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HISTOIRE

 En quoi l’industrialisation modifie la société française sous le Second Empire ?

L’industrialisation, processus de changement rapide de l’industrie conduisant à une


modification de l’agriculture, de l’économie et de la société, a débuté en Angleterre à la fin du 18 e
siècle et gagne la France vers les années 1840. Napoléon III va donc profiter de cette période afin de
moderniser la France et affirmer son pouvoir sous le Second Empire (1852-1870). Cette révolution va
bouleverser la société française, c’est-à-dire les modes de vie et les habitudes des Français,
notamment grâce à l’union de progrès scientifiques et techniques, mais aussi grâce à de nouveau
mode de production utilisant de nouvelles énergies, une division des tâches et travail à la chaîne.
Dans ce contexte, nous pouvons donc nous demander en quoi l’industrialisation modifie donc cette
société française sous le Second Empire. Dans un premier temps, on évoquera les nouveaux moyens
de production mis au jour. Ensuite, nous parlerons de la modification des classes sociales en France.
Enfin, nous terminerons en voyant les nouveaux courants politiques et économiques.

Tout d’abord, la Révolution industrielle débuta en France à partir des années 1840. Grâce à
l’invention de la machine à vapeur par James Watt en 1769 (lors de la première révolution
industrielle), les activités nécessitant la force humaine ou animale ont donc pu être remplacées par
des machines toujours plus performantes. La seconde révolution industrielle concerne en revanche
surtout l’électricité et le pétrole. En effet, on va réellement exploiter l’énergie électrique qui, alliée
au pétrole qui fait son apparition, va permettre d’innover dans le secteur des transports (automobile,
trains et avions). L’énergie majoritairement utilisée reste quand même le charbon, avec la
multiplication des mines et l’essor de la houille en raison de la demande continuellement
grandissante à cause de la mécanisation. Les régions minières se trouvent surtout dans le nord (Pas-
de-Calais), l’est (Loraine) et la Loire. Ces régions vont concentrer une très importante main-d’œuvre
(mineurs et ouvriers des usines qui vont s’installer à proximité). Le secteur employant le plus
d’ouvriers le textile (50% des ouvriers français en 1870) est et possède alors des usines aux pointes
de la mécanisation. Cela est notamment dû à la mécanisation dans le processus de filature du coton
dans les ateliers de tissage.

Avec l’industrialisation, on assiste à la naissance d’une nouvelle classe sociale : les ouvriers. Ils
représentent une classe sociale pauvre et exploitée. Le nombre d’ouvriers passe d’environ 3 millions
au début du Second Empire à plus de 5 millions en 1870, représentant un quart de la population
active. Ils sont donc bien sûr inférieurs à la bourgeoisie et aux classes moyennes. Leurs conditions de
vie et de travail deviennent toujours plus difficiles, travaillant près de 12 heures par jour pour un
salaire minimal et sans congés payés (leur travail ne nécessitant pas de qualification particulière. En
effet, la classe ouvrière travail dans des usines malpropres, mal éclairées et rarement chauffées. En
plus de cela, les machines avec lesquelles travaillent les ouvriers sont souvent dangereuses, pouvant
causer des blessures parfois mortelles. Lorsqu’un employé tombe malade ou qu’il se blesse, ne
pouvant plus travailler, il n’a pas de salaire et peut également être renvoyé sans compensations. Les
femmes ouvrières gagnent deux à trois fois moins que les hommes, et il n’est pas rare de voir des
enfants travaillant malgré la loi. Enfin, tout ouvrier doit en revanche avoir un livret ouvrier. Ce
document officiel délivré par la mairie présente l’identité et les entreprises pour lesquelles l’ouvrier a
travaillé. Il est nécessaire pour être embauché et doit être présenté aux forces de police qui le
demanderaient.

L’industrialisation va engendrer une modification des classes sociales. La France du Second


Empire reste d’abord majoritairement rural, avec les campagnes occupant une place primordiale
dans l’économie. En effet, nous pouvons recenser 70% de Français ruraux dans les années 1850.
L’Etat va encourager le désenclavement des territoires dans les Landes et la Sologne, et soutient le
développement du la viticulture. En revanche, on va quand même préférer aller travailler en tant
qu’ouvrier en ville plutôt que de rester à la campagne, provoquant un exode rural. Cela peut
s’expliquer par la mécanisation agricole nécessitant alors moins de main d’œuvre mais aussi à la
surpopulation des campagnes sous la forte croissance démographique. 130 000 paysans par an vont
donc quitter les campagnes afin de rejoindre les grandes villes et trouver un emploi dans l’industrie
en plein essor. Cela concerne en grande partie les jeunes quittant leur famille dans l’espérance de
meilleures conditions de vie.

Suite à l’exode rural, les villes voient donc leur nombre d’habitants augmenter considérablement
et favoriser l’urbanisation. Le taux d’urbanisation va alors passer de 25,5% en 1851 à 31,3% en 1870.
Malgré cela, la France connaît une urbanisation plus lente et moins importants que les villes de ses
pays voisins car hormis Paris, où la population passe de 1 million à près de 2,5 millions d’habitants en
20 ans, on n’assiste pas à la formation de grandes agglomérations. Pour comparaison, la population
de Marseille passe de 200 000 à 400 000 habitants, et celle de Lyon de 180 000 à 360 000. Les
conditions de vie dans la capitale vont devenir trop précaires et insalubre, créant un développement
anarchique des villes. Napoléon III va donc charger le baron Haussmann (préfet de Paris de 1853 à
1870) de rénover et embellir la ville de Paris dans les années 1860. De larges avenues sont créées
pour faciliter la circulation et empêcher les barricades lors de révolutions, les gares sont créées, de
nombreux monuments sont rénovés. Haussmann va également développer les réseaux d’égout et
d’eau potable, les éclairages au gaz, les parcs... C’est enfin de lui que viennent les immeubles
haussmanniens

Enfin, avec l’apparition de la classe ouvrière, on aperçoit également l’affirmation de la


bourgeoisie, la nouvelle élite. En effet, lors de la Révolution industrielle en France, ces deux classes
sociales se démarquent particulièrement, dépendant mutuellement, et créant une nouvelle
hiérarchie sociale. Les ouvriers vont constituer une nouvelle catégorie : le prolétariat, désignant la
plus basse des classes sociales. La bourgeoisie, elle, possède les moyens de production (usine,
ressources naturelles, main-d’œuvre) mais aussi le capital. La noblesse va donc perdre de son
pouvoir avec la montée des grandes entreprises. Ce sont avant tout des propriétaires terriens et sont
remplacés petit à petit par la haute-bourgeoisie du monde de l’entreprise. A l’intermédiaire, entre les
ouvriers et les bourgeois, nous retrouvons la classe moyenne qui est souvent basé sur trois critères :
le salaire, le diplôme, et le mode de vie. Cette classe regroupe tous les petits métiers (commerçants,
artisans, employés, …) et les professions libérales, tels que les médecins et les avocats. Les classes
moyennes vont chercher à imiter les mœurs de la bourgeoisie dans leurs loisirs et culture afin de se
démarquer de la classe ouvrière.

Sous le Second Empire et l’influence de l’industrialisation, de nouveaux courants politiques et


économiques apparaissent. Tout d’abord, le libéralisme, idéologie défendant le capitalisme
(propriété privée), s’impose sans difficulté avec Napoléon III. Cette idéologie incite la population à
travailler et gagner de l’argent dans son propre intérêt, étant le moteur de l’économie. Ce système
propose que l’Etat n’interviennent quasi-pas dans le marché, évitant les règlementations abusives et
les taxes trop lourdes, qui vont empêcher l’économie de fonctionner selon la loi du marché. Il profite
en revanche essentiellement aux patrons de la bourgeoisie, écartant la main-d’œuvre trop pauvre et
laissée dans son propre malheur. Cela va bien-sûr déplaire au prolétariat. En réponse, il va proposer
le socialisme, opposé au capitalisme. Ce système, inspiré des idées de Karl Marx, y voit le partage des
richesses, la suppression des classes, une égalité des chances, et surtout la suppression des propriété
privées afin d’en faire des collectivités. Ces deux courants politiques furent majeurs lors de
l’industrialisation.

Sous l’industrialisation, nous assistons enfin à une nouvelle génération d’entrepreneurs qui
transforment le capitalisme national. Afin de financer les industries et les transports, Napoléon III va
moderniser le système bancaire. En 1852, à l’initiative des frères Emile et Isaac Pereire, le Crédit
foncier et le Crédit agricole sont créés, facilitant le rendement des épargnes grâce à des lois. Par la
suite, d’autres banques sont fondées comme le Crédit Lyonnais en 1863 ou Société Générale en
1864.Les Français vous alors pouvoir déposer leur argent et leur épargne dans un compte en banque
et des prêts à intérêts vont pouvoir être faits aux particuliers et aux entrepreneurs. Napoléon III va
aussi permettre la naissance de nouveaux types d’entreprises : les SARL (Sociétés à responsabilité
limitée, limitant les pertes lors de faillites en encourageant l’entrepreneuriat) et les SA (Sociétés
Anonymes dont le capital est divisé en action à la Bourse de Paris et l’ensemble des actionnaires est
rémunéré). De plus, le commerce extérieur est en plein essor avec le développement des transports.
Des accords de libre-échange sont donc signés et permettent à la France de multiplier par 6,5 les
échanges extérieurs, surtout avec la Grande-Bretagne.

Pour finir, la montée des revendications ouvrières vont forcer Napoléon III à faire quelques
réformes. Il va donc prendre sérieusement le cas des ouvriers et limiter le temps de travail à dix
heures par jour, interdire le travail aux enfants de moins de quatorze ans en 1851, et accorder le
développement des mutuelles (organisations privées aidant les ouvriers qui y adhèrent en payant
une cotisation). Le 25 mai 1864, il va passer la loi Ollivier, préconisant le droit de réunion et de grève,
tant qu’elle ne porte pas atteinte à la liberté du travail et qu’elle ne s’accompagne pas de violence.
Néanmoins, les grèves sont encore largement réprimées dans la violence, comme au Creusot en
1870 ou 3 000 soldats sont appelés pour restaurer l’ordre et mettre fin à 23 jours de manifestations.
Ces grèves se sont quand même avérées utiles car elles ont permis une faible hausse de salaires et
une réduction du temps de travail.

En conclusion, l’industrie modifie en profondeur la société et l’économie française sous le


Second Empire, de 1848 à 1870. Nous assistons donc à de nouveaux moyens de production grâce
notamment aux nouvelles inventions profitant l’industrialisation. Ensuite, on remarque une
modification des classes sociales, avec l’apparition de la bourgeoisie et de la classe ouvrière. Enfin,
nous voyant l’émergence de nouveaux courants politiques et économiques tels que le libéralisme, le
socialisme, et les nouveaux systèmes bancaires visant à développer les industries. C’est à nous
demander si l’industrialisation va permettre à la France de concurrencer ses voisins ayant
commencer leur révolution industrielle préalablement.

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