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Macroéconomie

Année universitaire 2023/2024


Pr. ERRASSAFI Mohamed1
Semestre 2
Plan du cours

Introduction : l’approche macroéconomique

Chapitre I : Notions et concepts fondamentaux

Chapitre II: les grandeurs macroéconomiques (Agrégats)

Chapitre III: le modèle macroéconomique Keynésien simplifié

2
Introduction : l’approche macroéconomique

1. La macroéconomique : une branche de la science économique

Rappel : L’économie est une science. Qu'est-ce que la macroéconomie ?


La science économique a pour objet l’être La macroéconomie est la branche de l'économie
humain et son comportement en société. Elle est dont le but est de comprendre le fonctionnement
donc une science sociale, au même titre que la des économies nationales (ou de groupes de pays),
sociologie, la psychologie, l’anthropologie, etc. ainsi que les effets des politiques économiques et
Elle étudie la production, la répartition et des réglementations mises en œuvre par les
l’utilisation des richesses d’une société et gouvernements.
s’attache notamment à donner des réponses aux Pour cela, les macroéconomistes s'intéressent aux
questions suivantes: que produire? Pour qui relations théoriques et empiriques entre les grands
produire? Comment produire? agrégats, tels le produit intérieur brut (PIB), le
niveau des prix, la consommation, l'emploi...
Rappel : La microéconomie
La micro-économie est une approche de l’analyse
Remarque : La mésoéconomie, désigne une branche
économique qui s’appuie sur les comportements des
agents individuels tels que le consommateur intermédiaire de l’économie qui se situe entre la micro et
(acheteur) et l’entreprise (vendeur) et leurs la macro-économie et dont l’analyse touche les secteurs
interactions. Le résultat de cette analyse, le marché, d’activité tel que l’agriculture et l’industrie, les branches
dépend directement des agissements de chacun de d’activité comme la santé, l’éducation ou le transport,
3
et
ces agents économiques. la région elle-même.
Chapitre I : Notions et concepts fondamentaux

L’approche macroéconomique consiste à :

1. Représenter l’économie par

- Un regroupement des individus (consommateurs, producteurs…)


dans des unités économiques homogènes: les secteurs institutionnels
- Un regroupement des décisions économiques dans des segments
homogènes : les opérations économiques
- Mettre en relation les agents économiques dans un circuit : le circuit
économique.

2. Evaluer les phénomènes économiques par les agrégats économiques

3. Décrire, expliquer et prédire les les phénomènes économiques par


des modèles économétriques
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Chapitre I : Notions et concepts fondamentaux
La représentation de la réalité
1. Des agents économiques aux secteurs institutionnels

On peut, à chaque agent, associer une fonction


La réalité économique économique principale : ainsi, pour simplifier :
- Les entreprises produisent (fonction de production),
L’économie est constituée de millions - Les ménages consomment (fonction de
d’agents économiques de toute nature : consommation),
ménages d’actifs avec ou sans enfants, - Les administrations redistribuent les revenus
ménages de retraités, entreprises ayant (fonction de répartition).
une activité industrielle ou de services,
artisans, commerçants, membres de
professions libérales, banques,
compagnies d’assurance, communes, Le regroupement des agents économiques en secteurs
associations, caisses de sécurité sociale, institutionnels
Etat,…
Ces agents économiques autonomes
prennent des décisions et réalisent des
opérations économiques qui les mettent en
relation les uns avec les autres : ils
exercent une activité, perçoivent des
revenus, en disposent, accumulent du
capital, prêtent ou empruntent.
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Chapitre I : Notions et concepts fondamentaux
La représentation de la réalité
2. Les flux et les opérations économiques :

La réalité économique
Les opérations, c'est-à-dire les flux économiques
L’économie est constituée de millions entre agents, sont classés selon la nature de
d’agents économiques de toute nature : l’activité économique concernée ; ainsi
ménages d’actifs avec ou sans enfants, distingue-t-on 3 grandes catégories d’opérations.
ménages de retraités, entreprises ayant
une activité industrielle ou de services,
artisans, commerçants, membres de
professions libérales, banques,
compagnies d’assurance, communes, Le regroupement des opérations économiques
associations, caisses de sécurité sociale,
Etat,…
Ces agents économiques autonomes
prennent des décisions et réalisent des
opérations économiques qui les mettent en
relation les uns avec les autres : ils
exercent une activité, perçoivent des
revenus, en disposent, accumulent du
capital, prêtent ou empruntent.
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Chapitre I : Notions et concepts fondamentaux
2. Les flux et les opérations économiques :
Les différents types d’opérations économiques

Les opérations, c'est-à-dire les flux économiques entre agents, sont classés selon la nature de l’activité
économique concernée ; ainsi distingue-t-on 3 grandes catégories d’opérations.

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Chapitre I : Notions et concepts fondamentaux
2. Les flux et les opérations économiques :
Rappel : Notions de stock et de flux
Stock : grandeur économique mesurée à un moment donné
du temps. Elle s’oppose au flux.
Flux : grandeur économique mesurée au cours d’une
période de temps donnée. Elle s’oppose au stock.
Flux réels : portent sur des biens et services :
production, travail, prestation de services, etc.
Exemple macroéconomique
Flux monétaires : constituent généralement la contrepartie
des premiers (flux réels).
Flux financiers : ce sont les créances et les dettes des
agents économiques.

Le stock net de capital représente la valeur cumulée des


investissements antérieurs moins la consommation de capital
fixe cumulée. Il est égal à la valeur financière du stock
9 brut de
capital.
L’équilibre emplois / Ressource

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Chapitre I : Notions et concepts fondamentaux
2. Les flux et les opérations économiques :

L’équilibre emplois / Ressources

Dans une économie fictive quatre secteurs institutionnels entretiennent


des relations économiques : les sociétés non financières, les
administrations publiques, les ménages (sans entreprise individuelle)
et le reste du monde. On donne les éléments suivants en millions d’€:
Vérifier l’équilibre
emplois / ressources

P + M = CI + CF + FBCF + VS + X

Etablir les comptes


des secteurs institutionnels

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Chapitre I : Notions et concepts fondamentaux
Le circuit large
3. Le circuit économique :
« La comptabilité nationale ne présente pas l’économie nationale
comme un ensemble de marchés, mais comme un circuit ».
Le circuit économique est une représentation simplifiée de
l’activité économique qui permet de décrire, au moyen de flux,
les relations entre les différents agents économiques.
Le circuit court

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Chapitre I : Notions et concepts fondamentaux
2. La modélisation : les variables et les modèles

Pour expliquer un phénomène, l’économiste peut avoir recours à la modélisation, c’est-à-dire à


l’élaboration d’un modèle économique. En effet, il est impossible et même inutile, pour un
économiste, de représenter la réalité économique dans ses moindres détails. Ce dernier va alors
chercher à adopter une représentation simplifiée (et non simpliste) de la réalité au travers d’un
modèle économique permettant de mettre en évidence et d’expliquer les liens entre les
différentes variables étudiées.

Exemple : la fonction de consommation (KEYNES)

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Chapitre I : Notions et concepts fondamentaux
3. La modélisation : les variables et les modèles
3.1. Les variables 3.2. Les équations
On distingue : Pour spécifier un modèle il faut des équations. On
- Les variables exogènes : (ou explicatives, ou peut distinguer entre :
prédéterminées): sont des variables déterminées
en dehors du modèle étudié, - Les équations de comportement : elle décrivent
- Les variables endogènes (ou expliquées) sont des la réaction d’un phénomène vis-à-vis d'un
variables déterminées par le modèle lui-même. changement.
Exemple : la fonction de consommation qui
Exemple : la production Y dépend de deux facteurs
exprime la consommation (Vex) en fonction du
de production : le capital
revenu (Ven)
K et le travail L :y = f(K, L) Une fois Ket L
détermines, alors Y sera connu.
- Des équations « identités » ou comptables :
K et L, sont des variables exogènes et V est une
elle définissent simplement des égalités
variable endogène.
comptables entre les ressources et les emplois
(voir application R/E).
Les variables exogènes se divise en deux :
- Les variables exogènes contrôlées (ou instrumentales)
- Des équations d’équilibre : elle représentent
sont des variables qui sont a la disposition de l'Etat.
les égalités qui doivent être vérifiées afin que le
Exemples : le taux de pression fiscale, les dépenses
modèle ait une solution.
gouvernementales, la masse monétaire, etc...
Exemple : équation d’équilibre épargne
- Les variables exogènes non contrôlées.
investissement I=S. 14
Chapitre I : Notions et concepts fondamentaux
2. La modélisation : les variables et les modèles
3.3. les modèles

Un modèle économique est une description simplifiée de


la réalité́, conçue pour tester des hypothèses concernant
les comportements économiques. Exemple : la fonction de consommation
(KEYNES)
Généralement, les modèles économiques sont composés
d’équations mathématiques qui expriment un
comportement économique théorique. Leurs concepteurs
essaient d’inclure assez d’équations donnant des
informations utiles sur le comportement d’agents
rationnels ou le fonctionnement d’une économie

On peut distinguer entre :


- Le modèle statique : dans lequel on fait abstraction de
Ia dimension temporelle. II est utilise dans les analyses
de court terme.
- Le modèle dynamique : qui permet l’étude du
comportement dans le temps des variables
économiques.
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Chapitre II : les agrégats macroéconomiques
Rappel :
Dans une optique ultra simplifiée, nous pouvons
évoquer les «trois temps de la valse économique».
1. En effet, si l'on fait la somme de toutes les
rémunérations perçues par tous les ménages, le
chiffre obtenu correspondra au revenu national
(RN).
2. Si l'on fait la somme de toutes les dépenses
effectuées par tous les ménages, le chiffre obtenu
correspondra à la dépense nationale (DN).
3. Si l'on fait la somme de toutes les productions en
valeur réalisées par toutes les entreprises, le chiffre
obtenu correspondra au produit national (PN).

le circuit économique simplifié met en évidence une


équation fondamentale : PN = R N =D N
Nous sommes ici à la base du raisonnement
économique. Les fonctions de production, revenu,
dépense, répartition, sont donc étroitement
interdépendantes.
Chapitre II : les agrégats macroéconomiques

Rappel : Un agrégat est une grandeur synthétique (agrégée) mesurant le résultat de


l'activité économique.

1. Le calcul du PIB :

Les trois façons de calculer la richesse produite dans l’économie

- Optique PRODUITS : La richesse peut d’abord se mesurer en termes de production de Biens et de


Services. L’agrégat qui mesure la création de cette richesse au cours d’une période est le PIB (Produit
Intérieur Brut).

- Optique REVENU : Pour produire des biens et des services, les unités de production utilisent des facteurs
de production – travail et capital – et la richesse produite est redistribuée sous forme de revenus (en
monnaie ou en nature) aux divers agents économiques qui ont assuré la fourniture des facteurs de
production. Divers agrégats peuvent être utilisés pour mesurer ces revenus :
• le PNB (Produit National Brut) ;
• le RNB (Revenu National Brut) ;
• le RDB (Revenu Disponible Brut), etc.

- Optique DÉPENSES : La richesse produite va être utilisée sous diverses formes par ceux qui ont perçu les
revenus. Les agrégats de la dépense, ou de la DEMANDE, détaillent les utilisations qui sont faites de la
richesse produite. Cette richesse peut être consommée, investie, exportée, etc.
Chapitre II : les agrégats macroéconomiques

1. Le calcul du PIB : Remarque Valoriser la production des


services non marchands comme la somme
Les trois façons de calculer la richesse produite dans l’économie des coûts
Ce qui distingue fondamentalement les
activités marchandes et non marchandes, c’est
le prix. Pour les premières, les biens et
services produits sont vendus à des prix
observables par les acheteurs. Alors que les
services produits par les secondes sont
fournis gratuitement ou à un prix qui n’est
pas économiquement significatif, car sans
rapport avec les coûts engagés pour les
produire. Ainsi, le PIB résultant des activités
marchandes est valorisé aux prix de marché
alors que, pour les activités non marchandes,
la mesure de la production nécessite une
convention : la production est mesurée par la
somme des coûts de production (les
consommations intermédiaires, les salaires,
etc.). Les activités non marchandes ne
dégagent pas de profit, ce dernier est
constamment nul par convention.
Chapitre II : les agrégats macroéconomiques

1. Le calcul du PIB :

Le déflateur du PIB

En économie, le déflateur du PIB est un des indicateurs économiques permettant de mesurer l'inflation. Un autre
indicateur, plus courant, est l'indice des prix à la consommation.
De manière générale, un déflateur est un instrument permettant de corriger une grandeur économique des effets
de l'inflation.

Le déflateur du PIB est calculé à partir des évolutions du PIB nominal et du PIB réel:

PIB nominal = valeur du PIB mesurée aux prix de l'année courante ;


PIB réel = valeur du PIB aux prix d'une année de référence (à prix constants).

Le déflateur du PIB peut être utilisé par exemple pour déflater les composantes du PIB, de sorte que
l'augmentation cumulée de ces composantes corresponde précisément à l'augmentation du PIB aux prix de l'année
de référence.
De manière générale, et en fonction notamment du volume et de l'évolution des prix des importations et des
exportations, le déflateur du PIB s'écarte de l'indice des prix à la consommation, mais la différence est
habituellement faible.
Chapitre II : les agrégats macroéconomiques

2. Les relations entre le PIB et les agrégats de revenu

Les revenus dont disposent les divers agents dans une économie, se composent des paiements versés
aux « facteurs de production» travail et au capital à l’occasion de la production de richesse et dont le
montant équivaut au PIB. À cela s’ajoute le solde des échanges de différents types de revenus avec le
Reste du Monde.

Le revenu national brut (RNB) (Gross national income (GNI) en anglais) est une valeur assez proche du
produit national brut (PNB).
Il correspond à la somme des revenus (salaires et revenus financiers) perçus, pendant une période
donnée, par les agents économiques nationaux. Le RNB est la somme du PIB et du solde des flux de
revenus primaires avec le reste du monde.

Remarque : Le RNB est un concept identique au PNB qu'il remplace, comme le précise le Système
européen de comptabilité de 1995 (SEC 95).
Chapitre II : les agrégats macroéconomiques
3. Les agrégats de dépense
Les agrégats de la consommation
Chapitre II : les agrégats macroéconomiques
3. Les agrégats de dépense
Les agrégats de l’investissement

Remarque :
La FBCF des
ménages –
hors entreprises
individuelles –
n'est destinée
qu'à leur
logement ; les
autres biens
durables achetés
par les ménages
sont
comptabilisés
dans leurs
dépenses de
consommation
finale.
Chapitre II : les agrégats macroéconomiques
3. Les agrégats du commerce international
Chapitre II : les agrégats macroéconomiques
4. Les indicateurs de l’emploi

Le travail, comme facteur de production, peut être mesuré sur le plan microéconomique par le nombre de
travailleurs (effectif) ou le nombre d’heure de travail.
Sur le plan macroéconomique les économistes s’intéressent surtout à la population active disponible.
La population active occupée représente le niveau de l’emploi dans u pays bien déterminé.
Comment délimiter la population en âge de
travailler ?

La période de vie pendant laquelle les individus


peuvent occuper un emploi est différente d’un
pays à l’autre, ce qui peut empêcher les
comparaisons fiables. D’où l’intérêt d’une
définition internationale. Le problème, c’est qu’il
en existe plusieurs. Pire, un même organisme,
comme l’OIT (Organisation Internationale du
Travail), modifie sa définition selon les études
qu’il réalise : plus de 14 ans, plus de 15 ans, entre
16 et 67 ans…
Au Maroc : 15 ans et plus.
La population qui n’est pas en âge de travailler
est composée d’inactifs (enfants et
éventuellement retraités).
Chapitre II : les agrégats macroéconomiques
4. Les indicateurs de l’emploi
Rappel:
Le taux d’activité, le taux de chômage et le taux d’emploi
Un chômeur au sens du
Bureau International du
Travail (BIT) est une
personne âgée de 15 ans ou
plus :
q sans emploi durant une
semaine donnée ;
q disponible pour travailler
dans les deux semaines ;
q qui a effectué, au cours
des quatre dernières
semaines, une démarche
active de recherche
d’emploi ou a trouvé un
emploi qui commence
dans les trois mois.
Chapitre II : les agrégats macroéconomiques
5. La mesure de l’inflation
Actualité
Mesurer l’inflation suppose la définition du
niveau des prix. Quelle définition des prix Le Conseil de gouvernement a adopté, le 2 janvier
adopter ? La définition la plus usuelle du niveau 2020, le projet de décret n° 2-19-1083 fixant les
des prix repose sur l’indice des prix à la éléments entrant dans la composition de l’indice des
consommation: prix à la consommation (IPC).
Elaboré par le HCP, dans le cadre de la modernisation
de ses outils de statistiques, ce nouvel indice des prix
à la consommation aura comme année de base 2017,
au lieu de 2006 pour l’indice actuel. La couverture
Mesurer l’inflation à partir de l’indice des prix à géographique de l’indice sera, quant à elle, élargie de
la consommation ne tient compte cependant que 17 à 18 villes, avec l’ajout d’Errachidia représentant la
des biens qui sont consommés. En utilisant région de Drâa-Tafilalet.
l’indice des prix à la production, que l’on appelle La population cible est l’ensemble de la population
également le déflateur du PIB, comme définition urbaine marocaine. Quant au panier de référence de
des prix, nous tenons compte dans ce cas des prix l’indice, il se compose de douze catégories de biens et
de l’ensemble des biens produits par l’économie. services, ainsi que de 546 produits (dont 168 produits
Même si, dans la pratique, c’est davantage alimentaires et boissons non alcoolisées).
l’indice des prix à la consommation qui sert, le
plus souvent, de définition des prix afin de Source : https://www.lavieeco.com
mesurer l’inflation, l’étude du déflateur du PIB
n’est pas inintéressante.
Chapitre III : Le modèle keynésien simplifié

Introduction

La publication par John Maynard


Keynes de la Théorie générale de
l’emploi, de l’intérêt et de la
monnaie, en 1936, ouvre la voie à
l’édification d’une vision
alternative à celle de la théorie
classique, la macroéconomie,
dont le caractère macroéconomique
s’exprime à travers les fondements
du modèle keynésien simple

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Chapitre III : Le modèle keynésien simplifié
Introduction
la loi de Say
L’analyse keynésienne est en rupture avec l’analyse néo-classique
sur plusieurs points : Chaque offre crée sa propre demande

q L’économie n’est pas concurrentielle : Au contraire, elle est


dominée par une concurrence imparfaite (les monopoles et les
oligopoles).
q L’information n’est pas parfaite. L’état de l’économie dépend
donc largement de la vision des agents concernant le futur. La
production, l’investissement et la demande de monnaie
dépendent des anticipations.
q Remise en question de la loi de Say dont les limites ont été
confirmées par la crise de 1929.Il soutient l’idée selon
laquelle les entreprises produisent les quantités qui leurs sont
demandées
q Le rôle de l’Etat : Les mécanismes de régulation par le marché
peuvent donc être relayés par l’Etat qui intervient pour corriger
les insuffisances du marché.

Le modèle de Keynes postule que les prix et les salaires sont rigides, c’est-à-dire
qu’ils ne peuvent pas s’ajuster de manière instantanée pour résorber toute situation
de déséquilibre.
Chapitre III : Le modèle keynésien simplifié
Introduction
La relation « production-revenu-dépense » permet de
distinguer entre l’équilibre comptable et l’équilibre
macroéconomique. Dans l’analyse keynésienne, il peut
effectivement apparaître un déséquilibre macroéconomique,
c’est-à-dire un écart entre ce que les agents « souhaitent » et ce
qu’ils observent. C’est la fameuse différence entre
l’équilibre ex ante et l’équilibre ex post.

L’équilibre de sous-emploi
L’équilibre comptable :
est réalisé lorsque, les biens et services fournis sont égaux Les entreprises peuvent produire plus que ce
à la demande effective de biens et services. Il s’agit d’un que souhaitent les agents ; ou à l’inverse, elles
équilibre ex post puisqu’il est observable a posteriori, peuvent produire moins.
i.e. une fois que l’ensemble des échanges s’est produit. L’équilibre comptable – celui qui constate les
dépenses effectuées – peut ne pas coïncider
L’équilibre macroéconomique: avec l’équilibre macroéconomique – celui qui
ou équilibre ex ante, correspond à ce que les agents est souhaité initialement. D’où l’apparition de
souhaitent avant que des contraintes éventuelles (sous- déséquilibres qui ne permettent pas d’assurer
emploi, insuffisance de la demande effective) ne les le plein-emploi. On parle alors d’un équilibre
conduisent à réviser leurs plans. Il repose donc sur les de sous-emploi.
anticipations et la coordination des agents économiques. 29
Chapitre III : Le modèle keynésien simplifié

I. L’équilibre de sous-emploi

Qu’est ce que l’équilibre de sous-emploi

q L’équilibre de sous-emploi, également appelé l’équilibre keynésien, est « une tentative de


modélisation de l’intuition keynésienne » selon laquelle la demande cause l’offre et détermine le
niveau d’emploi.

q Le cadre keynésien correspond à un objectif d’analyse de court terme où les prix et les salaires
sont rigides et où l’aspect offre de l’économie est totalement négligé. Il s’agit ici de l’analyse de
l’équilibre du marché des biens et services où l’ajustement se fait non pas par les prix mais par les
quantités.

q L’équilibre global – que nous définissons comme l’équilibre sur le marché des biens et services
alors qu’un déséquilibre sur le marché du travail peut exister – se produit par la variation des
quantités et non par la variation des prix comme dans le modèle classique (pour qui l’équilibre
macroéconomique est un équilibre général).
Chapitre III : Le modèle keynésien simplifié
I. L’équilibre de sous-emploi La demande globale– est
notée D – est composée de la
De la demande effective à l’équilibre demande de biens de consommation
La vision keynésienne du fonctionnement de l’économie est (C) et de la demande de biens
totalement opposée à celle des économistes classiques. d’investissement (I).
À la loi de Say, Keynes oppose le principe de la demande effective. Ainsi :
Pour Keynes, la causalité entre l’offre et la demande
est inversée puisque c’est, selon lui, la demande qui
cause l’offre.

Le principe de la demande effective peut donc être résumé de la


manière suivante. C’est la demande qui détermine l’offre : la L’équilibre sur le marché
demande totale, composée de la consommation finale et de des biens et services est
l’investissement privé, détermine le volume de l’offre, c’est-à-dire le donc assuré lorsque :
volume de production des entreprises. Ce même volume d’offre
détermine, via la fonction de production des entreprises, le volume
d’emploi nécessaire pour assurer la production.

Cet équilibre sur le marché des biens ne signifie pas que l’économie soit dans une situation de plein-emploi. En
effet, si le niveau de la demande est faible, l’offre s’adapte, en produisant moins de biens, et l’équilibre entre l’offre
et la demande de biens est à nouveau assuré. Mais, en produisant moins – car la demande qui leur est adressée est
plus faible –, les entreprises demandent moins de travail, elles n’embauche pas voire licencient.
Chapitre III : Le modèle keynésien simplifié

I. L’équilibre de sous-emploi

L’équilibre épargne-investissement
Cette dernière équation représente l’égalité
La demande globale est exprimée par : entre l’épargne et l’investissement. Il s’agit d’un
équilibre macroéconomique.
La production, Y, donne lieu au versement de plusieurs Cette équation n’est, au final, qu’une autre
revenus que sont les salaires, les dividendes et intérêts, etc manière d’exprimer l’égalité entre offre et
(suite aux opérations de répartition). De plus, nous savons demande globales.
que le revenu national (somme des revenus distribués) se
répartit entre d’un côté la consommation (C) et, de l’autre, On peut mieux exprimer cette équation sachant
l’épargne (S). que l’épargne est fonction du revenu (Y) et que,
pour le moment, l’investissement est exogène
Ainsi : (I = I ).
0

On peut donc conclure que : Dès lors, l’équation devient :

Et enfin :
Chapitre III : Le modèle keynésien simplifié
C = cY + C0
I. L’équilibre de sous-emploi
La fonction de consommation Propension consommation
marginale à incompressible,
Au niveau macroéconomique, Keynes analyse la consommation consommer (PmC). c’est-à-dire le
suivant la loi psychologique fondamentale Il décrit la variation niveau de
« […] c’est qu’en moyenne et la plupart du temps les hommes de consommation consommation «
tendent à accroître leur consommation à mesure que leur revenu obtenue suite à une minimale » dont les
croît, mais non d’une quantité aussi grande que l’accroissement variation du agents ne peuvent
du revenu » (Keynes, 1936). revenu. se passer y compris
s’ils n’ont aucun
On peut déduire que revenu.
i) tout accroissement du revenu disponible entraîne un
Exemple N N+1
accroissement de la consommation
ii) le supplément de consommation est inférieur au supplément Revenu 1000 1400
de revenu. À partir de la loi psychologique fondamentale, Consommation 800 1100
Keynes stipule que la consommation (notée C) est fonction
Propension moyenne 80% 78%
du revenu courant (noté Y).
à consommer
Selon cette loi et d’un point de vue de la modélisation, la Propension marginale - 75%
fonction de consommation (la plus utilisée) est la fonction de à consommer (c)
consommation type : C = cY + C0. La PmC correspond à la variation de consommation
(notée ∆C) engendrée par une variation infinitésimale du
revenu (∆Y), soit : ∆C/∆Y = (1100-800/1400-1000) = 75%
Chapitre III : Le modèle keynésien simplifié
I. L’équilibre de sous-emploi
La fonction de dépense
Le revenu d’équilibre peut être calculé comme
suit .
Suivants les équations
précédentes nous pouvons
exprimer l’équation de la On sait qu’à l’équilibre
dépense globale comme suit :

C = cY + C0 + I0 Détermination
En remplace les fonctions de
consommation (C) et d’investissement (I) par
algébrique de leurs expressions respectives, on obtient :
Elle comprend :
l’équilibre
•une fonction de consommation
affine : C = cY + C0 ;
•une fonction d’investissement
exogène (ou autonome) : I = I0.
Donc , le revenu d’équilibre, noté Y*, serait :
(Niveau d’investissement
exogène)
Chapitre III : Le modèle keynésien simplifié
I. L’équilibre de sous-emploi

Le diagramme à 45 degrés
C
D

E
Détermination
graphique de
l’équilibre

E‘

Y
Y*
Chapitre III : Le modèle keynésien simplifié
I. L’équilibre de sous-emploi

TD n° 1

Soit une économie à deux catégories d’agents (entreprises et ménages)


dans laquelle la fonction de consommation est de la forme :
C = cY + C
L’investissement, autonome, est égal à I0. On sait que c = 0,8, C0 = 50 et I0=10.
a) Déterminez algébriquement puis graphiquement, la valeur du revenu
d’équilibre.
b) Vérifier algébriquement puis graphiquement, la valeur du revenu
d’équilibre suivant l’égalité épargne/investissement.
c) Que représente le point d’intersection entre ces deux courbes ? Pourquoi ?
Si l’on devait représenter la courbe C + S, à quelle courbe correspondrait-
elle ?
Chapitre III : Le modèle keynésien simplifié
I. L’équilibre de sous-emploi

TD n° 2

Les deux grands secteurs institutionnels d’une économie fictive se comportent de la


façon suivante :
– les entreprises investissent pour un montant : I0 = 230,
– les ménages consomment selon l’équation : C = 0,7Y + 250.

Travail à faire :

1. Exprimez le revenu d’équilibre en fonction de la demande autonome et


calculez le revenu d’équilibre de cette économie.
2. Le revenu de plein emploi est égal à 1 920. Dans quelle situation se trouve
aujourd’hui l’économie considérée ?
3. En gardant C0 et I0 inchangés, quelle devrait être la valeur de la propension
marginale à consommer des ménages pour que le revenu d’équilibre soit égal au revenu
de plein emploi.
4. En gardant c = 0,7, déterminez la variation de la demande autonome nécessaire pour
atteindre l’équilibre de plein emploi.
Chapitre III : Le modèle keynésien simplifié
II. Le multiplicateur keynésien

Le multiplicateur keynésien, ou multiplicateur


d'investissement, établit un rapport entre les dépenses
publiques et leurs effets sur les revenus globaux
disponibles.

D'après cette théorie, si l'État investit ou fait une politique


de relance (quitte à se financer par l'emprunt), ces
dépenses produiront un effet démultiplié sur la
production, l'emploi, et le niveau de vie des habitants.

Le principe du multiplicateur, s’inscrit dans le cadre


d’une vision dynamique. Cette vision s’appui sur le fait
que la demande globale se compose de la consommation
et de l’investissement et que lorsque ce dernier augmente
d’un montant de ∆I0, il provoque une augmentation du
revenu de ∆Y. Ainsi :
Chapitre III : Le modèle keynésien simplifié
II. Le multiplicateur keynésien

Exemple numérique

Un investissement initial (et unique) de 100 millions a été


injecté dans une économie fictive. Cet investissement a été
réalisé par l’acquisition des biens d’équipements auprès
des entreprises qui les produisent à l’aide de la main-
d’œuvre dont elles disposent et/ou qu’elles embauchent.
Cette activité productive se traduit par une distribution de
revenus pour un montant de 100 millions aux agents
économiques, qui vont ensuite utiliser ce revenu
supplémentaire, en partie sous la forme d’achat de biens
de consommation (à hauteur de 80 millions si l’on
suppose que la propension marginale à consommer est
égale à 0,8), et, pour le restant, soit 20 millions,
l’épargneront
Ces dépenses constituent alors des revenus pour des
commerçants, leurs fournisseurs et leurs employés. Ces
revenus sont à leur tour dépensés, sous la forme d’achat
de biens de consommation, toujours dans une proportion
égale à 0,8. Le montant supplémentaire de consommation
est alors égal à 80 * 0,6 = 64 millions
Chapitre III : Le modèle keynésien simplifié

II. Le multiplicateur keynésien Exemple numérique (suite)

k est appelé le multiplicateur d’investissement. Il est En appliquant la même logique que dans l’approche
également appelé le multiplicateur keynésien analytique, nous voyons que le multiplicateur est égal à :
élémentaire. L’équation suivante montre qu’un
accroissement de l’investissement autonome
provoque une augmentation plus que
proportionnelle du revenu d’équilibre car 0 < c < 1.

L’effet multiplicateur sera d’autant plus élevé que la


propension marginale à consommer (c) est élevée.

Avec :
Chapitre III : Le modèle keynésien simplifié
II. Le multiplicateur keynésien

TD n° 3
Chapitre III : Le modèle keynésien simplifié
II. Le multiplicateur keynésien

TD n° 4
Chapitre III : Le modèle keynésien simplifié

III. L’équilibre macroéconomique avec l’État Rappel : la politique budgétaire

3.1. Le rôle de l’Etat La politique budgétaire est un des principaux


instruments de la politique économique. Elle
consiste à utiliser le budget de l’État pour agir sur
On peut introduire le rôle de l’État dans le la conjoncture. Elle englobe l’ensemble des mesures
modèle keynésien simplifié sans réelles qui ont des conséquences sur les ressources et les
difficultés ni même modifications profondes des dépenses de l’État et qui visent à atteindre certains
caractéristiques de l’équilibre sur le marché des objectifs de politique conjoncturelle.
biens et services que nous avons étudier .

Pour déterminer le revenu d’équilibre en


introduisant le rôle l’État, on doit faire appel
aux :
q fonction d’imposition et
q fonction de dépenses publiques.

En principe avec les nouveaux modèles


on peut évaluer l’effet d’une politique
budgétaire de relance ou de rigueur.
Chapitre III : Le modèle keynésien simplifié

III. L’équilibre macroéconomique avec l’État

Nous allons maintenant introduire l’État dans la


modélisation afin de démontrer l’influence de l’État sur Le t est
l’activité économique. le taux le montant
montant
d’imposition d’impôt
total
3.2. Les fonctions d’imposition et de dépenses publiques marginal, forfaitaire
des
avec (autonome)
impôts,
La fonction de l’impôt 0 < t < 1
Sur le court terme (caractéristique du modèle de Keynes),
le montant des impôts dépendra principalement de la
conjoncture économique (donc du PIB) que ce soit pour Remarque :
les impôts directs ou indirects. Une fonction d’imposition exogène pourrait
Par exemple, en période de croissance, la consommation s’exprimer par : T = T0.
est augmente, les revenus distribués augmentent, donc les Des impôts totalement exogènes signifient
recettes fiscales de TVA (pour la consommation) et d’IR
qu’ils ne sont plus fonction du revenu. Un
(pour les revenus distribués) sont plus élevées.
La fonction d’imposition peut être donc exprimée par : montant « forfaitaire » (exogène) est décidé
par l’État.
Chapitre III : Le modèle keynésien simplifié

III. L’équilibre macroéconomique avec l’État Types de dépenses publiques au


3.1. Les fonctions d’imposition et de dépenses publiques Maroc (données 2019)

La fonction de dépenses publiques

•A part les intérêts de la dette que l’Etat doit payer, les dépenses
publiques sont consacrées à deux catégories de dépenses: :
- Les achats publics (consommations intermédiaires, FBCF, etc.)
- Les transferts vers les ménages (les salaires des fonctionnaires
ou les allocations chômage) ou les entreprises (subventions par
exemple).

Le montant des achats publics sont considérés comme exogènes.


C’est l’État qui décide du montant des biens et services qu’il
souhaite acquérir. Si nous appelons G les dépenses publiques,
dans ce cas :

Cette équation signifie que le montant des dépenses


publiques, G, est fixé de manière exogène par les APU à un
niveau égal à G.
Chapitre III : Le modèle keynésien simplifié

III. L’équilibre macroéconomique avec l’État


3.3. L’équilibre avec intervention de l’Etat
Nous allons supposer que les impôts que l’Etat va prélevé auprès des ménages
soient exogènes et on note :

En conséquence , le revenu disponible des ménages serait égal à :

Les dépenses publiques sont exogènes. On déduit donc:

Dès lors, nous pouvons exprimer la fonction de consommation comme suit :

Supposons, que l’analyse s’effectue pour une économie fermée (absence des
exportations et des importations), l’équilibre sur le marché des biens et services
s’écrit alors :

On remplaçant les termes de l’équations par leurs valeurs nous aurons :

De cette équation, on peut exprimer le revenu d’équilibre comme suit :


Chapitre III : Le modèle keynésien simplifié

III. L’équilibre macroéconomique avec l’État

TD n° 5 :

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