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SOLS

Microbiologie

Interactions entre micro-organismes non


symbiotiques et plantes

Influence des plantes sur les micro-organismes


La microflore du sol est, pour une grande part, constituée d'organismes
hétérotrophes, c'est-à-dire d'organismes exigeant la fourniture de
composés organiques qui leur servent de source énergétique et de source
de carbone. Étant donné que ces composés constituent le principal facteur
limitant de l'activité microbienne et qu'ils sont apportés au sol
essentiellement par la végétation, on comprend l'importance de l'étude
des relations entre la microflore du sol et les plantes qui y vivent. Ces
relations peuvent se manifester avec une intensité remarquable dans les
sites préférentiels que constituent la rhizosphère, la spermosphère, la
phyllosphère et la litière.

Par rhizosphère, on désigne l'ensemble des microrégions du sol en contact


avec les racines des plantes supérieures. Le sol rhizosphérique diffère
considérablement du sol non rhizosphérique, d'abord par une teneur
beaucoup plus élevée en composés organiques utilisables comme
substrats par la microflore, ensuite par une composition particulière de
l'atmosphère interne du sol. Les composés organiques proviennent non
seulement de l'apport de résidus racinaires divers, mais aussi de
l'exsorption (exsudation) racinaire. Les substances exsudées sont très
variées : hydrates de carbone (dont certains polymères de substances
pectiques, abondants au niveau de la coiffe), acides aminés, vitamines,
acides organiques, enzymes. On pense que les exsudats représenteraient
environ de 1 à 10 p. 100 de la biomasse végétale. L'exsudation dépend,
entre autres, de l'activité photosynthétique des plantes et de la
translocation des photosynthétats des organes aériens vers les racines.
C'est pourquoi les facteurs climatiques tels que la lumière ou la
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l'exsudation et, par cet intermédiaire, la densité et l'activité
microbiennes au niveau des racines. En ce qui concerne l'atmosphère du
sol rhizosphérique, elle est, en général, plus pauvre en O2 et plus riche en
CO2 que celle du sol « témoin » en raison de la consommation élevée
d'oxygène par la microflore et les racines ; mais ce n'est pas toujours le
cas : c'est ainsi que, dans la rhizosphère de plantes poussant dans des sols
hydromorphes (le riz, par exemple), la teneur en O2 est plus élevée que
dans le sol non rhizosphérique, en raison de l'exsorption, par les racines,
d'air venu des feuilles jusqu'aux organes souterrains de la plante.

Ces particularités de l'habitat rhizosphérique entraînent, en général, un


accroissement considérable de la biomasse microbienne et de l'activité
effective (par exemple, accroissement de la vitesse de solubilisation
microbienne du phosphate). On observe parfois, mais plus rarement, une
inhibition de l'activité microbienne (inhibition de la nitrification, entre
autres exemples), par des exsudats toxiques, en général de nature
phénolique.

La spermosphère et la phyllosphère sont deux habitats homologues de la


rhizosphère, le premier étant localisé à la périphérie des graines, le
second sur les feuilles et gaines foliaires. Dans la spermosphère, la
microflore se développe aux dépens des exsudats libérés en grande
quantité par la graine, quand celle-ci germe. Dans la phyllosphère, les
substrats sont parfois assez abondants pour le développement d'une
microflore active ; la microflore phyllosphérique peut jouer un rôle
important dans les écosystèmes tropicaux humides.

La végétation exerce une influence décisive sur la microflore du sol non


seulement par l'intermédiaire des exsudats et des résidus racinaires ou
des exsudats de graines, mais aussi par l'apport au sol des résidus des
organes aériens morts (feuilles, fleurs, bois) qu'on désigne habituellement
sous le terme de litière, et des pluviolessivats (produits de percolation des
eaux pluviales à travers les feuilles).

Les litières fournissent à la microflore tellurique hétérotrophe des


quantités de substrats énergétiques parfois considérables : ces apports de
carbone par hectare et par an sont de l'ordre de 2 à 4 tonnes dans les
forêts tempérées et peuvent atteindre 8 tonnes dans les forêts tropicales
humides. Les apports dus aux pluviolessivats [...]





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Écrit par :
Yvon DOMMERGUES : directeur de recherche émérite au C.N.R.S. ingénieur agronome,
ingénieur des Eaux et Forêts

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Yvon DOMMERGUES,
« SOLS - Microbiologie », Encyclopædia Universalis [en ligne],
consulté le 3 août 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/sols-microbi
ologie/

© 2022 Encyclopædia Universalis France.

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