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Leçon 17 :

 O.G.1 – Comprendre l’affirmation du fascisme


 O.S. 1 – Expliquer les origines la montée du fascisme
 O.S. 2 – Distinguer les différentes formes du fascisme.
 O.G.2 – Comprendre la crise économique des années 1930.
 O.S. 1 – Expliquer les causes de la crise.
 O.S. 3 – Analyser les conséquences de la crise.

Introduction
A peine sortie de la Première Guerre mondiale, l’Europe est secouée par la montée en
puissance d’un nouveau système politique en Italie : le fascisme. Ce nouveau régime
fera des émules notamment en Allemagne. Dans la foulée, en 1929, une crise
économique d’une gravité sans pareille frappe les Etats-Unis puis les pays
capitalistes d’Europe. Montée du fascisme et crise économique des années 1930
auront de lourdes conséquences dans l’évolution des relations internationales.
I. La montée du fascisme
1. Définition et caractéristiques du fascisme
On donne le nom de fascisme a des types de gouvernements qui s’inspirent de
l’exemple donné en Italie, entre les deux guerres mondiales, par un parti politique : le
Parti national fasciste (PNF). Au sens large, le fascisme désigne la doctrine
politique qui a servi de fondement à l’expérience italienne et de modèle théorique à
certains mouvements nés durant l’entre-deux-guerres.
L’idéologie fasciste se développe dans un contexte : celui de la montée des
nationalismes consécutifs à la Grande Guerre. L’épanouissement du fascisme s’inscrit
également dans le cadre de la recherche d’une alternative au capitalisme libéral et au
communisme marxiste, dans le cadre d’une révolution conservatrice.
Le fascisme présente quatre caractéristiques principales :
- l’anticléricalisme : les fascistes préconisent un régime très autoritaire, de là le
nom d’Etat totalitaire ou de « totalitarisme » donné à ce genre de régime. Un parti
unique est le seul à être autorisé. Tous les autres partis sont interdits et leurs
militants pourchassés par une police politique renforcée ;
- l’anticommunisme : le fascisme se déclare ennemi résolu du communisme et du
socialisme. Cet anticommunisme n’hésite pas user de la violence ;
- l’ultranationalisme : les fascistes affirment que le prestige de la nation grandit
par la guerre et la conquête. Ils développent le militarisme et un mépris pour la paix ;
- la propagande inlassable : les fascistes excellent dans l’organisation de
manifestations grandioses où des centaines de milliers de personnes acclament le
« chef » et scandent des mots d’ordre ou « slogans ».
2. Deux fascismes principaux
a) Le fascisme italien
Le fascisme italien est apparu dans un contexte de crise économique et de déception
liée aux traités de Saint-Germain-en-Laye (1919) et de Rapallo (1920),
considérés comme une trahison par rapport aux gains promis à l’Italie par les Alliés.
Le mot fascisme est employé pour la première fois par Benito Mussolini en 1919,
qui crée les faisceaux italiens de combat et fonde la Parti national fasciste en
1921. Ce parti qui regroupe les mécontents de tous bords est devenu un parti de
masse. Il se présente comme garant de l’ordre, poursuit les actions violentes et brise
une grève de protestation pendant l’été 1922. Fortes de résultat, 25 000
« chemises noires » armées s’emparent de Rome le 27 octobre 1922 et exigent le
pouvoir.
Le roi Victor Emmanuel III appelle Mussolini à la tête du gouvernement. Celui-
ci va y rester jusqu’à ce qu’il soit chassé par la défaite en 1945. Dès 1925, tous les
opposants sont contraints à l’exil, au silence ou emprisonnés. Toutes les libertés sont
supprimées. En le 11 février 1929, les accords du Latran mettent fin au conflit
avec l’Eglise (depuis 1870). Sur le plan économique, l’industrie et l’agriculture
(notamment grâce à la « bataille du blé ») se développent entre 1922 et 1939.
b) Le nazisme allemand

Le Nazisme
Doctrine politique du parti NSDAP (Nationalsozialistische Deutsche Arbeiter Partei, abrégé en nazi)
exposée par Hitler dans son ouvrage Mein Kampf (Mon Combat), paru en 1925-1927. Le nazisme fut
la doctrine officielle de l’Allemagne de 1933 à 1945. Ses principes directeurs sont : le pangermanisme
(création d’un grand Reich qui devait englober tous les pays allemands) ; l’expansionnisme à l’Est (qui
devait assurer un espace vital à l’Allemagne au détriment des Slaves) ; le racisme (affirmation de la
supériorité de la «race aryenne», qu’il fallait préserver de tout métissage), un antisémitisme virulent
(le Juif étant désigné comme le pire ennemi de l’Aryen) ; l’anticommunisme ; le totalitarisme (toute-
puissance de l’Etat) ; l’exaltation de la violence et de la guerre et la mystique du chef, le Führer (le
«guide»).
« Le nazisme et l’organisation concentrationnaire », Les Territoires de la Mémoire, Centre d’Education à la Tolérance et à la
Résistance, Liège, 2005

La crise économique de 1929 est désastreuse pour l’Allemagne (7 millions de


chômeurs, 1 adulte sur 2 en 1932). Les électeurs votent massivement pour l’extrême
droite (le Parti national-socialiste ou Parti nazi). Pour mettre fin aux sanglantes
batailles de rues qui opposent nazis et militants d’extrême gauche, le président Paul
von Hindenburg nomme Hitler chancelier (Premier ministre) le 30 janvier
1933. Toute opposition est immédiatement supprimée par la terreur : des camps de
concentration se peuplent de centaines de milliers d’opposants emprisonnés. Grâce
à une propagande inlassable et une police secrète (la Gestapo), Hitler devient le seul
maître (le Führer) à la suite de l’incendie du Reichstag, le 27 février 1933. Le
nazisme a poussé le racisme jusqu’à l’extermination. Hitler affirme qu’il existe une
« race des seigneurs » à laquelle doivent obéir les « races inférieures », c’est-à-
dire tous les autres, surtout les Juifs. Les Nazis exercent également leur dictature sur
l’économie avec notamment la mise en place d’usines gigantesques. L’Etat contôle les
échanges extérieurs qu’il s’efforce de réduire au minimum.
II. La crise économique des années 1930
1. Les cause de la crise
Les Américains ont cru, avec leur président Herbert Clark Hoover, que « la
malédiction de la misère sera à jamais bannie sur le sol des Etats-Unis ».
Mais, en octobre 1929, une crise économique d’une grande ampleur éclate. Les
causes de cette crise soudaine trouvent leur origine dans la prospérité même des
années 1920. La Première Guerre mondiale avait stimulé l’économie américaine. La
production augmentait de plus en plus et représentait plus de la moitié de la
production mondiale. On assista à une surproduction agricole et industrielle
suivie d’une baisse des prix et d’une faillite des entreprises. Cette prospérité
reposait surtout sur le crédit et la spéculation financière qui ont permis aux
Américains d’être les créanciers de l’Europe.
2. Les manifestations de la crise
La crise commence le jeudi 24 octobre 1929 par un crash à Wall Street, la
bourse de New York : c’est le « jeudi noir ». La crise est d’abord financière. Elle
se manifeste par un effondrement des cours (baisse des prix) : 40 % dans
l’agriculture, 15 % dans l’industrie entre 1929 et 1933. Les prix des actions baissent
subitement, les banques arrêtent les crédits, les entreprises se trouvent dans une
situation difficile.
Cette situation entraîne en quelques mois une paralysie de l’économie. Avec la
surproduction, les stocks de produits invendus s’accumulent, les usines ralentissent
ou ferment, plusieurs d’entre elles tombent en faillite. La crise gagne rapidement les
pays européens dont l’économie est dépendante de celle des Etats-Unis. En Autriche
et en Allemagne, de nombreuses banques tombent en faillite. La France et
l’Angleterre ainsi que leurs dépendances sont également touchées.
3. Les conséquences de la crise
a) Les conséquences économiques

La crise a accentué la concentration capitaliste. Les entreprises les plus solides


achètent à bas prix leurs rivales en faillite. La crise a favorisé l’autarcie (économie
fermée) avec l’augmentation des droits de douanes.
Certains Etats trouvent d’autres solutions pour redresser leur économie. Aux Etats-
Unis, le président Franklin Roosevelt, élu en 1932, adopte une nouvelle politique
appelée « New Deal » (« Nouvelle Donne ») : dévaluation du dollar de 40 %
pour réduire les dettes, limitation de la production agricole et industrielle,
subventions aux agriculteurs, aux banques et aux entreprises en détresse, programme
de grands travaux (ponts, routes, barrages, bâtiments publics, etc.). Une politique
similaire est inspirée en Angleterre par John Maynard Keynes.
b) Les conséquences sociales
La faillite des entreprises entraîne la baisse des salaires de 23 % et les licenciements
qui conduisent au chômage (25 % de chômeurs aux Etats-Unis, 33 % en Allemagne,
25 % au Royaume-Uni, 2,5 % en France). Toutes les couches sociales sont touchées
par le chômage (ouvriers, techniciens, ingénieurs, commerçants, etc.). La masse des
mécontents s’accroît et des tensions sociales éclatent.
c) Les conséquences politiques
Avec la crise, le prestige des pays capitalistes est au plus bas. L’URSS, seul pays à
l’abri, intensifie sa propagande communiste et dénonce les erreurs du capitalisme.
C’est ainsi que Staline déclare le 7 janvier 1933 que « le système industriel
capitaliste n’a pas résisté à l’épreuve dans sa compétition avec le
système soviétique ; le système industriel soviétique a tous les
avantages sur le syustème capitaliste ». Dans certains Etats où le régime est
incapable de trouver des solutions efficaces à la crise, le fascisme s’installe : c’est le
cas en Allemagne, avec le régime nazi mis en place par Adolf Hitler.
Conclusion
Par son ampleur, sa durée et ses effets, la crise économique des années a ruiné des
millions d’hommes, favorisé l’arrivé d’Hitler au pouvoir en Allemagne et accentué les
rivalités monétaires et commerciales entre Etats. Elle constitue l’une des causes
principales de la faillite de la sécurité collective.

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