nombre de variables à
traiter (analyses uni-variées, bi-variées, et multi-variées). Elles donnent lieu à plusieurs types de
traitements et les résultats qui en sont issus peuvent être présentés sous forme de tris à plat, de tris croisés,
de tableaux ou de graphiques.

-L’analyse uni-variée (ou tris à plat) a pour objectif de décrire la distribution de réponses sur une seule
variable à la fois (Morin G.). Chacune des variables est analysée indépendamment des autres. On obtient
des résultats en valeurs absolues puis en pourcentages pour chacune des questions, tout en gardant la
possibilité de calculer des moyennes, des fréquences. Dans cette étude relative à la la problématique des
pratiques des décisions d’investissements des dirigeants des pme, il s’agit d’analyser les fréquences des
réponses des personnes interrogées pour chacune des perceptions pour chaque type d’outil utilisé.

6- Méthodologie d’analyse quantitative

Après avoir recueilli (70) questionnaires régulièrement remplies, nous avons procédé à un contrôle
systématique des informations collectées et la numérotation des questionnaires. (05) questionnaires ont
été éliminés. Finalement, la retranscription des (65) questionnaires retenus (masque de saisie) et la saisie
des données ont été assurés par le logiciel SPSS. Ce choix se justifie par l’accès facile au dit logiciel et
c’est l’un des plus connus et les plus disponibles dans le milieu des chercheurs. Nous signalons que les
réponses aux questions pour lesquelles nous avons utilisé l’échelle de Likert ont été recordées pour les
analyses statistiques.

En résumé, de ce chapitre méthodologique nous pouvons dire que l’analyse quantitative a permis de
donner lieu à la méthodologie et de la mettre en œuvre. Concrètement cela s’est matérialisé par
l’élaboration d’un questionnaire. Ce questionnaire a été administré selon une technique de sondage. De
cette enquête, les données brutes ont été obtenues. Ces données obtenues ont été traitées pour une
meilleure synthèse de l’information qu’elles recèlent.

Les résultats générés et les commentaires inhérents aux dits résultats font l’objet du prochain et dernier
chapitre de notre travail.

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Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

Chapitre Iv: PRESENTATION, ANALYSE ET DISCUSSION DES RESULTATS

Dans le précédent chapitre, il a été question de définir notre étude et le cadre méthodologique dans
lequel elle s’est inscrite. Cette étape cruciale nous a permis de recueillir des donnés. Mais pour le
chercheur, ce qui importe, ce sont les informations sous-jacentes aux données. L’analyse des données
nous permet de parvenir à cette fin ; c’est d’ailleurs ce à quoi est consacrée la prochaine section. Dans
une seconde section nous discutons nos résultats et faisons des recommandations.

Section 1 : Présentation des résultats

Cette section présente les résultats des analyses descriptifs, typologique et économétrique.

1-résultats descriptifs

 Le sexe

Notre échantillon est très largement composé d’hommes (environ 90%).

Tableau 1: Répartition des responsables selon le sexe


SEXE Effectif Pourcentage

Masculin 58 89,23%

Féminin 7 10,77 %

Total 65 100,0 %

Source : données issues du terrain

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Graphique: Repartition selon le sexe

Masculin Féminin

11%

89%

 L’âge

La moyenne d’âge des répondants oscille entre 40 et 49 ans. C’est une population jeune.

 Tableau 2 : Répartition des responsables selon leur âge


Age Effectif Pourcentage

30-39 ans 16.92 %%, moins


12 16.92 %
de 40 ans

40-49 ans 36 62.31% 83,08%

50 ans et plus 17 20.67 % 40 ans et plus

Total 65 100,0%
 : données issues du terrain
Source

 Le niveau d’instruction

Tableau 3: Répartition des responsables selon le niveau d’instruction

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Ancienneté Effectif Pourcentage

au-delà du bac 22 33.65 %

Bac 26 40.00 %

en deçà du bac 17 26.15 %

Total 65 100,0%

 : données issues du terrain


Source

Graphique : Repartition selon le niveau d’instruction

26% 34%

40%

 Situation matrimoniale

Notre échantillon est à deux tiers composé de célibataires (67,27%). Ceci semble logique avec la
jeunesse de notre échantillon ainsi que nous le faisions remarquer ci-dessus (72,31% ont moins de 40
ans)
.
Tableau 4 : Répartition des responsables selon la situation matrimoniale
Situation Matrimoniale Effectif Pourcentage

Célibataire 21 32.31%

Marié 44 67.69 %

Total 65 100,0%

Source : données issues du terrain

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Graphique Repartition selon la situation matrimoniale

32%

Célibataire
68% Marié

2-résultats économétriques
2.1. La fiabilité des échelles de mesures utilisées

Pour s’assurer que les mesures utilisées sont fiables, le chercheur dispose d’une démarche proposée par
un grand nombre d’auteur (Evrard, Pras et Roux, 2009 ; Gavard-Perret et alii, 2012 ; Thiétart et alii,
2014) : celle de l’Analyse Factorielle Exploratoire. Cette démarche est basée sur la détermination de
conditions et d’indices permettant de réunir certains seuils d’indices avant de procéder à l’AFE et,
éventuellement, d’éliminer ou d’épurer certains énoncés ou items qui dégradent la qualité ou la fiabilité
des échelles.

Ceci dit, nous présentons succinctement les conditions de mise en œuvre de l’AFE, la méthode de
détermination du nombre de facteurs à retenir et enfin l’épuration de chaque échelle. Rappelons que
nous effectuons dans l’AFE une analyse en composantes principale (ACP) et le test de fiabilité via le
calcul du coefficient alpha de Cronbach.

2.1.1. Conditions de mise en œuvre de l’AFE

Elles tiennent à la taille de l’échantillon, à la nature des échelles et aux indicateurs dont les seuils atteints
permettent de conclure sur la possibilité de factorisation.
La condition de taille à respecter peut se résumer en ces termes : le nombre d’observations (ou individus
enquêtés) doit être proportionnel au nombre d’énoncés ou item introduit dans une même analyse. En
effet, l’échantillon devra être cinq à dix fois plus élevé que le nombre d’items utilisés dans l’ACP
(Igalens et Roussel, 1998). Il faudrait donc prendre pour référence l’échelle contenant le plus grand
nombre d’items. Dans notre cas, la variable ‘’le profil des managers’’, est la variable comprenant un

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Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

total de 21 items. En multipliant ce nombre par cinq, nous obtenons 105 observations. D’où l’échantillon
apparait suffisant pour réaliser l’analyse.

En deuxième lieu, il faudrait que les échelles utilisées soient métriques, c'est-à-dire mesurées sur des
échelles d’intervalle ou de rapport. Dans notre cas, l’échelle de Likert à cinq points est susceptible de
respecter cette condition. En effet, les distances entre les modalités de réponse (ou échelons) sont égales
et peuvent permettre de déterminer les tendances centrales et calculs de régressions aussi bien que les
variables de rapport (chiffre d’affaire, etc) selon Gavard-Perret et alii (2012).

Enfin, la mise en œuvre d’une ACP est possible si les indices KMO et la significativité du test de
sphéricité de Bartlett sont satisfaisants. Le logiciel SPSS 22 permet de les calculer. Les seuils indiqués
sont respectivement « supérieur ou égal à 0,5 » pour le KMO et « inférieur à 5% » pour la
significativité ».

A la suite de cette première étape de vérification de conditions de factorisation, la méthode utilisée pour
le choix du nombre de facteurs s’impose.

2.1.2. Le nombre de facteur à retenir

Nous nous sommes appuyés sur deux méthodes pour répondre à la question du nombre de facteur à
retenir : le critère de Kaiser ou des valeurs propres et le critère de la restitution minimum de l’information
initiale ou variance à expliquer. Le critère de Kaiser impose de ne retenir que les facteurs dont la valeur
propre est supérieure à l’unité ; et celui de la restitution de l’information indique que les facteurs retenus
doivent rapporter au moins 60% de l’information initiale ou au minimum 50%.

2.1.3. Qualité de représentation, contribution factorielle et épuration des échelles de mesure

Il s’agit dans cette partie, de procéder à la détermination du seuil d’indicateurs que chaque item devra
respecter et, éventuellement, de supprimer les items faiblement corrélés aux axes bien que les rotations
à multiples itérations aient été effectuées. Pour ce faire, deux indicateurs sont retenus :

 la qualité des représentations d’un énoncé sur les axes retenus mise en exergue par les
communalités/communautés : celles-ci sont des coefficients de corrélation multiple entre l’item
et les axes factoriels (Colle, 2006). « Le tableau des communalités rend compte du degré avec
lequel l’information contenue dans chaque variable initiale est restituée par la solution
factorielle » (Gavard-Perret et alii, 2012). Les communalités indiquent la part de l’item expliquée

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Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

par le facteur. En pratique, une communauté inférieure à 0,5, voire 0,4 en général, indique que
l’information contenue dans l’item est insuffisamment restituée par le facteur retenu. Ce dernier
doit alors être supprimé.

 L’analyse des saturations ou contributions factorielles (loading) : un item/énoncé contribue au


facteur s’il est fortement corrélé à ce dernier et faiblement corrélé aux autres. De manière
pratique, nous nous basons sur un seuil et sur le jugement du chercheur. Une contribution
factorielle supérieure ou égale à 0,5 sur un seul axe après rotation est maintenue avec une entorse
allant jusqu’à 0,4 en fonction de l’importance de l’énoncé. Par contre, si l’énoncé contribue à la
fois à plus de 0,3 sur deux axes, il est simplement retiré de l’échelle.

Nous avons déterminé les fiabilités de chaque échelle ou de chaque dimension retenue via le coefficient
« Alpha de Cronbach ». S’il est supérieure ou égale à 0,7, il est qualifiée de fiable. Cependant, dans le
cadre d’une analyse exploratoire, un seuil de 0,6 peut suffire (Evrard et al., 2003 ; Nunnally, 1978).

Un nom est enfin attribué à chaque facteur par le chercheur au regard d’un probable lien entre les énoncés
du même facteur. Ce qui traduit la fin de l’AFE et par la même occasion le début des analyses
explicatives.

2.2. Les analyses explicatives

Le logiciel dans ce cas utilisé est SPSS 22.

En nous appuyant sur les travaux de Gavard-Perret et al. (2012), Thiétart et al. (2014) et Carricano et
Poujol (2009), des indicateurs calculés par le logiciel permettent de porter un jugement sur les
hypothèses formulées :

 D’abord, la significativité du lien entre chacun des quatre facteurs ou déterminants retenus et la
variable dépendante qui est la performance financière: elle est donnée par la probabilité p. Un
facteur sera dit statistiquement significatif si la valeur de p est inférieure à 5% (0,05) ;
 Ensuite, la significativité des coefficients de régression sur chaque facteur est donnée par le test
t de Student. En effet, si cet indicateur est supérieur en valeur absolue à 1,96, alors les coefficients
de régression sont dits significatifs ;

Mémoire master en science de gestion présenté par Kouassi, Koussanhan et Beya Page 54
Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

 Le coefficient de régression est ensuite examiné : l’hypothèse est validée à ce stade de l’analyse
si le coefficient aborde dans le sens que cette même hypothèse : à une influence positive prédite,
sera associée un coefficient de régression ayant un signe positif ; et vice-versa.
 Enfin, nous interprétons la significativité pratique de la régression : elle est représentée par le
coefficient de détermination R2 ou pourcentage de variance expliquée.

En pratique, nous disons qu’une hypothèse relative aux liens directs du modèle de recherche est validée
si elle est à la fois significative (p et t de Student) et si le signe de l’influence (du coefficient de
régression) aborde dans le même sens que celui formulé initialement par le chercheur.

2-2-1Analyse exploratoire des échelles de mesure

Les différents items qui composent la variable présentent une bonne communalité. En effet, les
coefficients sont tous supérieur à 0,5. Nous conservons de ce fait les items pour la suite de nos analyses.
Nos résultats présentent un Alpha de Chronbach (0,758) satisfaisant car supérieur à 0,7. Les items
présentent une bonne fiabilité interne.
L’indice KMO est satisfaisant. En effet, le KMO (0,654) est supérieur à 0,5 ce qui traduit que nos
données sont factorisables. De même, le test de sphéricité de Bartlett est significatif (Khi deux= 145,292
p=0.000).

3. L’AFE des mesures de la recherche

3.1. Echelle de mesure de la variable indépendante

La première itération nous donne les indices KMO/Sig. Test de Bartlett qui sont satisfaisant
(0,845/0,000) ce qui traduit que les données sont factorisables. Ainsi, le pourcentage de variance totale
expliquée et le nombre de facteurs expliqués met en évidence l’existence de deux facteurs qui expliquent
environs 74,832 % de la variance. Cependant après vérification de la fiabilité de chaque facteur, nous
constatons que le premier facteur dénommé Le délai de récupération (DR) a une fiabilité interne
satisfaisante (α de Chronbach = 0,636). Par ailleurs, la fiabilité interne du deuxième facteur La valeur
actuelle nette (VAN) est satisfaisante (α de Chronbach = 0,838) et le dernier dénommé L’indice de
profitabilité (IP) a une fiabilité interne aussi satisfaisante (α de Chronbach = 0,657); ensuite nous notons
que les items qui ont une communalité inférieure à 0,5 ont été éliminées (Tableau 5).

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Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

Tableau 5 : Récapitulatif des résultats de l'AFE de l'échelle de la variable de la variable indépendante

LIBELLES Communalité Contributions factorielles


FACTEUR 1 FACTEUR 2 FACTEUR 3
Item 1 0,584 0,763
Item 2 0,795 0,636
0,838 0,690
Item 3 0,899
Item 4 0,750 0,563 0,657
Item 5 0,797 0,679
0,938
Item 6 0,663 0,858

KMO/Sig. 0,845/0,000
Test de Bartlet

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Tableau 6 : Variance totale expliquée de la variable indépendante


Composa Valeurs propres initiales Extraction Sommes des Somme des carrés des
nte carrés des facteurs retenus facteurs retenus pour la
rotation
Total % de la % Total % de la % Total % de la %
variance cumulé variance cumulés variance cumulés
s
1 1,917 31,942 31,942 1,917 31,942 31,942 1,797 29,956 29,956
2 1,501 25,021 56,962 1,501 25,021 56,962 1,367 22,779 52,735
3 1,072 17,870 74,832 1,072 17,870 74,832 1,326 22,097 74,832
4 ,840 13,996 88,828
5 ,380 6,328 95,157
100,00
6 ,291 4,843
0
Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales.

3.2. Échelle de mesure « de la variable dépendante

L’analyse factorielle des items mesurant la décision d’investissement montre que la matrice des
données est factorisable. En effet, la mesure d’adéquacité de l’échantillon KMO est égale à 0,754. De
même, le test de sphéricité de Bartlett est significatif (Khi deux = 143,238 p=0.000).
L’analyse factorielle dévoile l’existence d'un seul facteur ayant une valeur propre supérieure à un
(1,124). Ce facteur saisit 58,907% de l’information initiale.
Le premier facteur regroupe les items (1 ; 2 ;4 ) qualifié « c-c». Ce facteur a un Alpha de Chronbach de
0,759.

Tableau7: Récapitulatif des résultats de l'AFE de l'échelle de la variable décision d’investissement

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LIBELLES Communalité Contributions factorielles


FACTEUR 1
Item 1 0,822 0,869
Item 2 0,819 0,850
Item 3 0,606 0,850
Item 4 0,719 0,504
KMO/Sig. Test de Bartlet 0,754/143,238

Tableau 8 : Variance totale expliquée de la variable dépendante


Composante Valeurs propres initiales Extraction Sommes des carrés des facteurs
retenus
Total % de la % cumulés Total % de la variance % cumulés
variance
1 1,956 58,907 58,907 1,956 58,907 58,907
2 ,942 19,555 78,462 0,759
3 ,779 13,478 91,940
4 ,322 8,060 100,000
Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales.

4-Test de corrélation

Résultat des tests de corrélation

Après avoir effectué une analyse factorielle exploratoire sur les différentes variables endogènes (la
décision d’investissement) et exogènes (variable indépendante) ; la vérification de la relation existante
entre les différentes variables fait l’objet de cette présente section. L’utilisation du coefficient de
corrélation de Pearson sera à cet effet mobilisé. En effet, le coefficient de corrélation de Bravais-
Pearson est un indice statistique qui exprime l'intensité et le sens (positif ou négatif) de la
relation linéaire entre deux variables quantitatives. C’est une mesure de la liaison linéaire, c'est- à -
dire de la capacité de prédire une variable x par une autre y à l'aide d'un modèle linéaire.

Mémoire master en science de gestion présenté par Kouassi, Koussanhan et Beya Page 58
Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

Une première matrice de corrélation est établie mettant en évidence les différents liens existant entre les
différents facteurs qui ont été ressortis par l’analyse factorielle.

Les différents facteurs ont été agrégés afin de faire ressortir la matrice de corrélation mettant en relation
les différentes variables indépendantes étudiés dans cette étude.

les différentes liaisons existantes entre la rentabilité des pme et les sous-dimensions des différentes
variables indépendantes. Notons que l’indicateur de liaison utilisé ici est le coefficient de corrélation de
Pearson.

Les résultats de la matrice de corrélation de Pearson nous démontrent que les dimensions Le délai de
récupération (DR), La valeur actuelle nette (VAN) ont un lien significatif et positif avec la décision
d’investissement de notre étude respectivement (r= 0,352) avec une probabilité qui tend vers zéro.
Quant à la troisième variable indépendante, nous ne constatons pas de relation avec la décision
d’investissement en d’autre terme elle n’a pas d’influence sur la variable dépendante .Seules une
régression économétrique nous fournira des résultats concrets.

5-Régression économétrique

Au vu de l’ANOVA, l’on remarque que le model est globalement satisfaisant (Sig.˂ 1%). A un seuil de
significativité de 5%, les facteurs « Le délai de récupération (DR),», « La valeur actuelle nette
(VAN)» Avec un (β) = 0,352 et un (β) = 0,354 ont une influence significative (0,043) ; (0,044) positive
sur la décision d’investissement . Ce qui signifie que lorsque, Le délai de récupération (DR))» et « La
valeur actuelle nette (VAN)» croit d’une unité la décision d’investissement augmente de 35,2% et
de 35,4% avec un t de student égal à 2,109 et 2,111 largement supérieur à 1,96. Nous constatons aussi
que le facteur l’indice de profitabilité (IP) a influence sur la décision d’investissement.

En effet, il faut noter que les tolérances tendent vers 1 et les facteurs d’inflation de la variance VIF sont
égaux à 1, ce qui montre que les variables explicatives sont peu corrélées entre elles et représentent un
indice de qualité du modèle (Tableau 9).Ainsi nous pouvons déduire l'équation de la régression de la
façon suivante:

pf= -0,018+0,352(DR)+0,354(VAN)+0,265(IP)

Tableau 9: régression de la variable dépendante et indépendante

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Modèle Coefficients non Coefficients t Sig. 95,0% % intervalles de Statistiques de colinéarité


standardisés standardisés confiance pour B

A Erreur Bêta Borne Limite Tolérance VIF


standard inférieure supérieure
(Constante) -,18 ,156 -0,115 ,909 -,336 ,300

DR ,352 ,162 ,352 2,109 ,043 ,011 ,671 ,946 1,057


1
IP ,265 ,169 ,265 -1,586 ,123 -,561 ,07 ,949 1,053

VAN ,354 ,163 ,354 2,111 ,044 ,012 ,672 ,946 1,057

Tableau 10 : synthèse de la vérification des hypothèses formulées

N° Libellé de l’hypothèse Résultats


H1 Le délai de récupération d’un projet influence significativement confirmée
la décision d’investissement ;

H2 La valeur actuelle nette d’un projet (VAN) influence confirmée


significativement la décision d’investissement

H3 L’indice de profitabilité du projet influence significativement la confirmée


décision d’investissement

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Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

Section 2 : Discussion des résultats et recommandations

L’objectif de cette recherche consiste à analyser les facteurs qui conduisent à la problématique des
pratiques des décisions d’investissement des dirigeants des PME. Cette section permettra de confronter
les résultats obtenus de nos travaux à ceux provenant de la littérature. En examinant de plus près nos
résultats, nous nous apercevons très clairement que notre enquête confirme et infirme certains résultats
de recherche.

1-Discussion des résultats

1-1 Le délai de récupération d’un projet influence significativement la décision d’investissement

Les résultats provenant de notre recherche ont démontré que Le délai de récupération d’un projet
influence significativement la décision d’investissement. Ces résultats sont conformes aux travaux des
auteurs Dammak, A.(2004) et Elbanna, S. (2006) qui ont suggéré que le délai de récupération d’un
projet influence significativement la décision d’investissement. D’où l’acceptation de l’hypothèse.

1-2- La valeur actuelle nette d’un projet (VAN) influence significativement la décision
d’investissement.

Nos résultats révèlent que La valeur actuelle nette d’un projet (VAN) influence significativement la
décision d’investissement. L’hypothèse est en accord avec nos résultats. Ces résultats vont dans le
même sens que ceux de Gherib J. Ben Boubaker (2003) et Gherib, J. B.B. et Souissi, L. (2004). D’où
l’acceptation de l’hypothèse.

1-3- L’indice de profitabilité du projet influence significativement la décision d’investissement

Dans cette étude, les résultats ont montré que L’indice de profitabilité du projet influence
significativement la décision d’investissement. Ces résultats sont conformes aux travaux des auteurs
Hogarth, R.M. (2001) et Mazouz, B. et Viola, J.M. (2001) . Pour ces auteurs l’indice de profitabilité
du projet a une influence sur la décision d’investissement .Dans une étude menée par Mazouz, B. et

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Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

Viola, J.M. (2001) après de 205 pme belges, les proprietaires dirigeants se base sur l’indice de
profitabilité des projets pour investir. D’où la réfutation de l’hypothèse.

2-Recommandations

Cette dernière session est consacrée aux recommandations pour une meilleure pratique des décisions
d’investissement des dirigeants des pme de yopougon.

Aux dirigeants - propriétaires


A l'endroit des patrons d'entreprises, nos suggestions seront les suivantes :

-Privilégier l'intérêt supérieur de l'entreprise des convictions personnelles en faisant la part des
Choses entre les objectifs et ressources de l'entreprise de ceux du dirigeant.

-Eviter l'immixtion parentale et culture familiale dans l'entreprise pour assurer au personnel de
l’entreprise une indépendance et une aise dans l'exercice de leurs missions.

-Instaurer un management participatif dans la prise de grandes décisions pour non seulement avoir
l’accord des exécutants mais prévenir les tensions liées au mécontentement des présumés victimes

-Elaborer une norme interne de prise de grandes décisions basée sur des postulats recommandés
afin d'éviter des improvisations et des décisions à la volée et cavalières.

-Solliciter l'expertise extérieure en cas de l'absence d'une compétence nécessaire a l'entreprise en


Vue de booster la croissance.

-Mettre l'accent sur la formation assidue de tous les cadres et éviter le népotisme dans le
recrutement afin de doter l'entreprise des ressources humaines de haute qualité

-Asseoir une gestion saine et performante par la promotion des compétences pour pouvoir
perdurer sur un environnement en perpétuelles mutations

-Garantir une bonne image de l'entreprise au vu des partenaires financiers, clients, fournisseurs
et des structures étatiques

Au Personnel

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Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

Nous suggérons au personnel de :

-Persévérer dans les efforts, étant donné qu'aucun résultat n'est magique mais l'aboutissement
d'un effort de sacrifice quotidien ;
·
-Œuvrer pour une réorganisation et une amélioration dans l'exécution du travail dans le sens de la
croissance des performances et de créativité ;

- Combattre les gâchis financiers, techniques et de temps afin de permettre la pérennisation des
activités de l'entreprise ;

-Respecter le règlement intérieur de l'entreprise pour limiter la survenance des conflits ou crises;

-Promouvoir la culture de l'entreprise dans la cohésion collégiale ; ceci pour favoriser un bon climat
de travail en équipe.

A l'Etat

A l'endroit des pouvoirs publics, nous proposons les mesures ci-après :

-Assainir et rendre attrayant l'environnement des affaires par l'installation d'un cadre juridico-
économique de sécurisation des investissements et la lutte contre la corruption

-Alléger la politique fiscale a l'endroit des PME/PMI pour favoriser leur création et leur émergence

-Harmoniser les programmes opérationnels de soutien et d'assistance aux PME/PMI

-Mettre en euvre un programme périodique de formation et de recyclage des dirigeants et cadres


des PME/PMI

-Orienter et spécialiser plus d'institutions financières et bailleurs de fonds dans l'appui aux
PME/PMI

-Créer un programme de dotation temporaire en ressources humaines de haute qualité pour


Booster leur performance.

La principale limite de cette recherche est son échantillon relativement petit, mais surtout limité à une
commune ce qui pose un problème de généralisation de nos résultats. Sa reprise auprès d’échantillon
plus importants dans d’autres contextes pourrait valider ses résultats ou les qualifier plus précisément. Il

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Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

serait également intéressant de mener une étude semblable sur d’autres catégories d’entreprises en Côte
d’Ivoire.

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Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

CONCLUSION PARTIELLE

La mise en œuvre des méthodes d’analyse nous a permis de répondre à notre problématique et affiner
notre méthode de collette, de traitement de donnée et d’analyses. Afin d’assurer un caractère scientifique
à notre étude, la méthode quantitative a été utilisée. Cette partie nous a permis d’exposer la discussion
des résultats de la présente recherche en fonction des conclusions des travaux antérieurs et de faire des
recommandations

Mémoire master en science de gestion présenté par Kouassi, Koussanhan et Beya Page 65
Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

CONCLUSION GENERALE

Mémoire master en science de gestion présenté par Kouassi, Koussanhan et Beya Page 66
Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

Conclusion générale :

Au terme de notre recherche, il est important de mettre en évidence le parcours de ce mémoire, d’en
dégager les principaux apports et les voies futures de recherche ainsi que les limites.

Mais avant rappelons que la question principale qui a motivé notre préoccupation est celle de savoir

La réalisation de cette étude qui a pour objectif général d’Analyser les pratiques des décisions
d’investissements des dirigeants des pme. La réalisation de cette étude s’est établie sur deux
grandes parties. Dans une première partie regroupant le premier chapitre portant sur le cadre
conceptuel et le second chapitre abordant la revue de littérature et les théories mobilisées. Dans
la deuxième partie de notre travail, le troisième chapitre a porté sur la méthodologie suivi.
Finalement, le quatrième chapitre porte sur les analyses et la présentation des résultats.

En effet, pour la mise en œuvre de notre étude, nous nous sommes basés sur une revue de littérature nous
permettant de bien cerner les concepts liés aux pratiques des décisions d’investissements des dirigeants
des pme. Dans le but d’une meilleure réalisation de ce travail, nous avons ensuite mené une étude
quantitative à l’issu duquel des données ont été recueillies et ont fait l’objet de traitement à l’aide d’outils
statistiques et économétriques.

Ainsi, nous avons utilisé un modèle théorique à partir duquel, nous avons formulé nos hypothèses de
recherche. Ensuite nous avons testé empiriquement notre modèle conçu sur soixante-dix(70)
responsables des pme de yopougon. Les analyses effectuées à partir de l’approche contextuelle sur
l’échantillon global montrent que :
-Le délai de récupération d’un projet influence significativement la décision d’investissement ;

-La valeur actuelle nette d’un projet (VAN) influence significativement la décision d’investissement ;

-L’indice de profitabilité du projet influence significativement la décision d’investissement

La théorie sur l'investissement et surtout le critère de choix d'investissement stipule qu'entre plusieurs
projets, sera retenu celui qui offre la VAN au taux d'actualisation requis, la plus élevée. Si la VAN est
positive, ce projet est acceptable. Par contre, sera rejeté, tout projet dont la VAN aux taux d'actualisation
requis est négative.

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Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

Concernant l'IP, en tant que critère de sélection, sera retenu pour tout investissement, celui offrant un IP
supérieur à 1, dans le cas Contraire, il sera rejeté.

Quant au DR (délai de récupération), entre 2 projets, sera retenu celui dont le DR (délai de récupération)
est plus court. Par contre, sera rejeté tout projet dont le DR est supérieur à la norme fixée par l'entreprise.

Enfin, pour ce qui est du TRI comme critère de sélection, sera accepté pour les projets indépendants,
celui dont le TRI est supérieur au taux de rendement requis.

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Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
INTRODUCTION GENERALE

Mémoire master en science de gestion présenté par Kouassi, Koussanhan et Beya Page 69
Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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Brigham, K.H.; De Castro, J.O. et Shepherd, D.A. (2007), A person-organization fit model
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Allinson, C.W. et Hayes, J. (2000), Cross-national differences in Cognitive style:


implications for management, International Journal of human resources management, 11/1,
Feb.

Dammak, A.(2004), Le recours à l’intuition lors de la prise de décision et l’influence de


l’environnement socio-culturel , Colloque CIDEGEF – CEMADIMO « le management face à
l’environnement socio-culturel », Université St Joseph ; Beyrouth, octobre.

Elbanna, S. (2006), Strategic decision making: Process perspectives, International Journal of


Management Reviews, 8/1.

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and test of an integrative model, Strategic Management Journal, 28

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stratégique dans les petites entreprises familiales tunisiennes, Working Paper, LIGUE,
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Gherib, J. B.B. et Souissi, L. (2004), Processus de décision stratégique et performance de


l’entreprise : cas des entreprises familiales tunisiennes dans le secteur des services , Actes de
la XIIIème Conférence de l’AIMS, Normandie, Valée de Seine le Havre, les 1,2,3,4 juin

Grandval, S. et Soparnot, R. (2007), L’intuition managériale: une aptitude ésotérique?,


Actes de la XVIème Conférence de l’AIMS, Montréal, 6-9 juin.

Hansenne, M. (2003), Psychologie de la personnalité, de boeck.

Hogarth, R.M. (2001), Educating intuition, Chicago: University of Chicago Press. In Pretz,
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Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

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Mazouz, B. et Viola, J.M. (2001), Les styles de décision en action, Actes de la XIéme
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Mémoire master en science de gestion présenté par Kouassi, Koussanhan et Beya Page 71
Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

ANNEXES

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Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

ANNEXE 1: tableau récapitulatif des modèles

Récapitulatif des modèles


Modèl R R-deux R-deux Erreur Durbin-
e ajusté standard de Watson
l'estimation
1 ,425a ,181 ,102 ,92129703 2,435

ANNEXE 2: ANOVA

ANOVA
Modèle Somme des ddl Moyenne des D Sig.
carrés carrés
Régression 5,814 3 1,938 2,283 ,029b
1 Résidu 26,312 31 ,849
Total 32,126 34

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ANNEXE 3 : tableau du test de corrélations

Corrélations
DR VAN IP DEC-IN
Corrélation de
1 -,101 ,188 ,208
Pearson
DR
Sig. (bilatérale) ,558 ,272 ,147
N 51 36 36 50
Corrélation de
,001 1 ,000 ,127
Pearson
VAN
Sig. (bilatérale) ,352 1,000 ,441
N 36 41 41 39
Corrélation de
,188 ,000 1 ,201
Pearson
IP
Sig. (bilatérale) ,272 1,000 ,219
N 36 41 41 39
Corrélation de
,208 ,127 ,201 1
Pearson
DEC-IN
Sig. (bilatérale) ,147 ,441 ,219
N 50 39 39 59

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Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

TABLE DES MATIERES

DEDICACES………………………………………………………………………………………………………………II

REMERCIEMENTS………………………………………………………………………………...…………………….III

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES…………………………………………………………………………….V

SIGLES ET ABREVIATIONS………………………………………………………….....................................................VI

RESUME/ ABSTRACT …………………………………………………………………………………..………………VII

INTRODUCTION GENERALE…………………………………………………………………………………………..1

PARTIE I : CADRE THEORIQUE………………………………………………………………………….……………..7

CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL………………………………………………………………………..…………..9

Section 1 : Définition des concepts et Les caractéristiques des investissements ……………………....9

I – Définitions des concepts clés………………………………………………………………………...9

1- Décision………………………………………………………………………………………….9
2- PME……………………………………………………………………………………………...9
3- Investissement………………………………………………………………………………….10

II – La classification des investissements………………………………………………………………10

1- Les investissements selon l’objet……………………………………………………………….10


2- Les investissements selon la nature……………………………………………………………..11
3- Les investissements selon la finalité……………………………………………………………12
4- Les caractéristiques des investissements………………………………………………………..13

Section 2 : Les étapes d’élaboration d’un projet d’investissement et Méthodes de détermination de la


rentabilité d’un projet…………………………….……………………………………………………. 16

I – Les étapes d’élaboration d’un projet d’investissement……………………………………………...16

1- Etape d’identification…………………………………………………………………………..16
2- Etape d’études préalables………………………………………………………………………16
3- Etape de faisabilité (de formation, de planification)……………………………………………17
4- Etape d’évaluation……………………………………………………………………………...17
5- Etape de l’avant – projet d’exécution…………………………………………………………..17

II- Méthodes de détermination de la rentabilité d’un projet……………………………………………17

1- La valeur Actuelle nette (VAN)………………………………………………………………..18


2- L’indice de profitabilité (IP)……………………………………………………………………18
3- Le délai de récupération (DR)………………………………………………………………….19
4- Le taux de rendement interne (TRI)…………………………………………………………….19

III- Les Risques de crédit relatif aux décisions d’investissement………………………………………19

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1- Le risque de non remboursement………………………………………………………………19


2- Le risque de contrepartie……………………………………………………………………….19
3- Le risque de change……………………………………………………………………………..20
4- Le risque d’illiquidité…………………………………………………………………………..20
5- Le risque de solvabilité…………………………………………………………………………20

IV- Les moyens de prévention contre le risque de crédit……………………………………………….20

1- Le respect des règles prudentielles……………………………………………………………..20


2- Le recueil des garanties…………………………………………………………………………21
3- La mise en place des procédures internes………………………………………………………21

CHAPITRE II : REVUE DE LITTERATURE ET THEORIES MOBILISEES……………………....22

Section 1 : Revue de littérature…………………………………………………………………………22

1- Revue de littérature empirique de la VAN……………………………………………………..22


2- Revue de littérature empirique du TRI…………………………………………………………23
3- Revue de littérature empirique de l’IP………………………………………………………….24
4- Revue de littérature empirique sur la taille de l’entreprise……………………………………..25
5- Revue de littérature empirique sur le secteur d’activité………………………………………..25
6- Revue de littérature empirique sur le mode de gestion de l’entreprise…………………………26
7- Revue de littérature empirique sur la formation du dirigeant…………………………………..26

Section 2 : Les théories liées à l’étude……………………………………………………………….…27


1- La théorie de l’agence…………………………………………………………………………..27
2- La théorie de l’ordre hiérarchique (Pecking Order Theory)…………………………………….28
3- La théorie de l’entrepreneur…………………………………………………………………….28
4- La théorie du cycle de la croissance…………………………………………………………….28

PARTIE II : CADRE EMPIRIQUE…………………………………………………………………….…………….……..30

CHAPITRE III : LA METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE MISE EN ŒUVRE……………………………….…….32

Section 1 : Positionnement épistémologique, opérationnalisation et mesures des


variables…………………………………………………………………………………………..……32

1- Type d’investigation……………………………………………………………………………32
2- Positionnement epistemologique…………………………….....................................................32
3- Mesures des variables…………………………………………………………………………..33

Section 2 : Méthodologie mise en œuvre………………………………………………………………35

1- La phase qualitative…………………………………………………………………………….35
2- L’enquête quantitative………………………………………………………………………….41
3- L’échantillonnage………………………………………………………………………………41
4- Méthodes d’analyses quantitatives de l’étude………………………………………………….47
5- Traitement et méthodes d’analyse quantitative…………………………………………………48
6- Méthodologie d’analyse quantitative…………………………………………………………..48

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Pratique des décisions d’investissement des dirigeants des PME

CHAPITRE IV : PRESENTATION, ANALYSE ET DISCUSSION DES RESULTATS…………………………………49


Section 1 : Présentation des résultats …………………………………………………………………………….….…49

1- Résultats descriptifs…………………………………………………………………………….49
2- Résultats économétriques............................................................................................................52
3- L’AFE des mesures de recherche………………………………………………………………55
4- Test e corrélation…………………………………………………………………….................58
5- Régression économétrique……………………………………………………………………...59

Section 2 : Discussions des résultats et recommandations……………………………………………...61

1- Discussions des résultats………………………………………………………………………..61


2- Recommandations……………………………………………………………………………...62

CONCLUSION GENERALE……………………………………………………………………..67

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ………………………………………………………...........70

ANNEXES……….……………………………………………………………………………………IX

TABLE DES MATIERES……………………………………………………………………………XII

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