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Sténio Vincent ( 1930-1941) :

Le 18 novembre 1930, il est élu président face à plusieurs candidats. Mais celui qui venait juste après lui
était le poète jacmélien et avocat du barreau de Port au Prince, Seymour Pradel.

Vincent, ancien secrétaire d’Etat de l’Intérieur sous le gouvernement de Sudre Dartiguenave, est connu
pour son nationalisme. Il faisait partie d’une délégation de l’Union Patriotique qui était allée aux Etats
Unis au début des années 1920 pour dénoncer les abus de l’occupation américaine.

Une chambre nationaliste qui partage ses idées souhaite lui permettre de réaliser ses objectifs. Il veut
haïtianiser les institutions c’est-à-dire que les services ( gendarmerie, douane, service des impôts….) qui
sont sou le contrôle des Américains doivent être administrés de nouveau par les Haïtiens.

Cependant arrivé au pouvoir, il adopte une politique collaborationnistes. Au lieu de s’appuyer sur la
chambre, il dirige en dictateur et met la constitution de 1932 en veilleuse. En 1935, il adopte une
nouvelle constitution qui consacre son pouvoir personnel. Il peut alors être réélu.

Vincent est un vrai populiste, il connait bien les mœurs haïtiennes, c’est-à-dire il exploite les faiblesses
de la population pour se maintenir au pouvoir. Pratiquant la corruption et le népotisme, il se comporte
en vrai despote et exploite la misère de la populace en lui jeter des pièces de monnaie ou en lui offrant
des plats les jours de fêtes nationales (bouyon popilé, carnaval)

Les adversaires de Vincent sont persécutés. D’ailleurs au pénitencier national, il y a même une cellule
qui porte lenom d’un des journalistes emprisonné sous Vincent et qui y est mort (cellule Jolibois).

Il faut tout de même reconnaitre que Vincent a construit plusieurs lycées et bibliothèques dans le pays
(lycée de St-Marc, bibliothèques de Jacmel, bureau des travaux publics de Jacmel, bureau des douanes
de Jacmel, électrification de Pétion-Ville et des Cayes ). Le président contribua aussi à développer la
culture de la figue banane, ce qui aboutit à la relance de l’économie, surtout celle des ports ouverts au
commerce extérieur.

Evenements remarquables ou tristes sous Vincent : fin de l’occupation americaines (aout 1934 ),
massacre des Haïtiens par les Dominicains (octobre 1937) , début de la seconde guerre mondiale
(septembre 1939)

Lescot Elie : (1941-1946)

Il a beaucoup manigancé pour remplacer Vincent. Il est allé jusqu’à s’appuyer sur le président
dominicain Trujillo qui venait de faire massacrer des Haïtiens en octobre 1937. Ancien ministre
plénipotentiaire auprès des USA, il est parvenu avec l’appui dominicain à convaincre les Américains et à
faire pression sur le président Vincent pour ne pas se présenter.

Lescot concentre tous les pouvoirs entre ses mains en s’appuyant sur la constitution de 1935, il
prend le commandement effectif de l’armée, et place sous son contrôle la garde présidentielle et la
Police de Port au Prince. Grace à la guerre, Il instaure l’etat de siège qui permet aux militaires de
prendre le contrôle de toutes les activités nationales (en décembre 1941, il déclare la guerre au Japon
et à l’Allemagne) . En janvier 1942, il suspend toutes les garanties constitutionnelles et l’exécutif est la
seule entité habilitée à légiférer (décret présidentiel, arrêté ou décret-loi ).
Sous son gouvernement, beaucoup de paysans ont été dépossédés de leurs terre au profit de la
compagnie américaine ShADA( Société Haitiano Américaine de développement agricole ). Plus de 60.000
hectares sont mis à la disposition de cette compagnie pour produire du caoutchouc. L’Etat investit près
de 5.000.000 de dollars mais aucun résultat sérieux ne sera obtenu

Le gouvernement de Lescot est aussi connu pour la persécution des vodouisants. L’Eglise
catholique appuyée par le gouvernement a entrepris la campagne Rejetée ( on dit aussi la campagne des
Rejetés), au cours de laquelle, le pratiquant vodouisant devait renoncer (rejeter ses croyances ) à ses
croyances.

La fin de la guerre en 1945 rend insupportable le régime liberticide de Lescot. L’ONU se donne
pour tâche de répandre la liberté et l’égalité dans le monde. Comme ce régime devient de plus en plus
raciste ( tous les postes importants sont réservés au mulâtres, le népotisme devient la règle)

Quand le gouvernement prend la décision de changer la constitution en 1944 pour rester


jusqu’en 1951, ses supporters internationaux l’abandonnent. La fermuture du journal La Ruche en
janvier 1946 déclencha la grève des étudiants qui s’étend à l’administration aussi.

Pour éviter de plus dégats, une junte militaire prend le pouvoir (Lavaud, Levelt, Magloire).

La révolution de 1946 (ce n’est pas vraiment une révolution car les structures et économiques
n’ont pas changé, mais on l’appelle ainsi) est présentée comme un mouvement noiriste. Baker, Alexis,
Bloncourt, Depestre, s’étaient soulevés au nom de l’égalité et de la liberté. Ils ne voulaient que le
pouvoir soit réservé aux seuls mulâtres.

Dumarsais Estimé (16 aout 1946- 10 mai 1946 )

Estimé est monté au pouvoir le 16 aout 1946 dans l’indifférence générale, beaucoup considèrent ce jour
comme un jour de deuil mais la majorité des Haïtiens ont pleuré son départ car il a réussi à se faire
aimer par la population.

Il est arrivé au pouvoir avec la complicité de l’armée et avait beaucoup collaboré avec Vincent. Il était
très coopératif avec le régime de Lescot. A son arrivée au pouvoir, pour calmer et détendre la situation,
il fait appel à Démosthène, son rival malheureux, à François Duvalier, Daniel Fignolé. Il a un programme
vaste : fin du contrôle financier américain, législature sociale, éducation des masses, liberté de la presse,
aide à la jeunesse et respect des institutions.

Les réalisations d’Estimé sont importantes grâce à un contexte économique favorable : l’emprunt de
1922 est soldé (fin des paiements ), la ville de Port au Prince connait un vrai coup de neuf( exposition
universelle, embellissement de la ville avec la construction du bicentenaire, l’industrie touristique est
lancée( les artisans peuvent vendre leurs produits ), reconstruction de la ville de Belladère, mise en
place de l’ODVA (office de développement de la Vallée de l’Artibonite ), le barrage de Péligre est conçu,
plusieurs lycées sont construits (Port au Prince lycée Toussaint, Lycée de Petit Goave, Lycée De Hinche.

Politique internationale : fidélité à l’alliance américaine et tensions avec la République dominicaine.


Trujillo n’a pas apprécié que Dumarsais Estimé puisse défendre les intérêts du pays. Le président
dominicain a donc cherché à déstabiliser le pays en appuyant les adversaires d’Estimé qui se trouvaient
en République Dominicaine

Fin du gouvernement : Comme beaucoup de gouvernement avant lui, Estimé persécutait les syndicats,
les partis politiques. Il adopta en 1947 une loi-anticommuniste et interdit le MOP (mouvement ouvrier
paysan). Il n’a pas apporté de véritables changement pour faire honneur au terme de révolution
employé pour désigner la mobilisation qui a abouti à la chute de Lescot. Son projet d’impôt sur le revenu
n’a pas pu être mené à terme pour ne pas la chambre du commerce, la suppression du monopole de la
figue banane entraîna la ruine de l’industrie bananiere.

Estime voulait changer la constitution pour se faire réelire. Devant le refus du sénat, il utilisa la force en
faisant envahir ses locaux par la population. L’armée pendra pétexte de cette situation pour évincer
Estimé le 10 mai 1950.

Remarque : il faut mentionner que Lescot comme Estimé ont été renversés par l’armée. Elle se
présentait comme étant un arbitre, elle pouvait faire et défaire les présidents. Cependant l’armée
réalisera qu’elle ferait mieux de prendre le pouvoir pour elle-même. Ce sera le gouvernement de
Magloire.

Paul Eugene Magloire : 6 decembre 1950 -12 décembre 1956 )Pendant 6 mois, l’armée fait tout pour
préparer la route à l’un des siens. Une nouvelle constitution est établie en 1950 et prévue le suffrage
universel. Magloire est le président haïtien à être élu au suffrage universel (Mandat de 6 ans ). Avant lui,
le président était élu par l’assemblée nationale (voir plus récemment le cas de Privert Jocelerme a
remplacé le président Martelly). L’article 88 de cette constitution prévoit que le président est élu au
scrutin secret, au suffrage direct et à la majorité relative (majorité absolue = 50 % + une voix, majorite
relative = celui ou celle qui a le plus de voix gagne). Comme pour la constitution de 1987, le president
n’est pas rééligible immédiatement.

Magloire, bien que noir, n’exploite pas trop le noirisme, il veut avoir le soutien de la bourgeoisie mulâtre
et preche l’union nationale. Il pratiqua plutôt une politique d’equilibre. On dira « Maglwa woulem 2
bo ».

Soutenu par les Américains, il installe un régime présidentiel fort, autoritaire et utilise les méthodes de
ses prédecesseurs. Féodal, il est surtout favorable au patronat et au secteur commercial, il est incapable
de mettre fin à la corruption. Les partis politiques, les syndicats, les journaux sont fermés. Il fait
bastonner ses opposants, on le surnomme même « Kanson fè »

Réalisations : il encourage la mise en place de coopérative pour combattre la spéculation, crée certaines
écoles, aménage la Vallée de l’Artibonite (augmente le budget de l’ODVA, il y met des coopératives
agricoles ) , réhabilite des quartiers dans la ville du Cap, au Gonaïves où fut fêté le cent cinquantenaire
de l’independance.
La guerre de Corée (1952) fait beaucoup du bien à l’économie haïtienne. Les prix des produits haïtiens
connaissent une vraie hausse, ce qui apporte beaucoup d’argent dans le pays. Mais l’aide extérieure
reçut par le pays fera aussi augmenter la dette considérablement ( elle est passée de 39.7 millions de
gourdes en 1952 à 244,1 millions en 1956)

Beaucoup de compagnies étrangères (Reynolds Metal Co, Sedren, Ciments Lafarge, Maple Leaf) pour
exploiter la bauxite à Miragoane et le cuivre à Terre Neuve (Artibonite ), produire du ciment à Fond
Monbin ou de la farine. Mais les contrats sont surtout à l’avantage des compagnies au lieu de servir
vraiment les intérêts du pays.

Fin du gouvernement : Le cyclone Hazel en 1954 touche serieusement le pays et crée une situation de
misère. Beaucoup de mécontentements se font entendre, le gouvernement emploie la manière fort. Les
éleves des lycées Pétion et Toussaint sont burtalisés par la police le 17 mai 1956. Le monde des affaires
prend ses distances avec le gouvernement.

Dans ce climat tendu, Magloire veut garder le pouvoir. N’ayant pas organisé les élections, il démissionne
comme président mais reste à la tête de l’armée. Devant le refus du président de la cour de Cassation
d’assumer le pouvoir, Magloire revient et suspend la constitution, dissout les chambres et arrete Fignole
et Déjoie. C’est l’agitation totale, il doit partir pour la Jamaïque le 12 décembre.

Après Magloire, le pays connait une suite de gouvernements provisoires (Joseph Nemours Pierre Louis
dec 1956-fev 1957, Franck Sylvain fev 1957-2 avril 1957, conseil de gouvernement 6avril-25 mai 1957,
Daniel fignolé 25 mai -14 juin 1957, conseil militaire de gouvernement 14 juin 1957-22 octobre 1957).
L’armée est au centre de toutes les tractations, elle fait et défait les gouvernements.

Finalement les élections sont organisées en septembre 1957, elles aboutissent à la prise du pouvoir par
Francois Duvalier

Francois Duvalier (1957-1971). Apres le soutien de l’armée (le général Kébreau), Francois Duvalier évince
ses adversaires Louis Déjoie, Clément Jumelle. Daniel Fignolé a été déjà éliminé de la scène.

Duvalier mettra en avant le noirisme et fera tout pour contrôler l’armée. Après une tentative de le
renverser en juillet 1958, il met en place une milice.

Avec sa milice, il instaure une veritable dictature dans le pays. En avril 1961, Duvalier organise des
élections legislatives non prévues par la Constitution de 1957. Il se fait réélire pour un nouveau mandat
de 6 ans et installe le monocameralisme. Il devient un vrai dictateur, la journée du 26 avril 1963 (ou un
de ses anciens partisans, Clément Barbot a tiré sur ses enfants) est là pour l’illustrer.

Il fait arreter et executer les proches du lieutenant Benoit Francois parce qu’il pensait qu’il était le
responsable de cet acte En juin 1964, il organise un référendum et se fait nommé président à vie.

Le 8 juin 1967, il fait exécuter 19 officiers après les avoir accusés de complot

En 1970, malade, il fait changer la constutions pour passer le pouvoir à son Fils Jean Claude qui arrive au
pouvoir en avril 1971

Jean claude continue sa politique meme au départ on pensait qu’il allait démocratiser le régime.
Jean Claude comme son père tenait parfois un discours démocratique mais dans la réalité le régime, il
ne fait aucune geste démocratique. Forcé de libérer des adversaires par le président americian James
Earl Carter, il revient au régime, une fois que Carter a perdu les élections et que Reagan est annoncé
comme vainqueur. Il organise en 1985 un référendum bidon qui le maintien à la tete du pays comme
président à vie en 1985. Cependant quelques mois plus tard sous la mobilisation populaire, il sera obligé
de laisser le pays.

Les Etats Unis ont vaincu l’URSS, la guerre froide a pris fin, ils n’ont plus besoin de dictateur, le 7 février
1986, après plusieurs mois de manifestations populaires, Jean Claude Duvalier laisse le pays pour la
France.

1986 à 1991 : gouvernements : CNG, Manigat, Namphy, Avril, Trouillot,

1991 à 2011 : Aristide coup d’etat contre Aristide 30 septembre 1991. L’armée reprend le pouvoir.
Aristide est considéré comme président du pays par le peuple mais l’armée massacre beaucoup la
population. Nérette est installé comme président provisoire en octobre 1991.

En juin 1992 Marc Bazin premier ministre dirige le pays jusqu’en aout 1993. Robert Malval proche
d’Aristide lui succede mais en 1994, les militaires installent un nouveau président, Emile Jonassaint.
JOnassaint quittera le pouvoir en octobre 1994 avec l’intervention militaire de l’ONU contrôlée par les
Américains.

Arisitide qui a toujours été reconnu comme président du pays revient le 15 octobre , il laisse le pouvoir à
René Préval en 1996. En 2001 il revient au pouvoir mais a été renversé en 2004.

Le président Préval sera à nouveau élu président en 2006 et passera le pouvoir en 2011 à Martelly.

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