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TRAVAUX 1971
(
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ECART 1 NF LAT 1 0 NN1 S T E
ET
H. CAMP AN
M. M0 RE AU X
DECEMBRE 1970
- PLAN -
1NTRODUCTI ON
1 - LE MODELE
b J Ca.6' Keynê..1>,i.en
1 - Plein emploi
2 - Sous emploi
DEMANDE EFFECTIVE
1 NF L AT I 0 N ET CHOMA ·GE
Nous allons étudier une économie en "équilibre de courte péri ode" et, par
application de la méthode de statique comparative, analyser l e changement d 'état du
système engendré pa r une variation de la masse monétaire ou d' aut res paramètres exo-
gènes tendant à modifier le comportement des agents.
I - LE MOVELE
L = .!_ pY 0 + L(r)
V
;;i
/
1
"" I
"'
Le système d'équilibre général de courte période sur les trois
marchés s'écrit alors :
forme suivante
E = C(r,p,w) + l(r)
y
- y• (p,w) = 0
E = L(r,p,w) - M = 0
m
d
E = N (p, w) - N°(p,w) = 0
n
où Ey, Emet En représentent les demandes excédentaires, nulles à l'équilibre,
de marchandises, <l'encaisses et de travail.
E = C(r,p,w) + 1 (r)
y
- y•(p,w) = 0
E = L(r,p,w) - M = 0
m
d
E = N (p, w) - N° (w) = 0
n
E
y
c(r,p,w) + I (r) - y• (p,w) = 0
E L(r,p,w) - M = 0
m
E
n
d - -.
N (p, w) - N = X
Le salaire nominal w n'est plus une variable endogène, mais une donnée
historico-institutionnelle exogène du système d'équilibre général de courte
période.· Le salaire nominal a disparu en tant que variable endogène et interdé-
pendante, mais il réapparaît en tant que variable exogène causale. En même temps,
une nouvelle variable endogène apparaît dans la liste des variables quantités :
le chômage, -E •
n
Ceci transforme.profondément la nature du système. Les trois équations
ne forment plus un système d'équations simultanées. Les deux premières équations
peuvent être séparées de la troisième car elles forment un sous-système de deux
équations simultanées à de.ux inconnues, le taux d'intérêt et le prix des marchan-
dises. En résolvant ce premier sous-système nous pouvons tirer l'intérêt et
le prix puis en portant leur valeur dans les fonctions C, 1 et Y0 , nous obtenons
36
EN = Nd(p) - No = X
( 2) PouJt un e.xe.mp.e.e. de. c.e. bta.Lteme.n-t, c.6. no.ôte. étude. "ê.c.GVtt ..W6la.ü.onl6te.
e.t c.hôma.ge. dê.6.ta.tJ..orUJ.:ite. Ke.ynê.-0ie.n"
p.ttê.-Oe.Yl-tê. à .e.a. Jtê.union de. Vê.ce.mb1te. 1910
du g1toµpe. 0-0caJt-La.nge..
37
dE dE dE
...J_ ID n
dM ' dM ' dM
dE ID dw _
= (ÔL) dr + (ôL) dp + (ôL) 1 t)
dM ôr dM op dM ôw dM
dE ad _ .Ji_)
ao dp d _ ôN 0 ) dw
n (.Ji_ +(~
= = 0
dM op ap dM aw aw dM
ôL ôL oL dp
a; op ôw dM
=
dr
La solution de ce ~ystème d'équations indiquera les valeurs de dM
dp dw'
de dM et de ê!M ,
Nous aurons alors comparé à tous points de vue deux états, économiques
correspondants à des niveaux différents de la masse monétaire. Ce qui nous in-
téresse au premier chef, c'est le sens des variations, c'est-à-dire le signe des
dérivées totales
dr dp dw
et
tlM dM cm
-1) Le déterminant : Pour résoudre le système ci-dessus il faudrait connaître
les valeurs et les signes des coefficients de la matrice ci-dessus. Nous allons
démontrer que le déterminant de cette matrice est positif. La démonstration repo-
sera sur une analyse des signes des coefficients et sur une comparaison de la va-
ieur absolue de certains d'entre eux. Soit~ le déterminant. Montrons tout,d'abord
que ses cc.efficients ont les. signes suivapts :
38
+
/;, +
0 +
- Le signe de ôL/ôw est négatif, En effet, nous avons admis que la fonction
d'encaisse pouvait s'écrire :
w
L(r,p,w) = -V1 pf(-) + L(r)
p .
où f(w/p) = Y0 • Dans çette formule nous admettons que le besoin total d 1 encais-
se des entreprises et.des ménages obéit aux mêmes lois que le besoin d'encaisse
des entreprises seules. Ceci est justifié par le fait que, dans le système, la
monnaie détenue par les ménages pénètre dans les encaisses par l'entremise des
paiements des entreprises. Dès lors, la demande d'encaisses des agents aux ban-
ques ne pourra varier que lorsque le besoin d'encaisse des entreprises variera.
Le demande de monnaie n.1 augmente que si les entreprises demandent de la monnaie
aux blDKflleS. Dans ces conditions, on voit que
w
f 1
(~) < 0 car f' (-) < 0
V p p
Les signes des coefficients du déterminant /;, sont donc bien ceux que
nous avons annoncés page 38. Il ne suffit cependant pas de connaître les signes
des coefficients pour en déduire le signe de /;,,
39
6 =
où
ôNd ôN°
- ( ôp
- - - )ôp
<o;ow<P
ôNd
<aw - op < o
de sorte que
6 = (-) X (+) + (-) X (-)
d
N (p,w)
40
w Nd
- 2 - , Même formule pour l'offre de travail.
p a<.!>
p
~
ôNd _ ôN°
~
1 =1 ôNd
~
_ ôN°·
~
1
(C.Q.F.D.)
1 op op oW oW
Le signe de/;, dépend donc de la comparaison des valeurs absolues de·ôw et de ôp.
et ôp =
ôL
ar
Ces deux déterminants ont en commun la premiere colonne. En outre,
comme la consommation C d'une part, et le· produit offert Y0 d'autre part sont
fonction l'un et l'autre du salaire réel, un raisonnement équivalent au pré-
cédent permettrait de montrer que
*
solues de aw et de ôp revient à comparer les valeurs absolues de ôL/ôw et de
ôL/ôp. On voit.aisément que
ÔL .!.V f'(.!) et
-=
aw p
ôL - .!. .!
ap = .!.
V
f (.!)
p V p
f 1 (.!) c'est-à-dire
p '
P
w est. ega
- l à l ' on a :
3L
3p
= .!..V f(~)
p
- 3L
3w et
1 ~~ 1 = 1 V
.!.. f (~)
p 1 + 1
3L
3w
I· Il est donc clair que
3L 3L
ap >
1 1 1 3w
Concluo~on : 6 >o
2) Effets d'une augmentation de ia masse monétaire : Nous sommes mainte-
nant en mesure d'étudier toutes les conséquences des variations de la masse
monétaire sur l'état du système économique en appliquant la méthode de la sta-
tique comparative. Pour cela nous résolvons le système d'équations de la page 37
de manière à obtenir les variations du taux d'intérêt, du prix des marchandi-
ses et des salaires dues aux variations de la masse monétairé. Nous en déduirons
ensuite les conséquences sur les quantité.s, notamment le produi.t et l'emploi.
3Nd 3N°
(~ + ~) ( 3p - al
dw 3r 3r p
=- > 0
dM 6
Comme dans le modèle classique, toutes les offres et toutes les de-
mandes de quantités réelles sont fonction des prix relatifs, ici du salaire
réel (ni la production de marchandises, ni l'emploi ne sont affectés, puisque
le salaire réel est constant).
42
bJ Ccu. Keynu-len :
oNo 1
0 ' aw )
dw
dM
= - < ac
rr + ar )
rr
;\:
8Nd
<;ip )
> 0 (ce qui diffère du cas classique)
car :.
<
43
(~ _ ay·)(~ _ ay•)
ap ap aw aw
·Nd aNd aN°
a )
(~ --
(
aw aw )
dr < 0
= -
dM
D'une part dr 0
dM
dp
dM
et d'autre part
Dire que le salaire est une variable exogène par rapport au modèle
d'équilibre économique de courte période revient simplement à reconnaître que sa
détermination est transférée du "palier" économique (3) du fonctionnement social
au "palier" institutionnel. Dans la société que décrit le modèle Keynésien les
rapports entre groupes sociaux sont en.grande partie institutionalisés.
dEy = (~
or + ~)dr
8
+ ( c ()yo)d + (ac - ayo) dW 0
or op ap P aw aw
dEM = i!o
or
dr +
.
oL d
Tp" p + dw
oL dW dM
d
dEN = 0 + (2!....) dp + ('Q~d - ;,~o) dW = dX
op w w
(~
or
+ ~)dr
or
+ (~
ap
ayo)d
dP p (~g - ~r)dw
oL
ar dr +
oL
ap d
p - (~~)dW + dM
d d
c~)d
op p = -c"~
aw ~~JdW + dX
(ac+~)(~_ oY
0
dr ayo
) (~ aw )
or or op op dw aw
oL oL dp oL dM)
ar op dw Ca;;; - aw
dp = oN°) + d.l(
dw aw dw
d~ = (oNd) d!'. +
dw op dw
le;t CAS : Le prix des marchandises augmente moins que les salaires, le chômage
augmente (ou apparaît);
N
48
2ème CAS : Le prix des marchandises augmente dans la même proportion que les
salaires, le chômage augmente encore en dépit de l'inflation généralisée pro-
portionnelle des prix et des salaires ·
Ce cas est celui dans· lequel le salaire réel reste constant. Dans le
système d'unités de mesures au voisinage duquel nous raisonnons (tel que W/p = 1)
si le salaire réel reste constant on a : dP/dW = 1.
w
La hausse des prix est assez forte pour
d d. déplacer la courbe de demande de travail
N1P.1 /./ rpLJ 111• d'un montant supérieur à la diminution
\ d'emploi qui se serait produite si le prix
w, était resté constant (le long de la !ère
1 courbe). Une partie de l'accroissement de
w,
I"' "
1
l'offre de travail consécutif à la hausse de
salaire peut être employée si le déplacement
de la courbe de demande de travail est suf-
fisant.
engendre nécessairement une hausse des prix plus ou moins forte, c'est-à-dire
une inflation généralisée, le plus souvent accompagnée de chômage. Nous allons
montrer qu'il en est bien ainsi. Pour ce faire, il suffit d'étudier le signe
de dP/dw.
dp = 6w
dw op
dP > O
dw
1 èw 1 < 1 Op
de sorte que dP/dw est inférieur à !. C'est aussi dans ce cas malheureusement,
que l'augmentation du chômage sera la plus forte. Le salaire réel augmente. Le
déplacement de la courbe de demande sur la figure 1 est réduit au minimum. Na-
turellement, pratiquer une politique ouvertement déflationniste (dM/dw < O)
réduirait encore l'inflation mais ~ccroitrait davantage le chômage.
On voit aisément que la hausse des prix pourrait être rendue plus forte
et pourrait, le cas échéant, dépasser la hausse des salaires, etcpar suite entraî-
ner une réduction 'du chômage, si l'on augmentait la masse monétaire d'un montant
(4) on. veAJUL.U 6ac.ile.me.n..t qu.e. dJi./ dii5 > 0 e.n. tté.<1 olvan..t le. <1 y<1.tème. po u.tt ob.te.rWr.
c.e.:t.te. .&tc.o n.n.u.e..
50
plus ou moins fort. On voit dans tous les cas que réduire le chômage revient
à accroître l'inflation et vice et versa.
D1 S CUS S 1 0 N
1° - L'ILLUSION MONETAIRE
On entend par "illusion monétaire" le fait que l'offre de travail à
court terme dépend du salaire nominal et non pas du salaire réel. Bien que
l'expression "illusion monétaire" ne soit pas employée dans l'article, nous
avons implicitement supposé qu'elle jouait. Cela est particulièrement clair
dans les équations d'offre de travail du dernier système d'équilibre, pages 35
et36. L'hypothèse apparaît nettement à nouveau dans l'expression de la diffé-
renciation du marché du travail en page 42(in fine ), et dans le système dif-
férentiel de statique comparative de la page 44. Enfin, dans tous les graphi-
ques de la troisième partie, le fait que la courbe d'offre de travail ne se
déplace pas, alors que le prix des marchandises varie, repose entièrement sur
l'hypothèse d'illusion monétaire.
EM =L (r,p,w) - M = 0
EN = Nd (p,w)
- -
- N°(p,w) = X