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04 août 2012

Une question de dosage


On accuse souvent les agriculteurs d'être les principaux acteurs de la
pollution de l'eau.

Et la première chose qui nous vient à l'esprit, c'est les "pesticides". Ce


terme est chargé de préjugés. Je préfère dire les produits phytosanitaires,
c'est plus exact. Il y en a plusieurs catégories, il peut s'agir d'engrais comme
il peut s'agir de désherbant.

Dans le cas des engrais, ce sont de petites billes qui se disolvent.

Elles contiennent de l'azote, du


phosphore et du potassium essentiels à la plante car ce sont ses
trois principaux éléments nutritifs, sans eux, pas de belle récolte ! Ces
minéraux sont déjà présents dans le sol mais en trop faible quantité pour la
culture à venir. Ce manque est déterminé par une étude de sol, l'agriculteur
peut alors choisir le dosage le mieux adapté aux besoins de sa culture.

Pour les désherbants, il y a également plusieurs types. Les plus utilisés sont
les désherbants sélectifs pour une plante invasive (adventice) ou une famille
de plantes invasives et les désherbaux totaux qui suppriment toute vie
végétale. Dans ce type de produits, on pourrait ajouter les fongicides.
Comme leur nom l'indique, ils traitent les champignons qui peuvent être
présents dans les champs.
Les produits phytosanitaires utilisés sont réglementés. Je ne dis pas qu'il y a
aucun danger à leur utilisation, des tenues de protection comme des
lunettes contre les projections, des gants ou un masque sont parfois
recommandées. De plus, le prix de ces produits limite leur consommation :
ce ne serait pas rentable de traiter la culture avec plus de produit que
nécessaire et en consommant en plus du gazoil en sachant que les céréales
seront vendues au prix des cours du marché mondial. La consommation de
"produits phyto" dépend de chaque agriculteur, de chaque champ, de
chaque plante. L'objectif est de baisser globalement cette consommation
pour l'environnement. Cette réforme porte le nom d'"écophyto 2018".

Si ces céréales sont destinées aux animaux, il est encore moins avantageux
de faire du désherbage chimique ou ajouter de l'engrais chimique ! Il est
fréquent que les agriculteurs épandent leur fumier s'ils gardent les céréales
pour nourrir leurs vaches.

Par rapport à la consommation humaine des céréales (pains, pâtes, gâteaux,


farine, ...), il existe des variétés de blé dites panifiables mais ce blé peut
venir de l'Europe ou de l'autre bout du monde en fonction de son prix !
Certaines marques favorisent les céréales françaises.

La pollution de l'eau par les produits phytosanitaires est reconnue. Les


substances actives sont transportées par l'eau dans les ruisseaux et les
nappes phréatiques. Cette pollution peut être dûe à un excès de produit qui
n'a pas été absorbée par la plante ou à des intempéries après l'épandage de
produits.

Un autre problème a l'utilisation de produits phytosanitaires est le risque


pour les insectes et la biodiversité en général. Le plus gros soucis actuel à
mon sens est la dispariton des

Il existe plusieurs alternatives à l'utilisation des produits phytosanitaires.


Pour jouer le rôle d'engrais, l'épandage de fumier est l'idéal. En plus de
débarasser l'agriculteur de ses effluents d'élevage, il est bon marché ! Il
existe aussi le purin et le lisier mais leur épandage est plus restrictif et plus
contraignant (par rapport aux quantités et aux distances pour le voisinage).
L'inconvénient, c'est que l'on ne peut pas choisir le dosage précis d'azote, de
potassium et de phosphore que l'on souhaite apporter.
Certains agriculteurs font du désherbage mécanique dans leurs parcelles
mais on peut se poser la question de l'écologie par rapport au nombre de
passages pour la pollution du tracteur. Avant semis, une bonne préparation
de la parcelle est essentielle pour limiter la repousse des adventices. La
"propreté" de la culture au moment de la moisson à une conséquence sur le
prix à la vente : plus la céréale est pure, plus elle sera chère, plus il y a
d'impuretés avec les grains, plus le prix dégringole !

Tout est une question de dosage, dans le champ comme dans le porte
monnaie !

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SOLS

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Les sols forment la couche supérieure de l’écorce terrestre. Développés pendant des
millénaires par l’action lente de facteurs climatiques et biologiques sur les matériaux
géologiques, ils constituent une ressource non renouvelable à l'échelle de la vie humaine.
Bien qu'absolument indispensables au bon fonctionnement des écosystèmes (cycle de
l’eau, cycles biogéochimiques des éléments, régulation du climat…) et à toute activité
anthropique (production agricole, support physique pour toute infrastructure…), leur
rôle reste souvent méconnu. En exerçant diverses pressions sur les sols, de nombreuses
activités humaines ont réduit et réduisent encore leur disponibilité et leur capacité à
assurer leurs fonctions. Divers processus de dégradation sont en jeu. Ils peuvent être
extrêmement rapides en comparaison du temps de formation ou de régénération des
sols. La mise en place de politiques de protection des sols, de réparation des dommages
et de prévention des dégradations est donc essentielle.

Des formations complexes et diversifiées


Les sols sont un mélange de constituants minéraux (argile, limon, sable) et de matière
organique (microorganismes, végétaux et animaux vivants ou morts, leurs déjections et
produits de décomposition, humus), assemblés en agrégats de quelques micromètres à
quelques centimètres, entre lesquels des pores fins ou larges permettent la circulation de gaz
et d'eau. Les sols présentent donc une structure poreuse, dont l'aspect et les caractéristiques
varient selon la forme et la disposition des agrégats. Par ailleurs, les sols ne sont pas
uniformes sur toute leur profondeur. Ils présentent une succession de couches appelées
horizons, résultat des processus qui ont permis leur formation à partir de la roche-mère
(substrat géologique). Les sols anciens, plus épais, présentent des horizons plus nombreux que
les sols jeunes.
Cette structure poreuse permet la coexistence de très nombreux organismes vivants de tailles
très diverses et fait des sols des réservoirs uniques de biodiversité microbienne, animale et
végétale. Pour la microflore du sol (bactéries, archées, champignons et algues), le nombre
d'individus par gramme de sol est de l'ordre de 1 milliard et leur biomasse de l'ordre de 3 t/ha
en milieux tempérés. Pour la faune du sol (protozoaires, nématodes, acariens, collemboles,
larves d'insectes, myriapodes, cloportes, vers de terre…), le nombre d'individus sur et sous
1 m2 de sol est de l'ordre de 260 millions et leur biomasse de l'ordre de 1,5 t/ha(a).
Les constituants des sols, leurs proportions et les structures qu’ils forment (agrégats, horizons)
varient en fonction du matériau géologique d'origine, du relief, du climat, de l'activité
biologique et de l’âge des sols. Ils caractérisent le type de sol et ses propriétés, lesquels
déterminent notamment les aptitudes agronomiques et forestières, avec des conséquences
directes sur l’utilisation du territoire et le façonnement des paysages. Par ailleurs, l'utilisation
du sol (pâturage, pratiques culturales, imperméabilisation…) modifie à son tour ces
propriétés.

Les sols sont de ce fait des milieux extrêmement variés. En témoignent les plus de
6 000 unités de sols qui constituent la légende de la Carte numérique des sols de Wallonie
(CNSW), classant les sols sur base notamment de leur texture (proportion relative d'argile,
limon et sable), de leur drainage naturel, de la présence de tel ou tel type d'horizon et de la
nature et de l'importance de la charge caillouteuse.

Pour une vue plus synthétique, la Carte des principaux types de sols de Wallonie, dérivée de
la CNSW, est présentée ci-après. Cette carte répartit les sols en 17 classes sur base de la
texture, du drainage naturel et de la charge caillouteuse. De manière très simplifiée, on peut
distinguer en Wallonie : (i) au nord et au sud-ouest du sillon Sambre-et-Meuse (zone 1 sur la
carte), des sols limoneux et sablo-limoneux fertiles consacrés aux grandes cultures
essentiellement ; (ii) au nord-est (zone 2), des sols limoneux, parfois argileux, consacrés
surtout aux pâturages ; (iii) dans le Condroz et en Fagne-Famenne-Calestienne (zone 3), des
sols limono-caillouteux, généralement acides, épais à superficiels, affectés aux cultures, aux
pâturages ou au boisement suivant leur épaisseur, leur texture, leur drainage et le relief ;
(iv) en Ardenne (zone 4), des sols limoneux peu caillouteux à limono-caillouteux (schiste,
phyllade, grès) acides, assez pauvres, affectés aux pâturages et au boisement principalement ;
(v) sur le haut plateau des Fagnes (zone 5), des sols tourbeux ; (vi) en Lorraine belge (zone 6),
des sols variés parmi lesquels des sols argileux et limono-sableux, aux aptitudes diverses.
Principaux types de sols de Wallonie
(Les zones numérotées se réfèrent au texte)

À l'origine de services écosystémiques essentiels


Bien qu'on puisse lui reprocher son anthropocentrisme, une manière de rendre compte du rôle
essentiel et multifonctionnel que jouent les sols est d'établir la liste des services
écosystémiques qu'ils rendent, c'est-à-dire des bénéfices que les humains en tirent. Selon les
catégories considérées par le Millenium Ecosystem Assessment, ces services sont
essentiellement des :

 services de support (nécessaires à tous les autres services) : formation des sols, cycle des
nutriments, production primaire (ensemble de la biomasse produite par les écosystèmes),
habitat et biodiversité, support physique aux infrastructures ;
 services d'approvisionnement : production d'aliments et de fibres textiles, de vecteurs
énergétiques (biomasse), de matériaux (bois, tourbe…), de ressources génétiques (sélection
animale et végétale, biotechnologies), de ressources pharmaceutiques, de ressources
ornementales, d'eau douce ;
 services de régulation : régulation du climat (par l'occupation du sol, le stockage de carbone),
du cycle de l'eau (ruissellement, infiltration, stockage, évapotranspiration), de la qualité de
l'eau (filtration, épuration), de certains polluants (biodégradation), des maladies et
pathogènes (des végétaux, animaux, humains) ;
 services culturels : héritage culturel (paysages, conservation des vestiges archéologiques),
rites funéraires…
Un service met généralement en jeu plusieurs fonctions des sols et plusieurs processus
pédologiques (physiques, chimiques ou biologiques), lesquels peuvent contribuer à plusieurs
services. Ainsi par exemple, le service de production végétale met en jeu des fonctions
d'ancrage de la plante et de fourniture d'eau et d'éléments nutritifs, faisant appel à des
processus qui libèrent lentement des nutriments à partir de minéraux du sol et les rendent
disponibles pour les plantes.

Un capital soumis à diverses pressions


Partout dans le monde, les sols sont menacés par diverses activités humaines qui réduisent
leur disponibilité et leur capacité à assurer leurs fonctions à long terme. En Wallonie, les
principaux risques sont liés à l’imperméabilisation des sols, aux pollutions locales et diffuses,
à la baisse des teneurs en matière organique des sols agricoles, à leur érosion par les eaux
pluviales, à la compaction des sols agricoles et forestiers, à l'acidification des sols forestiers et
à la perte de biodiversité dans les sols. Ces menaces, qui mettent en jeu des phénomènes
complexes souvent liés entre eux, diffèrent notamment par les superficies de sol concernées et
par leur caractère plus ou moins réversible. Ainsi par exemple, les teneurs trop faibles en
matière organique touchent près de 375 000 ha de sols cultivés (données 2015 - 2019) mais le
problème est réversible, tandis que l'imperméabilisation, qui concerne près de 122 000 ha
(données 2007), est quasi irréversible. Dans le cas de la perte de biodiversité, les superficies
concernées sont impossibles à estimer à l'heure actuelle. Il n'est donc pas évident de
hiérarchiser ces menaces du point de vue de leur degré d'impact.

Des sols imperméabilisés qui perdent la plupart de leurs fonctions

L’imperméabilisation des sols (routes, allées, trottoirs, parkings, bâtiments...) est une
problématique préoccupante en raison de son caractère irréversible à l’échelle de plusieurs
générations et de la perte de fonctions qui en découle. L’imperméabilisation empêche
l'infiltration des eaux pluviales, ce qui (i) augmente le risque d'inondations par une baisse des
capacités de stockage de l'eau par les sols et une augmentation des vitesses de transfert de
cette eau vers les cours d'eau, et (ii) réduit les infiltrations qui permettent la recharge hivernale
des masses d'eau souterraine, particulièrement nécessaires dans un contexte de changements
climatiques entrainant une fréquence accrue de sécheresses saisonnières. L'imperméabilisation
met également fin au fonctionnement biologique des sols, qu'il s'agisse de la microflore et de
la faune du sol, de la flore, ou encore des espèces qui dépendent des sols à l'un ou l'autre
stades de leur cycle biologique. Elle met fin de ce fait également à d'autres fonctions des sols :
stockage de carbone, cycles des éléments… Elle augmente par ailleurs la fragmentation du
territoire par la présence de barrières écologiques. Enfin, elle favorise en ville la formation
d'îlots de chaleur.

Selon les dernières données disponibles(b), relativement incertaines, le taux


d’imperméabilisation des sols en Wallonie était de 7,2 % en 2007, soit une superficie
imperméabilisée de près de 122 000 ha. Ce taux variait cependant sensiblement entre les
communes wallonnes (de 3,7 % à 26,4 %). Un projet de cartographie des surfaces
imperméabilisées en Wallonie au moyen de technologies spatiales et aéroportées est en cours
d'élaboration. Son terme est programmé pour 2025.

Limiter l’imperméabilisation passe par limiter l’artificialisation [1], qui concernait entre 11 % et
16 % du territoire wallon en 2020. Lorsque limiter l'imperméabilisation n’est pas possible, les
sols déjà artificialisés devraient être remobilisés en priorité plutôt que de nouvelles terres.
L’objectif européen "no net land take" vise à stopper toute augmentation nette de la surface
artificialisée dès 2050. En adoptant en 2019 le Schéma de développement du territoire (SDT),
dont la date d'entrée en vigueur reste à déterminer, le Gouvernement s’est engagé à atteindre
cet objectif en programmant de réduire la consommation des terres non artificialisées à
6 km2/an d’ici 2030 et de tendre vers 0 km2/an à l’horizon 2050. Sur la période 2015 - 2020,
cette consommation était de 11 km2/an.

Près de 40 000 ha potentiellement touchés par une pollution locale

La pollution locale des sols, dont les sources sont identifiables et localisables, est une autre
cause de dégradation des sols en Wallonie comme partout en Europe. Dans la plupart des cas,
la pollution du sol est l’héritage de pratiques du passé qui ne tenaient pas suffisamment
compte des enjeux environnementaux. Aujourd'hui, des mesures sont en place pour éviter
toute nouvelle pollution, notamment dans le cadre des permis d'environnement et du décret
relatif à la gestion et à l'assainissement des sols, dit décret "Sols".
Les enjeux de la pollution locale des sols sont à envisager à plusieurs niveaux :

 risques pour la santé humaine (via diverses voies d’exposition : ingestion de particules de sol,
ingestion d’aliments produits sur des sols contaminés, ingestion d’eau transitant par des
canalisations enterrées dans des zones polluées, inhalation de polluants volatils présents
dans les sols ou dans l’eau, contact avec des polluants présents dans les sols ou l’eau via la
peau…) ;
 risques pour les eaux souterraines (migration des polluants) ;
 risques pour les écosystèmes (toxicité pour les organismes vivants à tous les niveaux de la
chaine alimentaire) ;
 frein au redéveloppement économique local (manque d’attrait pour les investisseurs, gel des
terrains à vocation économique…).

La gestion de ces pollutions est encadrée par le décret "Sols" qui applique le principe du
pollueur-payeur. Le passif est particulièrement important en Wallonie du fait de son riche
passé industriel. Selon la Banque de données de l'état des sols (BDES), une attention
particulière doit être portée à 39 500 parcelles cadastrales, couvrant une superficie de près de
40 000 ha (2,3 % du territoire, 15 % de la superficie artificialisée) qui ont déjà fait, ou doivent
encore faire l'objet de démarches de gestion du sol (données au 31/03/2021). Il peut s'agir de
friches industrielles, d'anciennes stations-services, d'anciens dépotoirs, de sites dont les
activités passées ou en cours sont susceptibles de polluer le sol ou les eaux souterraines…
Une fois assainies, c'est-à-dire rendues compatibles avec un certain usage du sol (normes
différentes selon qu'il s'agit d'un usage résidentiel, récréatif, industriel…), ces parcelles restent
l'objet d'une attention en raison de l'évolution possible des normes de qualité des sols ou en
prévision d'éventuels travaux impliquant un remaniement des terres ou d'éventuels
changements d'usage qui remettraient en question leur statut.
Des phénomènes de pollution diffuse difficiles à maîtriser

Les sols sont également soumis à des phénomènes de pollution diffuse, dont les sources ne
sont généralement pas attribuables à un émetteur responsable. Cette pollution, généralement
faible mais à grande échelle, peut être le résultat :

 de retombées de poussières sédimentables à proximité d'installations émettrices (sidérurgie,


cimenteries, fours à chaux, carrières, métallurgie, traitement des métaux, chimie,
incinérateurs…), qui font l'objet d'un suivi par l'Institut scientifique de service public (ISSeP)
et l'Agence wallonne de l'air et du climat (AwAC). Ces retombées sont globalement en
diminution depuis les années 2000 grâce à la baisse ou l'arrêt de certaines activités et
l'application de nouvelles conditions d’exploiter (permis d'environnement), le
développement de nouvelles technologies (filtres plus efficaces, nouveaux procédés
industriels, remplacement de certains composés…). Des retombées en éléments traces
métalliques sont toutefois observées localement certaines années à des niveaux élevés. Il est
cependant difficile de faire la part des choses entre ces retombées et les éléments traces
métalliques historiquement présents dans le sol et formant une concentration de fond ;
 de retombées de polluants atmosphériques après déplacements sur de longues distances (de
l'ordre de 100 km ou plus). Parmi les polluants concernés, on peut citer en particulier les
polluants soufrés et azotés, qui constituent une cause importante de dégradation des
écosystèmes par acidification et eutrophisation (excès de nutriments), en induisant
notamment des déséquilibres nutritionnels chez les végétaux. En 2015, la situation n'était
plus problématique que pour l'azote, dont la charge critique [2] du point de vue de
l'eutrophisation était dépassée pour 6 % des surfaces forestières (35 000 ha) et 95 % des
surfaces d’autres écosystèmes de végétation semi-naturelle (landes, marais, tourbières…)
(11 000 ha), milieux relativement rares en Wallonie ;
 de pollutions dues aux activités agricoles (apports aux sols de pesticides, d'engrais,
d'effluents d'élevage, de boues de stations d'épuration collectives…), qui peuvent entrainer
des phénomènes d'enrichissement des sols en éléments indésirables (cadmium dans le cas
des engrais phosphatés p. ex.) et la présence dans l'environnement de substances pouvant
perturber la faune et la flore terrestre et aquatique (pesticides ou résidus d'antibiotiques
p. ex.), bien au-delà des superficies traitées ;
 de pollutions dues à la valorisation non contrôlée de certains déchets sur ou dans les sols lors
d’activités de remblayage menées à grande échelle ou de manière généralisée (terres
excavées, sédiments, boues de dragages…).

La lutte contre les phénomènes de pollution diffuse passe par le contrôle et la diminution des
émissions de polluants atmosphériques, le suivi règlementaire approprié des matières pouvant
être valorisées sur les sols, la baisse des quantités d'intrants utilisés en agriculture associée à
l'amélioration de leur qualité, et des modalités d'utilisation qui minimisent les pertes par
volatilisation, ruissellement vers les eaux de surface et migration vers les eaux souterraines. Si
certaines politiques visant l'air (Plan air climat énergie 2016 - 2022 p. ex.) ou l'eau
(Programme de gestion durable de l'azote en agriculture, Plans de gestion des districts
hydrographiques p. ex.) y contribuent, la lutte contre la pollution diffuse sur et dans les sols ne
fait pas l'objet d'une législation spécifique, sauf en ce qui concerne les boues de stations
d’épuration dont l’utilisation sur ou dans les sols est règlementée depuis 1995 et les terres
excavées dont la gestion et la traçabilité sont règlementées depuis 2018. Dans les autres cas, la
pollution diffuse est abordée de manière indirecte via les législations relatives au permis
d’environnement, à la gestion des déchets, à la gestion et à l'assainissement des sols, et aux
pesticides.

Des teneurs trop faibles en matière organique dans la plupart des sols cultivés

La présence en quantité suffisante de matière organique (MO) dans les sols est essentielle
pour des questions de fertilité (nutriments), de biodiversité (habitats, source d’énergie), de
structure des sols (aération, résistance à l’érosion, à la battance [3], à la compaction), de
circulation de l’eau (infiltration, rétention), de stockage de carbone (lutte contre les émissions
de gaz à effets de serre) et d’immobilisation/dégradation de certains polluants (effet filtre).
Les teneurs en MO, estimées par les teneurs en carbone (C), suivent globalement un gradient
croissant du nord-ouest au sud-est de la Wallonie, reflétant les variations géographiques en
termes d’occupation et d'utilisation du sol, de type de sol et de climat :

 au nord-ouest et au centre de la Wallonie (Région limoneuse, Région sablo-limoneuse et


Condroz), on trouve une proportion plus élevée de sols sous cultures, dont les teneurs en
MO sont plus faibles en raison d'un apport de MO insuffisant pour compenser les pertes par
minéralisation, par érosion des couches superficielles de sol ou par exportation de terre avec
les récoltes ;
 au sud et à l'est de la Wallonie (Ardenne, Haute Ardenne, Région herbagère), on trouve une
proportion plus élevée de prairies permanentes et de forêts dont les sols sont plus riches en
MO. Sous prairie, cela s'explique par une rhizosphère[4] plus dense que sous culture, favorable
à la production de MO, et par l’absence du labour qui a tendance à accélérer les pertes par
minéralisation. Sous forêt, cela s'explique par des apports de MO fraîche chaque année grâce
à la litière (feuilles mortes surtout) et ses produits de décomposition. Par ailleurs, le climat
plus froid et plus humide à plus haute altitude (Ardenne, Haute Ardenne) ralentit l’activité
biologique des sols, d’où une décomposition et une minéralisation plus lentes de la MO qui
tend à s’accumuler.

Sur la période 2015 - 2019, les sols sous cultures (25 % du territoire wallon) présentaient une
teneur moyenne en carbone de 13 g C/kg et les sols sous prairies permanentes (18 % du
territoire wallon) une teneur moyenne de 37 g C/kg. Pour les sols forestiers (33 % du territoire
wallon), cette teneur est généralement supérieure à 40 g C/kg. Plusieurs critères peuvent être
considérés pour établir un seuil de teneur minimale en MO pour un bon fonctionnement des
sols. L'un d'entre eux, critique pour le risque d'érosion, est la stabilité des agrégats sous
l'action des eaux pluviales. Des agrégats stables garantissent notamment le maintien d'une
bonne porosité du sol nécessaire à la circulation de l'eau, aux échanges gazeux et à l'activité
biologique. Selon ce critère, 90 % des superficies sous cultures en Wallonie (près de
375 000 ha, soit environ 22 % du territoire) présentent des teneurs trop faibles en MO
(< 20 g C/kg) car susceptibles d'entrainer un risque d'instabilité des agrégats. Sous prairies
permanentes, le problème est marginal puisqu'il concerne 1,4 % des superficies, soit moins de
0,3 % du territoire. Les sols forestiers ne sont pas concernés.

Des réflexions sont actuellement menées au Service public de Wallonie (SPW)


Environnement pour encourager les pratiques agricoles favorisant l'augmentation des teneurs
en MO des sols sous cultures. Ces pratiques sont connues :

 couverture végétale des sols plus dense et plus pérenne (cultures intermédiaires, prairies
temporaires, agroforesterie[5], restauration de prairies permanentes…) ;
 retour au sol de résidus ou coproduits de cultures et apport de MO (effluents d’élevage,
composts, digestats, boues de stations d'épuration valorisables…) ;
 diversification culturale, allongement des rotations, techniques culturales favorisant une
bonne structure des sols et une faible érosion (travail limité du sol p. ex.).

Ces pratiques ont le double avantage d'améliorer les propriétés physiques, chimiques et
biologiques des sols et d'accroitre le stockage de carbone dans les sols, bénéfique dans le
cadre de la lutte contre les changements climatiques. Une partie des émissions de CO2 pourrait
en effet être absorbée grâce à la généralisation des pratiques agricoles citées plus haut, dites
"stockantes". Les données actuellement disponibles(c), qui demandent une actualisation,
indiquent toutefois pour la Belgique un potentiel de stockage relativement faible (de 0,5 à
0,9 % des émissions totales de gaz à effet de serre de 1990, soit 5 à 9 % des émissions du
secteur agricole). À côté de ces pratiques, le maintien des forêts et prairies permanentes pour
conserver les stocks de carbone existants est indispensable.

Par ailleurs, un suivi plus fin de la dynamique du carbone dans les sols par des analyses de sol
spécifiques permettrait d'appliquer des mesures correctrices dès les premiers signes d'une
insuffisance. Bien que leurs modes opératoires soient connus, ces analyses ne sont pas encore
proposées aux agriculteurs par les laboratoires provinciaux d'analyses de sol.

Une érosion trop élevée sur 59 % des sols sous cultures

L’érosion des sols par les eaux pluviales et l'entrainement par ruissellement de leurs
constituants vers les cours d'eau sont des processus naturels fortement accentués par certaines
pratiques agricoles. Les conséquences sont multiples : pertes en sol, baisse de fertilité, dégâts
aux cultures, risque de coulées boueuses et d’inondations, altération de la qualité des eaux de
surface et accumulation de sédiments dans les cours d’eau, entrave à la navigation…
Le problème concerne plus spécialement les sols sous cultures, plus sensibles à l’érosion que
les sols sous couvert végétal permanent (forêts, prairies). Les pertes estimées en sols
dépassent 5 t/(ha.an) sur environ 59 % de la superficie des sols sous cultures (près de
240 000 ha), et 10 t/(ha.an) sur 23 % de celle-ci (près de 92 000 ha) (2010 - 2019). Or on
considère qu'au-delà de 5 t/(ha.an), les pertes sont incompatibles avec le maintien à long
terme de toutes les fonctions que remplissent les sols. Ces pertes sont plus élevées dans les
régions de grande culture (Région limoneuse, Région sablo-limoneuse et Condroz). Cela
s'explique par (i) la présence de cultures sarclées (pomme de terre, betterave, maïs) peu
couvrantes au printemps, saison où les pluies sont généralement plus érosives, et (ii) la teneur
en matière organique dans les sols agricoles généralement trop faible. La majeure partie des
quantités de sol érodé est redéposée ou retenue par divers obstacles (creux, végétaux…) avant
d'atteindre un cours d'eau. Environ 12 % y parviennent, avec des conséquences négatives pour
les écosystèmes aquatiques : excès de nutriments (azote, phosphore), apports de matières en
suspension et de polluants, augmentation des quantités de sédiments… Ces estimations ne
concernent pas les phénomènes aigus d'érosion linéaire (creusement de ravines…) ou en
masse (coulées boueuses…) qui entrainent les dommages les plus visibles et dont l'ampleur, la
fréquence et la localisation ne font pas l'objet d'un suivi statistique.

Lutter contre l'érosion passe par :

 le maintien d'une bonne structure des sols favorisant la stabilité des agrégats et l'infiltration :
teneur suffisante en matière organique, travail du sol minimisant le risque de compaction… ;
 la protection des sols par un couvert végétal : mise en place de cultures de couverture après
la récolte principale (actuellement obligatoire sur sol en pente de plus de 10 %), gestion
adaptée des rotations culturales… ;
 la gestion des mouvements de l'eau : (i) ralentissement du ruissellement grâce à des
obstacles (bandes enherbées – obligatoires en cas de cultures sarclées –, fossés, talus,
haies…) et à des zones de stockage temporaires (mares, zones humides, déversoirs…),
(ii) orientation des flux (chenaux…) vers les cours d'eau, étangs ou collecteurs.

De telles mesures sont reprises dans divers plans (Plans de gestion des districts
hydrographiques, Plans de gestion des risques d'inondation) et législations (conditionnalité
des aides agricoles européennes dans le cadre de la Politique agricole commune, Code wallon
de l’agriculture) mais ne sont pas encore suffisamment généralisées, la plupart d'entre elles
étant non contraignantes. Une cellule d’expertise et de conseil en matière de pratiques anti-
érosives est également en place en Wallonie (cellule GISER).

Des sols compactés sous l'effet d'engins agricoles et sylvicoles

La compaction est un phénomène de détérioration de la structure des sols par pression


mécanique, surtout lié au passage d’engins lourds. Elle a lieu lorsque la pression dépasse un
certain seuil au-delà duquel le sol perd son comportement élastique et ne parvient pas à
restaurer sa porosité initiale. Cela se produit d'autant plus facilement que les constituants des
sols sont fins (argile, limons fins), que les sols sont mal structurés, pauvres en MO et humides
(entre octobre et mars globalement). Des classes de sensibilité à la compaction dans les
horizons profonds (40 cm) ont été attribuées aux sols wallons. Globalement, les zones les plus
sensibles sont constituées par les sols limoneux peu caillouteux de certaines parties de
l'Ardenne.

La compaction peut entraîner une baisse des rendements agricoles, affecter la vitalité des
peuplements forestiers et réduire la capacité d’infiltration des eaux pluviales avec pour
conséquence des risques accrus d’érosion, d’inondation et de pollution des eaux de surface.
La prévention repose sur des bonnes pratiques, qui ne font pas l'objet d'une législation
particulière[6] :

 des adaptations techniques visant à diminuer la pression exercée sur le sol (baisse de la
pression des pneus avec télégonflage afin de faciliter l’ajustement entre sol et route, pneus
larges, chenilles…) ;
 l’organisation optimale des travaux (prise en compte de la teneur en eau des sols dans la
planification, limitation des charges et du nombre de passages, organisation du trafic limitant
la compaction à des bandes de sol déterminées, layon de débardage en forêt…) ;
 l’adaptation des méthodes de labour ;
 la maitrise de l’état physique des sols (teneur en MO suffisante, drainage éventuel, recours
aux cultures de couvertures…).
Des sols trop acides sous de nombreuses forêts

L'acidification des sols touche particulièrement les sols forestiers. Il s'agit d'un phénomène
naturel qui a été accentué par les retombées atmosphériques de substances acidifiantes
(oxydes d'azote et de soufre) liées aux activités humaines. Ces retombées ont été
problématiques jusque dans les années '90 ("pluies acides") mais ne le sont plus aujourd'hui,
en raison de la forte diminution des émissions de ces substances à l'échelle européenne. Les
sols forestiers, dont l'acidité n'a généralement pas été neutralisée par des pratiques de
fertilisation (chaulage p. ex.) contrairement aux sols agricoles, gardent toutefois la trace de
ces retombées.

Les conséquences de l'acidification, mesurée par l'évolution du pH des sols, sont une perte
d'éléments nutritifs (calcium, magnésium…), la dissolution des minéraux du sol et la
libération d'aluminium et de manganèse, toxiques pour les végétaux dans certains sols sous
certaines valeurs de pH. Ces phénomènes, naturels mais accélérés dans la 2ème moitié du
20ème siècle, ont largement contribué au dépérissement des forêts observé sous nos latitudes
dans les pays industrialisés au cours des années '80 et '90. Pour la période 1994 - 2012, 75 %
des sols sous forêt présentaient un sol acide dont le pHeau était inférieur à 4,5, seuil de
contrainte pour la grande majorité des essences, et 10 % présentaient un pHeau inférieur à 4,0,
seuil sous lequel peuvent apparaître des phénomènes de toxicité dus à l'aluminium ou au
manganèse.

Une biodiversité des sols exceptionnelle, méconnue et menacée

Plusieurs facteurs font pression sur la biodiversité du sol, entendue comme la diversité des
gènes, des espèces vivant dans les sols et des communautés qu'elles forment. Ces facteurs sont
les suivants : agriculture intensive (apports élevés d'intrants, monocultures ou rotations
courtes, faible apport de MO, travail du sol profond et systématique…), perte de MO, érosion,
compaction, artificialisation, imperméabilisation, pollution des sols, soit l'ensemble des
phénomènes de dégradation des sols déjà cités, auxquels il faut ajouter les changements
climatiques et les espèces invasives, y compris à l'échelle microbienne. Or la biodiversité dans
les sols, qui dépasse largement la biodiversité au-dessus des sols, particulièrement à l'échelle
microbienne, joue un rôle majeur dans plusieurs fonctions des sols (minéralisation de la MO
et formation de MO stable, cycles des nutriments, développement de la structure des sols,
régulation des espèces et des populations, réservoir de ressources génétiques et
pharmaceutiques), elles-mêmes essentielles à la fourniture de plusieurs services rendus par les
sols. On s'aperçoit aujourd'hui que la redondance fonctionnelle, c'est-à dire le fait que
plusieurs espèces seraient en quelque sorte interchangeables car capables de réaliser une
même fonction, n'est pas aussi opérante qu'on le pensait. Des recherches récentes indiquent
par exemple une spécialisation considérable parmi les décomposeurs microbiens.

La biodiversité des sols et les interactions complexes entre les organismes des sols restent
aujourd'hui largement méconnues et les données manquent en Wallonie pour dresser un état
des lieux. Des indicateurs de la qualité biologique des sols ont cependant été mis au point et
proposés notamment aux laboratoires d’analyse des sols agricoles en complément des
analyses physico-chimiques classiques. Même si elles doivent encore pouvoir être mises en
œuvre par ces laboratoires et qu’elles restent assez globales dans leur mesure de la vie
biologique des sols, ces analyses de la qualité biologique pourraient progressivement
alimenter des bases de données et mener à la constitution de référentiels au niveau de la
Wallonie. Sur le plan législatif, la biodiversité des sols ne fait pas l'objet d'attention spécifique
pour le moment.

De nombreux défis pour l'avenir et la perspective d'une


politique européenne
Les risques de dégradation des sols et leurs impacts, illustrés dans les paragraphes précédents
par quelques données clés, indiquent que plusieurs mesures devraient être renforcées ou mises
en place pour une véritable protection des sols. Parmi les multiples défis pour l'avenir, on
pourrait pointer plus spécialement :

 la maitrise de la consommation en sol, y compris en poursuivant la gestion des sols pollués,


dans un contexte de demande toujours croissante ; ce point est crucial en raison du
caractère non renouvelable des sols et des conséquences irréversibles de
l'imperméabilisation ;
 l'augmentation des teneurs en MO dans les sols agricoles, en maitrisant les effets
secondaires éventuels de certains apports (émissions de gaz à effet de serre, flux de nitrate
vers les eaux, pollution diffuse des sols par épandage de matière organique inadaptée…) ; ce
point est particulièrement important en raison du rôle central de la MO dans les sols ;
 la lutte contre les phénomènes de pollution diffuse qui, dans certains sols et pour certains
polluants, peuvent entrainer des phénomènes d'accumulation à long terme, avec des pertes
de qualité (et donc d'aptitude à certains usages) irréversibles ; ce point mérite une attention
particulière dans le contexte du développement de l'économie circulaire : la valorisation de
certaines matières sur les sols présente un intérêt agronomique pour autant que la qualité
de ces matières et la capacité des sols récepteurs soient bien vérifiées, comme c'est le cas
pour les boues de stations d'épuration par exemple.

Dans la poursuite de ces objectifs, une véritable politique intégrée de protection des sols, au
même titre que les politiques visant l'air et l'eau, serait nécessaire. Au niveau européen, une
nouvelle politique dite "EU Soil Strategy for 2030" a été publiée par la Commission
européenne fin 2021. Une première tentative, lancée en 2006, avait dû être abandonnée en
2014 pour des raisons politiques et juridiques, auxquelles a pu contribuer la difficulté à faire
reconnaître l’importance des sols au même titre que l'air ou l'eau. La nouvelle stratégie établit
un cadre comportant des mesures concrètes pour la protection, la restauration et l'utilisation
durable des sols. Cette stratégie vise notamment à augmenter la teneur en MO des sols
agricoles, à restaurer les terres et les sols dégradés et à faire en sorte que, pour 2050, tous les
écosystèmes "sols" soient en bon état. Une nouvelle législation européenne sur la santé des
sols devrait être proposée en 2023. Cette nouvelle initiative en complète d'autres, comme
celles du Pacte vert pour l'Europe (European Green Deal), de la Stratégie de l’Union
européenne en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030 et de la Stratégie de la ferme à la
table (Farm to Fork Strategy).

Toujours au niveau européen, plusieurs autres initiatives montrent une meilleure prise en
compte des sols. Parmi les plus récentes, on peut citer la création en 2020 d'un Observatoire
européen des sols et la définition d'une politique "Prendre soin des sols, c'est prendre soin de
la vie", portefeuille d'actions au sein du programme-cadre de recherche et innovation
"Horizon Europe" pour la période 2021 - 2027.

En Wallonie, les efforts se sont concentrés ces dernières années sur le développement des
outils nécessaires à la mise en œuvre du décret "Sols" visant essentiellement la gestion des
sols potentiellement pollués. Des financements supplémentaires (Plans Marshall) ont
également été alloués à la réhabilitation de friches industrielles. Dans d'autres domaines,
divers projets ont permis d'améliorer la connaissance de l'état des sols (indicateurs de qualité
biologique des sols, carte des teneurs en matière organique, carte des concentrations de fond
en éléments traces métalliques, carte de sensibilité à la compaction, état des sols urbains…)
ou de développer de nouveaux outils (gestion des risques liés à l'usage de jardins potagers,
sélection des meilleures techniques d'assainissement…).

Pour l'avenir, le Plan de relance de la Wallonie comprend 12 mesures visant spécifiquement


les sols. Le Gouvernement wallon souhaite notamment mettre en place un meilleur suivi des
stocks de carbone et de la qualité biologique des sols, renforcer la filière de conseil relative à
la qualité des sols (laboratoires d’analyse, conseillers…), cartographier l'imperméabilisation,
tester et évaluer la faisabilité de techniques de limitation de l'imperméabilisation et accélérer
la réhabilitation des décharges les plus problématiques.

[1] L’artificialisation est le fait de soustraire des surfaces de leur état naturel, forestier ou agricole, qu’elles soient
ensuite bâties ou non et revêtues ou non.

[2] Quantité maximale de dépôts atmosphériques de polluants qu'un écosystème peut assimiler sans effets
indésirables à long terme

[3] Dégradation de la structure des sols sous l'action des gouttes de pluie, entrainant la formation d'une croûte de
surface s'opposant à l'infiltration

[4] Ensemble des microrégions du sol en contact avec les racines. Le sol rhizosphérique présente une richesse
particulière en composés organiques, favorable à une forte activité microbienne.

[5] Association d'arbres et de cultures ou d'animaux sur une même parcelle

[6] À noter cependant, pour les forêts domaniales, l'interdiction de causer des dégâts aux sols

Références

(a) Feller C, de Marsily G, Mougin C, Pérès G, Poss R, Winiarski T, 2016. Le sol, une merveille sous nos pieds. Éditions

Belin : Paris, France.

(b) ULB - IGEAT - ANAGÉO, 2015. Cartographie des surfaces imperméables en Wallonie (CASIM). Rapport final. Étude

réalisée pour le compte du SPW -DGO3 - DRCE.

(c) Dendoncker N, Van Wesemael B, Rounsevell MDA, Roelandt C, Lettens S, 2004. Belgium’s CO 2 mitigation potential

under improved cropland management. Agriculture, Ecosystems and Environment 103, 101-116. q

Sources

ISSeP ; SITEREM ; SPF Finances - AGDP (base de données Bodem/Sol) ; SPW - AwAC ; SPW Agriculture - DA ; SPW

Environnement - DEE ; SPW Environnement - DEMNA ; SPW Environnement - DNF ; SPW Environnement - DRCE ; SPW

Environnement - DSD ; Statbel (SPF Économie - DG Statistique) ; UCLouvain - ELI - TECLIM & REQUASUD (licence
A09/2016) ; ULiège-GxABT - Unité BIOSE (modèle EPICgrid)

Remerciements

Patrick ENGELS (SPW Environnement - DEMNA) ; Esther GOIDTS (SPW Environnement - DSD)

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Les agriculteurs sont les premiers concernés


par ces risques. Quels sont-ils précisément ?
L’expertise collective confirme qu’il existe une présomption forte de lien entre
l’exposition professionnelle aux pesticides et sept pathologies : le myélome
multiple (un cancer du sang), le cancer de la prostate, la maladie de Parkinson, les
troubles cognitifs, les lymphomes non hodgkiniens (un autre cancer du sang), la
bronchopneumopathie chronique obstructive et la bronchite chronique. Des liens
sont suspectés pour d’autres maladies, mais les preuves sont moins fortes. Il s’agit
notamment de la maladie d’Alzheimer, des troubles anxiodépressifs, de certains
cancers touchant notamment la vessie ou le rein, de l’asthme et des sifflements
respiratoires, et enfin des pathologies de la thyroïde.
Quels sont les risques lorsque l’exposition aux
pesticides a lieu in utero ou durant la petite
enfance ?
Là aussi, il existe de nombreuses études, notamment de type épidémiologique, qui
permettent de conclure à une présomption forte de lien entre une exposition in utero
ou durant l’enfance et le risque de certains cancers, notamment les leucémies et les
tumeurs du système nerveux central, qui sont les cancers pédiatriques les plus
fréquents. Par ailleurs, un certain nombre d’études suggèrent que l’exposition à
certains insecticides augmente le risque de troubles du comportement et d’altération
des capacités motrices, cognitives et des fonctions sensorielles de l’enfant.

Qu’en est-il pour les personnes habitant à


proximité de zones agricoles ?
Il est beaucoup plus difficile de déterminer un niveau de risque avec de fortes
preuves. En effet, ces personnes peuvent être contaminées par des substances
répandues sur les cultures, mais ce niveau de contamination est beaucoup plus
difficile à évaluer précisément. On suspecte cependant un lien entre l’exposition
des riverains des terres agricoles et la maladie de Parkinson. De la même façon,
certains comportements évoquant un trouble du spectre autistique chez l’enfant
pourraient être liés à la proximité résidentielle à des zones d’épandage de pesticides
(moins de 1,5 km).

Pesticides : de quoi parle-t-on ?


Les pesticides sont des produits phytosanitaires utilisés en agriculture pour lutter
soit contre des espèces végétales jugées indésirables dans les cultures, soit contre
des organismes nuisibles. Ces produits, qu’il s’agisse de produits encore autorisés
aujourd’hui ou désormais interdits mais qui persistent dans l’environnement,
suscitent de nombreuses inquiétudes concernant leurs effets possibles sur la santé
humaine et plus largement sur la biodiversité.

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