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H2 - LES RÉGIMES TOTALITAIRES DE L’ENTRE-DEUX-GUERRES :

ITALIE, URSS, ALLEMAGNE

- Nouveau type de régime : totalitaire = régime à parti unique, n’admettant aucune


opposition, des lesquels l’Etat confisque la totalité des activités de la société
(économie, arts, jeunesse…)
- BENITO MUSSOLINI en Italie // JOSEPH STALINE en URSS // ADOLF HITLER
en Allemagne
- Régimes n’ont pas les mêmes idéologies mais de nombreuses caractéristiques
communes :
- Parti unique, chef tout puissant, propagande, censure, terreur, contrôle de la
société, de l’économie, volonté guerrière…

Comment la mise en place des régimes totalitaires dans l’entre-deux-guerres en


Europe a-t-elle un impact considérable sur l’ordre européen ?

I. Des régimes nés dans l’entre-deux-guerres

A. Des arrivées au pouvoir variées

Russie : les défaites militaires face à l’Allemagne provoquent une révolution : le tsar Nicolas
II abdique en février 1917. Crise persiste. En octobre 1917, une 2nde révolution porte Lénine
et les bolcheviks au pouvoir. Après guerre civile entre les « Rouges » (communistes) et les
« Blancs » (partisans du tsar), les bolcheviks l’emportent => l’URSS en 1922.

Italie : malgré victoire IGM, sentiment humiliation (pas les terres promises) et affaibli (pertes
humaines, pbs économiques). 1921 = Parti national fasciste (PNF) pour redresser
l’économie (lutter contre grèves). 28 oct 1922 Mussolini organise Marche sur Rome :
membres de la milice s’empare des lieux de pouvoirs dans le pays => le roi nomme
Mussolini président du Conseil + pleins pouvoirs 1 an

Allemagne : Hitler apparaît comme solution au chômage + humiliation Diktat (Traité


Versailles). Crise 1929 => 6 millions de chômeurs en 1932 => agitation. Les nazis = garants
de l’ordre. Aux législatives de 1932, le NSDAP remporte 44% des voix = Hitler nommé
chancelier 30 janv 1933

B. Les engrenages totalitaires


L’idéal soviétique est le communisme (idéologie qui prône l’avènement d’une société
égalitaire fondée sur la propriété collective des moyens de production). Il est pensé par
le philosophe allemand Marx qui prévoyait qu’une société communiste, c’est-à-dire sans
classes sociales et sans État, serait mise en place après une révolution anti-
bourgeoise et une période de dictature du prolétariat.
=> la collectivisation (prise de possession des moyens de production par l’État) et la
planification (définition d’objectifs de production) de la production industrielle.

Le projet du FASCISME est de chercher à restaurer la grandeur de l’Italie en créant un


peuple de guerriers, soumis à l’autorité de Mussolini, afin de permettre au pays de
retrouver la grandeur de l’Empire romain. Initialement, cette doctrine n’est pas raciste mais
elle le devient en 1938, lorsque l’Italie s’allie à l’Allemagne : dès lors, un antisémitisme
d’État est mis en place (les juifs sont recensés et les juifs étrangers sont expulsés du pays).

Le nazisme est une idéologie prônant l’inégalité des races et la supériorité de la race
aryenne apparaît dans un livre rédigé en prison entre 1924 et 1925, intitulé Mein Kampf,
où Hitler théorise la supériorité de la race aryenne (nom donné par les nazis à la prétendue
race germanique supérieure d’origine nordique).
 Au nom de cette idéologie, Hitler tente de préserver « le sang allemand » en
éliminant les menaces (juifs, homosexuels, malades mentaux…)
 Une politique antisémite est mise en place (boycotts, pogroms…)
 Hitler souhaite conquérir un vaste territoire, appelé « espace vital » pour assurer
la prospérité d’un État réunissant toutes les populations germanophones.

II. Des régimes non démocratiques et violents


A. Un seul chef, un seul parti

Dans les régimes totalitaires, le (utilisation massive de la propagande autour de la personne


du chef afin d’en véhiculer une image positive) est omniprésent. Ils mettent en scène
l’unanimité supposé de la population autour de son chef lors de cérémonies, sur des films
ou sur des affiches. Le chef est présenté par la propagande (ensemble d’actions effectuées
pour faire penser et agir la population d’une certaine façon) comme un surhomme infaillible
et entièrement dévoué au peuple, qui lui doit une obéissance aveugle. Ainsi, les termes
Führer, Duce et Vodj – surnoms donnés à Hitler, Mussolini et Staline – signifient tous «
guide ».
• Le chef est à la tête d’une dictature (régime dans lequel une personne concentre tous les
pouvoirs.
L’État totalitaire est anti-démocratique : il n’est pas fondé sur la séparation des trois
pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) et le respect des libertés.
Staline est Premier secrétaire du PCUS
Mussolini pleins pouvoirs dès 1926 PNF
Hitler en 1934 NSDAP

B. Une société totalement encadrée

La société est rigoureusement embrigadée à tous les âges de la vie. La jeunesse est au
centre des politiques totalitaires car les enfants sont infuençables. L’adhésion à une
organisation de jeunesse (Balilas en Italie, Komsomols en URSS, Hitlerjungend =
jeunesses hitlériennes - en Allemagne), où l’on apprend l’idéologie officielle et où l’on
reçoit un entraînement sportif et militaire, est fortement encouragée. Elle devient même
obligatoire en Italie en 1937 et en Allemagne en 1939.

Les adultes sont aussi concernés par cet encadrement : des ministères de la propagande
sont créés et tous les médias (presse écrite, radio, cinéma...) sont mis au service du
régime. La Pravda est le journal officiel du PCUS ; en Allemagne, Joseph Gobbels , le
tout-puissant Ministre de l’information, mobilise des cinéastes comme Leni Riefenstahl .
Le culte de la personnalité divinise le chef et la société tout entière doit le vénérer. Les
moyens de contrôle des esprits sont aussi la censure et la propagande (affiches, presse,
cinéma, radio…)

C. Une politique de terreur de masse

Rédiger un texte d’une page environ en choisissant l’un des 2 exemples suivants qui illustre
la terreur de masse:
1°) p 40-41 – Pourquoi et comment s’organise la Grande Terreur stalinienne ?
2°) p.48-49 – Pourquoi et comment s’organise la nuit de Cristal ?

Doc Allemagne
Doc URSS Doc pour les 2 sujets

1°) La grande Terreur stalinienne

La Grande Terreur est organisée par Staline et l’État soviétique durant l’été 1937 selon une
procédure secrète. C’est un secret d’État qui permet de planifier les arrestations des
ennemis réels ou supposés de la société communiste imaginée par Staline.

➢ La Grande Terreur stalinienne est fondée sur l’exclusion et sur la croyance que la
politique active et violente guidée par le chef peut changer la société. Les corps des victimes
doivent être camouflés pour réduire la résistance populaire. Certains historiens pensent que
« la terreur serait un moyen pour le stalinisme », c’est-à-dire un outil pour Staline pour
éliminer des opposants et se maintenir au pouvoir. C’est la Grande Terreur de 1937-
1938 qui donne durablement à Staline des moyens répressifs jamais atteints jusqu’alors en
Russie-URSS.

➢ La violence stalinienne est arbitraire et donne lieu à des arrestations planifiées ou


plus pragmatiques, comme le souligne le doc 2 p. 40 tiré de L’Archipel du Goulag
d’Alexandre Soljenitsyne. Les victimes sont variées : hommes et femmes, jeunes et vieux,
membres du parti communiste ou non, prolétaires ou bourgeois, militaires, paysans,
soviétiques ou étrangers, innocents ou non. La Grande Terreur stalinienne peut finalement
viser tout le monde. Staline se lance dans une grande entreprise de remplacement politique
des cadres soviétiques en tentant de purger la société à son avantage.

➢ La répression est de grande ampleur. Les historiens évaluent qu’1,6 million


d’individus ont été arrêtés et environ 750 000 tués, de l’été 1937 jusqu’en novembre 1938.
L’Armée rouge est particulièrement touchée par la violence puisque 3 maréchaux sur 5, 8
amiraux sur 9 et 14 généraux sur 16 sont tués. Ces purges fragiliseraient dangereusement
l’URSS en cas de conflit armé extérieur. Des régions d’URSS sont couvertes de fosses
communes ou de camps du Goulag. Pourtant certains territoires résistent particulièrement
à la Grande Terreur, à l’ouest de la Russie.
2°) La nuit de Cristal

La « Nuit de Cristal » est le nom donné par la propagande nazie au pogrom du 9-10
novembre 1938 initié dans le Reich par les plus hauts dirigeants du régime.

Jusqu’en 1938, les mesures nazies antijuives prises par les nazis visaient la discrimination
des Juifs sur le plan légal, professionnel et social. Après l’exclusion des Juifs de la fonction
publique en 1933, un pas supplémentaire est franchi avec les lois de Nuremberg de
septembre 1935 qui ôtent la citoyenneté allemande aux Juifs et leur interdit de se marier et
d’avoir des relations sexuelles hors mariage avec des non-Juifs.
Fin 1937, il reste 400 000 Juifs en Allemagne, 130 000 d’entre eux ayant émigré depuis
1933.

Le pogrom est lancé au plus haut niveau du Reich par les chefs de l’appareil de sécurité et
de la Gestapo (Heydrich, Müller). Il est mis en scène par le ministre de la Propagande,
Goebbels, et par les organes de presse nazis. Cette action est conduite en représailles de
l’attentat mortel perpétré le 7 novembre à Paris par Herschel Grynszpan, un Juif émigré,
contre un représentant du corps diplomatique allemand, Ernst vom Rath. Par cet acte
désespéré, Grynszpan voulait venger sa famille d’origine polonaise expulsée d’Allemagne.
La violence à l’encontre des Juifs, encouragée par le gouvernement, l’ampleur des
destructions et des dégradations infligées à leurs biens (synagogues, magasins et
habitations) qui donne son nom à l’événement, le climat de haine et l’impunité des bourreaux
font de ce pogrom un tournant violent dans l’évolution des persécutions antijuives
commencées dès 1933.

Le nombre de Juifs tués s’élève à au moins 91 dans la nuit du 9 au 10 novembre, auxquels


s’ajoutent 36 blessés graves. Par ailleurs, entre 25 000 et 30 000 hommes sont arrêtés et
transférés dans les camps de concentration de Dachau, Buchenwald et Sachsenhausen.
Enfin, plus de 1 000 synagogues sont incendiées ou démolies, ainsi que plus de 7 000
magasins. Le but des autorités du Reich est clairement, par-delà l’opération de propagande,
de contraindre les Juifs du Reich à émigrer.

De fait, le pogrom du 9-10 novembre 1938 ouvre la voie à une radicalisation des
persécutions.
Fin novembre : restriction de leur liberté de mouvement dans l’espace public et une
obligation de travail forcé en décembre 1938 ; janvier 1939 création d’une centrale du Reich
pour l’émigration juive. Pour toutes ces raisons, le pogrom de novembre 1938 représente
pour les Juifs une césure forte dans la conscience collective. Ceux qui ne peuvent pas
émigrer sont plongés dans le désespoir. (environ 5 000 Juifs qui se suicident dans le Reich
avant le début des déportations).

La population est soumise à une étroite surveillance et toute opposition est violemment
réprimée. Des polices politiques (police qui opère en secret pour maintenir la sécurité
nationale contre les ennemis du régime) sont créées :
- le NKVD en URSS (Commissariat du peuple aux Affaires intérieures)
- l’OVRA en Italie (Organisation de la surveillance et de la répression de l'antifascisme)
- Gestapo en Allemagne (police secrète d’Etat)
La violence est omniprésente, créant un climat de terreur. Au début des années 1930, bien
que l’on compte 20 000 interventions policières par semaine et des centaines d’arrestations
par an en Italie, le régime fasciste n’a pas la brutalité du régime stalinien ou nazi.
La terreur de masse est surtout présente en URSS et en Allemagne. Deux groupes font
l’objet d’exécutions sommaires : les rivaux du chef et toutes les personnes perçues comme
nuisibles. Ainsi, Staline et Hitler sont non seulement responsables de purges politiques
(actions consistant à se débarrasser physiquement ou politique d’un même du parti) et d’une
terreur de masse.
III. Des changements qui bousculent l’ordre européen

A. Des économies sous contrôle, qui se préparent à la guerre


En URSS :

Staline veut industrialiser son pays qui est


majoritairement agraire.
Il lance en 1928 le premier plan quinquennal basé sur
la hausse de la production et de l’acier.
Au niveau de l’agriculture, il lance la collectivisation
des terres en 1929.
L’Etat oblige les paysans à rejoindre des fermes
collectives (les kolkhozes).
Cela ne fonctionne pas, la population souffre de
malnutrition et une famine dévastatrice, orchestrée
par Staline, ravage l’Ukraine entre 1932-33. (voir
vidéo Holodomor)

https://www.youtube.com/watch?v=IbFch2cCFo8&ab_channel=LCP-
Assembl%C3%A9enationale

En Italie :

Mussolini lance des « batailles


économiques » pour répondre à la
crise de 1929 (assainissement de
marais, mise en valeur agricole
notamment céréalière,
urbanisation, chantiers
ferroviaires et autoroutiers...).
Il souhaite ainsi devenir autonome
(politique protectionniste /
autarcique) pour pouvoir vaincre
en cas de conflit.
Mussolini érige l’Empire romain en
modèle absolu et souhaite le
ressusciter par des conquêtes
coloniales : en mai 1936, l’Italie
fait la conquête de l’Éthiopie.

En Allemagne : voir chapitre précedent


B. Les premières tensions

Les tensions montent entre les Etats d’Europe, les signaux sont forts notamment avec :
- Le Retrait de la SDN (1935 Allemagne et Japon)
- Le rétablissement service militaire en Allemagne
- Pacte anti-komintern (entre Allemagne et Japon puis Italie, Hongrie, Espagne) =
lutte contre le communisme dans le monde

La guerre civile espagnole et les interventions étrangères :

Du côté du Front Neutralité Coté nationaliste avec les


Populaire espagnol franquistes
La France et le RU Les fascistes italiens et les
n’interviennent pas par nazis allemands
L’URSS intervient plus pacifisme (refus de interviennent dès 1936 en
tardivement que les Italo- déclencher une guerre raison de leur proximité́
Allemands. Son mondiale) et par méfiance idéologique avec Franco +
éloignement géographique, envers les communistes tester matériel militaire.
les purges au sein de révolutionnaires qui se = avions, chars, blindes,
l’Armée rouge qui battent du côté́ du Frente canons, munitions), des
commencent dès 1936 et la Popular. En France, le hommes (75 000 Italiens, 6
Grande Terreur lancée en socialiste et président du 000 Allemands), en lançant
1937 ralentissent son Conseil Blum est favorable des offensives (Baléares en
intervention. Mais Staline mais il doit céder face à̀ 1937...) et en commettant
organise dès le 1er octobre l’opposition parlementaire des bombardements et
1936 l’arrivée des Brigades de la droite et de l’extrême exactions (Guernica le 26
internationales ainsi que la droite. Le gouvernement avril 1937 : plus de 2 000
livraison de matériel et de britannique est lui morts). L’aide militaire italo-
cadres soviétiques du 7 profondément hostile au allemande est décisive pour
octobre 1936 au printemps Front populaire espagnol et Franco et ses troupes.
1938. particulièrement au
communisme.
Le conflit est très violent : plus de 600 000 soldats et civils sont tués jusqu’à la victoire finale
des franquistes le 1er avril 1939.

Des exactions sont commises des deux côtés : aux annonces d’atrocités commises par les
adversaires répondent des vengeances réalisées par l’autre camp. Dans les territoires aux
mains des Républicains, les premières victimes sont des prêtres, des propriétaires, des
patrons, des militants de droite et d’extrême droite (exactions autour de Madrid dès l’été
1936...).

Les franquistes favorisent l’extermination des syndicalistes, francs-maçons, élus et militants


de gauche (massacre à la mitrailleuse dans les arènes de Badajoz du 15 au 17 août 1936...).
On estime que l’épuration commise par les Républicains a fait près de 50 000 victimes, celle
des franquistes entre 130 000 et 150 000 victimes.

C. La marche à la guerre

A l’aide du manuel p. 54, compléter le schéma suivant :

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