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Chapitre 2 : les régimes totalitaires en Europe dans les années 1930

I) L’URSS
a) La naissance d’un régime soviétique : l’idéologie communiste
En 1917 Lénine organise les révolutions de Février et d’Octobre qui chasse le Tsar Nicolas II en
Février et place le prolétariat au pouvoir.
En 1922 Lénine fonde une union de 15 Républiques, l’URSS. Lénine entend mettre en œuvre un
régime qui suivrai l’idéologie communiste développée par Karl Marx. Il s’agirait d’un état sans
classe sociale et où l’égalité est le maitre mot de la société. Pendant 2 ans Lénine met en place sa
vision du marxisme, le marxisme-léninisme. Cependant, il meurt en 1924 laissant l’URSS orpheline
de son créateur sans qu’il ait désigné d’héritier.
Staline et Trotsky vont s’affronter pour le contrôle de l’URSS. En 1927, grâce à des méthodes peu
conventionnelles, Staline s’impose et devient le seul et unique dirigeant de l’URSS. Trotsky a dû
faire le choix de l’exile car il a peur pour sa vie et celle de ses proches.
b) La mise en place de l’état stalinien
Staline, dès son arrivé au pouvoir, entend mettre en place un régime communiste stricte dans
lequel le bourgeois capitaliste n’a plus sa place. Seul doit survivre le prolétariat consacrant ainsi,
l’égalité des classes. Il va donc mettre en place des réformes économiques destinées à assoir la
grandeur de l’URSS. Sa réforme agricole, la collectivisation des terres est un échec majeur total.
L’industrie, grâce à l’industrie lourde, s’en sortira bien mieux. La constitution de l’armée rouge est
un succès dont la preuve éclatera lors de la 2ème guerre mondiale.
Staline met en place une propagande permanente afin de célébrer son pouvoir. Il se choisi deux
surnoms : le « vojd » (le guide) et « le petit père du peuple ».
Staline va aussi mettre en place une propagande d’encadrement de la population par l’éducation
ainsi il crée les Komsomols (les jeunesses staliniennes).
Il met en place, pour améliorer l’économie, le concept du Stakhanovisme c’est-à-dire : une
manière de motiver les travailleurs afin qu’ils soient plus performants. Cette méthode qui permet à
n’importe quel ouvrier d’accéder à une gloire éphémère va se montrer très efficace.

Staline fait aussi nationaliser les entreprises tout en planifiant l’économie via les plans
quinquennaux.

c) La Grande Terreur (1937-1938)

Dès 1929, Staline met en place une répression stricte et violente de l’opposition ainsi c’est 1,8
million de koulaks (fermiers) qui sont enfermés dans les goulags. (il n’y a pas de demie mesure)
Pour alimenter la Russie, il n’hésite pas à provoquer une famine en Ukraine qui tuera plus de 8
millions de personnes en 1933.
En 1934, il se dote d’une nouvelle police politique remplaçant la Guépéou : le NKVD. (=police
politique qui va avoir plus de droits que la Guépéou)
De 1937 à 1938 à lieu la Grande Terreur : c’est une véritable purge qui se met en place tant dans
l’opposition que dans la population. Le parti n’y échappe pas. Au final ce sont quelques 750 000
personnes qui meurent en 16 mois dont les principaux hauts gradés de l’armée. Dans le même
temps, Staline fait modifier d’anciennes photos pour y effacer les traites et modifier l’histoire.
Néanmoins, il existera toujours une forte opposition au totalitarisme Stalinien qui ne lui permettra
pas de s’exprimer de manière totale.

II) L’Italie fachiste de Benito Mussolini

a) L’idéologie fasciste
En 1922 Mussolini accompagné de 26 milles « chemises noirs » organise la « marche sur Rome ».
Le roi Victor Emmanuel III décide alors de confier à Mussolini le pouvoir. Dès son entrée au
pouvoir, Mussolini entend mettre en place un régime totalitaire et fachiste. C’est ainsi qu’entre
1925 et 1926, il met en place les lois fascistissimes (le fascisme s’oppose à la démocratie et au
socialisme  il est universel). Mussolini fait donc
- interdire le droit de grève,
- les autres partis politiques,
- fait contrôler la presse et,
- met en place une police politique : l’OVRA dont le pouvoir est renforcé dès 1931 par la
modification du code pénal. Les opposants sont surveillés et arrêtés.
Mussolini renforce ainsi le totalitarisme fichiste en sacralisant la nation italienne jugée supérieure
et l’avènement d’un homme nouveau (un italien nouveau), pure. Néanmoins le totalitarisme
italien peine à s’imposer car la société est finalement peu totalisable : le pape, le roi, les régions
sont autant d’obstacles presque insurmontables.
b) La propagande
Mussolini va mettre en place une propagande classique :
- Il se fait appeler le « duce » (= le guide) et cultive son image d’homme supérieur classique
- Il met en place les « jeunesses italiennes » (de 6 à 21 ans). Cet embrigadement de la
population est efficace puisqu’on compte en 1939, 7,8 millions de membres.
- Les loisirs sont encadrés et répondent à une norme fixée par le Duce
Mussolini s’attaque aussi à la guerre économique dans le but de résoudre la crise économique de
1929. Ainsi, il lance une politique de grands travaux mais aussi de hausse de la production agricole.
Si la société italienne est embrigadée Mussolini n’obtiendra jamais la ferveur de ses homologues
totalitaires ce qu’il considèrera toujours comme un échec.
III) L’Allemagne nazie
a) L’idéologie nazie
En 1920 est créé le NSDAP (parti nazi) par Hitler. Ce dernier rêve de prendre le pouvoir pour
rendre à l’Allemagne sa grandeur passée. Suit à un coup d’état raté il est emprisonné. Pendant
cette période, il écrira une véritable profession de foi « Mein Kampf » (=mon combat) où il décrit
toute son idéologie. Il en profite aussi pour changer son discours.
En 1929, la crise frappe l’Allemagne permettant à Hitler et son parti national-socialiste « nazi » de
progresser. Il promet des réformes économiques du travail et accuse le traité de Versailles et les
juifs d’être responsable de la pauvreté des allemands. Le 30 Janvier 1933, il est élu chancelier et
est accueilli par le président Hindenburg.
En février 1933, le Reichstag (=parlement allemand, lieu de pouvoir) est incendié. Les
communistes sont accusés et rapidement arrêtés grâce à la loi du 28 février qui supprime les
libertés individuelles. En mars 1933, il fait construire le 1er camp de concentration Dachau. Dans le
même temps, il a obtenu d’Hindenburg les plein pouvoir grâce à la constitution et à l’attentat sur
le Reichstag. En aout 1934, Hitler est seul au pouvoir suit à la morte d’Hindenburg.
Idéologie nationale-socialiste (livre page 44)
Dès lors, il peut mettre en place l’idéologie nazie qui repose sur :
- La supériorité de la race Aryen, pure, civilisatrice, sur des races dites inférieures que les
nazis appelleront « sous-race ».
- Abattre le Judéo-Marxisme qui menace la race Aryen car Marx est juif. Pour Hitler, la
menace juive est réelle et a affaiblit l’Allemagne.
- La construction d’un espace vitale allemand destinée à assurer au peuple un
développement riche et prospère.
- La haine du traité de Versailles (traité de paix entre la France et ses alliés et l’Allemagne qui
se signe à Versailles dans la galerie des glaces en janvier 1919. C’est une vraie humiliation)
et par extension de la France.

b) L’embrigadement de la population
Le parti nazi, dès la mort d’Hindenburg peut mettre en place une propagande efficace car libérée
de toutes contraintes. Néanmoins, cette dernière fut bien mise en place dès 1933 mais dans une
version plus édulcorée.
Dans les mois qui précèdent aout 1934, Hitler fait du NSDAP le parti unique de l’Allemagne grâce
au plein pouvoir dont il dispose.
Date fondamentale, dans la nuit du 29 au 30 juin 1934, Hitler ordonne l’assassinat des ses
opposants au sein du NSDAP : c’est la nuit des Longs Couteaux (85 morts). Un mois plus tard,
Hindenburg meurt ce qui laisse Hitler seul au pouvoir : le Reichsführer (=guide de l’empire).
Les jeunesses hitlériennes sont mises en place dès 1933 afin d’éduquer une jeunesse obéissante.
La même année, est mise en place une police secrète fondée par Göring : la gestapo. Cette
gestapo dispose très rapidement d’énorme pouvoir d’arrestation, de torture et même, plus tard,
d’exécution.
Dans le même temps, Hitler s’attaque à l’économie avec des mesures simples mais néanmoins
efficaces :
- Grâce au réarmement de l’Allemagne (en violation du traité de Versailles).
- Avec le recrutement de soldats et de policiers.
- Avec une politique de relance de l’industrie lourde et des infrastructures.
Le résultat, pour les allemands, est édifiant. L’Allemagne passe de 6millions de chômeurs en 1932
à 400 000 en 1938.
c) La terreur nazie
En 1935, sont mise en place les lois de Nuremberg qui retirent la nationalité allemande aux juifs.
De plus, ces derniers ont l’interdiction de se marier ou même d’avoir des relations intimes avec des
allemands.
En 1933, les nazis organisent un autodafé d’ouvrage considéré comme néfaste pour les nazis.
Parmi ces ouvrages, on trouvera des traités économiques, communiste mais aussi religieux. Il s’agit
de remplacer la culture Allemande par une culture nazie.

Dès 1936, on sépare les juifs des allemands dans les écoles puis dans la société, ces règles sont de
plus en plus restrictives et ouvrent la voie à la futur mise en ghetto des juifs.

En 1938, suit à la mort d’un dignitaire allemand : Vom Rath, se déclenche une vague de violence
sans précédents sur les juifs en Allemagne : dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938 (=nuit de
cristal) de nombreuses boutiques synagogues et maisons juives sont attaquées et incendiées par
des allemands. Dans les jours qui suivent, de nombreux juifs sont assassinés, blessés ou déportés
dans des camps. En effet, plus de 30 000 juifs sont déportés. Après ces évènements, de nombreux
juifs vont tenter de quitter l’Allemagne, apeuré par ce premier pogrom (= massacre et pillage des
juifs par le reste de la population).

Néanmoins, une petite partie de la population n’adhère pas à cette vision violente de l’Allemagne
et se méfie du régime nazi.

IV) La marche vers la guerre


a. De multiples provocations
Dès son élection, Hitler entend mettre à mal le traité de Versailles conformément à ses promesses
de campagne. C’est ainsi qu’il se lance dans le réarmement de l’Allemagne dont le point culminant
constitue le rétablissement du service militaire en 1935. En 1936, un autre pas est franchi avec la
remilitarisation de la Rhénanie. Suit à cette nouvelle provocation les alliés refusent encore une fois
d’intervenir.

Renforcé par l’absence de réaction de ses anciens alliés de la SDN (=société des nations) Hitler va
mettre en place deux traités majeurs en novembre 1936 :

 1er Novembre 1936 : proclamation de l’axe Rome-Berlin


 25 Novembre 1936 : pacte anti-Komintern

Tous ces éléments trahissent la volonté guerrière du Führer et la construction de la ligne Siegfried
en Rhénanie en constitue un autre exemple.
De son coté, Mussolini cherche à mobiliser et fanatiser les italiens, ainsi il s’empare en 1935 de
l’Ethiopie dont il se servira comme d’un territoire cobaye afin de tester un régime de terreur.
Mussolini invoque dans cette victoire le destin retrouvé de la Rome antique avec la promesse qu’il
ne sera pas cette fois perverti.
La société des nations se montre très rapidement impuissante ainsi si elle condamne timidement
l’Italie pour le destin de l’Ethiopie, elle lèvera les sanctions quelques jours plus tard. De leur côté,
l’Angleterre et la France, pour préserver la paix, nous montre finalement une opposition de
principe sans réel condamnation.

b. La guerre d’Espagne 1936-1939


Le 16 février 1936, le parti du Frente Popular remporte la victoire aux législatives. Cette élection
est contestée par la droite qui dénonce un coup d’état. C’est pourquoi le général Franco le 17
juillet 1936 lance une véritable guerre civile afin de reprendre le pouvoir. L’Espagne est alors
divisée entre la gauche républicaine au pouvoir et la droit nationaliste et catholique de Franco.
Très rapidement, la guerre s’internationalise. Ainsi, les grandes puissances s’en mêlent :
 L’Italie et l’Allemagne soutiennent Franco afin d’engager une future alliance. L’Italie espère
consolider sa position en méditerranée quand l’Allemagne espère un allié face à la France.
 L’URSS soutient les républicains dont une partie est communiste
 La France soutiendra très timidement la gauche républicaine afin de ne pas plonger dans la
guerre.

Pourtant, tous ces états avaient signé le 8 aout 1936 un pacte de non-intervention. Ce dernier est
définitivement enterré en avril 1937 avec le bombardement allemand de Guernica. Le 1er avril
1939 Franco met en place sa dictature. Finalement, cette guerre aura fait plus de 600 000 morts.
Camouflet (=humiliation)

c. Une politique d’annexion 1938-1939

En mars 1938 Hitler réalise l’annexion de l’Autriche : l’anschluss (=réunification du peuple


allemand sur le même territoire).
Pour l’Allemagne nazie, c’est la destinée du peuple allemand qui est en train de s’écrire. En vertu
du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes la SDN n’intervient pas.

Cette victoire majeure conforte l’Allemagne dans sa volonté expansionniste. Le 1er octobre 1938,
Hitler annonce l’annexion des Sudètes qui selon lui héberge des allemands. Quelques jours plus
tôt, à Munich dans la nuit du 29 au 30 septembre, furent signés des accords, Les accords de
Munich. Ce jour-là, au nom de la paix, Daladier et Neville Chamberlain (1er ministre du Royaume-
Uni) sacrifient les Sudètes dans un traité signé aussi par Mussolini et Hitler (Reichsfürher)
Cette nuit-là, les puissances occidentales (France et RU) révèlent à Hitler leurs faiblesses et leurs
appréhensions quant à un éventuel conflit armé. Pour le Führer c’est la preuve que ses adversaires
seront des proies faciles.
Dès lors, l’Allemagne nazi, peut passer à la vitesse supérieure en annexant, en Mars 1939, la
Bohême-Moravie.
Galvanisé par les annexions d’Hitler, Mussolini s’empare en Avril 1939 de l’Albanie. Auparavant,
les traités d’alliances s’étaient étoffés :
- En 1937, l’Italie rejoint le pacte anti-Komintern
- En Mai 1939, allemands et italiens signent le pacte d’acier germano-italien afin de protéger
mutuellement leur espace vital
- La Hongrie et l’Espagne de Franco rejoignent aussi le pacte anti-Komintern (respectivement
en Février et en Mars 1939)
A l’été 1939 l’Allemagne demande à rencontrer Staline afin de lui soumettre un projet qui lui
permettrait d’avoir les mains libres dans la guerre qu’il s’apprête à mener. C’est ainsi que le 23
Aout est signé le pacte germano-soviétique de non-agression. Cet accord contient un secret : le
partage de la Pologne qui sera la 1ère cible des allemands. Pour Staline, il s’agit d’un cadeau que
l’on ne peut refuser. Pour Hitler, cela permet de retirer l’URSS de l’équation afin de maitriser son
agenda.
En Février 1939, français et britanniques renouvèlent timidement leur alliance.
Le 1er Septembre 1939, l’Allemagne envahie la Pologne. La France et l’Angleterre n’ont cette fois
plus le choix. Ils doivent réagir !

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