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MYCOLOGIE

Définition: La mycologie est la science qui étudie les champignons


Les champignons désignés aussi sous les termes de mycètes ou mycophytes, sont des végétaux
particuliers:
- Sans racines, ni tiges, ni feuilles: ce sont des thallophytes.
- Sans fleurs, ni graines: ils se reproduisent par des spores: ce sont des cryptogames.
- Sans pigment assimilateur: ce sont des hétérotrophes.
- Ils présentent une structure cellulaire ou filamenteuse (pluricellulaire), de type
eucaryote (présence d'un "noyau vrai": matériel génétique délimité par une enveloppe nucléaire).
- La structure de base est le thalle (ou hyphe ou mycélium).
- Les micromycètes désignent les champignons microscopiques.

: Introduction - 01
Soupçonnées depuis l’antiquité, les mycoses ne deviennent une entité clinique , qu'avec     
.l’apparition du microscope vers le 18e siècle
Les premières cultures sont obtenues et codifiées en laboratoire à la fin du 19e et au début du     
.20e siècle
C’est à partir des années 1970-80 que la mycologie médicale prend son véritable essor (survie     
.grâce à la thérapeutique, immunodépression induite ou acquise)

? Qu'appelle-t-on mycose - 02
Les mycoses sont des lésions provoquées chez l’homme par des champignons microscopiques.  
.Les champignons toxiques par ingestion concernent la réanimation médicale et la toxicologie
La mycologie médicale étudie les champignons microscopiques susceptibles de provoquer chez
: l’homme l’installation d’un état pathogène lié à

une localisation superficielle : atteinte de la peau et des phanères ainsi que de l’ensemble des
muqueuses, en particulier les tractus digestifs et génitaux
.une localisation profonde : atteinte organique, multi organique, viscérale, septicémique

: Les agents pathogènes, responsables des mycoses - 03


Les champignons sont des eucaryotes dépourvus de chlorophylle et ne comportent ni feuilles, ni    
.tiges, ni racines
.Ils se nourrissent par absorption trans-membranaire    
Ils sont en général saprophytes ou commensaux mais peuvent devenir parasites sous différentes     
.conditions
C’est le passage de la forme saprophyte à la forme parasite (opportunisme) qui génère la     
.pathogénicité d’un champignon

Morphologie des champignons – 04


.a- le thalle: c'est un véritable ensemble de filaments ou mycélium ou hyphe
.Ce sont des éléments tubulaires qui ont entre 2et 10 à 20um de diamètre
.Ils ont des parois cellulaires rigides, formées de divers polyosidesen particulier
:b-type d'hyphe
Les hyphes coenocytiques: filaments ressemblant à de véritables siphons qui n'ont pas de -
.cloisons; ce sont parmi les plus gros 10 à 20um. Il sont irréguliers
Les hyphes septés: paroi beaucoup plus parallèles, le diamètre varie entre 2 et 6um, avec des -
cloisons, séptations perpendiculaires au bord. Les cloisons possèdent des pores: soit 1 gros pore
.central, ou plusieurs petits pores qui permettent des échanges
.Cytoplasme: il circule dans les filaments là ou il y a des séptations, par l'intermédiaires des pores -
Noyau: ils sont très nombreux dans les filaments qui ne sont pas cloisonnés. Dans les filaments -
…cloisonnés, il peut y avoir 1, 2 ou 3 noyaux
Thalle filamenteux Il existe 2 types de filaments
Filaments non cloisonnés Filaments cloisonnés

Siphon (ou Coenocyte) Hyphe


: Classification - 05
.Les champignons ont longtemps fait partie du règne des plantes
.Ils sont actuellement classés dans un règne (phylum) propre : Fungus
Parmi les nombreuses classifications existantes concernant les champignons telles que, leur taille
(soit macro ou micromycètes), soit sur des critères morphologiques (tel que le genre ou l’espèce),
le classement de mycologie médicales en trois grands groupes distincts reste le plus simple et le
: plus adopté.     On distingue ainsi
- les champignons filamenteux (moisissures et dermatophyte);
- les champignons levuriformes (levures);
- les champignons dimorphiques.

.Les champignons filamenteux:  Ils naissent de la germination d’une spore .1    

De la spore naît un filament qui va se développer puis se diviser en se ramifiant et va  constituer


un enchevêtrement de filaments formant le mycélium.  Les filaments forment des tubes limités par
.des parois et contiennent des noyaux et du cytoplasme
.Dans la majorité des espèces, les filaments sont cloisonnés
Les champignons filamenteux sont identifiés généralement sur les caractères morphologiques de
.leur reproduction non sexuée qui a pour finalité la pérennité d’une espèce
.En produisant des spores appelées aussi conidies    
.Elles peuvent être de formes et de tailles très variables    
.Ces spores sont des organes de résistance et de dissémination
Elles peuvent naître directement du filament ou à partir d’organes spécialisés (phialides,     
.sporocystes…)
.Dans certains cas, un filament spécialisé appelé conidiophore porte ces organes de reproduction    
:Le diagnostic de genre et d’espèce des champignons filamenteux s’effectue sur    
- l'aspect macroscopique
- la couleur des colonies
- la morphologie microscopique
- les caractères des organes de fructification
.Une grande partie des champignons filamenteux sont ce que l’on appelle des moisissures    

Les levures ou champignons lévuriformes .2    

Une levure est constituée d’une cellule, élément de base. Cette levure se reproduit par
bourgeonnement unique ou multiple. Dans certains cas ce bourgeonnement s’allonge générant une
.expansion qu’on appelle pseudo filament
: Les principaux genres retrouvés chez l’homme  sont
(candida, cryptococcus, saccharomyces).
Certaines espèces restent toujours sous forme levures, d’autres présentent les deux formes :
.levures avec des pseudo filaments
.Dans les tissus humains on retrouve les deux formes (levure et pseudo filament)
Certaines particularités de morphologie microscopique orientent vers l’identification immédiate de
:genres ou d’espèces particulières
les chlamydospores (candida albicans) ou les formes encapsulées (candida néoformans)
Dans d’autres les aspects morphologiques d’identification sont insuffisants et doit faire alors
appelles: - aux caractères microscopiques
- aux conditions de croissance
- à l'aspect des cultures sur milieux spéciaux

Les champignons dimorphiques .3    


Ce sont des champignons plus rarement rencontrés et ont une origine beaucoup plus tropicales et
 .» ceux sont des agents responsables des « mycoses exotiques
.Ils ont un développement intermédiaire entre les champignons précédents
La contamination se fait à partir d’une spore de champignon soit par voie aérienne (pulmonaires
.surtout), soit par voie transcutanée
.Après pénétration dans l’organisme, les spores germent et prennent une forme levure
.Toute la symptomatologie clinique est due au développement de ces levures
Lorsque ces levures sont extraites de leur hôte et se retrouvent dans l’environnement ou sont
.ensemencées sur un milieu de culture, elles évoluent à nouveau en un champignon filamenteux

La reproduction - 06
: La reproduction s'effectue selon deux modes
- asexuée: végétative. elle est de loin la plus importante, elle est parfois le seul mode connu.
Elle est assurée par la production de spores ou conidies.
- sexuée: elle est caractérisée chez les zygomycètes par l'union de deux filaments différents en
organes reproducteur avec production d'une zycospore.
    
  ?Quel est le rôle pathogène des champignons - 07
.Il existe plus d’un million d’espèces regroupées dans environ 4000 genres  
.Plus de 500 espèces ont été décrites comme susceptibles d’être pathogènes pour l’Homme
Les champignons sont largement répandus dans la nature, mais seule une cinquantaine d’espèces sont
.régulièrement isolées de prélèvements d’origine humaine
Les champignons déterminent les mycoses ou maladies parasitaires dues à leur développement dans les
tissus de l'organisme
:pénétration dans l'organisme : elle se fait par trois voies principales - 1     
- la voie cutanée pour les dermatophytes
- la voie des muqueuses, pour le candidoses
- la voie pulmonaire, pour les aspergilloses
        
transmission: elle se fait surtout par l’intermédiaire de spores libres dans l’environnement - 2      
:sont introduits dans l'organisme de façon accidentelle par
l’air (inhalation) -
- le sol (contact indirect avec des spores - rôle de la marche nu-pieds, piscines...
- l’eau (piscines - alimentaire)
- les animaux parasité (surtout par leur contact)
- les végétaux (alimentaire - piqûres d'épines)
- l’homme parasité (contact)
Après pénétration dans l’organisme, un champignon peut rester quiescent chez le porteur, on  
parle alors soit de portage, de commensalisme ou de colonisation
.Lors de sa pénétration dans l'organisme, le champignon peut rester au stade saprophyte 
Dans certaines circonstances ou sous la pression de différents facteurs, ces champignons vont  
.développer chez l’hôte une maladie : il y a passage du stade saprophyte au stade pathogène

: les principaux facteurs incriminés sont - 3        


:A - facteurs intrinsèques (facteurs dépendants de l'hôte), ces facteurs peuvent être         
d'ordre physiologique:
- âge (vieillesse ou nouveau-né); les teignes sont plus fréquentes chez les enfants de 5 à 10
ans que de 11 à 15.
- sexe: les femmes résistent mieux que les hommes (sauf pour les candidoses), la grossesse
(augmentation de presque 30% des candidoses)
- race: les sujets de race noire sont plus sensibles à la coccidioïdomycose que ceux de race
blanche et inversement pour la blastomycose

d'ordre pathologiques:
- hémopathies malignes (leucémies surtout)
- le diabète
- les problèmes d'endocrinopathies
- un déficit acquis de l'immunité (Sida)

:B - facteurs extrinsèques (facteurs iatrogènes,surtout)         


:Il s'agit surtout de la prise de médicaments, tels que
- les antibiotiques et plus particulièrement les antituberculeux
- la prise de certains immunosuppresseurs
- traitement par des corticoïdes ou des antimimotiques
- lors de la pose des cathéters veineux ou artériels
- sondes vésicales ou gastriques
- pose de sondes vésicales ou gastriques
- les chirurgies cardiaques, pulmonaires, osseuses
- les transplantations d'organes ou les greffes...

Le dévelopement d'une mycose est donc très souvent sous la dépendance de modifications du "
terrain
modifications locales : influence de l'humidité, de la température, du milieu environnant
terrain taré : diabète, troubles trophiques circulatoires
déséquilibre hormonal : grossesse, ménopause
déséquilibre de la flore bactérienne, par toute antibiothérapie prolongée
affaiblissement des défenses de l'organisme spontanées ou provoquées (corticothérapies,
hémopathies…)".

?Quels  sont les principaux signes cliniques des mycoses - 08


: Les mycoses se distinguent par des signes cliniques particuliers
- Une évolution lente, d’allure chronique ou subaiguë, pouvant durer plusieurs semaines à
plusieurs mois
- La formule et numération sanguine n’est pas ou peu influencée.
- Une absence de fièvre (sauf en cas de septicémie ou de colonisation d’organes profonds)
- Une absence de douleurs (sauf localisations nerveuses)
- Un prurit, pour la majorité des atteintes cutanées
- Une sensation inconstante de brûlure en localisation muqueuse

? Quels  sont les principales localisations des mycoses - 09


A - superficielles: peau, phanères, les différentes muqueuses, le tube digestif     
B - profondes: viscérales, ostéo-articulaires, septicémiques     

? Répartition géographique des mycoses - 10


La plupart des mycoses sont cosmopolites. Mais certaines ne sont localisées qu’à une région particulière du
.globe ou aux zones intertropicales (telles que les mycoses exotiques)

: Le diagnostic biologique des mycoses - 11


: A - le diagnostic direct: repose sur l'isolement et l'identification de l'agent responsable    
: a1 - prélèvements        
- prélèvements de la peau, des cheveux et des ongles
- prélèvements des muqueuses et des orifices naturels
- prélèvements des sécrétions pulmonaires
- prélèvements du liquide céphalorachidien
- prélèvements de sang (hémoculture ou sérologie)
- prélèvements d'urines
- prélèvements des selles
- biopsies superficielles ou d'organes profonds
- nombreux autres prélèvements possibles
:a2 - précautions à prendre lors des prélèvements        
choix du contenant (stérilité); les risques liés aux prélèvements; les diffèrentes protection
a3 - acheminement des prélèvements: respect des conditions; rapidité d'acheminement        
:a4 - traitement des prélèvements        
travailler sous hotte à flux laminaire; le matériel doit être jetable; utilisation de gants et de sarrau
de protection
: a5 - démarche d'identification         
: l'examen direct -            
Il se fait en fonction du type de prélèvement et de la recherche demandée (dermatophytes,     
.autres champignons)
.Entre lame et lamelle, avec adjonction ou non d’un colorant    
culture: Ensemencement sur les diffèrents milieux de culture, isolement et identification -         
Lecture des ensemencements en respectant l'incubation et faire un examen macroscopique des     
milieux de culture. Interprétation des résultats

:B - le diagnostic immunologique repose sur des techniques sérologiques     


- recherche d'anticorps: aspergillus +++, candida +/-.
- recherche d'antigènes circulant: aspergillus +++, candida +, cryptocoques +++.

Physiologie
Il faut rappeler que les champignons sont des végétaux non chlorophylliens,incapables de
photosynthèse qui vient obligatoirement en saprophyte ou en parasite. Tous assimilent le
GLUCOSE, sont AEROBIES et ont besoin d'EAU

MALADIES FONGIQUES
I - Candidose
Qu’est-ce qu’une candidose?
La candidose est une infection causée par plusieurs types de levures (champignons) du genre
Candida, dont le plus répandu s’appelle Candida albicans. Cette levure se trouve normalement sur
la peau, dans les intestins et dans le vagin, sans causer d’infection. Toutefois, elle peut parfois
entraîner une infection – généralement, dans la bouche ou le vagin ou encore, sur la peau – qui
provoque la formation de plaques rouges ou blanches, des démangeaisons et de l’irritation.
Généralement, la candidose n’est pas une infection dangereuse, mais chez certaines personnes, les
champignons peuvent passer dans la circulation sanguine pour se disséminer dans diverses parties
du corps, comme les valvules du coeur, la rate, les reins et les yeux. Cette « candidose invasive »
est une infection beaucoup plus grave qui peut entraîner la mort.

Quelle est la fréquence des candidoses?


Depuis quelques années, les mycoses (infections causées par les champignons) graves sont plus
fréquentes, ce qui s’explique en partie par le fait que de plus en plus de gens souffrent d’une
maladie ou reçoivent des traitements qui affaiblissent leur système immunitaire (comme le VIH-
sida, la chimiothérapie et la transplantation d’organe). On estime qu’il y a de 10 500 à 42 000 cas
de candidose invasive chaque année aux États-Unis1. Ce taux serait légèrement inférieur au
Canada1, ce qui laisse présumer que plusieurs centaines de cas de cette maladie s’observent
chaque année au pays.

Qui sont les personnes susceptibles de faire une candidose?


Nous pouvons tous avoir une infection localisée de la peau, de la bouche ou du vagin, mais en
présence d’un diabète, d’un cancer ou du sida, ainsi que chez les malades qui prennent des
antibiotiques et chez les femmes enceintes, ces infections sont plus fréquentes et/ou plus difficiles
à éliminer.
Les mycoses généralisées touchent surtout les personnes dont le système immunitaire est affaibli,
par exemple, les receveurs d’organe et les personnes vivant avec le VIH. Les grands malades des
unités de soins intensifs peuvent aussi être aux prises avec ce type d’infection. Parmi les autres
groupes plus vulnérables à la candidose que la population générale, on trouve les nouveau-nés, les
plus de 65 ans, les personnes ayant subi une chirurgie du tube digestif, celles qui prennent certains
antibiotiques et les personnes atteintes d’un cancer, de diabète ou d’une insuffisance rénale. La
candidose est plus grave et plus difficile à traiter en présence de certaines maladies comme le
diabète.
Comment prévenir les candidoses invasives?
Dans les hôpitaux, on suit divers protocoles pour réduire le risque de candidose invasive; entre
autres, on accorde plus d’attention au lavage des mains et on limite l’usage des antibiotiques aux
cas où ils sont essentiels (car les antibiotiques augmentent le risque de candidose).
Certains ont recommandé d’administrer des antifongiques à titre préventif aux personnes
hospitalisées qui sont à risque particulièrement élevé de développer une candidose invasive, au
lieu d’attendre que la maladie apparaisse avant de la traiter. Après avoir tenté l’expérience, on a
observé une baisse du nombre de candidoses, mais à l’heure actuelle, aucune règle établie
n’indique quels sont les patients qui devraient recevoir un traitement préventif.

Quels sont les symptômes de la candidose?


La candidose de la bouche (appelée aussi « muguet ») se caractérise par la formation de plaques
blanchâtres et douloureuses dans la cavité buccale et de fissures à la commissure des lèvres («
perlèche »); de plus, la langue devient rouge et douloureuse tout en prenant un aspect lisse. Quand
la gorge est atteinte, avaler devient également douloureux. Une candidose de la peau entraîne une
éruption qui s’accompagne d’une sensation de brûlure.
Quand la candidose atteint d’autres régions du corps, elle peut causer de la fièvre, un souffle
cardiaque, de la cécité, une augmentation du volume de la rate, une baisse dangereuse de la
pression sanguine et/ou une baisse de la production d’urine. Si l’infection est très grave, elle peut
entraîner un arrêt du fonctionnement des organes et aboutir à la mort. La candidose invasive est
mortelle chez 15 à 25 % des adultes atteints et chez 10 à 15 % des nouveau-nés et des enfants.

pathologies caractéristiques illustrations


 Intertrigo : érythème suintant avec
lésion prurigineuse : intertrigo
digito-palmaire (photo) ou digito-
plantaire

  

 Onyxis : inflammation du lit de


l’ongle
cutanées
(favorisées  
par
l’humidité)   
Candidoses
superficielles  Périonyxis : bourrelet
inflammatoire périunguéal,
fréquent au niveau des mains

 bucco-pharyngée : muguet :
chez les enfants acidosiques et
cutanéo- deshydratés et les adultes porteurs
muqueuses d’appareil dentaire
 génito-urinaire
o vaginite chez la femme :
pertes blanches
o urétrite chez l’homme :
douleur à la miction et
écoulement purulent
parfois sanguinolent

Comment peut-on diagnostiquer une candidose?


Même si les symptômes suffisent pour reconnaître un bon nombre des infections à Candida, pour
confirmer le diagnostic, il faut identifier le champignon au microscope sur un échantillon de sang
ou de tissu.

Comment se traite la candidose?


Une candidose localisée à la peau, à la bouche ou au vagin se traite à l’aide d’un onguent
antifongique appliqué directement sur les régions atteintes. Par ailleurs, il faut parfois prescrire un
antifongique à prendre par la voie orale.

Une candidose qui s’est étendue à l’ensemble de l’organisme se traite habituellement à l’aide d’un
.antifongique administré par la voie intraveineuse

II - La teigne
la teigne n’est pas une "petite bête", mais un champignon qui provoque une mycose superficielle,
infection courante de la peau, des ongles, des cheveux, des poils, ou des muqueuses.
Heureusement, la teigne est moins fréquente sur la tête des écoliers que les poux mais elle est
aussi moins connue. Cette mycose infecte la couche cornée de l’épiderme ou du cuir chevelu.

> Le responsable est un champignon dermatophyte filamenteux, du genre


Microspirum, produisant des spores. Si tout un chacun peut être atteint, elle touché
principalement les enfants, qui se contaminent en collectivité, mais aussi des enfants transplantés
et des enfants adoptés venant de zone tropicale.
Il n’y a pas une teigne, mais des teignes : la teigne tondante sèche, qui infeste les cheveux des
enfants, la teigne à grandes plaques, à petites plaques, la teigne inflammatoire, suppurée...
Le prélèvement mycologique est indispensable pour faire le bon diagnostic.

> La contamination peut se faire à l’occasion de contacts humains directs ou indirects :


vêtements, chapeaux, peignes et brosses, ou lors de contacts avec l’environnement (le sol est
réservoir de squames humains), mais aussi à partir des animaux de compagnie: chat, chien,
cobaye, hamster, et animaux de ferme : bovins, lapins. Ainsi devant un cas de teigne,
l’enquête sera menée auprès de la famille, de l’école ou de la collectivité. En cas de souche
zoophile, il sera également important de s’intéresser aux animaux contacts.
Teigne de corps Teigne du cuir chevelu ONYXIS(inflammation de l’ongle)

> Les symptômes pour une teigne du cuir


chevelu sont : des cheveux secs et cassants, une perte de cheveux par plaques, des démangeaisons
du cuir chevelu, des cercles rouges sur une peau écailleuse avec de petites cloques ou "Herpès
circiné".
Pour une teigne du corps : on retrouve des démangeaisons parfois intenses et l’herpès circiné.
> Le traitement associe la suppression du reservoir environnemental si nécessaire, des mesures
d’hygiène corporelle et vestimentaires, avec lavage à 60°C du linge, des bonnets, des peluches,
désinfection des peignes et des brosses et un traitement antifongique
per os par griseofulvine associé à un antifongique en application locale (shampoing anti-fongique)
pendant 4 à 8 semaines, jusqu’à guérison complète clinique et mycologique.
L’éviction scolaire des enfants s’impose.
Restons vigilants, parce que la teigne c’est contagieux !
_! Quelle teigne

Lésion de la peau glabre (« herpès » circiné)  Intertrigos (lésion des plis)

:Lésion des poils


Au niv de la barbe, moustache (Sycosis)
? POURQUOI UN CHAMPIGNON DEVIENT-IL PATHOGENE POUR L'HOMME

.Première condition évidente son introduction dans l'organisme humain

 ceci est naturellement réalisé dans le cas des champignons saprophytes : candida,
géotrichum...
 les champignons présents dans le milieu extérieur sont introduits dans l'organisme de façon
accidentelle

 soit par voie transcutanée : piqûres d'épines, échardes, contact avec un sujet
parasité humain ou animal,contact indirect avec des spores (rôle de la marche nu-
pieds, piscines...)
 soit par voie aérienne : Histoplasma, Aspergillus
 soit par voie digestive

Mais le nombre des agents des mycoses est faible par rapport aux multiples espèces fongiques
que l'on inhale, ingère ou introduit par accident dans les téguments. Il existe donc des facteurs de
sélection de telle ou telle espèce pathogène. Ces facteurs sont de deux ordres

Facteurs dépendant de l'organisme receveur

 âge : résistance naturelle à certaines mycoses dues à certaines espèces, races, personnes,
tissus. Exemple : les teignes sont plus fréquentes chez les enfants de 5 à 10 ans que de 11 à
15. Cela serait dû au développement des glandes sébacées qui est tel qu'à la puberté la
teneur en acides gras non saturés est multiplié par 2, 3 ou 4 et seraient de très ons
fongistatiques.
 sexe : les femmes résistent mieux que les hommes (sauf pour les candidoses)
 race : les sujets de race noire sont plus sensibles à la coccidioïdomycose que ceux de race
blanche et inversement pour la blastomycose.
 tissu : les dermatophytes n'attaquent jamais les poils pubiens ou axillaires.

Par ailleurs, l'organisme est capable de réagir contre l'implatation de ce parasite par la formation
d'anticorps protecteurs circulants ou par le développement de réactions immunitaires à médiation
.cellulaire utilisées dans le diagnostic immunologique des mycoses

Le dévelopement d'une mycose est donc très souvent sous la dépendance de modifications du
terrain

 modifications locales : influence de l'humidité, de la température, du milieu environnant


 terrain taré : diabète, troubles trophiques circulatoires
 déséquilibre hormonal : grossesse, ménopause
 déséquilibre de la flore bactérienne, par toute antibiothérapie prolongée
 affaiblissement des défenses de l'organisme spontanées ou provoquées (corticothérapies,
hémopathies..)

Facteurs dépendant de l'agent pathogène

 possibilité qu'a celui-ci de se satisfaire des conditions physico-chimiques de l'hôte. Un


champignon n'entraînera une mycose profonde que s'il peut se développer à une température
de 37°
 possibilité de prendre une forme levure correspondant à un métabolisme accéléré, plus
favorable aux nouvelles conditions du milieu.
 particularité des métabolisme libérant chez l'homme des substances inhibitrices des réactions
immunitaires (la capsule de Cryptococcus néoformans), pauvreté en antigènes ou
communauté antigénique avec l'hôte limitant également ces réactions.

POUVOIR PATHOGENE DES CHAMPIGNONS MICROSCOPIQUES

Les champignons microscopiques vivent en:

 Saprophytes dans la nature, aux dépens de la matière organique en décomposition


 Symbiose avec des animaux ou des bactéries, des algues ou des végétaux supérieurs
 Commensaux des téguments et muqueuse des animaux et de l’homme (peau, tube digestif,
appareil uro-génital…): cas des levures.

Ils peuvent être responsables de pathologies.

1. Les mycoses 

Elles résultent du parasitisme fongique d’un organisme au niveau de la peau, des muqueuses,
des viscères… On les désigne:
 D’après le nom du champignon en cause. Ex : candidose (mycose due aux levures du
genre Candida), aspergillose (mycose due aux champignons du genre Aspergillus),
cryptococcose (mycose due aux levures du genre Cryptococcus)
 Ou d’après le territoire atteint chez l’hôte. Ex: épidermycose (mycose qui atteint
l’épiderme)

              1.1. Facteurs favorisant le développement des mycoses

 Facteurs généraux :
o Les hormones : les femmes résistent mieux que les hommes à de nombreuses
mycoses, les mycoses sont favorisées pendant la grossesse et lors de la prise de
contraceptifs oraux…
o Les stéroïdes qui exercent un effet dépresseur sur le système immunitaire
o La chimiothérapie
o Les immunosuppresseurs
o …
 Rupture des barrières cutanée et muqueuse
o Quand la chaleur et l’humidité sont excessives
o Au niveau d’excoriations cutanées ou muqueuses même minimes
o Au cours de l’usage de cathéters intraveineux ou de sondes
o …
 Perturbation de la flore endogène : l’emploi d’antibiotiques à large spectre modifie la flore
bactérienne endogène et favorise la colonisation de la bouche et du rectum par les levures
du genre Candida
 Altération de l’immunité à médiation cellulaire : au cours du SIDA, de la maladie de
Hodgkin…

                1.2. Classification des mycoses

Mycoses d’origine exogène Mycoses d’origine endogène


Les champignons pénètrent dans l’organisme par Les champignons sont présents à l’état
une plaie, par inhalation ou par ingestion. commensal au niveau des muqueuses de l’hôte.
Ils deviennent pathogènes à la suite d’un
 Mycoses superficielles : dermatophyties développement excessif lié à des conditions de
 Mycoses sous-cutanées terrain particulières.
 Mycoses profondes : aspergilloses, Les plus fréquentes sont les candidoses :
cryptococcoses Candida albicans, commensale de l’intestin et
des muqueuses, est toujours pathogène au
niveau de la peau et dans certains liquides
biologiques.

1.3. Les levuroses

Les levuroses sont des affections cutanées, muqueuses, viscérales et septicémiques dues à des
levures.

1.3.1. Candidoses

 Définition
Les candidoses sont des affections dues à des champignons de type levuriforme, appartenant au
genre Candida.

 Agents pathogènes

L’espèce la plus fréquente est Candida albicans, commensale de l’intestin et des muqueuses de
l’homme et des animaux, jamais présente sur la peau saine et normalement absente dans la
nature (sauf contamination récente).
Les autres espèces, plus ubiquitaires, sont commensales des muqueuses et de la peau de l’homme
et des animaux, saprophytes dans le sol, l’eau, l’atmosphère. Elles peuvent également présenter un
pouvoir pathogène, plus faible, lors de l’altération des moyens de défense de l’hôte.
Remarque : Candida dubliniensis est une nouvelle espèce de levures, phylogénétiquement très
proche de Candida albicans et identifiée spécifiquement par des techniques de biologie
moléculaire ou un test d’agglutination (Bichro-dubli). Cette espèce a été initialement associée à
des cas de candidoses oropharyngées, principalement chez des patients infectés par le VIH.

 Manifestations

pathologies caractéristiques illustrations


Candidoses  Intertrigo : érythème
superficielles suintant avec lésion
prurigineuse : intertrigo
digito-palmaire (photo) ou
digito-plantaire

cutanées  Onyxis : inflammation du


(favorisées lit de l’ongle
par
l’humidité)  

 Périonyxis : bourrelet
inflammatoire
périunguéal, fréquent au
niveau des mains

cutanéo-  bucco-pharyngée :
muqueuses muguet : chez les enfants
acidosiques et deshydratés
et les adultes porteurs
d’appareil dentaire
 génito-urinaire
o vaginite chez la
femme : pertes
blanches
accompagnées de
dysurie, vulvite
o urétrite chez
l’homme : douleur
à la miction et
écoulement
purulent parfois
sanguinolent

 digestives
 broncho-pulmonaires
Candidoses systémiques  septicémie
 méningite

 manifestations cutanées
 manifestations respiratoires
 manifestations digestives
Candidose allergique
 céphalées et migraines
 manifestations articulaires

1.3.2. Cryptococcoses

 Définition

Les cryptococcoses sont des affections dues à des champignons de type levuriforme, appartenant
au genre Cryptococcus.

 Agent pathogène : Cryptococcus neoformans

Ce sont des levures ovales ou


arrondies de 4 µm de diamètre,
entourées d’une épaisse
capsule. Dans les conditions
habituelles, on n’observe ni
mycélium, ni pseudomycélium.

C’est un champignon saprophyte du sol, retrouvé essentiellement dans les fientes de pigeon qui
constituent le principal réservoir dans la nature.

 Mode de contamination

La contamination s’effectue essentiellement par voie pulmonaire (inhalation), beaucoup plus


rarement par voie cutanée ou digestive.

 Manifestations

Les cryptococcoses surviennent le plus souvent chez les sujets immunodéprimés ou présentant
des hémopathies sévères. Les aspects sont variés, dominés par des manifestations méningo-
encéphaliques : céphalées, nausées, fièvre, troubles du caractère, de la mémoire, du sommeil…Le
diagnostic est établi par mise en évidence de levures capsulées dans le liquide céphalo-
rachidien (état frais à l’encre de Chine).
Autres manifestations : pulmonaires, cutanées, osseuses, généralisées (chez le sidéen)…

1.3.3. Autres levuroses

Levuroses dues au Levuroses dues au Levuroses dues au


genre Rhodotorula genre Trichosporon genre Malassezia
 Méningites  Abcès Malassezia furfur, levure normalement présente
 Kératites  Pneumopathies à la surface de la peau,  peut être responsable en
 Septicémies  Endocardites cas de prolifération excessive d’une mycose
 Septicémies cutanée : le pityriasis versicolor. Les lésions,
localisées le plus souvent au thorax, sont ²café
au lait² sur peau claire et dépigmentées sur peau
noire (affection bénigne).

1.4. Les aspergilloses

o Définition

Les aspergilloses sont des mycoses, le plus souvent pulmonaires, provoquées par le
développement de champignons filamenteux appartenant au genre Aspergillus.

o Agents pathogènes

L’espèce la plus souvent impliquée est Aspergillus fumigatus, elle est responsable de 80 à 90%
des aspergilloses humaines. Les autres espèces impliquées, par ordre décroissant de fréquence,
sont : A. flavus, A. niger, A. terreus, A. nidulans.
Ce sont des champignons ubiquitaires. On les rencontre aussi bien en milieu rural (silos à grains,
foin, paille, céréales ou fruits moisis, …) qu’en milieu urbain et aussi bien à l’extérieur des
habitations qu’à l’intérieur (poussières accumulées derrière les meubles, cadres, plantes en pot…).

o Manifestations

Les Aspergillus sont des champignons opportunistes et leur développement chez l’hôte nécessite
l’existence de conditions favorables :

 Locales : caverne tuberculeuse, cancer broncho-pulmonaire,


broncho-pneumopathie chronique, dilatation des bronches,
mucoviscidose…
 Générales : corticothérapie prolongée, hémopathies malignes,
chimiothérapie aplasiante, SIDA…

La principale voie d’entrée est respiratoire, l’appareil broncho-pulmonaire est donc le premier
et le plus souvent concerné par la maladie aspergillaire. Plus rarement, une contamination directe
peut être responsable d’une infection cutanée (en particulier chez les grands brûlés), d’otomycose
(aspergillose du conduit auditif externe).

 Aspergillome pulmonaire. Il correspond à une tumeur


pulmonaire due à l’enchevêtrement des filaments mycéliens
formant une masse spongieuse au niveau d’une bronche ou d’une
cavité pré-existante (ancienne caverne tuberculeuse, kyste
pulmonaire…). Il se manifeste par de la fièvre, toux, expectoration,
asthénie, amaigrissement. L’examen radiologique montre une image
caractéristique "en grelot".
 Aspergillose diffuse invasive ou septicémique. Elle correspond au
développement d’Aspergillus dans le parenchyme pulmonaire des
sujets immuno-déprimés, notamment chez les patients sous
chimiothérapie aplasiante pour préparation à la greffe de moelle
osseuse. Une généralisation est possible avec endocardite,
septicémie, localisation cérébrale. L’évolution est très rapide et
souvent fatale.
 Bronchite aspergillaire. Aspergillus se développe au niveau du
mucus bronchique, avec possibilité d’obstruction des bronches par
les filaments : toux, crachats hémorragiques, difficultés
respiratoires, fièvre.
 Aspergilloses allergiques. Aspergillus se comporte comme un
allergène, responsable de l’alvéolite allergique, de l’asthme
aspergillaire, de l’aspergillose broncho-pulmonaire allergique.

1.5. Les dermatophyties (ou dermatophytoses)

 Définition

Les dermatophyties sont des mycoses dues aux dermatophytes, concernant l’épiderme et les
phanères (ongles, cheveux, poils), très exceptionnellement les tissus profonds.

 Agents pathogènes

Ce sont les dermatophytes qui constituent un groupe de champignons filamenteux adaptés à la


kératine (= protéine complexe, soufrée, présente dans l’épiderme et les phanères) humaine et
animale : champignons kératinophiles et kératinolytiques.
Ils comprennent 3 genres :

Epidermophyton Microsporum Trichophyton


(1 seule espèce : E. floccosum) (une dizaine d’espèces dont 5 (une vingtaine d’espèces dont
isolées chez l’homme) une dizaine isolées chez
l’homme)
 Absence de  Présence de  Présence de
microconidies macroconidies macroconidies à paroi
 Présence de fusiformes échinulées lisse
macroconidies à paroi  Microconidies le plus  Microconidies rondes ou
mince et en forme de souvent piriformes piriformes
massue  Attaque la peau, les  Attaque la peau et les
 N’attaque jamais les poils et les cheveux, phanères
cheveux ni les poils ; rarement les ongles
attaque la peau, plus
rarement les ongles

 Trois grands types de parasitisme pilaire (poil ou cheveu)

Parasitisme  endo-ectothrix Parasitisme Parasitisme favique


Une gaine de spores entoure le cheveu ou le poil endothrix
qui est envahi également à l’intérieur par les
filaments mycéliens fragmentés en arthrospores. En
fonction de la taille des spores et de leur abondance,
on distingue :
 Le type   Les filaments et les Les filaments mycéliens
microsporique : les arthrospores sont intrapilaires sont assez
spores très strictement intra- nombreux. Dans la
nombreuses (2 µm) pilaires. partie distale du cheveu,
forment autour du les filaments mycéliens
cheveu ou du poil une morts laissent des
gaine dense et épaisse galeries qui apparaîtront
a fluorescence sous brunes à l’examen
lampe de Wood microscopique
afluorescence sous
aOrientation vers   lampe de Wood
Microsporum canis,
Microsporum audouinii et aTrichophyton
Microsporum ferrugineum.   schoenleinii

 Le type microïde : la
gaine de spores (2
µm) est lâche

aOrientation vers
Trichophyton
mentagrophytes

 Le type mégaspore :
la gaine de spores est
continue et les spores
sont plus grosses (4 à
5 µm)

aOrientation vers
Trichophyton verrucosum,
Trichophyton ochraceum et
Trichophyton equinum

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