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SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
Année académique : 2021-2022
………………………………
Institut Universitaire d’Abidjan
Mémoire :
DEDICACE
A mes parents
A mes frères
A mes professeurs et à mes amis
REMERCIEMENTS
Je tiens aujourd'hui à exprimer ma sincère gratitude envers toutes les personnes qui ont
contribué de près ou de loin à la rédaction de ce mémoire. Mon parcours éducatif a été une
expérience enrichissante et transformative, et je ne pourrais pas être plus reconnaissante
envers tous ceux qui ont joué un rôle essentiel dans cette aventure.
À ma précieuse famille, vous avez été mon pilier tout au long de ce voyage. Votre amour
inconditionnel, votre soutien indéfectible et vos encouragements constants m'ont donné la
force de persévérer et de réaliser mes rêves éducatifs. Je suis profondément reconnaissant de
vous avoir à mes côtés.
Et à mon grand frère, tes encouragements constants, ton soutien infaillible et ta sagesse ont été
des facteurs déterminants dans mon parcours. Tu as toujours été là pour moi, me guidant et
me motivant à donner le meilleur de moi-même. Ta présence a rendu ce voyage encore plus
significatif.
Cette étape de ma vie n'aurait pas été la même sans chacun d'entre vous. Vos contributions ont
été inestimables, et je porterai toujours avec moi les leçons apprises et les souvenirs précieux
de cette période.
RESUME
L'objectif de cette étude est d'analyser l'influence de la structure de propriété sur
l’endettement des entreprises cotées en bourse. Elle s’est réalisée à partir d’un échantillon de
panel cylindré de 28 entreprises cotées à la BRVM observées sur une période de 5 ans (2017-
2021). L’analyse économétrique des données s’est effectuée en utilisant la méthode des
moindres carrés ordinaires.
Les résultats obtenus indiquent que la propriété étrangère, la propriété managériale, la
propriété institutionnelle et la concentration du capital ne sont pas tous significatives. Ces
résultats montrent que la structure de propriété n’a aucune influence sur l’endettement.
L’absence d’influence pourrait signifier que les actionnaires de la BRVM priorisent d’autres
sources de financement que celle de l’endettement.
ABSTRACT
The objective of this study is to analyze the influence of ownership structure on the debt of
companies listed on the stock exchange. It was carried out using a balanced panel sample of
28 companies listed on the BRVM observed over a period of 5 years (2017-2021). The
econometric analysis of the data was carried out using the ordinary least squares method.
The results obtained indicate that foreign ownership, managerial ownership, institutional
ownership and capital concentration are not all significant. These results show that ownership
structure has no influence on debt. The lack of influence could mean that BRVM shareholders
prioritize other sources of financing than debt.
SOMMAIRE
DEDICACE I
REMERCIEMENTS II
RESUME III
ABSTRACT III
LISTE DES SIGLES ET ABBREVIATIONSIV
LISTE DES TABLEAUX V
LISTE DES GRAPHIQUES VI
SOMMAIRE VII
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LITTERATURE DE L’INFLUENCE DE LA
STRUCTURE DE ROPRIETE SUR L’ENDETTEMENT 14
CHAPITRE 1 : LA STRUCTURE DE PROPRIETE : CADRE CONCEPTUEL 15
I- Approche conceptuelle de la gouvernance d’entreprise 16
II- Approche de la décision de financement 25
CHAPITRE 2 : REVUE DE LA LITTERATURE EMPIRIQUES ET FORMULATION DES
HYPOTHESES 31
I- Les théories financières relative à l’endettement et la structure financière 31
II- La relation entre la structure de propriété et l’endettement 37
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE EMPIRIQUES DE LINFLUENCE DE LA STRUCTURE
DE PROPRIETE SUR L’ENDETTEMENT 52
CHAPITRE 3 : PRESENTATION D CONTEXTE DE L’ETUDE ET L’APPROCHE
METHODOLOGIQUE 54
I- Présentation du marché régional financier 54
II- Approche méthodologique de l’étude 63
CHAPITRE 4 : ANALYSE ET DISCUSSION DES RESULTATS 78
I- Présentation et interprétation des résultats 78
II- Discussions et implications managériales de l’étude 78
CONCLUSION GENERALE 101
BIBLIOGRAPHIE 103
TABLE DES MATIERES VIII
INTRODUCTION GÉNÉRALE
10
stratégiques majeurs qu’ils auront à opérer (Cohen, 2006). De celle-ci nous avons la décision
du financement.
La décision du financement des projets de l’entreprise peut recourir à différent mode de
financement. Le financement doit permettre de maximiser la valeur des investissements
réalisés. Cette décision intègre un ensemble de facteurs rattaché à la structure financière de
l’entreprise. La structure financière de l’entreprise est définie par Barreau et Delahaye (2003)
comme l'ensemble des proportions qui existent à un moment donné entre les différentes
ressources de l'entreprise, propres ou empruntées, permanentes ou provisoires. Elle permet de
comprendre l'origine des fonds et leur utilisation.
Cette structure financière met en exergue la répartition du financement des entreprises entre
les dettes financières et les capitaux propres (Myers et Majluf, 1984). Ainsi, la structure
financière de chaque entreprise dépendra principalement des contraintes technico-
économiques liées à la nature de ses activités et aux décisions stratégiques prises en matière
d'investissement et de financement (Harris et Raviv, 1990).
Pourtant, le choix d’un moyen de financement au détriment d’un autre peut impacter de
manière positive ou négative l’équilibre, la solvabilité, la rentabilité, et la performance de
l’entreprise donc la richesse des actionnaires. Or, Kraus et Litzenberger (1973), stipulent que
la structure du capital optimale doit permettre de tirer des avantages de la dette en évitant de
se retrouver à cours de liquidités à cause des paiements fixes qu’elle implique. En d’autres
termes, ces auteurs estiment que l’endettement à des avantages.
Face à cette situation préoccupante, plusieurs auteurs se sont prononcés sur la question de
l’endettement et de la structure de propriété.
En effet, Modigliani et Miller (1958) sont les précurseurs de la réflexion théorique du choix
du mode de financement des entreprises. Ils expliquent que la structure financière n’a aucun
impact sur la valeur de l’entreprise et sur son coût de capital. Donc seule sa capacité à générer
des bénéfices à travers ses potentiels industriels et commerciaux détermineront sa valeur.
Toutefois, la théorie du compromis (Kraus et Litzenberger, 1973) soutient que le ratio optimal
d’endettement d’une entreprise est déterminé par le compromis entre les avantages et les
désavantages de l’emprunt. Il explique que, l’entreprise qui se finance par l’endettement
bénéficie d’économie d’impôt lié à la déductibilité fiscale des intérêts de la dette, et supporte
par la même occasion des couts de faillite et des couts d’agence lié à celui-ci. Cependant ses
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coûts sont compensés par les avantages de la dette. Alors l’endettement maximise la valeur de
l’entreprise.
De même, Jensen et Meckling (1976) dans la théorie d’agence expliquent que la dette est
considérée comme un moyen limitant les comportements opportunistes des dirigeants. Parce
que la séparation de la propriété et son contrôle entraîne une divergence d'intérêts entre
l’actionnaire et le dirigeant. Donc le mécanisme de la dette permet de discipliner les dirigeants
mais n’est pas sans coût car l’augmentation de l’endettement est source de conflit entre
dirigeants et créanciers. Pourtant, la structure financière optimale découle d’un arbitrage entre
les coûts d’agence des fonds propres et les coûts d’agence de la dette.
Cependant, Myers et Majluf (1984) par la théorie du financement hiérarchique préconise un
ordre et une hiérarchie dans le choix des sources de financement de l'entreprise. Les auteurs
affirment que les dirigeants privilégient par ordre prioritaire l'autofinancement, la dette sans
risque, la dette à risque et les augmentations de capital. Selon eux, l’entreprise peut générer
plus de rentabilité avec moins d’endettement. L’endettement l’expose d’une part à des risques
de faillite et peut être un signal négatif pour les investisseurs. Car l’entreprise n’a recours au
marché boursier que si elle a épuisé les possibilités d’endettement.
De tout ce qui précède, nous constatons que les réponses apportées par les différentes théories
évoquées sont contradictoires. Car la principale difficulté est le niveau optimal de
l’endettement permettant de maximiser la richesse des actionnaires.
Concernant, les entreprises cotées à la Bourse Régional des Valeurs Mobilières (BRVM),
nous constatons qu’elles sont touchées par la difficulté du niveau optimal d’endettement. Car
nombreuses sont-elles qui ont des états financiers qui montrent des niveaux d’endettements,
mais qui ont un résultat net parfois positif ou négatif.
Face à ce constat il importe de s’interroger. Quelle est l’influence de la structure de propriété
sur l’endettement des entreprises ? De cette question principale, découle les questions
secondaires suivantes : Quelle est l’influence de la propriété étrangère sur l’endettement des
entreprises ? Quelle est l’incidence de la propriété managériale sur l’endettement des
entreprises ? Quelle est l’effet de la propriété institutionnelle sur l’endettement des
entreprises ? Quelle est l’influence de la concentration du capital sur l’endettement des
entreprises ?
A partir de la question principale, nous formulons l’objectif générale suivante : Analyser
l’influence de la structure de propriété sur l’endettement des entreprises. De cet objectif
12
13
PREMIÈRE PARTIE :
REVUE DE LITTÉRATURE DE L’INFLUENCE DE LA
STRUCTURE DE PROPRIETE SUR L’ENDETTEMENT
Dans la littérature financière, plusieurs auteurs ont mené un débat sur la relation de la
structure de propriété et de la décision de financement en l’occurrence l’endettement. Ce
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débat remonte du 20éme siècle et jusqu’à nos jours le sujet est toujours d’actualité. Par
conséquent, la première partie de notre étude intitulée fondements théoriques et empiriques
sur notre sujet, a pour but de présenter le cadre théorique nécessaire à une meilleure
compréhension des concepts de la structure de propriété et de l’endettement de l’entreprise, et
de formuler les hypothèses qui sous-tendent du lien entre ces deux concepts, retenues pour la
réalisation de l’étude empirique.
Ainsi, le premier chapitre retraçant le cadre conceptuel de la gouvernance d’entreprise et les
modes de financement de l’entreprise, définit d’abord le terme de gouvernance d’entreprise
selon son étymologie et ses mécanismes à travers les différentes visions étayées dans la
littérature scientifique. Ensuite, les modes de financement de l’entreprise ont été définis.
Quant au deuxième chapitre, il se penche sur le cadre théorique en révélant les théories
financières de l’endettement portant sur la relation entre la structure de la propriété et
l’endettement, et la formulation des hypothèses de la recherche. L’ambiguïté des réponses
apportées, notamment par les travaux empiriques ne permet pas de conclure définitivement
sur les effets de la structure de propriété sur l’endettement. D’où l’orientation de notre
réflexion vers une approche plus approfondie des caractéristiques de la structure de la
propriété à partir de la revue de littérature. Enfin, les hypothèses formulées pour tester le lien
entre la structure de propriété et l’endettement ont été développées.
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dirigeants, les créanciers, les employés et la société dans son ensemble. Une gouvernance
solide favorise la responsabilité, la transparence, l'équité et la conformité aux normes légales
et éthiques. Elle équilibre les pouvoirs entre les actionnaires et les dirigeants, atténue les
conflits d'intérêts et encourage la prise de décisions stratégiques rationnelles et durables.
L'importance de la gouvernance d'entreprise réside dans sa capacité à influencer la
performance et la durabilité des entreprises. Une gouvernance efficace peut améliorer la
confiance des investisseurs, réduire les coûts d'emprunt, attirer des talents de qualité et créer
un environnement propice à l'innovation. En revanche, une gouvernance inefficace peut
entraîner des décisions à court terme, des pratiques comptables douteuses, voire des scandales
financiers, nuisant ainsi à la réputation et à la viabilité à long terme d'une entreprise.
Plusieurs acteurs interviennent dans le cadre de la gouvernance d'entreprise pour garantir un
contrôle équilibré et une prise de décision informée :
Les Actionnaires : En tant que propriétaires de l'entreprise, les actionnaires jouent un rôle clé
dans la gouvernance en exerçant leurs droits de vote lors des assemblées générales et en
élisant les membres du conseil d'administration. Leurs intérêts résident dans la maximisation
de la valeur de leurs investissements.
Le Conseil d'Administration : Organe central de gouvernance, le conseil d'administration
supervise les opérations de l'entreprise, élabore des politiques et prend des décisions
stratégiques. Il agit en tant que représentant des actionnaires et doit veiller à ce que les intérêts
de toutes les parties prenantes soient pris en compte.
La Direction Exécutive : Les dirigeants, tels que le PDG et les cadres supérieurs, sont
chargés de la gestion quotidienne de l'entreprise. Ils mettent en œuvre les décisions du conseil
d'administration et sont responsables de l'atteinte des objectifs opérationnels et financiers.
Les Parties Prenantes Externes : Outre les actionnaires, d'autres parties prenantes externes
telles que les créanciers, les fournisseurs, les clients et la société en général ont un intérêt dans
la gouvernance. Leur implication peut influencer les décisions et les pratiques de l'entreprise.
La gouvernance d'entreprise, en équilibrant les intérêts des parties prenantes et en instaurant
des mécanismes de contrôle efficaces, contribue à la stabilité, à la pérennité et à la création de
valeur pour les entreprises. Dans le contexte de la relation entre la structure de propriété et
l'endettement des entreprises cotées, l'influence des mécanismes de gouvernance sur les
décisions financières revêt une importance particulière, et c'est cette dynamique complexe que
nous explorerons dans les sections à venir.
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Les mécanismes de gouvernances, composés de mécanismes internes et externes sont nés des
organismes de réglementation et des chercheurs comme solution aux conflits d’intérêts dans
les entreprises entre les acteurs principaux, appelés agents qui sont les actionnaires et les
dirigeants pour une amélioration des décisions financières des entreprises. La transparence
des affaires s'est ensuite améliorée, selon de nouvelles normes encadrées par des
réglementations destinées à contrer les risques de changement par la direction des entreprises
dont les pouvoirs, parfois au-delà de la limite du raisonnable. Les mécanismes de
gouvernances sont composés du conseil d’administration et de la structure de propriété.
On pense que le débat lancé par Berle et Means (1932) a conduit à la popularité de ce sujet.
Que Jensen et Meckling ont ensuite incorporés dans leur travail en 1976. Ces auteurs
pensaient que les deux fonctions devaient être divisées professionnellement par des
personnes. Les entreprises ont une relation d'agence avec les personnes qui y travaillent : le
principal (les actionnaires) et l’agent (les dirigeants). Cela est dû au fait que les actionnaires
détiennent la propriété et prennent des décisions dans l'entreprise. Une position privilégiée des
actionnaires crée de l'incertitude, des conflits d'intérêts entre eux et les dirigeants. L’obtention
d'une autorité pseudo-légale par les actionnaires sur l'entreprise leur confère un statut avec des
privilèges étendus et ils en profitent comme un moyen d'augmenter leur richesse globale.
Les entreprises utilisent deux dimensions lorsqu'elles réglementent leurs systèmes financiers :
une qui est externe et une qui est interne. La régulation externe vient de la nécessité de
maintenir un équilibre entre les actionnaires et les dirigeants en leur enlevant le contrôle.
C'est pourquoi Baysinger et Hoskisson (1990) estiment que la séparation de propriété et
contrôle harmonise les conflits d'intérêts. D'un autre côté, Stuart et Gillan croient que les
règles des entreprises sont appliquées par des méthodes d'administration interne. Belkhir
appelle ce deuxième mécanisme le système de gouvernance d'entreprise. Il se compose du
conseil d'administration qui embauche, licencie et crée des systèmes d'incitation pour les
dirigeants. De plus, ce conseil conçoit le système d'incitation interne pour les dirigeants
(également appelé tableau des leaders). Belkhir affirme que ces deux mécanismes fixent les
limites des autres systèmes de gouvernance d'entreprise.
Pour garantir une gouvernance efficace, divers mécanismes de contrôle sont mis en place pour
surveiller et influencer les actions des dirigeants :
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La structure de propriété qui est considérée comme une partie importante de l'une des
variables qui influencent la gouvernance d'entreprise et les choix de financement des
entreprises est présentée en fonction de l'identité du propriétaire, c’est-à-dire de l’actionnaire.
Denis et McConnell (2003) définissent la structure de propriété comme l’identité des
actionnaires et les parts détenues par chacun d’eux. Elle est composée de différents
déterminants qui permettent de contrôler les dirigeants en raison du manque de surveillance
du marché financier ce qui envoient les dirigeants à suivre leurs propres intérêts au dépend
des intérêts des actionnaires. Ces déterminants sont : la propriété étatique, la propriété
étrangère, la propriété managériale, la propreté institutionnelle et la concentration de capital.
1.4.1 La propriété étatique
La propriété étatique est toutes entités sur lesquelles l’état a des droits. Si l'État français
détient légalement des actions dans plusieurs grandes sociétés cotées, il reste également
actionnaire. Un exemple notable est Renault, qui appartient à l'État en plus de ses
actionnaires. Cela signifie que certaines entreprises françaises sont soumises à une pression
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La propriété étrangère peut être associée à une participation minoritaire ou majoritaire (dans
le cas des filiales de groupes industriels) dans une entreprise. On retrouve ce type
d'engagement chez Keiretsu au Japon, et des groupes industriels en Suède et en France. Ce
type de fonds propres peut présenter des inconvénients, tels que le risque de perte de
flexibilité et des difficultés de gouvernance. Par exemple, Hundley et Jacobson (1998) au
Japon ont constaté que les membres de Keiretsu avaient des performances à l'exportation
inférieures à celles des non-membres. Cependant, ce type de capital est généralement pour des
raisons stratégiques, telles que la coopération industrielle.
Ainsi, comme les actionnaires familiaux, les actionnaires industriels s'inscrivent dans la vision
à long terme. Sa présence auprès des actionnaires est a priori un endettement mesuré du fait
des liens et des échanges sectoriels qui y sont liés.
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La propriété managériale fait référence à l'ensemble des titres détenus par la direction et les
insiders. La propriété managériale a été largement citée dans la littérature comme un
mécanisme de gouvernance qui assure l'unité des intérêts. Jensen et Meckling (1976)
suggèrent que les problèmes d'agence peuvent être atténués lorsque les dirigeants détiennent
une partie du capital des entreprises qu'ils gèrent.
En supposant la théorie de l'alignement, les employés et les managers travaillent
théoriquement pour le bénéfice des actionnaires de l'entreprise. Par conséquent, ils cherchent
à maximiser la valeur de leur entreprise tout en évitant les décisions qui diminuent sa valeur.
Cette ligne de pensée les conduit à influencer la gouvernance de l'entreprise lorsque leurs
actions augmentent. Après avoir atteint de tels avantages, il peut employer une stratégie
d'enfermement en érodant les outils de gouvernance tels que le conseil d'administration, le
marché du travail pour les cadres ou les marchés des rachats. Shleifer, Mork et Vishny (1988)
expliquent que cette stratégie d'enclos est motivée par une volonté de conserver pouvoir et
influence sur l'entreprise.
La propriété institutionnelle est le nombre d'actions disponibles dans une entreprise détenue
par des fonds communs de placement ou des fonds de pension, des compagnies d'assurance,
des sociétés d'investissement, des fondations privées, des dotations ou d'autres grandes entités
qui gèrent des fonds pour le compte d'autrui.
La propriété institutionnelle fait référence à la propriété d'une entreprise détenue par de
grandes organisations financières, des fonds de pension ou des fonds de dotation. Les
institutions achètent généralement de grandes quantités d'actions en circulation d'une société
et peuvent exercer une influence considérable sur leur gestion.
Les investisseurs financiers et institutionnels ont augmenté leur part dans le capital des
sociétés cotées au fil des années. Par exemple, en France, ces investisseurs détenaient plus de
32 % des actions françaises de l'indice CAC 40 en 2013. Comme pour les autres types
d'actionnaires, l'impact des investisseurs financiers et institutionnels sur la dette n'est pas clair
a priori. Bien qu'ils soient reconnus comme des investisseurs capables (Bushee, 1998), leur
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implication dans la gestion d'une entreprise dépend fortement de leur part de capital et de la
durée de l'investissement.
Les actionnaires financiers et institutionnels peuvent exercer des fonctions de contrôle
délégué pour le compte d'autres actionnaires s'ils détiennent la majorité du capital (Diamond,
1984). A l'inverse, ils sont souvent accusés de faire pression sur les managers et de privilégier
une vision à court terme (Porter 1992). Cela peut conduire les managers à prendre des
décisions sous-optimales en termes de création de valeur à long terme.
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25
capitaux et participent au capital, ils ont le statut d'associé et ont des droits. En d'autres
termes, ils vont influencer les décisions de l'entreprise...
2.1.1 Le capital social
Le capital social n'existe que dans les entreprises. Cela correspond au montant que les
associés ont résolument décidé de consacrer à la constitution de la société. Ce sont des fonds
qui resteront avec l'entreprise à long terme et ne sont pas destinés à être reversés aux
donateurs. La mise de fonds initiale ne pourra être récupérée à la date de dissolution de la
société qu'en cas de constitution de boni ou par cession de titres, parts ou actions reçus en
échange d'apports ou, exceptionnellement, par réduction de capital. Le capital social peut être
souscrit sans verser la totalité du montant.
En s'inscrivant, le partenaire s'engage à verser les fonds. Selon le type de société, la loi
prescrit les délais et les modalités de report du montant du capital effectivement versé. Le
délai maximal de paiement du capital offert est en principe de cinq ans. Le capital initial est
versé sur un compte bancaire ou notarié à la date de signature des statuts. Si la société est
enregistrée en règle générale dans un délai de 2 à 3 semaines, ces fonds seront débloqués et
entièrement disponibles pour financer les besoins d'investissement ou de fonctionnement de la
nouvelle structure.
Pour les entreprises individuelles, il n'y a pas de capital social mais un compte opérateur. Les
dépôts et les retraits de l'opérateur sont présentés dans ce compte et peuvent fluctuer dans les
deux sens, contrairement au capital de l'entreprise. Les opérateurs ne sont pas strictement
légalement tenus de laisser une contribution à leur entreprise.
Le compte courant de l'Affilié est conçu pour contenir les fonds temporairement fournis par
l'Affilié à la Société. Par conséquent, ils devraient plus ou moins être retirés à long terme.
Donc, en parlant de quasi-fonds propres, cela apparaît comme un passif au passif du bilan.
Seuls les partenaires peuvent détenir des comptes courants.
En fait, la loi bancaire interdit aux personnes non apparentées de prêter de l'argent à une
entreprise. Les entreprises individuelles ne disposent pas de comptes chèques. Le compte de
l'opérateur est conçu pour recevoir des fonds temporairement fournis par l'entrepreneur. Il est
à noter que les comptes chèques des actionnaires peuvent être soumis à des obligations de
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blocage pendant une certaine durée et pour un certain montant. Parlons maintenant des
comptes chèques bloqués.
Cet engagement est souvent pris à la demande des banques qui veulent obliger les
actionnaires à fournir une certaine somme d'argent à l'entreprise pendant un certain temps.
Ces comptes sont remboursables dans tous les cas, même si les intérêts déductibles sont
plafonnés. Les titulaires de comptes courants entrent dans la catégorie des créanciers
chirographaires, c'est-à-dire des créanciers qui ne bénéficient pas de garanties de paiement,
lorsqu'ils font face à des difficultés. De plus, dans la pratique, ces fonds ne peuvent très
souvent pas être récupérés partiellement ou totalement lorsque l'entreprise est en grande
difficulté.
Ces apports représentent des apports en capital, mais ils sont effectués à d'autres fins que
celles des commandités. Il s'agit d'apports en fonds propres plutôt qu'en compte courant,
effectués par des entreprises dans le but de revendre leur participation à plus ou moins long
terme. Par conséquent, les investisseurs en capital-risque visent à réaliser un profit grâce à la
valeur que l'entreprise obtient au cours de sa croissance.
Il s'agit généralement de filiales spécialisées d'institutions financières. Aussi, au niveau du
conseil régional, les entreprises ont ce public. Leur but est de favoriser le développement
économique local.
Enfin, certaines sociétés de capital-risque sont créées par des entrepreneurs, qui mettent en
commun des fonds pour investir dans de nouvelles structures et les aider à se développer. Ils
sont plus motivés par le désir d'aider les jeunes pousses que de profiter des titres nominatifs,
bien que cela leur soit nécessaire pour parier ensuite sur d'autres nouvelles entreprises.
Généralement, un système de financement vient avec cette contribution au fonds.
En principe, les investissements des sociétés de capital-risque ne profitent que dans une
certaine mesure à des projets qui nécessitent des besoins financiers importants, très souvent
dans des secteurs innovants (NTIC, nanotechnologies par exemple).
27
Il s'agit de fonds liquidés directement, souvent par les collectivités locales, sans obligation de
remboursement ; elles permettent de financer des investissements, contrairement aux
subventions de fonctionnement qui servent à financer des dépenses de fonctionnement comme
les aides à l'embauche.
Les dotations sont comptabilisées en capitaux propres au passif du bilan. Elles ne sont pas
destinées à être restituées, mais sont certainement acquises par l'entreprise, sauf si celle-ci ne
remplit pas toutes les conditions précisées pour être accordées. Ainsi, par exemple, il existe
parfois des obligations d'embaucher pour certaines conditions en échange de recevoir une
aide.
D'un point de vue comptable et fiscal, ces abattements peuvent s'intégrer dans les mêmes
résultats que les amortissements du bien dont ils financent l'acquisition. Ainsi, lorsqu'elles
financent l'achat d'un bien qui s'amortit sur une durée de 5 ans, l'entreprise inclut chaque
année 20% de l'abattement perçu dans son compte de résultat en résultat d'importation.
Le financement externe ou financement par emprunt, quant à lui, fait référence à des sources
de financement extérieures à l'entreprise. Il peut être direct ou indirecte. Les fonds sont
généralement fournis par des banques, des investisseurs ou des marchés financiers. Les
principaux modes de financement extérieurs sont les emprunts bancaires, les crédits-bails, les
emprunts aidés, les locations financières, le découvert autorisé et le crédit-fournisseur.
Le financement externe est une solution financièrement intéressante lorsque les taux
d'endettement sont faibles et la rentabilité des projets élevée. Dans ce cas, on peut bénéficier
de l'effet de levier. La dette fournit alors un effet multiplicateur qui profite au partenaire.
Par ailleurs, il convient de noter que le coût de la dette est une dépense fiscalement
déductible. Cela signifie que l'entreprise peut facturer un montant pour son résultat, et si le
résultat est un bénéfice, cette commission crée une "économie d'impôt".
Généralement, les financements externes peuvent financer des projets ayant des besoins
importants. Dans la plupart des projets d'entreprise, l'épargne dont disposent les fondateurs est
insuffisante et ne peut financer à elle seule tous les investissements.
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Cela dit, les banquiers et/ou investisseurs ne sont pas systématiquement d'accord pour
financer tous les projets. Par exemple, pour obtenir un prêt commercial, une contribution
financière personnelle minimale doit être apportée - environ 25%. Des garanties doivent être
fournies en retour (par exemple, des garanties, des hypothèques ou des nantissements).
Un prêt bancaire représente un montant accordé à une entreprise par une institution financière
qui est tenue de le rembourser selon un échéancier prescrit. En échange du financement,
l'organisme prêteur perçoit des intérêts pour couvrir les fonds apportés et les risques pris. Il
s'agit généralement de la prise en charge d'une garantie qui limite le risque du prêteur en cas
de difficultés de remboursement. Les prêts figurent au passif du bilan d'une entreprise.
2.2.2 Le crédit-bail
Le crédit-bail avec option d'achat (LOA), est différent de l'emprunt, même s'il sert en principe
à financer la même classe d'actifs. En effet, lorsqu'on finance un investissement avec un prêt,
l'entreprise en est propriétaire dès le premier jour. En contrepartie, il devient débiteur de la
banque. Dans le cadre d'un crédit-bail, pendant la durée du bail, l'entreprise n'est pas
propriétaire du bien. Il s'agit d'une location simple avec la promesse d'une vente à la fin de la
période de location.
Ainsi, l'institution financière est propriétaire de l'actif, le loue à l'entreprise et s'engage à le
revendre après un certain temps dans des conditions prédéterminées. Généralement, la valeur
résiduelle, correspondant au prix d'achat final, représente une somme d'argent importante.
Inconvénient pour le locataire : il n'est pas propriétaire de son matériel. En revanche, cette
technique offre certains avantages par rapport à la forme traditionnelle de financement :
• Elle offre une meilleure garantie à la banque, car elle n'est pas totalement désinvestie des
actifs. C'est aussi pourquoi, dans les établissements financiers, le financement par crédit-bail
n'est pas pris en compte au même titre que les crédits dans les ratios d'analyse des risques. Par
conséquent, le crédit-bail peut augmenter la viabilité financière de l'entreprise,
• Il ne pénalise pas le bilan d'une entreprise car il n'apparaît pas au passif. Elle a donc
l'avantage de rendre moins évident le degré d'endettement,
29
• Les mensualités de location sont remboursées alors que dans le cadre d'un prêt, il n'y a que
des intérêts.
Cependant, avec le prêt, les biens financés, les actifs de l'entreprise, seront dépréciés. Et cette
dépréciation réduit les résultats d'exploitation de l'entreprise. Aujourd'hui, le coût de la
location et de l'emprunt est souvent le même ou très proche.
Conclusion du chapitre 1
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La structure financière d’une firme résulte, en principe, d’une décision intégrant tout un
ensemble de facteurs. Dans cet ensemble de facteurs, nous constaterons que les mécanismes
internes de la gouvernance sont mentionnés. En effet, l’analyse de la situation financière de
l’entreprise met en évidence les besoins de financement et le choix des modes de financement
à opérer. Surtout, que ce choix doit se faire dans l’objectif ultime de maximiser la valeur de la
firme. De nombreux travaux ont mis en relief les deux aspects importants de l’entreprise que
sont la structure financière et la gouvernance.
Dans ce chapitre, nous évoquerons l’aspect théorique et empirique de la littérature financière
qui explique l'endettement et la structure de propriété des entreprises. En effet, nombre
d’auteurs ont intervenu sur le sujet et chaque intervention a offert une perspective parfois
contradictoire sur la problématique de l’étude.
Tout au long de ce chapitre, nous examinerons tout d’abord dans la première section des
travaux théoriques expliquant notre problématique. Ensuite, dans la seconde section, nous
ferons ressortir les études empiriques qui présente le lien existant entre l’endettement et la
structure de propriété.
31
L'éclairage des mécanismes qui sous-tendent les décisions financières au sein des entreprises
requiert d’une base théorique. La présente section s'attellera à décortiquer trois théories
financières majeures de la structure financière. Ces théories forment le socle conceptuel sur
lequel se construit notre compréhension des choix de financement et de leur lien avec la
structure de propriété. En effet, les différentes théories que sont : la théorie de l’agence, la
théorie du compromis et la théorie du financement hiérarchique présentera les fondements de
l'endettement et le lien existant avec la structure de propriété des entreprises. Chaque théorie
apportera une perspective unique, démêlant les nœuds des relations entre actionnaires,
dirigeants, créanciers et autres parties prenantes.
En outre, la réalisation d'allégements fiscaux liés à la dette est soumise à une plus grande
variabilité des investissements et à une incertitude quant aux bénéfices que ces entreprises
34
réalisent (Pettit et Singer, 1985). Selon Stiglitz (1969), l'existence de coûts de faillite remet en
cause la relation proportionnelle entre la valeur de l'entreprise et les avantages fiscaux. Car, la
confrontation des avantages fiscaux et des coûts de faillite devrait conduire à déterminer le
niveau d'endettement optimal qui peut être atteint lorsque le bénéfice marginal associé à la
déductibilité des charges financières est égal au coût marginal de faillite associé à
l'augmentation de la dette (Stiglitz, 1969).
Pourtant, les emprunts bancaires sont les sources de financement les plus utilisées par les
entrepreneurs, dans la plupart des pays industrialisés (St-Pierre, 1999). Or, la relation entre les
banques et les entreprises cotées est caractérisée par l'existence d'une méfiance mutuelle
(Dell'Ariccia et Marquez, 2004). Les banques considèrent généralement les projets proposés
par les entreprises cotées de risqués. Les entreprises estiment que les banques surestiment les
risques des projets et imposent des primes de risque exorbitantes sur les projets, augmentant
ainsi le coût du crédit (Dell'Ariccia et Marquez, 2004).
S'il y a conflit d'agence entre entreprises boursières et banques, les banques ne prêteront que si
les conséquences de l'asymétrie d'information sont éliminées. Sinon, l'équilibre du marché du
crédit produira un rationnement, tel que parmi les firmes a priori identiques, certaines firmes
obtiennent du crédit, d'autres n'ont pas reçu de crédit même s'ils étaient prêts à payer des prix
plus élevés (Stiglitz et al. Weiss, 1981). Stiglitz et Weiss (1981) ont proposé le concept de
sélection adverse, selon lequel plus le rendement attendu d'un projet d’investissement n’est
élevé, plus le risque n’est élevé.
En conséquence, les taux de prêt élevés peuvent encourager les emprunteurs à adopter des
comportements imprudents et affecter négativement les rendements attendus des banquiers.
Fixer le coût du crédit de sorte que l'offre et la demande soient égales n'est pas un
comportement rationnel des institutions financières (Levratto, 1992).
Cependant, les banques en particulier peuvent atténuer les conséquences des asymétries
d'information et inciter les entreprises à rembourser leurs prêts à leur échéance (Bruns et
Fletcher, 2008) en leur fournissant des contrats de divulgation qui établissent le profil de
risque de l'emprunteur potentiel au fil du temps ; ces contrats correspondent à diverses
combinaisons de taux d'intérêt et de montants de garantie, visant à construire une relation à
long terme (Psillaki, 1998).
Selon Ross (1977), les acteurs internes à la firme, étant plus informés que les acteurs externes,
principalement les banques dans le cas des entreprises cotées, ont intérêt à communiquer une
35
information à l'entreprise suivante par un signal d'accès à la dette. De ce fait, Ross (1977)
propose une solution signalée par le niveau d'endettement des entreprises : les entreprises les
plus endettées sont considérées comme de bonne qualité et réalisent des projets
d'investissement rentables. De même, Lelet et Pyle (1977) proposent une solution de
signalisation basée sur le niveau d'implication propre du management dans le financement des
projets d'investissement. Cette implication montre que le dirigeant est un bon gestionnaire et,
par conséquent, les créanciers estiment que le projet esquissé par ce type de gestionnaire est
rentable sinon ils n'auraient pas à engager leur argent.
En définitif, il convient d'ajouter que le taux d'endettement optimal cible ne procède pas d'un
ajustement instantané, correspondant à la théorie statique du compromis, mais d'une
trajectoire qui caractérise la théorie dynamique du compromis et conduit à ce qu'elle intègre
certains aspects de la théorie du financement hiérarchisé (Dufour et Molay, 2010).
La théorie du financement hiérarchique développée par Myers et Majluf (1984) stipulent que
les dirigeants privilégient les financements internes aux financements externes. En d’autres
termes, un ordre est suivi dans le choix des sources de financement des entreprises. L’ordre
hiérarchique est le suivant : l'autofinancement, la dette sans risque, la dette à risque et les
augmentations de capital. L'adhésion à cette hiérarchie a l'avantage d'éviter une baisse du
cours de l'action de la société, d'augmenter le financement par actions en limitant les
versements de dividendes et de réduire le coût du capital en limitant les emprunts dans la
mesure du possible, les coûts associés aux asymétries d'information (Fathi et Gailly, 2003).
Par conséquent, les entreprises rentables ont accès à davantage de fonds internes. Ang (1991)
souligne que cette théorie peut facilement être appliquée aux petites et moyennes entreprises.
Les entreprises ne visent pas à atteindre une structure financière optimale, et les décisions de
financement visent à équilibrer les préférences de financement internes liées au financement
par emprunt et par capitaux propres (Holmes et kent, 1991).
De nombreuses entreprises cherchent à emprunter lorsque leurs besoins de financement
d'investissement dépassent leurs flux de trésorerie générés en interne, mais sont souvent
confrontées à des choix défavorables et à des coûts d'information dans les relations de prêt
(Trabelsi, 2006). Ces coûts peuvent être nuls avec les fonds propres, mais ils augmentent
36
lorsque de nouvelles actions sont émises, plaçant les coûts d'emprunt au milieu. L'objectif des
propriétaires d’entreprises est de maximiser leur propre richesse tout en conservant leur
indépendance vis-à-vis des tiers (Holmes et kent, 1991). Le financement interne est donc
l'objectif principal de la sélection des financements. Si leurs fonds propres ne suffisent pas, ils
préfèrent s'appuyer sur des capitaux externes plutôt que de lever des capitaux (Vermimment,
2011).
Vasiliou, Eriotis et Daskalakis (2009) discutent d'une définition du financement à plusieurs
niveaux basés sur l'ordre des capitaux propres, de la dette sans risque, de la dette à risque et de
la libération de capital. La priorité à la mobilisation des ressources internes, soulignent-ils, ne
signifie pas nécessairement que le palier suivant fera face à la dette, même si elle est avérée.
La phase initiale du fonds propres doit être séparée de la deuxième phase qui est la libération
de dette ou de capital. Le financement hiérarchique a été également discuté sur certains
aspects de l’entreprise comme l’âge, le fort potentiel de croissance et la rentabilité (Vanecker
et Manigart, 2010).
De plus, Berger et Udell (1990) soutiennent que les entreprises cotées sont moins susceptibles
de s'endetter parce que leur cycle de vie s'étend de l'adolescence à la maturité. Bulan et Yan
(2010) pensent également que la maturité permettra aux entreprises d'accéder au marché. Une
version enrichie du financement hiérarchique prend en compte la propriété du capital en
mettant l'accent sur l'appartenance à un groupe des grandes entreprises et augmente leur
capacité à mobiliser des ressources internes.
entreprises. Face à cette situation, la présence d'actionnaires étrangers au sein des entreprises
peut contribuer à atténuer ce problème. Ceux-ci réduisent le niveau d'asymétrie d'information
entre l'entreprise et les intermédiaires. Et ainsi peut favoriser l'accès à des financements
externes à faible coût pour l'investissement (Koo et Maeng, 2006). De plus, les
multinationales qui intègrent la propriété des entreprises dans ces pays, facilitent leur accès au
marché international des capitaux (Chari et al, 2009). De ce fait, une supériorité de la
propriété étrangère du point de vue de l'asymétrie de l'information est mise en évidence (Chen
et al., 2017).
A partir d'une étude des entreprises japonaises, Mian et Nagata (2015) établissent une relation
positive entre la propriété étrangère et l'endettement. La participation étrangère est liée aux
dépenses en capital.
Contrairement aux travaux précédents, Farla (2013) conditionne l’influence de la propriété
étrangère dans le contexte des pays en voie de développement et ceux des pays développés. Il
stipule que, la relation entre la propriété étrangère et l'investissement dépend fortement des
caractéristiques du système juridique du pays où l'entreprise est implantée. De même, les
entreprises étrangères investissent davantage dans les pays où les droits de propriété sont
fortement protégés et la corruption mieux contrôlée (Farla, 2013). Dans les pays en
développement dotés d'institutions moins solides, les entreprises étrangères ont de faibles
ratios investissement par rapport au revenu.
En somme, nous retiendrons que l’influence positive de l’actionnaire étranger au sein d’une
entreprise fait l’unanimité dans les travaux. Cependant, sa présence dépend de la situation
géographique de l’entreprise et de certaines conditions. A ce niveau, les auteurs sont en
désaccords.
La plupart du temps, les actionnaires ou les propriétaires engagent des dirigeants pour la
gestion de leurs entreprises (Jensen et Meckling, 1976). Donc, les actionnaires délèguent leur
pouvoir de contrôle aux dirigeants. Cela implique la séparation entre la propriété et le contrôle
de l’entreprise. Cette séparation fera naitre des conflits d’intérêts entre les actionnaires et les
dirigeants (Berle et Means, 1932). Ces conflits d’intérêts vont susciter l’intérêt de plusieurs
39
Ils affirment qu’au lieu de réduire les problèmes d’opportunisme managérial, la propriété
managériale enracine le dirigeant. En ayant une part du capital élevée, le dirigeant peut
bénéficier du pouvoir de neutralisation des mécanismes de contrôle pouvant amener à une
diminution de la richesse des actionnaires (Demsetz, 1983). Jensen (1986) stipule qu’une plus
grande propriété managériale devrait augmenter le risque adversité par la direction et
s'attendait à ce que la direction préfère un risque faible d'investissements. Dans le même sens,
Court, et al. (2002) utilisent un échantillon de 226 entreprises britanniques pour la période
1988 à 1992 pour analyser les effets de la propriété managériale sur l’endettement. Leurs
études rapportent un effet positif entre la propriété managériale et l’endettement.
En définitif, les études théoriques et empiriques présentent un débat contradictoire (soit
négative soit positive) quant à l’influence de la propriété managériale sur l’endettement.
En tant que communauté humaine établie sur un territoire déterminé et pourvu d'une
organisation politique s’imposant à tous, l’Etat a presque toujours eu pour mission
traditionnelle d’assurer la protection civile et la défense de l’intégrité territoriale, de veiller à
la santé des populations, de promouvoir l’éducation et la justice et d’assurer le bien-être de la
collectivité (Weil, 1966). Mais au cours des dernières décennies, des interrogations ont été
formulées sur la légitimité de l’État dans le domaine économique (Mertens-Santamaria,
1997).
Certains auteurs (Grossman et Hart, 1986 ; Hart et Moore, 1990) ont démontré que les
finalités de l’État expriment en matière économique par ses fonctions de puissance publique,
sous leur double forme de stratégie et de régulation. La fonction d’actionnaire n’est, quant à
elle, qu’un moyen ; de la même façon qu’elle n’est, pour les actionnaires privés, qu’un moyen
permettant d’atteindre un but qui est de créer un outil de production et d’en tirer des profits
(Bizaguet, 1992). De ce fait, la propriété étatique, également connue sous le nom de propriété
publique, fait référence à la situation où l'État, ou une entité gouvernementale, détient des
participations ou des parts dans des entreprises (Hart et Moore, 1990).
41
Lorsque l'État devient actionnaire au sein d'une entreprise, cette implication peut avoir
diverses influences et implications sur les décisions stratégiques de cette dernière. L'Etat peut
avoir un impact significatif sur la gouvernance de l'entreprise (Grossman et Hart, 1986). Il
peut influencer les orientations stratégiques de l'entreprise en fonction des intérêts nationaux
ou des objectifs politiques. Cela peut concerner la priorisation de certains projets, la
diversification des activités ou encore l'expansion internationale, alignant ainsi les stratégies
de l'entreprise avec les objectifs de l'État (Liu et Lutter, 1994).
Concernant les modes de financement, la propriété étatique, peut offrir une certaine stabilité
financière à l'entreprise en cas de difficultés économiques en fournissant un soutien financier,
des garanties ou des subventions pour stimuler la croissance ou encourager des
investissements spécifiques (De Alessi, 1969). La présence de l'État en tant qu'actionnaire
peut avoir un impact sur l'image de l'entreprise. Cela peut être perçu positivement en termes
de stabilité et de soutien gouvernemental surtout dans les situations de besoins de financement
bancaire (Charreaux, 1997).
Cependant, dans la littérature empirique, l’influence de la propriété étatique sur la politique
financière est controversée par les résultats obtenus. Wei et al. (2005) ont observé une relation
non linéaire entre la propriété publique et la dette. San et al. (2003) ont trouvé une relation
concave entre la propriété de l'État et la dette des entreprises. Tian et Estrin, (2008) constatent
une relation convexe entre la propriété publique et l’endettement. Ces différents résultats
semblent indiquer selon les auteurs (Tian et Estrin, 2008 ; Wei et al., 2005 ; San et al., 2003)
que premièrement, il y a une association négative aux faibles niveaux de propriété, puis
deuxièmement il y a une association positive au-dessus de ce niveau.
En résumé, les études examinant la relation entre la propriété étatique et l’endettement
donnent des résultats mitigés.
Shelifer et Vishny, (1986) stipulent que les actionnaires institutionnels sont des experts
pouvant exercer un contrôle plus efficace sur les dirigeants dès l’instant où ils détiennent des
parts du capital de manière significative. Ces actionnaires sont indépendants des dirigeants
(Agrawal et Mandelker, 1992). Les investisseurs institutionnels supportent des coûts de
42
contrôle élevés et sont ainsi motivés pour bien exercer leur pouvoir de contrôle sur les
dirigeants afin de garantir leur patrimoine (Kane et Velury, 2004).
En effet, les investisseurs institutionnels sont des entités financières qui investissent des fonds
sur les marchés financiers au nom de tiers (Gompers et Metrick, 2001). Généralement, ils
jouent un rôle plus actif. Ce sont de grandes entreprises qui opèrent sur les marchés financiers,
telles que les banques, les compagnies d'assurance, les fonds de pension, les fonds communs
de placement et les fonds de pension. Leur montée spectaculaire comme une force
gouvernance d'entreprise (Gompers et Metrick, 2001), a beaucoup retenu l'attention auprès
des chercheurs.
Lapointe (2000), affirme que la présence d'investisseurs institutionnels peut avoir un effet
direct sur les coûts d'agence en raison de la séparation entre propriété et contrôle, en
particulier dans le contexte des sociétés à structure actionnariale diffusif. Velury et al (2003)
et Kane et Velury (2004), quant à eux, soutiennent que les organisations tels que les
investisseurs institutionnels, peuvent devenir des actionnaires influents assurant un contrôle
étroit sur la gestion des actions qui permettent un meilleur accès au financement.
Pareil pour Mtanios et Paquerot (1999), qui soutiennent qu’ils sont considérés comme des
partenaires influents pour l'entreprise car leurs moyens financiers sont très importants et leur
permettent de devenir des investisseurs actifs dans le contrôle de la gestion de l'entreprise.
Pound (1988), stipule également que la propriété institutionnelle est associée à des ratios
d'endettement plus faibles dans les entreprises en raison de l'hypothèse de surveillance
efficace, du conflit d'intérêts et de l'alignement stratégique des intérêts.
Tout de même, Velory et al. (2003) et Kane et Velury (2004) soulignent une association
positive entre la propriété institutionnelle et la nécessité d'un accès facile au financement. Ils
montrent que les investisseurs institutionnels peuvent devenir des actionnaires influents en
contrôlant efficacement les décisions de financement. En raison de leur implication dans le
secteur financier et de leurs investissements constants, ces agents ont accès à des informations
qui surpassent les performances commerciales habituelles. Cela conduit à une meilleure
compréhension de l'environnement de l'entreprise et à une plus grande appréciation du
dirigeant de l'entreprise (Alexandre et Paquerot 2000).
En revanche, Makni et al. (2012) ont constaté que dans le contexte tunisien, il existe une
association négative entre la propriété institutionnelle et l’endettement. Jensen et Meckling
43
(1976) soutiennent que l'activité active des investisseurs institutionnels est le résultat de
conflits d'intérêts entre actionnaires et managers.
En conclusion, nous pouvons affirmer que les études empiriques qui ont examiné l’effet de la
propriété institutionnelle sur l’endettement ont montré des résultats divergents. L’effet est soit
positif pour certaines études et négatif pour d’autre.
L'actionnariat familial est le fait qu’une ou plusieurs membres d’une famille détiennent une
part importante du capital d’une entreprise. Dans la littérature, la théorie du financement
hiérarchique (Myers et Majluf, 1984) explique la composition de la structure financière des
entreprises familiales. Elle suggère que les entreprises préfèrent d'abord s’autofinancer, puis
émettre des dettes, avant de recourir à l'émission d'actions pour financer leurs investissements.
Ce choix de financement est dû à leur portefeuille non diversifié, aux difficultés financières et
au risque de faillite liés à l’endettement car une grande partie de leur richesse est concentrée
dans l'entreprise familiale (Faccio, Marchica et Mura, 2011).
Dans la littérature empirique, Anderson et Reeb, (2003), présentent une relation négative entre
la propriété familiale et l'endettement dans leur étude car les propriétaires familiaux préfèrent
le financement interne à l'endettement. Ces auteurs affirment que l'endettement est considéré
comme un risque supplémentaire qui pourrait mettre en péril la survie de l'entreprise et la
stabilité familiale.
En effet, Santos, et al. (2014) utilisent un échantillon de 694 entreprises de douze pays
d'Europe occidentale pour les années 2002 à 2006. Comme résultat, ils trouvent une influence
négative entre la propriété familiale et l’endettement, causé par le risque potentiel de faillite.
Ces auteurs conclurent que les entreprises familiales sont plus réticentes à augmenter les
niveaux d'endettement.
Schmid (2013) trouve un résultat similaire dans un échantillon de 695 entreprises familiales
pour les années 1995 à 2009. Il explique que les propriétaires familiaux préfèrent le
financement interne qui leur permet de maintenir un plus grand contrôle de l'actionnariat tout
en protégeant la succession de l'entreprise. En émettant des dettes ou des actions, ils risquent
de perdre une partie de leur pouvoir décisionnel, ce qui peut être considéré comme une perte
de contrôle pour les propriétaires familiaux.
44
La concentration du capital est le fait qu’un actionnaire détienne une part significative ou la
plus grande part du capital d’une firme. Ce fait favorise une forte incitation chez l’actionnaire
à investir dans le contrôle des dirigeants, car il s'appropriera une part non négligeable des
gains supplémentaires ainsi réalisés (Alexandre et Paquerot, 2000). L'effet de cette
concentration du capital sur le contrôle du dirigeant est théoriquement et empiriquement
démontré par plusieurs études. La concentration de l'actionnariat est la garantie d'un contrôle
effectif des dirigeants et de la direction de l'entreprise (Shleifer et Vishny, 1997).
Parmi l'ensemble des mesures nécessaires pour prévenir la suggestion des dirigeants, les
chiffres de la dette se démarquent. Classens et al., (2000) affirment que ce type de structures
de propriété engendre le contrôle total des firmes par les actionnaires. Ils ont montré que les
actionnaires majoritaires ont un grand pouvoir sur les entreprises. Ils préfèrent la dette comme
mécanisme de suivi et de contrôle (Grossman et Hart, 1982 ; King et Santor, 2008). Son effet
atténuant sur les coûts d'agence entre les gestionnaires et les propriétaires, est favorisée par
rapport aux surcoûts rapportés.
45
En effet, la possession d’une grande quantité d'actions, donne aux actionnaires de nombreux
droits de vote. Ils peuvent forcer la direction à s'endetter davantage ou nommer de nouveaux
gestionnaires qui proposeront le niveau d’endettement souhaité (Harris et Raviv, 1988).
Brailsford et al. (2002) trouvent une relation positive entre la concentration du capital et
l’endettement. Ils constatent que la dette favorise une surveillance des managers. Margaritis et
Psillaki (2010), utilisent un échantillon d'entreprises françaises sur une période de 4 ans. Les
résultats obtenus montrent un effet significativement positif de la concentration du capital sur
l’endettement.
Cependant, dans le contexte des marchés financiers en voie de développement, la
concentration de l’actionnariat jouant un rôle actif dans la gouvernance semble difficilement
applicable (Feudjo et Tchankam, 2012). Pourtant les actionnaires majoritaires de par leur
pouvoir, influencent significativement la politique financière de l'entreprise. Les actionnaires
de contrôle sont tiraillés entre deux logiques opposées : utiliser plus de dette pour limiter la
dilution de la propriété ou limiter leur utilisation pour réduire le risque de faillite (Latrous,
2007).
De plus, McConnell et Servaes, (1990), expliquent que les actionnaires majoritaires peuvent
prendre en charge le rôle de suivi de la dette et contrôler de manière plus directe en exerçant
leur influence sur les décisions relatives à l'endettement. Selon, Cornett, Marcus, Saunders et
Tehranian, (2007), cette concentration de la propriété peut avoir un effet négatif sur
l’endettement.
Au terme, nous pouvons dirent que les études expliquant la relation existante entre la
concentration du capital et l’endettement évoquées sont opposées quant au signe de l’effet.
Les théories évoquées dans la littérature ont été testées dans plusieurs contextes donnant lieu à
des études empiriques qui ont été présentées précédemment. Les résultats obtenus de ces
études montrent une influence de la structure de propriété (propriété étrangère, propriété
managériale, propriété institutionnelle, propriété étatique, propriété familiale et concentration
du capital) sur l’endettement.
Cependant, les différents auteurs intervenant sur l’influence de chaque composante de la
structure de propriété n’arrivent pas à s’accorder sur le signe de celle-ci. Le signe est soit
46
positif sur l’endettement dans certains travaux ou négatif dans d’autres. Face au débat mené
dans ces différentes études empiriques, nous nous positionnerons en formulant nos hypothèses
de recherche pour la suite. Ces hypothèses seront au nombre de quatre et s’articulerons autour
de la propriété étrangère, de la propriété managériale, de la propriété institutionnelle, et de la
concentration du capital.
Jensen et Meckling, (1976) par la théorie de l’agence affirment que la propriété managériale
peut réduire la tendance des dirigeants à profiter de leur position, à exproprier la richesse des
actionnaires, à consommer des bénéfices privés et à s’engager dans des décisions ne
47
maximisant pas la valeur de l’entreprise. En effet, Moh'd, Perry et Rimbey (1998) expliquent
que les dirigeants ont tendance à augmenter les niveaux d'endettement pour augmenter la
valeur de l'entreprise lorsqu'ils ne possèdent qu'une petite partie de l'entreprise. A mesure que
leur participation augmente, les niveaux d'endettement ont une augmentation
considérablement réduite.
De plus, la théorie du financement hiérarchique (Myers et Majluf, 1984) viendra démontrer
que les dirigeants adoptent des politiques financières visant à minimiser les coûts associés aux
asymétries d'information, tout en privilégiant les financements internes aux financements
externes. Cette asymétrie d'information qui existe entre les acteurs internes de l’entreprise et
ses acteurs externes.
Par la suite, Rimbey (1998) a mené une étude sur la relation entre la propriété managériale et
le niveau d'endettement des entreprises américaines. Il affirme que la propriété managériale et
la dette peuvent être considérées comme des substituts pour atténuer les coûts d'agence entre
les dirigeants et les actionnaires. Han et Suk (1998) confirment par leurs résultats que la
détention de fonds propres des managers et la dette sera négative à partir d'un certain niveau
élevé de détention du capital des managers.
Contrairement aux autres travaux, Court, et al. (2002) utilisent un échantillon de 226
entreprises britanniques pour la période 1988 à 1992 pour analyser les effets de la propriété
managériale sur l’endettement. Leurs études rapportent un effet positif entre la propriété
managériale et l’endettement.
En se basant sur les résultats des travaux des auteurs (Jensen et Meckling, 1976 ; Moh'd, Perry
et Rimbey, 1998 ; Rimbey, 1998 ; Han et Suk, 1998) qui ont obtenu un effet négatif de la
relation entre la propriété managériale et l’endettement, nous formulons l’hypothèse comme
suit :
H2 : la propriété managériale a une influence négative sur l’endettement.
La théorie du compromis développée par Kraus et litzenberger (1973) cherche à équilibrer les
avantages fiscaux de l'endettement et le risque de faillite. Ils suggèrent un niveau optimal
d'endettement où les avantages fiscaux sont maximisés tout en évitant le risque de faillite.
Ainsi, Shelifer et Vishny, (1986) stipulent que les actionnaires institutionnels sont des experts
48
pouvant exercer un contrôle plus efficace sur les dirigeants dès l’instant où ils détiennent des
parts du capital de manière significative.
Quant à Pound (1988), il stipule que la propriété institutionnelle est associée à des ratios
d'endettement plus faibles dans les entreprises en raison de l'hypothèse de surveillance
efficace, du conflit d'intérêts et de l'alignement stratégique des intérêts. Alexandre et Paquerot
(2000) soulignent dans leurs travaux une association positive entre la propriété institutionnelle
et l’endettement.
Contrairement aux précédents, Makni et al. (2012) ont constaté que dans le contexte tunisien,
il existe une association négative entre la propriété institutionnelle et l’endettement. Jensen et
Meckling (1976) soutiennent que l'activité active des investisseurs institutionnels est le
résultat de conflits d'intérêts entre actionnaires et managers.
Par conséquent, nous retenons selon les travaux (Kraus et litzenberger, 1973 ; Shelifer et
Vishny, 1986 ; Pound, 1988 ; Alexandre et Paquerot, 2000) à influence positive, l’hypothèse
suivante :
Margaritis et Psillaki (2010), utilisent un échantillon d'entreprises françaises sur une période
de 4 ans. Les résultats obtenus montrent un effet significativement positif de la concentration
du capital sur l’endettement.
Toutefois, Cornett, Marcus, Saunders et Tehranian, (2007), expliquent dans leur recherche
que la concentration de la propriété peut avoir un effet négatif sur l’endettement.
De tout ce qui précède, nous nous alignons aux études des auteurs qui présentent une relation
positive entre la concentration du capital et l’endettement. Ainsi, nous formulons notre
hypothèse d’étude suivante :
H4 : La concentration du capital influence positivement l’endettement.
Conclusion du chapitre 2
50
Cette première partie de notre étude a permis d’aborder de façon critique le cadre conceptuel
de la structure de propriété et de l’endettement de l’entreprise en exposant le cadre théorique
nécessaire à un bon éclaircissement de ces deux concepts. La revue de la littérature a permis à
partir d’une délimitation du concept de la structure de propriété, de faire une première
synthèse des principaux arguments qui ont nourri le débat sur la structure de la propriété et
l’endettement de l’entreprise au niveau des travaux théoriques et empiriques.
Pour les trois théories mobilisées, chacune offre une perspective unique sur la dynamique de
l'endettement et de la structure de propriété. D’abord la première, la théorie de l'agence,
examine les conflits inhérents aux relations entre actionnaires et dirigeants ainsi que celles
entre actionnaires et créanciers. Ensuite la deuxième, la théorie du compromis se penche sur
équilibre entre les avantages fiscaux liés à la déductibilité des intérêts de l'impôt grâce à
51
DEUXIÈME PARTIE :
ANALYSE EMPIRIQUE DE L’INFLUENCE DE LA
STRUCTURE DE PROPRIETE SUR L’ENDETTEMENT
52
A la fin des années 80, une crise bancaire a gravement affectée la plupart des pays francophones
faisant partie de la zone UEMOA. Face à cette situation, plusieurs questions relatives au financement
du développement des pays membres de l’union se pose avec plus d’acuité que jamais. De ce fait, un
plan de restructuration a été instauré en 1989 afin d'éviter un effondrement total du système bancaire.
Malgré les réformes de politique monétaire, les banques n'ont pas pour autant accordé plus de crédit à
l'économie. Donc le recours au marché financier s'est avéré être une alternative.
En effet, l’appréciation de l’influence de la structure de propriété sur l’endettement se fera à partir des
entreprises cotées à la bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM). Nous allons d’abord présenter
le marché financier de l’UEMOA ensuite recourir à des méthodes d’analyses économétriques. Ces
analyses se feront à partir d’échantillon constitué sur le marché financier régional de UEMOA. Il sera
question de tester nos hypothèses à partir des données collectées.
Dans cette seconde partie de notre travail, nous présenterons l’environnement financier des entreprises
cotées à la BRVM et la méthodologie utilisée suivi des résultats obtenus lors de nos estimations.
Le premier chapitre de cette partie s’intéressera au cadre environnemental de notre étude et le
second chapitre sera consacré à la présentation de la méthode utilisée pour tester les
hypothèses d’une part et d’autre part présenter les résultats obtenus pour ensuite les discuter.
53
En générale, les pays africains font recours à la dette auprès des organismes internationaux et
des pays amis pour financer leurs investissements aussi bien pour les grands projets de l’Etat
que pour les projets des entreprises publiques et privées. Pourtant, l’exiguïté des marchés
nationaux et la faiblesse des tissus économiques locaux, cumulées aux besoins grandissants
des Etats Africains, font que l’on ne peut plus se limiter aux sources classiques de
financement. Dès lors, le financement du développement des pays Afrique nécessite des
réflexions sur les moyens alternatifs du financement de l’investissement public et privé.
Ce chapitre, sera meublé de deux sections. La première définira les entreprises cotées et
présentera le marché régional de l’Union économique et monétaire ouest-africaine qui est la
relance d'une croissance économique stable et durable. Pour la deuxième section, il sera
question d’exposer la méthodologique utilisée pour vérifier les hypothèses de recherche
émises dans notre étude.
La création d'un marché financier unique pour l'Union monétaire ouest-africaine devient une
priorité pour les autorités monétaires en 1991. Cette démarche est motivée par la nécessité
d'ajuster les mécanismes de gestion économique existants. Ces autorités espèrent unifier tous
54
les marchés financiers au sein de l'Union en 1991. Ce travail préparatoire à la création d'un
marché financier régional en Afrique de l'Ouest a été réalisé à l'initiative de la Banque
centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) avec le concours de la Banque mondiale,
de l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et l'Agence
française de développement (AFD). Ce travail s'appuyait sur la Bourse d'Abidjan (BVA)
créée en 1974 par la Côte d'Ivoire.
Le 17 décembre 1993, le Conseil des Ministres de l'UEMOA décide de créer un marché
financier régional et charge la BCEAO de conduire la phase de conceptualisation du projet.
Trois ans plus tard, le 18 décembre 1996, ces travaux aboutissent à la création de la Bourse
Régionale des Valeurs Mobilières S.A. (BRVM) et Dépositaire Central/Banque de Règlement
S.A. (DC/BR) Cotonou. Quelques mois plus tôt, le 3 juillet 1996, le Conseil des ministres de
l'UMOA avait décidé la création du Conseil régional de l'épargne publique et des marchés
financiers (CREPMF), chargé de la régulation des marchés financiers. En effet, ces
institutions n'ont commencé à fonctionner que le 16 septembre 1998, date à laquelle la Bourse
Régionale des Valeurs Mobilières a remplacé la Bourse d'Abidjan, déjà dotée de 35 sociétés,
dont les cotations ont de nouveau augmenté sur la base du dernier cours valable des actions
défuntes.
Le terme entreprise cotée désigne les entreprises dont tout ou une partie du capital est coté en
bourse. La cotation d'une entreprise cotée est soumise à des règles d'admission qui dépendent
de la taille du marché sur lequel la société souhaite voir s'échanger ses actions. L’entreprise
possède des actions (acte de propriété) qui ont été introduites et proposées à la vente aux
investisseurs par le biais de la bourse. Les sociétés cotées sont des sociétés commerciales
telles que les Sociétés Anonymes (SA) et les Sociétés par Actions Simplifiées (SAS),
apportant ainsi une partie de leurs fonds propres sur les marchés financiers.
Les cours des actions cotées varient en fonction de l'offre et de la demande et peuvent être
consultés sur des sites spécialisés. Lorsqu'une société décide d'offrir au public des titres
financiers, tout ou une partie de son capital social, divisé en actions, est proposé aux
investisseurs par deux canaux : les marchés financiers ; les actions sont alors dites « cotées ».
55
De plus, les sociétés cotées sont légalement tenues de publier un grand nombre de documents,
ce qui n'est pas le cas des sociétés non cotées.
La gouvernance est le nom actuellement donné au droit des sociétés dans les aspects les plus
fondamentaux de la société. Le nom couvre tout un ensemble de caractéristiques modernes de
l'organisation sociale. Mais comme son nom l'indique, en usage général, au cours des deux
dernières décennies, bien au-delà des limites de l'entreprise, la gouvernance va au-delà de la
loi, elle contient des règles non juridiques.
L’application de gouvernance, selon les plans européens de décembre 2012, couvre trois
domaines qui peuvent sembler très différents : l'un est le fonctionnement normal de l'organe
directeur et l'autre est la volonté de former une organisation rationnelle pour actionnaire et le
troisième est la contrepartie de l'entreprise et l'environnement qui la sous-tend, c'est-à-dire en
tenant compte des considérations des parties prenantes.
56
Deuxième structure centrale la BRVM, elle est une institution financière constituée sous la
forme d'une Société Anonyme (SA) au capital de 604.080.000 francs CFA réparti entre
personnes physique et morales des pays de l’UEMOA qui a démarré ses activités le 16
septembre 1998, avec un siège social situé à Abidjan en Côte d'Ivoire où se fait la cotation
pour les valeurs de la zone UEMOA. En effet la BRVM regroupe les sociétés cotées des 8
pays de L’UEMOA : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger,
Sénégal et Togo. Elle a trois fonctions principales à savoir : l’organisation du marché en
habilitant les intermédiaires de bourse dans l'exercice des activités de négociateurs-
compensateurs, assurer la centralisation des ordres, la cotation des valeurs, la diffusion des
informations de marché, la promotion du marché et la mise en action du fonds de garantie,
assurer la gestion des transactions en cours.
57
Deuxième, il y a les SGP qui sont considérées comme des Sociétés de Gestion de Patrimoine,
les personnes morales qui, par le biais de placements et négociations en bourse effectués par
les SGI, interviennent discrétionnairement dans la gestion des titres qui leurs sont confiés sur
la base d'un mandat de gestion établi avec leurs clients. Ces sociétés ne doivent pas détenir les
titres et les fonds de leurs clients.
Troisième, nous avons les OPCVM sont des structures qui permettent la gestion collective de
fonds regroupé Deux catégories que sont les sociétés d’investissement à, capital variable
(Sicav) et les fonds Communs de Placement (FCP). Les fonds qui sont à leur disposition sont
investis dans des valeurs mobilières. Ces valeurs mobilières donnent le même droit que des
actions à son possesseur, c’est à dire qu’ils donnent une part du capital de la société émettrice.
Quatrième, les intervenants sont les Apporteurs d'Affaires (AA). Ils sont des personnes
physiques ou morales qui transmettent les ordres de leurs clients aux SGI et/ou qui mettent en
relation un client avec une SGI ou une Société de Gestion de Patrimoine pour l'ouverture d'un
compte de titres et pour les conseils en placement ou la gestion sous mandat.
Cinquième, il y a les Conseillers en investissements boursiers qui ont pour rôle d’orienter le
choix de leurs clients sans décider à leurs places. Ils sont habilités par le CREPMF.
Sixième, nous avons les démarcheurs ont pour métier de faire les offres de services ou de
donner des conseils de façon habituelle dans le but de motiver la souscription, l’achat,
l’échange, la vente de valeurs mobilières ou la participation à des opérations sur ces valeurs.
Ils sont habilités par le CREPMF.
Enfin, septième, il y a les conservateurs représentent les banques de l’union des pays
membres de l’UEMOA. Elles jouent un rôle de teneur de compte et de conservateur pour le
compte de leur client. Toute fois elles sont soumises dans le cadre de ces activités, au contrôle
du conseil Régional. On constate que dans l'organisation du Marché Financier Régional, en
dehors du CREPMF, seul organe de l'Union, les autres intervenants sont dominés par les
privés. On en déduit que l'une des options fondamentales qui régit le schéma organisationnel
du MFR en faisant participer le secteur privé, est d'assurer son succès et garantir son avenir.
Le marché financier régional est le marché des capitaux de long terme où sont échangées
uniquement les obligations, les actions et les droits des entreprises privées ou non, des Etats
58
Le marché primaire est le marché sur lequel les actions et les obligations sont proposées pour
la première fois aux investisseurs avant d’être cédées sur le marché secondaire. Aussi appelé
le marché des émissions, le marché primaire est celui où les sociétés en quête de fonds et les
investisseurs se rencontrent pour la première fois. Il s’assimile à une sorte de marché à la
criée. Les nouvelles valeurs y sont proposées à la vente. C’est sur ce marché que les
entreprises lancent des augmentations de capital, ou procèdent à des émissions obligataires.
Qu’ils résultent d’introduction en bourse ou de placements privés auprès d’autres
investisseurs institutionnels, les capitaux levés sur le marché primaire sont encaissés par les
sociétés. Ce marché permet le financement à long terme des principaux agents économiques.
Sur ce compartiment du marché on trouve des entreprises, l’Etat y réalise régulièrement des
émissions obligataires. C’est là qu’il emprunte les sommes nécessaires pour financer le déficit
budgétaire en émettant des obligations (OAT, etc.).
Les émissions réalisées sur le marché primaire se font généralement sous la houlette d’un
arrangeur/ coordinateur. Il joue le rôle de conseil, c’est à lui que revient notamment de
déterminer le montant, le type de titres, le prix d’émission et à s’assurer de la conformité de
l’opération avec les exigences de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF).
Une syndication, c’est-à-dire une alliance de professionnels formée pour gérer une émission
importante, est parfois mise en place. Un engagement est passé entre les banques et
l’émetteur. Les titres sont vendus à un prix défini avec l’émetteur. Ils sont ensuite répartis
entre les souscripteurs avant d’être revendus aux clients finaux. Si les acheteurs ne sont pas au
rendez-vous, ce sont les banques formant la syndication qui achèteront les titres ne trouvant
pas preneur.
Le marché primaire est celui où les émetteurs d’actifs financiers proposent des titres à des
investisseurs en échange de capitaux. Les émissions d’actions s’effectuent sous forme
59
d’introductions en bourse. Avant qu’elles aient lieu, les actions d’une société ne sont
accessibles qu’aux investisseurs impliqués dans sa créations (ou sa gestion). Après
l’introduction, ces actions sont accessibles au grand public. La partie vendue en bourse est
appelé « flottant ».
Avant chaque opération, un prospectus d’émission est émis à destination des investisseurs. On
y trouve notamment le nombre et la nature des titres offerts à la souscription, le calendrier de
l’opération et la date prévue de cotation des titres, les éléments d’appréciation du prix et la
procédure d’introduction.
On distingue plusieurs types d’introduction en bourse. D’abord, les offres à prix ouvert avec
lesquelles le prix des titres est ajusté une fois l’ensemble des ordres reçus. Ensuite, les offres à
prix ferme ou la quantité et le tarif des actions sont fixées dès lancement de la procédure. Et
enfin, les offres à prix minimal assez comparables à une vente aux enchères : seuls les ordres
respectant la limite de prix minimale sont honorés.
Quand il s’agit d’obligations, les financiers parlent d’émissions. Qu’elles soient réalisées par
un Etat ou par une entreprise, les obligations émises sur le marché primaire voient leur taux
défini en fonction de la demande. L’émetteur peut annuler l’opération s’il juge le taux de
rémunération trop élevé. Les obligations privées (entreprises) sont souvent placées auprès
d’investisseurs professionnels qui achètent en gros avant de recéder des blocs de titres. Les
obligations publiques (Etat, collectivités locales, etc.) sont placées auprès d’investisseurs
professionnels. Ces « primary dealers » (banques, etc.) acquièrent les obligations aux enchères
avant de redistribuer sur le marché secondaire. Toutefois, une partie de ces émissions peut
être réservée aux particuliers, comme par exemple avec certaines catégories d’OAT.
Le marché secondaire est celui sur lequel s’échangent des titres déjà existants, le marché
secondaire est celui où s’échangent des titres financiers (ou des objets) d’occasion. Le
secondaire peut être régulé où mettre directement vendeurs et acheteurs en contact. Il totalise
la quasi-totalité des échanges et assure ainsi la liquidité des investissements.
Contrairement au prix d’émission, c’est le marché secondaire qui permet un prix de marché à
un titre. Ce titre résulte de l’équilibre entre l’offre et la demande des investisseurs. Le marché
secondaire est l’un des poumons financiers de l’économie moderne. Son utilité est multiple. Il
60
permet d’assurer la liquidité des titres circulant sur les différents marchés puisque tout
investisseur souhaitant vendre un actif y trouve une contrepartie et donc des liquidités. Il
permet de trouver les prix de marché. Les agents économiques reçoivent (théoriquement) les
mêmes informations au même moment.
Le marché secondaire apporte la sécurité aux investisseurs puisque ce marché qu’il soit régulé
ou de gré à gré est supervisé par des autorités de contrôle. Elles assurent sa surveillance afin
de garantir la transparence des transactions. Il permet aux investisseurs d’échanger des titres
avec des frais contenus. La concurrence entre les différentes places financières et la
multiplicité des opérateurs pèsent sur les commissions de courtage réclamées par les
intermédiaires. Comme l’aiguille d’un sismographe, il aide à se faire une idée de la santé de
l’économie, puisqu’un marché dont les prix décrochent est généralement synonyme de
dépression ou de panique. Ce fut notamment le cas du jeudi 12 mars 2020, où le CAC 40 a
chuté de 12,28% par crainte des effets de la covid-19 sur l’économie planétaire, inscrivant
ainsi l’un des plus forts reculs de son histoire.
On recense autant de marché qu’il y a d’actifs financiers, mais au sein de la BRVM c’est le
marché organisé qui prévaut.
Le marché des titres d’occasions met directement vendeurs et acheteurs en contact. Ils ne se
connaissent pas, seuls les courtiers connaissent l’identité des parties. Les ordres sont
regroupés, le rôle d’intermédiaire est confié à une chambre de compensation. Elle est chargée
de contrôler, surveiller et de gérer les transactions entre acheteur et vendeur en respectant des
règles de fonctionnement standardisées. Ce protocole garantit une égalité de traitement entre
tous les actionnaires, petits ou gros, les prix d’achats et de ventes des titres étant fournis en
continu ainsi que le volume des transactions exécutées.
Lorsque le marché s’organise de « gré à gré » les prix des transactions sont fixés de commun
accord des parties à l’échange sans contrôle par une autorité quelconque même si la
conversion des titres peut être exclusivement confiée à un organisme central. C’est le cas sur
le MFR de l’UEMOA où le DC / BR joue ce rôle.
61
que les coûts d’accès au marché des capitaux. Ces éléments sont autant de facteurs qui
freinent les entreprises, principalement de petite taille, dans leur recours à ce type
d’instrument financier.
L’opération en Bourse présente de nombreux désavantages, bien que chaque entreprise
candidate perçoive cela différemment. Parmi les inconvénients habituellement identifiés, nous
relevons principalement la divulgation d’informations financières, la perte de contrôle
possible et le coût de l’introduction en Bourse. Nous consacrerons la partie suivante à ce
dernier élément compte tenu de son importance en tant que frein majeur dans la décision
d’accès aux marchés financiers.
Quand une entreprise s’introduit en Bourse, elle passe d’un actionnariat et d’une structure
privée au domaine public. Cela augmente considérablement le nombre de personnes qui ont
accès aux rapports financiers. Les firmes émettrices se doivent de révéler de l’information
privée aux marchés, aux autorités des marchés financiers, aux régulateurs et aux investisseurs
afin que ces derniers prennent leur décision d’achat ou de vente de titres. Cette obligation de
transparence vis-à-vis du marché est une contrainte coûteuse d’un point de vue stratégique. En
effet, l’entreprise informe le public, particulièrement ses concurrents, sur sa situation
financière et ses perspectives d’avenir. Cette perte d’autonomie en termes de diffusion
d’information peut être dommageable pour l’entreprise. En effet, la couverture de cette
dernière par les analystes financiers mais aussi par la presse financière impacte directement la
valorisation du titre en
Bourse sous l’effet des informations positives ou négatives sur l’état et le devenir de
l’entreprise.
La perte de contrôle est également un inconvénient pour tout actionnaire qui désire rester
maître à bord de son entreprise. L’entrée dans le capital de nouveaux investisseurs impose de
disposer de l’accord de l’ensemble des actionnaires pour toute décision financière future lors
des assemblées générales. De plus, l’entreprise devient exposée aux menaces de prise de
contrôle hostile dès lors que son cours baisse de manière prononcée. A cet effet, différentes
mesures de défense anti-OPA existent et peuvent être mises en place avant l’opération
d’introduction en
Bourse Casares et Karpoff (2002). Assurément, ces derniers montrent que les managers
prennent des mesures anti-OPA au moment de l’opération afin de conserver le contrôle, de
manière à protéger leur consommation de bénéfices privés. Leurs résultats empiriques
62
indiquent que les entreprises qui adoptent des mécanismes anti-OPA ont moins de chance de
faire l’objet d’un changement de contrôle.
Enfin, les coûts d’introduction en Bourse sont multiples et interviennent à toutes les phases de
l’opération. Ils handicapent fortement les entreprises, principalement celles de petite taille,
pour réaliser des opérations d’émission. Nous distinguons les dépenses supportées par
l’entreprise émettrice avant, pendant et après l’introduction en Bourse. Pour les coûts
indirects, nous relevons le phénomène de sous-évaluation. En effet, la décote initiale des titres
est un écart constaté entre le premier cours de cotation et le prix d’offre. Il participe à la
diminution de la valeur de l’entreprise, du moins la part des titres cédés pendant l’introduction
en Bourse, ce qui constitue par conséquent un élément de coût implicite de l’introduction en
Bourse.
Au même titre que les motivations, les réticences liées à l’introduction en Bourse ont fait
l’objet de théories explicatives. La principale réticence citée dans la littérature demeure
l’importance des coûts liés à l’ouverture du capital, telle que soulevée par Ritter (1991) et
Pagano et al.
(1998). La cotation en Bourse provoque également une perte confidentialité puisqu’elle
contraint les firmes candidates à diffuser de l’information sur leurs activités, leurs stratégies et
leurs perspectives Campbell (1979). Elle les expose à des phénomènes de sélection adverse et
de comportement opportuniste dès lors que la communication financière de ces firmes fait
défaut. Au-delà des coûts directs, l’entreprise émettrice fait face également au phénomène de
sous-évaluation, aux contraintes liées à la liberté d’action lors de la prise de décision ainsi
qu’aux contraintes fiscales. Effectivement, Pagano et al. (1998) montrent sur le marché
boursier italien que les entreprises introduites paient plus de taxes fiscales après la cotation, en
raison d’une plus grande transparence des états financiers.
63
La BRVM qui dépend du marché des actions compte 46 sociétés cotées sur un intervalle
d’années allant de 2017 à 2021. Parmi lesquelles nous avons retenu vingt-cinq 28 pour
constituer notre échantillon. Cette sélection s’est faite selon plusieurs critères.
Nous avons extrait des 46 sociétés, celles à caractère financier du fait de leurs particularités
comptables, leurs modes de fonctionnement singuliers. De plus, nous avons exclu de
l’échantillon toutes les sociétés objet de liquidation et celles qui ont fait leur introduction en
bourse pendant la période d’étude ou une année avant la période de l’étude et aussi les
sociétés qui se sont retirées du marché boursier auparavant. Par la suite, les sociétés
présentant des insuffisances de données, et celles qui ont des informations manquantes ont été
exclues de l’échantillon. Enfin, l’échantillon retenu pour notre étude est constitué de 28
sociétés sur les 46 sociétés cotées à la BRVM en 2021.
l’étude
Source : A partir des informations provenant du bulletin officiel de la côte de 2017 à 2021.
Notre étude comprend une variable expliquée (endettement), six variables explicatives donc
quatre variables d’intérêts (propriété étrangère, propriété managériale, propriété
institutionnelle, concentration de capital) et deux variables de contrôles (tangibilité et taille).
Il s’agira donc de les définir et d’indiquer leur mesurer.
65
Selon Jensen et Meckling (1976) et Jensen (1986), la dette est un outil de contrôle et de
pression qui oblige les dirigeants à n’investir que sur des projets rentables.
Selon Kessler (2001), lorsque les entreprises utilisent fortement l'endettement, elles doivent
fournir des informations à leurs banquiers.
Pour Ziane (2004), la dette des entreprises peut être considérée comme un moyen efficace de
faire face à certains des coûts d'agence des fonds propres, car elle facilite la convergence des
intérêts des actionnaires et des dirigeants.
L’endettement est mesuré par le levier financier soit le total des dettes divisé par le total des
actifs (capitaux propres + dettes de l’entreprise). Cette mesure est utilisée dans les travaux
d’Agrawal et Knoeber (1996), Fernandez et Arrondo (2005). Ce ratio a été également utilisé
par Piot (2001), Velury et al. (2003), Kane et Velury (2004), Lennox (2005) et Mitra et al.
(2007) dans les travaux sur l’endettement des entreprises.
Les variables explicatives identifiées dans cette étude sait fait à partir de la littérature. Le
choix des quatre variables d’intérêts (propriété étrangère, propriété managériale, propriété
institutionnelle, concentration de capital) est fondé sur les quatre hypothèses spécifiques de
recherches élaborées. A cet effet, la vérification de l’hypothèse générale passe nécessairement
par ces variables.
La structure de propriété est un sujet très intéressant dans la recherche financière car elle
détermine l'efficacité organisationnelle des entreprises (Demsetz et Villalonga, 2001).
Le lien entre la propriété et l’endettement de l’entreprise est l’un des champs de recherche les
plus investis dans cette littérature (Lin et Fu, 2017 ; Ducassy et Guyot, 2017). Les travaux
dans cette veine ont généralement tenté de déterminer l’impact de la nature de la propriété sur
l’endettement de l’entreprise, en opposant propriété privée et propriété publique, dispersion et
concentration de l’actionnariat, ou encore propriété étrangère et propriété domestique, etc.
66
Berle et Means (1932) soutiennent que la faible propriété managériale et la forte dispersion
des actionnaires conduisent les managers à utiliser les actifs de l'entreprise à leur propre
avantage. Jensen et Meckling (1976) ont souligné que si la propriété du dirigeant augmente, le
coût d'un écart par rapport à l'objectif de valeur maximale de l'entreprise diminuera.
Pour Jensen et Meckling (1976), la relation entre l’endettement et la structure de propriété a
suscité énormément d’intérêt aussi bien dans les travaux théoriques qu’empiriques.
Selon Piot (2001), Rediker et Seth (1995), Fernandez et Arrondo (2005), la propriété
managériale se mesure parle pourcentage d’actions détenu par les dirigeants et les membres
du conseil d’administration.
Dans le cadre de notre étude, nous mesurons la propriété étatique par le nombre d’actions
détenues par les dirigeants sur le nombre total des actions. On a :
67
Plusieurs études ont analysé le rôle des investisseurs institutionnels dans la structure
financière des entreprises. Les travaux de Han et Suk (1998) et Mc Connell et Servaes (1990)
tendent à montrer un lien positif entre l’actionnariat des investisseurs institutionnels et
l’endettement.
Al Farooque et alii (2007) observent une relation non linéaire, ce qui suggère que les
investisseurs institutionnels n'investissent dans le contrôle des entreprises qu'à partir d'un
certain niveau de propriété.
En effet, la présence de l'actionnariat institutionnel est censée améliorer le contrôle des
politiques financières stratégiques et aider à obtenir des crédits à long terme à un coût
avantageux. Le ratio d'endettement peut augmenter Gharbi (2010). Selon Kane et Velury
(2004), les actionnaires institutionnels peuvent devenir influents assurant ainsi un contrôle
rigoureux des actions managériales en exigeant un audit externe de bonne qualité et
indépendant.
Kane et Velury (2004) et Gharbi (2010) dans leurs études, mesurent la participation
institutionnelle par le pourcentage d'actions détenues par les investisseurs institutionnels
(entreprises multinationales et institutions).
Dans le cadre de notre étude, nous mesurons la propriété institutionnelle par le nombre
d’actions détenues par les investisseurs institutionnels sur le nombre total des actions. On a :
Cette variable est mesurée par le pourcentage de capital détenu par les principaux
actionnaires. Cette échelle est également utilisée par Godard (2001) et Shabou (2003).
68
La théorie de l'agence suggère que les grandes entreprises ont des coûts d'agence plus élevés
que les petites entreprises. De plus, les grandes entreprises sont généralement plus diversifiées
et moins sujettes aux risques de faillite, ce qui en retour permet des niveaux d'endettement
plus élevés Debreceny et al. (2002). Dans notre étude, nous avons décidé de prendre en
69
compte la variable taille qui est susceptible d'influencer l’endettement optimale de l'entreprise
mais qui n'a pas été détectée par l'analyse des variables de la structure de propriété. Cette
variable doit avoir une influence positive sur le niveau d'endettement de l’entreprise. Pour ce
faire, nous avons suivi le modèle employé par l'étude de Himmelberg, Hubbard et Palia
(1999) lors de la sélection de la variable de contrôle.
D’où, on a :
2.2.3.2 La tangibilité
La corrélation entre l’endettement et les actifs corporels est significative, car les entreprises
disposant d’un plus grand nombre d’actifs corporels sont généralement en mesure d’assumer
davantage de dette. Cela peut être attribué au fait que ces actifs peuvent être utilisés comme
garantie, réduisant ainsi le cou d’agence associé à la dette (Baker et Wurgler 2002 ; Rajan et
Zingales, 2007). Pour garantir la comparabilité entre les sociétés et les années, nous utilisons
l’actif total comme dénominateur. En nous appuyant sur les recherches menées par Croquet
(2018), nous utilisons spécifiquement le ratio actifs corporels/actifs totaux comme mesure
tangible.
70
L’objectif principal de cette étude est d’analyser la relation existante entre l’endettement et la
structure de propriété. Pour ce fait, nous utiliserons un modèle économétrique et une méthode
d’estimation qui s’avèrent nécessaire pour une bonne compréhension de notre problématique.
seconde mesure est le rapport de la dette financière totale rapportée à la somme de la valeur
comptable des capitaux propres. La troisième mesure est calculée par le niveau de la dette
financière totale rapportée à la valeur de marché de la firme. Quant aux variables explicatives
spécifiquement variable d’intérêts, Latrous (2011) a adopté la typologie de contrôle en
décomposant son échantillon selon que les firmes soient majoritairement contrôlées,
minoritairement contrôlées ou selon que leur capital soit dispersé. Comme variable de
contrôle, il a utilisé la plupart des déterminants évoqués dans la littérature de l’endettement
tels que les opportunités de croissance, la taille de l’entreprise, la structure de l’actif, la
rentabilité, le risque opérationnel, les économies fiscales non liées à l’endettement et la
classification sectorielle.
Concernant notre étude, nous utiliserons pour l’endettement, le ratio de total dettes par rapport
au total actifs. A propos de la structure de propriété, nous exploiterons, la propriété étrangère,
la propriété managériale, la propriété institutionnelle, la concentration de capital, la taille et la
tangibilité. Nous n’avons pas répliqué l’entièreté des variables (expliquée, explicatives)
utilisées dans le contexte français à cause de la disponibilité des données et de la taille de
notre échantillon.
Au regard de tout ce qui précède le modèle de notre étude s’articule comme suit :
DETTEit = β0+𝛽1PETRANGit +𝛽2PMANGit +𝛽3PINSTit +𝛽4CONKit +𝛽5TANGit +β6TCAit +𝜀it
Avec :
DETTEit : Endettement de l’entreprise i, pour l’exercice à la période t.
β : Une constante
PETRANGit : Propriété étrangère de l’entreprise i, pour l’exercice à la période t ;
PMANGit : Propriété managériale de l’entreprise i, pour l’exercice à la période t;
PINSTit : Propriété institutionnelle de l’entreprise i, pour l’exercice à la période t;
CONKit : Concentration de capital de l’entreprise i, pour l’exercice à la période t;
TANGit : Tangibilité de l’entreprise i, pour l’exercice à la période t;
TCAit : Taille de l’entreprise i, pour l’exercice à la période t;
𝜀it : L’erreur des estimations du modèle.
72
A travers l’analyse quantitative utilisée dans cette étude comme méthode d’analyse, nous
allons déterminer les outils statistiques et faire l’analyse descriptive pour ensuite étaler les
tests utilisés pour faire l’analyse économétrique.
L’analyse descriptive consiste à analyser et à décrire les données quantitatives. En effet, Les
statistiques descriptives sont la base de toute analyse de données. Elles utilisent les mesures
de la tendance centrale telle que la moyenne, la médiane, le mode et les mesures de la
dispersion par la variance et l’écart type. L’analyse descriptive est composée de l’analyse
univariée qui permet de décrire les caractéristiques de l’échantillon, d’analyser les
comportements des variables dans le temps et l’analyse bivariée qui permet de cerner la
corrélation entre les différentes variables explicatives.
Pour mener à bien cette étude il est nécessaire de faire une analyse économétrique qui consiste
à vérifier les prédictions des modèles théoriques aux données financières à l’aide des données
statistiques en mettant en évidence une relation de cause à effet entre la variable dite
dépendante et les variables indépendantes. Mais avant de réaliser un tel exercice, il est
nécessaire de faire des tests préalables. Dans le cadre de notre étude basée sur les données de
panel de 28 entreprises cotées à la BRVM sur la période 2017-2021, il s’agira de faire des
tests de spécification des données de panel.
vaut 1 s’il est traité, 0 sinon), c’est-à dire = 1 pour i ∈ Traitement (Tr) et
La méthode consiste à éliminer les effets invariables dans le temps entre le groupe de
traitement et le groupe de comparaison, en appliquant l’opérateur de différences premières qui
permet d’éliminer les effets fixes :
car
Y=
Avec
Par ailleurs, Mohamed GOAIED (2012), dans son livre « Econométrie des données de
panel », module N°1, précise que la modélisation en données de panel permet de prendre en
74
compte la dimension individuelle (effet fixe ou effet aléatoire) et temporelle des individus sur
une période donnée. Les effets fixes ou aléatoires sont des effets non-observé indépendant du
temps qui peut être corrélé aux variables explicatives (effets fixes) ou non (effets aléatoires).
Ainsi, pour tester la présence d’un effet fixe et d’un effet aléatoire, les tests de présence de
l’effet fixes.
Le modèle à effet fixe stipule que la relation entre la variable dépendante et les variables
indépendantes sont identiques pour tous les individus et s’écrit donc. Pour tester la présence
de l’effet fixe, le logiciel STATA propose le test de la présence de l’effet fixe avec la syntaxe
suivante : xtreg variable dépendante_ variables explicatives, fe
Décision du test : L’hypothèse de la présence d’un effet fixe se confirme par la significativité
de la régression à travers la p-valeur (p-valeur < 5 %)
Le modèle à effet aléatoire stipule que la spécificité est aléatoire d’un individu à un autre.
Pour tester la présence de l’effet aléatoire, le logiciel STATA propose le test de la présence de
l’effet aléatoire avec la syntaxe suivante : xtreg variable dépendante_ variables
explicatives, re.
Par ailleurs, pour renforcer la confirmation du test, le test de Breusch-Pagan permet aussi de
tester la présence d’effets aléatoires est utilisé. Ce test admet comme hypothèses
75
Le test de spécification de Hausman (1978) permet de choisir entre le modèle à effets fixes et
le modèle à effets aléatoires. L’idée générale du test de Hausman est que : disposant des deux
estimateurs pour les paramètres du modèle étudié, le premier estimateur, sous H 0, est supposé
non biaisé à variance minimale alors que le deuxième estimateur est celui du modèle à effets
aléatoires supposé non biaisé dans les deux hypothèses.
Règle de décision : Si p-value < 5%, on retient les estimateurs du modèle à effets fixes.
Hypothèses du modèle
La méthode des doubles différences avec panel présente des hypothèses spécifiques à la
méthode des doubles différences et les hypothèses liées aux données en panel.
La méthode des doubles différences est basée sur le fait que les tendances du résultat du
groupe de traitement et de comparaison sont similaires avant l’intervention et que les seuls
facteurs à l’origine de changement du résultat dans les deux groupes sont invariables dans le
temps.
76
Le panel permet de capter les effets à la fois fixes et aléatoires. Les hypothèses du modèle de
double différence avec les données en panel sont les suivantes :
Conclusion du chapitre 3
77
78
Nous allons analyser l’évolution conjointe de la variable expliquée par rapport à chaque
variable explicative à partir de six graphiques. Le nombre de graphique correspond au nombre
de variables explicatives de l’étude.
79
L’analyse du graphique révèle que l’endettement de l’ensemble des entreprises évolue en sens
inverse que la propriété étrangère sur la période 2017-2021. En effet, suite à une pente
positive entre 2017 et 2018, la courbe de l’endettement présente une tendance baissière sur la
sous-période 2018-2020 en passant de 0,164 en 2018 à 0,137 en 2020. Entre 2020 et 2021,
l’endettement s’inscrit dans une tendance haussière. En ce qui concerne la propriété étrangère,
elle présente des tendances contraires à celles de la dette sur chacune des sous-périodes
susmentionnées. Comme on peut le voir, l’endettement augmente de manière significative de
2017 à 2018, mais ensuite, elle diminue régulièrement jusqu'en 2020. Entre 2020 et 2021,
l’endettement recommence à augmenter. En revanche, la propriété étrangère suit une tendance
inverse, avec des variations importantes au cours de la période.
Poursuivons notre analyse en examinant plus en détail les tendances observées dans le
graphique 1 qui représente l'évolution de l’endettement par rapport à la propriété étrangère.
Pour ce faire, nous diviserons la période d'étude en trois sous-périodes pour mieux
comprendre les variations temporelles.
Première période (2017-2018), nous constatons une augmentation significative de
l’endettement, passant de 0,164 à 0,172. En revanche, la propriété étrangère semble
relativement stable pendant cette période. Cela suggère que d'autres facteurs peuvent avoir
contribué à cette augmentation de la dette.
Deuxième période, nous observons qu’entre 2018 et 2020, l’endettement a connu une
tendance à la baisse, passant de 0,172 à 0,137. En revanche, la propriété étrangère a montré
80
des variations plus marquées, suggérant une possible corrélation négative avec l’endettement
au cours de cette période. Il est intéressant de noter que ces tendances opposées soulèvent des
questions sur les mécanismes sous-jacents à cette relation.
Enfin la troisième période (2020-2021), est marquée par une augmentation à la fois de
l’endettement et de la propriété étrangère. Cependant, il est important de noter que ces
tendances n'ont pas nécessairement suivi la même trajectoire. Cette période pourrait mériter
une analyse plus approfondie pour comprendre les facteurs qui ont contribué à ces variations.
La propriété managériale de l’ensemble des entreprises affiche une tendance baissière sur
toute la période 2017-2021. Cette allure de la propriété managériale coïncide avec de
l’endettement sur la sous-période 2018-2020 où les deux grandeurs évoluent dans le même
sens.
Comme précédemment, nous diviserons la période d'étude en trois sous-périodes pour une
meilleure compréhension.
Première période 2017-2018, nous constatons que l’endettement a augmenté, mais la propriété
managériale n'a pas montré de variations significatives. Cette période pourrait suggérer un
manque de corrélation entre ces deux variables.
A la deuxième période 2018-2020, nous remarquons que l’endettement a diminué, tandis que
la propriété managériale a affiché une relative stabilité. Cette période mérite une analyse plus
poussée pour déterminer s'il existe des liens subtils entre ces deux variables. Concernant la
troisième période 2020-2021 de l’analyse, nous retenons qu’elle a été caractérisée par une
baisse continue de la propriété managériale et une légère augmentation de l’endettement. Ces
tendances pourraient indiquer une relation complexe entre la propriété managériale et
l’endettement.
82
Comme précédemment, nous diviserons cette période d'étude en trois sous-périodes pour une
meilleure compréhension.
Au cours de la première période 2017-2018, nous observons une augmentation significative
de l’endettement, tandis que la propriété institutionnelle est restée relativement stable. Cette
période suggère que d'autres facteurs ont pu influencer l'augmentation de la dette.
Concernant la deuxième période entre 2018 et 2020, l’endettement a diminué, tandis que la
propriété institutionnelle est restée relativement stable. Cette tendance suggère une possible
corrélation négative entre l’endettement et la propriété institutionnelle, bien qu'elle ne soit pas
statistiquement significative.
Pour la dernière période 2020-2021, elle a été caractérisée par une légère augmentation de
l’endettement et une augmentation de la propriété institutionnelle. Ces variations pourraient
nécessiter une analyse plus approfondie pour comprendre les mécanismes sous-jacents.
84
Le graphique suivant présente l'évolution de l’endettement par rapport au chiffre d'affaires des
entreprises cotées. Le chiffre d'affaires présente une tendance à la hausse sur l'ensemble de la
période, tandis que l’endettement suit une tendance plus complexe.
85
La période 2020-2021 a été caractérisée par une légère augmentation du chiffre d'affaires et
une légère augmentation de l’endettement. Ces variations pourraient nécessiter une analyse
plus approfondie pour comprendre les relations sous-jacentes.
0.15
0.38
0.145
0.37
0.14
0.135 0.36
0.13
0.35
0.125
0.12 0.34
2017 2018 2019 2020 2021
86
positives entre 2017 et 2018, l’endettement présente des tendances baissières sur la sous-
période 2018-2021. Entre 2018 et 2021, la tangibilité a aussi elle tendance baisser.
Nous diviserons cette période d'étude en quatre sous-périodes pour une meilleure
compréhension.
Au cours de la première période 2017-2018, nous observons une augmentation significative
de l’endettement. Cette période suggère que d'autres facteurs ont pu influencer l'augmentation
de la dette.
Concernant la deuxième période entre 2019 et 2020, l’endettement et la tangibilité ont
considérablement diminué, elles évoluent dans des directions opposées de manière constante
Cette tendance suggère une possible corrélation négative entre l’endettement et la tangibilité,
cela signifierait que, en général, lorsque la tangibilité augmente, la dette diminue et vice
versa.
Concernant la troisième période entre 2019 et 2020, l’endettement et la tangibilité sont restées
relativement stables.
Pour la dernière période, on constate que la tangibilité a diminué, tandis que la dette a
augmenté. Cette tendance suggère une possible corrélation négative entre l’endettement et la
tangibilité.
Le tableau 3 présente les différentes caractéristiques des données comme les moyennes, les
écarts-types, les valeurs minimales et maximales, ainsi que le nombre d'observations pour
87
chaque variable. Ces caractéristiques nous permettent d’avoir une vue d'ensemble des
données.
Le tableau 4 suivant présente le résultat des corrélations entre les variables de l’étude. Il est
important de noter certaines relations significatives entre la variable expliquée et certaines
variables explicatives.
88
Le test de VIF (variance inflation factor) est utilisé pour détecter la présence de
multicollinéarité entre les variables explicatives dans un modèle de régression. La
multicollinéarité se produit lorsque deux ou plus variables indépendantes dans un modèle sont
fortement corrélées entre elles, ce qui peut rendre difficile l'interprétation des coefficients de
régression.
Le test de VIF calcule un score pour chaque variable indépendante en mesurant à quel point
elle est corrélée avec les autres variables indépendantes. Un VIF élevé (généralement
supérieur à 10) suggère une forte multicolinéarité et peut indiquer que les résultats de la
régression peuvent être peu fiables. En général, il est recommandé de réduire la
multicollinéarité en supprimant certaines variables, en combinant des variables ou en utilisant
des méthodes de régularisation si elle est trop élevée.
Un VIF proche de 1 indique une absence ou une très faible multicolinéarité. Dans notre cas,
les VIF sont tous proches de 1, ce qui est rassurant. Cela signifie que les variables incluses
dans notre modèle ne se chevauchent pas fortement les unes avec les autres, ce qui suggère
que chaque variable contribue de manière unique à expliquer la variation de la variable
dépendante. Ces résultats renforcent la validité de notre modèle de régression et augmentent
la confiance dans l'interprétation des coefficients estimés.
Globalement, les résultats du test VIF suggèrent que la multicolinéarité entre vos variables
indépendantes n'est pas un problème dans notre modèle. Vous pouvez donc interpréter les
coefficients de régression de manière plus fiable, en mettant l'accent sur les relations
spécifiques entre nos variables indépendantes et la variable dépendante sans craindre de biais
majeur dû à la multicolinéarité.
89
En résumé, les résultats du test VIF confirment la robustesse de votre modèle de régression et
fournissent une base solide pour l'analyse et l'interprétation des résultats de votre analyse.
Le test de Hausman est un test qui permet de déterminer si les effets fixes ou aléatoires sont
plus appropriés pour notre modèle. Il s'agit de tester l'hypothèse nulle selon laquelle les effets
fixes et aléatoires ne sont pas significativement différents en termes de qualité du modèle. Le
choix entre les effets fixes et aléatoires est crucial pour une interprétation appropriée de notre
modèle. Nous pouvons donc effectuer un test de Haussmann pour déterminer lequel des deux
est le plus approprié pour notre analyse.
Dans notre cas, le test de Hausman a abouti à une statistique de test chi2(0) de 0.00 avec une
probabilité associée de probabilité non significative. Cela signifie que nous ne pouvons pas
rejeter l'hypothèse nulle selon laquelle les différences entre les coefficients estimés dans les
deux modèles ne sont pas systématiques. En d'autres termes, les coefficients estimés dans les
deux modèles sont similaires et ne diffèrent pas de manière significative.
En termes simples, cela suggère que le choix entre le modèle OLS et le modèle GLS ne
semble pas avoir un impact significatif sur les coefficients estimés. Nous pouvons donc
choisir d'utiliser soit le modèle OLS, soit le modèle GLS en fonction d'autres considérations
telles que la validité des suppositions du modèle ou la complexité des calculs.
En conclusion, les résultats du test de Hausman indiquent que les différences entre les
coefficients estimés dans les modèles OLS et GLS ne sont pas significatives. Nous pouvons
donc choisir le modèle qui vous convient le mieux pour votre analyse.
Le test de normalité est utilisé pour déterminer si un échantillon de données suit une
distribution normale ou gaussienne. La distribution normale est caractérisée par une courbe en
90
forme de cloche symétrique, où la plupart des valeurs se situent près de la moyenne et les
valeurs extrêmes sont rares.
Pour tester la normalité, on utilise généralement des tests statistiques comme le test de
Shapiro-Wilk, le test de Kolmogorov-Smirnov, ou le test d'Anderson-Darling. Ces tests
comparent les données de l'échantillon à une distribution normale théorique et fournissent une
statistique de test et une valeur p (p-value).
Si la valeur p est inférieure à un seuil prédéfini (par exemple, 0,05), on rejette l'hypothèse
nulle selon laquelle les données suivent une distribution normale. Cela suggère que les
données ne sont pas normalement distribuées. Sinon, on ne peut pas rejeter l'hypothèse nulle,
ce qui signifie que les données peuvent suivre une distribution normale.
Le test évalue si nos variables suivent une distribution normale. Une valeur de probabilité
(Prob>z) inférieure à 0.05 indique que la variable ne suit pas une distribution normale. Dans
notre cas, les variables DETTE, PETRANG, PMANG, PINST, CONK et TANG ont des
valeurs de probabilité inférieures à 0.05, ce qui signifie qu'elles ne suivent pas une distribution
normale. Seule la variable TCA a une valeur de probabilité légèrement supérieure à 0.05,
indiquant une distribution potentiellement normale.
Nous avons ajusté un modèle de régression à effets aléatoires pour examiner comment les
variables PETRANG, PMANG, PINST, CONK, TANG et TCA affectent le niveau
d'endettement (DETTE) des entreprises.
Les coefficients de régression indiquent l'impact de chaque variable sur DETTE. Par exemple,
un coefficient positif pour TANG signifie qu'une augmentation de TANG est associée à une
augmentation du niveau d'endettement, toutes choses étant égales par ailleurs.
Les valeurs P indiquent si les coefficients sont statistiquement significatifs. Une valeur P
inférieure à 0.05 est généralement considérée comme significative.
Les résultats du test suggèrent que la plupart de vos variables ne suivent pas une distribution
normale. Malgré cela, vous avez ajusté un modèle de régression à effets aléatoires pour
explorer les relations entre vos variables. Les coefficients estimés dans le modèle fournissent
des informations sur la direction et la force de ces relations, bien que l'interprétation puisse
être affectée par la non-normalité des données.
91
A partir de l’estimation du modèle de l’étude, nous pourrions examiner s'il existe une relation
significative entre les variables explicatives (la propriété étrangère, la propriété
institutionnelle, la propriété managériale, la concentration du capital, la tangibilité et la taille)
et la variable expliquée (l’endettement). Cette analyse nous permettra de déterminer si ces
variables influencent de manière significative l’endettement des entreprises cotées.
Dans le modèle de régression que vous avez ajusté, nous examinons comment différentes
variables peuvent affecter le niveau d'endettement des entreprises. Voici une explication
simple de ce que signifient les résultats :
Les coefficients de régression indiquent comment chaque variable indépendante (comme
PETRANG, PMANG, etc.) affecte le niveau d'endettement (DETTE) lorsque toutes les autres
variables restent constantes.
Par exemple, le coefficient associé à CONK est -0.209. Cela signifie que pour chaque
augmentation d'une unité dans la concentration de propriété (CONK), le niveau d'endettement
diminue d'environ 0.209 unité, tout le reste étant égal.
Les valeurs P indiquent si les coefficients de régression sont statistiquement significatifs. Si
une valeur P est inférieure à 0.05, nous pouvons considérer le coefficient comme significatif.
Dans votre analyse, le coefficient associé à CONK a une valeur P de 0.020, ce qui signifie
qu'il est statistiquement significatif à un niveau de confiance de 95%.
Dans notre modèle, seule la variable CONK semble avoir un effet significatif sur le niveau
d'endettement des entreprises.
Cela suggère que parmi les variables que vous avez étudiées, la concentration de propriété est
celle qui a le plus grand impact sur le niveau d'endettement des entreprises.
92
Les résultats de l’estimation du modèle à effet aléatoire montrent que ce modèle est
globalement significatif au seuil de 5% avec un pouvoir explicatif de 20%.
En effet, la propriété étrangère, et la tangibilité ont des coefficients positifs sur l’endettement,
ce qui suggère que l'augmentation de ces types de propriété est associée à une augmentation
de l’endettement. Et ces effets sont significatifs au seuil de 5%.
En revanche, la concentration de capital des entreprises mesurée par le nombre de
pourcentage détenu par les actionnaires principaux à un effet négatif significatif sur
l’endettement au seuil de 10% (coefficient négatif - 0,124 et probabilité p-valeur = 0,103) ce
qui indique que plus la concentration de capital est élevée, moins l’endettement des
entreprises est important. La propriété institutionnelle a un effet négatif sur l’endettement
(coefficient négatif - 0,085 et probabilité p-valeur= 0,260), et la taille un effet positif bien que
ces effets ne soit pas significatif au seuil de 5%. La propriété managériale quant à elle est
négative mais significative au seuil de 5% (coef = -0,270 et la p-value = 0,030). Cela indique
que lorsque la propriété managériale est élevée, l’endettement des entreprises tend à être plus
faible.
Au cours de cette section, nous aurons à expliquer l’influence de la structure de propriété sur
l’endettement des entreprises cotées à la bourse régionale des valeurs mobilières. Cette
explication se fera par nos différents résultats de l’étude économétrique et de l’analyse des
données statistiques. Elle sera présentée distinctement selon les variables explicatives de
l’étude. En somme, il sera question de discuter nos résultats avec ceux de la revue de
littérature théoriques et empiriques. De plus, nous présenterons les implications managériales
et les limites de notre recherche.
Les résultats présentent une significativité globale entre l’endettement et les variables
explicatives de la structure de propriété. Cependant, la significativité individuelle est observée
au niveau d’une seule variable.
93
L'influence de la propriété étrangère sur l’endettement des entreprises est un sujet complexe et
crucial pour la compréhension des mécanismes de financement des sociétés. Les résultats de
notre étude indiquent que la propriété étrangère a un effet positif significatif sur l’endettement
des entreprises cotées.
Une explication possible de cet effet positif est que la propriété étrangère peut être perçue
comme un signal de confiance pour les prêteurs et les investisseurs. Les investisseurs
étrangers apportent souvent une expertise financière et une capacité à mobiliser des ressources
plus importantes, ce qui peut améliorer la capacité de l'entreprise à accéder aux marchés
financiers et à obtenir des financements à des taux avantageux.
De plus, la propriété étrangère peut également être associée à une plus grande discipline
financière. Les investisseurs étrangers peuvent avoir des attentes plus élevées en termes de
performance et de transparence, ce qui peut inciter l'entreprise à adopter une politique
d'endettement plus prudente.
Cependant, il est important de noter que l'effet de la propriété étrangère sur l’endettement peut
varier en fonction du contexte économique et institutionnel. Par exemple, dans les économies
émergentes où les marchés financiers sont moins développés, la propriété étrangère peut jouer
un rôle plus important en fournissant un accès crucial aux capitaux étrangers.
En conclusion, notre étude souligne l'importance de la propriété étrangère dans la
détermination de la politique d'endettement des entreprises. Les résultats suggèrent que la
propriété étrangère peut avoir un impact significatif sur l’endettement des entreprises, en
particulier en fournissant un accès aux ressources financières et en améliorant la discipline
financière. Ces résultats ont des implications importantes pour les décideurs politiques et les
investisseurs qui cherchent à comprendre les mécanismes de financement des entreprises dans
un contexte globalisé.
Toutefois, par la théorie de l’agence de Jensen et Meckling, (1976) qui expliquent que la
délégation du pouvoir faite au dirigeant par l’actionnaire engendre des conflits d’agence ;
Akerlof (1970) stipule que la présence des actionnaires étrangers dans le capital a pour effet
de réduire les asymétries informationnelles entre l’entreprise et les apporteurs de capitaux.
94
Car des conflits d’agence sont également observés entre actionnaires et créanciers et non
uniquement entre actionnaire et dirigeant. De plus, les actionnaires étrangers favorisent la
mobilisation des ressources financières et réduisent l’endettement (Chen et al, 2017).
Dans le même élan, Gupta et al. (2012) dans leur étude de l'impact de la propriété étrangère
sur la structure de capital des entreprises, ont constaté que la propriété étrangère a un effet
positif significatif sur la dette financière, en soulignant son rôle dans l'apport de capitaux
externes pour financer les opérations et la croissance. Une recherche menée par Li et al,
(2015) sur l'influence des investisseurs étrangers sur la performance des entreprises a
également confirmé que la propriété étrangère a un effet positif important sur la dette des
entreprises, en mettant en évidence son rôle dans l'amélioration de l'accès au financement. De
même, une analyse plus récente menée par Chatterjee et al. (2019) a également conclu que la
propriété étrangère a une influence positive et significative sur la dette financière des
entreprises, en soulignant son rôle dans l'augmentation de la capacité d'emprunt des
entreprises grâce à des partenariats internationaux.
De tout ce qui précède, nous pouvons affirmer que les théories testées dans certains contextes
d’études, ont confirmé la relation significativement et positive entre la propriété étrangère et
l’endettement des entreprises. Ainsi, notre résultat obtenu après estimation est en accord avec
l’absence d’influence des travaux empiriques. L’hypothèse de recherche formulée à ce
propos : la propriété étrangère influence positivement l’endettement est confirmée.
95
terme, ce qui peut les inciter à adopter une approche plus conservatrice en matière
d'endettement.
Cependant, il est important de noter que l'effet de la propriété managériale sur l’endettement
peut dépendre de plusieurs facteurs, tels que la structure de gouvernance de l'entreprise et le
contexte institutionnel. Par exemple, dans les entreprises où la séparation entre la propriété et
le contrôle est faible, les managers propriétaires peuvent être plus enclins à utiliser
l’endettement de manière excessive pour poursuivre leurs propres intérêts au détriment des
actionnaires.
En conclusion, notre étude souligne l'importance de la propriété managériale dans la
détermination de la politique d'endettement des entreprises. Les résultats suggèrent que les
managers propriétaires ont tendance à adopter une approche plus conservatrice en matière
d'endettement, ce qui peut avoir des implications importantes pour la stabilité financière et la
performance à long terme des entreprises. Ces résultats soulignent également l'importance
d'une gouvernance d'entreprise efficace pour garantir que les intérêts des managers
propriétaires sont alignés avec ceux des actionnaires.
Cependant, la théorie du financement hiérarchique (Myers et Majluf, 1984) démontre que les
dirigeants adoptent des politiques financières visant à minimiser les coûts associés aux
asymétries d'information, tout en privilégiant les financements internes aux financements
externes. L'adhésion à cette hiérarchie a l'avantage d'éviter une baisse du cours de l'action de
la société, d'augmenter le financement par actions en limitant les versements de dividendes et
de réduire le coût du capital en limitant les emprunts dans la mesure du possible (Fathi et
Gailly, 2003).
Également, la théorie de l’agence (Jensen et Meckling, 1976) affirme que la propriété
managériale réduit la tendance des dirigeants à profiter de leur position, à exproprier la
richesse des actionnaires, à consommer des bénéfices privés et à s’engager dans des décisions
ne maximisant pas la valeur de l’entreprise. En effet, Moh'd, Perry et Rimbey (1998)
expliquent que les dirigeants ont tendance à augmenter les niveaux d'endettement pour
augmenter la valeur de l'entreprise lorsqu'ils ne possèdent qu'une petite partie de l'entreprise.
A mesure que leur participation augmente, les niveaux d'endettement ont une augmentation
considérablement réduite.
96
Par la suite, Rimbey (1998) a mené une étude sur la relation entre la propriété managériale et
le niveau d'endettement des entreprises américaines. Il affirme que la propriété managériale et
la dette peuvent être considérées comme des substituts pour atténuer les coûts d'agence entre
les dirigeants et les actionnaires
Concernant les études empiriques, Brailsford, Oliver et Pua (2002) ont examiné la relation
entre la propriété managériale et la structure financière de 112 entreprises australiennes cotées
en bourse. Leurs résultats montrent une relation négativement significative, ce qui suggère
que les entreprises avec une propriété managériale plus élevée ont tendance à avoir un niveau
d'endettement inférieur. Pour Han et Suk (1998), ils confirment par leurs résultats que la
détention de fonds propres des managers et la dette sera négative à partir d'un certain niveau
élevé de détention du capital des managers.
En somme, nous constatons qu’après l’estimation du modèle, notre résultat est en accord avec
les travaux théoriques et empiriques dans la littérature. De ce fait, l’hypothèse formulée
comme suit : la propriété managériale a une influence négative sur l’endettement est
l’hypothèse est confirmée.
97
98
100
pas d'effet significatif sur l’endettement des entreprises cotées, tandis que la tangibilité a un
effet positif significatif sur l’endettement.
La taille d'une entreprise peut avoir un impact sur sa politique d'endettement en raison de
divers facteurs. Les grandes entreprises ont généralement un accès plus facile aux marchés
financiers et peuvent bénéficier d'économies d'échelle en matière d'endettement. Cependant,
elles peuvent également être plus complexes et plus diversifiées, ce qui peut rendre leur
politique d'endettement plus prudente.
Dans notre étude, le fait que la taille n'ait pas d'effet significatif sur l’endettement peut
s'expliquer par plusieurs raisons. Tout d'abord, notre échantillon ne comprend que des
entreprises cotées, qui peuvent avoir des caractéristiques spécifiques en termes de
gouvernance d'entreprise et d'accès aux marchés financiers. De plus, d'autres facteurs non
mesurés dans notre étude, tels que la politique de dividendes et la structure de propriété,
peuvent également influencer la politique d'endettement des grandes entreprises.
En ce qui concerne la tangibilité, notre étude montre un effet positif significatif sur
l’endettement. Cela signifie que les entreprises avec des actifs tangibles, tels que des
équipements et des biens immobiliers, ont tendance à avoir un niveau d'endettement plus
élevé. Cette constatation est cohérente avec la théorie financière, qui suggère que les actifs
tangibles peuvent servir de garantie pour les prêts et donc faciliter l'accès à l’endettement.
En conclusion, notre étude souligne l'importance de la taille et de la tangibilité des actifs dans
la politique d'endettement des entreprises. Bien que la taille n'ait pas d'effet significatif dans
notre étude, la tangibilité a un impact positif significatif sur l’endettement. Ces résultats
mettent en lumière l'importance de prendre en compte ces facteurs dans l'analyse de la
politique d'endettement des entreprises et soulignent l'importance de politiques financières
adaptées à la structure d'actifs et à la taille de l'entreprise.
De plus, les grandes entreprises sont généralement plus diversifiées et moins sujettes aux
risques de faillite, ce qui en retour permet des niveaux d'endettement plus élevés Debreceny et
al. (2002). Hossain et Andrew (2015) ont montré dans leurs travaux que l'augmentation du
chiffre d’affaires est associée à une augmentation de la dette par la relation positive entre la
taille et l’endettement. En somme, l’influence positive et significative de la taille sur
l’endettement est en accord avec les travaux de Debreceny et al. (2002) ; Hossain et Andrew
(2015).
101
L'effet positif de la tangibilité des actifs sur l’endettement des entreprises a été largement
étudié dans la littérature financière. Une étude importante à cet égard est celle de Rajan et
Zingales (1995), qui ont examiné l'impact de la structure de propriété et de la structure
financière sur les décisions d'investissement des entreprises. Ils ont constaté que les
entreprises avec des actifs tangibles ont tendance à avoir un niveau d'endettement plus élevé,
car ces actifs peuvent servir de garantie pour les prêts et réduire le coût de l’endettement.
Cette étude fournit un soutien empirique solide à l'effet positif de la tangibilité des actifs sur
l’endettement des entreprises.
L'implication managériale dans la propriété d'une entreprise peut avoir des implications
significatives sur sa structure financière, y compris son niveau d'endettement. Plusieurs études
ont examiné ces implications. Par exemple, Demsetz and Lehn (1985) ont soutenu que les
managers qui ont une participation importante dans l'entreprise peuvent être plus incités à
prendre des décisions qui maximisent la valeur de l'entreprise à long terme, ce qui peut
conduire à un niveau d'endettement plus faible pour réduire le risque de faillite.
102
D'autre part, Morck et al. (1988) ont suggéré que les managers peuvent utiliser leur contrôle
pour accroître l’endettement de l'entreprise, par exemple, pour financer des projets risqués qui
pourraient augmenter leur richesse personnelle mais qui pourraient également accroître le
risque financier de l'entreprise.
Dans le contexte de votre étude, où la propriété managériale a été associée à un effet négatif
sur l’endettement des entreprises, il est important d'analyser plus en détail les mécanismes par
lesquels cette relation se manifeste. Une implication possible pourrait être que les managers
préfèrent maintenir un niveau d'endettement plus faible pour éviter les risques financiers
associés à un endettement élevé, ce qui pourrait refléter une stratégie de gestion prudente et
axée sur la stabilité financière.
Les limites de notre étude sont liées à la méthode d’étude, à la collecte des données et aux
choix des variables. Nous avons utilisé exclusivement la méthode quantitative. Ce choix
exclusif représente une limite car la méthode qualitative aurait favorisé une bonne
compréhension de l’absence de l’influence des variables explicatives sur la variable
expliquée. Concernant la collecte des données et le choix des variables, nous nous sommes
limités aux informations disponibles sur le site de la BRVM et celui des entreprises retenues.
La restriction de donné sur la période d’étude nous a également imposé le choix des variables
de l’étude.
Conclusion du chapitre 4
La présentation, l’interprétation et la discussion des résultats ont été mis en évidence dans ce
quatrième chapitre. L’interprétation des résultats a été faite à partir des graphiques et des
tableaux présentant les statistiques descriptives et les tests statistiques. Les graphiques ont
présenté l’évolution de chaque variable explicative par rapport à la variable expliquée. Les
tableaux quant à eux, ont mis en exergue plusieurs résultats comme la dispersion des variables
et la corrélation entre elles. La discussion s’est effectuée à partir des résultats de l’estimation
du modèle retenu. Ces résultats montrent une significativité globale entre la structure de
propriété et l’endettement. Concernant la significativité individuelle, seule la variable de
103
contrôle taille est significative. Cependant, l’ensemble des variables d’intérêt ne sont pas
significatives.
Nous avons procédé dans la deuxième partie à l’étape pratique de notre étude. Nous avons
testé les variables qui influencent l’endettement des entreprises cotées à la BRVM à partir
d’un modèle économétrique. Les résultats économétriques montrent une significativité
globale des variables explicatives qui sont associées à la variable expliquée.
Cette étude s’est menée à l’aide d’un échantillon de panel à effets fixes de vingt-huit (28)
entreprises cotées de l’UEMOA, observé sur huit (5) années allant de 2017 à 2021. Les
variables explicatives sont au nombre de six (6) qui sont : La propriété étrangère, la propriété
managériale, la propriété institutionnelle, la concentration du capital, la taille et la tangibilité.
Deux hypothèses formulées dans le contexte des entreprises cotées sur le marché financier de
l’UEMOA sont en désaccord avec la revue de littérature et deux autres en accord. Concernant
les variables de contrôles, nous avons la taille qui est positive et non significative et la
tangibilité qui est positive et significative sur l’endettement des entreprises cotées.
104
Notre recherche s'est penchée sur l'influence de la structure de propriété sur l’endettement des
entreprises cotées à la BRVM. Pour contribuer au débat sur ce sujet, nous avons présenté dans
une première partie, les fondements théoriques et empiriques de la structure de propriété et
dans une deuxième partie, l’analyse empirique de l’influence de la structure de propriété sur
l’endettement.
En effet, l’influence de la structure de propriété sur l’endettement des entreprises a été
expliquée par certaines théories de la littérature financière comme la théorie du compromis, la
théorie d’agence, la théorie du financement hiérarchique. Selon la théorie du compromis
(Kraus et Litzenberger, 1973), le ratio optimal d’endettement d’une entreprise est déterminé
par le compromis entre les avantages et les désavantages de l’emprunt. Il explique que,
l’entreprise qui se finance par l’endettement bénéficie d’économie d’impôt lié à la
déductibilité fiscale des intérêts de la dette, et supporte par la même occasion des couts de
faillite et des couts d’agence lié à celui-ci. Cependant ses coûts sont compensés par les
avantages de la dette.
De même, la théorie de l'agence de Jensen et Meckling, (1976) expliquent que la dette est
considérée comme un moyen limitant les comportements opportunistes des dirigeants. Parce
que la séparation de la propriété et son contrôle entraîne une divergence d'intérêts entre
l’actionnaire et le dirigeant. Donc le mécanisme de la dette permet de discipliner les dirigeants
mais n’est pas sans coût car l’augmentation de l’endettement est source de conflit entre
dirigeants et créanciers. Pourtant, la structure financière optimale découle d’un arbitrage entre
les coûts d’agence des fonds propres et les coûts d’agence de la dette.
Cependant, la théorie du financement hiérarchique, (Myers et Majluf, 1984), préconise un
ordre et une hiérarchie dans le choix des sources de financement de l'entreprise. Les auteurs
affirment que les dirigeants privilégient par ordre prioritaire l'autofinancement, la dette sans
risque, la dette à risque et les augmentations de capital. L'adhésion à cette hiérarchie a
l'avantage d'éviter une baisse du cours de l'action de la société, d'augmenter le financement
par actions en limitant les versements de dividendes et de réduire le coût du capital en limitant
les emprunts dans la mesure du possible (Vemimmen, 2011). Par conséquent, les entreprises
rentables ont accès à davantage de fonds internes.
Pour les travaux empiriques, plusieurs d’entre eux ont examiné l'influence de la structure de
propriété sur l’endettement des entreprises dans plusieurs contextes d’études. L’analyse de la
ANALYSE DE L’INFLUENCE DE LA STRUCTURE DE PROPRIETE SUR L’ENDETTEMENT DES ENTREPRISES
COTEES
structure de propriété a été effectué à partir des variables explicatives suivantes : la propriété
étrangère, la propriété managériale, la concentration du capital et la propriété institutionnelle.
Cependant, il est difficile d’avoir une convergence d’opinion de tous les chercheurs, que ce
soit sur le plan théorique ou empirique.
Dans la deuxième partie du travail, nous avons présenté le cadre environnemental de l’étude
et la méthodologie utilisée. Il a été question au préalable de présenter le Marché Financier
Régional (MFR), ces différents intervenants et son fonctionnement. On déduit que l'une des
options fondamentales qui régit le schéma organisationnel du MFR en faisant participer le
secteur privé, est d'assurer son succès et de garantir son avenir.
De plus, nous avons testé empiriquement l’influence de la structure de propriété sur
l’endettement de l’entreprise à partir d’un panel à effets fixes de vingt-huit (28) entreprises
cotées et opérant dans le secteur industriel, le secteur des services publics et le secteur du
transport sur une période de cinq ans (2017 à 2021). En ayant pour objectif de vérifier nos
hypothèses formulées à partir de la revue de la littérature. Ces hypothèses ont été confrontées
à la réalité des entreprises non financières cotées à la BRVM. Nous avons procédé ainsi à des
estimations sur des données de panel, afin de tester la « significativité » des variables
explicatives choisies.
A partir de la disponibilité des données dans notre contexte, nous avons retenu six (6)
variables explicatives. Il s’agit de la propriété managériale, la concentration du capital, la
propriété institutionnelle, la propriété étrangère, la tangibilité et la taille. Les résultats de ces
estimations indiquent que sur l’ensemble de la période, les variables sont globalement
significatives.
La conclusion générale de cette étude met en lumière l'impact significatif de la structure de
propriété des entreprises sur leur politique d'endettement. Les résultats obtenus révèlent
plusieurs tendances importantes.
Enfin, la propriété managériale a un effet négatif significatif sur l’endettement, ce qui indique
que les entreprises où les managers détiennent une plus grande part du capital ont tendance à
s'endetter moins.
Ces résultats soulignent l'importance pour les gestionnaires et les investisseurs de prendre en
compte la structure de propriété lors de l'analyse financière des entreprises, car elle peut avoir
des implications significatives sur leur performance et leur stabilité financière à long terme.
107
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118
ANNEXES:
119
.
. summarize DETTE PETRANG PMANG PINST CONK TANG TCA
DETTE 1.0000
120
Coefficients
(b) (B) (b-B) sqrt(diag(V_b-V_B))
eq1 . Difference S.E.
chi2(6) = (b-B)'[(V_b-V_B)^(-1)](b-B)
= 5.37
Prob>chi2 = 0.4975
TABLE DE MATIERES
DEDICACE..........................................................................................................................................2
121
REMERCIEMENTS............................................................................................................................3
RESUME...............................................................................................................................................4
ABSTRACT..........................................................................................................................................4
LISTE DES ABREVIATIONS............................................................................................................5
LISTE DES TABLEAUX....................................................................................................................6
LISTE DES GRAPHIQUES................................................................................................................7
SOMMAIRE.........................................................................................................................................8
...............................................................................................................................................................9
INTRODUCTION GÉNÉRALE.........................................................................................................9
.............................................................................................................................................................14
PREMIÈRE PARTIE :......................................................................................................................14
REVUE DE LITTÉRATURE DE L’INFLUENCE DE LA STRUCTURE DE PROPRIETE SUR
L’ENDETTEMENT...........................................................................................................................14
INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE :.........................................................................15
CHAPITRE 1 : LA STRUCTURE DE PROPRIETE : CADRE CONCEPTUEL........................16
I- Approche conceptuelle de la gouvernance d’entreprise..........................................................16
1.1 Les acteurs de la gouvernance.................................................................................................16
1.2 Les mécanismes de la gouvernance.........................................................................................18
1.3 Le conseil d’administration.....................................................................................................19
1.4 La structure de propriété.........................................................................................................21
1.4.1 La propriété étatique.............................................................................................................21
1.4.2 La propriété étrangère..........................................................................................................22
1.4.3 La propriété managériale......................................................................................................22
1.4.4 La propriété institutionnelle.................................................................................................23
1.4.5 La concentration du capital..................................................................................................24
II- Approche de la décision de financement.....................................................................................24
2.1 Le financement par fonds propres..........................................................................................25
2.1.1 Le capital social......................................................................................................................25
2.1.2 Les comptes courants d'associés...........................................................................................26
2.1.3 Les apports de sociétés de capital-risque.............................................................................27
2.1.4 Les subventions d'investissement.........................................................................................27
2.2 Le financement externe ou l’endettement...................................................................................28
2.2.1 L'emprunt bancaire...................................................................................................................28
2.2.2 Le crédit-bail..........................................................................................................................29
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