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La Chine de 1945 aux années 90

Introduction

Pendant plusieurs siècles, la Chine était dirigée par une succession de monarchie. Le début du
XXe
siècle, c'est la chute de la monarchie avec la révolution de 1911 et la proclamation de la
république de Chine le 1e Janvier 1912.

La république naissante est d'abord aux mains des nationalistes avant de passer à celles des
communistes en 1949.
Ces derniers ont la double ambition de redonner à la Chine le rang de grande puissance et de
construire une société communiste idéale.

Mais la république populaire de Chine sera surtout marquée par une succession d'initiatives et
des luttes de pouvoir entre les dirigeants communistes.

I. La création de la république populaire de Chine (1945 − 1949)

Les premières années de la république de Chine furent marquées par une guerre entre les
nationalistes et le Guomindang (Kuomintang). Elle débute en 1927
avec la répression des communistes de Tchang Kaï Chek entrainant la rupture du front uni.

Les communistes sont réfugiés dans le Nord Shanxi à Yanyun : c'est la "longue marche" de
1934
à 1935. Mais l'invasion japonaise de 1937 pousse les protagonistes à combattre ensemble :
c'est le début de la guerre sino-japonaise qui va durer 8
ans.

Après la capitulation japonaise en 1945


, les hostilités reprennent mais à l'avantage des communistes soutenus par l'U.R.S.S. Ainsi, le
1e Octobre 1949
est proclamée à Pékin la république populaire de Chine poussant ainsi les nationalistes de
Tchang Kaï Chek à se réfugier dans l'ile Formose (Taïwan).

II. La Chine maoïste (1949 − 1976)

La Chine, en 1949
comptait 500
millions d'habitants. Très pauvre et très divisé, le pays doit être reconstruit. Pour y parvenir, la
Chine se met d'accord à l'école soviétique avant d'adopter sa propre voie.
II.1. La Chine à l'école soviétique

Pour développer le pays ruiné par des années de guerre, la Chine fait appel à l'aide soviétique.
Cette période soviétique se traduit par :


Une réforme agraire en 1950
qui détruit le système de propriété traditionnelle et permet aux paysans pauvres de disposer de
terres.


Une collectivisation de l'agriculture


Le lancement du premier quinquennat (1953)
qui donne la priorité à l'industrie lourde stimuler la production industrielle et désenclaver la
Chine intérieure.


La réforme de l'industrie par la nationalisation d'entreprises appartenant aux grandes familles
capitalistes liées au Guomindang et aux capitalistes étrangers.


Adoption en 1954
d'une constitution officialisant la mainmise du parti sur la politique et la société.

Mais cette période soviétique est de courte durée à cause de la rupture diplomatique entre la
Chine et l'U.R.S.S au début des années 60.

En effet, les critiques du parti communiste de l'Union Soviétique à l'encontre des Socialistes
amène Mao Zedong à prendre ses distances avec l'U.R.S.S.

Le refus de l'U.R.S.S de fournir l'armement nucléaire ébranle les relations qui vont d'ailleurs
cesser en 1960.

II.2. Le grand bond en avant (1958 − 1960)

Avant le grand bond en avant, Mao Zedong avait déjà lancé la campagne des "cent Fleurs" en
1956
qui libéralise la vie politique et intellectuelle mais permet aussi à Mao Zedong de démasquer
ses opposants.

Les objectifs du grand bond en avant sont définis dans le deuxième plan quinquennal. Cette
campagne visait à rattraper le retard de la Chine pour être en 15
ans au même niveau que les U.S.A et la Grande Bretagne.

Trois éléments essentiels caractérisent cette campagne :



Une rupture sino-soviétique


Un deuxième plan quinquennal


La mise en place de communes populaires.

Ces communes populaires étaient le cadre de collectivisation de l'agriculture et de l'industrie,


support de cette campagne. Il s'agissait de la nouvelle stratégie de Mao Zedong qui consistait
à "marcher sur ses deux jambes". Mais le G.B.A se solde par un échec entrainant une famine
de plusieurs milliers de victimes.

Parmi les facteurs qui ont concourus à cette échec, on peut citer : le retrait de l'aide technique
soviétique, les objectifs irréalistes de cette campagne, l'absence de coordination et une
mauvaise exécution des grands travaux, les aléas climatiques.

Mao Zedong est mis en minorité au sein du parti et doit abandonner la présidence à Liu
Shaoqi et Deng Xiaoping. Ainsi, commence le redressement économique qui se manifeste par
la priorité accordée à l'agriculture et à la réorganisation des communes populaires
(restauration des lopins de terre), la production reprend et la Chine propose au tiers-monde un
nouveau modèle révolutionnaire contre l'impérialisme européen reposant sur une révolution
paysanne et une lutte contre la bureaucratie.

C'est dans ce contexte que Mao Zedong initie un vaste mouvement d'éducation socialiste qui
débouche à la révolution culturelle prolétarienne.

II.3. La révolution culturelle prolétarienne (1966 − 1969

C'est la dernière campagne du "grand Timonier" qui a pour objectif de combattre le


révisionnisme. En réalité à travers la révolution culturelle, Mao Zedong cherche à éliminer ses
principaux adversaires dont Liu Shaoqi et Deng Xiaoping et à récupérer le pouvoir perdu. Elle
se traduit par de violentes attaques contre les cadres du parti et les intellectuels. Ces
répressions sont l'œuvre des "gardes rouges" contre les dirigeants opposés à la publication du
petit livre rouge. Le chaos qui s'est installé permet à Mao Zedong de reprendre le pouvoir en
1967.

Après la reprise du pouvoir, il remet de l'ordre dans le pays et le parti, avant de vivre ses
derniers moments. La période 70 − 76
est marquée par une amélioration de l'image de la Chine à l'étranger. Elle devient membre
permanent du conseil de sécurité de l'O.N.U en 1971 et reçoit l'américain Richard Nixon en
visite à Pékin en 1972.

La fin de la révolution culturelle en 1969


n'empêche pas la lutte de pouvoir qui subsiste au sein du pari entre les radicaux Maoïstes (la
bande des quatre dont la femme de Mao Zedong, Jiang Qing) et les révisionnistes autour de
Deng Xiaoping.

La mort de Mao Zedong le 09


Septembre 1976
et l'arrestation de la bande des quatre marquent la fin de l'ère Mao Zedong et le début d'une
ère d'ouverture.

III. L'après Mao Zedong ou l'ouverture sur l'extérieur

A partir de 1977
, Deng Xiaoping revient progressivement au pouvoir et met en pratique les "quatre
modernisations" (idée de Zhou Enlai de moderniser l'agriculture, l'industrie, la recherche, la
défense).

Entre 1977
et 1982
, l'agriculture est pratiquement décollectivisée et les communes populaires disparaissent.
L'industrie lourde reste entre les mains de l'État, mais l'autonomie des entreprises est
renforcée et les prix libérés.

L'entreprise privée est autorisée dans les industries de consommation et l'économie s'ouvre de
plus en plus sur l'extérieur (entrée au F.M.I et à la banque mondiale en 1980).

Les zones économiques spéciales (Z.E.S) sont créées sur le littoral pour attirer les
investisseurs étrangers.

Sur le plan politique, la Chine entretient des relations officielles avec les U.S.A, le Japon et
l'U.R.S.S. Elle développe aussi une ambition expansionniste en reprenant Hong Kong et
Makao en 1997
et 1999
à la Grande Bretagne tout en revendiquant Taïwan, le Tibet et le Turkestan.

Les changements politiques sont toutefois limités. Le massacre de la place Tian An Men
(3 − 4
Juin 1989)
contre les étudiants et les intellectuels qui réclamaient plus de démocratie montre que les
libertés fondamentales sont souvent bafouées. L'embourgeoisement, la bureaucratie et la
corruption sont aussi des éléments qui viennent ternir cette ère de réformes.

A la mort de Deng Xiaoping en 1997


, une classe dirigeante (Jiang Zemin, Hu Jintao, Wen Jiabao) poursuit les réformes.

Conclusion
La Chine au XXe siècle est ce pays qui passait de la monarchie à la république avant de
connaitre une succession de guerres. Pays longtemps replié sur lui-même, la Chine s'est
engagée dans la voie socialiste pour se développer.Après la mort de Mao Zedong, Deng
Xiaoping procède à une série de réformes et ouvre le pays sur l'extérieur. Ce qui vaudra la
Chine, la puissance qu'elle est devenue aujourd'hui. Cependant, des limites sont imposées à la
restructuration du modèle chinois à l'image du peuple qui réclame avec insistance une 5e
modernisation : la démocratie.

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