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Année Scolaire 2023-2024

12èmes

LYCEE DE GALATASARAY
Séquence 1

De la Revolution industrielle en Europe à la Colonisation


L'EUROPE DE LA REVOLUTION INDUSTRIELLE
À retenir

L'industrialisation par l'intervention de la machine dans la production, rend le travail plus productif et
permet le développement des secteurs industriels comme le textile ou la sidérurgie. Cette révolution
industrielle débute en Angleterre, se répand en Europe du Nord-Ouest et aux États-Unis. Des régions se
spécialisent dans l'industrie et ce phénomène d'industrialisation provoque l'exode rural et le
développement des villes.
Le système économique se transforme avec l'émergence du capitalisme. La bourgeoisie se développe,
les classes moyennes apparaissent et les ouvriers sont de plus en plus nombreux.
De nouvelles idéologies se constituent : le libéralisme triomphe, le socialisme et le syndicalisme sont
revendiqués par les ouvriers et l'Eglise propose aussi sa théorie sociale.
Les révolutions de 1848, en France et en Europe, ont pour objectif d'acquérir de nouveaux droits.

I L'industrialisation de l’Europe

a. la révolution industrielle : Une révolution économique

L'amélioration de la machine à vapeur par James Watt en 1769 permet d'utiliser une nouvelle force, la
force mécanique. L'utilisation de la machine à vapeur permet le développement de nombreux secteurs
économiques et plus particulièrement le textile, les mines d'extraction de charbon, la sidérurgie
(transformation des métaux). Les transports deviennent beaucoup plus rapides et accessibles. Ce
phénomène s'appelle la révolution industrielle.

D'autres innovations sont utilisées dans l'industrie et permettent l'émergence de nouveaux secteurs
industriels à la fin du XIXe siècle. Il s'agit de la deuxième révolution industrielle :

• le moteur à explosion apparaît et nécessite l'utilisation du pétrole.


• L'utilisation de l'électricité se développe.
• Les secteurs de la chimie et de l'automobile font leur apparition.
b. Les lieux de l'industrialisation

L'industrialisation débute dans le Nord-Ouest de l'Europe :

• l'Angleterre est le point de départ.


• la France, la Belgique et l'Allemagne s'industrialise à leur tour.
• Le Nord-Est des États-Unis suit ce phénomène à la fin du XIXe siècle.

Les paysans sont transformés par l'industrialisation, qui se développe d'abord dans les régions riches en
charbon. On parle des “pays noirs”. Les usines et les mines modifient les paysages. Les villes grossissent
et les sociétés deviennent de plus en plus urbaines.
Exemple : le Lancashire en Angleterre, le Nord de la France, la Lorraine, la Ruhr en Allemagne sont des
pays noirs.

II Une société et des idéologies nouvelles

a. Bourgeoisie, classe moyenne et prolétariat

La bourgeoisie est composée de familles enrichies grâce à l'industrialisation :

• Les grands banquiers accumulent de véritables fortunes.


• Les grands patrons, comme Schneider au Creusot ou Krupp en Allemagne, font partie de la
grande bourgeoisie.
• Les grands commerçants et les négociants profitent aussi de l'industrialisation et du
développement du commerce.
La classe moyenne fait aussi son apparition dans le cadre de l'industrialisation et des nouveaux métiers
qui en découlent. Sa composition est varié et hétérogène : des petits patrons, des fonctionnaires, des
médecins, des avocats, des journalistes, des boutiquiers.

L'industrialisation nécessite beaucoup de main-d’œuvre. Les usines embauchent des ouvriers, aussi
appelés prolétaires, ils sont de plus en plus nombreux et vivent dans des conditions très difficiles.

b. La naissance de nouvelles idéologies

Théorisé par Adam Smith, le libéralisme et l'idéologie dominante au XIXe siècle. Il tient pour principe
que chaque entrepreneur doit pouvoir être libre d'agir comme il l'entend et doit pouvoir déterminer lui-
même les conditions de travail de ses ouvriers. Ainsi, l'État doit intervenir le moins possible dans la vie
économique.

L'objectif du libéralisme et de permettre de réaliser le plus de profit possible. Selon la théorie libérale,
cet enrichissement des Entrepreneurs se répercutent ensuite sur la société grâce à l'activité économique
qu'ils produisent, grâce aux emplois qu'ils créent. Leur enrichissement permet l'enrichissement de la
société.

Les socialistes comptent le système capitaliste. Karl Marx et Engels sont les principaux théoriciens de ce
mouvement. Ils écrivent en 1848 le Manifeste du parti communiste. Il dénonce les inégalités et la
difficile condition ouvrière. Ils considèrent que la bourgeoisie exploite la classe ouvrière. Marx prône la
lutte des classes, c'est-à-dire la révolution, qui permettrait de mettre en place une société communiste
dans laquelle il n'y aurait plus d'injustice sociale.
Les syndicats sont des organisations qui luttent aux côtés des travailleurs pour l'amélioration de leurs
conditions. Ils utilisent les grèves et les manifestations pour faire pression sur les entrepreneurs.

L'Eglise, par l'intermédiaire du pape Léon XII, dénonce le socialisme mais aussi le sort réservé aux
ouvriers les plus pauvres dans un texte en 1891 : Rerum Novarum.

c. Les révolutions de 1848

La France, en 1848, subit une importante crise économique qui touche particulièrement Paris avec une
hausse du chômage et un appauvrissement de la population.

La crise est aussi politique : de nombreux Parisien n'acceptent plus le suffrage censitaire, qui accordait le
droit de vote seulement aux classes les plus aisées.

Au cours du règne de Louis-Philippe, plusieurs insurrections ont agité Paris, mais le gouvernement avait
toujours réussi à y mettre un terme. L'interdiction des banquets républicains est le point de départ de la
révolution de 1848 (2 janvier à février 1848). Les républicains prennent le pouvoir. Des ateliers de
travail sont créés pour venir en aide aux chômeurs, le suffrage universel est instauré et l'esclavage est
définitivement aboli. La révolution parisienne a un retentissement dans toute l'Europe. Des nations,
dominées par d'autres pays, réclament leur indépendance et des libertés politiques. On parle du
“printemps des peuples” pour désigner ce mouvement.

Mais en France comme en Europe, les révolutions échouent :

• Louis Napoléon Bonaparte prend le pouvoir en France et instaure le Second Empire.


• Les révolutions européennes sont réprimées par les monarques. On appelle cette période
“l'automne des rois”.
Malgré l'échec des révolutions de 1848, les populations se sont soulevées pour obtenir des droits
sociaux en France et des libertés en Europe.

III Essor démographique et émigration

a. La transition démographique

À partir du XVIIIe siècle, la population européenne connaît un essor significatif, cela s'explique par le
processus de transition démographique. La population passe ainsi de 120 million d'habitants au début
du XVIIIe siècle à 420 million à la fin du XIXe siècle :

• Tout d'abord, la mortalité commence à chuter, pour plusieurs raisons. D'abord, l'hygiénisme,
c'est-à-dire l'incitation des pouvoirs publics à une meilleure hygiène dans l'espace public et
l'espace privé se généralise. Ensuite, les progrès agricoles, notamment l'utilisation d'engrais, et
les progrès économiques (industrialisation de l'Europe et développement des
échanges) permettent de mieux nourrir la population. Enfin, la médecine progresse
(intervention des vaccins et découverte des microbes).
• Les populations européennes connaissent alors une forte croissance, car la baisse de la mortalité
s'accompagne du maintien d'une natalité élevée et provoque un fort accroissement naturel.
• Enfin, les sociétés achèvent leur processus de transition démographique : la natalité baisse, de
même que l'accroissement naturel.

b. L'émigration européenne

L'augmentation de la population, la pauvreté et le manque de travail dans certaines régions


européennes poussent de nombreux Européens à émigrer. Au XIXe siècle, ce sont près de 60 millions
d'Européens qui émigrent.

Au début du XIXe siècle, les migrations et surtout le fait des populations du Nord et de l'Est de l'Europe.
À partir des années 1880, les migrations proviennent majoritairement de l'Europe du Sud. La France est
une exception, elle ne fournit que peu de migrants.

Les pays d'arrivée se situent dans le monde entier et surtout dans les “pays neufs” :
• Les États-Unis sont le premier pays d'accueil avec plus de 20 millions d'immigrés de 1820 à 1900.
Puis viennent le Canada, l'Argentine et le Brésil.
• L'Australie est aussi une terre d'immigration
• la constitution des empires coloniaux attire, dans une moindre mesure, des migrants en Asie et
en Afrique (Algérie et Afrique du Sud).
• La France accueille aussi des migrants venus d'Europe.
IV Schéma bilan
CONQUETES ET SOCIETES COLONIALES AU XIXE SIECLE
À retenir

À partir des années 1830 et surtout des années 1870, les Européens se lancent dans la “course aux
colonies”. Les motivations qui poussent les Européens à conquérir de nouveaux territoires sont
économiques, politiques et aussi culturelles.

Cette colonisation aboutit à la création d'Empire coloniaux dont le plus grand est celui du Royaume-Uni.

Les statuts des colonies diffèrent, mais partout se mettent en place des sociétés dominées par les
Européens. Les colonies sont exploitées, assimilées, évangélisées et profondément bouleversées.

I Les conquêtes coloniales

Définition : colonie

Une colonie est l'établissement d'un pays hors de ses frontières, dans une région placée sous sa
dépendance financière, économique, politique et souvent culturelle. Le pays colonisateur est appelé
métropole.

a. Les motivations des conquêtes

Les motivations des conquêtes coloniales sont multiples :

• Elles sont surtout économiques. les pays européens souhaite profiter des ressources naturelles
des pays et espère que les colonies seront un marché intéressant pour vendre les produits
européens.
• Les causes sont aussi sociales. En effet, les colonies apparaissent comme un excellent moyen
d'installer les populations pauvres des États européens.
• Les conquêtes coloniales sont également à relier avec les sentiments nationaux qui animent les
peuples européens au XIXe siècle. La possession d'un empire colonial est considérée comme
quelque chose de prestigieux pour un état et montre sa supériorité.
• Enfin, des arguments officiels sont aussi avancés. Certains pensent que l'Europe doit exporter sa
civilisation, qu’elle juge supérieure, au reste du monde. Le ministre français Jules Ferry ou le
Britannique Kipling pensent que la mission des Européens et de “civiliser” le monde.

b. Les étapes et les lieux de la colonisation

La colonisation débute par des missions d'exploration :

• Livingstone remonte le fleuve en Zambèze.


• Henri Stanley puis Pierre Savorgnan de Brazza descendent le fleuve Congo.

Puis viennent les conquêtes militaires. Dans les années 1830, elles restent limitées :

• La France commence la conquête de l'Algérie en 1830 et obtient la soumission totale d'Abd-el-


kader, le principal opposant à la conquête française, en 1847.
• La Grande-Bretagne lance ses conquêtes en Nouvelle-Zélande et en Inde.

À partir des années 1870, les Européens se livrent à une véritable “course aux colonies” :

• Les Français s'emparent de l'Afrique de l'Ouest et de l'Indochine.


• Les Britanniques colonisent le Sud et une grande partie de l'Est de l'Afrique ainsi que l'Empire des
Indes.
• Les Belges dominent le Congo.
• Lancés plus tardivement dans le processus de colonisation, l'Italie s'empare de la Libye et de la
Somalie et les Allemands du Cameroun.

La conférence de Berlin (1884-1885) fixe les règles de partage de l'Afrique. Pour qu'un pays puisse
revendiquer une colonie, il doit absolument occuper le territoire.

II L'empire colonial français

a. Le contrôle des colonies

Les métropoles comme la France envoient des fonctionnaires gérer les territoires colonisés qui sont sous
la domination d’un gouverneur. Les statuts de ces colonies sont variés :

• Dans certains territoires, la métropole prend le contrôle total sur la colonie. Il s'agit d'une
“administration directe”, comme en Algérie.
• Dans les protectorats, les indigènes gardent leur administration. Ils dépendent néanmoins de la
métropole pour les décisions économiques ou de politique étrangère. C'est le cas du Maroc.

Le mode de colonisation est aussi varié :

• Les colonies de peuplement sont des colonies dans lesquelles sont installés de nombreux colons.
• Les colonies d'exploitation ne sont utilisées que pour l'exploitation de matières premières, le
nombre de colons y est plus faible.
Enfin, le rapport que les métropoles entretiennent avec les populations n'est pas le même selon les
métropoles :

• Les Français veulent assimiler les populations indigènes, c'est-à-dire leur imposer la culture
française. La France rédige un Code de l'Indigénat.
• Les Britanniques s'appuient davantage sur les élites locales et respectent les coutumes locales.
On parle de politique d'association.

Définition : Code de l'Indigénat

Code de l'Indigénat est un ensemble de règles juridiques imposées aux indigènes qui reconnaît la
domination des colons sur les indigènes jugés inférieurs.

b. Des sociétés exploitées et bouleversées

La colonisation bouleverse les économies locales :

• Les meilleures terres sont accaparées par les colons.


• Ils développent des cultures de plantation (cacao, coton, sucre, café, etc…) au détriment des
cultures vivrières.
• Les infrastructures construites (routes, ponts, ports, etc…) ont pour seul objectif de faciliter les
exportations des produits coloniaux.
• Enfin, les indigènes doivent payer de nouveaux impôts comme la capitation.

Les sociétés indigènes sont totalement bouleversées par la colonisation :

• Les artisans sont ruinés, ne pouvant concurrencer les produits européens importés.
• L'exploitation économique modifie les structures sociales des sociétés d'indigènes.
• Les indigènes subissent des humiliations, le travail forcé, et peuvent être condamnés sans
jugement.
• La langue est la religion des colons se diffusent dans ces sociétés.
• Quelques efforts sont réalisés dans le domaine de la santé avec notamment la mise en place de
campagnes de vaccination.

Définition : travail forcé

Le travail forcé est l'obligation d'effectuer un travail, souvent difficile, sans salaire.

III L'abolition de l'esclavage

a. Une remise en cause ancienne

Plusieurs contestations de l'esclavage apparaissent au XVIIIe siècle :

• Des révoltes d'esclaves ont lieu, mais elles sont durement réprimées.
• En 1791, les esclaves de la colonie française de Saint-Domingue (Haïti), sous la conduite de
Toussaint Louverture, mènent une révolte et obtiennent leur liberté.
• Les personnes qui dénoncent l'esclavage sont des abolitionnistes.
• Les lumières dénoncent l'esclavage, assimilé à une entrave aux “droits naturels” des hommes.
• La Société des Amis des Noirs est créé à Londres en 1787 puis à Paris.
b. Le processus de l'abolition

Il faut cependant attendre le XIXe siècle pour aboutir à l'abolition définitive de l'esclavage, comme en
France en 1848 sous l'action de Victor Schœlcher. Cette abolition est le résultat d'un long processus :

• Sous la Révolution, les députés de la Convention ont aboli l'esclavage une première fois pour
calmer les révoltes dans les colonies des Antilles. Mais Napoléon Bonaparte est revenu sur cette
mesure et a légalisé l'esclavage le 20 mai 1802 dans les territoires d'outre-mer.
• Le gouvernement du roi Louis-Philippe 1er aboli l'esclavage dès le 9 décembre 1846 sur l'île de
Mayotte.
• C'est dans le contexte de la révolution de février 1848 que l'esclavage est définitivement aboli.
• Le décret prévoit de libérer dans un délai de 2 mois 250 000 esclaves noirs ou métis en
Martinique et en Guadeloupe, ainsi qu'à la Réunion, en Guyane et à Saint-Louis du Sénégal.
IV Schéma bilan

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