Vous êtes sur la page 1sur 24

Macroéconomie

Dr. Asma Ghania BENAMEUR


École Nationale Supérieure de Statistique et
d'Économie Appliquée (ENSSEA)
Département des classes préparatoires
1ère année
email : benameur06@gmail.com
23/02/2023
Table des matières

I - Chapitre introductif : Rappel d'économie générale et introduction à la


macroéconomie 3
1. Rappel d'économie générale.....................................................................................3
1.1. Qu'est-ce que la science économique ? ...........................................................................................3
1.2. Les agents économiques et le circuit économique..........................................................................3
1.3. Les dix principes fondamentaux de la science économique...........................................................5

2. Introduction à la macroéconomie ............................................................................9


2.1. La macroéconomie au quotidien .....................................................................................................9
2.2. Qu'est-ce que la macroéconomie ? ................................................................................................10
2.3. Bref historique de la macroéconomie ............................................................................................11
2.4. L'objet et méthodes de la macroéconomie (Ce qu'étudie la macroéconomie et comment elle le
fait) ..........................................................................................................................................................12

II - Chapitre 1 : Le modèle classique et la critique keynésienne 14


1. L'approche classique ...............................................................................................14
1.1. La conception générale de l'économie...........................................................................................14
1.2. Les deux principes fondamentaux de la macroéconomie (néo)classique ...................................16
1.3. La structure d'un modèle d'inspiration classique .........................................................................17

2. La critique keynésienne...........................................................................................19
2.1. La conception générale de l'économie...........................................................................................19
2.2. Les deux principes fondamentaux de la macroéconomie keynésienne.......................................19

Glossaire 21
Références 24

2
Chapitre introductif : Rappel
d'économie générale et introduction à
la macroéconomie I

1. Rappel d'économie générale


1.1. Qu'est-ce que la science économique ?

Définition

L'économie est la science qui étudie comment des ressources rares sont employées pour la
satisfaction des besoins des hommes vivant en société.
Elle s'intéresse d'une part aux opérations essentielles que sont la production, la distribution et la
consommation des biens, d'autre part aux institutions et aux activités ayant pour objet de faciliter ces
opérations∗.

Complément

Dit simplement la science économique tourne au tour de trois concepts clés qui sont la rareté, le
besoin et le choix.
Dans ce cas-là, tout ce qui se trouve en quantité limitée et est désiré peut faire l'objet de la science
économique.

Exemple

L'air (l'oxygène disons) qu'on respire, est un bien dont on a besoin pour vivre, mais il se trouve en
quantités abondantes, donc il ne rentre pas dans le champ d'étude économique.
Dans un monde dystopique où l'air que nous respirons est disponible en quantités limités par un
fournisseur, il deviendra un bien économique et aura un prix.

Complément

De la même façon un bien rare mais qui ne fait l'objet d'aucun désir d'acquisition ne peut être
considéré par la science économique.
Maintenant parce que les ressources dont dispose l'agent économique sont également limitées, ce
dernier doit faire un choix entre tous les biens et services qu'il désir acquérir.
Finalement, la science économique est la science du choix. Elle permet de munir les agents
économiques des moyens analytiques qui leurs permettront de faire leurs choix pour répondre de
façon optimale à des besoins infinis alors qu'ils sont contraints par des ressources finies.

1.2. Les agents économiques et le circuit économique


L'économie est peuplée par cinq types d'agents, chacun remplissant des fonctions spécifiques dans
l'économie. Ces agents se différencient également par la source de leurs revenus et la nature de leurs
dépenses.

3
Chapitre introductif : Rappel d'économie générale et introduction à la macroéconomie

Chacun de ces agents représente une unité décisionnelle, remplissant des fonctions différentes et jouant
des rôles différents. La science économique s'intéresse au comportement de ces agents et comment ils
interagissent dans les lieux de leurs rencontres. Les lieux de rencontre étant les marchés.
Ce sont l'ensemble de ces actions qu'on représente dans un circuit économique.
a) Les agents économiques

1 - Le ménage Définition

Une personne ou un groupe de personnes qui partage un revenu. Les fonctions principales du ménage
sont de consommer/épargner et de fournir sa force de travail. Son revenu lui provient principalement
du salaire qu'il perçoit.

2- La firme (producteur) Définition

L'entité qui transforme des ressources (intrants) en produits (extrants). Les entreprises sont les
principales unités de production dans une économie de marché. La firme est l'unité responsable de la
création de richesse et sa distribution (salaire, profit, impôt,...). La source de son revenu est le profit
qu'elle dégage de ses ventes. L'entreprise est responsable de la rémunération des facteurs de
production, et réalisent des investissement.

3- Les administrations publiques Définition

Les administration publiques regroupent l'État, les collectivités territoriales (wilaya, communes...), et
les administrations de la sécurité sociale. Elles ont pour fonction de proposer des services non
marchands et d'assurer la redistribution équitable des richesse à travers les transferts sociaux.
La principale source de revenu des administrations publiques est la collecte d'impôts et taxes,
l'endettement et l'émission monétaire.

4- Les institutions financières Définition

Il s'agit de banques, d'intermédiaires financiers, de compagnies d'assurances, etc...


Ces institutions ont pour fonctions principale de faire circuler la monnaie dans pays à travers la
gestion des dépôts et l'octroi de crédits.

5 - Le reste du monde Définition

Le reste du monde regroupe tous les agents économiques à l'étranger. La fonction principale de cet
agent est d'échanger avec les agents économiques nationaux.

4
Chapitre introductif : Rappel d'économie générale et introduction à la macroéconomie

b) Le circuit économique
Le circuit économique est une représentation imagée (schématique) et simplifiée de l'activité
économique. Il permet de décrire, au moyen des flux, les relations essentielles entre les différents
agents.

Le circuit économique
Ce circuit décrit les interactions qui émergent de la rencontre de deux agents ou plus (ici le ménage et
la firme) dans des marchés : ici le marché du travail (de façon plus générale les facteurs de
productions) et le marché des bien et services.
Dans le marché des facteurs de production, les ménage (households) sont les offreurs, donc c'est eux
qui vont fournir le flux réel (flèche orange), qui est leur force de travail et le capital, en contrepartie, ils
recevront un flux monétaire (flèche verte) de la part des firmes. Ce flux monétaire est leurs revenus
(income). Pr ailleurs, les firme représentent le coté de la demande dans ce marché, elles reçoivent le
flux réel sous forme de leurs inputs de production, et en contrepartie elles fournissent le flux monétaire
qui est la rémunération des facteurs (salaires pour le travail, profits pour le capital et loyer pour la
terre).
Les rôles s'inversent sur le marché des biens et services. L'offre émane des firmes, ainsi ce sont ces
dernière qui fournissent le flux réel qui sont les biens et services qu'elles vendent, elles reçoivent en
contrepartie un flux monétaire qui sont leurs recettes. Les ménages sur le marché des biens et services
sont les demandeurs de bien et services, ils reçoivent ces derniers en tant que flux réel entrant et ils
versent un flux monétaire équivalent qui est le prix.
Selon le marché où on se trouve les ménages et les firmes sont ou offreurs ou demandeurs. Leurs
échanges font émerger des flux de deux natures, il s'agit de flux monétaires en contrepartie de flux
réels.

1.3. Les dix principes fondamentaux de la science économique


Nous tirons l'ensemble de ses principes du manuel de Mankiw∗ (2013) : Les principes de microéconomie
et de celui de Krugman et Wells∗ (2015) : Macroéconomie.

5
Chapitre introductif : Rappel d'économie générale et introduction à la macroéconomie

a) Principe 1 : Les agents font un arbitrage


« Le choix est nécessaire car les ressources sont rares∗ ». Ce postulat représente le cœur de la science
économique.
L'individu ne peut pas obtenir tous ce qu'il désir, car il est limité par ses ressources, que ce soit son
revenu, son temps ou tout autres contraintes.
En faisant sont chois, c'est-à-dire quand il prendra sa décision il devra forcement sacrifier un objectif
pour un autre. C'est cette situation de sacrifice que nous qualifions en économie d'arbitrage.
En d'autres termes, dans cette vie pour obtenir quelque chose qu'on veut, on doit généralement
renoncer à quelque chose d'autre qu'on veut aussi.

Exemple

Un ménage au revenu moyen devra faire un arbitrage entre partir en vacance cet été ou repeindre la
maison. La ressource rare est le revenu.
Un étudiant fait tous les jours un arbitrage entre étudier et faire des activités de loisir (se connecter sur
les réseaux sociaux, jouer à des jeux vidéo, faire du sport, dormir ...). La ressource rare est le temps.

b) Principe 2 : Le coût d'opportunité


On a expliqué que les individus devaient faire des choix (arbitrage) et donc prendre des décisions. La
prise de décision implique de comparer entre les bénéfices et les coûts des différentes alternatives.
Cependant, ce processus de comparaison (la détermination des coûts) n'est pas toujours aussi évident.
Les coûts, en revanche, sont plus difficile à déterminer, surtout que les coûts financiers des vacances et
de la repeinte de la maison sont, dans cet exemple, supposés égaux.
Finalement le véritable coût de tout choix est ce à quoi on doit renoncer (ce qu'on sacrifie) pour l'avoir,
ce coût est appelé « coût d'opportunité ».
En prenant sa décision l'agent économique doit toujours être bien conscient des coûts d'opportunité
qui accompagnent chaque action possible.
Le coût d'opportunité d'un article (ce à quoi vous devez renoncer pour l'obtenir) est son coût réel.

Exemple

Quand la famille au revenu moyen qu'on a décrit dans l'exemple du principe 1, fait son choix les
bénéfices des deux alternatives sont assez évidents.
Aller en vacance à pour bienfait de procurer du repos au membre de la famille. Les bienfaits de
repeindre la maison sont d'avoir une maison plus propre et plus jolie.
Si la famille au revenu moyen choisi d'aller en vacance. Le coût d'opportunité de ces vacances est de
renoncer à repeindre la maison.

c) Principe 3 : L'agent rationnel pense à la marge


Les décisions économiques ne sont pas toutes une question de faire un arbitrage entre des options
alternatives (choisir option A ou option B). Il existe aussi des décisions qui posent la question combien.
Les questions de nature « combien » sont traitées grâce à un raisonnement dit marginaliste.
« Les économistes utilisent le terme "changements marginaux∗" pour décrire les petits ajustements
progressifs d'un plan d'action existant. N'oubliez pas que le mot "marge" signifie "bord", et que les
changements marginaux sont donc des ajustements en marge de ce que vous faites » (Mankiw, 2001).
En d'autres termes, il s'agit d'examiner le gain et le coût engendrés par la variation d'une unité
supplémentaire (incrémentation unitaire) sur mon objectif final.

6
Chapitre introductif : Rappel d'économie générale et introduction à la macroéconomie

Exemple

Le manager d'une usine doit décider combien de travailleurs doit il embaucher ?


Le manager pour décider combien de travailleurs il doit embaucher, il va raisonner par unité
supplémentaire (à la marge). C'est-à-dire, il comparera le coût et le profit marginaux générés par
l'embauche d'un travailleur supplémentaire à la fois. Il s'arrêtera d'embaucher quand le coût marginal
de recruter un travailleur supplémentaire dépassera le profit marginal de ce travailleur.

d) Principe 4 : Les agents répondent à des incitations


On a expliqué depuis le début que la prise de décision implique une comparaison entre coûts et
bénéfices.
Il est dès lors normal que si le coût et/ou le bénéfice venaient à changer, le comportement de l'agent va
également changer.
Autrement dit la décision de l'agent économique n'est pas statique (fixe), elle change selon les
incitations qu'il reçoit de son environnement, de façon à prendre la décision qui lui donne le meilleur
résultat. Pour l'agent économique la plus importante incitation est le prix.

Exemple

Le prix du café augmente sur le marché, cela conduit les ménages à consommer moins de café et plus
de thé qui est moins cher.
On peut conclure que les gens réagissent généralement aux incitations, en exploitant les occasions qui
s'offrent à eux pour améliorer leurs situations.

Attention

Il est très important de garder ce principe à l'esprit surtout quand il s'agit mettre en place une politique
qui risque d'impacter les prix, ex : une nouvelle taxe.

e) Principe 5 : Le commerce améliore le bien-être


Supposons une situation où chaque ménage devait satisfaire tous ses besoins par lui-même. Ce
ménage devra dans ce cas produire sa nourriture, ses vêtements, sa maison, etc...
Il très facile de voire qu'une telle situation n'est pas optimale pour ce ménage parce qu'il n'a ni le
temps ni le savoir-faire pour réaliser toutes ses tâches.
La solution à ce problème est les échangent commerciaux.
« Les gains du commerce découlent de la division des tâches, que les économistes appellent la
spécialisation∗ . Cette spécialisation permet à la fois d'améliorer la qualité des biens et services
produits et de réduire les coûts de leur production.
Le commerce permet aux agents d'avoir accès à plus de variétés de biens et services à des coûts
moindre.
Le commerce est bénéfique à l'échelle de l'individu, mais également à l'échelle des nations grâce au
commerce internationale.

f) Principe 6 : Les marchés permettent (souvent) d'organiser l'activité économique


Dans les économies de marché, les décisions économiques sont le résultat des décisions de millions de
personnes.
Ces personnes se croisent et interagissent dans des marchés où les prix et l'intérêt personnel guident
leurs choix.

7
Chapitre introductif : Rappel d'économie générale et introduction à la macroéconomie

Ce constat découle directement de la théorie de la main invisible∗ d'Adam Smith, selon laquelle
l'ensemble des actions individuelles (égoïstes et d'intérêt personnel) aboutissent à l'intérêt collectif.
La main invisible est le mécanisme du marché. C'est le marché qui permet de coordonner les décisions
individuelles, ses décisions au final représentent ou bien une offre ou bien une demande.
L'offre et la demande se croisent dans le marché et grâce à l'ajustement du prix un éq∗uilibre∗
émerge.
Une situation économique est en équilibre lorsque aucun individu n'aurait intérêt à faire quelque
chose de différent.
On en conclu par ailleurs que les marchés représentent une manière efficiente d'allocation des
ressources.

Remarque

Pour que le marché arrive à faire bien son travail, il est important que les prix soient flexibles (il n'existe
aucune entrave à leur ajustement pour équilibrer l'offre et la demande).

g) Principe 7 : L'intervention gouvernementale peut améliorer le résultat du marché


Le principe 6 indique que les marchés sont une bonne façon d'organiser l'activité économique.
Cependant, il existe deux raisons principales qui justifieraient une intervention gouvernementale
dans l'économie.
Ces raisons sont :
Promouvoir l'efficience∗ : Quand le marché est incapable d'allouer de façon efficiente les
ressources à cause, notamment, d'externalités (ex : la pollution), le gouvernement intervient
pour maîtriser les effets de cette dernière (ex : taxe carbone).
Promouvoir l'équité∗ : Il s'agit d'une intervention gouvernementale notamment dans le cas de
l'émergence d'un monopole (concentration d'un pouvoir de marché entre les mains d'un seul
fournisseur. Cette intervention aura pour but de réduire la force du monopole et ainsi augmenter
le bien-être social.
En d'autres termes, quand les marchés ne réalisent pas l'efficience attendue de leur fonctionnement
naturel (la main invisible), l'intervention gouvernementale peut aider à atteindre cet objectif.

h) Principe 8 : Le niveau de vie d'un pays est lié à sa capacité à produire des biens et
services
Le niveau de vie, simplement dit, reflète la capacité moyenne d'un individu à consommer des biens
et services dans un pays donné. Dans ce cas-là, il dépend directement du revenu moyen de l'individu.
La différence entre les niveau de vie des pays est liée à la différence de productivité∗ dans ces pays, car
le taux de croissance de la productivité d'un pays détermine le taux de croissance de son revenu
moyen.
Une nation qui produit plus de richesse distribue plus de revenu.

i) Principe 9 : Les prix augmentent quand le gouvernement imprime trop de monnaie


Les épisodes inflationnistes dans l'histoire montrent que souvent la cause est la même, une
croissance importante dans la quantité de monnaie en circulation dans l'économie sans que pour
autant il y ait une augmentation équivalente dans l'activité économique. Quand le gouvernement fait
appel de façon excessive à la planche à billet∗ la valeur de la monnaie nationale chute (son pouvoir
d'achat).

8
Chapitre introductif : Rappel d'économie générale et introduction à la macroéconomie

j) Principe 10 : La courbe de Phillips


Il s'agit de l'un des résultats empiriques∗ les plus connus de la macroéconomie. Il désigne lʼexistence
d'un arbitrage entre taux de chômage (par extension la croissance économique) et taux d'inflation.
Selon l'objectif de la banque centrale∗, celle-ci peut accepter une augmentation du niveau général des
prix pour réaliser de la croissance. Le contraire est également vrai, une politique dont l'objectif est de
réduire l'inflation se fera le plus souvent au détriment de la croissance économique et, par conséquent,
en provoquant un taux de chômage plus important.

2. Introduction à la macroéconomie
2.1. La macroéconomie au quotidien

La macroéconomie au quotidien
Nous sommes tout le temps entourés de nouvelles macroéconomiques, que cela concerne notre
économie (notre pays), les économies des pays voisins ou encore le reste du monde. Quand nous
entendons aux informations que le cours∗ de l'Euro face au dollar s'est déprécié, il s'agit d'une
information de l'ordre macroéconomique. Si le taux de chômage∗ ou encore le taux d'inflation∗ dans
le pays a cru, il s'agit une fois de plus d'informations macroéconomiques.
Un exemple encore plus marquant serait la crise économique∗ de 2008, désignée dans la littérature par
la Grande récession. Durant plusieurs mois, les répercussions d'un tel choc économique étaient sur
tous les médias de différents pays. Plusieurs problèmes étaient soulevés par la couverture de cet
événement. D'abord, qu'est ce qui a causé cette crise ? Quel est son point de départ ? et par quels
canaux de transmission s'est-elle propagée au reste de l'économie puis au reste du monde (spillover
effects∗) ? Ensuite, il était question d'arriver à prédire, plus ou moins bien, quel va être l'ampleur de
cette crise et combien de temps va-t-elle durer ? Enfin, quelles interventions gouvernementales
seraient les plus adéquates (politique monétaire∗ ou politique budgétaire∗)? Ici il s'agit de préconiser
un plan de sortie.
Toutes ses questions et bien d'autres font l'objet de la macroéconomie et constituent son essence. Un
étudiant du premier cycle en science économique n'est bien sûr pas en mesure de répondre à des
questions aussi complexes, néanmoins l'objet de ce cours est de le familiariser avec les variables clés
qui rentrent en jeu en macroéconomie, et de le munir d'un cadre conceptuel simplifié lui permettant de
penser leurs interactions d'une façon plus ou moins scientifique et ordonnée (visualiser les grandes
lignes qui constituent l'économie prise dans sont ensemble).

9
Chapitre introductif : Rappel d'économie générale et introduction à la macroéconomie

2.2. Qu'est-ce que la macroéconomie ?

Définition

La définition généralement fournie consiste à dire que la macroéconomie est la branche de l'économie
qui s'intéresse à étudier les relations pouvant exister entre les agrégats économiques∗, tels que le PIB,
l'inflation, le chômage, les taux d'intérêts etc...
Une alternative à cette définition définit la MACROÉCONOMIE comme l'étude de l'économie dans son
ensemble, tandis que la MICROÉCONOMIE∗ est l'étude d'une partie de l'économie ( ménages,
entreprises, marchés, etc.), le reste étant donné.

Macroéconomie vs Microéconomie

Les soucis de la macroéconomie versus les soucis de la microéconomie Exemple

La macroéconomie vs la microéconomie

10
Chapitre introductif : Rappel d'économie générale et introduction à la macroéconomie

Rappel

Citation de Mankiw (2001) Microeconomics principals

2.3. Bref historique de la macroéconomie


L'étude de questions économiques est très ancienne et peut être retracée jusqu'aux philosophes de
l'antiquité. Cependant la naissance de l'économie moderne est associée à l'ouvrage d'Adam Smith de
1776 « La richesse des nations ».
Par ailleurs, il est important de comprendre qu'en l'absence d'une distinction claire entre les questions
microéconomiques et macroéconomiques, celles-ci étaient toutes traitées selon le même paradigme, à
savoir celui de l'économie classique.
La grande dépression des années 30, plus importante contraction du XXème siècle aux États Unis, est
considérée par beaucoup d'économistes comme étant l'événement qui a poussé les économistes de
l'époque à repenser les problèmes macroéconomiques. Plus précisément, la mise en place des
fondements de la macroéconomie moderne est créditée à l'ouvrage de (Keynes, 1936)∗.
lien1 vers vidéo sur : Le jeudi Noir : La crise du 24 octobre 1929.

Naissance de la macroéconomie

1
Le Jeudi Noir : La crise du 24 octobre 1929

11
Chapitre introductif : Rappel d'économie générale et introduction à la macroéconomie

Il est tout de même important d'indiquer que Keynes ne fut pas seul à initier ce changement de
paradigme, ainsi (Hoover, 2012∗) explique que :
« Alors que Keynes établissait explicitement la distinction entre la théorie de l'agent économique
individuel et la théorie de la production et de l'emploi dans leur ensemble, ce n'est pas lui, mais
l'économiste norvégien Ragnar Frisch (1895-1973), lauréat du premier prix Nobel d'économie en 1969,
qui, en 1933, a inventé les termes de microéconomie et de macroéconomie. Plus important encore,
Frisch et l'économiste néerlandais Jan Tinbergen (1903-1994), qui a partagé le prix Nobel avec Frisch,
ont ouvert la voie à la manière dont la macroéconomie moderne analyse l'économie. Frisch et
Tinbergen ont tous deux préconisé l'utilisation de modèles formels comme outils d'analyse des
données pour éclairer les rouages de la macroéconomie. Frisch est le père de l'économétrie∗
moderne, tandis que Tinbergen a été le premier à fournir un modèle macro-économétrique complet
de l'économie américaine. Ces développements n'ont été possibles que parce que, à peu près au
même moment, d'autres économistes, notamment le russo-américain Simon Kuznets (1901-1985 ;
lauréat du prix Nobel en 1971), l'anglais Richard Stone (1913-1991 ; lauréat du prix Nobel en 1984) et
l'australien Colin Clark (1905-1989), ont développé le système moderne de comptabilité nationale
qui fournit les données de base pour l'analyse macroéconomique ».
Depuis, la macroéconomie a bien évolué, passant entre autres, de l'analyse d'un modèle statique∗,
formulé par Keynes et modélisé par Hicks et Hansen dans le modèle IS-LM, à celle de modèles
dynamiques∗, avec fondements microéconomiques illustré par les modèles d'équilibre général
dynamiques et stochastiques (DSGE).

2.4. L'objet et méthodes de la macroéconomie (Ce qu'étudie la macroéconomie


et comment elle le fait)
La macroéconomie, tout comme de façon plus générale la science économique, tente de répondre à
deux types de questions ; les questions dites positives et les questions normatives.
L'analyse positive tente de comprendre le comportement et le fonctionnement des systèmes
économiques sans émettre de jugements préalables, elle décrit simplement ce qui existe et comment il
marche.
L'analyse normative en revanche, regarde le résultat du comportement économique et pose la
question s'il est bon ou pas, et s'il y a moyen de l'améliorer.
Pour ce faire la macroéconomie a recours à de la théorie et des modèles économétriques ou d'équilibre
générale.

12
Chapitre introductif : Rappel d'économie générale et introduction à la macroéconomie

L'étude du cycle économique comme objet de l'analyse macroéconomique Exemple

L'étude du cycle économique au cœur de l'analyse macroéconomique


Exemple d'analyse positive : Faire une analyse descriptive des fluctuations macroéconomiques∗
(business cycle).
Exemple d'analyse normative : Étudier l'effet d'une politique conjoncturelle (monétaire ou budgétaire)
sur le cycle économique.

Complément

Pour mener à bien son analyse et ses études le macroéconomiste a recours à de la théorie économique
et à des modèles.

13
Chapitre 1 : Le modèle classique et la
critique keynésienne II

Dans ce chapitre nous allons nous intéresser à la vision de l'économie qui a précédé Keynes, ainsi, il s'agit
d'explorer le modèle classique.
Dans le modèle classique, les marchés, moyennant l'ajustement des prix pour égaliser l'offre et la
demande, harmonisent les décisions individuelles. Dans ce cas-là, quand il n'y a pas d'entraves au
fonctionnement naturel des marchés, ceux-ci permettent l'émergence d'un équilibre optimal. On peut
dire finalement que la doctrine classique est basée sur le « laissez faire » ou encore sa corollaire « la main
invisible ».
Maintenant si l'optimum général n'est que le somme de décisions individuelles optimales se réalisant sur
des marchés, alors pour comprendre le comportement global on peut se contenter d'examiner le
comportement individuel. Finalement, l'approche classique dans son essence est « microéconomique ».

1. L'approche classique
Keynes associe tous les économistes qui le précèdent sous appellation de "classiques". On associe donc,
en dépit de ce qui par ailleurs les différencie (sur la théorie de la valeur et de la répartitions entre autres)
les auteurs classiques "proprement dits" (A. Smith, D. Ricardo, J. Say) et les auteurs généralement
qualifiés de néo-classiques (A. Marshall, A. Pigou et Walras).

1.1. La conception générale de l'économie


a) La nature de l'économie : Une économie réelle d'échange

Fondamental

Les systèmes économiques dans lesquelles nous vivons sont caractérisés selon la théories classique
par trois éléments :
1. Ce sont des économies d'échange : cela implique
Que toute activité économique peut être considérée comme une activité marchande,
c'est à dire donnant lieu au croisement d'une offre et d'une demande moyennant un prix
sur un marché donné.
Que la coordination des activités économiques, la conciliation entre intérêts individuels
et optimum social, s'effectue sur des marché. C'est par l'ajustement de prix que les
décisions prises au niveau individuel vont être rendues compatibles au niveau
macroéconomique (la main invisible).
2. Ce sont des économies réelles : cela signifie
La monnaie est considérée comme un simple intermédiaire d'échange. De ce fait la
monnaie est dite neutre∗, car elle n'a aucun effet sur la sphère réelle, elle n'impacte que
les grandeurs monétaires.
La monnaie n'est jamais demandée pour elle (le motif de détention de la monnaie est
purement transactionnel).
3. Ce sont des économie certaines : autrement dit

14
Chapitre 1 : Le modèle classique et la critique keynésienne

Il n'y a pas d'incertitudes exogènes : les situations futures peuvent être probabilisables
et donc risquées mais pas incertaines
Il n'y a pas d'incertitudes endogènes : les préférences individuelles sont révélées sur les
marché et sont parfaitement connues de tous les agents (parfaite et complète circulation
de l'information).

b) L'objet de l'analyse : l'équilibre général des échanges

Fondamental

Dans la théorie (néo)classique le marché est le coordinateur des décisions individuelles des agents
économiques. L'objet (but) de l'analyse est dès lors de :
Représenter le mécanisme d'ajustement qui permet cette coordination ;
Chercher les conditions qui permettent l'émergence de cet équilibre (coordination).
Les économies de marché sont à même de faire émerger un équilibre spontané, une situation
d'équilibre en prix et en quantités et qui est en même temps un optimum social.

Fonctionnement du marché

Marché de concurrence pure et parfaire Complément

Le mécanisme d'ajustement spontané des marchés nécessite une structure particulière de concurrence
dite " concurrence pure et parfaire".
1. La concurrence est dite pure car elle implique :
L'atomicité : il doit exister un grand nombre d'offreurs et de demandeurs de petite taille,
de telle sorte que chacun exerce une influence négligeable sur les conditions du marché
(ne peut surtout pas influencer les prix). Les producteurs ne peuvent pas fixer les pris est
sont price taker.
La libre entré sur le marché : quiconque veut s'adonner à une certaine production peut
le faire sans restriction ni délai. Les firmes qui composent l'industrie ne peuvent s'opposer
à l'arrivée de nouveaux entrants.

15
Chapitre 1 : Le modèle classique et la critique keynésienne

Homogénéité des produits : les biens échangés sur un même marché sont identiques et
parfaitement identifiables.
2. Concurrence parfait implique que tous les agents aient accès aux mêmes informations
concernant l'état du marché. Bonne diffusion et circulation de l'information.

Remarque

Le marché est une abstraction théorique qui permet de représenter la rencontre d'une offre et d'une
demande et leur ajustement par le biais des variations des prix.

1.2. Les deux principes fondamentaux de la macroéconomie (néo)classique


a) La loi des débouchés (loi de Say)

Fondamental

La loi des débouchés stipule que toute offre (production) trouve nécessairement une demande qui
lui est équivalente. Ainsi toute crise de surproduction est impossible au niveau macroéconomique.
Dans ce cas, le producteur continuera à produire tant qu'il y a des facteurs de production et tant
qu'il n'a pas maximiser son profit.
Cette loi implique ainsi que le niveau de l'activité peut être poussé à son maximum (situation de plein
emploi∗ des facteurs de production).
Dans ce cas l'analyse classique de l'économie ne va sʼintéresser qu'au coté de l'offre.
Cette loi repose sur deux idées :
Le but ultime d'un producteur en réalisant sa production est d'acquérir d'autres biens. Il vend
pour acheter avec la monnaie qu'il gagne de sa vente. "L'offre d'un bien est la débouché d'un
autre".
La monnaie n'est jamais demandé pour elle. La loi de Say ne peut se réaliser qu'a condition que
le producteur soit "empressé de se défaire de l'argent que lui procure sa vente". La monnaie
dans ce cas n'a qu'un seul rôle dans l'économie, qui est celui d'intermédiaire des échanges.

b) La théorie quantitative de la monnaie

Fondamental

La théorie quantitative de la monnaie exprime qu'il existe un lien direct entre la quantité de monnaie
en circulation dans l'économie au cours d'une période, et le niveau général des prix de cette
économie.
Cette théorie est constatée la première fois au seizième siècle après la découverte de l'Amérique et
l'afflux de métaux précieux en Europe qui en suivi. Les économistes de l'époque vont lier cet afflux
important d'or à la hausse importante observée dans le niveau général des prix.
La version contemporaine de cette relation est fournie par Irving Fisher en 1911.
Elle a pour point de départ l'identité comptable suivante :

Plus concrètement le revenu n'est que la production fois le prix, tandis que les dépenses totales sont
équivalentes à la quantité de monnaie en circulation.
Cette équation prend la forme suivante :

16
Chapitre 1 : Le modèle classique et la critique keynésienne

tel que p est le niveau général des prix, Q représente la quantité de produit vendu, la masse monétaire
en circulation et v la vitesse de circulation de la monnaie.
Étant donnée que Q et v dépendent des conditions techniques de l'économie, ceci implique que les
variation de la masse monétaire n'ont de répercussions que sur les prix, en d'autres termes ΔM → ΔP.
Cette théorie nous indique que la monnaie n'est qu'un voile posé sur les grandeurs réelles. Delà on
peut dire que la sphère réelle est la sphère monétaire sont séparées, on appelle ceci la dichotomie
classique.

1.3. La structure d'un modèle d'inspiration classique


Le modèle classique est composé de quatre marchés, leurs équilibres simultanés conduit à l'équilibre de
l'économie. Ces marchés sont : le marché du travail, le marché des biens et services, le marché des titres
financiers et le marché de la monnaie. Par ailleurs on distingue trois types d'agents, il s'agit du ménage
représentatif, de la firme représentative et de l'administration publique.
a) Le marché du travail
Dans le marché du travail se fixe la quantité de travail et le salaire réel d'équilibres.
La demande de travail est déduite des condition techniques de la production et de l'hypothèse de
rationalité des entreprise (le comportement de maximisation du producteur).
Les conditions techniques sont capturées dans le modèle par la fonction de production, tel que :

Tel que est la quantité produite, le niveau de technologie, F la fonction de production, le travail, et le
capital.
se déduit du comportement de maximisation du producteur. Le producteur maximise son profit.

tel que est la fonction du profit, P est le prix, W le niveau de salaire nominal, et R le rendement du
capital. W/P représente le salaire réel.
On optimise la fonction du profit par rapport au travail et on réarrange pour obtenir la condition
d'optimalité de la demande du travail.
Tel que :

Pml représente la productivité marginal du travail.


L'offre du travail en revanche émane des ménages et est fonction du salaire réel et résulte de
l'arbitrage de cet agent fait entre consommation et loisir.
L'effet de substitution donner une offre de travail croissante avec le salaire réel, alors que l'effet revenu
donnera l'offre de travail comme fonction décroissante du revenu. Dans ce modèle on suppose que
l'effet de substitution est l'effet qui domine le comportement du ménage dans son offre de travail.

17
Chapitre 1 : Le modèle classique et la critique keynésienne

Équilibre sur le marché du travail


Le modèle classique suppose qu'on est à court terme, ainsi seul la quantité du travail compte pour
déterminer la quantité de production. De ce fait, une fois la quantité de travail d'équilibre déterminée,
on la substituant dans la fonction de production nous trouvant la quantité de production optimale.

b) Le marché du capital de prêt


Ce marché met en relation les épargnants (préteurs) et les investisseurs (emprunteurs). Il permet
l'ajustement des capacités de financement des ménages aux besoins de financement des entreprises.
Plus concrètement sur ce marché l'offre de fonds prêtables correspondra à la demande de titres, tandis
que la demande de fonds prêtable correspond à l'offre de titres.
L'offre de financement n'est que le fruit de arbitrage inter-temporel du ménage entre consommation et
épargne (consommation future) moyennant le taux d'intérêt réel qui représente la récompense de
renoncer à consommer aujourd'hui (épargner).
Si l'effet de substitution domine le comportement du ménage, alors l'offre de fonds prêtable est
fonction croissant du taux d'intérêt réel. Dans le cas contraire ou c'est l'effet revenu qui domine alors
l'offre est fonction décroissante du taux d'intérêt réel.
Le coté de la demande de fond vient des entreprises qui décident du niveau de capital à demander de
la même manière qu'il le font avec la quantité de travail, c'est à dire de façon à optimiser leurs profits.

c) La marché de la monnaie
Les deux marchés précédents déterminent les grandeurs réelles. L'introduction du marché de la
monnaie au modèle sert à déterminer les grandeurs nominales, d'où l'appellation de ce modèle de
dichotomique.
On part de l'équation de la théorie quantitative de la monnaie.

Par la loi de Say nous savons que la quantité est déterminée par les condition technique de production
donc elle est considéré comme exogène dans cette équation.
v la vitesse de circulation dépend également des condition du développement du pays et de son
système monétaire, elle par conséquent également exogène à cette équation.
De plus l'offre de monnaie est déterminée par la banque centrale selon sa politique monétaire.

18
Chapitre 1 : Le modèle classique et la critique keynésienne

Il 'en découle que :

est l'offre de monnaie, est la demande de monnaie.


Dans ce marché on détermine seulement le niveau générale des prix.

2. La critique keynésienne
2.1. La conception générale de l'économie

Fondamental

Keynes argumente que le fonctionnement des économies de marché n'est pas harmonieux et
débouche sur des situations de sous emploi caractérisées surtout par le chômage involontaire.
Il révoque l'existence d'un marché du travail où se confronterai l'offre et la demande de travail
moyennant l'ajustement du salaire réel. Selon lui l'offre de travail n'a aucun poids, seul la demande
pèse le niveau d'équilibre de travail. La décision du niveau d'emploi est unilatérale, ce constat conduit
Keynes à réfuter la loi des débouchés et par conséquent la théorie quantitative de la monnaie.
Aussi selon Keynes l'économie est de nature différentes à celle décrite par les classique, elle est :
Une économie de production (non d'échange) : l'activité économique n'est plus qu'un simple
acte marchant, mais tourne autour de la production, où les entrepreneurs jouent un rôle
important dans les décisions de quantités à produire et de nombre de travailleurs à embaucher.
Ces décisions dépendent de leurs prévisions et anticipations de la demande globale qui leur sera
adressée.
Ainsi le marché est le lieu où s'infirme ou se confirme les décisions déjà prisent, et non où
s'ajustent les décisions.
Une économie monétaire : la monnaie n'est pas neutre et est plus qu'un simple moyen
d'échange. Elle remplit d'autres fonctions et peut être demandée pour elle même. Aussi pour
Keynes, il n'y a pas de distinction entre grandeurs nominales et grandeurs réelles ; la première
n'étant que l'apparence de la seconde.
Il rompt ainsi avec la dichotomie classique.
Une économie incertaine : les économies sont caractérisées par l'existence d'une incertitude
radicale (non probabilisable) liée à la décentralisation du système économique. Les
anticipations jouent dès lors un rôle important dans la prise de décision.

2.2. Les deux principes fondamentaux de la macroéconomie keynésienne


a) Le principe de la demande effective

Fondamental

Selon Keynes le niveau de l'emploi n'est pas déterminer sur un marché du travail mais découle des
décisions de production des entrepreneurs, qui à leurs tour dépendent des prévisions que ces derniers
font concernant leurs débouchées.
Ainsi les producteurs procèdent à une comparaison entre recettes attendus et coût certains. Les coûts
représentent le prix de l'offre globale, c'est le niveau minimum de recette exigé par les producteurs
pour un niveau de production donné.
Les recettes doivent couvrir les coût et garantir un niveau minimum de marge, en deçà de laquelle
l'entrepreneur juge trop risqué de produire.

19
Chapitre 1 : Le modèle classique et la critique keynésienne

Les recettes attendus sont la demande globale et sont la somme des recettes attendues de la
consommation et de l'investissement.
L'offre globale et la demande anticipée ne se croisent que dans un point nommé demande effective.

b) Le principe de la préférence pour la liquidité

Fondamental

Trois variables peuvent influencer le niveau d'activité


La consommation anticipée qui dépend principalement de la propension marginale à
consommer.
La marge minimale de profit exigé.
Le niveau d'investissement qui dépend de l'efficacité marginale du capital et de l'intérêt.
L'intérêt de la conception keynésienne n'est pas le prix de la renonciation à la consommation présente,
car l'épargne émane de la seule volonté psychologique.
L'intérêt n'est pas le fruit d'ajustement sur le marché des capitaux, les décisions d'investissement se
font sur la base de comparaison entre recettes attendu ( actualisation) et coût immédiat, et sera mise
en œuvre par l'octroi de crédit et donc à partir d'une création monétaire ex nihilo. Cet investissement
transformé en revenu dégagera l'épargne nécessaire pour le financement ex post.
Pour Keynes le taux d'intérêt est le prix de la renonciation à la liquidité, il ajuste cette dernière à la
quantité de monnaie disponible.

20
Glossaire

Banque centrale
La banque centrale est une institution financière publique chargée par l'État de conduire la
politique monétaire. Elle est régie par mandat qui précise ses objectifs.
Changements marginaux
De petits ajustements progressifs à un plan d'action
Crise économique
Une crise économique est un ralentissement brutal de l'activité économique générale. Elle a pour
conséquence une augmentation du chômage et des faillites et une baisse de la consommation et
de la demande en générale. Elle est souvent accompagné d'un risque de déflation.
Cycle économique
Burns and Mitchell (1946) définissent les fluctuations macroéconomiques ou encore les cycles
économiques (business cycle) comme suit « le cycle consiste en des expansions qui se produisent à
peu près au même moment dans plusieurs activités économiques, suivies par des récessions
générales similaires, contractions et puis redécollage qui représente l'expansion du cycle suivant ;
cette séquence de changement est récurrente mais non périodique. Les cycles économiques
varient dans leur duré qui peut aller de plus d'une année à dix ou douze ans. Ils ne sont pas
divisibles en cycle plus court à caractère similaire avec des amplitudes approximant les leurs.
Économétrie
C'est une branche de la science économique qui a pour objectif d'estimer et de tester les modèles
économiques.
Effet de contagion (Spillover effect)
L'effet de contagion désigne l'impact que des événements apparemment sans rapport dans une
nation peuvent avoir sur les économies d'autres nations.
Efficience
Il s'agit de la propriété de la société de tirer le maximum de ses ressources rares,en d'autres
termes, obtenir le plus d'extrants (output) possible à partir des intrants disponibles.
Empirique
Qui s'attache exclusivement à l'observation et au classement des données sans l'intervention d'un
système ou d'une théorie a priori.
Équilibre
un équilibre est une situation où les « forces » agissant sur le système « se compensent » – et donc,
où « rien ne bouge ». En économie ces forces sont l'offre et la demande.
Équité
La propriété de répartir équitablement la prospérité économique entre les membres de la société.
La politique budgétaire
La politique budgétaire est l'action que met en œuvre un gouvernement en variant ses dépenses
publiques et/ou ses recettes pour influer sur l'activité économique.

21
Glossaire

Main invisible
Théorie d'Adam Smith selon laquelle l'ensemble des actions individuelles des acteurs
économiques, guidées uniquement par l'intérêt personnel de chacun, contribuent à la richesse et
au bien commun.
Microéconomie
Branche de l'économie qui examine le fonctionnement des industries individuelles et le
comportement des unités de décision individuelles, c'est-à-dire les entreprises et les ménages.
Modèles dynamiques
Le Modèle Dynamique est utilisée pour exprimer et de modéliser le comportement du système au
fil du temps.
Modèle statique
Un modèle statique représente la structure ou le fonctionnement d'un système à un moment fixe
dans le temps
Neutralité de la monnaie
La neutralité de la monnaie est l'hypothèse selon laquelle la monnaie ne saurait affecter les
variables réelles de l'économie. Ainsi, une modification du stock de monnaie peut faire varier le
niveau des prix (les prix à la consommation, les salaires), mais pas la quantité de ce que l'économie
produit réellement.
Planche à billets
Expression familière, qui désigne une politique monétaire bien précise : celle de la création de
monnaie dans le but de financer l'activité économique, mais plus souvent, financer le
gouvernement.
Plein emploi
Le plein emploi désigne la situation dans laquelle toutes les personnes disponibles et à la
recherche d'un emploi peuvent trouver un travail aux conditions de rémunération en vigueur sur le
marché.
Politique monétaire
l'ensemble des moyens mis en œuvre par un État ou une autorité monétaire pour agir sur l'activité
économique par la régulation de sa monnaie. Elle pour objectif principal le maintien de la stabilité
des prix (un taux d'inflation stable). Son second objectif et d'assurer la croissance économique.
Productivité
La productivité entend mesurer le degré de contribution d'un ou de plusieurs facteurs de
production à la variation du résultat final dégagé par un processus de transformation (de
production).
Rareté (scarcity)
Ce concept désigne la nature limitée des ressources d'une société.
Spécialisation
une situation dans laquelle des personnes différentes s'engagent chacune dans l'accomplissement
d'une tâche différente, de façon à ce que chaque personne se spécialise dans les tâches qu'elle fait
le mieux. Les avantages de la spécialisation, et les gains résultant du commerce, ont été le point de
départ de l'ouvrage d'Adam Smith, La richesse des nations, publié en 1776, que beaucoup
considèrent comme le début de l'économie en tant que discipline » (Krugman & Wells, 2015)
Taux d'inflation
L'inflation est la perte du pouvoir d'achat de la monnaie qui se traduit par une augmentation
générale et durable des prix. Le taux d'inflation est le taux de variation du niveau général des prix
d'une année par rapport à celle qui la précède.

22
Glossaire

Taux de change
Le taux de change d'une devise (appellation d'une monnaie qui est acceptée à l'étranger) est le
cours, c'est-à-dire le prix, de cette devise par rapport à une autre devise.
Taux de chômage
Le taux de chômage est le pourcentage des personnes faisant partie de la population active qui
sont au chômage. La population active est la population en âge de travailler et qui travaille ou
souhaite travailler. Un chômeur est une personne qui n'a pas d'emploi et qui en recherche un.
Un agrégat macroéconomique
Un agrégat est une grandeur statistique synthétique et macroéconomique mesurant l'activité
économique. Ex : le PIB, la consommation finale des ménages, etc...

23
Références

Edmond Malinvaud "Leçons de théorie microéconomique", Dunod, quatrième édition, 1982

Gregory N. Mankiw "Microeconomics principals", Ed : Cengage Learning, 7th edition, 2013.

Hoover K. (2012) "Applied intermediate macroeconomics", Ed : Cambridge University Press.

Keynes, M., (1936) « Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie ». Ed Payot, France.

P. Krugman et R. W "Macroeconomics", Ed : Macmillan Learning, 4th edition, 2015


ells

24

Vous aimerez peut-être aussi