B) Des pratiques communes.

1) La mise au pas des populations.

a. Par le Vojd en URSS

- À partir de 1928 Staline devient le Vojd, le « petit Père des peuples ». À la tête du PCUS, seul parti autorisé,
Staline encadre la population soviétique : les enfants sont embrigadés dans les Komsomols, puis, devenus
adultes, ouvriers ou paysans, ils sont encadrés par le syndicat communiste ou le parti.

- L’économie est également contrôlée par l’État : Staline impose la collectivisation des terres et des moyens
de production à partir de 1929. Les paysans sont contraints de faire partie de kolkhozes. Les propriétaires
sont expulsés, leurs biens nationalisés. Toute forme de résistance est passible de condamnation à la
déportation pour complot (lutte contre les koulaks). Les objectifs économiques sont planifiés par des plans
quinquennaux.

- Une propagande d’État est instaurée : Staline est représenté sur des affiches placardées sur les murs, loué
dans des poèmes, des chansons apprises par la population.

b. Par le Duce en Italie

- Mussolini introduit un culte de la personnalité autour de lui : il devient le Duce, l’homme fort du régime,
celui qui guide son peuple et ne se trompe jamais. À partir de 1939, la Chambre des députés et les élections
sont supprimées. Mussolini dirige seul le pays à la tête du Parti national fasciste.

- Tous les Italiens sont embrigadés dans différentes organisations paramilitaires telles que les Fils de la louve,
Balilla pour les enfants ou les Faisceaux de combat, et doivent participer aux manifestations fascistes lors
desquelles ils défilent devant le Duce. Les travailleurs doivent se rendre au Dopolavoro, organisation
destinée à s'occuper du temps libre des adultes.

- Mussolini encadre également la production économique à travers une réforme appelée « des batailles
économiques » telle que la bataille du blé par exemple. Il lance l’Italie dans une politique de grands travaux
pour redonner de l’emploi aux chômeurs. Son objectif est l’autarcie : l’Italie ne doit dépendre d’aucun autre
pays.

c. Par le Führer en Allemagne

- En mars 1933, le Parlement allemand vote les pleins pouvoirs à Hitler qui réorganise dès lors la société
allemande : un ministère de l’Information et de la Propagande est créé pour endoctriner la population sous
la direction de Joseph Goebbels.

- Les adolescents sont encouragés à rejoindre les Jeunesses hitlériennes – devenues obligatoires en 1939 –
afin de forger l’Homme nouveau et inculquer les valeurs nazies à la population dès l’enfance : les enfants à
partir de 10 ans y portent l'uniforme nazi et sont encadrés dans des activités militarisées.

- L’économie allemande passe également sous le contrôle du Führer qui lance une vaste politique de grands
travaux infrastructurels (construction d’autoroutes et de ponts) qui redonnent un emploi aux millions de
chômeurs apparus pendant la crise née aux États-Unis.
2) Le recours à la Terreur

a. Surveillance et répression

- Les trois régimes totalitaires s’appuient sur des polices politiques pour surveiller leur population et réprimer
toute tentative d’opposition : le NKVD est ainsi créé dès 1917, puis l’OVRA en 1930, et enfin la Gestapo en
1933.

- Tous ceux qui sont suspectés par le régime, à tort ou à raison, sont arrêtés et enfermés dans des camps de
concentration : les prisonniers sont condamnés au travail forcé. Ce système est instauré en Russie dès 1918
sous le nom officiel de Goulag à partir de 1934. Environ 15 millions de soviétiques meurent au Goulag
pendant la période stalinienne. En Allemagne les camps de Dachau et Oranienburg entrent en
fonctionnement dès le printemps 1933 pour interner les opposants au NSDAP. Plus d’un million de
prisonniers décèdent de mauvais traitements dans les camps allemands entre 1933 et 1939.

- En Italie, la répression n’atteint pas ce paroxysme : les opposants sont placés en résidence surveillée dans
des villages ou sur des îles isolées.

b. La Terreur de masse

- En Allemagne et en URSS, plusieurs catégories de la population subissent des violences de masse : ils
s’appellent « les ennemis du peuple ».

- En URSS, il s’agit d’abord des opposants au régime ou d’anciens cadres du parti, mais également les
Ukrainiens et autres nationalités que Staline veut éliminer du territoire soviétique. Une famine est ainsi
organisée par Staline en Ukraine entre 1932 et 1933 qui cause la mort de 6 millions de personnes. S’ensuit
une période de deux années de purge, appelée Grande Terreur, lors de laquelle Staline fait arrêter et
déporter dans des camps du Goulag environ 1 million de personnes (voir PPO 1 1937-1938 : la Grande
Terreur en URSS). Entre 1932 et 1940, le nombre de prisonniers internés dans un camp du Goulag est passé
de 300 000 à plus de 2 millions.

- En Allemagne, l’affirmation par Hitler de la suprématie aryenne fait des populations juives des victimes
désignées du régime. Dès 1935 et le vote des lois antisémites de Nuremberg, les juifs d’Allemagne sont
discriminés et persécutés : ils perdent leur nationalité, ont interdiction de se marier avec un ou une aryenne,
n’ont plus accès aux emplois publics et ne sont autorisés à sortir de chez eux qu’à certaines heures pour
éviter tout contact avec la population. L’épisode de la Nuit de Cristal en novembre 1938 accélère les
exactions visant les individus de confession juive et leurs biens (voir PPO 2 9-10 novembre 1938 : la nuit de
Cristal).