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L’industrialisation et l’accélération des

transformations économiques et sociales


en France
Le Second Empire porté par un idéal modernisateur, encourage le progrès et la croissance économique
par la mise en réseau du territoire et le développement du crédit. La France s’industrialise, touchant
autant les villes que les campagnes.
Dans quelle mesure le Second Empire accélère le processus d’industrialisation et les
transformations économiques et sociales en France?

Gare Saint-Lazare en 1866


En quoi une gare ferroviaire est-elle le
symbole du progrès et l’industrialisation
sous le Second Empire?
I. La France du II ͤ Empire en voie d’industrialisation et d’urbanisation
1. Les bouleversements techniques
* Les premières machines à vapeur réellement efficaces sont mises au point en Angleterre par
Thomas Newcomen en 1712, puis par James Watt en 1769. Elles permettent un accroissement
considérable de la production de biens manufacturés (textile). L’ouverture de gigantesques
filatures, comme l’usine Motte-Bossut à Roubaix en 1845 est le symbole de ce progrès.
* Entre 1848 et 1870, la production annuelle de fonte passe de 4 à 14 millions de tonnes. Celle de
charbon est multipliée par cinq, celle de textile par deux, celle de biens de production (machines,
locomotives, wagons) par deux et demi. Les grandes régions industrielles sont le Bassin parisien, le
Nord-Pas-de-Calais, , la Lorraine, l’Alsace et la région lyonnaise.
* Les chefs d’entreprise et les ingénieurs rivalisent à mettre au point de nouveaux procédés
techniques et à moderniser les moyens de production. Entre 1845 et 1870, on passe de 79 hauts-
fourneaux à 200. Les innovations sont soutenues par l’Etat (Michel Chevalier) ou par des sociétés
privées comme la Société d’encouragement pour l’industrie nationale. Dans les années 1860, le
procédé Bessemer, mise au point en 1855 en Angleterre, est utilisé pour faire baisser les coût de
production de l’acier et le four Martin-Siemens (1864) permet de recycler les déchets du fer et de
l’acier.
La ville du Creusot , Saône-et-Loire.
Fonderie et centre sidérurgique détenu par la famille
Schneider, la ville passe de 6 300 habitants en 1846 à 23 300
en 1866.
Montrez en quoi l’industrialisation permet de développer les
ville.
En quoi ce centre sidérurgique est le signe du dynamisme de
l’économie française?
2. La révolution des transports
* En 1837, la première ligne ferroviaire pour voyageurs est mise en service entre Paris et Saint-
Germain-en-Laye. En 1857, est inaugurée la ligne PLM, reliant Pais, Lyon, Marseille. Entre 1851 et
1870, le réseau ferré passe de 3 000 à 17 000 km, grâce à l’engagement de l’Etat (loi de 1842) qui
accorde des subventions aux six grandes compagnies exploitant les lignes ferroviaires.
* A la fin du XVIII ͤ siècle, les premiers bateaux à vapeur naviguent sur les fleuves. Plus rapides et
plus réguliers, ils remplacent progressivement la marine à voile. En 1850, est lancé le Napoléon, le
premier bâtiment de guerre français à être propulsé par la vapeur et le premier cuirassé à coque en
acier est lancé en 1859.
* Les temps de trajet entre Paris et Marseille passe de 8 jours à 14 heures et la traversée de
l’Atlantique de 35 à 15 jours. En réduisant considérablement le temps de voyage et en augmentant les
fréquences, les transports bouleversent autant les sociétés que les économies grâce à
l’intensification des échanges (humains et de marchandises). Ils modifient les paysages urbains
(gares) et ruraux (viaducs) et spécialisent les régions.

Evolution du réseau ferroviaire français de 1837 à 1870


Quelle est la structure du réseau ferré français?
Quelles sont les régions desservies en priorité par les trains?
Quelles sont les régions délaissées?
3. Une urbanisation qui s’accélère
* L’industrialisation transforme le monde rural. En 1866, la première batteuse mécanique mobile
est mise au point. La mécanisation des campagnes permet de multiplier les productions agricoles par
6 au cours du XIX ͤ siècle et donc diminue les besoins en main-d’œuvre. Les paysans des régions
pauvres (Bretagne, Auvergne, Limousin, Alpes) migrent vers les grandes villes (Paris, Lyon,
Marseille) où ils sont embauchés comme manœuvres, domestiques, maçons, ouvriers: c’est l’exode
rural.
* Entre 1848 et 1870, la population urbaine française passe de 24 à 35 % (de 9 à 14 millions de
personnes). L’agglomération parisienne croît de 1,5 à 2,5 millions d’habitants sur la période, Lyon de
177 000 à 320 000 et Marseille185 000 à 310 000. Dans les régions industrielles et minières, la
croissance est encore plus forte: à Carmaux (Tarn) ou à Lens (Nord), la population fait plus que doubler.
Elles absorbent les paysans arrivant en ville.
* Dans les villes, des travaux d’envergure se multiplient. Ils répondent à la fois à des mesures
hygiénistes (déplacement des cimetières, tout -à-l’égout), au besoin de fluidifier le trafic et faire place
à de nouvelles activités (gares, usines). Paris est transformée sous l’impulsion de Napoléon III, qui
confie au baron Haussmann la réalisation de grandes avenues reliant de vastes places. Il fait construire
des gares (de Lyon en 1855, du Nord en 1865). L’Opéra Garnier (1860-1875) symbolise le
rayonnement culturel de Paris. Des initiatives comme celle des époux Boucicaut (grand magasin,
1852), participent à faire de Paris une capitale économique.
Le Paris haussmannien
Quelles améliorations apporte
Haussmann à l’urbanisme de
Paris?
Quelles parties de Paris sont
rénovées?
II. Les mutations sociales et économiques dans la France impériale
1. Le libéralisme au service de la bourgeoisie
* Le libéralisme s’impose dans la seconde moitié du XIX ͤ siècle. Il favorise les activités
commerciales, financières et industrielles des entrepreneurs comme les frères Emile et Isaac Pereire.
En 1852, le gouvernement les autorise à créer le Crédit mobilier pour drainer l’épargne vers le
commerce et l’industrie. Ainsi la banque des Pereire finance les travaux de Haussmann et soutien
l’extension du réseau ferré. L’Etat favorise le commerce à l’étranger (traité de libre-échange Cobden-
Chevalier, 1860).
* Une nouvelle élite apparaît, la haute bourgeoisie. Entrepreneurs, ingénieurs et banquiers
s’investissent dans les secteurs en plein essor: transport ferroviaire, sidérurgie, commerce maritime.
Certains bâtissent de grandes fortunes, renforçant leur position sociale. Ainsi James de Rothschild
est banquier, homme d’affaires (chemin de fer du Nord), mécène et collectionneur. Les Schneider ou
les Casimir-Périer tissent des relations avec le monde politique.
* Dans les villes, se développe la petite bourgeoisie. Cette bourgeoisie diffuse ses normes, ses
valeurs et ses modes (mobiliers, vêtements). Elle investit dans l’immobilier, les grands magasins,
contribue à développer la presse écrite: le journal Le Temps, républicain et libéral, créé en 1861,
devient son porte-parole. La figure du bourgeois s’impose dans la littérature (Balzac, Zola), la
peinture et elle est prise pour cible par les caricaturistes.
Isaac Pereire s’engage pour le progrès technique, extrait du discours de Beynat, 1863.
« Par l’emploi des machines, l’homme tend à s’affranchir des travaux les plus pénibles, à multiplier la
somme de travaux dont il est capable, et à réduire le prix de revient de la production […]. Qui d’entre
nous ne reste, en effet, frappé d’admiration lorsqu’il voit ces immenses navires, qui franchissent
l’Atlantique en quelques jours […], lorsqu’il voit dans nos campagnes ces convois de chemin de fer,
remorquant une multitude de voyageurs ou de masses de marchandises que des centaines de chevaux
auraient été impuissants à traîner. »
Quelle vision du progrès technique a Isaac Pereire?
2. La classe ouvrière et leurs revendications
* Les artisans et les ouvriers existent depuis des siècles. L’industrialisation permet aux ouvriers de
prendre conscience de former une communauté d’intérêts et de la nécessité de solidarité. Les
investissement massifs indispensables à la mécanisation nécessitent de grandes concentrations de
capitaux et d’ouvriers.
* Les ouvriers fondent d’abord des associations mutualistes et coopératives pour faire face aux
accidents du travail. On compte environ 150 associations de ce type à Paris en 1848. Malgré
l’interdiction de la grève, ils en organisent pour défendre leurs conditions de travail. Ils fondent des
organisations politiques, à caractère socialiste ou anarchiste, comme l’Association internationale des
travailleurs en 1864 dont Eugène Varlin est membre influent. Ils militent pour une réduction du temps
de travail, l’interdiction du travail des enfants, de meilleurs salaires et le contrôle sur les moyens de
production (usines, mines).
* L’Etat a une attitude ambivalente vis-à-vis des ouvriers. En 1848, il envoie l’armée contre les
ouvriers ou emprisonne les chômeurs. Mais il peut prendre aussi des mesures de protection sociale:
en 1851, la durée de travail est limitée à dix heures hebdomadaires au-dessous de 14 ans, à douze
heures entre 14 et 16 ans et le travail de nuit est interdit pour les moins de 16 ans. En 1864, l’Etat
favorise les associations mutualistes et le loi Ollivier légalise la grève. Mais les affrontements violents
continuent entre ouvriers et armée.

Répression de la grève au Creusot en janvier 1870,


illustration du Monde illustré, 29 janvier 1870
Montrez les limites de la loi Ollivier.
3. La diversité de la France rurale encore majoritaire
* La diffusion de la mécanisation et l’extension du réseau ferroviaire transforment les campagnes.
Les exploitations agricoles se spécialisent, se modernisent et produisent davantage pour la
commercialisation que pour l’autoconsommation. Mieux reliées aux villes, les campagnes sont plus
rapidement informées, les habitudes évoluent.
* Mais les traditions se maintiennent. Les Eglises catholiques et protestantes gardent un poids
important dans les campagnes. Elles gèrent les écoles et le calendrier religieux rythme l’année. La
France reste majoritairement rurale: au recensement de1866, 70 % des Français vivent à la
campagne. La majorité des exploitations sont familiales.
* La part des propriétaires ruraux croît de 5 % sur la période. Le salaire des travailleurs agricoles
augmente de près de 30 %. Les campagnes participent aussi à la croissance générale. Cette période de
prospérité s’accompagne d’une décennie de reprise de la croissance démographique dans les
campagnes.

Moissonneuse mécanique et faucheurs au XIX ͤ


siècle
Montrez le progrès de la moissonneuse par
rapport à la faux. Quelle conséquence en
découle?

Conclusion: Le Second Empire a su développer une politique industrielle qui a permis à la France
d’entrer dans l’ère de l’industrialisation.

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