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Le recyclage biogéochimique
Les microorganismes, au cours de leur croissance et de leur métabolisme, interagissent entre
eux dans le recyclage des nutriments, dont le carbone, l’azote, le phosphore, le soufre, le fer et
le manganèse. Ce recyclage des nutriments, qu’on appelle recyclage biogéochimique lorsqu’on
parle d’environnement. Toutes les transformations métaboliques des nutriments rendent la vie
sur terre possible.
Figure : Macrobiogéochimie : une vue cosmique du recyclage des minéraux par les
microorganismes, les organismes supérieurs et le monde chimique abiotique
Les microorganismes et les écosystèmes
En interagissant entre eux et avec d’autres organismes, en influençant le recyclage des
nutriments dans leurs micro-environnements et niches spécifiques, les microorganismes
contribuent aussi au fonctionnement des écosystèmes. On a défini ces derniers comme des
« communautés d’organismes et leurs environnement physique et chimique qui fonctionnent en
unités autorégulées ». Ces unités biologiques autorégulées répondent aux changements
environnementaux en modifiant leur structure et leur fonction.
Le sol est emporté autour de la terre par les tempêtes et se dépose dans des régions terrestres
ou aquatiques ;
Les fleuves transportent vers l’océan des matériaux érodés, des effluents de stations d’épuration
et des ordures urbaines ;
Les insectes et les animaux, qui migrent à la surface du globe, rejettent dans l’environnement,
de l’urine, des excréments et d’autres déchets.
Quand les plantes et les animaux meurent après s’être déplacés vers un nouvel environnement,
ils se décomposent et libèrent leurs microorganismes (et leurs acides nucléiques) spécialement
adaptés et qui ont évolué de concert. La transmission de maladies par la voie fécale-orale, où
interviennent souvent les aliments et l’eau, et le fait de contracter des maladies dans les
hôpitaux (infections nosocomiales) constituent deux importants exemples du déplacement des
pathogènes entre les écosystèmes.
L’ajout d’un inoculum associé d’un végétal, à un sol, comme Rhizobium, pour augmenter la
formation de nodules fixateurs d’azote chez les légumineuses.
L’utilisation des moyens de transports (automobile, train, avion) déplace souvent les
microorganismes.
Les interactions microbiennes
Le terme symbiose désigne l’ensemble des associations plus ou moins fortes s’établissant entre
deux organismes différents vivant ensemble.
Ecosymbiote : un organisme plus petit, situé à la surface d’un organisme plus grand.
Endosymbiote : un organisme s’installe dans un autre organisme.
Ces interactions simples impliquent deux membres, un symbiote eu son hôte.
Consortium : de nombreux organismes intéressants abritent plus d’un symbiote. Ex : les
champignons associés aux racines de plantes abritent souvent des bactéries endosymbiotiques,
tout en ayant des bactéries qui vivent à leur surface.
Ces associations physiques peuvent être intermittentes et cycliques, ou permanentes. Ex :
maladie comme la malaria, la vaginose sont des symbioses intermittentes et cycliques.
Parmi les hôtes, citons le calamar, les sangsus, les pucerons, les nématodes et les mollusques.
Dans chacun de ces cas, un caractère important de l’animal hôte lui est conféré par le symbiote
bactérien permanent.
Figure : Les interactions microbiennes
Caractéristiques fondamentales des
interactions qui peuvent exister entre
différents organismes
Le mutualisme (du latin mutuus, emprunté ou réciproque)
C’est la relation dans laquelle un certain bénéfice réciproque revient aux deux partenaires. Il
s’agit d’une relation obligatoire, où le mutualiste et l’hôte dépendent l’un de l’autre. Séparés,
dans beaucoup ce cas, les organismes individuels ne survivent pas. Ex : le puceron abrite dans
son cytoplasme des millions de Buchnera aphidicola, une ᵞ-protéobactérie. Elle fournit à son
hôte les 10 acides aminés essentiels, et si on traite l’insecte par les antibiotiques, il meurt.
Le parasitisme
Le parasitisme est l’une des interactions microbiennes les plus complexes, la frontière entre
parasitisme et prédation s’avérant difficile à établir. Il s’agit d’une relation entre deux
organismes, où l’un des deux tire profit de l’autre, et où l’hôte est habituellement lésé. Il y a
toujours une certaine coexistence entre parasite et hôte. En effet, si l’hôte meurt
immédiatement après l’invasion du parasite, le microorganisme ne pourra peut-être pas se
reproduire en nombre suffisant pour assurer la colonisation d’un nouvel hôte.
Ex : les lichens sont une association entre des ascomycètes spécifiques (appelé mycobiote) et
certains genres d’algues vertes ou cyanobactéries (phycobiote). Le lichen ne se forme que
lorsque les deux partenaires potentiels se trouvaient en manque de nourriture. La nature
invasive du partenaire fongique qui fait considérer les lichens comme des relations parasites.
Car le champignon prélève souvent les nutriments chez son partenaire au moyen de projections
d’hyphes fongiques, appelés haustoriums, qui traversent la paroi du phycobiote.
Le cycle de carbone
La fixation du carbone peut s’effectuer via les activités de microorganismes photoautotrophes et
chimioautotrophes. Le méthane peut être produit au départ de substrats inorganiques (CO2 +
H2) ou de matières organiques. L’oxyde de carbone (CO) produit par les automobiles et
l’industrie réintègre le cycle du carbone grâce aux bactéries oxydatrices du CO.
Le troisième groupe des métaux se trouve sous des formes ioniques directement toxiques pour
les microorganismes.
Interaction entre l’homme et les microorganismes
c’est l’étude de l’écologie microbienne de l’Homme.
La survie d’un hôte tel que l’Homme, dépend d’un réseau défensif élaboré qui empêche les
microorganismes nuisibles et d’autres matériaux étrangers de pénétrer dans le corps.
Le développement d’une relation symbiotique avec les microorganismes, qui durera toute la vie,
commence lors de la naissance. L’exposition du nouveau-né aux muqueuses vaginales, à la peau,
aux cheveux, à la nourriture et autres objets non stériles aboutit rapidement à l’installation
d’une flore normale, à prédominance commensale. Le fœtus humain in utero est
habituellement vierge de tout microorganisme.
Figure : La microflore normale
d’un être humain
La peau
La peau accueille environ 1012 bactéries. Ces bactéries se trouvent sur les cellules superficielles,
elles colonisent les cellules mortes ou étroitement associées aux glandes sébacées et
sudoripares. Les sécrétions de ces glandes fournissent de l’eau, des acides aminés, de l’urée, des
électrolytes et des acides gras qui servent d’éléments nutritifs. Les bactéries Gram-négatives se
trouvent dans les régions les plus humides.
Le nez et le rhinopharynx
On trouve la microflore normale de nez juste à l’intérieur des narines. Staphylococcus aureus et
S. epidermidis y sont les bactéries dominantes.
Le rhinopharynx peut contenir de petites populations de bactéries potentiellement pathogènes,
comme Streptococcus pneumoniae, Neisseria meningitidis, Haemophilus influenzae.
La bouche
La microflore de la bouche ou cavité buccale comprend des organismes qui résistent à une
élimination mécanique, en adhérant à des surfaces comme les gencives et les dents.
L’estomac
En raison du pH très acide (2-3) du contenu gastrique, la plupart des microorganismes y sont
tués. En conséquence, l’estomac contient habituellement moins de 10 bactéries viables par ml
de fluide gastrique.
Le gros intestin (côlon)
Il contient la plus importante population microbienne du corps. Les comptages microscopiques
des selles approchent 1012 organismes par gramme de poids humide. Plus de 400 espèces
différentes ont été isolées des matières fécales humaines.
Si le milieu intestinal est perturbé, la microflore normale peut changer fortement. Ces facteurs
perturbants incluent le stress, les variations d’altitudes, la privation de nourriture, les
organismes parasites, la diarrhée et l’utilisation d’antibiotiques ou de probiotiques.
Le système urogénital
Le système génital de la femme adulte, en raison de sa grande surface et de ses sécrétions
muqueuses, a une microflore complexe qui change constamment avec le cycle menstruel. Les
lactobacillus acido-tolérants fermentent le glycogène produit par l’épithélium vaginal, et
forment de l’acide lactique. En conséquence, le pH du vagin et du col de l’utérus est maintenu
entre 4,4 et 4,6. Ce qui inhibe d’autres microorganismes.
Les microorganismes dans les milieux marins et dulçaquicoles
Les microorganismes dans les milieux marins
Les microorganismes dans les estuaires
La plupart des protistes et des champignons produisent dans ce but des hydrates de carbone.
Tandis que les microorganismes procaryotes régulent leurs concentrations internes en
potassium ou en acides aminés spéciaux, comme l’écoine et la bétaine. Ces microorganismes
sont des halotolérants.
Les microorganismes chimio-hétérotrophes consomment la matière organique des estuaires
(due à la pollution industrielle) et l’oxygène disponible et installent des zones anoxyques mortes
dépourvues de vie macroscopiques. Ex : le golfe du Mexique
La pollution organique peut aussi créer une forte croissance. En effet, une algue ou une
cyanobactérie, se développe aux dépens de tous les autres organismes de la communauté. C’est
le phénomène de la fleur d’eau ou efflorescence, résulte souvent de l’introduction de
nutriments, combinée au mélange des sédiments. Si les microorganismes synthétisent un
produit toxique, ou sont eux-mêmes toxiques pour les autres organismes comme les coquillages
ou les poissons, on parle d’efflorescence (fleur d’eau) d’algues toxiques ou HAB (harmful algal
bloom). Ex : marrées rouge où l’eau devienne rouge ou rose à cause de la densité microbienne
(la couleur de l’algue).
Ex : Au large de la côte californienne, une HAB a provoqué une hécatombe soudaine parmi les
lions de mer. C’est une diatomée du genre Pseudonitzschia qui a formé la fleur d’eau. Les
anchois ont consommé les diatomées, et l’acide domoique, une neurotoxine puissante, s’est
accumulée dans le poisson. Les lions de mer furent empoisonnés, suite à l’ingestion de grandes
quantités du poisson qui constitue une part importante de leur régime.
Figure : Un biseau salé
Un estuaire contient de l’eau douce et de l’eau de salée. Comme l’eau de mer est plus dense que
l’eau douce, ces deux masses d’eau ne se mélangent pas. Au lieu de cela, l’eau de mer reste en
dessous de l’eau douce, et la quantité relative d’eau de mer diminue au fur et à mesure qu’on
s’avance dans l’estuaire.
Les microorganismes dans les marais salés
Les communautés microbiennes dans les sédiments des marais salés sont très dynamiques. On
peut modéliser ces écosystèmes dans des colonnes de Winogradsky, du nom de Sergei
Winogradsky, un pionnier de l’écologie microbienne.
(A) (B)
Le recyclage des autres éléments que le carbone se passe dans la zone photique. En général,
l’océan ouvert est limité en azote, pas en fer.
Des consortiums de bactéries capables de la réaction anammox-l’oxydation anaérobie de NH4+
en N2- soient responsables d’une grande partie de la perte en azote. Ces consortiums
comprennent des membres de l’intéressant phylum des Planctomycetes.
La réaction anammox s’effectue en dessous de la zone photique, où les concentrations en
oxygène atteignent leur minimum.
Les cyanobactéries filamenteuses Trichodesmium et les cyanobactéries unicellulaires fixent le
N2.
Les cyanobactéries trichodesmium forment des fleurs d’eau très étendues dans l’océan ouvert.
Elles ont un aspect de paille flottante, peuvent couvrir jusqu’à 300 000 kilomètres carrés. Elles
devaient avoir acquis des mécanismes intellectuels pour survivre dans l’océan ouvert
oligotrophe.
Le groupe le plus abondant d’organismes monophylétiques sure terre soit marin. Des membres
du clade ᾳ- protéobactérien, appelé SAR 11, ont été détecté dans presque tous les océans
ouverts à travers le monde. Il a été aussi trouvé dans les eaux côtières et dans certains lacs d’eau
douce à des profondeurs de 3000 mètres.
Une présence largement répandue de grands nombres d’archées marines. On les a trouvées
dans les régions polaires et tropicales, et dans les communautés des estuaires, du plancton et
des fonds marins. Elles vivent aussi dans les milieux d’eau douce. Les Crenarchaeota
contribuaient pour au moins 20% au picoplancton océanique.
Les virus sont des membres importants des communautés microbiennes marines et
dulçaquicoles. En fait, les membres les plus nombreux des écosystèmes marins sont dans le
virioplancton.
La densité moyenne de particules de type viral dans l’eau de mer est de 106 à 107 par millilitre.
Sous les 250 mètres, leur nombre diminue jusqu’à plus ou moins 106.
Les virus sont très divers, ils incluent des virus à ARN simple ou double brin et à ADN, qui
infectent des archées, des bactéries et des protistes.
Les virus contribuent également au recyclage des nutriments, en accélérant la vitesse à laquelle
leurs hôtes microbiens sont convertis en matière organique particulaire et dissoute.