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semestre 2, GB et GD
Filière Economie et Gestion
Professeur: TOUHAMI Larbi
cours de la partie II
2ème partie: Les modèles et les équilibres macroéconomiques
Les phénomènes macroéconomiques de la production, de
l’emploi et de la formation des prix ont fait l’objet de controverse entre
deux grandes écoles de pensées macroéconomiques: l’école classique
(néo-classique) et l’école keynésienne.
• L’école classique: considère que la production, l’emploi et le taux
d’intérêt se déterminent en fonction des facteurs réels. En d’autres
termes, les phénomènes monétaires à savoir la préférence pour la
liquidité ou la demande de monnaie et la politique monétaire
n’exercent pas une influence sur les variables réelles (séparation entre
phénomènes réels et phénomènes monétaires).
Pour cette école, l’économie de marché est fondamentalement stable
en raison de ses propres mécanismes d’autorégulation. Les auteurs de
cette pensée préconisent le minimum d’intervention de l’Etat (rôle de
l’Etat est limité).
• L’école keynésienne (due à son fondateur J.M.Keynes) : en revanche
des tenants de l’école classique, les keynésiens pensent que
l’économie a besoin de certaine régulation de la part de l’Etat par la
mise en œuvre d’une politique de demande appropriée.
Chapitre I – Le modèle macroéconomique classique:
L’équilibre macroéconomique classique
Dès le 18é siècle, des auteurs classiques (néoclassiques)
comme A.Smith, D.Ricardo et J.B-Say, se sont intéressés à
l’équilibre général de façons ponctuelle sans aboutir à une
approche globale. Par la suite cette approche générale est
théorisée par Walras.
Pour les classiques, il aura équilibre général (macroéconomique),
si et seulement si, les quatre équilibres partiels sont réalisés:
équilibre sur le marché du travail, équilibre sur le marché de la
monnaie, équilibre sur le marché des biens et services, et équilibre
sur le marché du capital.
I – Le marché du capital:
Pour les classiques, l’épargne (S) est la partie du revenu des
ménages non consommée (c’est une épargne volontaire).
L’épargne dépend du taux d’intérêt, est une fonction croissante de
taux d’intérêt (au taux d’intérêt i = 0, le consommateur n’est pas
motivé pour épargner, il consomme la totalité de son revenu).
D’autre part, les classiques identifient que non seulement l’épargne est en
fonction du taux d’intérêt, mais aussi l’investissement (I) est en fonction du
taux d’intérêt:
S = S(i)
et I = I(i)
Si on suppose que S est aussi l’offre de capital et I est la demande de
capital, la logique du marché conduit à ce que le taux d’intérêt exprime
l’équilibre entre l’offre et la demande de capital.
Illustration graphique:
Taux d’intérêt
Offre de capital
ie . …………….. E
Demande de capital
I.S
Ie = Se
Salaire réel = Salaire Nominal . (indice fin de période /indice début de période)
Offre de travail OT
we /P ……………………... E
Demande de travail DT
OT . DT
L’équilibre sur le marché du travail est obtenu au point E. Pour les
classiques, en E, pour un salaire nominal (we/P), le marché du travail est en
équilibre (un équilibre de plein emploi: toute entreprise qui désire recruter
de la main d’œuvre trouve sa demande satisfaite et tout individu qui désire
travailler trouve de l’emploi), en sens qu’étant donné le salaire réel
d’équilibre (we/P). Cette situation ne signifie pas l’absence de chômage. Le
chômage est donc un chômage volontaire, chômage à ceux qui refusent de
travailler à ce salaire réel d’équilibre (choisir volontairement leurs situations
de chômage).
III – Le marché de la monnaie:
Ce marché est en équilibre lorsque l’offre de monnaie (encaisses
réelles) est égale à la demande de monnaie.
Pour les classiques, ce marché n’intervient pas dans la détermination des
variables économiques réelles (production, salaires, emploi, …), il
n’intervient que dans la détermination du niveau général des prix des biens,
les autres variables sont déterminées au niveau du marché du travail et du
marchés des biens. C’est dans ce sens que la monnaie est considérée, selon
les classiques, comme un voile (neutre). Il y a une dichotomie entre
phénomènes réels et phénomènes monétaires.
Pour les classiques, le seul motif de détention de la monnaie est celui des
transactions. Et cette demande de monnaie est soumise à une offre.
L’analyse classique, de l’offre et de la demande de monnaie, est
l’objet de la Théorie Quantitative de la Monnaie (TQM). L’équation
de la TQM s’écrit:
M .V= P. Q
M: offre de monnaie (la monnaie en circulation);
V: vitesse de circulation de la monnaie;
P: niveau général des prix;
Q: out put physique en biens et services.
MV = dépense totale qui est égale au produit de P par Q.
PQ : correspond à la valeur des biens et services produits dans une
économie (PNB).
Pour toute de monnaie correspond un PNB nominal.
A court terme, V et Q peuvent être considérés comme constants,
ce qui permet de conclure, toujours à court terme, que le niveau des
prix dépend de la monnaie en circulation. Le niveau de prix est donc
le fait de l’offre de la monnaie lui seule.
IV – Equilibre sur le marché des biens et services:
L'offre globale de biens et services d'une économie donnée
correspond à sa production. A court terme la production peut être
modifiée qu'en jouant sur la variation de la quantité de travail utilisée.
L’offre globale des biens et services entraine des revenus, distribués
sous des formes de consommation (C) ou d'épargne (S): Y = C + S
La demande globale de biens et services est la somme de la demande
de consommation (C) et de biens d'investissement (noté I): Y = C + I
L'égalité entre l'offre globale et la demande globale conduit à l'égalité :
Y=C+S=C+I ↔S=I
En d'autre termes, les conditions d'équilibre entre l'offre et le demande
de biens et services sont équivalentes au conditions d'équilibre entre
l'épargne et l'investissement.
La loi des débouchés (de J.-B. Say) supprime tout déséquilibre entre
l'offre et la demande de biens et services (toute offre crée sa propre
demande). Si un déséquilibre se produit, la flexibilité des prix permet
un retour à l'équilibre instantané.
Chapitre II – Le modèle keynésien: l’équilibre macroéconomique
keynésien
Selon la théorie classique, la production et l’emploi
dépendent uniquement des facteurs réels et du comportement
des ménages en matière d’offre de travail. Les politiques
budgétaires et monétaires n’affectent ni le niveau réel de la
production, ni le volume de l’emploi, elles influencent seulement
la structure de la demande globale et le niveau général des prix.
Dans la recherche de l’explication de la crise de 1929, qu’a connu
le monde, caractérisée par un chômage massif et une sous
exploitation des capacités de production, Keynes va proposer qui
met en évidence des relations entre la production, le revenu et
l’emploi. De ces relations, il va aboutir à l’équilibre général.
Section I – Détermination de l’équilibre en économie fermée:
Keynes va proposer une double approche de l’équilibre
général, selon l’optique produit ou l’optique revenu.
• Optique produit: Y = C + I
Avec:
Y : production
C + I : demande globale
Où C = C0 + cY
C0 : consommation autonome incompressible;
I : investissement.
Soit: Y = C0 + cY + I
• Optique revenu:
Selon cette optique, le revenu global (Y), issu de la production, se
répartit entre consommation (C) et épargne (S):
Y=C+S=C+I
Avec:
C + S : la dépense du revenu.
C + I : la demande de biens et services.
A partir de la dernière équation, on tire l’équation d’équilibre sur laquelle
repose l’équilibre fondamental keynésien:
I =S
1° La consommation et le revenu national d’équilibre (voir graphique
suivant):
le graphique montre comment la consommation détermine un revenu
national d’équilibre. Sur la droite OB (bissectrice), production et
consommation s’équilibrent. Le point E est le point d’équilibre entre la
consommation (CE) et le revenu national (YE). On sait que, au-delà de ce
point d’équilibre (E), il y a une épargne, mais au dessous du point E il y a
une désépargne.
si on suppose que le revenu national se situe au point Y1 ˂ à YE , pour qu’il y
a équilibre, il faut que la consommation soit égale à C1, ce qui n’est pas
possible, d’une part parce que C1 est ˂ à Ca , et d’autre part, surtout parce
que, compte de la fonction C = Ca + cY, elle se situe en C2 . Pour satisfaire les
consommateurs, il faudra dans un 1er temps que les producteurs prélèvent
sur leur épargne, avant d’accroitre leur production dans un 2ème temps. En
effet, lorsqu’il y a équilibre, la production prévue doit être égale à la
consommation prévue par les ménages.
Figure : L’équilibre macroéconomique : l’approche keynésienne
Consommation β
C = Ca + cY
Epargne
CE……………………………..E
C2…………….
Ca Désépargne
C1…………….
0 Y1 YE Y
Section II – Détermination du revenu national d’équilibre en
économie ouverte: la prise en considération de l’extérieur (les
exportations et les importations).
La demande globale se compose ainsi:
C+I+X–M
Avec la condition d’équilibre suivant:
Y = C + I + X –M
C+I
C = Ca + cY
0 y y’ y’’ Y
La consommation des ménages ne dépend plus du revenu
consommé (Y) mais du revenu disponible, c'est à dire du revenu
après déductions des impôts et addition des transferts (tr):
revenu disponible: Yd = Y – T + tr
Les transferts (tr) sont versés par l'Etat aux ménages sous formes
de différentes allocations (Familiale, maladie, handicap,
chômage...).
L'équilibre macroéconomique keynésien avec consommation de
l'État (G) et les impôts s'écrit alors:
I+G=S+T
Ou encore: C + I + G = C + S + T
T est une fonction linéaire de revenu, elle peut s’exprimer
comme suit:
T = T0 + tY
T0 : impôt autonome;
t: le taux marginal de l’imposition.
On a, Yd = Y – T + tr
Yd = Y – (T0 + tY) + tr
et C = C0 + cY
On remplace Yd (revenu national) par sa valeur, on obtient:
C = C0 + c (Y – T0 - tY + tr)
Or, à l’équilibre l’offre = à la demande:
Y=C+I+G
Y = C0 + c Y – cT0 - ctY + ctr + I + G
Y – cY + ctY = C0 – cT0 + ctr + I + G
Y( 1 – c + ct) = C0 – cT0 + ctr + I + G
D’où, Y = [1/ ( 1 – c + ct)] . (C0 – cT0 + ctr + I + G)
1/ ( 1 – c + ct): exprime le multiplicateur de l’économie globale
(dans une économie fermée).
Cette équation, Y = [1/ ( 1 – c + ct)] . (C0 – cT0 + ctr + I + G), permet
de connaître la valeur de la variation de la production ou du revenu
(ΔY) qui résulte soit de la variation de l'investissement (ΔI) soit de la
variation des dépenses publiques (ΔG) soit des revenus de transfert
(Δtr) soit des impôts (ΔT) soit du budget équilibré (ΔG = ΔT), toute
chose étant égale par ailleurs.
En économie ouverte (la prise en compte de l’extérieur et de
l’impôt):
La prise en considération de l'extérieur change aussi les conditions de
l'équilibre économique keynésien. La condition d'équilibre
macroéconomique avec intégration de l‘Etat en économie ouverte
s'écrit :
Y = C + I + G + (X - M)
Le flux d’équilibre peut aussi s’écrire de la manière suivante:
Y = C + I + G + (X - M)
Y = C + I + G + X – (M0 + mY)
Y = C0 + cYd + I + G + X – M0 - mY
Y = C0 + c (Y – T + tr) + I + G + X – M0 - mY
Y = C0 + c Y – cT0 - ctY + ctr + I + G + X – M0 - mY
Y – cY + ctY + mY = C0 – cT0 + ctr + I + G + X - M0
Y(1 – c + ct + m) = C0 – cT0 + ctr + I + G + X - M0
i’……………. A
i …………………. A’
Courbe IS
y y’ Production (Y)
L’équilibre sur le marché des biens implique que la production est une fonction
décroissante du taux d’intérêt. La courbe IS est décroissante.
L’équilibre sur le marché des biens implique que, plus le taux
d’intérêt est élevé plus le niveau d’équilibre du produit est bas (la
production est une fonction décroissante du taux d’intérêt).
C’est la relation entre le taux d’intérêt et la production qui vérifie
l’équilibre sur le marché des biens.
En tout point de la courbe IS, l’investissement est égal à
l’épargne.
Déplacement de la courbe IS:
Sur la figure précédente, la courbe IS a été construite pour des
valeurs données des impôts (T) et des dépenses publiques (G).
Tout changement de T ou de G permet un déplacement de la
courbe IS.
Ainsi, le déplacement de la courbe IS est fonction de l’évolution
de l’investissement et des dépenses publiques.
- Une augmentation de l’investissement permet un déplacement
de la courbe IS vers la droite (IS)’:
- Une augmentation des dépenses publiques (G) entraine même un
déplacement de l’investissement vers la droite et donc un déplacement de la
courbe IS dans le même sens.
Taux d’intérêt
IS (IS)’
Y
Taux d’intérêt
i’ ………………………
i ……………….
y y’ Y (revenu)
L’équilibre sur les marchés monétaire implique que le taux
d’intérêt est une fonction croissante du revenu. La courbe LM est
une fonction croissante du revenu (la courbe LM est croissante).
La forme de la courbe L,M est obtenue en partant des courbes
connues des fonctions de demande de monnaie de transaction
et de spéculation.
La condition d'équilibre sur le marché monétaire:
Offre de monnaie (L) = Dde de M de transaction + Dde de M de
spéculation
La demande de monnaie de transaction est une fonction
croissante du revenu national (dépend du revenu national Y). La
demande de monnaie de spéculation est une fonction
décroissante du taux d'intérêt (dépend du taux d’intérêt).
Déplacement de la courbe LM:
La création monétaire est la cause principale du
déplacement de la courbe LM. Donc, une hausse de la MM
permet un déplacement de la courbe LM vers le bas. Et une
baisse de l’offre de monnaie entraîne une hausse du taux
d’intérêt et donc un déplacement de la courbe LM vers le haut.
Taux d’intérêt
LM (pour une MM (M/P))
LM’ (pour une MM : M’/P>M/P)
i ……………….
i’ ……………….
Revenu (Y)
y
i ………………… A
y Revenu (Y)
Le marché des biens est en équilibre en tous points de la courbe IS. Le marché
monétaire est en équilibre sur tous les points de la courbe LM. Par conséquent,
les deux marchés ne sont simultanément en équilibre qu’au point A.
• L’équilibre sur le marché des biens implique que la production est une fonction
décroissante du taux d’intérêt.
• L’équilibre sur le marché monétaire, implique que le taux d’intérêt est une
fonction croissante de la production.
Chapitre IV- Analyse des politiques économiques dans le cadre de
l’équilibre global.
Il s’agit d’étudier dans le cadre d’un modèle keynésien d’équilibre global
(IS-LM) de sous emploi, l’efficacité des politiques économiques notamment la
politique budgétaire et la politique monétaire. On peut même envisager une
politique de revenu par une modification des salaires comme mesure de
politique économique.
Quel est l’impact d’une politique monétaire?
Quel est l’impact d’une politique budgétaire?
Quel l’impact d’une politique fiscale?
Section I – La politique budgétaire
La politique budgétaire est définie comme l’utilisation du budget de l’Etat
au service de la politique économique. Elle consiste à agir sur le budget de
l’Etat en modifiant les dépenses publiques et/ou les impôts.
A l’origine (avant la crise de 1929), la politique budgétaire avait pour seul rôle
d’assurer par l’Etat certains services financés par les impôts: on pale alors de
l’équilibre budgétaire. Après (au lendemain de la seconde guerre mondiale), à
partir de l’analyse keynésienne, le champ de compétence de la politique
budgétaire s’est élargi. Ses objectifs prioritaires sont: combattre le chômage,
soutenir la croissance, veiller à la stabilité des prix, etc.
D’une façon générale, La politique budgétaire et fiscale consiste à
agir sur les dépenses et les recettes de l'Etat. Le budget de l'Etat est
l'instrument privilégié par un gouvernement pour mener sa
politique. Cette politique vise à réguler la conjoncture et à
rechercher des grands équilibres.
I – Le financement du déficit budgétaire:
L’Etat intervient par l’instrument de la politique budgétaire pour se
procurer ou trouver les moyens de financements qui ne peuvent
être que d’ordre fiscal (recours à la fiscalité), monétaire (privilégie
la création monétaire) ou bancaire (recours aux emprunts).
A – Le recours à la fiscalité:
Faut – il augmenter les impôts pour financer le déficit?
En effet, le problème n’est pas celui de la fiscalité (de l’impôt) en
général, mais celui de son accroissement.
La réponse à la question va dépendre du niveau des taux d’impôts
et de leur capacité contributive et de ceux assujettis à l’impôt.
On sait alors, qu’un accroissement des dépenses publiques (ΔG),
induit un accroissement du revenu national ΔY, par un effet
multiplicateur k = 1/(1 – c):
ΔY = [1/(1 – c)]. ΔG
Mais, un accroissement des recettes fiscales ΔT, entraine une baisse
du revenu national:
ΔY = [c/(1 – c)]. ΔT
où: c/(1 – c) est le multiplicateur fiscal.
L’économiste Haavelmo va démontrer qu’un accroissement des
dépenses publiques, financé de façon strictement identique par la
fiscalité, augmente le revenu national d’un montant strictement égal
à celui des dépenses publiques. Cette théorème d’Haavelmo peut se
traduire également par un multiplicateur égal à 1.
En effet, la démonstration d’Haavelmo conclut, toute chose égale par
ailleurs, à un accroissement du revenu national ΔY égal à
l’accroissement des dépenses publiques ΔG dès l’instant où il y a
équilibre budgétaire.
B) Le recours à la création monétaire:
Si dans un premier temps le recours à la création monétaire peut
s’avérer positif, on sait qu’à moyen et long terme, on peut y avoir
une reprise voire une accélération de l’inflation qui a des
conséquences sur le revenu national. Cette politique est alors très
difficile à mettre en place par les banques centrales (elle est même
interdite dans certains pays, ex: France).
C) Le recours à l’emprunt:
Si les autorités publiques ne recourent pas à la fiscalité (recettes
fiscales) et à la création monétaire, il peuvent recourir à un autre
mode de financement celui de l’emprunt. Le succès de cette
politique dépend de l’épargne disponible de l’Etat au moment de
l’émission d’emprunt proposé par le marché obligataire (le marché
sur lequel les entreprises ainsi que les États se financent).
Mais, il faudra de toute façon que le taux du marché obligataire,
emprunt d’Etat, soit attractif, soit en terme de taux (taux plus
élevé), soit parce que lié à des avantages comme la défiscalisation.
La tendance la plus probable reste celle d’une hausse des taux
d’intérêt, avec l’effet pervers que l’on peut craindre sur
l’investissement.
LM0
i ……………………. E1 LM1
E0
i’ ………………………………….. E’1
A IS1
IS0
0 y0 y1 y’1 Y
Le modèle IS-LM permet d’illustrer l’effet d’éviction. En
augmentant l’emprunt, IS se déplacent vers IS1. L’effet
multiplicateur des dépenses publiques va jouer (ΔY = [1/(1 – c)]. ΔG).
• L’effet d’éviction: est une baisse de l'investissement et de la
consommation privée qui est provoquée par une hausse des dépenses
publiques (une augmentation des dépenses du gouvernement fait
généralement baisser l’investissement privé).
L’effet multiplicateur va-il jouer pleinement ou partiellement?
En effet, selon le graphique précédent, l’augmentation de y0 vers y1 ,
soit vers y’1, entraine de toute façon une augmentation du taux
d’intérêt de i’ à i. ce qui conduit à une baisse de l’investissement et de
la consommation, on ne sera plus en y’1 mais en y1 . La hausse du taux
d’intérêt a conduit à une éviction de l’investissement. C’est pour cela
on l’appelle effet d’éviction. Graphiquement, il est représenté part le
triangle (A, E1 , E’1) .
On pourra annuler, partiellement ou totalement, l’effet d’éviction en
déplaçant LM0 à LM1.
Recourir à l’emprunt c’est aussi participer à la hausse de la dette et des
prélèvements.
On peut avance alors que, financer le déficit budgétaire est
théoriquement simple. Mais, dans les faits, chacune des modalités de
financement engendre des effets pervers.
II – Les effets économiques d’une politique budgétaire:
A) Les effets multiplicateurs:
On suppose une économie nationale composée de trois agents:
les entreprises, les ménages et l’Etat. on peut alors écrire:
Y=C+I+G
Avec: C = C0 + cYd et Yd = Y – T + tr
Yd: revenu national disponible; T: les impôts prélevés, et tr: les
transferts sociaux.
Y = C0 + cYd + I + G
Y = c(Y – T + tr) + C0 + I + G
On obtient : Y = 1/(1 – c) .[C0 – ct + ctr+ I + G] (1)
A partir de cette dernière équation, l’action des pouvoirs publics
peut et va porter sur G, T et tr.
1° Le recours aux dépenses publiques: on suppose les autres
variables T et tr constantes.
Un accroissement des dépenses publiques (ΔG) nous permet
d’avoir une nouvelle équation:
Y + ΔY = [1/(1 – c)] .[C0 – ct + ctr+ I + G + ΔG] (2)
De l’équation (2) et l’équation (1) on obtient: (2) – (1):
ΔY = [1/(1 – c)] . ΔG
L’effet multiplicateur des dépenses publiques est égal à l’effet
multiplicateur de l’investissement (k = 1/(1 – c).
2° Le recours aux recettes fiscales:
Les pouvoirs publics peuvent décider d’augmenter ou de
diminuer les recettes fiscales d’un montant de ΔT.
- Si on augmente les impôts, on diminue le revenu disponible des
ménages;
- Si on réduit les impôts, on augmente le revenu disponible des
ménages.
Prenons le cas d’une réduction des impôts de ΔT , l’équation (1) (équation
d’équilibre) devient:
Y + ΔY = 1/(1 – c) .[C0 + c(T – ΔT) + ctr + I + G]
Soit encore:
Y + ΔY = 1/(1 – c) .[C0 + ctr + I + G] - 1/(1 – c) [c(T – ΔT)] (3)
L’équation (3) – L’équation (1) donne:
ΔY = [cT/(1 – c)] + [1/(1 – c) ].cΔT + [cT/(1 – c)] = c/(1- c) ΔT
ΔY = [c/(1 – c)] . ΔT
Où c/(1 – c) est le multiplicateur fiscal.
Comme c est inférieure à 1, donc, c/(1 – c) est inférieur à 1/(1– c).
on conclut que, l’effet multiplicateur des dépenses publiques est supérieur,
toutes choses égales par ailleurs, à celui induit par une baisse des impôts
équivalents.
3° Le recours aux dépenses de transfert (tr): On aboutit au même résultat que
pour le multiplicateur fiscal (c/(1 – c)), ce qui peut se traduire de la façon
suivante: l’augmentation des dépenses de transfert (Δtr) sera moins bénéfique
pour le revenu national, que l’augmentation des dépenses publiques.
B) Autres mesures et stabilisateurs automatiques:
1) Les ressources fiscales: ex, TVA et d’autres impôts indirects.
2) Les transferts sociaux: ex, les allocations chômages.
Exercice:
1° Connaissant la PmC, c = 0,8, un gouvernement a le choix entre d’accroitre de
50 millions les dépenses publiques, ou réduire du même montant la fiscalité.
Que lui conseillez- vous, sachant que l’objectif est l’augmentation du revenu
national, afin de réduire le chômage?
2° Connaissant les revenus sur les cinq années:
2 000 2 001 2 002 2 003 2 004
20 000 22 500 25 000 27 500 30 000