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Le président provisoire de la République, le citoyen Louis Eugène Roy avait reçu le 15 mai
1930 la mission d'organiser les élections législatives pour la reconstitution de l'Assemblée
nationale dissoute par les premiers gouvernements de l'occupation et procéda à l'élection
présidentielle au second degré selon les vœux de la constitution.
Les chambres avaient été dissoutes en 1917. Beaucoup de politiciens de plus en plus
impatients aspiraient à occuper ces prestigieuses fonctions. Deux groupes occupaient la
scène politique : les partisans du traité de 1915 et les nationalistes.
Les parisans du traité, dont le chef était Constantin Mayard, se regroupaient dans le " Pro
Treaty Party". Ils étaient contre l'occupation, mais entendaient négocier une désoccupation
à l'amiable, et ils promettaient des réformes dans le système social. Pour arriver au pouvoir,
ce groupe comptait sur l'appareil d'État, les officiels et les hommes d'affaires américains.
La commission Forbes avait spécifié : " Les État-Unis reconnaîtront le résultat des élections
pourvu qu'elles se soient déroulées sans violence et sans fraude".
Seymour Pradel avait l'appui de la majorité de l'élite traditionnelle, mais aussi des masses, à
cause de la présence à ses côtés du célèbre Joseph Jolibois Fils. Très populaire au début
de la campagne, son arrogance et ses maladresses politiques lui valurent ensuite bien des
ennemis.
Sténio Vincent était un fin politicien. Il avait été tour à tour diplomate, secrétaire d'État et
président du Sénat. Membre fondateur de L'Union Patriotique, il était connu comme un
"nationaliste sans reproche". Il avait le support des jeunes, des politiciens, des propriétaires
fonciers et des notables de la province.
b2)L'élection de Vincent
Le 18 Novembre 1930, après quatre tours de scrutin, Sténio Vincent fut élu président, par
les Chambres législatives, à la majorité des votes. Son mandat était de 6 ans, comme le
stipulait la Constitution de 1918. Ce même jour, l'Assemblée nationale déclara par décret
que le président Louis Eugène Roy avait mérité de la patrie.