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Le sol

1. Sa genèse
Les 6 facteurs entrant en jeu dans la formation et la nature du sol :
La roche mère.
Les végétaux.
Le climat.
Le relief.
L’activité des êtres vivants du sol.
L’activité de l’humain

Les 3 étapes de sa formation


-Altération de la roche mère par des processus physiques et chimiques.
-Production et incorporation de matière organique par la faune et la flore du sol et minéralisation et
humification de cette matière organique.
-différentiation des différents horizons par lessivage et par brassage par la faune du sol.

2. Sa composition
Cailloux : entre 20 cm et 2 cm - constituant primaire
Graviers : entre 2 cm et 2 mm - constituant primaire
Sables : entre 2mm et 50 μm - constituant primaire
Limons et humus : entre 50 μm et 2 μm - constituant secondaire
Argiles et humus : moins de 2 μm - constituant secondaire
Surface totale des particules d’argile, selon leur type entre 10 et 800 m² par gramme.

Les quantités de ces différents composants définissent la texture du sol.


Ces particules élémentaires sont liées dans le sol par le « complexe argilo-humique » ainsi que par
les hyphes des champignons et les racines des plantes et forment des agrégats.
La quantité d’air entre ces différents agrégats définit la porosité du sol.
l’agencement de ces agrégats et des pores définit la structure du sol.

Le complexe argilo-humique : il s’agit des liaisons chimiques qui se font entre les argiles et les humus qui
sont chacun chargés négativement. Ils sont liés entre eux par des cations de Calcium, de Magnésium, de fer
ou d’aluminium. La qualité d’un sol dépend beaucoup de ce complexe.

Test du boudin
Humectez un peu de terre pour en faire une boule. Si on peut former un boudin de 5 à 10 cm de
long et 5 mm de diamètre c’est qu’il contient plus de 15 % d’argile.
On essaye alors d’en faire un anneau, s’il se brise pendant l’opération c’est qu’il contient entre 15 et
30 % d’argile, s’il ne se brise pas, c’est il en contient plus de 30 %.
Si la texture est douce mais pas forcément malléable et qu’il à tendance à s’effriter c’est qu’il
contient des limons.
s’il s’effrite très vite et qu’on entend ou qu’on sent un crissement sous les doigts, alors il est
sableux.
Test du bocal

Remplissez un bocal à environ


un tiers de son volume avec de
la terre prélevée dans votre
jardin. Remplissez d’eau,
remuez énergiquement pendant
quelques minutes pour bien
désagréger tout les composants
puis laissez reposer. Observez
ensuite la quantité de chaque
composant en comparant
l’épaisseur des couches. Du bas
vers le haut : graviers, sables,
limons et argiles.

3 .Les habitants du sol


Quelques chiffres pour donner une idée, le sol c’est :
260 millions d’invertébrés au m² ce qui fait 1,5 tonnes à l’hectare.
2 à 3 tonnes de bactéries et autres micro-organismes par hectare et de 1000 à 1 million d’espèces
différentes dans seulement 1 gramme de sol.
3 à 4 tonnes de mycélium par hectare et 200 km de filaments par m².
jusqu’à 4 tonnes de vers de terre par hectare…
Les organismes vivant dans le sol vont interagir entre eux et sur leur habitat et avoir des
répercussions sur les propriétés physiques et chimiques du sol. Ils structurent les sols en créant des
galeries et en produisant des déjections. Les vers de terre par exemple vont favoriser l’infiltration de
l’eau dans le sol. Le nombre de leurs galeries peut être de 1000 à 1500 par m² pour une longueur
d’environ 1 km. Ils transforment la matière organique et recyclent les nutriments. Ils régulent les
populations de ravageurs et enfin, ils peuvent dégrader les contaminants industriels tels que les
métaux lourds.
De par toutes ces fonctions, les organismes du sol maintiennent voire améliorent les
rendements et la qualité des cultures et la qualité des sols.

4. Comment rendre, maintenir ou renforcer la fertilité d’un sol


De par les récoltes, les cultures emportent avec elles les éléments nutritifs contenus dans le
sol. Si on ne les restitue pas, d’une manière ou d’une autre le sol finira par s’épuiser. De plus,
l’érosion hydrique et éolienne et le lessivage contribuent aussi à cet épuisement.

De nombreuses propriétés chimiques, physiques et biologiques du sol sont fortement


dépendantes de la teneur en matière organique comme l’agrégation et la porosité du sol qui
conditionnent le développement du système racinaire et la nutrition hydrique et minérale des plantes
mais aussi le ruissellement et l’érosion. D’un point de vue chimique, la matière organique est une
réserve, elle fixe et échange les différents éléments minéraux contenus dans le sol et évite ainsi leur
lessivage vers les nappes phréatiques. Enfin la matière organique est une ressource énergétique pour
la faune, la flore et les micro-organismes du sol qui interviennent eux-mêmes sur les propriétés du
sol.
Les apports que nous pouvons faire sont de différents types :
-les amendements visent à améliorer les propriété physiques, chimiques et organiques du sol.
-les engrais servent à nourrir directement les végétaux.

Il y a des engrais et amendements minéraux, issus généralement de la chimie de synthèse,


d’autres organiques qui sont d’origine animale ou végétale et d’autres qui sont dits organo-minéraux
qui sont des effluents d’élevage comme les purins ou des boues de station d’épuration et autres
déchets de l’industrie agro-alimentaire.

Si ces dernières peuvent être intéressantes (car les sols sont de bons dépolluant et que si cette
matière existe, il faut bien en faire quelque chose), le moindre surdosage peut entraîner des
pollutions catastrophiques (eutrophisation des rivières, marées vertes…). De plus, certains de ces
produits contiennent des antibiotiques et des perturbateurs endocriniens pouvant être très néfastes
pour la santé humaine et l’environnement.

L’apport d’engrais minéraux pourrait lui aussi être intéressant pour la production végétale sur
le court terme (la production pendant la révolution verte à été multiplié par 10) mais cela entraîne à
la longue : pollution des rivières, des nappes phréatiques, acidification ou salinisation des sols. Cette
solution n’est donc pas non plus la meilleure si l’on veut prendre soin de l’environnement et de notre
avenir.

Reste enfin la fertilisation strictement organique. Cette pratique est encore assez peu
développée dans la grande agriculture car elle demande de grandes quantités de matières (fumiers,
composts ou résidus de récoltes) mais quand elle est disponible, les avantages qu’elle procure au
niveau du stock de matière organique des sols sont incomparables.

Au delà du sol, un indice à prendre en compte quand on veut ajouter de la matière à son sol,
quelle qu’elle soit, c’est le coût total de cette matière et la durabilité de cette solution. Les quelques
questions à se poser à ce moment là seront par exemple :
- Es-ce que je dois acheter ce produit, et quel est donc son prix ?
- Es-ce que je dois prendre mon véhicule pour aller chercher ce produit ? À quelle distance, avec
quel véhicule, combien de carburant… ?
- Es-ce que si je n’en trouve plus ailleurs, je suis capable de produire moi même cette matière ?
- Et une question qui s’adapte à de nombreuses situations : es-ce que si tout le monde utilisait cette
matière, ce serait durable pour l’environnement et pour l’humain ?

5. Les engrais verts


(Cette partie est un résumé, ce thème pourrait faire a lui seul l’objet d’un cours...)

C’est quoi ?
La technique des engrais verts est pour moi la façon la plus naturelle de rendre son sol vivant et
fertile. Il s’agit d’une méthode culturale, autrement dit, d’une façon de cultiver une ou plusieurs
plantes, qui peut être utilisée avec de nombreuses espèces de plantes différentes et ne concerne pas
un groupe de plantes en particulier. En voici une définition simple :
Un engrais vert est une culture dont l’ensemble de la production finale sera laissé au sol, rien ne sera
exporté, récolté ou consommé.

Les différents intérêts des engrais verts


Les intérêts des engrais verts sont multiples, on peut les utiliser pour :
- Structurer ou décompacter. (avoine, seigle, luzerne, radis fourrager...)
- Nettoyer, désherber et protéger le sol du soleil et de la pluie (sarrasin, seigle, moutarde, phacélie..)
- Enrichir en matières organiques et, à terme, minérales. (légumineuses, brassicacées, moutarde,
seigle, avoine, tournesol, sorgho, maïs...)
- Attirer la faune auxiliaire, pollinisateurs et autres. (phacélie, fabacées, brassicacées)
- Perturber les « ravageurs » grâce a des plantes aromatiques.
- Embellir son jardin.

Quand et comment les utiliser


Divers critères seront à prendre en compte quand vous voudrez semer des engrais verts :
- Selon la plante que vous utilisez, la saison de semis ne sera pas la même.
- Selon la culture avant ou après votre engrais vert, vous ne pourrez pas utiliser la même famille de
plante ( sauf si vous ne pratiquez aucune organisation de rotation)
- Selon la nature de votre sol, tout ne poussera pas correctement.

Après semis, les plantes seront cultivées jusqu’au moment ou on pourra soit simplement les faucher
pour les laisser sur le sol en guise de paillage ou les broyer voire les enfouir dans les quelques
premiers centimètres du sol. Il est généralement conseillé de faire cela avant que les plantes ai pu
produire des graines pour éviter qu’elles se ressèment. Personnellement, le fait qu’elles se sèment un
peu partout dans mon jardin ne me dérange généralement pas.

Voici un tableau qui indique les périodes de semis pour certaines espèces, ainsi que la période de
présence de la plante et le moment ou il faudrait la traiter (faucher, broyer, enfouir ou autre...)

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