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LE SOL

une usine vivante

LES CARACTÈRES DU SOL ...

SES CONSTITUANTS ...

DIFFÉRENTS TYPES DE SOL ...

… à la demande de certaines personnes présentes lors des journées alternatives aux produits « phyto » ...
1ère partie

ÉTUDE PHYSIQUE DU SOL


L’information présente est tirée de mon livre « Équilibre naturel au jardin ».
La production végétale, source de la vie humaine comme de la vie animale,
est sous la dépendance des conditions du milieu.

L’étude de ces conditions constitue l’écologie.

Les facteurs écologiques sont le climat et le sol.

Cette information portera essentiellement sur le sol parce qu’il est le


premier élément du travail cultural.

De plus, c’est le sujet qui m’a été demandé d’être traité par certaines
personnes présentes lors des journées alternatives aux produits « phyto »
Les propriétés physiques du sol sont dominées par des
systèmes non homogènes dans lesquels les particules sont
de tailles différentes (appelées aussi nature colloïdale) que
sont l’argile et l’humus.

Il est important de connaître les propriétés colloïdales du sol


pour comprendre ce qu’est la fertilisation.

Le sol est, pour l’agriculteur, le Jardinier, le milieu vivant issu


de la transformation de la roche mère sous-jacente, ou des
matériaux d’accumulation : sédiments, alluvions, qui
constituent le sous-sol.

Toute la vie à la surface de la terre est liée à la présence de ce


centimètre d’humus, mélangé à la terre végétale.
Le sol est le résultat de l’action conjuguée :

- du climat ;
- de la végétation ;
- du travail de l’homme qui peut, soit améliorer la fertilité s’il
agit dans le respect des lois de la vie pour activer la vie
microbienne, soit dégrader la fertilité s’il veut ignorer ces lois,
et qu’il altère la vie microbienne.

C’est la raison pour laquelle on peut trouver des terres


superficielles déminéralisées, avec un pH bas, parce que
l’homme aura dégradé l’humus protecteur par l’emploi par
exemple de pesticides ou d’herbicides.
COMPOSITION PHYSIQUE DU SOL

Quatre éléments physiques constituent le sol :

- le sable ;
- l’argile ;
- le calcaire ;
- l’humus.

Ces quatre constituants peuvent être séparés facilement par


des moyens physiques.

Même le calcaire, le fait de l’admettre comme constituant


normal du sol me paraît déjà discutable.

La présence de calcium et de magnésium en quantité


suffisante est nécessaire au maintien de la structure et de la
perméabilité du sol.
Le pH : potentiel des ions hydrogène

L’abondance ou la rareté du calcium dans le sol sont en relation


avec le pH, qui exprime la réaction alcaline ou acide du sol.

Un sol en bon état doit être proche de la neutralité (pH : 6,5 à


7,0).
A pH 7,5, on commence à avoir des difficultés d’assimilation du
phosphore, et une recrudescence des attaques de maladies.

Vous devez donc veiller tout autant à lutter contre l’excès


d’alcalinité que contre l’excès d’acidité, et ce sera souvent plus
difficile de faire baisser un pH trop haut que d’élever un pH trop
faible.

Simple petit rappel :


Les ions hydrogène sont les formes ioniques de l'élément Hydrogène ;
ceci est donné par le symbole H +. Un ion est formé lorsque des
électrons sont éliminés ou ajoutés à un atome. Lorsque des électrons
sont retirés d'un atome, il devient un cation.
Texture du sol

La terre, débarrassée des cailloux et graviers, est formée


d’un ensemble de constituants dont la granulométrie va en
décroissant :

A titre d’exemples:
- sable grossier : de 0,2 à 2 mm
- sable fin : de 0,02 à 0,2 mm
- limon : de 0,002 à 0,02 mm
- argile : diamètre inférieur à 0,002 mm

Classement des sols d’après leur texture (estimation)

Un sol est dit :


- sableux, s’il y a plus de 60 % de sable ;
- limoneux, s’il y a plus de 35 % de limon ;
- argileux, s’il y a plus de 30 % d’argile.
Classement des constituants du sol :

Le sable répondant à la granulation ci-dessus, renferme le plus


souvent de la silice (SiO2), mais aussi du calcaire et des silicates
(groupe de minéraux).

Le limon a les mêmes caractéristiques chimiques.

L’argile est constituée essentiellement de silicate d’alumine ainsi


que d’autres constituants de même granulométrie.
Il y a plusieurs sortes d’argiles et toutes sont formées à l’échelle
moléculaire, de feuillets de silice, alternés avec des feuillets
d’alumine plus ou moins écartés les uns des autres.
La structure feuilletée se retrouve dans les schistes et les
ardoises, et se manifestant d’ailleurs, visible à l’œil nu (dans le
Tarn et Garonne peut être pas, mais facilement rencontrés en
Anjou, en Ardèche, en Corse et dans le Roussillon), quand de
l’argile humide a été soumise à un tassement intense, sans que la
vie du sol rétablisse une structure grumeleuse, caractéristique
d’une terre fertile.
Les constituants physiques, minéraux du sol étant connus,
qu’elle serait la texture idéale d’une bonne terre, d’une terre
franche ?
Une terre franche est une terre résistante à la sécheresse,
perméable à l’humidité, dans laquelle les travaux de culture, de
préparation pour les semis et plantations et les façons
culturales s’effectuent sans difficulté, et où les racines se
développent facilement.

Elle peut avoir à peu près la texture suivante (pour être plus
précis, il faudrait connaître la nature de l’argile et la quantité
d’humus) :

- environ 45 à 70 % de sable ;
- environ 25 à 60 % de limon ;
- environ 10 à 25 % d’argile ;
- environ 2,5 à 4 % d’humus avec un pH de 6,5 à 7,0.
Le calcaire (CO3Ca) sans oublier des sols argilo-calcaires ...
Leur qualité est leur perméabilité, liée au pouvoir floculant du
calcium sur les colloïdes*.

Les terres calcaires sont sèches, poudreuses, peu propices au


développement des racines des plantes.
Une croûte sèche se forme à leur surface par beau temps ; les
pluies les rendent collantes.

L’excès de calcium gêne l’assimilation des éléments eubiotiques :


phosphore, magnésium, fer et autres oligo-éléments.

Elles sont fortement soulevées par les gelées, ce qui cause le


déchaussement des plantes et souvent leur arrachement au
niveau du collet.

Le calcium dans le sol doit être considéré comme élément


d’excrétion, tout excès étant préjudiciable et devant être corrigé
par le pouvoir régulateur rééquilibrant de l’humus.
Les colloïdes* : le sol contient des colloïdes, substances
importantes pour la nutrition des végétaux et la structure des
sols.

Les plantes, tirent du sol l'eau et les sels minéraux qui leur sont
nécessaires. Les racines absorbent les éléments minéraux sous
forme d'ions, soit à partir de la solution du sol, qu'ils soient libres
ou piégés dans des complexes organiques ou des colloïdes du
sol.

Les colloïdes peuvent être dispersés ou floculés. Les micelles*


des colloïdes sont entourées d'une couche dense de charges
électriques négatives pour l'argile et l'humus.

Une micelle* (nom féminin dérivé du nom latin mica, signifiant


«parcelle») est un agrégat sphéroïdal* de molécules amphiphiles,
c'est-à-dire de molécules possédant une chaîne hydrophile (tête
polaire) dirigée vers le solvant et une chaîne hydrophobe (queue)
dirigée vers l'intérieur.
Un agrégat sphéroïdal* est ce qui permet de mélanger et de faire
réagir des ions dans l’eau.
Dans le sol, des colloïdes argileux dispersés sont incapables de
maintenir soudés des agrégats terreux.
La structure du sol se dégrade sous l'effet de la pluie. On dit
qu'elle est instable.

Le sol devient compact et asphyxiant. En revanche, des


colloïdes argileux floculés ne se mélangent pas avec l'eau et
gardent des micelles agglutinées. Cela maintient soudés les
agrégats terreux.

La structure du sol résiste aux effets dégradants de la pluie :


elle est stable. Le sol reste aéré et favorable à la nutrition
végétale.
L’humus :
Passionné d’agronomie depuis plus de trente ans, j’essaye de perfectionner
ma pratique du jardinage, et je crois que ce chapitre sur l’humus est sans
doute le plus délicat à écrire car il s’apparente à tous les problèmes de la
nutrition végétale, du maintien et de la protection de la vie.

La matière organique du sol est l’aliment de la vie microbienne. La matière


végétale, à l’état brut répartie sur le sol, utilisable par les micro-organismes,
est décomposée très lentement par ces derniers.

Au contraire si cette matière végétale (paille de céréales, légumineuses,


BRF …) est broyée (c’est à dire laissant apparaître une multitudes d’entrées
pour les bactéries, les champignons …), elle devient un stimulant sur la
croissance et un aliment par excellence de la microfaune et de la microflore.

Je vais en parler dans la 2ème partie où sera développé l’étude biologique du


sol.
2ème partie

ÉTUDE BIOLOGIQUE DU SOL

Avec un groupe d’amis Jardiniers, nous avons mis près de dix ans à
étudier le phénomène de transformation de la matière organique
végétale à l’état brut par les micro-organismes du sol, pendant la
période de repos de la Nature, c’est à dire du mois de novembre à fin
mars de l’année suivante.

C’est un sujet qui est bien connu par les ingénieurs agronomes
depuis fort longtemps.
Nous, Jardiniers , nous avons voulu mettre tout simplement en
application la théorie des « experts » en pratique. Je puis vous
assurer que nous avons eu beaucoup de plaisir, sans faire de
«bruit» autour de nous, à découvrir ce qui suit.

C’est un sujet que j’ai abordé mais pas développé entièrement dans
mes premiers livres. A ce moment-là, je manquais de connaissances
bien sûr et pas assez de recul dans le temps.
Aujourd’hui, je me souviens des différents essais que chacun
d’entre-nous avons pu effectuer sur nos différentes zones de
cultures, recouvertes pour certaines de pailles de céréales,
d’autres de Bois Raméal Fragmenté, de feuilles mortes, de
bois secs, du foin, et surtout pendant la période hivernale.
Nous nous sommes rendus compte de l’abondance de la fumure
organique fournie, qui donne l’exubérance de la végétation. A partir
d’un certain niveau de fertilité, le jardin vit sur lui-même, en
absorbant tous les sous-produits végétaux que j’ai énumérés plus
haut.

L’essentiel de la fertilisation est apporté ensuite par le compost (sans


résineux pour éviter de donner un humus sec et acide).

La matière végétale (matière carbonée), à l’état brut répartie sur le


sol, pendant la période hivernale utilisable par les micro-organismes,
est décomposée très lentement par ces derniers.

Plusieurs raisons à cela :

Étudions l’emploi de la paille de céréales, en tant que mulch, pendant


la période hivernale.
Le fait de recouvrir le sol (20 cm au moins de paillis), ce dernier sera
protégé et ameubli et entretenu.
La paille pourra provenir d’une botte achetée par exemple dans le
commerce et dont nous ne tiendrons pas compte de la longueur des
brins.
Les bactéries du sol, les micro-organismes, vont attaquer cette
matière aux extrémités (portes d’entrées, deux pour chaque brin),
cela représentera peu de « monde » pour dégrader la matière. Nous
appellerons cela une dégradation lente pour la transformation de la
matière organique végétale en humus.

Lorsque nous sommes arrivés au printemps, le surplus de matière


(mulch) a été retiré de la zone, (cela permet au sol de se réchauffer
un peu), puis séché pour être passé dans un gyrobroyeur.

Nous avons recouvert les zones de cultures de cette matière broyée


finement (beaucoup plus de portes d’entrées pour les bactéries) et
nous avons assuré le complément de cette même matière jusqu’à
une épaisseur de 20 centimètres au moins.

Ce travail a permis de multiplier la présence de bactéries et de micro-


organismes et d’avoir une fertilisation du sol optimale.
Comme toutes les plantes à végétation estivale, une autre
solution peut être mise en place par un précédent d’engrais
vert ou culture fourragère semés à l’automne.

Ce précédent cultural semé un peu plus tôt (mois de


septembre / octobre), sera détruit ou consommé de bonne
heure (mois de mars), pour permettre une bonne préparation
culturale.
Je rappelle que le rôle d’un engrais vert d’automne permet de
résorber l’excès des pluies d’automne, et d’ameublir le sol. Il ne doit
pas être maintenu trop tard au début du printemps, risquant de
prélever indûment une partie des réserves d’eau dont la végétation
estivale aura besoin.

Étudions maintenant l’emploi du Bois Raméal Fragmenté, en tant que


mulch, pendant la période hivernale.

Deux solutions se présentent :

- utilisation de rameaux de bois secs :


Le fait de recouvrir le sol (5cm au moins de « plaquettes »), ce
dernier sera protégé et ameubli et entretenu.
Comme le bois est sec, la décomposition de ce dernier se fera très
lentement pour arriver au même résultat que la paille, c’est à dire
avoir de l’humus.

- utilisation de rameaux de bois fraîchement coupés :


A mon avis, pour en avoir fait l’expérience, pendant la trêve
hivernale, en utilisant du bois vert, je ne crois pas que cela soit un
bon travail cultural.
Par contre stocker les rameaux de bois coupés l’hiver et les utiliser
broyés au printemps, c’est une solution intéressante. Cela permet
d’avoir un sol avec une teneur optimale en fertilisation, au moment
des semis et des plantations.

Il y a toujours des interrogations de la part des Jardiniers sur la


« faim d’azote », quel broyeur utiliser pour faire du B.R.F ?, quel est
le meilleur paillis à utiliser, que pensez de la sciure …

La faim d’azote peut arriver sur certaine zone de cultures. Qu’en est-
il exactement ?
Le fait de « changer de nourriture un sol » peut perturber celui-ci. Ce
sont les micro-organismes qui sont à l’origine de la situation.
Le rôle des petites bêtes chargées de décomposer le paillis ont
besoin d’un « carburant » pour travailler. Ce carburant c’est l’azote,
qu’ils trouvent d’une façon naturelle dans le sol.
Comme nous leur amenons beaucoup « à manger », ils vont se
multiplier, se reproduire.
Plus ils seront nombreux, plus ils vont devenir de gros
consommateurs d’azote, au risque d’en manquer dans le sol.
Si c’est le cas, ils peuvent aller jusqu’à se manger entre-eux.
Le Jardinier qui ignore cette chose, va semer ou planter des
végétaux. Très vite ceux-ci vont flétrir où végéter et notre ami
Jardinier va penser que cela s’apparente à une maladie ou le temps
qui n’y est pas …

Cette situation ne se présente qu’une fois, la 1ère année. Pour limiter


cela, il suffit d’épandre du bon compost.

Il existe deux types de broyeurs, l’un à couteaux et l’autre à marteau


(fraise tournante) qui donnent de bons résultats.
Si j’avais un choix à faire, je choisirais celui à fraise même si parfois,
en fonction de l’essence de bois utilisée, on assiste à un pré-
découpage des rameaux. Mais suffisamment écrasés, ils peuvent
attirer un maximum de bactéries ou autres.

A mon avis, l’un des meilleurs paillis, pour ceux qui ont la chance
d’avoir dans leur propriété un tilleul, ce sera l’utilisation de ses
feuilles.
Puis ce sera la paille de céréales, non traitées de préférence, qui est
en quantité et en qualité, une excellente source d’humus, à cause
d’un bon équilibre cellulose-lignine, et de sa structure tubulaire
maintenant l’aération, créant l’aérobiose du milieu.
Un petit inconvénient tout de même est que la paille seule subit au
cours de l’humification une dégradation qui tend à donner un mor,
(humus sec et sans valeur fertilisante). Il lui faut, pour donner
naissance au mull, gage de fertilité, un apport d’azote organique.

Les associations végétales avec légumineuses : féverole, luzerne,


réalisent très bien cet apport organique nécessaire pour la
production végétale.

La sciure, peu importe l’essence de bois utilisé (sauf résineux) peut


être mise comme mulch, à une condition tout de même qu’elle soit
délavée pour enlever le tanin (provenant du châtaignier, du chêne …).

Un inconvénient tout de même, l’hiver lorsqu’il gèle, la sciure


devient un couvercle parfaitement hermétique qui peut amener
beaucoup de problèmes à l’intérieur du sol.
Si la matière végétale (paille de céréales, légumineuses, BRF …) est
broyée (c’est à dire laissant apparaître une multitudes d’entrées pour
les bactéries, les champignons …), elle devient un stimulant sur la
croissance et un aliment par excellence de la microfaune et de la
microflore.

Avant eux, dans l’échelle des dimensions, disons un mot sur la


macrofaune (par opposition à la microfaune, visible seulement au
microscope).
LA MACROFAUNE
Les animaux de la macrofaune favorisent le transfert, le mélange, la
formation de la structure grumeleuse, l’aération et le drainage des
sols.

Par exemple, les rongeurs exercent surtout une influence


mécanique (transformation des différents éléments du sol, par leur
processus digestif …).

Les insectes, en plus d’une action mécanique digèrent certains


constituants humigènes (produisant de l’humus) pour les restituer
à d’autres organismes plus petits qu’eux. Parmi eux, les
collemboles, insectes semi-microscopiques dont leur prolifération
abusive semble un phénomène pathologique.

Collembole
D’autres insectes du sol sont des détritophages (se nourrissant
d’humus, de déchets organiques de végétaux ou de cadavres
d’animaux). Ils deviennent facilement des parasites si les
conditions de milieu favorisent leur pullulation.
A titre d’exemples :

TTipule

Taupin Ver gris

On peut ajouter : les courtilières, les fourmis ...

Il faut préciser que les conditions favorables à la pullulation de


ces détritophages à tendance parasitaire, sont le déséquilibre du
rapport C/N dans le sol, ou dans la matière organique présente
dans le sol, un excès relatif d’azote.
Les vers de terre, lombrics, (de la faune anécique) qui ont des
déplacements verticaux (de bas en haut et de haut en bas) sont
les seuls de tous les autres vers de terre à sortir du sol pour faire
leurs déjections, appelées les turricules ou tortillons.

Le lombric qui retourne dans sa galerie, ingère au passage de


l'humus, de la matière organique et lorsqu'il arrive au fond de sa
galerie, de l'argile.
Sa particularité, c'est d'avoir dans son intestin une glande très
riche en calcium.
Le mélange humus, matière organique, calcium et argile, va
donner ce que l'on appelle le complexe argilo-humique, c'est à
dire de la terre.

Ils représentent le groupe le plus important de la macrofaune.


Suivant la fertilité du sol, leur nombre à l’ha varie de quelques
centaines à quelques centaines de mille en culture biologique.
LA MICROFAUNE
Les micro-organismes de la microfaune, en particulier les
nématodes sont souvent très abondants.
Ils peuvent atteindre plusieurs milliards par hectare et ils se
nourrissent pour la plupart de matière organique en décomposition
ou d’autres micro-organismes ou d’autres nématodes parasites des
plantes.

D’autres parasitent les racines des plantes : les nématodes à


kystes (Heterodera ...) ; les nématodes à galles (Meloidogyne …).
Les protozoaires vivent dans les couches superficielles du sol et se
nourrissent surtout de bactéries phytopathogènes et contribuent à
régulariser le développement des diverses familles de bactéries.
LA MICROFLORE
On y trouve deux catégories :

- les aérobies qui ont besoin de l’oxygène pour vivre ;

- les anaérobies qui vivent à l’abri de l’air en prélevant sur la


matière organique l’oxygène dont ils ont besoin.
LES AÉROBIES
Les aérobies vivent dans la couche superficielle du sol aérée par
les façons culturales.

Nous allons y trouver :


- les algues microscopiques, invisibles à l’œil nu, qui se
développent surtout à quelques centimètres de la surface du sol.
Elles ont besoin d’une haute teneur en humus pour favoriser leur
développement.
Elles créent une aération du sol et participent à l’absorption des
minéraux solubles du sol et diminuent les pertes par lessivage.

- les champignons (levures, moisissures …) qui ont besoin d’une


quantité importante de matière carbonée humifiable, participent
activement à l’humification.

Leur rôle dans le sol est très important :


. ils agissent sur la structure du sol, en favorisant la formation
d’agrégats poreux ;
. ils décomposent les matières organiques, les tissus morts et les
ré-assimilent pour en faire leur propre matière vivante, qui
redeviendra aliment pour d’autres micro-organismes et pour les
racines des plantes.
. ils sont des constituants actifs entre le monde minéral du sol et
les racines des plantes.

La nécessité de leur présence est une raison majeure de refuser


l’emploi des fongicides rémanents et de tous les herbicides qui
ont pour le moins une action de ralentissement sur la vie du sol
dans son ensemble.

- les bactéries représentent le groupe d’organismes du sol le plus


varié et le plus nombreux. Leur rôle est considérable.
Certaines décomposent la matière organique qui constituent les
cadavres végétaux et animaux. Cette matière organique
transformée servira d’aliment à une nouvelle végétation, et le
cycle recommence.

Au cours de ces transformations, les minéraux du sol, et ceux


que la fumure apporte éventuellement sont assimilés et mis ainsi
à la disposition des racines des plantes (phosphore, magnésium,
oligo-éléments).
Il faut donner une mention spéciale pour les bactéries
« fixatrices » d’azote par exemple les rhizobium des
légumineuses qui permettent de remédier par une fertilisation
bien étudiée (magnésium, phosphore, oligo-éléments) aux
éventuelles difficultés de croissance ou de résistance aux
maladies, sur les légumineuses.

- les actinomycètes sont un intermédiaire entre les champignons


et les bactéries. Ils participent activement à l’humification et aux
échanges minéraux entre le sol et la plante.

- la rhizosphère, c’est-à-dire les colonies de bactéries et de


champignons qui vivent étroitement liées aux racines et aux
radicelles. On estime que leur activité libère des facteurs de
croissance et facilite l’assimilation des oligo-éléments.
Un point essentiel :

C’est ce capital de fertilité qu’il faut préserver en s’abstenant (je le


rappelle une fois de plus) des pesticides rémanents, et même des
pesticides plus fugaces qui, sauf exception, sont des causes de
ralentissement de la vie du sol et de baisse de la fertilité.

Ce capital doit être développé par des apports judicieux d’humus


et de matière organique humifiable, par l’apport des fertilisants
choisis pour leur rôle stimulant et protecteur, selon les besoins
définis par l’examen des cultures et l’analyse des terres.
Il ressort de cette étude de la vie du sol, l’importance de
l’ameublissement et de l’aération du sol.

L’ameublissement facilite, la pénétration des racines, de la faune


et de la microflore du sol.

L’aération par l’apport d’oxygène est indispensable à la vie des


racines et des micro-organismes.

C’est une raison importante que nous donnons à


l’ameublissement du sol qui doit être maintenu en permanence,
toute l’année, pour éviter de retourner le sol car
les bêchages détruisent l’humus par asphyxie, en l’enfouissant
en profondeur.

Ils ramènent en surface des couches profondes du sol,


dépourvues d’humus, et porteuses d’une microphore peu active.
Les façons culturales ultérieures deviennent alors plus difficiles,
moins efficaces et les mauvaises herbes prolifères.
EN RÉSUMÉ

Comme vous avez pu le constater, l’humus, lui seul à un rôle


fondamental à jouer. Il évolue continuellement, et ainsi capable de
fournir à la végétation les substances de croissance et l’azote
organique provenant de la dégradation de la matière organique.

Il faut, très impérativement, que la combustion microbienne


continue de l’humus, soit employée à entretenir une nouvelle
végétation qui, après récolte, fournira à la terre de nouvelles
quantités de matière végétale mûre.

Dans une prochaine information, nous étudierons ensemble le


rôle des groupes des micro-organismes, dans les échanges de
matière organique entre le sol et la plante, pour mieux connaître,
sans toujours comprendre tout l’aspect essentiel du rôle de
l’humus.
REVENIR AUX BASES!
Mais rien n’est une preuve

ou une réalité en soi,

tant que l’on ne l’a pas éprouvée.


Merci aux auteurs des photos

Wikimédia :
Collembole (Manfred Kunz) – Taupin (Anevrisme) – Tipule (Michael Gäbler) – Ver gris (Neil Phillips) – Nématode
(Vincent) – Protozoaire (Myron G)

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