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SUPPORT DE COURS

ECONOMIE GENERALE

Niveau : BTS1

Spécialité : TC

Par : Dr. NJOYA Loudi


Ph.D en Economie Mathématique
Tél: (+237) 655 150 118
E-mail : njoya.loudis@gmail.com

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PLAN DU COURS

PREMIERE PARTIE : ECONOMIE GENERALE BTS1


CHAPITRE 0 : GENERALITES SUR L’ECONOMIE GENERALE
CHAPITRE 1 : LES ENTREPRISES : LA PRODUCTION DES BIENS ET SERVICES
CHATITRE 2 : LES MENAGES : LA CONSOMMATION DES BIENS ET SERVICES
CHAPITRE 3 : LA STRUCTURE DES MARCHES ET LA FORMATION DES PRIX
CHAPITRE 4 : FORMATION ET REPARTITION DES REVENUS
CHAPITRE 5 : LES ELEMENTS DE LA COMPTABILITE NATIONALE
CHAPITRE 6 : L’EQUILIBRE ECONOMIQUE
CHAPITRE 7 : LA BALANCE DE PAIEMENT
CHAPITRE 8 : LA MONNAIE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE
CHAPITRE 9 : L’ETAT ET SES INTERVENTIONS

FICHE DES TRAVAUX DIRIGES (TD)


ELEMENTS DE BIBLIOGRAPHIE
N. Gregory Mankiw, (2016), Macroéconomie, 7ème édition traduite par Jihad C. El Naboulsi, De Boeck
Supérieur, collection Ouvertures Economiques 800 pages.
Charmettant Herve, Sebastien Georges, Vallet Guillaume, (2017), Comprendre l'économie, questions
économiques contemporaines, 2e édition, De Boeck Supérieur, collection Ouvertures
Economiques, 192 pages.
Cyriac Guillaumin, (2014) Macroéconomie, Collection Aide-Mémoire, Dunod, 304 pages.
Patrick Villieu, (2008), Macroéconomie : Consommation et Epargne, Collection Repères, La
Découverte, 128 pages.
Gérard Klotz, (1994), Exercices de comptabilité nationale. DEUG, Sciences économiques et AES,
MASS, BTS, IUT. Editeur Armand Colin.
Edith ARCHAMBAULT, (1994), Comptabilité nationale, Edition ECONOMICA, 5ème édition.
Alain REDSLOB, (2000), Introduction à la macroéconomique, DUNOD.
.

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Objectifs pédagogiques du cours : Ce cours vise à éclairer la lanterne des jeunes

apprenants sur les notions fondamentales en économie. En d’autres termes, à la fin de ce cours,
l’apprenant devra être capable de manipuler les notions qui sont au départ de l’analyse économique.

CHAPITRE 0 : L’ECONOMIE ET SON DOMAINE

Objectif du chapitre : Ce chapitre vise à fournir aux jeunes étudiants une compréhension facilitée
des notions fondamentales en économie i.e. Celles qui sont au départ de l’analyse économique.
Le chapitre portera ainsi sur quelques définitions essentielles, ensuite, les notions de besoins et biens
économiques seront présentés. Les deux dernières sections présenteront de manière sommaire les
éléments relatifs à la comptabilité nationale.

INTRODUCTION
Considérée comme la science qui doit permettre l’allocation optimal des ressources rares face
aux besoins illimités depuis son apparition jusqu’à nos jours, les sciences économiques ont
beaucoup évolué, mais cependant les problèmes sociaux persistent toujours. Par conséquent l’on
peut se poser la question de savoir Quelle est de facto notre connaissance effective des sciences
économiques, sciences inexactes et comment pouvons-nous à la lumière de celles-ci résoudre les
problèmes économiques et sociaux qui se posent à nous actuellement ? Suite à cette interrogation,
la quête de nos connaissances économiques à ce niveau repose sur trois axes majeurs à savoir :
l’analyse de l’objet de la science économique, la présentation des grands axes de l’histoire de la
pensée économique et l’examen des principaux systèmes économiques.

I. L’OBJET DE LA SCIENCE ECONOMIQUE


Les individus ont des besoins et le champ d’étude de la science économique est de s’intéresser à la
manière dont ceux-ci utilisent et ajustent leurs ressources pour satisfaire ces mêmes besoins.

A. LE SUJET ECONOMIQUE, UN ETRE A SATISFAIRE

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On peut considérer les besoins des hommes comme illimités. La satisfaction des besoins, la lutte
contre la rareté sont au centre de l’action économique. Mais les besoins étant illimités et les
ressources limitées, le choix s’impose.

1. Des besoins illimités (on distingue trois caractéristiques majeures):

- La multiplicité (aux besoins élémentaires ou physiologiques s’ajoutent les besoins


matériels et de culture dont la nature et l’accumulation sont liés à l’environnement
social de l’individu.)

- La satiabilité (la satisfaction du besoin diminue son intensité, ainsi on ne mangera


pas deux fois plus parce que l’on gagne plus d’argent.)

- L’interdépendance (certains besoins sont substituables et d’autres complémentaires)

Pour l’économiste le besoin n’est intéressant que s’il est associé à une action économique
destinée à le combler.

2. Des biens limités.


Les biens sont plus ou moins rares et peuvent dépendre de facteurs de production (capital et
travail) relativement rares ou de ressources naturelles épuisables.
Critères de classification des biens :

Nature physique des Utilisation des biens issus de la


biens production

Biens de Biens de Biens


Biens production
Services consommation intermédiaires
matériels finals
( physiques)

3. Choix économique et actes de la vie économique

L’individu est conduit à faire des choix économiques rationnels afin d’ajuster la satisfaction de ses
besoins (illimités) à ses ressources (rares). Ces choix, s’appuyant sur le calcul économique, sont
relatifs à la production (nature et quantité des biens à produire plus facteurs de production et

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méthode de production adéquates); à la répartition ( consommateurs ciblés plus répartition du
revenu de la production); à la dépense (consommer, investir, épargner).

B. LA NATURE ET LA METHODE DE LA SCIENCE ECONOMIQUE

La science économique est « la science de l’administration des ressources rares », elle s’intéresse
aux modalités de la gestion de cette même rareté face à des besoins illimités. On distingue ainsi
l’échange, la contrainte, et les transferts. Pour cela elle s’appuie sur une méthodologie distinguant
trois champs d’étude : la microéconomie, relative aux comportements individuels du
consommateur ou de l’entrepreneur, la macro économie, à l’échelle d’une nation, et la méso
économie, (à mi-chemin entre la micro et la macro économie, elle prend en compte des groupes
significatifs d’individus).

II. LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE

La science économique retiendra trois grands courants de pensée économique apparus chacun dans un
contexte précis et adapté à leur temps : le libéralisme au XVIIIème siècle, le marxisme au XIXème siècle
et le keynésianisme (pendant les « trente glorieuses »)

A. LE COURANT LIBERAL

Le courant libéral se compose de deux écoles de pensée : classique à la fin du XVIIIème siècle
et néoclassique à la fin du XIXème siècle.

1. Le courant libéral classique

Le courant libéral classique naît pendant la Révolution industrielle, période d’importantes


innovations techniques, de procédés et de transformations sociales. On retiendra Adam Smith
(La recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776 ), Malthus, D. Ricardo
(Principes d’économie politique, 1871 ) et Jean – Baptiste Say comme les principaux théoriciens
classiques communément appelés les « théoriciens de l’offre. Ainsi, d’après la loi des débouchés
de Jean – Baptiste Say, l’offre de biens crée une demande équivalente.
La théorie libérale classique repose sur trois points essentiels :
- L’INDIVIDUALISME ECONOMIQUE

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- L’AFFIRMATION DE LA L’EQUILIBRE ECONOMIQUE
- LA PERMANENCE DE LIBERTE ECONOMIQUE

2. Le courant libéral néo-classique

Le courant libéral néo-classique apparaît dans la seconde moitié du XIXème siècle (avec des auteurs tels
Walras, Marshall, Pareto). Celui-ci est moins une critique qu’un renouvellement du courant libéral. Le
courant libéral néo-classique se distingue du courant classique par les deux éléments suivants :

L’APPROCHE LA NOTION
MICRO ECONOMIQUE et D’EQUILIBRE GENERAL

1. L’individu, rationnel, recherche son intérêt propre et s’appuie sur la propriété privée
2. Le marché se régule seul (la main invisible). L’intervention de l’état est proscrite sauf en cas
de libéralisation des contraintes pesant sur le marché. Le marché s’équilibre seul en fonction
de l’offre et de la demande. Il en va ainsi pour les prix et les salaires

La pensée libérale néo-classique a su évoluer et, depuis les années 70, on assiste à l’apparition
d’écoles libérales nouvelles ; l’Ecole de Chicago (le monétariste Milton Friedman), l’Ecole des
choix publics (J. Buchanan), l’Ecole de l’économie de l’offre (A. Laffer avec le « trop d’impôt tue
l’impôt ») et la Nouvelle école classique (J. Muth).

L’individu rationnel ou homo L’équilibre se situe tant au niveau


oeconomicus perçoit le concept d’utilité individuel (producteur ou
marginale (unité supplémentaire). La consommateur) qu’au niveau de
valeur d’un bien dépend non de son coût chaque marché.
de production mais de son utilité, perçue
par le consommateur

B. LE COURANT MARXISTE

Le XIXème siècle est synonyme de capitalisme industriel et de détérioration de la condition


ouvrière. Deux courants de contestation apparaissent dans ce contexte : le socialisme et le
marxisme. La pensée marxiste, profondément anticapitaliste, repose sur trois ponts essentiels (ici
concernant le domaine économique).

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LA NOTION DE LES CONTRADICTIONS LA PROPRIETE COLLECTIVE
PLUS VALUE DU CAPITALISME DES MOYENS DE PRODUCTION

L’exploitation des Le capitalisme est voué à


ouvriers est source de l’autodestruction, la paupérisation
profit. La plus-value toujours recherchée mène à un blocage
est la différence entre du système. Le socialisme devrait
le salaire versé à prendre la relève.
l’ouvrier et la valeur
que son travail permet
d’ajouter au profit.
La pensée marxiste, pour certains devenue obsolète, s’est néanmoins renouvelée, notamment en
France avec l’Ecole de la régulation (Aglietta, Boyer, Mistral), proposant une typologie fondée
sur la distinction entre régulation concurrentielle et monopoliste et entre le régime
d’accumulation extensive et intensive.

C. LE COURANT KEYNESIEN

La pensée de Keynes (« théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie ») se situe dans


le contexte de crise des années 1930, soit la crise du modèle économique libérale. Sa pensée
s’ordonne autour de trois axes majeurs : une analyse macro-économique, l’existence possible
d’une situation durable d’équilibre de sous-emploi et une intervention nécessaire de l’Etat.
Contrairement aux classiques (ou théoriciens de l’offre) Keynes place son analyse du coté de la
demande. La pensée keynésienne a beaucoup influencé les politiques économiques après la
seconde guerre mondiale. Le néo-keynésianisme (ou courant de la théorie du déséquilibre)
constitue un approfondissement et un dépassement du keynésianisme traditionnel.

III. MODELE D’ORGANISATION DE LA SOCIETE ET SYSTEME ECONOMIQUE

Chaque grand courant de pensée économique se place dans un contexte précis et propose un modèle
d’organisation de la société ou « système économique ».

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Tableau récapitulatif des principaux courants de pensée économiques et leurs
caractéristiques

Libéral Marxiste Keynésien


Courants de Classique et néo-
pensée classique
économique XVIII et XIXème XIXème siècle XX ème siècle
siècle
Modèle Capitaliste Mixte
d’organisation (vision micro et Socialiste (vision
de la société macroéconomique macro)

Régime de Collective ou
Privée Mixte
propriété étatique

Système de Marché Marché et état


Etat
régulation (main invisible) (interventionnisme)

Les revenus
Instruments de Prix d’équilibre fixés Planification ou prix (niveau de la
régulation par le marché imposés demande niveau de
l’offre équilibre)
Néanmoins les modèles ci-dessus restent de facto théoriques.

CHAPITRE 1 : LA REPRESENTATION DE L’ACTIVITE


ECONOMIQUE : LE CIRCUIT ECONOMIQUE

Le comportement des agents économiques, les opérations économiques, sont interdépendantes.


En effet la reprise d’une branche de l’activité économique aura des répercussions dans une autre
et ainsi de suite. Le circuit économique nous permet de représenter les formes d’un système
cohérent, les principales relations entre agents et autres opérations.
I. LES AGENTS ECONOMIQUES ET LEURS OPERATIONS
Afin que l’analyse macro-économique soit pertinente et ajustée à la réalité complexe de l’économie, la
comptabilité nationale propose la typologie suivante :

1a Les agents économiques

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- Les ménages
- Les entreprises
- L’Etat
- Le reste du monde (l’extérieur)

1b Opérations économiques
- Opérations sur biens et services
- Opérations de répartition du revenu
- Opérations financières

Opérations élémentaires :

 Production
 Investissement
 Consommation

De par la multitude des agents économiques, la comptabilité nationale les a regroupés en sept secteurs
institutionnels (Ménages, sociétés et quasi-sociétés non-financières, institutions financières, entreprises
d’administrations publiques, administrations privées, reste du monde) selon la fonction économique
principale qu’ils occupent (Production, Consommation, Travail).

L’équilibre emploi – ressources des opérations sur biens et services

On ne peut utiliser ou employer que ce dont on dispose. Ainsi la comptabilité nationale ou celle des
entreprises se doivent de respecter un équilibre entre emplois et ressources.

Les ressources disponibles pour l’économie

La valeur crée par la production (P) Les importations (M)

Les emplois des ressources disponibles

Les La La formation
consommations consommation brute de capital Les variations de stocks Les exportations
intermédiaires finale fixe
CI CF FBCF VS X
L’équilibre emploi – ressources se traduit par l’égalité suivante : P + M = CI + CF +FBCF + VS + X

II. LE CIRCUIT ECONOMIQUE DANS LE CADRE NATIONAL

A. LA NOTION DE FLUX ET DE CIRCUIT ECONOMIQUE

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1. Circuit dans une économie stationnaire avec deux catégories d’agents économiques : Soit le
schéma d’une économie très simplifiée représentant les flux entre deux agents économiques :
CONSOMMATION

Règlement des achats des


biens et services
ENTREPRISES MENAGES
BIENS ET SERVICES DE
C ON S OM MA T IO N

Fonction de production Fonction économique


des biens et services uniquement de consommation
BIENS ET SERVICES DE
PRODUCTION (TRAVAIL)

Versement de revenus

Flux Réel
Fux monétaire, (contrepartie des flux réels).

Ici le montant des revenus distribué (Y) est égal à celui de la consommation (C). Y = C Néanmoins,
cette représentation, trop simplifiée, exclue toute autre opération économique, comme
l’investissement, la variation de stock ; l’épargne et ne peut donc pas conduire à une croissance ou un
développement durables.

2. Circuit dans l’économie dynamique avec deux catégories d’agents économiques :

Ménages
Entreprise
( demande de biens ( épargne)
de production)

C
I S

Y
Pour D : demande globale adressée aux entreprises D=C+I
Soit Y=C+S

L’équilibre ou bouclage du circuit est atteint lorsque la demande des biens de production est égale à
l’épargne S.

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Autrement dit, pour que l’offre soit égale à la demande il faut que l’épargne soit égale à
l’investissement : I =S.

B. LE CIRCUIT D’ENSEMBLE DE L’ECONOMIE NATIONALE

1. Le rôle des institutions financières :

Financement des entreprises

Financement interne Financement externe Emission des titres

Autofinancement Crédit Obligations Actions

L’épargne des ménages sert, elle, à l’acquisition d’actifs réels (immobilier) ou financiers. Les institutions
de crédit mettent en relation la demande et l’offre de capital des entreprises et des ménages.
En France le taux d’investissement est faible (16% en 1992), et le taux d’autofinancement important (il
dépassait les 117% en 1998).

2. Le rôle des administrations :


Les ressources des administrations publiques sont les prélèvements obligatoires (PO), ceux-ci
servent à produire des services non-marchands et à distribuer des revenus de transfert aux
ménages. Elles peuvent, comme les entreprises, faire appel à un financement externe, émission
de bons du Trésor ou emprunts.

III. LES INTERDEPENDANCES ECONOMIQUES ENTRE LES NATIONS


La mondialisation est une réalité, celle-ci implique, par définition, une interdépendance entre les
différents partenaires économiques (nations).

A. LA DESCRIPTION DES FLUX ECONOMIQUES AVEC LE RESTE DU MONDE

Les économies nationales, interdépendantes, échangent entre elles biens, services et capitaux.

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IMPORTATIONS

ACHATS DE TITRES MENAGES


Versements de revenus
RESTE DU Crédits Sur le territoire
MONDE INSTITUTIONS
DE CREDIT national
dépôts
importations
versements de revenus
ENTREPRISES
exportations
versements de revenus

Le coefficient de dépendance est un ratio qui permet de mesurer la dépendance d’un pays à l’égard de
ses échanges externes.

Coefficient de dépendance = Importation + Exportation


PIB

B. LA NATURE ET LA PORTEE DU PHENOMENE D’INTERDEPENDANCE


ENTRE NATIONS
Les échanges internationaux se basent sur l’inégale dotations des pays en ressources naturelles,
main d’œuvre ou capital (théorie des avantages comparatifs de Ricardo et théorie de Vernon +
nouvelle DIT et DIPP).
Il en résulte néanmoins des rapports de force inégaux de domination et soumission politique et
économique (la Triade face au PED). La mondialisation peut être pleine d’opportunités ou de
contraintes, selon les pays et leur structure économique et sociale. L’ouverture vers l’extérieur
n’est pas source de croissance et de développement pour tous les pays participant aux échanges
internationaux, pour certains elle est source de contraintes politiques et économiques.

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CHAPITRE 2 : LES ENTREPRISES : LA PRODUCTION
DES BIENS ET SERVICES

SECTION1 : ENTREPRISES : DEFINITION, CLASSIFICATION ET DYNAMIQUE


CONTEMPORAINE
I- DEFINITION
Entreprise : c’est une cellule économique et sociale financièrement autonome, spécialisée dans
la production des biens ou des services, vendus sur le marché en vue de satisfaire les besoins de
sa clientèle et de réaliser des profits.
Entreprise personne physique (entreprise individuelle) : c’est la propriété d’une seule personne
qui engage ses capitaux personnels dans son affaire.
Entreprise personne morale : c’est une organisation dotée de la personnalité juridique et de
l’autonomie financière spécialisée dans la production des biens ou des services, vendus sur le
marché en vue de satisfaire les besoins de sa clientèle et ou de réaliser des profits.
Entreprise industrielle : c’est une entreprise qui est spécialisé dans la transformation des matières
premières en biens de production ou en bien de consommation.

II- Classification des entreprises


Les types d’entreprises varient selon les critères de la nature juridique, de la taille et du domaine
d’activité.
Selon le critère de la nature juridique, on distingue :
- les entreprises individuelles
- les sociétés des personnes (société et non collectif, et les sociétés en commandite simple)
- Les sociétés des capitaux (Les SARL et sociétés anonymes)
- Les sociétés civiles (sociétés non commerciales)
- Les entreprises publiques (entreprise dont la propriété et la gestion relèvent en tout ou en
partie de l’Etat ou d’une collectivité publique) Selon le critère de la taille, on distingue :
- Les très petites entreprises
- Les petites et moyennes entreprises
- Les grands groupes

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Selon le critère du domaine d’activité, on distingue :
- Les entreprises du secteur primaire (spécialisées dans l’exploitation du sol)
- Les entreprises du secteur secondaire (spécialisées dans la transformation des matières
première en produits finis ou semi finis)
- Les entreprises du secteur tertiaire (spécialisés dans la commercialisation des produits finis
ou semi finis)
III : LA CONCENTRATION DES ENTREPRISES ET L’INTERNATIONALISATION
DE LA PRODUCTION
1-Définition :
La constitution d'un groupe. Un groupe se définit comme un ensemble de société juridiquement
indépendante, mais formant une même unité économique en raison des liens financiers très étroits.
Dans ce cas de figure, toutes les combinaisons sont possibles (participation indirecte, directs,
réciproques, constitution d'un holding à la tête d'un groupe, etc.) concentration des entreprises et la
concurrence.
Au sens large, la concentration se définit comme toute opération juridique tendant à créer une unité
de décision entre des entreprises, dans le but d'en accroître la puissance économique. Dans un sens
un peu plus étroit, il s'agit d'opérations juridiques tendant à créer une unité de décision entre des
entreprises soit par la création de liens structurels qui modifient l'identité juridique des entreprises
intéressées (il peut s'agir de fusion par exemple), soit par la création de liens financiers laissant
subsister l'indépendance juridique des entreprises en cause. La concentration apparaît donc comme
un phénomène d'évolution dans le temps et l'espace, un symptôme de croissance.
2- Causes et objectifs
Les firmes sont appelées à se regrouper pour des motifs diversifiés, liées à la fois à leur
environnement général et à leurs objectifs spécifiques.
D’une manière générale, le regroupement de moyens permet soit de réduire la concurrence, soit de
la contrôler partiellement, de bénéficier d’économies d’échelle de production et de
commercialisation (accords Renault Volvo par exemple), de regrouper les moyens de recherche, de
bénéficier de diverses synergies (HP –Compaq par exemple) et d’atteindre de nouveaux marchés
géographiques (Renault Nissan par exemple).
De manière plus spécifique le regroupement d’activité permet de retirer plusieurs formes
d’avantages : la complémentarité de produits dans l’objectif de diversification de la gamme (Perrier

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Nestlé par exemple) ; la complémentarité de savoirs faire complémentaires (BNP Paribas par
exemple) ; la complémentarité commerciale par l’extension des réseaux de distribution.
3- Les voies de la concentration
On distingue trois voies principales de concentration :
La concentration horizontale regroupe des firmes au sein d’un même secteur, fabriquant le même
produit principal afin de réduire des coûts de production par l’économie d’échelles. Dans les
services, c’est le cas du groupe Accord, avec les enseignes Formule 1, Ibis, Novotel, Mercure et
Sofitel.
La concentration verticale regroupe des firmes situées à différents stades du processus productifs
au sein d’une même branche, dans les filières industrielles notamment, afin de s’assurer la sécurité
des approvisionnements (intégration ascendante, tel que Michelin) ou des débouchés (intégration
descendante, tel que Vivendi Universel).
La concentration diagonale, ou conglomérale regroupe des entreprises dont l’activité appartient à
des branches différentes et techniquement non complémentaires, afin de répartir les risques et de
s’assurer de la rentabilité des capitaux. Par exemple General Electric est un conglomérat présent
dans les services financiers (Sovac en France), dans l’audiovisuel (RCA-NBC), le nucléaire, la
motorisation aéronautique, les chemins de fer (locomotives), les turbines à gaz, l’électroménager
etc.…
4 – La mesure de la concentration
La concentration peut être mesurée par la part des 4 (ou N) premières entreprises dans un secteur
donné. La part peut être évaluée sur la valeur ajoutée, le CA, ou l’effectif. L’enquête du Sessi
montre ainsi que le secteur le plus concentré est celui de l’énergie (les 4 premiers groupes y
détiennent 80% de la VA et 76% des effectifs salariés), suivi par l’industrie automobile. A l‘inverse
les secteurs de l’éducation, santé et action sociale ou celui de l’immobilier sont les moins dominés.
La fusion-absorption se caractérise par l'absorption d'une société par une autre. La société
absorbante verra son patrimoine gonflé par celui de la société absorbée. La société absorbée
disparaît mais il n'y a pas, comme dans le cas précédent, de création...
La scission il s'agit de l'éclatement d'une société en plusieurs entités distinctes. Par exemple, si une
société A fait l'objet d'une opération de scission, elle pourrait éclater en 2, 3,4, etc. sociétés plus
petites. Juridiquement, la société A disparaît par dissolution. La scission se caractérise donc par un
éclatement des patrimoines.

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L'apport partiel d'actif : dans ce cas, une société opère un apport en société au profit d'une
autre société. Par exemple, si la société A réalise un apport partiel d'actif au profit de la société B.,
cette dernière remettra à la société à des titres en contrepartie de cet apport. Dans tous les cas, les
sociétés sont obligées d'accomplir un certain nombre de formalités juridique et financière : -- dépôt
au greffe du tribunal de commerce, rédaction d'un projet, publicité légale, évaluation des opérations
sur le plan financier, paiement de droit d'enregistrement sur le plan fiscal, etc.
5 - Les types de concentration
a- La concentration sociétale
Par la voie des fusions, acquisitions…, elle modifie la personnalité juridique des personnes
morales, par l’altération de la raison sociale, du capital, et de la répartition des propriétaires dans le
pacte d’actionnaire. La concentration sociétale modifie le contrôle, ou l’indépendance de la firme.
En droit,« La concentration est l'opération juridique résultant généralement d'une entente conclue
entre deux ou plusieurs entreprises ou entre des groupes d'entreprises qui, soit par voie de fusion,
soit par le jeu du contrôle qu’exercent certains de leurs dirigeants, soit encore par des prises de
participations dans leur capital respectif ou par la création d’une entreprise ou d’un groupement
commun ou de toute autre manière, parviennent à contrôler tout ou partie de l’ensemble de ces
entreprises et donc les activités économiques qu’elles exercent» La concentration sociétale se
matérialise par des fusions, absorptions, acquisitions (Air France
– KLM) mises en œuvre par plusieurs techniques financières :
Le ramassage en bourse (achat de titre à vendre sur le marché),
L’OPE, ou offre publique d’échange qui permet à une société de prendre le contrôle d’une
autre firme par échange de titre, donc sans coût budgétaire immédiat,
L’OPV, ou offre public de vente,
L’OPA, ou offre public d’achat.
L’opération la plus courante est l’OPA qui peut prendre deux formes :
L’OPA amicale qui résulte d’une entente préalable entre les parties. Cet accord préalable entre
les parties ne pose, a priori, pas de difficultés spécifiques.
L’OPA hostile, qui permet (en cas de réussite) de prendre le contrôle d’une société en dépit de
l’opposition des dirigeants de la firme menacée.

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L’OPA hostile peut avoir deux finalités : Une finalité industrielle (ou productive) par l’achat d’une
activité de complément (Mital-Arcelor) ou de diversification de proximité (BNP-ParisBas). Mais
l’OPA hostile peut rechercher une finalité financière dont l’objectif est alors de réaliser les actifs à
court terme par la vente par appartement, c'est-à-dire par la vente séparée des divers actifs de la firme
(siège social, brevet, marque, outils industriels, réseau de distributeur etc.…. Contrairement à la
logique industrielle l’emploi et l’activité productive sont ici directement menacés.
L’attaquant (ou « raider ») propose au public ou à une partie minoritaire du pacte d’actionnaires de
racheter les titres à un cours supérieur à celui du marché. La firme menacée peut réagir alors par
surenchère (au risque d’un coût élevé pour les deux parties), ou par l’information aux actionnaires
des conséquences négatives de l’opération de rachat (annonces par voie de presse lors des opérations
Sanofi-Synthlabo, Total Elf, BNP Société générale etc..), ou bien par le rachat de ses propres actions
(particulièrement onéreux lors d’une OPA).
b – La concentration contractuelle
Par la voie d’opérations d’impartition, elle permet à des sociétés qui restent juridiquement
indépendante de collaborer à des projets communs. Cette situation peut concerner des entreprises
rivales, qui produisent en commun un même bien (aux distinctions commerciales près), pour se
concurrencer sur les marchés (construction en commun de monospace entre Fiat et PSA, ou entre
Ford et VW par exemple).
Cette stratégie de coopération, ou d’alliance, peut prendre diverses formes : franchises (Laines
Pingouin, Singer), Concessions exclusives (automobile), GIE ou GIEE (Airbus jusqu’en 1999), co-
entreprises ou joint-venture, (Acer IBM, Air France Delta Air Line,) portage (PME qui utilise le
réseau commercial d’une grande
c– Les groupes
La concentration donne naissance à des groupes, c'est-à-dire à un ensemble de firmes, liées entre
elles par des liens de capitaux, et donc de contrôle, organisé autour de l’entreprise principale (à
l’origine du regroupement), ou société mère. Un groupe est donc un ensemble de sociétés contrôlées
par un même centre de décision (tête de groupe). Le contrôle correspond ici à la détention directe
ou indirecte de plus de la moitié du capital social de la société. Par exemple, Carrefour, Auchan ou
Casino sont des groupes commerciaux. Dans le commerce, d’autres formes d’organisation existent,
autour des réseaux d’enseigne : par exemple, Inter marché, Leclerc ou Système U correspondent à
des groupements de commerçants indépendants. d-Les mouvements de concentration :

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Les entreprises se regroupent pour des raisons industrielles, commerciales ou financières.
Groupe de sociétés : c’est un ensemble d’entreprises dont les principales orientations stratégiques
et la gestion sont le rôle d’un centre de décisions unique (la société mère). Un groupe de sociétés,
est la prise de contrôle de plusieurs filiales par une société mère.
Société de portefeuilles (Holding) : c’est un ensemble d’entreprises (filiales et participations) reliées
financièrement à une société mère qui définit la stratégie mais qui ne les gère pas.
Les effets positifs de la concentration :
Maître des fonctions et des services en commun ;
 La diminution des coûts ;
 Augmenter les débouchés ;
 Augmenter la force et les atouts par rapport aux grands groupes concurrents ;
 Permettre le développement de l’entreprise ;
 Créer des synergies entre les entreprises du groupe ;
 Répartir les risques financiers et commerciaux ;
 Obtenir une position dominante sur le marché.
Les effets négatifs ;
Quand une entreprise se constitue en groupe d’entreprises, elle se restructure
SECTION I : LA NOTION DE PRODUCTION
La production est l’activité économique socialement organisée consistant à créer des biens et
services s’échangeant habituellement sur le marché. On distingue la production marchande et non
marchande.
I. La production marchande et la production non marchande
La production marchande s’échange sur un marché et les revenus qu’elle engendre doivent du
moins couvrir les coûts de production. Les sociétés non financières et les ménages (en particulier
pour ce qui concerne l’autoconsommation) sont les principaux producteurs de biens marchands. La
production de biens marchands peut également être une activité annexe des autres agents, comme
par exemple les administrations publiques qui publient des livres (Imprimerie nationale, journaux
publiés par le MINFI ou par d’autre ministère).
La part des différentes activités dans la production totale varie avec le temps. On observe ainsi
un recule relatif de la part de l’agriculture et une augmentation relative de la part des services
(transports, des loisirs et de la santé). La part de l’industrie a tendance à augmenter avec le

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déclin de l’agriculture mais elle décline avec la montée des services. Au Cameroun, le secteur
primaire (agriculture) représente environ 35% du PIB, le secteur secondaire (industrie) 25% et
le secteur tertiaire (service) 40%.
La production non-marchand réalisée par les administrations vise à répondre à des besoins
satisfaits hors marché (sécurité, enseignement public). Néanmoins certaines activités comme
l’enseignement ou la santé peuvent être à la fois des productions marchandes et non-marchand.
PRODUCTION PRODUCTION
MARCHANDE NON-MARCHANDE

Les acteurs de la production Tous les secteurs Administrations


institutionnels à l’exception publiques ou
des administrations privées
Champ de la production Biens et services destinés à Services destinés à la
une consommation collectivité, dits
individualisée indivisibles
L’évaluation de la Au prix du marché, prix Egale ou quasi égale aux
production rémunérateur pour les coûts de production donc
producteurs gratuits ou quasi
gratuits.

SECTION II. LES FACTEURS DE PRODUCTION ET LA FONCTION DE PRODUCTION


Les entreprises se servent des facteurs de production (travail, capital et consommation intermédiaire)
pour réaliser des biens et service. Ces facteurs peuvent être substituables et complémentaires. Cette
production se fait de façon optimale (obtenir un profit au moindre coût)
I. Les facteurs de production
1. le travail
Le travail est un facteur de production et, à ce titre, un élément essentiel de l’économie. Cette notion
renvoie à une problématique complexe s’interrogeant sur son coût, sa quantité, sa nature et sa
définition même. Les évolutions du Travail sont aujourd’hui encore au centre de nombreux débats.
La demande en travail qualifié augmente au détriment de celle en travail peu qualifié. Le
progrès technique (théorie de la destruction créatrice de Schumpeter) serait à l’origine de

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cette évolution. Pour contrer et humaniser celle-ci l’Etat mène une politique active de
l’emploi s’efforçant de former les actifs peu qualifiés afin de les reconvertir dans des
secteurs plus porteurs.
Gary Becker (prix Nobel d’économie) considère le travail comme du capital humain. En effet, en
investissant dans ce capital ci (politique de formation + dépenses de santé + temps consacré à la
recherche d’un meilleur emploi) la productivité augmentera et sera source de croissance économique
ce qui est rentable à long terme aussi bien pour l’Etat que pour les individus bénéficiant de ces
politiques.
2. le capital
Le capital est un facteur de production tout aussi important que le travail. Il est accumulé en partie
grâce à l’investissement. L’investissement renvoie quant à lui à la notion de progrès technique. En
effet, on n’investit pas dans du matériel obsolète. Aujourd’hui le capital a tendance à se substituer au
travail ce qui modifie la combinaison des facteurs de production. Ce phénomène est dû au progrès
technique. Le progrès technique regroupe les innovations de produits (mise au point de produits
nouveaux), de procédés (procédés de fabrication) et d’organisation du système productif. Depuis la
fin du XVIIIème siècle, trois révolutions industrielles se sont succédé. Certains parlent aujourd’hui
de la quatrième révolution industrielle, ce qui fait référence à l’électronique et autres technologies de
l’information. La croissance du PIB résulte de la contribution du travail et du capital. Mais à cela
s’ajoute un résidu, que l’on explique comme l’intervention du progrès technique. En effet celui-ci
stimule à la fois l’offre et la demande. Le progrès technique influe sur l’utilisation des facteurs de
production, ainsi il provoque une substitution du travail qualifié au travail non-qualifié et une
substitution du capital au travail.
On le voit souvent comme cause de chômage.

II. La fonction de production


Si l’on étudie l’utilisation par une firme des différentes quantités de facteurs de production (inputs)
et les niveaux correspondant de sa production, on obtient une relation qui représente les possibilités
de production de cette firme. Si maintenant on considère le maximum d’output que la firme peut
produire à partir de chaque panier d’inputs alors on a la fonction de production :
q = f (x1, . . . , xl)

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La production est ainsi la combinaison d’un ensemble de facteurs de production (input) pour obtenir
un produit (output)
1. productivité moyenne et productivité marginale
La productivité Moyenne désigne la quantité d’output produit en moyenne pour chaque unité
d’input. Elle est formulée comme suit :

La productivité marginale désigne la quantité output provoqué par l’utilisation d’un input
supplémentaire. Elle se calcule comme suit :

Nous observons que la productivité marginale croît au début mais elle commence à décroître très
rapidement (voir Figure 2.3) : chaque unité supplémentaire d’input implique une augmentation de
plus en plus faible de la production. En fait on constate ce résultat directement en regardant la pente
de chaque segment de la courbe de la fonction de production. Cette pente augmente d’abord pour
diminuer ensuite. En effet, elle est exactement égale à la productivité marginale.

Q
α f(L)
∆ Q
∆ L

L
tg ( α ) = ∆ Q = Pm
∆ L

FIGURE 2.3 – Pente de la fonction de production et Pm


La décroissance de la productivité marginale correspond donc à la décroissance de la pente de la
fonction de production. Ceci signifie de nouveau que chaque unité supplémentaire de facteur
variable contribue de plus en plus faiblement à la production.
Un exemple :
Travail L Production Q PM Pm
0 0 - 1,2
1 1,2 1,2 2,4
2 3,6 1,8 1,8

21
3 5,4 1,8 1,4
4 6,8 1,7 1,2
5 8 1,6 1
6 9 1,5 0,8
7 9,8 1,4 -
(Exemple tiré de Picard (1992), pages 128-130)
A partir de L = 2, la productivité marginale devient décroissante. On dit alors que les rendements
sont décroissants. Il est de moins en moins intéressant d’embaucher du travail supplémentaire. Ce
phénomène va déterminer la quantité de travail optimale que la firme va décider d’embaucher. On
sent déjà maintenant que la firme ne va embaucher du travail supplémentaire que si cela reste
intéressant pour elle : si chaque unité de travail coûte au plus autant qu’elle rapporte à la firme.
Rappelons de nouveau que cette décroissance de la productivité marginale est étroitement liée au
fait que le niveau de l’autre facteur (la terre) est fixé. Vous imaginez bien que si l’on met 1000
personnes sur une Ha de terre, elles vont plus se gêner que travailler en harmonie.
2. Rendement d’échelle
Ils mesurent l’accroissement de la production quand on augmente simultanément et dans une même
proportion, tous les facteurs de production. Exemple : Si on augmente tous les facteurs de 10%,
à quelle condition est-on prêt à produire davantage ? On compare l’accroissement de tous les
facteurs à l’accroissement de la production. On doit envisager 3 situations :
1- Variation de la production > 10% : Rendements d’échelle croissants
2- Variation de la production = 10% : RE constants
3- Variation de la production < 10% : RE décroissants
Il est intéressant de produire + dans les cas 1 et 2 (augmentation de la production > augmentation
des facteurs). On prend une fonction de production à 2 facteurs : K et L. D’après la définition éco,
on parle de RE lors de l’augmentions simultanée de tous les facteurs de production dans une même
proportion, donc on va noter cela :
F( λ K, λ L ) => On multiplie simultanément les 2 facteurs par λ ( ac λ > 1 )
On va comparer F( λ K, λ L ) à λ F( K , L ) pour savoir si les RE sont constants, croissant ou
décroissant
Exemple d’application : Si on augmente simultanément les 2 facteurs de 10%, on va comparer

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F (1,1 K ; 1,1 L), qui nous donne l’accroissement réel de la production à une hausse de la prod°
totale réalisée de 10%, notée 1,1 F(K, L), qui représente la norme ( ici 10%) :
* Cas 1 : F (λ K, λ L) = λ F (K, L) => Les RE st constants ( on augmente nos facteurs de 10% et
la production augmente aussi de 10%)
* Cas 2 : F (λ K , λ L) < λ F (K,L) => Les RE st décroissants (l’accroissement réel de la production
dû à une augmentation des facteurs de 10% est inférieure à 10%)
* Cas 3 : F (λ K , λ L) > λ F (K,L) => Les RE st croissants (l’accroissement réel de la prod° dû à
une aug des facteurs de 10% est supérieur à 10%)
EXERCICES D’APPLICATION

1 ) F (K,L) = KL + K ² + L ²
Déterminer les RE : Que se passe-t-il si on double les facteurs de production ?
F (K,L) = K ² L + K L ²

2) F ( K , L) = ( K – 8 ) 1/3 L 1/3
Spécificité de la fonction Cobb-Douglass
Fonction du type F (K, L) = A (Kα Lβ) où A>0 (α ,β ) Є R²+
Q | Calculez les RE
¾ F (λK , λ L ) = A (λ K) α (λ L) β ¾
λ F (K,L) = A λ Kα L β
= A λ(α + β) Kα Lβ
On peut en déduire 3 cas (étude des RE en étudiant la somme des coefficients) :
*α +β>1 => F(λ K , λ L) > λ F (K,L) et les RE st croissants
*α +β=1 => F(λ K , λ L) = λ F (K,L) et les RE st constants
*α +β<1 => F(λ K , λ L) < λ F (K,L) et les RE st décroissants

La nature des rendements d’échelle d’une technologie est très importante pour déterminer les
moyens qui seront adoptés si l’on veut accroître la production. Par exemple si on veut doubler la
production, en présence des rendements d’échelle décroissants, il faudra plus que doubler les inputs
si on utilise une seule unité de production. Dans ce cas, il serait plus intéressant d’effectuer cet
accroissement en créant une deuxième unité de production (ce qui revient à doubler les inputs). Si

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les rendements sont croissants, il sera plus intéressant d’utiliser une seule unité de production. Si les
rendements sont constants, les deux solutions sont équivalentes.
3. Isoquant et taux marginal de substitution
a) Isoquant
Une courbe présentant toutes les différentes combinaisons de deux facteurs qui peuvent produire un
niveau donné d’extrants. Il s’agit donc de toutes les combinaisons de facteurs qui correspondent au
même niveau de production. Il y a naturellement autant d’isoquantes que de niveaux de production
possibles. Il y en a donc une infinité puisque q est une variable continue.
Le concept de l’isoquant ou la courbe de produit égale peut être mieux expliquée à l’aide de l’annexe
ci-dessous:

Combinaisons Facteur X Facteur Y Sortie totale

A 1 14 100 mètres

B 2 10 100 mètres

C 3 7 100 mètres

D 4 5 100 mètres

E 5 4 100 mètres

Dans le tableau ci-dessus, il est démontré que le producteur utilise deux facteurs de production X et
Y pour produire une sortie de 100 mètre de tissus. Il y a cinq combinaisons qui produisent le même
niveau de sortie (100 mètres de tissu). La combinaison de facteur A l’aide de 1 unité de facteur X et
14 unités de facteur Y produit à 100 mètres de tissu. La combinaison B en utilisant 2 unités de facteur
X et 10 unités de facteur Y produit à 100 mètres de tissu. De même combinaisons C, U et E, qui
emploient 3 unités de X et 7 unités de Y, 4 unités de X et 5 unités de Y, 5 unités de X et 4 unités de
Y produisent 100 unités de production, chaque. Le producteur, ici, est indifférent à la combinaison
des intrants qu’il utilise pour produire la même quantité de la sortie. Les techniques alternatives pour
produire un niveau donné de sortie peuvent être tracées sur un graphique.

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Cette figure montre les 100 unités y tracées à l’horaire des produits iso. Les cinq combinaisons de
facteurs de X et Y sont tracés et sont représentés par les points a, b, c, d et e. si nous joignons ces
points, il forme une «isoquante».
Et donc, est la représentation graphique de l’horaire iso-produit. Il peut ici noter que toutes les
combinaisons de facteurs de X et Y sur une courbe iso-produit sont techniquement des combinaisons
efficaces. Le producteur est indifférent à la combinaison qu’il utilise pour produire le même niveau
de production. Il est de cette manière qu’une courbe produit iso est aussi appelé « courbe
d’indifférence de production ». Dans la figure (1), la courbe iso produit IP représente les différentes
combinaisons des deux entrées qui produisent le même niveau de sortie (100 mètres de tissu).
Carte d’isoquante :
Une carte d’isoquant n montre un ensemble d’iso-courbes de produit. Chaque isoquant représente
un niveau de sortie différent.
Un isoquant supérieur montre un niveau plus élevé de la sortie et un isoquant inférieur représente un
niveau inférieur de sortie.
Dans la figure (2), une famille de trois courbes iso-produits qui produisent différents niveaux de
sortie est affichée.

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Le IQ1 iso-produit donne 100 unités de production en utilisant des quantités d’entrées X et Y. Ainsi,
est également le cas avec IQ3 isoquant cédant 300 unités de production.
Nous concluons qu’une carte isoquant comprend une série, des courbes d’iso-produit. Chaque
isoquant représente un niveau de sortie différent.
b. taux marginal de substitution
Il montre la fréquence à laquelle les inputs peuvent être substitués pendant que le niveau des
outputs reste constant. Si la firme veut passer de ce panier au panier M, elle doit diminuer l’utilisation
du facteur 1 et augmenter celle du facteur 2. Elle doit donc remplacer une variation ∆x par une
variation ∆y, tout en gardant le même niveau de production, donc tout en restant sur la même
isoquante. Nous pouvons alors définir un taux de substitution technique (TST) qui nous donne la
quantité de facteur 2 qu’il faut substituer à chaque unité de facteur 1 dans le passage de N vers M :
TMST = -∆y / ∆x
Le TMST correspond donc aux rapports des productivités marginales. Nous observons aussi que les
variations des facteurs sont en rapport inverse par rapport aux productivités marginales car plus un
facteur à une productivité marginale élevée, moins il en faut pour compenser une variation de
production due à la variation de l’autre facteur.
L’entreprise a pour objectif principale la maximisation du profit. Cette maximisation se réalise sous
contrainte des coûts de production. Pour atteindre donc le profit maximum, l’entreprise ne doit pas

26
se limiter aux facteurs de production, mais elle doit se soucier de la minimisation des coûts de
production. Ce qui renvoie à une étude de la fonction des coûts dans une entreprise.

SECTION III : Les fonctions de coût.


1) Fonction de coût total.
Définition : on va chercher la fonction de coût total, notée CT(y), qui, pour un ensemble de prix
d’inputs donnés et pour tout niveau d’output, fait correspondre le coût minimum pour atteindre le
niveau d’output y.
y → CT(y) représente le coût minimum pour atteindre y.

Min CT

Sc y = f(x1, x2)
Fonctions de demande de bien 1 et de bien 2 en fonction de y.
A partir de CT(x1, x2) :
CT = p1x1 + p2x2
CT(y) = p1x1(y) + p2x2(y)
Exemple : f(K, L) = K1/2L1/4
L = 24/3y-2/3 K =
21/3y4/3 pK = pL 5
CT = 5 × 21/3y4/3 + 5 × 2-2/3y4/3 CT = y4/3
(5 × 21/3 + 5 × 2-2/3) CT = 9,48y4/3
Propriétés :
• Si on a des rendements d’échelle constants, alors la fonction coût total sera linéaire.
• Si la fonction coût total est concave alors les rendements d’échelle sont croissants.
• Si la fonction coût total est convexe alors les rendements d’échelle sont décroissants.
Coûts variables : CV(y), c’est l’ensemble des coûts qui dépendent du niveau de production.
Coûts fixes : CF qui eux sont indépendants du niveau de production.
CT(t) = CV(y) + CF
2) Fonction coût moyen et coût marginal.
a) Coûts moyens.

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CM(y) = CT(y) / y coût en moyenne d’une unité produite.
CT(y) = CF + CV(y)
CM(y) = CF + CV(y) / y = CF / y + CV(y) / y
CV(y) / y = CVM(y)

CF / y = CFM
CM(y) = CMV(y) + CFM
b) Coût marginal.
Définition : le coût marginal, Cm, c’est le coût engendré par la production d’une unité
en plus d’output. Cm(y).
Cm(y) = ΔCT(y) / Δy → cas discret
Cas continu : on connaît les fonctions de coût.
Cm(y) = dCT(y) / dy
CT = CV(y) + CF Cm(y) = CT’(y)
= (CV(y) + CF)’y
= CV’(y)
Cm(y) = CV’(y)
• Rendements d’échelle et Cm :
On peut montrer que lorsque le rendement d’échelle est constant, le coût marginal est
également constant.
Lorsque le rendement d’échelle est croissant, le coût marginal est décroissant.
Lorsque le rendement d’échelle est décroissant, le coût marginal est croissant.

SECTION IV : CHOIX OPTIMAL DU PRODUCTEUR


Pour réaliser une production optimale, l’entreprise doit être capable de décider quel est la
combinaison des facteurs de production qui lui permet de maximiser son profit au moindre coût.
I. LA MAXIMISATION DU PROFIT

• L’objectif de la firme est la maximisation du profit

• Les profits sont définis comme la différence entre les recettes et les coûts

28
• Supposons que la firme produise n outputs
(y1,…, yn) et utilise m inputs (x1,…, xm)

• Représentons par (p1,…, pn) les prix des outputs et (w1,…,wm) les prix des inputs

• Les profits π que la firme réalise peuvent être définis comme suit :

• Le premier terme correspond à la recette et le second au coût.

Dans la définition du coût, il faut inclure tous les facteurs de production utilisés par l’entreprise.
Quand un même individu est propriétaire de l’entreprise et y travaille, certains facteurs peuvent être
oubliés. Si un individu travaille dans sa propre entreprise, son travail est un input et il doit être
compté comme un élément du coût.
Son taux de travail est simplement le prix du marché pour son travail, c.à.d. ce qu’il obtiendrait s’il
vendait son travail sur le marché. On parle généralement de cout d’opportunité pour désigner ce
type de coût économique. Si vous utilisez votre travail dans un emploi donné, vous renoncez à
l’opportunité de l’employer d’ailleurs.
La définition économique du profit exige d’évaluer tous les inputs et outputs à leur cout
d’opportunité.
Quand la firme cherche à réagir de manière optimale aux changements de son environnement
(variation du prix d’un input, par exemple), sa réaction ne sera pas de même nature selon l’horizon
temporel considéré.
Le court terme est défini comme la période de temps au cours de laquelle il y a des facteurs fixes.
Dans le long terme l’entreprise est libre de faire varier tous ses facteurs de production : tous ses
facteurs sont donc variables. Naturellement, il n’y a pas de frontière rigide entre le court et le long
terme, car la distinction dépend du problème examiné. À court terme, l’entreprise est obligée
d’employer certains facteurs de production même si elle décide de ne produire aucun output. Il est
dès lors parfaitement possible que l’entreprise réalise des profits négatifs à court terme. Par

29
définition les facteurs fixes sont des facteurs qui doivent être rémunérés même si l’entreprise décide
de ne rien produire.
Nous appelons un facteur de production dont la quantité est fixe pour l’entreprise, un facteur fixe.
Si au contraire l’entreprise peut utiliser différentes quantités d’un même facteur, nous appelons celui-
ci un facteur variable.

1. Maximisation du profit à court terme

On considère l’input 2 fixé à . Soit


et et

suit :

la fonction de production, le prix de l’output


les prix des deux inputs.
Le problème de maximisation du profit s’écrire comme Si x1* est la quantité du facteur 1 qui maximise
le profit, le prix de l’output multiplié par le produit marginal du facteur 1 doit être égal au prix du facteur
1:

t : y = P’1 x1
En d’autres termes, la valeur du produit marginal d’un facteur doit être égale à son prix sur le marché
La quantité supplémentaire vaut : p (P’1 x1)
Mais cette production coûte w(x1)
Donc, si p(P’1 x1)>w( x1) il convient d’augmenter la production pour tirer des profits supplémentaires
si p(P’1 x1)<w( x1) il convient de diminuer la production pour réduire les pertes
Équilibre : p (P’1 x1)= w(x1)
Si le profit est maximum, il ne devrait pas augmenter quand l’entreprise augmente ou diminue
l’input 1

Si l’entreprise décide d’employer un peu plus de facteur 1, x 1, elle produira une quantité
supplémentaire d’output. On peut représenter cette condition graphiquement en utilisant l’équation
du profit :
30
Cette équation définit une droite d’isoprofit
Cette droite représente simplement toutes les combinaisons d’inputs et outputs qui procurent un

niveau constant de profit Si le profit varie, on obtient un ensemble de droites parallèles qui ont
toutes une pente de w1/p.
Comme les coûts fixes sont fixes, ce qui varie d’une droite à l’autre est le niveau des profits La
maximisation du profit consiste par conséquent à trouver le point sur la fonction de production qui
est associé à la droite d’isoprofit la plus élevée.
Ce point est représenté par la tangence entre la droite d’isoprofit et la fonction de production.
Donc, en équilibre la pente de la droite d’isoprofit est égale à la pente de la fonction de production :
P’1=w1/p En fait la pente de la fonction de production en rapport à x 1 est le produit marginal du
facteur 1
Nous pouvons utiliser la représentation graphique pour analyser comment les choix des inputs et des
outputs d’une entreprise se modifient quand leurs prix varient. On peut faire aussi des analyses de
statique comparative.
Statique comparative
Si le prix de l’input 1 augmente, la droite d’iso profit va avoir une pente plus raide. Le point de
tangence avec la fonction de production va se déplacer vers la gauche, donc la quantité d’input
1 va diminuer. Si le prix de l’output diminue, on a les mêmes conclusions (diminution de ).
2. La maximisation du profit à long terme

Similaire au court terme, sauf qu’ici tous les facteurs peuvent varier.
Conditions de 1er ordre :

31
Si l’entreprise choisit les quantités optimales du facteur 1 et 2, la valeur du produit marginal de
chaque facteur doit être égale à son prix.
Ces deux conditions nous donnent deux équations à deux inconnus, x1* et x2*
Si nous savons comment les produits marginaux se modifient en fonction de x 1 et x2, nous pouvons
résoudre ce système en exprimant le choix optimal de chaque input en fonction du prix. Les
équations ainsi obtenues sont appelées les courbes de demande de facteurs.
Les courbes de demande des facteurs mesurent la relation existant entre la quantité d’un facteur qui
maximise le profit et son prix. La courbe de demande des facteurs inverse mesure la même relation,
mais sous un angle différent : quel doit être le prix du facteur pour qu’une quantité donnée d’input
soit demandée. Si nous maintenons fixe la quantité demandée du facteur 2, nous pouvons tracer
graphiquement la relation entre la quantité demandée du facteur 1 et son prix

w1
La pente négative est liée à la loi de
la productivité marginale
décroissante

x1
Si la firme maximise ses profits, et choisit d’offrir un output donné y, elle doit minimiser le coût
de production.
S’il n’en était pas ainsi, il existerait une façon plus économique de produire y unités d’output. Il
peut être donc intéressant de décomposer le problème de maximisation du profit en deux étapes
: Minimisation des coûts de production pour un donné niveau d’output ; déterminer quel est le
nivau de production qui correspond au profit maximum.

II. MINIMISATION DES COUTS

32
Supposons que nous disposons de deux facteurs de production, dont les prix sont w1 et w2, et
que nous désirions déterminer quel est la façon la moins coûteuse de produire un niveau donné
de production y
Si x1 et x2, mesurent les quantités utilisés des inputs, et y = f(x1, x2) ; nous pouvons écrire :

⇔ TMST = p1 / p2

sc
⇒ On atteint le profit maximum.
La solution du problème de minimisation du coût dépend de w1, w2 et y, de sorte que nous
écrivons sous la forme suivante c(w1, w2, y).
Cette fonction est appelée fonction de coût
Elle mesure le coût minimum de production de y unités d’output quand les prix des facteurs sont
fixes (w1, w2).
a) la droite d’isocoût
La droite d’isocoût représente toutes les combinaisons d’inputs qui correspondent à un certain
niveau de coût C
On peut écrire l’isocoût de la façon suivante :

Il est facile de voir qu’il s’agit d’une droite avec pente –(w1/w2) et d’ordonnée à l’origine C/w2
On peut représenter sur un même graphique les coûts et les contraintes techniques auxquelles
est confrontée l’entreprise.
Les isoquants nous donnent les contraintes techniques. Le problème de minimisation du coût
peut dès lors être exprimé dans le terme suivant : il s’agit de trouver le point sur l’isoquant
associé à la droite d’isocoût la plus basse possible. Si la solution optimale implique l’utilisation
d’une quantité positive de chaque facteur et que l’isoquant est une courbe continue d’allure

33
normale, Le point correspondant à la minimisation du coût est caractérisé par une condition de
tangence

• La minimisation du coût

x2

Droites d’isocoût
B Pente =-w1/w2

A
x2* • Isoquante
y=f(x1, x2)

x1* x1
b) Sentier d’expansion.
Définition : le sentier d’expansion représente l’ensemble des paniers d’inputs
optimaux qui permettent de minimiser le coût total lorsque le niveau de production
varie, les prix étant constants.
Pour avoir le sentier d’expansion :
TMST = p1 / p2 x2 = f(x1)

SECTION IV : Les fonctions de coût.


3) Fonction de coût total.
Définition : on va chercher la fonction de coût total, notée CT(y), qui, pour un
ensemble de prix d’inputs donnés et pour tout niveau d’output, fait correspondre le
coût minimum pour atteindre le niveau d’output y. y → CT(y) représente le coût
minimum pour atteindre y. Min CT

34
Sc y = f(x1, x2)
Fonctions de demande de bien 1 et de bien 2 en fonction de y.
A partir de CT(x1, x2) :
CT = p1x1 + p2x2
CT(y) = p1x1(y) + p2x2(y)
Exemple : f(K, L) = K1/2L1/4
L = 24/3y-2/3 K =
21/3y4/3 pK = pL =
5
CT = 5 × 21/3y4/3 + 5 × 2-2/3y4/3
CT = y4/3 (5 × 21/3 + 5 × 2-2/3)
CT = 9,48y4/3 Propriétés :
• Si on a des rendements d’échelle constants, alors la fonction coût total sera linéaire.
• Si la fonction coût total est concave alors les rendements d’échelle sont croissants.
• Si la fonction coût total est convexe alors les rendements d’échelle sont décroissants.
Coûts variables : CV(y), c’est l’ensemble des coûts qui dépendent du niveau de production.
Coûts fixes : CF qui eux sont indépendants du niveau de production.

CT(t) = CV(y) + CF
4) Fonction coût moyen et coût marginal.
a) Coûts moyens.
CM(y) = CT(y) / y coût en moyenne d’une unité produite.

CT(y) = CF + CV(y)

CM(y) = CF + CV(y) / y = CF / y + CV(y) / y

CV(y) / y = CVM(y)

CF / y = CFM

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CM(y) = CMV(y) + CFM
b) Coût marginal.
Définition : le coût marginal, Cm, c’est le coût engendré par la production d’une unité
en plus d’output. Cm(y).

Cm(y) = ΔCT(y) / Δy → cas discret

Cas continu : on connaît les fonctions de coût.


Cm(y) = dCT(y) / dy

CT = CV(y) + CF Cm(y) = CT’(y)


= (CV(y) + CF)’y
= CV’(y)
Cm(y) = CV’(y)

• Rendements d’échelle et Cm :
On peut montrer que lorsque le rendement d’échelle est constant, le coût marginal est également
constant. Lorsque le rendement d’échelle est croissant, le coût marginal est décroissant.
Lorsque le rendement d’échelle est décroissant, le coût marginal est croissant.

CHATITRE 3 : LES MENAGES : LA CONSOMMATION


DES BIENS ET SERVICES

La consommation est un phénomène dont les dimensions sont à la fois économiques, sociale et
psychologique et pour comprendre la consommation il faut étudier le comportement du
consommateur.
Section I : les différentes formes de consommation et d’épargne

36
A. La consommation marchande et non marchande
La consommation se définit comme un acte de destruction de biens ou de services destiné à
satisfaire un besoin. La consommation finale des ménages consiste dans l’acquisition de biens et
de services destinés à la satisfaction directe de leur besoin La notion de consommation finale des
ménages recouvre deux aspects :
- la consommation marchande : la consommation de biens ou de service vendu sur un marché.
- la consommation non marchande : la consommation collective de biens ou de services non
marchands fournit par les administrations. Cette forme de consommation est apparemment gratuite
mais en fait financé par les prélèvements obligatoires.
B. L’épargne des ménages et des entreprises
Les ménages repartissent leurs revenus entre consommation et épargne. L’épargne correspondant
à la partie du revenu qui n’est pas consommé par le ménage

Section II. Les déterminants de la consommation

A. Les déterminants psychologiques et sociologiques Certaines


composantes sociales jouent un rôle fondamental dans la structure des consommations
individuelles et notamment :
• L'âge : un individu âgé consomme par exemple plus de services de santé qu'un adolescent...
• La classe sociale : la consommation d'un individu varie en fonction des habitudes qu'il a
acquises de par son éducation. La reproduction du mode de vie de la classe sociale d'origine
influence donc la consommation.
• La CSP : dans le même ordre d'idée, la consommation peut être influencée par la catégorie
socioprofessionnelle à laquelle appartient l'individu. Ceci s'explique en partie par un besoin
de mimétisme et d'identification.
• Le comportement ostentatoire ou « effet VEBLEN » : le fait de consommer correspond
ici à un besoin d'être reconnu par la société comme appartenant à un groupe social particulier
(effet de « snobisme »). On retrouve cette approche chez le sociologue J. BAUDRILLARD
: Un bien n'est plus consommé que pour son utilité fonctionnelle mais aussi son utilité
indirecte. Un bien à une valeur signe.

37
• L'effet d'imitation ou « effet de démonstration sociale » : pour DUESENBERRY, le
groupe cherche à copier les habitudes de consommation du groupe situé juste au-dessus de
lui. La consommation répond donc au besoin de copier la consommation de la classe sociale
supérieure.
• La taille du ménage : les postes budgétaires ne seront pas les mêmes chez les personnes
seules et dans les familles nombreuses.
• Le mode de vie : la consommation est en partie influencée par le mode de vie de l'individu.
• La publicité : l'acte de consommer est en partie influencée par la publicité produite par les
entreprises. La consommation est donc provoquée par le producteur. On parle alors de « filière
inversée » (Galbraith).
B. Les déterminants économiques : Le comportement du consommateur
La consommation dépend largement de variables économiques notamment le revenu et le prix. .
L’acte de consommation est considéré comme un calcul économique rationnel où un agent va définir
des préférences (utilité) et va tenter d'atteindre le niveau maximum de satisfaction compte tenu de
son revenu.
1. Présentation générale du problème du consommateur
Le consommateur est soumis à une contrainte physique et à une contrainte économique.
a. La contrainte physique
Le choix du consommateur est limité à deux produits X et Y. Pour effectuer ces choix, le
consommateur établit une hiérarchie dans ses préférences. Les courbes d’indifférences construites
sont un procédé de représentation graphique des préférences des consommateurs.
Ses préférences sont représentées par une fonction d’utilité :
U(X,Y)
Exemple : U(X,Y)=XY,
Représentation graphique de l’utilité
X 2 4 8
Y 8 4 2
b. La contrainte économique
Le consommateur dispose d’un revenu R et fait face au prix des biens Px et Py. La contrainte s’écrit
donc de la manière suivante : PXX + PYY ≤ R

38
2. L’équilibre du consommateur
A l’équilibre le consommateur cherche à maximiser l’utilité sous contrainte de son revenu
(contrainte budgétaire)
a. La notion d’utilité marginale
C’est le supplément d’utilité que procure à l’individu un accroissement de la consommation d’un
bien
UmX = U/ X ET UmY = U/ Y
Exemple
Nombre d’unité de bien X Utilité totale U Utilité marginale
1 10
2 19
3 25
4 29
5 30
b. La notion de taux marginal de substitution
Le taux marginal de substitution du bien X par rapport au bien Y mesure la quantité du bien Y
qu’il faut donner au consommateur en échange d’une unité de bien X, de manière à ce que sa
satisfaction (utilité) demeure la même.
Le TMS est toujours négatif : le consommateur ne cédera une unité du bien X que si on le compense
par une quantité positive du bien Y (les courbes d’indifférence sont convexes).
IMS= Y/ X = -Px/Py
c. Conditions d’équilibre
A l’équilibre on a deux équations :

TMSX,Y = PY/PX (1)

PXX + PYY = R (2)


III. La fonction de consommation

39
A. L’hypothèse de Keynes
Keynes propose de relier la consommation globale avec le revenu. Il s’appuie ici sur l’existence
d’une loi psychologique fondamentale selon laquelle « en moyenne et la plupart du temps, les
hommes tendent à accroître leur consommation au fur et à mesure que le revenu croît, mais non
d’une quantité aussi grande que l’accroissement du revenu ».
Le revenu global aurait ainsi deux emplois : la consommation C et l’épargne S, ainsi Y = C + S.
L’épargne apparaît comme un élément résiduel, dépendant de la consommation, elle-même
dépendant du revenu. Tout revenu est partagé en consommation et en épargne. La relation entre la
consommation et le revenu peut s’exprimer par le biais des propensions à consommer. On distingue
: La propension moyenne à consommer (rapport de la consommation totale sur le revenu : C/Y)
• La propension marginale à consommer (rapport de la variation de la consommation sur
la variation du revenu : C/ Y, notée c).
La relation entre épargne et revenu peut également s’exprimer par des propensions à épargner, qui
étant le caractère résiduel de l’épargne, peuvent se déduire des propensions à consommer. On aura
donc : PMC + PMS=1 et PmC + PmS=1
Représentation graphique de la fonction de consommation Keynésienne

B. Les Hypothèses nouvelles


1. L’hypothèse du revenu permanent (Milton Friedman)
Dans sa théorie du revenu permanent, M. Friedman avance que les valeurs de la consommation et
du revenu prévues par le consommateur, dépendent non seulement du montant des recettes et des
40
dépenses en cours, mais également des constatations du passé et des anticipations sur l’avenir. Les
valeurs de la consommation et du revenu prévues sont appelées revenu permanent Rp et
consommation permanente Cp. Ceux-ci sont à distinguer de la consommation transitoire et du
revenu transitoire qui n’ont pas d’influence sur la loi générale de la consommation de M. Friedman.
M. Friedman ajoute qu’il existerait une stricte proportionnalité entre la consommation permanente
et le revenu permanent : Cp = cYp
Les consommateurs adapteraient leur consommation à l’évolution de leur revenu permanent et non
au revenu courant.
2. L’hypothèse du cycle de vie de Franco Modigliani
Modigliani part du principe que pour chaque ménage, il existe un cycle de vie caractérisé à chaque
âge par une étape dans la carrière et la vie familiale. A chaque étape de la vie active et de la retraite
correspondent un niveau de revenu et certains besoins spécifiques (premier équipement, acquisition
du logement, éducation des enfants....). Dès lors, les dépenses sont étalées dans le temps grâce à
l’épargne et le crédit. En cas de contraction cyclique, le niveau de consommation reste stable de
période en période aux dépens de l’épargne. Ainsi la consommation d’une période dépend non pas
du revenu courant, mais de l’estimation que les agents économiques font de la somme actualisée
des revenus perçus ou à percevoir au cours de leur vie. En l’absence d’héritage et d’incertitude sur
le revenu ou la durée de vie, la richesse finale est nulle. Ainsi, toute l’épargne accumulée par un
individu est dépensée au cours de sa vie.
IV LA DEMANDE DU CONSOMMATEUR
Les quantités optimales des biens X et Y pour des prix et un revenu donné constitue ça que l’on
appelle le panier demandé par le consommateur. Lorsque le prix et le revenu se modifient le choix
optimal du consommateur se modifie aussi. La fonction de demande du consommateur dépend
donc des quantités demandées, du revenu, du prix et le prix des autres biens.
A- La demande et le prix
La demande pour un bien est une fonction inverse du prix de ce bien. Autrement dit quand le prix
du bien augmente la quantité demandée diminue.
L’élasticité prix de la demande mesure la sensibilité du consommateur aux variations de prix du
bien considéré

41
Formule

B- La demande et le revenu
Quand le revenu d’un consommateur baisse, cela signifie que ce dernier devrait dépenser moins sur
certains biens.
• Si la demande d’un bien baisse quand le revenu diminue on parle d’un bien normal
• Si la demande d’un bien augmente alors que le revenu diminue, on parle de bien inférieur
La courbe d’Engel est une représentation de la demande d’un bien en fonction du revenu, tous les
prix des biens étant maintenus constants.
Représentation de la courbe d’Engel

C- La demande et le prix des autres biens


Certains biens sont liés par les relations de dépendance.
Certains biens sont dits substituables entre eux. La hausse du prix d’un bien peut entrainer une
hausse de la demande pour un produit comparable.

42
D’autres biens sont complémentaires. La hausse du prix d’un bien provoque la baisse de la demande
pour ce bien et par la même la baisse de la demande pour les produit complémentaire qui lui sont
liés.

CHAPITRE 4 : LA STRUCTURE DES MARCHES ET LA


FORMATION DES PRIX

Dans une économie de marché, les prix sont censés se former d’après le marché, c’est-à-dire selon
l’offre et la demande de tel ou tel produit. C’est par un tel mécanisme de formation des prix que le
marché se régule, s’informe, sur l’état de santé de l’économie. Néanmoins ce système rencontre
certaines limites.
I- LES DIFFERENTS TYPES DE MARCHE

A. La définition d’un marché et la loi de l’offre et de la demande


Le marché est le lieu de rencontre entre l’offre et la demande. Il permet d’adapter l’offre à la
demande des biens et services afin de déterminer le prix et la quantité d’équilibre.
L’offre correspond à la quantité des biens et services fournies par les entreprises. D’après la loi de
l’offre, l’offre est une fonction croissante du prix : lorsque le prix d’un bien augmente, la quantité
offerte de ce bien croît, et inversement.
La demande quant à elle correspond à la quantité de biens et services désirée par le consommateur.
D’après la loi de la demande, la fonction de demande est décroissante :
lorsque le prix d’un bien augmente, la quantité demandée de ce bien décroît, et inversement. B.
Les différentes formes de marché

1. Les marchés de concurrence pure et parfaite


En théorie, les lois du marché ne peuvent réellement fonctionner que dans le cadre d’une concurrence
pure et parfaite. Mais cette concurrence parfaite n’existe pas, car elle demande la réunion simultanée
de cinq éléments :
• il existe un grand nombre d’offreurs et de demandeurs de petite taille (Atomicité du marché),
chacun exerçant une influence négligeable sur le marché.

43
• L’homogénéité du produit (produit identique au niveau des caractéristiques)
• Liberté d’entrée et de sortir sur le marché (les concurrents peuvent entrer et sortir librement
du marché)
• Transparence sur le marché (acheteurs et vendeurs sont parfaitement informé à tout moment
de l’état réel de l’offre, de la demande et des conditions de prix)
• Fluidité de l’offre et de la demande (l’offre est fluide si elle peut s’adapter à tout moment à
la demande, ce qui suppose que les facteurs de productions soient mobile. Et la demande est
fluide si n’importe quel acheteur peut s’adresser à n’importe quel vendeur s’il n’est pas gêné
par la distance et les habitudes.
2. Les marchés de concurrence imparfaite
a. Le monopole et le monopsone
En cas de monopole il existe un seul vendeur sur le marché. En cas de monopsone, il y a un seul
acheteur sur le marché.
Le monopole à la maitrise de ces quantités et donc de son prix, mais il est soumis a une contrainte,
la demande varie avec le prix qu’il pratique et elle diminue généralement lorsque le prix est élevé.
La situation d’un monopole est d’autant plus forte que :
• les produits substitués sont éloignés
• des barrières existe à l’entrée qui peuvent être de nature réglementaire, technique ou
financière, brevet.
b. L’oligopole et le duopole
Oligopole : c’est quelques vendeurs sur le marché
Duopole : c’est quand deux vendeur sont sur le marché.
Les décidions de chaque entreprise sont influencé par celle des autres et on distingue deux situations
:
• la rivalité (chacun décide sans consulter les autres) et s’il y a capacité on peut assister à une
guerre des prix.
• l’entente, elle peut consister à fixer des quotas de production à chaque entreprise de façon à
limiter l’offre total et à maintenant le prix à un niveau sein de celui du monopole, on parle
alors de prix administré (l’Europe est les USA interdise les ententes)
II- LES PROCEDURES DE FIXATION DES PRIX

44
A. Les modèles théoriques de détermination des prix
1. Les modèles de concurrence parfaite
En régime de concurrence pure et parfaite, le prix est déterminé sur le marché par l’offre et la
demande globale. Du faite de l’homogénéité du produit, de la transparence du marché, l’atomicité.
Aucune entreprise n’a l’avantage à pratiquer un prix différent du marché, avec un prix plus élevé,
elle perdrait sa clientèle, et avec un prix plus faible elle ne pourrait répondre à la demande en raison
de sa petite taille. Le prix est donc une contrainte et pour maximiser son profit l’entreprise ne peut
agir que sur les coûts de production.
2. Les modèles de concurrence imparfaite
Dans tous les cas de concurrences imparfaite, l’entreprise exerce un certain degré de contrôle sur
son prix, toute fois le prix le plus élevé possible n’est pas le meilleur car la demande diminue lorsque
le prix augmente.
B. Les pratiques de détermination des prix
1. Les pratiques de détermination des prix des entreprises privées Dans la pratique les modes
de détermination des prix sont :
• La concurrence (virtuelle, physique, internationale)
• Les coûts (on ne peut pas vendre à perte)
• La demande (le prix varie en fonction de la densité de la demande)
• Positionnement de la marque (image de marque)
2. La tarification publique
Dans bien des cas les tarifs public ne correspondent qu’à une fraction du coût de production. La
puissance publique poursuit alors divers objectifs :
• L’objectif de redistribution : certains ménages ne pourraient accéder à ces services s’ils
étaient facturés à leur coût réel. Le bas niveau du tarif corrige les inégalités de revenu. C’est
notamment l’objet des tarifs discriminatoires en fonction du revenu
(crèche, bourses, cantine). Plus on est riche, plus on paye, c’est une société dualiste (deux
niveaux)
• L’objectif macroénomique : la tarification publique peut être un instrument de lutte contre
l’inflation, le chômage.

45
• L’objectif de l’orientation de la demande : le relèvement d’un tarif peut réduire la demande
qui a l’inverse peut-être stimulé par un bas tarif, néanmoins un bas prix peut avoir comme
inconvénient une consommation excessive voir un gaspillage (eau, électricité)
III- LES LIMITES APPORTEES A L’ECONOMIE DE MARCHE
A. Les interventions de l’Etat
L’Etat peut intervenir directement sur les prix en fixant des prix minima ou maxima ou en les
bloquant partiellement ou totalement. Les prix étant libre en France, l’Etat n’intervient que de
manière ponctuelle et exceptionnelle.
De plus quel que soit les intentions de l’Etat (protection du consommateur ou du producteur, lutte
contre l’inflation) ces pratiques finissent par provoquer des effets pervers. Mais l’Etat peut
également exercer une action indirecte sur les prix influençant la demande ou l’offre. C’est une
action sur la demande par des campagnes de publicités.
• Politique de droit de douane ou de contingentement pour limiter l’offre étrangère.
• Politique de subvention pour développer l’offre de tel ou tel secteur.
• Politique de réglementation de l’accès à certaines professions.
B. Le comportement des entreprises
Au niveau des prix certaines pratiques sont interdites, car anticoncurrentiel (vente à perte). Les
ententes qui peuvent concerner le prix de vente, la qualité et le partage du marché.
Cas pratiques : comment déterminer l’équilibre sur les marchés de concurrence pure et parfaite
et sur les marchés de monopole

Cas I : le marché de concurrence pure et parfaite


Considérons un marché de Concurrence pure et parfaite comprenant 100 firmes ayant toutes les
mêmes coûts de production (chaque firme est donc représentative des conditions de production de
toutes les autres). La firme représentative a la fonction de coût suivante :
CT(Q) = Q2 + 40
Sur le marché, la demande totale est une fonction décroissante exprimée par la relation :
Qd = – 100P + 2000 Questions :
1. Calculez la fonction d’offre individuelle et la fonction d’offre agrégée.
2. Calculez le prix d’équilibre du marché.
3. Calculez l’équilibre du producteur (le volume de produit qui maximise le profit)

46
Solution Question 1 :
En CPP, le π est maximal quand P = Cm.
Cm = ∂CT / ∂Q = 2.Q
L’offre individuelle s’écrit (on exprime Q en fonction de P) :
P = 2.Q
Q = P/2
L’offre totale sur le marché est par conséquent égale à 100 fois l’offre individuelle : QM =
100. Q
QM = 100 * P/2
QM = 50P
Question 2 :
Sur le marché, l’équilibre est défini par l’égalité entre l’offre et la demande : Qd = Qs Il vient
donc :
2000 – 100P = 50P
P = 13,33 F
A ce prix, la quantité échangée est donnée par la fonction d’offre du marché aussi bien que par la
fonction de demande.
On remplace P = 13,33 dans l’une ou l’autre des équations et on obtient la quantité d’équilibre
:
Q = 666,66
Question 3 :
Chaque firme produit Q = P/2 ; soit une production de Q = 6,666 unités de biens (un centième de la
production totale du marché). On sait que le profit de la firme est :
Πt = Q * (P – CM)
Or, CM = CT/Q ; il vient donc :
CM = (40 + Q2) / Q = (40/Q) + Q Quand Q =
6,666 :
CM = 12,66
Calcul du profit :

47
Πt = 6,666 * (13,33 – 12,66) = 4,466 Le profit
cumulé de toutes les entreprises est alors :
Πm = 100 * πt
Πm = 446,6 F
Cas II : le marché de monopole
La fonction de coût total (CT) d’une firme en monopole est donnée par la relation suivante :
CT = 2Q2 – 3Q
•La fonction de demande de marché est donnée par l’équation suivante : P = –2Q + 19
Questions :
1. Déterminez le prix de vente et le volume de production (en unités de produits vendues !)
permettant au monopoleur de maximiser son profit.
2. Calculez le profit optimal.
3. Supposons que la firme ait un comportement concurrentiel et propose un prix de vente égal au
Cm. Calculez le prix de vente correspondant ainsi que le profit obtenu.

Solution Question 1
La quantité optimale de production se détermine en égalisant Cm et Rm
Cm = CT/ Q = 4Q – 3
Rm est la fonction dérivée de la fonction de recette totale. Or, la fonction de demande du marché
correspond à la recette moyenne (RM) pour la firme en monopole. On sait que : RM = RT/Q
RT = –2Q2 + 19Q
Il vient donc :
Rm = RT/ Q = –4Q + 19 On
détermine Q* en égalisant Rm et Cm :
– 4Q + 19 = 4Q –3
Qm* = 11/4 = 2,75
•On obtient le prix de vente du monopoleur P* en remplaçant Q* dans l’équation P = –2Q + 19.
Pm* = 13,5 Question 2 :
On sait que Πt = RT – CT
RT (Qm*) = Pm*.Qm* = 37,125
•Et :

48
CT (Qm*) = 2(11/4)2 – 3(11/4) = 6,875
Πtm = 30,25 F
Calcul alternatif :
Πtm = (P*-CM*) Q*
Pour trouver CM*, on remplace Q* dans la fonction de coût moyen :
CT/Q = CM
CM = 2Q – 3
CM* = 2*2,75 – 3 = 2,5
Πtm = (13,5 – 2,5) 2,75 = 30,25

CHAPITRE 4 : FORMATION ET REPARTITION DES


REVENUS

Introduction :
La répartition du flux de richesse nouvelle créée décrit comment la valeur ajoutée engendrée par la
production est distribuée puis redistribuée entre les unités institutionnelles ; elle permet de décrire
les différentes étapes de la formation des revenus. Ce chapitre a pour objectif de décrire les
mécanismes de formation et de répartition des revenus au sein d’une économie donnée.
I. La formation des revenus
Le principal revenu distribué est le PIB, définit comme la somme des valeurs ajoutées produite les
entreprises implantées sur un territoire au cours d’une période annuelle.
La Valeur ajoutée (VA) est définie comme la différence entre la production et les consommations
intermédiaires. Elle se calcule comme suit :
VA = Production – consommations intermédiaires
II. Types de revenus
On peut schématiquement distinguer deux facteurs de production essentiels : le capital et le travail,
qui contribuent à la création de valeur ajoutée au sein des entreprises. L’ensemble de cette valeur

49
ajoutée est réparti entre la rémunération de ces facteurs de production et les prélèvements des
administrations publiques (car elles perçoivent à ce stade des impôts sur la production réalisée).
On distinguera alors les revenus directs ou des revenus d’activité et les revenus indirects
ou revenus de la propriété.
a) Les revenus d’activité :
Les revenus du travail sont constitués par les salaires, les traitements des fonctionnaires, les
gages des personnels de service…Les revenus salariaux comportent aussi les compléments de
salaire : primes, avantages en nature.
Les revenus mixtes sont perçus par les entrepreneurs individuels et les membres des professions
libérales qui apportent leur activité à la fois le facteur travail et le facteur capital (bénéfices des
entrepreneurs individuels, honoraires des professions libérales…).
b) Les revenus de la propriété
Les revenus de la propriété sont des revenus du capital ou du patrimoine. Ils
comprennent entre autre :
- les loyers perçus du fait de la location de biens fonciers (terres agricoles ou non) ou de biens
immobiliers (immeubles).
- les revenus courants du patrimoine financier (intérêts, dividendes…)
Les revenus de la propriété sont difficiles à évaluer. La principale source disponible reste les
déclarations fiscales. Or, beaucoup de revenus financiers sont non imposables.
Remarque : Au-delà des revenus primaires, les ménages perçoivent des revenus de transfert :
les Etats modernes versent des revenus au nom de la solidarité nationale aux personnes qui, malades,
trop vieilles, ou privées d’emploi, sont absentes du processus de production.
III. Répartition et redistribution des revenus
A. La répartition primaire ou distribution des revenus
Elle concerne uniquement les revenus primaires. On appelle répartition primaire la répartition de
la richesse créée dans une économie entre les différents acteurs ayant directement participé à
la production. La richesse créée est évaluée par le PIB (produit intérieur brut), qui correspond à la
somme des valeurs ajoutées des entreprises présentes sur le territoire de référence. Comme revenus
primaires on peut distinguer les salaires et les loyers, les intérêts et dividendes perçus, excédent brut
d’exploitation, etc.
B. La répartition secondaire ou redistribution des revenus

50
La répartition primaire est rarement socialement satisfaisante : elle est en général très inégalitaire,
et ne concerne que les agents économiques qui contribuent directement à la production, ou disposent
d’un patrimoine dont ils tirent un revenu.
C’est pourquoi les autorités publiques décident en général de procéder à une correction de cette
répartition primaire par le biais de politiques de redistribution.
La redistribution s’opère par un système de prélèvements obligatoires, qui viennent financer des
transferts sociaux. Les revenus primaires des ménages s’en trouvent modifiés : leur revenu
disponible peut devenir supérieur ou inférieur à leur revenu primaire. Le revenu disponible (après
impôts) se calcule de la manière suivante :
Pour les salariés : RD = Salaires + revenus du patrimoine + prestations sociales – impôts
Pour les actifs non-salariés : RD = Revenus d’activité + revenus du patrimoine + prestations sociales
– impôts
Pour les inactifs : RD = revenus de transfert et prestations sociales + revenus du patrimoine – impôts.
Schématiquement, on a :

PIB = somme des VA

Distribution /

Revenus primaires

Redistrib - impôts - Cotisations sociales +


ution

Revenus disponibles

Titre : Processus de formation et répartition des revenus


IV. L’Etat et la répartition des revenus

51
En matière de répartition des revenus, l’Etat peut intervenir de plusieurs moyens en fixant un
salaire minimum, notamment le Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance (SMIC). Il
s’agit en général d’un salaire minimum en dessous duquel aucun salarié ne peut, en principe être
rémunéré. Les interventions de l’Etat en matière de distribution concernent à la fois les secteurs
publics et privés. Au Cameroun, le SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti) est passé
de 28.000 à 36.270 FCFA.

Dans le secteur public, la rémunération des fonctionnaires dépend de l’ancienneté et du grade.


L’agent public se voit donc attribuer un indice qui sert de base au calcul de son salaire. La partie
indiciaire représente la plus grande part du salaire, qui comporte aussi une partie indemnitaire,
composée d’indemnités variant selon les ministères.
Dans le secteur privé, l’Etat intervient en incitant les entreprises à négocier sur les salaires. Celles
sont soumises par le code du travail, à négocier sur les salaires, soit au niveau de leur branche
professionnelle, soit au niveau de l’entreprise.
V. Les inégalités : définition et mesures
Définition
La répartition primaire des revenus met en évidence une disparité, des inégalités. La disparité la plus
connue est l’inégalité des salaires.
Ces inégalités sont dues à : la différence de qualification, la différence d’âge, de sexe, de nationalité,
la taille et la branche de l’entreprise, la région. On doit y ajouter les disparités en matière de
compléments de salaires (intéressement, participation, primes, avantages en nature…).
A ces inégalités de salaire s’ajoutent : les inégalités du patrimoine (héritage), les inégalités de niveau
de vie (à revenus égaux, on doit prendre en compte le nombre de personnes à charge par ménage.)
Ces inégalités conduisent parfois à l’exclusion terme de plus en plus utilisé et associé à deux autres,
la pauvreté et la précarité.
La pauvreté peut se définir comme une situation dans laquelle les besoins élémentaires ne sont pas
fournis ou dans laquelle le revenu est inférieur à au moins 50% du revenu moyen. On parle de seuil
de pauvreté.
La précarité est liée à la difficulté de se maintenir au-dessus du seuil de pauvreté pour diverses
raisons (instabilité de l’emploi, problèmes de santé, dissociation de la famille…).
a. Mesure des inégalités de revenus

52
Les principaux outils de mesure des inégalités sont calculés en prenant appui sur la distribution des
revenus des agents dans une économie donnée et sur une période donnée :
- Le rapport interdécile est une méthode simple d’évaluation des inégalités, consistant à diviser le
revenu moyen des individus appartenant au dernier décile (les 10 % les plus riches) par le revenu
des individus appartenant au premier décile (les 10 % les plus pauvres). Plus le rapport interdécile
est élevé, plus les inégalités sont fortes pour la population concernée.
- La courbe de Lorentz met en relation les pourcentages cumulés des revenus et/ou des patrimoines
et de la population. Plus la courbe est creusée (éloignée de la bissectrice), plus la répartition est
inégalitaire. (Faire un graphe).
- Le coefficient de Gini est un outil déduit de la courbe de Lorentz, couramment utilisé pour mesurer
les inégalités : il correspond au rapport entre la surface comprise entre la courbe de Lorenz et la
bissectrice (surface A sur le schéma) et la surface totale du demi carré délimité par la bissectrice,
l’axe des abscisses et l’axe des ordonnées. Sa valeur est comprise entre 0 et 1. Plus l’indice se
rapproche de 1, plus la distribution est inégalitaire.

CHAPITRE 5 : LES ELEMENTS DE LA COMPTABILITE


NATIONALE
La comptabilité nationale est une technique statistique qui cherche à donner à l’entreprise nationale
une représentation chiffrée. Elle a pour objectif :
• De connaitre et comparer d’une part l’évolution de la production nationale d’une année à une
autre et d’autre part la production nationale d’un pays à un autre.
• De maitriser l’évolution économique du pays.
• De faire des provisions pour y parvenir, elle va passer par la détermination des agrégats et la
construction des tableaux de synthèse.

Section 1 : les agrégats macroéconomiques


Un agrégat est une grandeur synthétique servant à mesurer l’activité économique.

53
La présentation des différents agrégats peut se faire selon 03 optiques : production, revenu et
dépense.
I Optique de production :
• La production intérieure brute : c’est l’ensemble des biens et services produits pendant une
année à l’intérieur du territoire national. Le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées. La
valeur ajoutée permet d’indiquer la contribution réelle d’une entreprise à la richesse produite
au niveau du pays. VA = production – consommation intermédiaire Le produit intérieur
brut : c’est l’ensemble des biens et services produits pendant une année à l’intérieur du
territoire national par les nationaux et les non nationaux y compris les traitements et les
gages. Gage = rémunération des domestiques ; traitement = rémunération des fonctionnaires.
PIB = somme des VA + traitement + gages. C’est également la somme de la consommation
finale ; de la formation brute du capital fixe ; de la variation des stocks et des exportations.
(PIB) = CF + FBCF + variation des stocks + X
• Le produit intérieur net (PIN) : il permet de prendre en compte la dépréciation du capital et
la nécessité de son renouvellement. PIN = PIB – amortissement.
• Le produit national brut (PNB) : il mesure la contribution productive des unités résidantes et
non résidentes. Il comptabilise l’apport des agents économiques situés au Cameroun et à
l’extérieur mais il exclut l’apport des agents économiques étrangers au
Cameroun. PNB = PIB + production réalisée à l’étranger par les nationaux – production
réalisée par les étrangers dans le pays.
• Le produit national net (PNN) : il s’agit du PNB diminué des amortissements. PNN = PNB
– amortissements.
II Optique du revenu : le revenu national (RN) :
C’est l’ensemble des revenus perçus par les agents économiques nationaux en raison de leur
participation à la production. RN = PNN + subvention – taxes III Optique de dépense
La dépense nationale est l’ensemble des emplois, des biens et services effectués par les agents
économiques au cours de l’année.
• La dépense nationale brute (DNB) ; c’est le PIB diminué des importations. DNB = CF +
FBCF + variation des stocks + X – M
• La dépense nationale nette (DNN) : c’est la dépense nationale brute diminuée des
amortissements. DNN = DNB – amortissements.

54
SECTION II : LES TABLEAUX DE SYNTHESE
Il existe trois (03) grands tableaux à savoir :
• Le tableau économique d’ensemble (TEE)
• Le tableau des opérations financières (TOF)
• Le tableau des entrées-sorties (TES)
I Le tableau économique d’ensemble (TEE)
1. Définition
Le TEE est un tableau de synthèse des comptes de flux de la comptabilité nationale.
2. Présentation
Il retrace les opérations économiques. On met en colonnes les secteurs et les opérations.
Toute opération est à la fois une ressource pour un secteur et un emploi pour un autre secteur.
NB : les secteurs sont les secteurs institutionnels (ménages, administrations publiques,
SQSNF, institutions financières, société d’assurance, …)
Les opérations sont les opérations sur les biens et services, financières et répartition
Emplois des secteurs Opérations Ressources des secteurs

S1 S2 S3 S1 S2 S3

II Le tableau d’opérations financières (TOF)


Il est établit à la suite du TEE et a pour finalité l’analyse de la compensation entre capacité et besoin
de financement ; c’est-à-dire qu’il analyse les flux de créance et de dettes. Ils sont les contreparties
des opérations de production et de répartition. Il montre comment se réalise l’équilibre financier en
regroupant les flux de créances acquises ou cédées et les flux des dettes contractées pour rembourser.
III Le tableau des entrées-sorties
1- Définition
Le TES est une représentation synthétique des comptes de production et d’exploitation des secteurs
institutionnels, des équilibres ressources et emplois.

55
3 Les coefficients techniques : la matrice de LEONTIEFF
C’est le nombre d’unité de consommation intermédiaire utile pour produire une unité de la branche.
Cij = (aiJ/PJ) avec Cij : le coefficient technique ; aiJ : conso intermédiaire du produit i par la branche
J et PJ : la production de la branche J.
L’ensemble des coefficients techniques forment la matrice de LEON TIEFF
Application :
Dans une économie, il y a trois branches ; l’agriculture (A), l’industrie (B), l’élevage (C). les
informations relatives à cette économie sont :
• Les consommations intermédiaires des branches :
• A = 80 ; B = 110 ; C = 95
• La production
• A = 104 ; B = 175 ; C = 125
• Consommation intermédiaire des produits
• aA = 32 ; bA = 35 ; cA = 13
• aB = 38 ; bB = 50 ; cB = 22
• aC = 25 ; bC = 40 ; cC = 30.
• Total emploi des produits (TE)

56
• a= 288 ; b = 430 ; c = 262
• Exportations des produits
• a= 40 ; b = 75 ; c = 15
• Consommation intermédiaire
• a= 120 ; b = 155 ; c = 178
• FBCF
• a= 30 ; b = 70 ; c = 15
Travail à faire :
1. Construire le TES de cette économie
2. Calculer les coefficients techniques et former la matrice de LEON TIEFF
SOLUTION :
1. Construisons-le TES de cette économie
Branches A B C CF FBCF X U TE
∑CI ∆S
secteurs
a 32 38 25 95 120 30 3 40 193 288

b 35 50 40 125 155 70 5 75 305 430

c 13 22 30 65 178 15 -11 15 197 262

CI 80 110 95 285 453 -3 130 695 980


TR =
TE

115

VA 24 65 30

119
P° 104 175 125 404

M 184 255 137 576

TR 288 430 262 980


1. la matrice

57
M → →
Malgré l’intérêt inestimable qu’elle présente pour sa compréhension et la maitrise des
phénomènes économiques. La comptabilité nationale compte un certain nombre de limites :
• la fiabilité des services d’informations
• une absence de prise en compte de l’environnement (pollution, déforestation) une
possibilité insuffisante des comparaisons des économies (inégalités des pays).

CHAPITRE 6 : L’EQUILIBRE ECONOMIQUE

L’équilibre économique correspond à l’égalité entre l’offre globale et la demande globale. Dans le
cadre de note cours nous utiliserons le modèle keynésien.
I- Les instruments de l’analyse macroéconomique
A- La fonction de consommation
Comme nous l’avons vu, la consommation dépend d’un certain nombre de variables comme par
exemple le niveau des prix, les goûts et préférences des consommateurs ou divers facteurs
psychologiques et sociologiques. Mais au niveau d’une économie prise dans sa globalité, elle dépend
avant tout du revenu national. Il semble évident que la consommation augmente si le revenu
augmente et vice-versa. La consommation (C) est donc fonction du revenu national (Y), ce qui
s’écrit, d’une manière très générale : C = f (Y)
Il est possible d’exprimer cette fonction de consommation de manière simplifiée par l’équation d’une
droite croissante du type suivant :
C = c Y + C0
Le facteur cY représente la part de la consommation qui dépend du revenu Y et c représente par
conséquent la fraction du revenu consacrée à la consommation (2/3 ou ¾ ou 0,6 par exemple). On
peut en déduire que c connaît deux limites, à savoir 0 et 1. On a donc : 0 < c <1
C0, appelée consommation incompressible, est indépendante de Y, car il est raisonnable d’admettre
que même si le revenu national est nul, il reste une certaine part de consommation.

58
Représentation graphique

B- La fonction d’épargne
Au niveau microéconomique, l’épargne constitue la partie du revenu disponible qui n’est pas
dépensée immédiatement, mais conservée et transférée dans le temps. Il en est de même au niveau
macroéconomique, où l’épargne constitue la part du revenu national non affectée à la consommation
On a par définition : S = Y – C (1)
D’autre part, on sait que : C= c Y + C0 (2)
(2) dans (1) : S = Y – (c Y + C0) = Y – c Y – C0
On trouve : S = (1 - c) Y - C0
Si on pose : 1 – c = s
On trouve finalement : S = s Y - C0
Il est clair que s représente la fraction du revenu national affectée à l’épargne.
Représentation graphique

59
Le seuil d’épargne (YSE) est la valeur du revenu national pour laquelle l’épargne est nulle, c’està-
dire la valeur de Y qui permet de financer tout juste la consommation C.
Au seuil d’épargne on a donc par définition : S = 0 et Y = C Il s’ensuit
que : Y = c Y + C0 ou : Y – c Y = C0 ou Y (1 - c) = C0

On trouve finalement :
C- La fonction d’investissement
Dans le modèle keynésien, l’investissement est avant tout considéré comme une dépense, donc
comme une composante de la demande globale (DG), au même titre que la consommation. La
fonction d’investissement est alors une équation de comportement qui décrit les plans
d’investissement des entreprises. Nous supposons que l’investissement est une variable exogène,
dite autonome, car indépendante de Y. L’investissement peut dépendre du taux d’intérêt ou des
anticipations des entreprises, mais pas directement du revenu national. La fonction d’investissement
s’écrit donc :
I=I0
Représentation graphique

II- L’équilibre macroéconomique Keynésien

A- La détermination du niveau d’équilibre


Détaillons les différentes identités et équations. On a :
Y = C + S et DG = C + I (identités)
C = c Y + C0 et I = I0 (équations de comportement)
L’offre globale (le produit national) crée un revenu national Y qui est entièrement utilisé à des fins
de consommation (C) et d’épargne (S). La demande globale correspond au niveau de production qui

60
sera absorbé par les ménages (C) et les entreprises (I). Il y a équilibre macroéconomique si et
seulement si l’offre globale correspond à la demande globale, c’est-àdire si :
Y = DG ou encore Y = C + I (1)
Autrement dit : C + S = C + I ou encore S = I (2)
(1) et (2) représentent deux expressions différentes d’une même condition d’équilibre. Elles
aboutissent à la même solution mathématique et à une représentation graphique concordante.
Résolution mathématique
Nous disposons maintenant de toutes les données permettant de résoudre le modèle, c’est-àdire de
déterminer le montant du revenu national d’équilibre (Y*).
Dans Y = C + I remplaçons C et I par leur équation correspondante.
On trouve : Y = c Y + C0 + I0
Ce qui devient : Y – c Y = C0 + I0
Et : Y (1 - c) = C0 + I0

Finalement : Y* =
Posons : 1
= k ce qui permet d’écrire : Y* = k (C0 + I0)
Le facteur k est appelé multiplicateur des dépenses et joue un rôle extrêmement important. Il sera
encore analysé par la suite.
B- Les variations de l’équilibre et le multiplicateur d’investissement
Quel est l’impact d’une hausse de la demande sur la production ?
Il faut noter que l’équilibre varie lorsqu’on modifie une composante de la demande globale. On
parlera d’effet multiplicateur lorsque toute modification d’une composante de la demande globale
entraine une modification de la demande globale et par conséquent de l’équilibre.
Quel est l’effet d’une variation de l’investissement sur la demande ?
C’est effet peut être mesuré au travers du multiplicateur des investissements.

Y* =

1
Y=
Une variation de l’investissement se traduit par un accroissement de la demande globale.

61
III- L’Etat et l’équilibre macroéconomique : la politique économique
La politique économique est l’ensemble des instruments utilisés par les pouvoirs publics en vue
d’atteindre certains objectifs économiques.
A. Les objectifs de la politique économique
On peut résumer les objectifs de politique économique sous l’appellation du carré magique de
Kaldor. Comme objectifs de politique économique on distingue :
• La croissance économique : qui correspond à l’augmentation de la quantité de richesse
produite par le pays. Il correspond à une hausse du PIB
• Le plein emploi : qui correspond à l’utilisation complète des facteurs de production, de
manière concrète il consiste pour l’Etat à lutter contre le chômage
• La stabilité des prix : qui correspond à l’objectif de lutte contre l’inflation
• L’équilibre du solde extérieur : qui correspond à un objectif d’équilibre de la balance
des paiements.
B. Les instruments de la politique économique
C’est l’ensemble des moyens mis en œuvre par l’Etat pour atteindre ses objectifs. Les pouvoirs
publics disposent de deux moyens :
• Indirects, qui consistent à inciter les entreprises à accroître leur investissement et ainsi à
embaucher plus d’employés. Cette incitation peut se manifester par une réduction des taux
d’intérêts. On parle dans ce cas de politiques monétaires.
• Directs, qui se manifestent par une augmentation des dépenses de l’État (construction de
routes, d’hôpitaux, etc . . .) en passant des commandes auprès des entreprises, ou encore en
en embauchant lui-même des agents supplémentaires (fonctionnaires). On parle dans ce cas
de politiques budgétaires.

CHAPITRE 7 : LA BALANCE DE PAIEMENT

La balance de paiement est un tableau qui récence l’ensemble des transactions économiques et
financières survenus au cours d’une année entre une économie et le reste du monde ; c’est-àdire
entre les résidents et les non-résidents. Le problème de l’équilibre de la balance de paiement se

62
trouve au centre de l’analyse des relations économiques, dans la mesure où l’activité économique
d’une nation se partir de deux équilibres :
- L’un interne (équilibre épargne/ investissement pour le secteur privé + équilibre budgétaire
pour le secteur publique).
- L’autre externe (équilibre de la BDP)
Sa présentation générale est conforme aux recommandations du manuel de la balance de paiement
du FMI (fond monétaire internationale). A ce titre, la BDP constitue une meilleure synthèse
comptable des opérations avec le reste du monde permettant d’analyser l’équilibre externe de
l’économie.
SECTION I : LA BALANCE DE PAIEMENT : une synthèse comptable avec le reste du
monde
A. Les règles méthodologiques
La Balance des paiements fait intervenir deux grandes catégories d’agents, les résidents et les non-
résidents, et recense des opérations de nature différente.
1. Les catégories d’agents
La distinction entre résidents et non-résidents permet de distinguer les agents économiques qui sont
rattachés durablement à l’économie camerounaise, de ceux qui ne le sont pas. Les résidents peuvent
être des personnes physiques ou des personnes morales. Les résidents « personnes physiques »
comprennent les personnes de nationalité française qui demeurent en France et les personnes de
nationalité étrangère qui y résident depuis deux ans au moins, les personnes de nationalité française
qui résident à l’étranger depuis moins de deux ans, et les fonctionnaires civils et militaires français
en poste à l’étranger. Les résidents « personnes morales » sont constitués par des personnes morales
françaises ou étrangères pour leurs établissements situés en France, les ambassades, les missions
diplomatiques et les consulats camerounais à l’étranger.
2. Nature des opérations
Toutes les opérations de nature économique ou financière effectuées entre résidents et nonrésidents
au cours d’une période donnée, sont prises en compte par la Balance des Paiements.
Il s’agit principalement des transactions courantes ainsi que des mouvements de capitaux à long
terme et court terme.
a. Les transactions courantes Elles se
répartissent en :

63
- Opérations sur marchandises : ces dernières comprennent les opérations qui franchissent la
frontière douanière française (exportations et importations) et celles qui ne la franchissent pas
(exemple de ventes et d’achats à des étrangers de marchandises françaises ne quittant pas le territoire
national). Etabli à partir de statistiques douanières, le calcul du montant des opérations sur
marchandises fait l’objet d’un certain nombre de corrections pour tenir compte du fait que
l’Administration des Douanes enregistre les exportations sur la base FAB (Franco à Bord, c’est à
dire franco à la frontière nationale) alors qu’elle enregistre les importations sur la base CAF (Coût,
Assurance, Fret), les frais de transport et d’assurance étant ajoutés au prix de la marchandise.
- Services et revenus des facteurs : lesquels comprennent les services liés au commerce extérieur
(transports, assurances...), les services liés aux échanges de technologie (grands travaux, coopération
technique, brevets et redevances...), les intérêts, dividendes et autres revenus du capital, les salaires
transférés par les employeurs au nom des salariés, les voyages d’affaires ou/et touristiques.
- Transferts unilatéraux : ces derniers constituent comme les services, des opérations sur
invisibles, c’est à dire des opérations correspondant à des transferts non liés à un échange de
marchandises. Ils comprennent des transferts du secteur privé (transferts d’économies des
travailleurs étrangers en faveur de leurs familles restées dans le pays d’origine...) et des transferts
du secteur public (aides apportées par la France à des pays en développement).

b. Les capitaux à long terme


Les mouvements de capitaux à long terme comprennent les investissements directs, de portefeuille,
les crédits commerciaux et les prêts. Les investissements directs s’inscrivent dans le cadre du
développement international des entreprises. Ils consistent à engager du capital dans un pays
étranger pour disposer d’une implantation locale. Une relation d’investissement direct est établie dès
lors qu’un investisseur (personne morale ou physique) résidant dans un pays détient au moins 10 %
des droits de vote lors des assemblées générales dans une entreprise résidant dans un autre pays, ou
à défaut, 10 % du capital social (définition donnée par le cinquième manuel de la balance des
paiements du Fonds monétaire international). Lorsque ce seuil est atteint, les opérations financières
entre l’investisseur et la société investie sont comptabilisées comme des investissements directs.
Sont comptabilisés comme des flux d’investissements directs, à la fois les prises de participations
(quand elles dépassent le seuil des 10 %), les opérations de fusions, les bénéfices réinvestis ou encore
les implantations ex nihilo. L’investissement direct peut ainsi prendre la forme du rachat

64
d’entreprises existantes, du contrôle d’entreprises, de la création d’entreprises nouvelles ou de la
création de filiales communes. On notera que seule une faible part des IDE correspond à une
première implantation et à un investissement physique à l’étranger. La mesure des IDE entrants et
sortants est cependant malaisée : l’image peut être différente selon que l’on analyse les flux (par
définition très volatiles) ou les stocks (Madiès, 2006). Les investissements de portefeuille
contrairement aux investissements directs, n’ont pas pour objet d’exercer un contrôle ou d’influer
directement sur la gestion des entreprises. Ils correspondent à des opérations d’achats et de ventes
de valeurs mobilières (actions et obligations) entre résidents et non-résidents. Facteur essentiel de la
très forte progression des mouvements de capitaux dans la décennie 80, les opérations de portefeuille
constitue le principal mode de financement international, nettement avant l’endettement bancaire et
les investissements directs. Largement favorisées par le processus de modernisation et de
libéralisation du système financier français, les opérations de portefeuille ont progressé à un rythme
extrêmement soutenu en France depuis 1980. Le Trésor Public a joué un rôle essentiel dans cette
évolution, la moitié des acquisitions de titres en francs par les investisseurs étrangers portant sur des
titres de la dette publique française. Les crédits commerciaux (à moyen et long terme) constituent
la contrepartie financière d’opérations sur marchandises nécessitant le recours à un financement de
moyenne ou de longue durée. Les prêts sont quant à eux, accordés à l’étranger ou obtenus de
l’étranger pour une durée initiale supérieure à un an et concernent le secteur privé non bancaire, le
secteur bancaire et le secteur public.
c. Les capitaux à court terme
Ils retracent les flux de créances et d’engagements égaux au plus à un an, contractés vis à vis de
l’extérieur par le secteur privé non bancaire (crédits commerciaux finançant des opérations
d’exportations et d’importations, prêts, avoirs et avances à l’étranger ou de l’étranger), le secteur
bancaire et le secteur public (Trésor Public et Banque de France). Les placements et emprunts à
court terme, étroitement liés à l’évolution des taux d’intérêt et des taux de change, se sont accrus du
fait de la déréglementation et de la suppression progressive du contrôle des changes
3. L’enregistrement des opérations
La Balance des paiements est établie en s’appuyant sur les principes de la comptabilité en partie
double. Chaque opération donne lieu à deux inscriptions, l’une au débit et l’autre, de même montant
au crédit. L’expression de Balance (ou de compte) implique l’égalité du total des débits et du total
des crédits. Si les règles retenues pour la construction de la Balance des paiements sont ainsi

65
semblables à celles de la comptabilité générale, elles sont cependant différentes sous certains
aspects. Ainsi conformément à une longue tradition, les crédits s’y inscrivent dans la colonne de
gauche et les débits dans la colonne de droite. Par ailleurs, une pratique assez courante consiste à
ne présenter que les soldes des différentes rubriques de la Balance des paiements pour en faciliter la
comparaison au cours d’années successives. Enfin, les inscriptions au débit et au crédit ne sont pas
effectuées simultanément, comme l’exigerait un véritable système de comptabilité en partie double,
car les différentes rubriques sont établies à partir de sources statistiques différentes (ainsi les
exportations sont recensées à partir des statistiques douanières pour la livraison et d’après les
renseignements bancaires pour le règlement), ceci explique la présence d’un poste « Ajustements »
ou « Erreurs et Omissions » dans la Balance des paiements.
B. Les balances partielles
Prise dans son ensemble, la Balance des Paiements constitue un tableau équilibré où le total des
débits est égal au total des crédits, et où la somme algébrique des soldes est nulle. Mais il est
également possible de faire apparaître différents soldes dans la Balance des Paiements en opérant
un regroupement de certaines de ses rubriques. Ces dernières que l’on qualifie de balances partielles,
dégagent un solde dont l’analyse est particulièrement utile sur le plan économique.
1. La Balance Commerciale
Cette balance retrace d’une part, les exportations qui apparaissent au crédit et assurent la rentrée de
devises, d’autre part, les importations qui figurent au débit et entraînent la sortie de devises. La
balance commerciale dégage un solde commercial. La balance commerciale permet de mesurer la
compétitivité d’un pays face à ces concurrents. Un solde commercial positif témoigne par exemple
d’une industrie très performante ou d’un réseau commercial particulièrement efficace. La balance
commerciale fournit aussi le taux de couverture du commerce extérieur, c’est-à-dire le rapport des
exportations aux importations. Ce taux indique dans quelle mesure les importations sont couvertes
par les exportations (équilibre à 100%).

66
Exportations Importations
2. La Balance
des Transactions
Solde Commercial courantes
La Balance des
Excédent Commercial Déficit Commercial
(Export > Import) (Export < Import) transactions
courantes
Entrée nette de devises Sortie nette de devises regroupe la
balance
commerciale (exportations et importations) et les opérations sur invisibles représentées par les
services et les transferts unilatéraux. Le solde de la Balance des transactions courantes permet
d’indiquer si le résultat des opérations courantes d’un pays fait apparaître un besoin de financement
ou permet de dégager une capacité de financement. Ce solde constitue un bon indicateur, à moyen
et long terme de l’équilibre économique du pays.
3. La Balance de Base
Elle regroupe les transactions courantes et les mouvements de capitaux à long terme. Elle reflète la
situation du pays face à l’étranger en intégrant une part plus large de l’activité économique.
4. La Balance globale
Elle est obtenue en ajoutant les mouvements de capitaux à court terme non bancaires à la Balance
de base. La Balance globale présente un signe positif ou négatif selon le sens dominant des entrées
ou des sorties de devises et apporte de bons renseignements sur l’équilibre financier à court terme
du pays.
5. La Balance des règlements officiels
Cette balance, obtenue en regroupant les capitaux à court terme bancaires avec la Balance globale,
correspond aux possibilités ultimes de trésorerie, celles auxquelles on doit recourir en cas de déficit
de l’ensemble des autres opérations.
6. La Balance des mouvements monétaires
Les mouvements de capitaux à court terme du secteur bancaire et du secteur officiel (ou public)
constituent le financement monétaire de la Balance des Paiements, on l’appelle également Position
Monétaire Extérieure. Par convention, la variation de la position monétaire extérieure est de signe
opposé à celui du solde de la balance des paiements. Le signe « - » correspond à une augmentation
des avoirs ou une diminution des engagements (amélioration de la trésorerie en réserves de change)

67
et le signe « + » à une diminution des avoirs ou une augmentations des engagements (détérioration
de la trésorerie en réserves de change). Cette variation peut ainsi être assimilée à un compte « caisse
» du bilan des relations avec l’étranger puisqu’il regroupe les moyens de financement destinés à
solder la Balance des Paiements. De cette hiérarchisation des balances partielles, la présentation
officielle ne retient que les rubriques suivantes.
Balance
Position monétaire extérieure
des
paiements
La construction d’une balance des paiements

CREDIT DEBIT

BALANCE D ES TRANSACTIONS COURANTES

Exportations de marchandises à Balance Importations de marchandises à


l’étranger Commerciale l’étranger

68
Services (recettes correspondant Services (dépenses comme celles
aux revenus de capitaux investis à liées aux versements d’intérêts pour
l’étranger, à la vente de brevets au Balance les emprunts effectués à l’étranger,
tourisme des étrangers en France, des aux dividendes
aux grands travaux...) Invisibles versés aux entreprises étrangères...)
Transferts Unilatéraux Transferts unilatéraux (dons à des
gouvernements étrangers, revenus
des travailleurs immigrés expédiés
dans leur pays d’origine).

B ALANCE DES CAPITAUX

Entrées de capitaux à LT : Sorties de capitaux à LT -


- Investissements effectués en Investissements de firmes
France par des Firmes étrangères Balance françaises à l’étranger
- Emprunts faits sur les marchés des - Crédits commerciaux
étrangers - Opérations sur les capitaux remboursables à plus d’un an
Valeurs Mobilières faites par les à LT
étrangers

Entrées de capitaux à CT : - Balance Sorties de capitaux à CT


Emprunts à court terme du des - Crédits à l’exportation
secteur privé non bancaire capitaux - prêts, avoirs, créances à l’étranger
- Crédits à l’importation à CT

C. Les mécanismes d’ajustement de la balance des paiements

De nombreuses analyses se sont efforcées de montrer que des mécanismes tendaient à favoriser, de
façon automatique, un retour à l’équilibre de la Balance des Paiements lorsque celle-ci était en
situation de déficit ou d’excédent. Certaines de ces analyses attribuent l’ajustement de la
Balance des Paiements à des variations de prix, d’autres, d’inspiration keynésienne, à des
mouvements de revenus.

69
1. Ajustement par les Prix
Dans un système de taux de change flottants, le cours des devises fluctue librement en fonction des
offres et des demandes spontanées. Toute variation du taux de change, provoquée par un déséquilibre
de la Balance des paiements tend précisément à rétablir l’équilibre qui Vient d’être perturbé.

Déficit de la Balance des Paiements

Demande de devises > Offre de devises

Dépréciation de la monnaie

Diminution du prix des produits nationaux Les produits étrangers deviennent plus chers
proposés à l’étranger pour les nationaux
(Hausse des exportations) (Baisse des importations)

2. Ajustement par les revenus


En économie ouverte, la détermination de l’équilibre Macroéconomique conduit à intégrer dans
l’analyse les exportations et les importations.
Soit l’équilibre : PIB + IMP = C + I + EXP + DP
Dans une approche keynésienne, toute variation des exportations va provoquer, selon le mécanisme
du multiplicateur, une variation du niveau du revenu qui lui est bien supérieur, comme cela se produit
dans le cas de l’investissement. Cet accroissement du niveau de revenu va à son tour, entraîner une
hausse du volume des importations pour deux raisons essentielles : d’une part, en cas de hausse du
revenu global, les consommateurs augmentent leurs achats de produits étrangers de la même manière
qu’ils le font pour leurs achats de produits nationaux, d’autre part la hausse du niveau du revenu
global entraîne un accroissement de la demande de produits qui font défaut sur le territoire national
(biens de consommation intermédiaires). Ainsi, l’augmentation des importations diminue l’excédent
de la balance commerciale provoqué par l’accroissement initial des exportations et contribue au
rééquilibre de la Balance des paiements

SECTION II : UN INSTRUMENT D’ANALYSE DE L’EQUILIBRE EXTERNE

70
La BDP procure des renseignements précieux sur la situation d’un pays en outre, une analyse
dynamique sur longue période montre qu’il existe un cycle de balance de paiement c’est-à-dire une
relation stable entre les phases successives de la croissance économique d’un pays et la structure de
sa BDP. On se limitera ici au lien qui existe entre le solde des transactions courantes et les agrégats
internes d’une part, et d’autre part entre le déficit externe et le déficit budgétaire.

I/ LE SOLDE TRANSACTION COURANTE ET L’ECONOMIE INTERNE


En économie fermée, il y a égalité entre la somme des affectations du revenu national et la somme
des dépenses.
C+S+T= C+I+G avec C+S+T comme revenu national (Y) , et C+I+G comme dépense nationale
ou absorption(A) donc Y = A
Si on est dans une économie fermée, la dépense (A) ne saurait s’écarter du revenu (Y) de même
lorsqu’il y a équilibre budgétaire (T-G), l’épargne domestique (I). si T = G alors, C+S= C+I d’où S
=I
En économie ouverte cette relation devient : C+S+T= C+I+G+ (X-M)
( X-M) = C+S+T-(C+I+G)
X-M = Y-A
Ceci montre qu’un excédent ou un déficit de la balance commerciale et de façon plus générale de la
BDP courante traduit une insuffisance de revenue nationale par rapport à l’absorption nationale. S’il
y a équilibre budgétaire (G-T), nous avons (X-M)= S-I ou Y-A = S-I en d’autres termes un pays ne
peut investir à l’étranger que si sa dépense est inférieur à son revenu national.
Dans le cas inverse où dépense plus qu’il ne produit il doit emprunter.
REMARQUE :
 la relation en économie ouverte nous conduit à cette relation :
C+S+T=C+I+G+(X-M)
(S-I) + (G-T) = ( X-M)
(S-I) + ( M-X) = ( G-T)
Cette relation elle-même signifie que l’excès d’épargne domestique sur l’investissement + le déficit
courant = déficit budgétaire.
 Cette relation en économie ouverte peut encore s’écrire de la manière suivante :
X-M = ( S-I) – ( G-T) elle se lit alors capacité de financement de l’économie = capacité de

71
financement du secteur privée – besoin de financement du secteur publique ( G-T) ce qui est
égal au solde des opérations courantes. Ce dernier lui-même correspond à l’accumulation
nette des créances sur le RDM.
 Cette relation peut encore s’écrire : (X-M) = (S-I)+(T-G)
On constate que le solde extérieur est égal à la somme des soldes du secteur privé et du secteur
public. En d’autres termes, le solde de la BDP est lié au solde du secteur privé et au solde budgétaire.
Plus généralement l’activité économique d’un pays s’apprécie à partir de 3 équilibres indépendants.
- L’équilibre du secteur privé (S=I)
- L’équilibre du secteur publique ou équilibre budgétaire (somme G = somme T) -
L’équilibre extérieur ou équilibre de la balance de paiement.
S=I ou S-I=0
T+G ou T-G=o
X=M ou X-M=0
D’où (S-I) + (T -G)+ ( X-M) = 0

II/ LE DEFICIT EXTERIEUR ET LE DEFICIT BUDGETAIRE


Le déficit extérieur est souvent analysé comme le reflet de l’équilibre de l’épargne domestique lui-
même engendré par l’augmentation du déficit budgétaire. En effet, l’accroissement des besoins de
financement de l’Etat sans augmentation de l’épargne des agents privés de l’extérieur conduit au
recours à l’épargne étrangère. La hausse des entrées nettes des capitaux qui en résulte a pour contre
parti un accroissement du déficit des opérations courantes et conduit à ce que l’on appelle « les
déficits jumeaux » la relation G-T=S-I+M-X montre qu’une augmentation exogène du déficit
budgétaire doit être accompagné ou compensé expos par un accroissement de l’épargne net des
agents privés intérieur et ou par une augmentation des importations net pour que cet ajustement se
réalise, les variables qui déterminent S-I et M-X doivent être modifié il s’agit pour S-I du taux
d’intérêt et pour X-M du taux de change réel

72
CHAPITRE 8 : LA MONNAIE ET LE FINANCEMENT DE
L’ECONOMIE

Section I. les fonctions et les formes de la monnaie


I. les fonctions de la monnaie
1. la monnaie, intermédiaire des échanges
Dans la société traditionnelle, les échanges se réalisent sous forme de troc, un bien étant cédé
contre un autre. Cependant, le troc présente trois caractéristiques qui en limitent peu à peu l’usage
et favorisent le recours à un bien particulier : la monnaie.
Les limites au mécanisme du troc sont :
• Rencontre nécessaire entre deux personnes, chacune d’elle désirant acquérir le bien possédé
par l’autre et souhaitant céder son propre bien en échange ;
• La nécessité d’attribuer la même valeur pour les deux biens à échanger, dans l’hypothèse où
ceux-ci sont indivisibles et ont des valeurs différentes ;
• Impossibilité de déterminer la valeur d’une marchandise par rapport à toutes les autres.
L’intervention de la monnaie aboutit à décomposer le troc en deux opérations successives : une vente
et un achat.
Ainsi, dans une économie monétaire, celui qui détient un bien et qui souhaite le vendre, va pouvoir
céder ce bien contre une certaine quantité de monnaie qui en constitue le prix. Avec la monnaie
obtenue, cette personne pourra acquérir différents biens. La monnaie est ainsi un véritable moyen
de paiement.
2. la monnaie, unité de compte
Le troc ne permet de déterminer la valeur d’une marchandise que par rapport avec celle avec
laquelle elle a été échangée. Avec la monnaie, qui constitue un étalon de mesure de la valeur
(étalon : objet ou instrument qui matérialise une unité de mesure et sert de référence, de modèle
légal), il devient possible, non seulement de mesurer la valeur des différents biens, mais encore de
facilement comparer la valeur des biens entre eux.

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3. la monnaie, instrument de réserve de valeur
Pouvant être conservée pour réaliser un achat au cours d’une période ultérieure, la monnaie donne
la possibilité de transférer du pouvoir d’achat d’une période à l’autre.
La fonction de réserve de valeur n’existe vraiment que si la valeur représentée par une certaine
quantité de monnaie reste identique quel que soit le moment où celle-ci est utilisée. Ce qui ne se
produit pas en cas de hausse des prix.
II. les différentes formes de la monnaie
1. les origines historiques de la monnaie
Après avoir utilisé de nombreux biens (le bétail, les morues séchées, les blocs de thé, les
coquillages, le sel en barre, les métaux tels que le cuivre, le fer et le bronze), les individus
retiendront l’or et l’argent comme monnaie. Ces deux derniers métaux précieux sont retenus par
rapport à leurs qualités essentielles suivantes :
• La divisibilité : possibilité d’obtenir les éléments de dimension voulue, la valeur de ceux-ci
étant proportionnelle à leur poids ;
• Inaltérable : ne s’altérant pas au contact de l’air, l’or et l’argent peuvent être stockés sans
inconvénients à la différence des autres métaux ;
• Malléables : les métaux précieux peuvent recevoir l’empreinte d’un symbole monétaire
indiquant par exemple le poids du métal ;
• Importante valeur sous un faible volume : forte demande et quantité relativement limitée
donnent à l’or et à l’argent une grande valeur pour un volume réduit.
Les métaux précieux ont connus trois grandes étapes et ont joué un rôle important dans le système
de bimétallisme or et argent(d'un point de vue historique et économique , le bimétallisme comprend
des métaux précieux comme l'or et l'argent, servant aux échanges et transactions, et s'oppose au
monométallisme, qui ne garantit la légalité que d'un seul métal) :
• La monnaie pesée : A Babylon, et en Egypte, l’or et l’argent circulaient sous forme de lingots
sans poids ni forme déterminés. Il faut donc mesurer le poids du métal et sa pureté lors de
chaque paiement ;
• La monnaie comptée : vers 800 avant Jésus-Christ, les lingots prennent un poids et une forme
déterminés donnant naissance aux pièces métalliques ;

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• La monnaie frappée : durant l’antiquité, les pièces sont frappées par les autorités religieuses
qui garantissent ainsi la valeur des pièces c’est-à-dire le titre et le poids du métal qu’elles
contiennent.
Le bimétallisme or et argent se caractérise par :
• La liberté de frappe c’est-à-dire la possibilité d’obtenir des pièces d’or et d’argent contre des
lingots de métaux précieux ;
• Le pouvoir libératoire illimité : tout débiteur peut s’acquitter de sa dette au moyen de pièces
d’or ou d’argent, ce qui leur confère cours légal.
2. les formes actuelles de monnaies
Il existe deux grandes formes de monnaie :
• La monnaie fiduciaire représentée par le billet de banque ;
• La monnaie scripturale consistant en de simples jeux d’écritures dans les comptes de dépôt
à vue (Un dépôt « à vue » est un dépôt, rémunéré ou non, dont les fonds peuvent être retirés
partiellement ou totalement à tout instant).
2.1. Le billet de banque
Le billet de banque est un moyen de paiement généralement en papier imprimé, émis le plus
souvent par la banque centrale ou l'Institut d'émission d'un pays. Ce type de monnaie — appelée
papier-monnaie ou monnaie-papier — est de nature fiduciaire (du latin fiducia : confiance) dans la
mesure où sa valeur est fortement dépendante du degré de confiance accordé par les porteurs de
billets à l'organisme qui les émet.
2.2. La monnaie scripturale
Les dépôts bancaires dans les comptes courants forment ce qu'on appelle la monnaie scripturale.
La possession de monnaie par un titulaire de compte est matérialisée par une écriture en compte.
Ces écritures longtemps tenues dans des registres sont maintenant gérées par informatique. Ils
forment l'essentiel de la masse monétaire, très loin devant les billets et les pièces (environ 90 % de
la masse monétaire).
La monnaie scripturale est créée par les banques commerciales (« les crédits font les dépôts ») ;
contrairement aux pièces et billets créés par la banque centrale. Cette monnaie scripturale circule
entre les agents économiques sous forme de virement d'un compte à un autre grâce à des moyens de
paiement, comme les cartes de paiement, les virements, les chèques ou des avis de prélèvement. Les

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moyens de paiement permettent d'utiliser la monnaie qu'on détient en compte de dépôt ou en
espèces pour régler ses dépenses et dettes.
Une carte de paiement est un moyen de paiement se présentant sous la forme d'une carte plastique
mesurant 85,60 × 53,98 mm1, équipée d'une bande magnétique et/ou puce électronique (c'est alors
une carte à puce), et qui permet le paiement, auprès de commerces physiques possédant un terminal
de paiement électronique ou auprès de commerce en ligne. Le plus souvent, il s'agit d'une carte de
paiement et de retrait, car elle permet aussi les retraits d'espèces aux distributeurs de billets.
En finance, un virement bancaire est une opération d'envoi (transfert) ou de réception
(rapatriement) d'argent entre deux comptes bancaires.
Le chèque est un moyen de paiement scriptural utilisant le circuit bancaire. Il est généralement
utilisé pour faire transiter de la monnaie d'un compte bancaire à un autre.
Un avis de prélèvement est un moyen de paiement automatisé adapté aux règlements répétitifs. Il
dispense le client débiteur de l'envoi d'un titre de paiement lors de chaque règlement. Un avis de
prélèvement est révocable. Cette autorisation est donnée par le débiteur à son créancier qui peut
alors émettre des avis de prélèvement payables sur le compte bancaire du client.
Section II : les mécanismes de la création monétaire l. la création monétaire par une banque
unique
La création monétaire s’effectue à partir de trois opérations principales à savoir les crédits aux
entreprises et aux particuliers, les concours à l’Etat et l’acquisition des devises.
1. les crédits accordés aux entreprises et aux particuliers
Le mécanisme de création de monnaie trouve son origine dans les crédits accordés par les banques.
Le principe du crédit consiste à transformer des créances sur les agents non bancaires en moyens de
paiement immédiatement utilisables. Concrètement, lorsqu'une banque consent un crédit à un client
X, ce dernier dispose d'un dépôt à vue, dans cette banque, égal au montant M de la somme prêtée.
De son côté, la banque acquiert en contrepartie une créance sur le client X. Il y a donc création de
monnaie : la banque n'a pas ponctionné dans ses réserves pour prêter le montant M au client X : elle
a inscrit une créance dans son bilan.
Mais lorsque le client X rembourse le crédit M, la banque efface la créance de son bilan : il y a donc
à ce moment destruction de monnaie. La création de monnaie n'aura été que provisoire. Il y a donc
"création nette" de monnaie uniquement lorsque les nouveaux crédits l'emportent sur les crédits
remboursés

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2. Bons du Trésor et conversion de devises
Les banques peuvent créer de la monnaie de deux autres façons, mais avec le même mécanisme.
Premièrement, lorsque les banques commerciales accordent des crédits au Trésor public, elles
acquièrent des bons du Trésor (créances sur le Trésor).
Deuxièmement, les banques peuvent créditer le compte d'un agent en échange de devises : par
exemple, un industriel camerounais payé en dollars va demander à sa banque de créditer son compte
en francs CFA. En contrepartie de cette création de monnaie, la banque va acquérir une créance sur
les Etats-Unis. Cette création de monnaie est, pour le coup, définitive.
II. création monétaire au sein d’un système bancaire hiérarchisé
Dans un système bancaire hiérarchisé, il existe une banque centrale encore appelée institut
d’émission qui dispose du pouvoir démettre des billets et des banques commerciales ou banques de
second rang qui ne peuvent créer que de la monnaie scripturale. La banque centrale joue un rôle
important à l’égard des banques commerciales qui réalisent la majeure partie de la création
monétaire, celle-ci étant également effectuée par le trésor public.
1. le rôle de la banque centrale
La banque centrale crée également de la monnaie par deux opérations majeures. D'une part, lorsque
les banques commerciales ont besoin de monnaie pour satisfaire les retraits de ses clients et pour
constituer leurs réserves, elles cèdent des titres à la banque centrale, qui en échange crédite leur
compte. D'autre part, lorsque la balance commerciale d'un pays est excédentaire, l'entrée nette de
devises sur le territoire entraîne de la création de monnaie, et inversement en cas de déficit
commercial.
La banque centrale est en mesure d’exercer une influence sur le volume de crédit pouvant être
accordé par les banques commerciales en agissant sur les liquidités bancaires c’est-à-dire sur les
disponibilités des banques en monnaie banque centrale.
Le principal instrument de la banque centrale est la modulation des taux d'intérêt. En augmentant ou
en baissant ses taux directeurs, la banque influe sur le coût de refinancement des banques
commerciales sur le marché monétaire, sur lequel s'échangent des titres à court terme contre de la
monnaie "banque centrale".

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La banque centrale peut également jouer sur le taux de réserve obligatoire imposé aux banques
commerciales : plus celui-ci est élevé, moins la masse de crédits accordés aux agents économiques
sera importante.
2. le rôle des banques commerciales dans le système bancaire
La présence de plusieurs banques commerciales conduit d’une part à examiner de quelle manière
s’effectue les règlements entre banques dans le cadre de la compensation interbancaire et d’autre
part, à tenter à déterminer, à l’aide du multiplicateur de crédit, le montant de crédit pouvant être
consentis par l’ensemble des banques lorsque celles-ci disposent d’un supplément de monnaie
banque centrale.
La compensation bancaire est une technique mise en œuvre par les banques afin de compenser entre
elles les créances et dettes qu'elles détiennent les unes sur les autres. Les banques déterminent dans
un premier temps le solde de leurs positions par rapport à chacun de leurs confrères. Chacun des
soldes permet de calculer la position globale de chacun vis-à-vis de la communauté. Un seul
règlement est ensuite opéré sur le compte de chaque établissement. Le multiplicateur de crédit
désigne deux phénomènes complémentaires. D'une part, il établit la relation entre le montant global
des pièces et billets en circulation (monnaie fiduciaire), et le montant global de la masse
monétaire. D'autre part, il mesure la capacité des institutions financières à créer de la monnaie
supplémentaire, en octroyant des crédits d'un montant supérieur aux dépôts qu'elles détiennent.
Le multiplicateur de crédit évalue ainsi la quantité de monnaie fiduciaire circulant, par rapport à la
masse monétaire, donc mesure la liquidité de l'économie d'un pays. Les banques centrales agissent
sur cette masse monétaire, en facilitant ou en restreignant les conditions d'accès au crédit.
Le multiplicateur de crédit évalue ainsi la quantité de monnaie fiduciaire circulant, par rapport à la
masse monétaire, donc mesure la liquidité de l'économie d'un pays. Les banques centrales agissent
sur cette masse monétaire, en facilitant ou en restreignant les conditions d'accès au crédit.
E: l′excédent de monnaie banque centrale
b : le taux de préférence des économiques pour la détention de billets
r : le taux de réserves obligatoires que les banques doivent constituer par rapport au montant des
dépôts qu’elles gèrent.
La théorie du multiplicateur de crédit permet de montrer que le volume ΔM de monnaie créée
correspondant aux crédits supplémentaires pouvant être accordés par les banques est tel que :

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CHAPITRE 9 : L’ETAT ET SES INTERVENTIONS

Section I : L’évolution du rôle de l’Etat


Avec le développement économique, on constate une intervention croissante de l’Etat dans les
circuits économiques.
I. Diversification du rôle de l’Etat
La notion de l’Etat a évolué au cours de l’histoire. On est passé de l’Etat-Gendarme chargé
simplement d’assurer le fonctionnement des pouvoirs publics et le maintien de l’ordre à l’Etat
providence, interventionniste et régulateur de l’économie.
1. L’Etat-Gendarme ou l’Etat arbitre
Pour les économistes libéraux, l’Etat est placé au-dessus des individus. Il prend essentiellement en
charge les intérêts communs. C’est un agent passif, neutre vis-à-vis du secteur privé car son
intervention est inopportune et inefficace.
Son intervention est inopportune car, le mécanisme du marché est, par nature, équilibrant et optimal
(il assure la plus grande satisfaction de chaque individu). Son intervention est également inefficace
car, toute politique économique ne peut qu’accroitre l’instabilité économique en allant à l’encontre
des mécanismes naturels.
2. L’Etat interventionniste et régulateur
Cette approche keynésienne de la notion de l’Etat est un approfondissement de la notion de l’Etat
arbitre. L’Etat ici est gestionnaire. Il est un agent économique qui joue deux fonctions essentielles
nouvelles :
• Il assure l’équilibre global de la nation. De ce fait, puisqu’aucun mécanisme spontané
n’assure un équilibre acceptable du système économique, l’Etat ne plus seulement être un
arbitre bien veillant mais aussi un agent qui par son intervention exerce des effets
d’entrainement à toute l’économie (investissements publics, participation à la conduite des
entreprises…) ;

79
• Il remplit une mission de sauvegarde du système économique. De ce fait, l’Etat est conçu
comme responsable du progrès social et de l’accès de tous au bien-être. C’est ce que l’on
appelle : l’Etat providence.
3. L’approche marxiste de la conception de l’Etat
Pour les marxistes, l’Etat appartient aux superstructures : il vit et par là même a un passé (il
apparait avec le capitalisme), un présent (il est un organe de soutien au capital) et un devenir
(il doit s’éteindre peu à peu dans la société socialiste).
Pour ces auteurs, l’Etat, dans sa conception libérale est un « partisan ». Il perd sa qualité d’arbitre,
de médiateur neutre et se situe délibérément dans l’avenir en orientant son action selon qu’il opte
pour la préservation de la société actuelle ou au contraire pour sa transformation.
De ce fait, l’Etat selon les marxistes remplit deux fonctions :
• Il cherche à maintenir les rapports sociaux de production en veillant au maintien de l’ordre
social existant et intervient pour que les conditions de ce maintien soient remplies.
• Il est une « béquille du capital ». De ce fait, il prend parti pour la société capitaliste en aidant
le capital à surmonter ses contradictions et notamment les oppositions de classe. De plus, il
intervient directement pour soutenir le taux de profit du secteur privé. Le taux de profit est
le rapport de la plus-value sur le capital investi. C'est un outil fondamental du marxisme,
notamment via la loi de la baisse tendancielle du taux de profit qui explique l'instabilité et
les crises du capitalisme.
II. Les fonctions de l’Etat moderne
MUSGRAVE reconnait à l’Etat trois fonctions :
• La fonction d’affectation ;
• La fonction redistribution ;
• La fonction de régulation.
1. la fonction d’affectation
Elle traduit l’intervention de l’Etat en tant que producteur des biens et services en lieu et place du
secteur privé dans les domaines de l’éducation, la santé, les infrastructures…
2. la fonction de redistribution
Par nature, le libéralisme et l’économie de marché créent des inégalités dans la société. A travers
cette fonction, l’Etat se charge de réduire les inégalités en aidant certaines catégories d’individus.

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Pour ce faire, l’Etat, par le biais de l’impôt, prélève une partie de la richesse crée qu’il redistribue
sous forme de revenus de transfert.
3. la fonction de régulation
L’Etat assure la croissance économique, la stabilisation de la conjoncture c’est-à-dire le maintien
de la demande globale (C+I) au niveau désiré.
D’une manière générale :
• En période de conjoncture dégradée, l’Etat injecte des revenus dans le circuit économique
par l’intermédiaire du budget ou une politique monétaire souple afin de soutenir la demande
et relancer l’économie.
• En période de conjoncture haute, l’Etat contrôle la création de richesse (en limitant la
distribution des crédits par exemple) afin de freiner le niveau de la demande globale.
SECTION II : l’activité de production de l’Etat
I. la justification de l’Etat producteur
L’intervention de l’Etat dans le système productif se justifie pour les raisons suivantes :
• L’existence des services collectifs ;
• Les externalités ;
• Le poids économique de certains agents privés.
1. L’existence des services collectifs
La principale cause de l’action des pouvoirs publics réside dans l’existence des services collectifs,
services consommés en même temps et dans leur totalité par un ensemble d’utilisateurs. Ces
services seront pris en charge par l’Etat qui, par des prélèvements obligatoires, a la possibilité
d’assurer leur financement.
2. Les externalités
L’intervention de l’Etat s’explique par l’existence d’effets externes ou externalités. Les
externalités apparaissent à chaque fois que les décisions d’un agent économique ont des effets non
prévus ou non désirés sur d’autres agents. On donne souvent comme exemple les dépenses de
formation qui profitent à chacun mais qui ont des effets sur la collectivité du fait des conséquences
en termes de gains de productivité qu’elles induisent.
Ces externalités faussent les mécanismes d’allocation des ressources, puisque chaque agent, dans
son calcul économique, n’intègre que son intérêt personnel et ne prend pas en compte le bien-être
collectif. Ainsi, les effets externes négatifs comme la pollution sont souvent très importants car

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l’entreprise ne tient pas souvent compte des nuisances sur l’environnement qu’entraine son
processus de production.
3. le poids économique de certains agents privés
Le poids économique de certains agents privés nécessite l’intervention de l’Etat. Le
développement de certaines activités conduit spontanément à des situations de monopole. C’est le
cas dans certains secteurs où le montant du financement des infrastructures est très lourd
(énergie, transport, télécommunications…). Ces monopoles ont alors un pouvoir énorme dont ils
peuvent abuser au détriment de la collectivité.
II. l’Etat dirigiste
L’Etat producteur intervient à travers les entreprises publiques. Ces entreprises sont contrôlées
directement ou indirectement par les administrations publiques (Etat, collectivités publiques). Le
secteur public se développe par les opérations de nationalisation qui consistent à transférer
juridiquement à la collectivité la propriété d’une entreprise.
La volonté de l’Etat de d’orienter, voire de diriger, largement l’activité économique, ne se limite pas
à l’existence des entreprises publiques mais s’exprime également à travers la planification. La
planification repose sur un document : le plan. Le plan présente les grandes orientations
économiques et sociales pour l’avenir. Le plan est réalisé par l’Etat en concertation avec les
partenaires sociaux.
III. le désengagement de l’Etat
De nos jours, on assiste à une remise en cause du secteur public pour les raisons suivantes :
• Les contraintes que pose la notion d’entreprise publique : l’entreprise nationalisée doit être
considérée comme une entreprise comme les autres puisqu’elle est dans l’obligation
d’équilibrer ses comptes. Mais également, c’est une entreprise différente qui a sa propre
logique (par exemple intégrer dans ses décisions l’intérêt général) et qui n’a donc pas la
possibilité d’agir comme une entreprise privée.
• Les disponibilités de l’Etat : le retrait de l’Etat s’explique également par l’intérêt des
privatisations en elle-même. Dans un contexte où les disponibilités de l’Etat sont limitées, il
est difficile de soutenir les entreprises publiques alors que les privatisations constituent, au
contraire, une opportunité de ressources. D’autre part, celles-ci doivent favoriser le
développement international des entreprises, alors que le statut particulier gêne les accords
éventuels avec les partenaires étrangers. Enfin, privatiser c’est redonner leur place aux

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mécanismes du marché jugé plus efficaces, l’entreprise publique, non stimulée par la
concurrence et protégée par le soutien de l’Etat, ne cherche pas à accroître ses performances.
• Le recul de la planification : la planification, autre instrument de la volonté de l’Etat de
diriger l’économie va connaître un net recul. A partir de 1971, se manifeste le déclin
progressif de la planification, notamment, avec le premier choc pétrolier et la crise qui s’en
suit. Au cours de cette période, les objectifs en termes de croissance, d’inflation et d’emploi
deviennent complètement irréalistes ou difficilement chiffrables. Aujourd’hui, le contenu de
la planification repose surtout sur des projets très généraux le chômage par exemple, plutôt
que sur la fixation des objectifs et le moyen à mettre en place.
SECTION III : le budget de l’Etat
I. présentation du budget de l’Etat
Le budget de l’Etat est document dans lequel est regroupée la prévision de l’ensemble des recettes
et des dépenses de l’Etat pour une année. Il est sur le plan administratif différent de la loi des
finances qui est un acte voté par le parlement qui prévoit et surtout autorise l’ensemble des
ressources et des charges.
1. Les recettes de l’Etat
Les recettes d'un État peuvent provenir des Impôts des particuliers, des taxes à la consommation,
des fonds des services de santé, des entreprises du gouvernement, des Impôts des sociétés etc. Les
impôts représentent une part importante des revenus d'un État. Ils sont composés des impôts directs,
versés directement par les contribuables à l’État et des impôts indirects, incorporés au prix d’un bien
ou d’un service et payés à un intermédiaire qui les reverse à l’État.
2. le dépenses de l’Etat
Les dépenses effectuées par l’État et les collectivités locales sont nommées dépenses publiques. Elles
sont divisées en quatre parties :
• Les dépenses de fonctionnement des services publics ;
• Les dépenses d’équipement ou d’investissement ;
• Les dépenses d’intervention dans les domaines sociaux, économiques et internationaux ;
• Le paiement des intérêts sur la dette publique.
3. l’équilibre budgétaire
Le déficit budgétaire est, pour une année donnée, le solde négatif du budget d'un Etat lorsque ses
dépenses (hors remboursement d'emprunt) excèdent ses recettes (hors emprunt). L'Etat ne pouvant

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être en cessation de paiement, un déficit budgétaire nécessite que celui-ci contracte de nouveaux
emprunts qui ont pour conséquence d'augmenter la dette publique.
On parle d'excédent budgétaire si le solde est positif. Le budget est en équilibre s'il est nul. Le
déficit budgétaire ne doit pas être confondu avec le déficit public qui englobe le solde des recettes
et des dépenses des autres administrations publiques (collectivités territoriales et organismes de
Sécurité sociale notamment).
II. la politique budgétaire 1. Les principaux leviers de la politique budgétaire
La politique budgétaire est un des moyens dont dispose le gouvernement pour réguler l'économie et
conduire des actions sur les cycles économiques afin d'atteindre ses objectifs que ce soit dans le
domaine social ou économique. Le gouvernement peut par exemple compenser un ralentissement
de la demande privée par une augmentation des dépenses publiques afin de stimuler l'économie,
mais avec pour conséquence une dégradation du solde public.
À l'inverse, lorsque la croissance économique est élevée, la discipline budgétaire permet de réduire
le déficit public, voire de constituer des excédents qui pourront être utilisés ultérieurement. 2. le rôle
du budget
Deux approches ici s’opposent : l’approche libérale et l’approche keynésienne.
2.1. L’approche libérale des finances publiques
Les finances publiques classiques se caractérisent par une intervention minimum de l’État. Cette
doctrine libérale classique privilégie en matière de finances publiques, les principes suivants :
• Principe de limitation des dépenses, celles-ci devant être consacrées aux seules dépenses de
puissance publique. Ne sont autorisées que les dépenses de fonctionnement de
l’administration régalienne (activités de puissance publique) ;
• Principe de neutralité budgétaire : le budget doit demeurer neutre au sens où il ne doit pas
influencer l’activité des agents économiques ;
• Principe d’équilibre : interdiction de tout déficit (voire même d’un excédent car les
ressources budgétaires devant strictement couvrir les charges budgétaires) ; l’emprunt doit
demeurer exceptionnel car il constitue un risque potentiel de déficit et donc de dette
(endettement strictement limité).
Il s’agit, par ces principes, d’empêcher toute forme d’interventionnisme budgétaire (dépenses
limitées au fonctionnement de l’administration de puissance publique) et fiscale (impôts limités à la

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couverture des charges de l’État gendarme et non à lutter contre les inégalités ou à promouvoir la
redistribution sociale des revenus).

2. Les finances publiques modernes (l’approche keynésienne des finances publiques)

Les finances publiques modernes s’inscrivent dans le cadre de l’autre approche libérale alors
représentée par D. Ricardo et, depuis la crise économique de 1929, par J.M. Keynes. La doctrine
libérale issue de la pensée keynésienne souhaite au contraire une intervention de l’État puissance
publique. Elle est caractérisée par des principes opposés à ceux précédemment évoqués :
• Principe de non-limitation des dépenses : la dépense publique doit susciter la demande
intérieure pour relancer l’activité économique, donc la production et l’investissement des
entreprises et au final réaliser le plein emploi.
• Principe d’interventionnisme budgétaire : la crise exige le recours au policy mix qui est une
action économique au moyen du budget (politique budgétaire au niveau de la dépense,
politique fiscale au niveau de la recette) et au moyen de l’instrument monétaire (politique
monétaire) ;
• Principe d’équilibre économique et non budgétaire : le déficit budgétaire, s’il permet de
réaliser l’équilibre économique général, est recherché quitte à aggraver la dette par un recours
accru à l’emprunt pour financer ce déficit.
Cette nouvelle approche renforce le lien entre finances publiques et économie. Ce qui apparaît à
travers une classification des dépenses de l’État selon leur incidence économique. Outre les dépenses
classiques de fonctionnement, apparaissent les dépenses d’investissement (grands travaux,
équipements publics, infrastructures routières, ferroviaires...) et également aussi des dépenses
d’intervention (transferts sociaux sous formes d’allocations familiales, de bourses scolaires et
d’aides sociales, couverture santé...). Cet État-interventionniste, devant l’ampleur de ces dépenses
de santé et protection sociale, sera qualifié d’État-providence (Welfare State). Cet interventionnisme
budgétaire est souvent associé à un interventionnisme fiscal qui est l’action économique au moyen
de l’impôt pour inciter les entreprises et les ménages à adopter certains comportements (investir,
épargner, consommer) : certaines de ces mesures fiscales dérogatoires, par leur importance et leur
volume, sont qualifiées de « dépenses fiscales » ou « niches

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