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Leçon 2 :

 O.G. – Comprendre les transformations dues à la révolution industrielle


 O.S. 1 – Expliquer les transformations économiques nées de la révolution industrielle
 O.S. 2 – Montrer les transformations de la société
 O.S. 3 – Analyser l’impact de la révolution industrielle sur les structures politiques
 O.S. 4 – Distinguer les opinions et les orientations nées de la révolution industrielle

Introduction

La révolution industrielle a profondément transformé l’Europe. Les mutations,


d’abord notées dans la vie économique grâce aux progrès scientifiques et techniques,
ont eu un effet d’entraînement sur les structures sociales et politiques et sur les
opinions.

I. Les conséquences économiques de la révolution industrielle


Les progrès du financement, conjugués aux applications du machinisme, permettent
une croissance de la production dans l’agriculture et dans et dans l’industrie.
(L’économiste W .W.Rostow a appelé cette phase d’industrialisation qui s’est peu à
peu répandue dans toute l’Europe le « décollage économique » (ou « take off »).
caractérisée par une forte accélération de la croissance des capacités de
consommation et d’épargne des ménages, et de l’investissement. Cette phase ne s’est
pas opérée partout au même rythme et au même moment.)

1. La croissance de la production industrielle


Dans l’industrie, la machine à vapeur permet de produire de grande quantité et les
nouveaux moyens de transport assurent la circulation des produits. Les usines (ou
fabriques) remplacent les ateliers et de nouvelles régions industrielles se
développent.
Le développement de concurrence entraîne la concentration au profit des
entreprises les plus puissantes :
- la concentration horizontale associe des sociétés qui fabriquent un même
produit (Exemple : fusion de sociétés minières) ;
- la concentration verticale intègre des sociétés dans une chaîne d’activités
complémentaires (Exemple : intégration dans une même société des mines de
charbon et de fer, des hauts-fourneaux, des usines métallurgiques ; d’ou
l’abaissement des prix de revient).
Pour éviter la compétition malsaine, les grandes entreprises préfèrent conclure des
ententes (cartels ou pools) en se partageant le marché et en se mettant d’accord
sur les prix de vente. L’autre moyen pour éviter la concurrence est le monopole qui
est le fait de s’assurer une proportion suffisante dans un produit pour imposer son
prix : c’est le cas des trusts américains comme la Standard Oil Company de
John Davison Rockefeller (1839-1937).
Outre la concurrence, de nouvelles formes d’organisation du travail stimulent la
production. Il s’agit de la standardisation (production en série) et de la
taylorisation ou taylorisme (travail à la chaîne avec spécialisation des ouvriers, du
nom de l’ingénieur et économiste américain Frederic Winslow Taylor, 1856-
1915, concepteur de l’organisation scientifique du travail (OST).

2. La révolution agricole
Dans l’agriculture, les transformations, quoique moins profondes, furent
importantes. Le machinisme, l’utilisation de plus de plus massive de produits
phytosanitaires et d’engrais chimiques et sélection des espèces animales et végétales
stimulent les rendements. Des coopératives d’achat (notamment aux Pays-bas et
au Danemark) se développement. La spécialisation des régions dans la
production est appliquée également. Aussi l’agriculture prend –elle un caractère
commercial.
En résumé le développement du machinisme a permis l’augmentation la production
et des échanges. Cette révolution économique a cependant très souvent débouché sur
des crises comme celles de 1847-1848 et de 1857.

3. L’essor du capitalisme
Formé du mot capital qui désigne l’ensemble des moyens financiers et matériels
qu’il a fallu rassembler pour fonder une entreprise et y tirer profit, le capitalisme
est un système économique et social qui est fondé sur la propriété privée des moyens
de production et d’échanges, la recherche du profit et la libre concurrence.
A la fin du XIXe siècle, le capitalisme industriel relaye le capitalisme
mercantile. Son essor s’expliquait par plusieurs facteurs. D’abord il trouve un
fondement doctrinal dans le libéralisme économique né en Angleterre.
La théorie libérale se donne le marché et son fondement est la loi de l’offre et de la
demande. Elle défend l’initiative privée et la concurrence et préconise le « laisser
faire » et le « laisser passer ». Pour elle la sélection du marché est naturelle.
L’Etat n’a pas à intervenir ; il doit seulement favoriser le libre échange, limiter les
dépenses publiques et réguler la pratique déloyale (dumping). Aussi le capitalisme
dispose de moyens d’actions qui sont :
- Les sociétés anonymes par actions : Le capitalisme aboutit à la mise sur pieds
de sociétés appartenant à des propriétaires multiples. Le capital de la société est
formé d’actions et le bénéfice réalisé est redistribué aux actionnaires : c’est le
dividende ;
- Les banques : elles drainent l’épargne et financent les entreprises commerciales et
industrielles. On distingue : les banques d’affaires qui prêtent pour des périodes
longues (10 ans), les banques de dépôt (qui prêtent à court et moyen terme, 3 ans)
banques d’émission qui fabriquent l’argent.
- Les bourses de valeurs qui sont des lieux où se négocient les actions, les valeurs
mobilières. C’est un indicateur de l’état d’esprit des milieux d’affaires ; Exemple :
Wall Street.

II. Les conséquences sociales et politiques de la révolution industrielle


Les conditions économiques nouvelles et les progrès da la médecine et de l’hygiène
entraînent une croissance rapide de la population. La natalité reste supérieure à la
mortalité et la population européenne passe de 266 millions d’habitants en 1850 à
478 millions en 1929. Dans les campagnes, la mécanisation de l’agriculture a pour
résultat le chômage avec comme corollaire un exode rural massif.
Les structures sociales connaissent de grands bouleversements avec la montée en
puissance de la bourgeoisie qui supplante la noblesse terrienne et détient les
moyens de production. A cette classe bourgeoise va s’opposer le prolétariat
constitué des couches les plus défavorisées (paysans et ouvriers).
La bourgeoisie détient la fortune et l’instruction, rachète les terres et cherche de plus
en plus à imposer ses idées :
- le réalisme, la croyance dans le progrès ;
- le libéralisme politique : la bourgeoise tient le gouvernement, l’industrie, le
commerce et cherche de plus en plus à diriger l’Etat. Dans la plupart des Etats,
s’installent des régimes de démocratie libérale qui s’expliquent par l’établissement du
suffrage universel, l’élection d’assemblées chargées de voter les lois, le budget et
de contrôler le gouvernement ainsi que par la garantie de libertés fondamentales
(liberté individuelle, liberté d’association ; liberté d’expression et liberté
de culte).
Installé en Allemagne, en France, aux Etats-Unis, le libéralisme politique s’oppose
au despotisme. Il fonde le gouvernement représentatif et la démocratie
parlementaire. Le libéralisme progresse grâce à l’école publique. L’idéologie
démocratique prenait une vigueur croissante fondée sur l’idéal d’égalité et de
souveraineté du peuple. Les progrès économiques ont entraîné l’effervescence des
régimes démocratiques. La république s’instaure un peu partout et implique les
notions de liberté et d’égalité.

III. Les conséquences culturelles


Une transformation profonde de la pensée se développe par la diversité des opinions
et des orientations. Révolution scientifique et révolution technique ont amené les
penseurs à réviser les fondements mêmes de la logique. En même temps, la création
littéraire et artistique en Europe connaît un essor considérable. L’Europe occidentale
est le siège de cette effervescence culturelle

a) La pensée
Le positivisme triomphe avec la croyance en la science encore appelée scientisme.
C’est une doctrine professant une foi absolue en la science censée pouvoir résoudre
tous les problèmes, y compris philosophiques et moraux. En France, Auguste
Comte en est le théoricien. Dans son Cours de philosophie positive, il affirme que
seule la connaissance scientifique permet d’aboutir à des certitudes. Donc est
impossible toute métaphysique ; c’est-à-dire ce qu’on ne peut pas expérimenter :
Dieu, l’âme, la survivance, etc.
L’anticléricalisme se développe, attisé par l’intransigeance de la papauté. La
franc-maçonnerie se développe et inspire la loi sur la séparation de l’Eglise et de
l’Etat. Cependant, il existe des réactions contre le scientisme. Elles proviennent des
scientifiques mêmes et des philosophes. Au-delà des vérités scientifiques, les hommes
peuvent accéder à la vérité par intuition : c’est l’idée émise par Henri Bergson et
Paul Claudel. L’Américain William James essaye d’ailleurs de démontrer
l’existence expérimentale de l’au-delà.
b) Les lettres
La littérature est d’une extrême richesse pendant la seconde moitié du XIX e siècle.
Elle tente de donner à la vie par ses thèmes. En France, on peut citer Maurice
Barrès (1862-1923) qui infuse un nationalisme, de Paul Claudel pour qui la
source fondamentale du bonheur est le christianisme, le retour donc à la foi.
L’engagement religieux s’accompagne parfois d’un engagement social. Mais on note
aussi un engagement réel dans la dénonciation des problèmes et des injustices
sociales : c’est le cas d’Emile Zola, qui s’engage dans la dénonciation des rapports
entre bourgeois et ouvriers, des conditions de vie et de travail dans les industries, les
mines.

c) Les arts
En peinture, l’école réaliste ouvre la voie à l’expression des réalités sociales.
L’architecture copie et mélange les styles. L’emploi du ciment armé lié à l’utilisation
du fer impose au XIXe siècle des conceptions architecturales et des décorations
nouvelles

Conclusion
L’Europe a connu des mutations majeures au XIX e siècle. Ces changements ont
concerné presque tous les domaines. Ce sont surtout les effets négatifs de ces
changements qui favoriseront l’avènement de nouvelles doctrines sociales fondées
sur le socialisme et le syndicalisme.

Bibliographie

Rioux (J. P.), La Révolution industrielle, Paris, Seuil, 1971.


Renan (E.), L’Avenir de la science, 1848.
Mantoux (P.), La Révolution industrielle, éd. Th. Génin, 1959.
Manuel d’Histoire Seconde, Belin, 1987.
Manuel d’Histoire 4e, Belin, 1992.
Manuel d’Histoire 4e, Nathan, 1992.
Manuel d’Histoire 4e, Hâtier, 1992.
Manuel d’Histoire 3e, EDICEF, 1988.

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