Vous êtes sur la page 1sur 4

.

/
_, -
; ;.:-·

•. 462 LSl.".J)SUX •:t011na wiLad<. [~] ;: '.~ ' -~P,J}· '. -


;.--

··San• doute poBBibl(•Walru.'i'eat eÎroro6idi~tirna·Î•YuthM&


.. ···~

dea inconciliables ~ il· a voulu ,Ji8l'llÏoniler:]1mdi:tidi.iali1fD.éi etl,·le


communisme, unir le libéraliamé et 1e:1ociali1me;·,n n!;y; èlt pamnù
que dans la mesure où il a prêté à ces vocable•· une ·aigilification LES DEUX FONDS WALRAS
nouvelle. Sa synthète 1'e1t alors limitée ·à la réforme··de l'ùii.pôt et (DE LAUSANNE ET DE LYON) (1)
à celle de la propriété du sol, réformes dont il attend la solution de
la Question sociale et le règne de la justice.
En fait, il est resté ce qu'il fut toujours : un ardent défenseu~ du
libéralisme économique, après avoir consacré aa vie à démontrer I
la supériorité de la concurrence sur tout autre formule; sous ré1erve Remarques préliminaires
des conditions requises pour son fonctionnement norma,J (EP, 254)., DUrant son existence, Léon Walras a accumulé, à côté de bien· d'autr~s
En cessant de leur attribuer une origine natutelle, il .est demeuré chOses, une masse de documents relatifs surtout à sa pensée et à ion·
toutefois convaincu de la légitimité et de la néceBlité du salariat, œuvre. De beaucoup le plus important de cet ensemble est Constitù.6 par:
comme de la propriété privée des biens de producti!)n, le 101 excepté, les lettres qu'il a reçues et les brouillons de celles qu'il a envoyéei dùrànt
ainsi que certains moyens, les chemins de fer par exemple, où la des dlzaines d'années aux correspondants les plus divers. ·Ces broülllons
concurrence ne peut produire, selon lui, le maximum d'utilité .. Il a sont le plus souvent illisibles et leur déchiffrement a donné bien dida
peine an Pr. Jallé et à ses nombreux auxilaires bénévoles. · · · .. ,.. ,;c, ·
toujours répété que si l'individu veut la liberté, il doit accepter la '.;. Une fraction très notable, je ne saurais détenniner · exactement
responsabilité. Il a continué de croire à la concordance entre la laquelle, en a été utilisée de la façon la plus heureuse par ie Pr. Jàllé,
recherche de l'intérêt personnel et celle de la justice. (ES, 195). , dans sa Corre&pondence of Léon Walra&, et, étant donné l'iinpOrtanCe' de·
Walras n'a jamais pardonné aux économistes, se1 contemporains, ;
cette publication., on peut dire qu'un double pari a été gagné : celui du
de n'avoir pas pris très au sérieux sa méthode mathématique· ou Maitre espérant (puis, après lui, sa fille Aline) que l'on saurait tirer
· parti un jour de cet amas confus de pièces et de documents de toutes'
sa réforme de l'impôt et de la propriété, ni de l'avoir tenu à l'écart sorte~, et ensuite celui du Pr. Jaffé, qui, eu égard à l'extrêine lenteûr
de l'enseignement dans son pays. S'estimant incompris et injus- avec laquelle il a travaillé durant des lustres, pouvait, en efJet, fort bieil
tement écarté, il a voulu s'éloigner et créer une économique ori- craindre qu'll ne pa"rviendrait : ni à mener son labeur à bonne fln, ni à le
ginale qui ne devrait son existence qu'à lui-même. Sur ce plan, Je faire Imprimer. Mais il a pu achever le travail avec succès, et, autre
tâche pénible, réussir à se procurer les crédits nécessaires.
succès ne fut que partiel, car son génie et son remarquable apport Ce qui a été laissé par Walras comprend bien des choses qui semblent
scientifique s'inscrivent l'un et l'autre dans le cadre de la pensée dénuées d'intérêt et dont on se demande pourquoi il ne les a pas détruites.
libérale la plus traditionnelle. Je cite tout à fait au hasard, un exemplaire du Moody1 Magazine
Françoil ScnALLUt, (du 21 septembre 1906) adressé à • Miss Marie Esprit Léon Wàlras •
(sic; voir: F. W. II, 12). Ailleurs, sur un petit chiffon de papier, se
Profu1tur ail% Unlilenltl• de trouvent ces mots : c Aujourd'hui, 29e anniversaire de ma lecture à
Lau1anne et dt Btrn.e.
!'Académie des Sciences Morales de mon Mémoire ... ·•. Il y a d'autres
chiffons semblables (2).

(1) Nos vifs remerciements vont à M. le Doyen A. Murat, de. Lyon èi. â
M. O. Pavillon, conservateur des ms. à la Bibliothèque de l'Unlversltfi de Lausanne.
Noua nous proposons de verser à la Biblloth~que de la Facult6 de Droit de Bor-
deaux les catalogues non imprimés de ces deux fonds que ces Messieurs m'ont
remis. Notre patagraphe Il cl·aprês est insplr6 d'une note, par mol abr6gée, de
M. Pavillon. Le sigle F. W. stgnlfte: •Fonds Walras, Lausanne. •
(2) Citons encore à: F. W. IV: •non classé• le: •catalogue de la Bibliothèque
de mon Oiicle Eugène•; à F. W. V., a 17, on trouve cette Indication oftlclelle':
• lnMlt non utllls6 [j'ajoute, au moins en partie lnutlllsable) à voir ..... M. Jafth;
Allleun, Oh trouve des copies de lettres dfifratchles par le temp1 et dtnn.hl Ulla
''64 L&8 DJIUX P01'D8 WALllAI L:l8 DEUX FOlCDS W.A.LJllAB· ·~·
-
fondl~~~;;iin9Ri lis
. -,
. . 'Ceci dit, voyons en quoi consistent ces deux · · "lV. Ptacu d'ordre biographique. 7:·\; _,:~·!" . _..,_,.- :-
·ont été utlllaés. ,,, ·· •. '.;;!;~;<!i.''.c a. Autobiographies, notes autobiographiques · (autographes ·et
copies). · · ·
n ; .. b.. Comptes et opérations financières.
Le fonda de Lausume .' ~ ~ .
c. Lettres de diverses personnes, adress6es à des tierl, et coitce"r-
nant Léon Walras.
En julllet 1910, Walras étant décédé en janvier de cette année, et à d. Actes officiels et diplômes de Léon W airas.
la Suite d'une convention entre Aline et Georges Walras, d'une part, et Le tout en 1 carton.
le Département de l'instruction publique et des cultes du canton de Vaud, .
d'autre part, les papiers Walras furent donnés c en, toute propriété • à ~f
. l: ..
V. Manu•crll• d., œuvres el arlic/., de Lion Walra.t, épreuves llltno-
l'Etat de Vaud, pour être mis à la disposition de la. Faculté de Droit. !! ,;
tées, brouillons. La rubrique se subdivise ainsi '. '' i
~
Dans l'esprit des donateurs, ce don était lié à rimgagement de publier - -
a. Identifiés et Inédits, 2 cartons.
certains papiers Importants. Cet engagement (qui ne ·flgur9 ..pas dans la
convention) n'ayant pas été tenu, Aline voulut reprendre les papiers
~~ b. Non identifiés, 9 cartons.
c. Notes diverses, 2 cartons.
pour les remettre à Lyon, où le Pr. Antonelli ·annonçait une publi- (
d. Ms. en rapport avec !'Ecole Industrielle de Lausanne, 1 carton.
cation Imminente en 1922-1924. Finalement, les deux universités se
déclarèrent prêtes à les publier conjointèment. et une subvention fut VI. Archives du journal U Travail, correspondance, épreuves, divers,
votée dans ce sens. Mais rien ne se fit alors, à la Suite, en particulier, de 4 cartons.
dlfilcultés sur Je montant de la subvention. VII. Œuvrts imprimées de Léon Walras, le plus souvent avec annota-
Le fonds a connu un premier classement _par M. Paul-Louis Pelet, tions manuscrites et corrections . .
actuellement (1969) professeur à !'Ecole des sciences sociales et polltlques Subdivisions :
de l'Université de Lausanne, et à l'époque, en 1947, bibliothécaire à la
Bibliothèque Cantonale et Universitaire. C'est essentlellemep.t au classe- a. Œuvres répertoriées (N., 1 à 33), 1 carton.
ment de la correspondance que s'attacha M. Pelet. Dernièrement (en b. Œuvres non i·épertoriées, doublets, 6 cartons.
juin 1969), li fut procédé à un classement sommaire de J'eP.semble du VIII. Articles de Lion Walras (coupures de presse) non classés, 1 carton.
fonds qui compte 123 cartons grand format inscrits sous la cote ls 1n1.
Quelques pièces ne sont pas classées dans Je fonds lui-même ; on en trou- IX. Imprimés. coupurls de prt&Sl &ur Léon Walrai li su œuvru :
vera la mention plus bas. . a. et b. Imprimés répertoriés, 2 cartons.
c. à e. Imprimés non répertoriés, 5 cartons.
Voici, présentée de façon schématique, la structure du fonds qui attend
toujours un classement exhaustif: X. Œuvr., d' Auguste Walras :
a. Œtlvres manuscrites.
1. Ltttres tnvoglu par Walras (brouillons, copies, originaux), N°• 1 à b. Œuvres Imprimées.
634 : lettres classées par ordre alphabétique des correapondant11, 1 carton en tout.
6 cartons. Ainsi qu'une liasse de lettres non classées.
XI.. lmprlmis divers recueillis par Lion Walras, subdivisés de la façon
II. Lettre• enuoyi., <l Walra& (originaux pour la plupart), classement suivante:
chrônologique, 1857-1909, 6 cartons. Ainsi qu'une liasse de 1, a-d: Chemins de fer, agriculture, 4 cattons.
lettres non classées. ,i 2, a~: Impôts, finances, problèmes fonciers; 5 Cartons.
Ill. a. Cartes dt visite reçues par Walras, classement ali>habétique, il 3, a-c: Théorie mathématique, théories éeonomiques soclallstèâ;
1 carton. il"· 3 cartons.
b. Convocations et invitations reçues par Walra.s, pas de classement, 4, a-d : Economie polltique (théories) : généralités, méthodologie,
biographies, 4 cartons.
1 carton.
"
:-,:.
5, a-d: Théorie du laisser-faire, droit constitutionnel et commercial,
crise, paupérisme, émigration, 4 cartons.
in
1ible1. On y Ut aussi cette mentlon d'un blblloth4icalre, combien exacte: c Ce car- 6, a-c : Monnaies.
tonnier contient des feuilles de calcula, des ms. utlllsM, d'anclennes 6preuveil, etc ...• · d-( : Monnaies, Inflation. ; .; f!-~'
"· ,,.
en un mot, une paperasserie sans int,~t et impossible à cataloguer •· g-h : Banques.
.~·

466 / LJ:B· DEUX POlfDB""WALltAtit· · LSa:..iD&UX.r;YOMDl-WA!LR.._ ,-·~ .. •..f~;:~.


i~ : Banques, banques suisses, ·crédit,· •oomtnel'èe;-'' billets · de famille (et Ja· correspondance avec Mademoiselle Mallly)..s1ftenclant au\1
banque. plus de quarante ans'(de 1848 à 1891). Quant au r~te,.on·y 0 trouve0:..
'" '' ! i
En tout, 12 cartons. A) La collectlou Auguste Walras, père de Léon, coiilprèliant ên·pat~
7, a-f: Coopération, assurances, crédit mutuel,;bibliothèques publi- iléulie:i- une·correspondâllce générale, et une autre 1ë.vec··sOri père,· 1tdrtsi
ques, 6 cartons. , ; que divers exemplaires de sés propres publlcàtlons; 1 dont«tfü ~ôminen''
8, a-c: Statistique, démographie, 3 cartons.. · taire du Cid et un Polyeucte martyre. · · ·i;,; • ,.- ...
9, a-d: Socialisme, christianisme social, .4 cartons. B) Un ensemble d'objets de famille (4); · "'" ,. ;
•-h: Saint-simonisme, fouriérisme, positivisme, 4 cartons. C) Un certain nombre de documents non publiés à plltt, 'à ·peti p'tès
i-k : Salaires, syndicats, syndicats obligatOii'es, grèves en Suisse tous relatifs aux travaux de Walras. Ils sont de sa main (5), ou d'àuttes
et à l'étranger, législation du travail; 3 cartons. auteurs. · :il·.
10, a-• : Académie de Lausanne et. Université: liste des étudiants, ; :; (>

publications des professeurs, thèses, etc., publications de IV .'

diverses sociétés vaudoises, 5 cartons. De l'utilleatlon des fonds Walras par le Profeaàeur,.Jalf6·"
11, a-e : Enseignement, divers, 5 cartons. ,..
12, a-c : Analectes : littérature, théâtre, histoire, 3 'cartons. Jugqu'lci le principal, sinon l'uniq~e (6) servlcè, q~e ces,.de~x, f~nds
13, a-b : Sommaires de périodiques, 2 cartoiis. · · · .-~ ont rendu à notre science a été l'emploi qu'en a fait le ,Pr Jalié.pour
14, a-c : Prospectus divers, 3 caftons.' la pÙbllcatlon de sa magistrale Corrupondence of .L. Walras,,:~ur, les
15, a-e : Imprimés divers non inventoriés, 5 cartons. mérites de laquelle Il n'y a pas lieu de revenir, l'opinion d,es gens .c.o!Jlp.é-.
tent.s ayant été unanime sur ce point. 'i. ~ , • ·: ~ . ,, , ; . ,
Manuscrits incorpor~s aous d'autretJ cotes.:· A juste titre, ce savant avait estimé qu'il était Impossible de I!' publier
en entier. Un choix étant ainsi nécessaire, une double question, se_. pose
Anselme Bathie: Lettre à L. Walras. 1865. IS 170. alors quant au tri opéré par lui : ·
L. Walras: Bibliographie économique et littéraire d' Auguste Walras.
Ms. autogr. Fin x1x• s. 5 f. IS 1567. a) N'a-t-il publié que des choses lntéressant.S ?
La bibliothèque de Walras est incorporée dans les Collections de la b) A-t-il publié tout ce qui était utile de faire connaitre?
BCU et dans celles de la bibliothèque de la Faculté de di:olt. a) II est aisé de se faire une. opinion sur le premier poirit. A mon sens,
un censeur sans indulgence devrait déclarer qu'au moins qtiatre-'Vingt-
quinze pour cent et sans doute davalltage, des documents publiéS ffiéri-
III taient de voir l~ jour. En d'autres termes, Je déchet, si déchet il y a,
Le fonds de Lyon semble négligeable.
b) Plus. délicate est la réponse à la seconde question.
Aline Walras a fait don également d'une partie des documents laissés Je suis porté à penser que ne s'agissant même ·que du seul Walras, il
par son père, ainsi que diverses autres choses, à la Faculté de Droit de y a _des textes de valeur - pas nécessairement de la correspondance,
Lyon, par l'intermédiaire du Pr. Antonelli, qui, après A. Aupetlt (3), mals d'autres documents - qui pouvaient être signalés et méritent
fut, je crois, le second en France à se réclamer de L. Walras. Après la d'être publiés.
dernière guerre, cette collection avait été tenue pour disparue, ou tout Mon opinion se fonde sur ce que, ayant passé fort peu de te!Jlps ,.à
au moins dispersée, et il y a quelques années je n'en avals pu consulter examiner le fonds de Lyon, alors non encore réorganisé, j'y. al ti:ouvé
que des fragments. Elle a été, m'a fait savoir le Doyen A. Murat, entiè- un manuscrit de • Pensées et réflexions • (7) de W airas· ilont 1.a publlca-
rement reconstituée, et comprend d'ailleurs bien d'autres choses que des
manuscrits. Son importance est nettement moindre que celle du fonds (4) D'autres donnés par Anne au Pr. Leduc, sont aujourd'hui, à ma co~~,
de Lausanne. en la poasession du Pr. Jaftê.
Ce qui m'a semblé de beaucoup le plus notable sont les lettres de (5) Quelques uns de ces imprimés sont mentlonnê1 au catalogue comme existant
en plusleun exemplaires. Je 1ugg~re respectueusement à la Faculté qu'il serait
peut-être lnt,ressan.t de les distribuer à d'autres btbllothèques, Jonque ca 6crlts
sont rares. .
(3) L'exemplaire des Eliment. d'Economle Pure à lui oftert par. Walras et aujour- (6) J'ignore en effet ce qu'il en est d'autres utilisateun tven.tuell à Lau11llllle.
d'hui en ma possession, porte en eftet cette belle d~dicace : • A M. le Dr Albert Aupee Je tiens du Doyen Murat que le fonds de Lyon lut a 6t6 une source pt6cieuse de
ttt, mon premier disciple français, avec ma certitude de l'assurance de n'avoir documentation pour son enseignement. .. · ,_;r· .
rien perdu pour l'atteindre •. .,,.. (7) C'Olt le titre que je lui al donn6 lorsque les Cahlm V. PfUflo 1'011t. publl6
TT o:'Atrlt d~ Ta ('flJAhième édltlon (1900). La preml~re ~tait de 1874 .... (XI, 19e'I). """ ''
/

468 LKS nir:ux :P01'D8 'WALll.AI LBS DKUX POl'fDS WALD.AS 469
tlon était· souhaitable; D'autre part, l mon 1ei11 encore, la correspon- Pour ce qui est de l'histoire de !'Ecole de Lausanne tout entière : un
dance familiale de Walras (fonds de Lyon) n'e1t pas usez 6toll~ dans chercheur pourrait l'examiner systématiquement sous cet aspect. Lors de
la Corn•pondmu. ma visite au fonds de Lausanne, un peu plus longue que celle à Lyon,
Pour ce qui est du fonds de Lausanne,· je n'ai pu. contrô)er avec' soin mais combien superficielle, j'ai trouvé un manuscrit de Pareto, une
que la correspondance des années 1870 à 1880 (Fonds· L. W., II, Années longue communication pol6mlque adressée à Walras (10).
1857-1880). J'estime qu'ici il n'y a aucune critique à adresser de ce chef On peut admettre que le Pr. Jaflé n'avait pas à le publier, car Il
au Pr. Jallé ; mais pour le reste du fonds, y compris les documents concerne bien plus' Pareto et l'histoire dè son évolution Intellectuelle,
annexes, ou s'agissant d'autres années, peut~tre s'y trouve-t-ll quelques que la pensée de Walras, mais n'aurait-il pas pu au moins nous signaler
omissions regrettables .. Voici en ellet ce que tout à fait au hasard, j'ai en note l'existence de cette pièce ? A plus forte raison, dolt~ll se trouver
pu relever: à Lausanne bien des documents présentant un intérêt dlllérent encore,
Pour ce qui est de la période prélau1annoise, une lettre Oe n'ai plus par exemple pour l'histoire du canton de Vaud, ou de la Suisse en général
la référence exacte) de V. Goblet, père du futur ministre de ce nom, et dont je ne par1erai pas eu égard à mon incompétence, mais J'ai eu
munie d'une note d'Aline précisant que Walras avait séjourné chez lui sous 1es yeux 1a correspondance du Mattre avec Jean Macé, fondateur
après le Congrès de Lausanne de 1860 ; il y a aussi une courte lettre du de la Ligue de !'Enseignement (11). Le Pr. Jallé en a reproduit des frag"
24 février 1865 d'Emile Olllvier (8). ments et il n'avait pas à en reproduire davantage, car son sujet n'6talt
Peut-être aurait-on pu signaler également qu'à la· •uite de ses articles pas les origines de la III• République. Il n'empêch_e que, d'un point de
sur la cherté des loyers, Walras avait reçu une assez abondante corres- vue pllls général, il y a 1à une source d'information digne- d'être consul-
pondance, car cela établit qu'ils avaient attiré !'attention des lecteurs: tée. J'imagine que Cet exemple n'est pas non plui iiolé. , - · '·.' · '
Notons dans le même sens une lettre d'un anonyme à propos d'un Pour toutes ces raisons, on ne saurait assez inciter lei Chel'cheun à
article sur les avantages et les Inconvénients du cours forcé Ms billets utlliser les deux fonds Walras, et surtout celui de Lausanne: Ils ne manc
de banque, du 24 janvier 1861. Le Pr. Jallé aurait pu encore avàntageu- queralent pas de faire des trouvailles diverses, du genre des miennes,
sement utiliser la correspondance du Maitre avec le journal u Travail. ellèctuées sans peine, du reste. ·
Cela pourrait faire l'objet d'une lntére11ante note complémentaire. A mon avis, le fonds devriilt être dépouillé par des spécialistes très
En définitive, mon sentiment très net est que, sans vouloir critiquer divers. Prenons un exemple emprunté à ma propre ipéclalité : J'ai
ici le Pr. Jallé (9), il est resté dans les deux fonds Walras, mals surtout trouvé classée à l'année 1871, une lettre de Maurice Anslaux, donc à
à Lausanne, encore bien des choses à glaner et qui devraient voir le.Jour une époque où celui-cl devait être encore un enfant et où Pareto '(dont
en ce qui concerne le seul Walrâs. il est question) était à Florence un petit Ingénieur de 23 ans. Ce serait
bien utile pour parvenir à mi classement définitif. · ·· · ·
Ainsi, Je soin qu'a pris Léon Walras de conserver tant de choses dans
V l'intentioit, semble-t-ll, de faire élever un monument à la gloire de· sa
Autres services que pourra rendre le fonda de Lausanne pensée, et que le Pr. Jaflé a érigé, doit-il servir dans l'avenir à d'autres
fins encore.
Ainsi, pour ce qui est de Walras, de sa biographie_ et de son œuvre,. G.-H. BOUSQUET.
les deux fonds pourront fournir de très utiles compléments aux travaux
du Pr. Jaflé. Mais celui de Lausanne (l'autre ne peut rien fournir dans (10) Publié par mes soins dans le Giornale daglt Economi1tl, juillet 1961>. Notons
ces domaines inexplorés) est susceptible d'être exp!olt6 à divers autres un t. à p. d'un article de Pareto (Riu. It. di Soc. 1899) avec une dédicace aimable l
points de vue. En voici quelques exemples : . · 'Valras. Ceci indique la nature des rapports que ces maitres entretenaient alors
. . ' encore entre eux.
· (11) Il y a quelques ann~es, la Re11ue d' Histoire lconomique el 1ociale consacrait A
(8) Un fait mérite d'être relevé dans la biographie de Walras: en 1870, l 36 ans, . ion histoire une ~t1:Jde non dépourvue de talent. ·
: i
Walras, selon moi, e!lt socialement et économiquement un •ra~ • qui vit d'un btén
modeste emploi, chichement rimunké, qui a fait de mauvaises aftairM et
n'a nullement perd; et pourtant il est en relatton·111Jlviec avec quantltii -dè Per-
sonnes distinguées, parfois déjà célèbres, ou devant le__ devenfr (011111er, L~n: Say.
Jules Ferry, etc ... ). "' · , - ·
(9) Il est en en:et plus aisé de critiquer que do con.1trulre du dêftnltlf. Pellt-etre
n'a-t-U pu dispos' des cridits sttfflsants, peut.;être sa quallt6 d'lltranger lui a-t:.etle .......
fait négliger des textes moins Importants à ·ses yeux· qU'l ceùS.~d'ùn Françab, etc.. :
Mals ma th~e est que, l en juger de J'ext~eur, la rialla&t10rf de cette seconde par-
tie du programme, ne s'approche pas autant de la perfection que la première,.
surtout crue son ouvrart~ !!'lnfltulr Corr,.!trmndenet of L. W. and reltd~d Dnnen.

Vous aimerez peut-être aussi